
Interrogé sur la répression du 28 septembre dernier en Guinée, qui aurait fait plus de 150 morts selon les ONG locales, le ministre français des affaires étrangères Bernard Kouchner a déclaré dimanche (4 octobre) qu'on "ne pouvait plus travailler" avec Moussa Dadis Camara.
Le chef de la junte au pouvoir qui dirige actuellement la Guinée, a perdu toute crédibilité avec le massacre, unanimement condamné par la communauté internationale. Bernard Kouchner range Moussa Dadis Camara dans la même catégorie qu'Idi Amin Dada, le fantasque dictateur ougandais, qui avait assassiné un bon nombre de ses compatriotes quand il était au pouvoir : "Il y a eu un déferlement de violences, même Amin Dada n'avait pas fait ça" a précisé Bernard Kouchner. Selon lui, la communauté internationale doit s'impliquer en Guinée.
Vendredi (2 octobre), Moussa Dadis avait déclaré que les élections auraient lieu à la date prévue, le 31 janvier prochain, sans préciser s'il serait ou non candidat. Le chef de la junte était présent lors de la cérémonie de remise des 57 corps (bilan officiel) aux familles. Pour rappel, il avait déclaré lors d'une interview accordée à la radio française Europe 1 qu'il avait hérité d'une armée indisciplinée qu'il ne contrôlait pas.
Accueilli en libérateur à sa prise de pouvoir, Moussa Dadis Camara, malgré un comportement imprévisible était regardé avec sympathie par ses compatriotes. Depuis les massacres du 28 septembre, il a perdu tout crédit à l'intérieur de la Guinée comme à l'extérieur. |