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Les débuts comme mannequin |
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Flammarion Olomo, à gauche, avec notre journaliste Hervé Mbouguen
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Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Je suis Flammarion Olomo tout simplement. Je suis ancien mannequin et je m’occupe aujourd’hui du département Afrique chez Smalto.
Pouvez-vous présenter votre parcours avant votre poste actuel ?
C’est un long parcours, c’est un parcours du combattant. Je suis arrivé à Paris il y a 15 ans les rêves plein la tête, je voulais devenir mannequin, et ça a été très difficile au début. J’ai eu la chance de rencontrer pas mal de personnes qui m’ont aidé, et j’ai pu rentrer dans une agence, et tout a démarré ainsi.
Vous avez donc commencé comme mannequin classique en fait ?
Oui, en réalité je suis venu à Paris pour faire des études de commerce international. En réalité c’était le prétexte par rapport à mes parents, parce qu’il ne fallait surtout pas leur dire qu’on venait faire des métiers artistiques, qui ne correspondaient pas aux schémas pré-établis.
J’ai donc commencé par faire des études, mais mon objectif premier était de devenir mannequin. Ca a été très difficile car toutes les agences me disaient « vous savez nous avons deux ou trois blacks que nous n’arrivons pas à faire travailler », mais cela n’a jamais entamé ma motivation.
Comment on fait pour forcer quand même la porte des agences quand elles vous répondent qu’elles ont déjà assez de blacks ?
J’ai toujours cru en moi, ça ne m’a jamais découragé, ça m’a justement donné la force de continuer, la force d’avoir envie. Le fait d’avoir rencontré par la suite d’anciens mannequins puis une personne qui m’a en particulier beaucoup aidé, Mme Diane Chatillon à l’époque directrice de la communication chez Louis Vuitton, en poste aujourd’hui chez Givenchy, qui a parlé de moi à M. Ungaro.
La maison Ungaro a imposé à la meilleure agence de l’époque de me recruter. Avant cela, je travaillais en free-lance.
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Flammarion, pendant qu'il était le mannequin vedette de Smalto
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Si je vous comprends bien, Ungaro a demandé à une agence de vous recruter, en garantissant de vous faire travailler ?
Exactement. C’est comme ça que j’ai pu rentrer dans une agence.
Par la suite j’ai rencontré Pascal Nouma qui avait défilé chez Smalto. Il m’a introduit chez Smalto, et par la suite, ça s’est très bien passé.
En quelle année l’entrée chez Smalto ?
Il y a 10 ans. Ensuite je suis devenu leur mannequin vedette.
Visiblement le choix de la mode était ancré chez vous depuis longtemps. Quelles raisons vous ont poussé à choisir ce milieu ?
Très honnêtement, je pense que j’ai une passion pour les vêtements qui a été accentuée par mes sœurs, les amis de la famille, par mon père qui voyageait souvent vers l’Europe et ramenait des vêtements.
J’étais un fou de vêtements. J’étais le premier à les essayer, et je me changeais 3 à 4 fois par jour. C’était un plaisir pour moi.
On m’a même surnommé le « mannequin maison ».
C’est à ce moment que je me suis dit pourquoi ne pas faire le métier de mannequin ? |

Est-ce que vous êtes toujours satisfait de votre choix ? Le recommenceriez-vous ?
Oui, je suis tout à fait satisfait. Et je recommencerai évidemment. C’est un métier dans lequel j’ai connu beaucoup de difficultés, mais c’est aussi l’apprentissage de la vie. Tout dépend de ce qu’on a envie de faire après.
En ce qui me concerne, aucun regret.
Quelles sont les réalisations de votre carrière dont vous êtes le plus fier ?
Ce qui me rend le plus fier est d’avoir été le premier homme noir à représenter l’image d’une maison de haute couture en costume de ville.
Il faut savoir que chez les mannequins il y a beaucoup de petits défilés, de campagnes publicitaires, mais le modèle phare n’avait jamais été un noir.
Jusqu’à présent, c’est ma plus grande fierté.
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Ce qui me rend le plus fier est d’avoir été le premier homme noir à représenter l’image d’une maison de haute couture en costume de ville |
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Flammarion Olomo |
Jusqu’ici les marques utilisaient les noirs plutôt dans des vêtements de type streetware, et pas du tout dans le cadre de la représentativité collective qui peut représenter un médecin ou un avocat.
J’en suis très fier, parce que quand j’ai fait cette campagne pour Smalto en campagne de ville j’étais le premier homme noir en dehors de Tyson Bedford chez Ralf Lauren, mais pour moi Ralf Lauren ce n’est pas de la haute couture, j’en suis assez fier. |

Est-ce que les relations entre mannequins noirs étaient bonnes, un monde à la Dallas, comment les avez-vous vécues ?
Je les ai vécues comme un challenge en fait. Parce que j’ai toujours eu ma personnalité qui a consisté à ne pas me laisser marcher sur les pieds, et à ne pas accepter tout et n’importe quoi.
J’ai toujours eu cette ligne conductrice, pas révolutionnaire, mais je ne voulais pas rentrer dans le cadre du black potiche qui fait tout ce qu’on lui dit de faire.
J’ai toujours choisi ce que j’ai voulu faire. Je n’ai pas gagné énormément d’argent parce que j’ai toujours choisi, et que je voulais montrer une autre image du noir.
Je voulais être le mannequin qui montre, non pas son corps, mais une autre image du noir.
J’ai toujours essayé d’éviter de porter lors des défilés des vêtements ne correspondant pas à ma personnalité.
J’ai été connu dans le milieu pour cela, et même quand j’ai défilé pour Hermès, ou d’autre, j’ai toujours refusé de porter des vêtements ne me correspondant pas.
En clair vous n’étiez pas le noir classique en short de ville montrant ses pectoraux ?
En tout cas j’ai toujours essayé de ne pas l’être, et j’ai toujours d’une façon cultivé la différence.
Dans le milieu comme partout c’est la concurrence, c’est très très dur, que ce soit Paris, Londres ou New-York, mais heureusement on a quelques copains, comme partout. |

Qu’est-ce qui a arrêté votre carrière de mannequin ?
Qu’est-ce qui fait qu’on passe de mannequin à un poste plus opérationnel ?
Quand mon papa est décédé il y a deux ans et demi, je suis retourné en Afrique, et quand je suis revenu à Paris, après avoir eu mon fils entre-temps, j’ai décidé de me poser et de ne plus passer mon temps dans les avions.
J’avais le projet d’aller m’installer aux Etats-Unis. Mais avec le décès de mon père, cela m’aurait éloigné de la famille restée en Afrique.
Au départ je voulais monter ma propre boîte, une cabinet de conseil vestimentaire, parce que j’ai toujours trouvé que les hommes politiques n’étaient pas habillés en bonne représentation des codes vestimentaires des milieux dans lesquels ils sont censés évoluer.
J’ai voulu apporter ce plus aux hommes d’affaires, politiques et sportifs africains. Et j’ai fait énormément de voyages sur le continent, et j’ai constaté qu’ils n’étaient pas prêts au conseil.
En fait il fallait leur vendre autre chose.
En fait ils pensent qu’à partir du moment où ils sont à leur poste, ils n’ont rien à prouver.
C’est une erreur, mais ça m’a rendu les choses difficiles pour moi.
Je suis rentré à Paris et j’ai fait un défilé pour Smalto où j’ai rencontré l’actuel PDG, et les choses se sont très bien passées.
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Flammarion et Nicolas Anelka
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Pouvez-vous donc présenter votre poste actuel et vos responsabilités ?
Il faut savoir que le poste auquel je suis aujourd’hui est un poste que j’ai complètement créé.
C’est vrai que chez Smalto nous habillons énormément de personnalités, mais en 40 ans il n’avait jamais existé de poste de directeur couture Afrique.
Le fait d’avoir été élu parmi les 50 personnalités de l’année en 2000 par Afrique Magazine, d’avoir contribué à des événements caritatifs m’a permis de me positionner sur le continent.
Fort de cette expérience, le nouveau PDG que j’ai rencontré lors d’une séance de vente privée a beaucoup apprécié ma personne, et s’est demandé pourquoi je ne faisais pas partie du groupe étant, pour lui, un garçon intelligent et tout.
Tout est parti de là.
Mais le poste de directeur couture Afrique est un poste qui a été créé pour moi chez Smalto.
Quel est le nombre de personnes que vous managez, et quels sont vos rapports ?
C’est toujours difficile pour des gens en poste dans une maison de voir des nouveaux débarquer, qui plus est mannequin.
Ca a été très difficile au départ parce que les gens avaient de moi une vue de mannequin, et ne se doutaient pas que je pouvais avoir les compétences commerciales et managériales qui sont les miennes.
Nous avons terminé notre première saison, mes patrons ne sont pas déçus de mon chiffre d’affaires qui est réalisé à 80% avec des nouveaux clients.
Tous ceux qui ont défendu ma nomination ne sont pas mécontents. |

Ca a été difficile, mais l’intégration est-elle définitivement réussie ?
Ca sera toujours difficile parce que les gens ont besoin de s’affirmer. Je n’ai pas spécialement envie d’affirmer quoi que ce soit, j’ai juste envie de travailler.
De toute façon, quoi que nous fassions, nous les noirs nous devons toujours faire le double pour montrer qu’on est bons sinon meilleurs. Comme ça fait partie intégrante de ce que nous devons assimiler, le challenge est toujours là, et ne s’arrêtera jamais.
Vous souhaitez revenir sur vos collaborateurs ?
Je ne verrai pas les choses de façon rigide. Je pars du principe que je travaille dans une équipe sans laquelle je ne suis rien. C’est grâce à eux que je peux être bon parce que le travail derrière est un travail de qualité.
Nous sommes plus de cinquante à travailler, sachant qu’il y a les tailleurs, d’autres commerciaux, les petites mains qui font les retouches à la main, c’est toute une équipe.
Je ne parlerai donc pas de « management », mais de collaboration intelligente, voire de famille.
Au delà de mon équipe, il y a M. Smalto le patron de la couture qui crée encore : c’est vraiment une grande famille. |
Les objectifs, le futur |
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De gauche à droite, Flammarion Olomo, Hervé Mbouguen (notre journaliste) et le sportif Nicolas Anelka
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Vous avez dit 80% de nouveaux clients dans votre clientèle. Quels objectifs assigne à Flammarion l’état-major de Smalto ?
Au début de cette seconde saison on n’en est pas encore là. Il s’agissait d’une première année de test, mais dans pas longtemps nous allons rentrer dans l’établissement d’objectifs, d’autant que je me rends compte qu’il y aura énormément de boulot en Afrique.
En tant que directeur couture Afrique, mon rôle est aussi de redévelopper l’Afrique au delà des clients que nous avons déjà. Ce qui veut dire, développer une nouvelle clientèle puis consolider celle qui existe déjà.
Ceci passe par la recherche de partenaires pour monter des boutiques sur le continent africain. Mon rêve aujourd’hui est d’avoir 5 boutiques dans les pays les plus stables.
On peut citer ces pays pour Smalto
J’ai l’objectif de développer le Cameroun, le Sénégal, la Côte d’Ivoire (nous avons déjà quelqu’un là-bas), le Nigéria, et éventuellement deux boutiques en Afrique du Sud.
Quelle serait la forme ?
Ce seraient des franchisés. Je suis à la recherche de partenaires sérieux et fiables avec qui Smalto pourrait s’engager pour monter des boutiques sur le continent Africain.
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Je suis à la recherche de partenaires sérieux et fiables avec qui Smalto pourrait s’engager pour monter des boutiques sur le continent Africain |
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Flammarion Olomo |
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Chez Smalto c'est comme chez Mercedes: la 600, la 300, la 190, chacun trouvera la sienne
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mercedes.fr |
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Est-ce qu’il n’y a pas un problème potentiel de snobisme ?
Tout le monde connaît le cliché du riche africain allant acheter ses costumes sur les Champs-Elysées, est-ce que vous ne craignez pas que la clientèle aisée pouvant se permettre d’acheter ses costumes en Europe craigne de se retrouver mélangée avec une clientèle « plus ordinaire »
Je crois qu’il faut arrêter tout cela. Chirac s’habille chez Lanvin, et ça n’empêche pas les français de s’habiller chez Lanvin.
Effectivement, ceux qui ont la possibilité de pouvoir voyager resteront clients chez Smalto à Paris.
Et ceux qui ne voyagent pas ? Si on ne leur apporte pas le produit sur place, ils ne peuvent pas le connaître.
Comme je dis souvent au client, chez Smalto on est comme chez Mercedes, il y a la Mercedes 600, la Mercedes 300, et la Mercedes 190 : c’est en fonction des moyens de chacun.
Cliquez pour lire la deuxième partie de l'interview de Flammarion Olomo |
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