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Le projet de révision constitutionnelle au Cameroun a finalement été entériné par les députés du RDPC (Rassemblement Démocratique Camerounais), parti au pouvoir. 157 députés ont voté pour, 5 contre, tandis que 15, appartenant au SDF (Social Democratic Front), parti d'opposition, ont boycotté le vote.
Le projet de révision constitutionnelle prévoyait notamment que le mandat de président de la république était dorénavant renouvelable. Une autre mesure phare était la garantie de l'immunité au président de la république en fin de mandat. La voie est désormais libre pour Paul Biya, président depuis 26 ans. Il pourra se représenter en 2011. Il aura alors 78 ans et s'il est réélu sera président jusqu'en 2018.
Il y a quelques semaines, des émeutes avaient éclaté au Cameroun causant près de 100 morts (tués par balles pour la plupart) selon des ONG, 40 selon le gouvernement. Les autorités ont annoncé une hausse des salaires et quelques personnalités ont été arrêtées dont l'ancien ministre des finances, Polycarpe Abah Abah, et l'ex-ministre de la santé Urbain Olanguena. Elles sont notamment soupçonnées de détournement de fonds. |
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Selon Paul Abine Ayah, un député du RDPC qui a fait savoir qu'il ne pouvait pas voter pour la révision et qui n'était pas présent lors du vote car il y avait trop de pression sur lui, l'adoption de la révision constitutionnelle va faire reculer le pays de 200 ans. Il a ajouté que des pots-de-vin avaient été donnés aux députés afin qu'ils approuvent le projet de révision. La dernière révision constitutionnelle au Cameroun datait de 1996.
Paul Biya n'est pas le seul président africain à avoir essayé de modifier la constitution pour pouvoir briguer un énième mandat : l'ougandais Yoweri Museveni après 20 ans de pouvoir, a fait sauter avec succès la limitation de deux mandats consécutifs. Idriss Deby a fait la même chose au Tchad (une des causes de la crise qui sévit au Tchad).
Au Malawi et en Zambie, Bakili Muluzi et Frederick Chiluba ont essayé mais ne sont pas arrivés à modifier la constitution pour briguer un troisième mandat. Au Nigeria, Olusegun Obasanjo a essayé de faire modifier la constitution, mais s'est heurté à l'opposition ferme des députés et du vice-président, ainsi que des Etats-Unis.
Comme le soulignait la BBC, alors que tous les regards sont tournés vers le Zimbabwe, le Cameroun reçoit beaucoup moins d'attention. Peut-être à cause de sa réputation de "stabilité" dans une sous-région où le Tchad et la Centrafrique notamment connaissent de gros problèmes. Peut-être aussi que la faiblesse de l'opposition, l'absence d'une société civile locale, et la faible mobilisation, voire l'apathie de la diaspora camerounaise, qui compte pourtant un grand nombre de figures de proue, expliquent le fait que le président camerounais soit en piste pour une nouvelle décennie de pouvoir.
Au sujet de la révision de la constitution camerounaise : http://www.cameroonconstitution.com |
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