Dans la soirée du 14 octobre dernier, Abdoulaye Fofana, 20 ans d’origine guinéenne, regardait comme plusieurs personnes à cette même heure, le match France-Tunisie, diffusé à la télévision.
A ce moment là, des policiers l’interpellent à son domicile « en défonçant la porte de l’appartement », selon ses propos, situé à Montfermeil, dans le département de la Seine-Saint-Denis.
L’arrestation est pour le coup « violente », d’après les témoignages recueillis sur place et les vidéos mises en ligne par Rue89.
On y distingue deux policiers frappant à plusieurs reprises le jeune homme, menotté (donc sans possibilité de s’opposer à l’interpellation).
Ce dernier tombe au sol, Rue89 n’hésite pas à supposer que « les actes de violence commis par les policiers ont été beaucoup plus nombreux hors caméra. »
Le web-journaliste explique qu’au moment de l’interpellation, trois jeunes auraient « lancé un pavé et tiré un mortier de feu d’artifice sur une voiture de police » provoquant, quelques minutes plus tard la venue d’une autre patrouille de police.
Interrogé par Rue89, Esma Elassy, résidente de l’immeuble, confirme « qu’un policier le frappait sur la tête avec sa matraque pendant qu’un autre le tenait ». Propos confirmés par une autre résidente, Nafissa Delai qui dit avoir vu la scène par le juda de sa porte d’entrée.
A noter que la scène a été filmée par un jeune réalisateur, Ladj Ly – dont on ne manque pas de préciser sur les autres interfaces qu’il a déjà été connu pour avoir réalisé la parodie d’un reportage de Charles Villeneuve.
A la connaissance de ces faits, François Molins, procureur de la République, réplique « qu’Abdoulaye Fofana a été interpellé par les policiers sans que ces derniers n’aient enfoncé la porte du domicile familial. »
Ajoutant néanmoins que « l'homme interpellé a reconnu sur procès verbal qu'il a donné un coup d'épaule dans la porte de l'appartement pour y rentrer, effrayé par les policiers qui couraient derrière lui. »
François Molins a saisi l’Inspection Générale des Services (IGS) qui devraient ouvrir une enquête pour déterminer s’il y a eu de réelles violences dans le cadre de cette interpellation.
Précisons que la cité des Bosquets avait déjà fait parler d’elle avec le dernier film de Luc Besson. Le scénariste a, en effet, abandonné provisoirement le tournage, suite aux incendies de voitures la semaine dernière. C’est aussi non-loin de cette cité que les évènements de 2005, opposant les jeunes des banlieues et les policiers avaient débuté. Depuis, la police n’hésite pas à y effectuer plusieurs rondes jour et nuit.
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