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Le secrétaire général du MDC, Tendai Biti (g) et Morgan Tsvangirai, lors d'une réunion de la Communauté pour le développement de l'Afrique australe, le 12 avril 2008.
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AFP |
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Alors que Morgan Tsvangirai, le chef du parti d’opposition zimbabwéen MDC (Mouvement pour le changement démocratique) a été interpellé à deux reprises le 12 juin, le secrétaire général du parti, Tendai Biti, a été appréhendé à l'aéroport de Harare, alors qu'il rentrait d'Afrique du Sud, où il s'était volontairement exilé plusieurs semaines durant.
À sa descente d'avion, à la mi-journée, plusieurs policiers l'ont immédiatement menotté et arrêté. Il est soupçonné d'être le co-auteur d'un document prouvant que le MDC aurait manipulé les résultats du premier tour de l'élection présidentielle, et va être inculpé pour trahison. Un porte-parole de la police, Wayne Bvudzijena, a précisé qu'il serait inculpé pour avoir « publié aux alentours du 26 mars un document qui expliquait une stratégie » pour truquer les élections générales du 29 mars.
Le MDC a qualifié de « faux grossier » ce document. « Un autre chef d'inculpation porte sur la communication et la publication de fausses informations portant préjudice à l'Etat », a ajouté Wayne Bvudzijena, faisant référence à l'annonce de la victoire de l'opposition avant la publication des résultats officiels.
En avril, le quotidien Le Herald avait publié le document sur son site internet. Un avocat du MDC a relativisé, jeudi soir, la portée des déclarations du porte-parole de la police, affirmant que le procureur ne disposait d’aucun élément lui permettant d’inculper Biti pour trahison. Mais s'il est finalement reconnu coupable, ce dernier encoure la peine de mort.
Le MDC a publié un communiqué, exigeant du chef de la police qu'il rende public le lieu de détention du numéro 2 du parti d'opposition, qui n'a pas été vu depuis son interpellation. Le procureur général a indiqué cette semaine que les personnes écrouées pour violence politique ne se verraient pas accorder de liberté provisoire.
De son côté, Morgan Tsvangirai est toujours victime d'un véritable acharnement de la part du pouvoir en place. Bien qu'il dispose théoriquement d'un avantage pour le second tour, puisqu'il est arrivé en tête au premier tour avec près de cinq points d'avance sur le président Mugabe, ses meetings sont régulièrement interdits, il est privé de tribune dans les médias – la télévision et les journaux d'État servant la propagande de Robert Mugabe – et plusieurs dizaines de ses partisans sont en prison. Dans la seule journée de jeudi, il a été interpellé à deux reprises, la première fois relâché au bout de quelques heures d'interrogatoire au commissariat de Kwekwe. Puis à Gweru, autre étape de sa campagne, où il a été empêché de se mêler aux électeurs.
Malgré tout, le président zimbabwéen, qui se veut inamovible, continue de bénéficier du soutien indéfectible de Thabo Mbeki, son homologue sud-africain. « Certains États loin de nous, nous qualifient d'État-voyou, car nous refusons d’assumer le rôle de lance-pierre contre Mugabe, rôle qu’ils souhaitent nous imposer », a-t-il déclaré lors d'un débat au Parlement. Par « certains États loin de nous », entendez ceux qui réclament un peu plus de fermeté à l'égard du leader du Zimbabwe, comme le Royaume-Uni ou les États-Unis. |