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Le flou de la semaine dernière autour de la mort ou non du doyen des chefs d’Etat africains, Omar Bongo Ondimba, a fait aujourd’hui place à des hommages de tous ordres après la confirmation de sa disparition dans une clinique privée espagnole où il s’était rendu après s’être mis momentanément en congé du pouvoir le 6 mai dernier. Après les pays étrangers, c’est le tour du Gabon de rendre hommage à son président dont le corps a été rapatrié le 11 juin dernier.
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La mort au pouvoir d’un président africain ne lui donne pas forcément droit au "privilège" de voir un président français venir s’incliner sur sa dépouille mortelle |
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Seni Dabo |
Du dignitaire au citoyen lambda, les Gabonais se bousculent pour rendre un dernier hommage à celui qui aura présidé à leur destinée durant 42 ans. Les différents hommages vont culminer demain 16 juin avec ses obsèques. Selon ce qui est prévu, elles vont drainer du monde, aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur du pays. En effet, il est annoncé le déplacement d’une dizaine de chefs d’État pour ces obsèques dont le président français Nicolas Sarkozy et son prédécesseur Jacques Chirac. Ces deux dernières présences traduisent à elles seules l’aura, la grandeur de l’illustre disparu en tant que chef d’Etat du pré-carré français mais aussi en tant que gros pilier de la Françafrique. |
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Sur le continent africain, un chef blanc ne se rend pas aux obsèques de n’importe quel dirigeant. La mort au pouvoir d’un président africain ne lui donne pas forcément droit au "privilège" de voir un président français venir s’incliner sur sa dépouille mortelle. Généralement, Paris se contente d’adresser un message de condoléances au "peuple attristé". Un rapide coup d’oeil dans le rétroviseur et l’on se rend compte qu’ils ne sont pas nombreux ceux qui ont eu droit à cet honneur posthume. Le dernier exemple en date est le président ivoirien, Félix Houphouët Boigny, décédé en 1993 et pour les obsèques duquel le chef de l’Etat français de l’époque, François Mitterrand, s’était déplacé en Côte d’Ivoire. Jean Bedel Bokassa, Mobutu Sese Seko, Gnassingbé Eyadéma ou encore Lassana Conté, bien que morts au pouvoir, n’ont pas eu droit à pareils égards. |

Même Léopold Sédar Senghor, grand ami de la France et grand vecteur de la francophonie, qui a quitté volontairement le pouvoir en fin 1980, n’a pas eu droit à un tel honneur. On se rappelle que Jacques Chirac ne s’était pas rendu à l’occasion à Dakar en 2001. Mais contrairement à eux, les obsèques du doyen Omar Bongo Ondimba verront la mobilisation de la France officielle.
Tout se passe comme si, pour qu’un chef d’Etat africain du pré-carré français puisse déplacer un autre de l’Hexagone à ses funérailles, il faut qu’il ait été un fidèle et inlassable défenseur des intérêts du coq gaulois, dans son pays et sur le continent, durant toute sa vie. Et c’est peu dire que d’affirmer que Omar Bongo Ondimba s’y est attelé jusqu’à son dernier souffle. Il n’y a pas ce dirigeant français qui puisse ignorer cela, pas même l’homme de la rupture, Nicolas Sarkozy, qui n’a pas pu, (le voulait-il vraiment) se "débarrasser" de ce serviteur et grand ami de la France.
Même mort, Paris ne l’oubliera pas de si tôt. Libreville vaut bien un détour pour aller s’incliner sur le cercueil de ce dinausore hors pair qui a plus donné à la France qu’à son propre pays.
Par Séni DABO
Le Pays
www.lefaso.net |

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