
« Comme Bush et McCain n'ont aucune solution à proposer pour résoudre les problèmes de l'Amérique, leur tactique va être de vous pousser à avoir peur de moi. Vous savez, leur seul message est devenu : ce type n'est pas un vrai patriote ; il a un drôle de nom ; il ne ressemble pas à tous ces autres présidents qu'on voit sur nos billets de banque ; il représente un risque »
Ce sont ces paroles qui ont fait dire à Mc Cain qu’Obama jouait "la carte raciale". Robert Gibbs, le porte parole de la campagne démocrate a toujours assuré que « Barack Obama n'a jamais cru que McCain souhaitait utiliser la question raciale dans sa campagne, mais il pense que les républicains ont recours aux vieilles ficelles politiciennes pour distraire l'attention du public des vrais sujets. Obama, lui, a l'intention de concentrer sa campagne exclusivement sur eux.»
Pourtant, on dirait que contre son gré, Obama s’est fait rattraper par cette question de représentation. Lors d’un meeting qu’il tenait en Floride, un jeune Noir présent dans le public a posé une question, lui demandant en résumé "Obama, que fais-tu pour les Noirs en Amérique ?"
Le jeune garçon a notamment expliqué que la communauté noire était la principale victime des problèmes sociaux (agressivité des banques, crise des subprimes, discrimination à l'embauche, affaire des six de Jena, affaire Sean Bell, ouragan Katrina, pauvreté...) et a demandé à Barack Obama pourquoi il n'avait "parlé une seule fois en faveur de la communauté exploite et oppressée".
Barack Obama a commencé par répondre point par point en disant qu'il avait parlé de chacun des problèmes évoqués par le jeune homme : "J'ai dit à plusieurs reprises que beaucoup des lois prédatrices concernant le montage des crédits hypothécaires touchaient les communautés afro-américaines et hispaniques. J'ai été le premier candidat à parler des six de Jena, à dire qu'il y avait une injustice et qu'elle devait être réparée. Lorsque Sean Bell a été abattu, j'ai sorti un communiqué immédiatement disant que c'était un problème. Sur chacun de ses problèmes, je me suis exprimé. Je ne me suis peut-être pas expliqué de la façon dont vous le souhaitiez, (...) j'ai été avocat spécialisé dans les droits civiques, j'ai fait passer la première législation pour -encadrer- le profilage racial dans l'Illinois, j'ai fait passé certaines des réformes les plus difficiles concernant la peine de mort dans l'Illinois. J'ai travaillé sur ces problèmes pendant des décennies. Cela ne signifie pas que je traite toujours ces problèmes de la façon dont vous le voulez et je le comprends. Ce qui vous donne l'option de voter pour quelqu'un d'autre, de vous présenter vous même à un poste électif (...)
Reprenant son discours fédérateur, Obama a ajouté : mais la chose qui est selon moi importante, c'est que la seule façon dont nous puissions régler ces problèmes dans ce pays est nous réunir tous ensemble, Noirs, Blancs, Asiatiques, Indiens, jeunes, handicapés, gays, hétéros etc... Si Obama s'en est bien sorti en répondant à la question du jeune homme, celle-ci pourrait traduire la réapparition des questions raciales dans la campagne, que ce soit du côté d'une aile "noire" qui trouve qu'Obama n'en fait pas assez pour les Noirs, ou du côté républicain, plus ou moins subtilement, de façon à ne pas prêter le flanc aux accusations de racisme. Est ce le début d'une tendance lourde ou un simple éphiphénomène ? On le saura certainement bien assez tôt.
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