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Mwai Kibaki déclaré vainqueur lors d'un scrutin manipulé ?
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eastandard.net |
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Au Kenya, le président sortant Mwai Kibaki a été déclaré vainqueur des élections présidentielles kenyanes par la commission électorale du Kenya (ECK).
L'annonce de l'ECK est survenue après que Raila Odinga, principal concurrent de Mwai Kibaki dans cette élection ait accusé le président sortant de fraudes et demandé une réévaluation totale des résultats.
Des partisans de l'opposition ont commencé à manifester dans les rues de Nairobi quelques minutes après l'annonce du sacre de Kibaki. Les résultats annoncés par l'ECK donnent le décompte suivant pour les trois principaux candidats :
Mwai Kibaki : 4 584 721 votes
Raila Odinga : 4 352 993 votes
Kalonzo Musyoka : 879 903 votes
Sur la base de ces résultats (à peine plus de 230 000 votes sépareraient les deux candidats), Samuel Kivuitu, président de la commission électorale, s'est empressé de proclamer Mwai Kibaki vainqueur, et celui-ci a dans la foulée prêté serment comme président de la république pour un second mandat de cinq ans.
Dans un discours, il a déclaré l'élection comme "libre et équitable" et appelé tous les partis politiques à "accepter le verdict du peuple". Il a ajouté qu'il constituerait un gouvernement qui reflèterait l'ensemble du pays et qui ne connaitrait pas la corruption. |
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Raila Odinga (à gauche) conteste le décompte final
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Lors du début des décomptes, Raila Odinga arrivait en tête, mais son avantage s'est évaporée par la suite. L'annonce des résultats par l'ECK avait ensuite été retardée, déclenchant des manifestations et des suspicions de fraude. Raila Odinga avait revendiqué la victoire. Pour lui, Mwai Kibaki a nommé au sein de la commission électorale ses affidés, ce qui explique le résultat.
Jusqu'à samedi, Odinga, candidat de l'ODM (Orange Democratic Movement) arrivait en tête avec 3,7 millions de votes contre 3,4 à Mwai Kibaki, résultats provenant de 183 circonscriptions sur 210. A 14h30, heure de la suspension des décomptes, Odinga comptait 38 000 votes d'avance.
Finalement, on arrive à une avance de 231 728 votes en faveur de Mwai Kibaki. Des agents de sécurité kenyans ont éjecté des centaines de journalistes du Centre International Jomo Kenyatta International, endroit où l'ECK a proclamé les résultats.
Pour l'opposition, Mwai Kibaki a purement et simplement rajouté 300 000 votes à son total réel. Par ailleurs, le parti au pouvoir était en voie d'être sanctionné puisque lors des législatives (qui se tenaient en même temps que les présidentielles), une vingtaine de ministres ont perdu leur siège de députés au parlement.
L'ambassadeur du Canada au Kenya Ross Hynes a déclaré qu'il y avait de "sérieux problèmes de crédibilité" sur le processus électoral tout entier. L'état d'urgence pourrait par ailleurs être déclaré dans le pays. |
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