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Stanley O'neal, numéro 2 de Merril Lynch, est le plus influent ''business man noir'' des Etats-Unis
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Aux premiers rangs du classement établi par le très prestigieux magazine "Fortune", quelques icônes du monde des affaires aux Etats-Unis : aux cinq premières places, on retrouve dans l’ordre Stanley O’neal (a) (numéro 2 de Merril Lynch, une des plus grandes banques d’investissement du monde) qui devrait succéder d’ici 2004 à l’actuel pdg David Komansky.
En deuxième position le très célèbre Ken Chesnault, numéro un d’American Express. En troisième position Richard Parsons, le pdg d’AOL Time Warner concurrent du groupe Vivendi présidé jusqu’à il y a peu par le très médiatique Jean-Marie Messier.
En quatrième position,Franklin Raines, pdg de Fannie Mae, le plus grand groupe financier non bancaire du monde, et en cinquième position, Thomas Jones, le responsable mondial des activités "banque d’investissement, banque privée et gestion d’actif" chez la firme américaine Citigroup.
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Adebayo Ogunlesi, du CSFB, numéro 7 de la liste de Fortune
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N Y Times |
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Parmi les 10 premiers de la liste figurent Vernon Jordan, Oprah Winfreh ou encore Adebayo Ogunlesi, originaire du Nigéria et responsable mondial de l’activité "banque d’investissement" du Crédit Suisse First Boston (son supérieur hiérarchique direct est John Mack, le pdg).
Ogunlesi a défrayé la chronique lors de sa nomination il y a quelques mois en annonçant dès son arrivée que les effectifs étaient pléthoriques comparés à ceux des autres banques d’affaires et qu’un plan de licenciement s’imposait.
Il est en effet encore relativement inhabituel à Wall-Street de voir un noir être en mesure d’annoncer et de mettre en oeuvre ce genre de décisions. D’autant que parmi les 300 personnes poussées vers la sortie, se trouvaient un cinquantaine de hauts cadres de la banque.
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Ken Chenault, pdg d'American Express et icône du ''business'' aux Etats-Unis
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L’accession de noirs à des postes à très hautes responsabilité dans les entreprises marque une nouvelle étape dans l’avancée de la communauté noire aux Etats-Unis, puisque le pouvoir économique constitue l’étape logique devant suivre les revendications politiques des années 60.
Ainsi en 1969, Thomas Jones, le numéro 5 du classement, fit la couverture du magazine "Newsweek" alors qu’il menait une manifestation à l’université de Cornell. Aujourd’hui, le même Jones a sous sa responsabilité 12 000 employés et est responsable de la gestion d’actifs dont la valeur atteint environ 700 milliards de dollars.
Crée en 1986, "L’Executive Leadership Council", un réseau constitués de cadres afro-américains occupant de postes à fortes responsabilités (distants au plus de 3 niveaux hiérarchiques du poste de pdg) au sein d’une des 500 plus grandes entreprises américaines compte à ce jour 275 membres, contre 19 à ses débuts.
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John Thomson, pdg de Symantec, numero 12 du classement
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symantec |
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Pour autant, tout le monde n’est pas d’accord sur l’intérêt d’une telle liste. Quelques uns des cadres cités ne voulaient pas y figurer : "qu’essayez vous de me faire" aurait dit l’un d’eux aux journalistes qui établissaient le classement, voulant que son nom soit retiré de la liste. Certains ne veulent pas que l’accent soit mis uniquement sur leur couleur, malgré leurs performances.
Ainsi, John Thomson, qui dirigea IBM Americas, et était à ce titre responsable de 45 000 employés et d’un chiffre d’affaires de 37 milliards de dollars fut instantanément connu sous l’etiquette
du "pdg noir de la Silicon Valley" lorsqu’il pris la direction de Symantec, une firme située dans la Silicon Valley.
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Richard Parsons, pdg d'AOL Time Warner
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D’autres encore ne veulent pas que ce type de classement donnent l’illusion que toutes les barrières sont tombées. Pourquoi n’y a t-il que 3 pdg noirs dans les 500 plus grandes entreprises américaines s’interrogent-ils ? Williams Lewis, 13è de la liste, responsable mondial de l’activité "banque d’investissement" chez Morgan Stanley, affirme "qu’il n’y a rien qui ressemble à un black power à Wall-Street". La vérité est que les conseils d’Administration ne sont pas remplis de cadres noirs et qu’être noir à un tel niveau de responsabilités attire forcément l’attention.
En ce qui concerne les femmes, la situation est toute différente car excepté Oprah Winfreh, aucune autre femme n’est réellement près du top ten. Selon Ela Bell, professeur à la Darmouth School of Business, les femmes noires sont "invisibles". Elle appelle en plaisantant (à moitié) la liste des 50 femmes les plus influentes des Etats-Unis la "liste des femmes blanches", et celle ci la liste des "frères"!
La plupart des membres de la liste de Fortune ont la quarantaine passée ou la cinquantaine. Cependant, quelques membres de la nouvelle génération (entre 30 et 40 ans) y figurent, sont ambitieux et veulent réussir en tant que cadres revendiquant leur identité noire, et non pas comme "cadres qui sont par hasard noirs".La nouvelle génération prend la possibilité de réussir dans le monde de l’entreprise comme acquise.
Elle a déjà les diplômes, les réseaux, et des cv à faire pâlir l’ancienne génération, qui ne rêvait pas d’une telle situation au même age quelques décennies plus tôt. Ses membres ont déjà des carrières plus compétitives que beaucoup de leurs homologues blancs, ce qui devrait se traduire par l’accession à des postes de pdg ou de niveaux hiérarchiques proches dans les 5 à 10 années à venir. Selon David Thomas, professeur à Harvard, cela permettra de tester le degré d’ouverture du système.
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Franck D Raines, pdg de Fannie Mae
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"Mon but a toujours été le même. Je suis rentrée dans le monde de l’entreprise dans le but de donner du pouvoir à la communauté afro-américaine" dit Kim Crawford, 37 ans, numéro 45 du classement. Crawford possède un BA (l’équivalent d’une maîtrise) en sciences politiques, un Master en ingénierie industrielle de Stanford, et un MBA de Harvard.
Elle a passé 11 ans chez Bain & Co (une des plus grandes firmes de conseil en stratégie du monde), et y est devenue la première personne d’origine afro-américaine a être cooptée associé. Elle travaille aujourd’hui chez Dell où elle dirige l’activité "réseaux", que la firme vient de mettre en place pour concurrencer des entreprises comme Cisco sur le marché de la fourniture d’équipements réseaux aux entreprises.
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Oprah Winfrey, numéro 10 de la liste de Fortune, est l'une des femmes les plus influentes des Etats-Unis
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"La seule façon pour la communauté noire d’améliorer sa condition est de se concentrer sur les études, de faire des percées majeures dans le monde des affaires et augmenter sa participation au capitalisme" affirme Crawford. Jones et sa génération avait pris le contrôle des mouvements estudiantins, Crawford et la sienne veulent bousculer les conseils d’administration afin de donner davantage de poids à la communauté noire. Nouvelle époque, nouvelles "méthodes" d’action ?
D'après Fortune, Juillet 2002
Liste entière disponible sur www.fortune.com
(a) Sur Stanley O'neal, voir dans la rubrique
success stories l'article "des champs de coton de
l'alabama à l'élite mondiale de la finance
à Wall-Street"
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