
Les six membres de l'arche de Zoé ont été condamnés à huit ans de travaux forcés dans le cadre de leur procès qui s'est achevé ce mercredi à N'Djamena, la capitale du Tchad. Un verdict considéré comme "scandaleux" par les avocats de plusieurs des prévenus.
Les six français ont été reconnus coupables de "tentative d'enlèvement d'enfants tendant à compromettre leur état civil" (ils avaient tenté d'évacuer à destination de la France 103 enfants tchadiens prétendument originaires du Darfour).
Un tchadien, Mahamat Dagot, et un soudanais, Souleimane Ibrahim Adam qui avaient travaillé comme intermédiaires pour l'Arche de Zoé, ont été condamnés à quatre ans de prison. Deux autres tchadiens ont été acquittés.
Les huit personnes reconnues coupables ont également été condamnées à payer de façon solidaire 6,3 millions d'euros (4,1 milliards de Francs CFA) aux parents des 103 enfants. Nadia Merimi, infirmière de l'Arche de Zoé, a éclaté en sanglots dans les bras de son avocat à l'énoncé du verdict, tandis que les autres membres de l'association n'ont pas eu de réaction.
Le gouvernement français, par la voix du Quai d'Orsay a annoncé qu'il allait demander le transfert des membres de l'Arche de Zoé en France et n'a fait aucun commentaire sur le verdict qu'il a qualifié de "souverain".
Dinga Madji avocat de l'Etat tchadien a déclaré que la sentence était totalement justifiée.
L'un des avocats des membres de l'arche de Zoé, Maître Collard a qualifié le verdict "d'absurde" et ajouté que les autorités tchadiennes s'étaient servies du procès pour faire croire qu'il y a une justice dans le pays alors qu'il n'y en a pas. Maître Celine Lorenzon, autre avocat de l'Arche de Zoé a qualifié le verdict de "mascarade juridique", ajoutant que la justice tchadienne "avait condamné des Blancs" sans écouter aucun argument juridique.
Les proches des membres de l'Arche de Zoé considèrent ces derniers comme des victimes. Selon les avocats des six français, l'évacuation de ces derniers à destination de la France pourrait survenir d'ici la fin de la semaine, une rumeur qui courait déjà à N'Djamena avant même l'énoncé du verdict. |