
Les observateurs de la vie politique camerounaise ont eu la surprise de voir le ministre de l’immigration et de l’identité nationale présent à Yaoundé, la capitale camerounaise, à l’occasion des cérémonies du 20 mai, jour de fête nationale.
Brice Hortefeux est reparti sur Paris avec une bonne nouvelle : le Cameroun a en effet accepté que ses ressortissants candidats au regroupement familial subissent les fameux tests ADN, qui avaient créé tant de polémique il y a quelques mois en Afrique et en France (Carla Bruni, qui n’était pas encore Madame Sarkozy, avait elle-même pris part aux protestations). Les tests ADN seront expérimentés pour la première fois à partir de septembre 2008 dans les pays qui ont donné leur accord (entre neuf et douze pays sur trois continents). D’après le Quai d'Orsay, 70 % des actes d'état civil soumis aux consulats français de Yaoundé et de Douala à l'appui de demandes de regroupement familial seraient des faux.
"Je crois que nous sommes d'accord pour l'essentiel. Je pense qu'il n'est pas bon que nos jeunes partent à l'aventure dans des conditions qui ne peuvent mener qu'à l'échec. Il faut décourager ces tentatives" a dit le président camerounais sans doute soucieux de se rapprocher de Paris. En effet, après la grave crise sociale et politique qui a causé selon les associations une centaine de morts, l'ambiance est loin d'être au beau fixe à Yaoundé. A la suite des émeutes, le président camerounais a fait modifier la constitution afin de pouvoir briguer un nouveau mandat en 2011. Il a couplé la modification de la constitution à une opération "mains propres" ("épervier" comme on la surnomme localement) qui a vu l'arrestation de plusieurs pontes du régime, dont un ancien ministre des finances.
Pour en revenir aux tests ADN, il faut souligner que la loi sur les tests ADN avait été vidée de sa substance après les protestations massives venues de France et d’Afrique. |