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Sam Boubou BA intelectuel sénégalais vivant en France (Partie 2)
26/10/2004
 

Seconde partie du "parcours" de cet intelectuel
 
Par Pape Cissoko
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En votre qualité d’étranger, de sénégalais quel regard avez -vous sur la situation de l’emploi pour les non européens ?

A mon avis, la situation de l’emploi pour les non européens et particulièrement pour les migrants Africains est très difficile. Les restrictions à l’emploi sont importantes.
Si je prends le cas de la France que je connais le mieux, on a beaucoup de mal dans ce pays à confier à des postes de responsabilité, de direction à des Africains, même naturalisés.. Souvent, quel que soit leur compétence, ils sont sous la responsabilité de quelqu’un d’autre.
Il y a seulement une poignée d’entre eux qui sont à des postes de direction supérieure, pourtant les compétences existent et souvent les critères sont remplis.

Cette frilosité si je peux l’appeler ainsi pour être modéré, que l’on trouve à tous les niveaux dans la situation de l’emploi pour les étrangers, est une réelle difficulté pour les migrants africains ?

Vous êtes responsable dans votre collectivité est-ce que votre présence facilite les choses pour les demandeurs d’emplois issus de l’immigration ? Aussi, est-ce que votre présence change le regard de vos collègues européens sur les non européens ?

Je ne sais pas si ma présence au sein de la collectivité facilite les choses pour les demandeurs d’emplois issus de l’immigration, mais je sais que ma présence contribue à changer les regards de mes collègues européens sur les non Européens et particulièrement sur les Africains.
Nos compétences avérées ainsi que le rapport professionnel permettent de lever les préjugés et les méfiances que des collègues pouvaient avoir sur nous.

Vous avez beaucoup milité dans les associations, et vous aviez même crée un journal, voulez vous nous en parler ?

Effectivement, je milite beaucoup dans des associations en France. Une des plus importante dans la quelle j’ai milité et eu des responsabilités était « Renaissance Africaine ».
Elle se voulait cadre de réflexion et d’actions réunissant des Africains Elle avait pour ambition de faire connaître l’Afrique ( géographie, démographie, économie et société etc,), de donner la parole aux africains pour avoir leur point de vue sur des dossiers d’actualité, d’interroger les non africains sur la politique extérieure de leur gouvernement, de leur pays en direction de l’Afrique. Nous avions créé un journal pour donner un cadre à l’ensemble des expressions.
Malheureusement, l’association Renaissance Africaine n’existe plus, en tout cas pas à ma connaissance.
Les activités se sont arrêtées du jour au lendemain sans assemblée générale, sans explication aux membres adhérents, et pourtant l’association fonctionnait très bien et cristallisait beaucoup d’espoir.
Si les certaines personnes ne sont plus motivées pour participer volontairement et bénévolement à des projets associatifs, nous les comprenons sous ce rapport.
Si les gens sont de plus en plus réticents pour participer, pour jouer un rôle, c’est parce qu’ils craignent de perdre leur temps, d’être déçus, d’être manipulés, d’être utilisés par le groupe initiateur ou fondateur à des fins particuliers.

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l’ASI( Alternative Sénégalaise Internationale )  
l’ASI( Alternative Sénégalaise Internationale )
 

Aujourd’hui vous Président de l’ASI( Alternative Sénégalaise Internationale ) quelles sont buts et objectifs ? Pourquoi une association de plus ? Pensez-vous pouvoir influencer la réflexion et l’action en Afrique et au Sénégal en particulier ?

L’association ASI que nous avons créées le 5 juillet 2003 a pour objectifs de promouvoir le patrimoine culturel Africain, de maximiser ses apports pour l’Afrique d’aujourd’hui en général et le Sénégal en particulier.
L’ASI se préoccupe aussi des questions politiques, économiques et institutionnelles à l’échelle du Sénégal et de l’Afrique en général : la culture de la gestion financière, administrative saine ; la question des réformes et des initiatives de développement qui n’entraîne pas de changements profonds dans les pays ; la laicité et les dans nos pays ; la culture du mérité et de justice sociale dans nos ; la coopération inter nationale Nord – Sud et Sud-Sud etc.
Là aussi nous sommes guidés par notre détermination à atteindre nos objectifs. Un des atouts essentiels de l’ASI, c’est l’esprit d’égal à égal qui préside son fonctionnement.
Il n’y a ni paternité d’idées , ni ancienneté qui prévalent. Les prises de décision d’orientation sont largement partagées par les membres.
Je pense que l’ASI n’est pas qu’une association de plus. L’espace d’expression sur les questions qui la préoccupent est tellement vaste et les attentes de mobilisations autour de ces sujets sont fortes. Il suffit de sérieux pour atteindre les objectifs fixés

Je suis convaincu que les associations peuvent être les marches de l’escalier qui conduit au développement.
Même si influencer la réflexion et l’action en Afrique à partir des associations peut être jalonné d’obstacles et d’imprévues, je pense que des associations comme la nôtre peuvent et doivent tenter ce pari.

Cheikh Hamidou Kane  
Cheikh Hamidou Kane
© Amazon
 

Vous avez organisé une grande manifestation culturelle à « Grand place à paris » Voulez nous en parler ?

Le 24 avril 2004, l’ASI a organisé une manifestation culturelle autour du thème intitulé : « Quels apports dans l’œuvre de Cheikh Hamidou Kane pour le Sénégal d’aujourd’hui ? »
Cette manifestation dont le but était justement de valoriser notre patrimoine culturel, de voir à travers l’œuvre de l’auteur, quels apports possibles, quels questionnements critiques en référence aux réalités africaines.

Trois conférenciers se sont exprimés respectivement sur les thèmes suivants :

Dr Moussa Samb : Multipolarité de l’œuvre de Cheikh Hamidou Kane ; pont entre culture et développement.

Dr Ndongo Mbaye : Les aspects philosophiques et politiques de l’œuvre de cheikh Hamidou Kane à travers le prisme de l’aventure ambiguë.

Amadou Elimane Kane : la poétique dans l’œuvre de Cheikh Hamidou à travers les poèmes d’Elimane Kane

Cet événement qui a réuni plus de 100 personnes de tous horizons, a engendré un succès retentissant. Il a permis dans la diversité des expressions des participants d’analyser la place et le rôle de l’Afrique dans le monde et réaffirmer la position qui devrait être la sienne.

 
 

Vous avez une façon atypique de gérer cette association ( décentralisation ) pourquoi ?
Est-ce une façon de refuser ce qui se passe dans notre continent ?


Vous savez, le partage des rôles , des missions, des responsabilités dans une association est un acte valorisant aussi bien pour la structure que pour ses membres.
Ensuite, il faut noter que la participation d’un membre dans une association n’est pas le seul fait de le consulter.
La participation associative suppose que le membre ne se tente pas tenu de suivre et d’appliquer les orientations sans véritable pouvoir de se faire entendre.
Il faut comprendre que la décentralisation des responsabilités dans une association confère aux membres la latitude d’innover pour trouver des solutions qui conviennent, et déterminer en quoi leurs propres contributions pourraient consister.

La pérennité d’une association est étroitement liée à l’articulation entre la capacité de ses membres à participer et à se projeter ; et cette capacité à participer est liée à divers aspects du fonctionnement associatif.
Oui cette façon de gérer l’association est novatrice, elle est en rupture avec une certaine pratique que l’on retrouve partout, y compris dans des associations en France.
Ayons le courage de partager dans l’association la responsabilité, les décisions et le pouvoir entièrement pour servir l’intérêt collectif.
La pensée unique n’existe pas dans la gestion d’une association.

 
 

Revenons à votre expérience. Que pensez-vous de ces jeunes qui veulent tous tenter leur chance ailleurs en France en particulier ? Quels conseils ?

Vous savez l’expérience et le vécu sont la base de tout savoir. Notre situation migratoire nous permet d’avoir une perception plus critique et une analyse plus en adéquation avec la réalité.
Nous savons que la plupart de ces jeunes sont en situation de précarité économique et sociale et leurs responsabilités dans leur pays correspondent généralement à leur position sociale défavorisée

Mais n’oublions pas que cette envie de tenter sa chance ailleurs touche également d’autres catégories de populations dans nos pays. Il s’agit des cadres administratifs de l’éducation, de l’économie, de la santé etc qui jettent « l’éponge » pour émigrer en France ou ailleurs.

Il faut savoir que le développement d’une nation, comme tout phénomène de la vie se caractérise par un changement et une évolution dynamique. Les jeunes, les hommes et les femmes sont les principaux acteurs animateurs de ces transformations et contribuent ainsi au progrès et au bien être social de leur pays.

Je dirai à ces jeunes qu’effectivement nous devons tous avoir des ambitions d’ascension sociale au sein de la société dans laquelle nous vivons.
Ce qu’il faut éviter c’est de croire que les chances de promotion sociale n’existent qu’à l’étranger, bien que la soit partout.
Donc les jeunes doivent croire que la position sociale dont ils aspirent peut être conquise dans leur propre pays. Cette position sociale recherchée est aussi très incertaine à l’étranger.

Je leur conseillerai à l’instant de se battre dans leur propre pays pour résister aux mécanismes d’inégalités dont ils peuvent être victimes, afin de retourner le sens de leur handicap social en leur faveur.
Ils doivent considérer le voyage à l’étranger comme une conséquence parmi tant d’autres de leur combat de mieux être qu’ils mènent à l’intérieur de leur pays, et pas comme une fin en soi.
Et s’il leur arrive de voyager, qu’ils trouvent les voies et moyens pour créer des passerelles ou ponts éducatifs, et économique etc, entre leur pays d’origine et celui d’accueil.

 
 

Avant de vous quitter que pensez -vous de la situation en Afrique, vous qui êtes loin de votre continent et de votre pays ? Est-ce qu’on peut espérer s’en sortir ? Et comment ?

D’abord je voudrais préciser que tous les pays ont la possibilité de se développer, d’aller de l’avant, mais à leur manière, à leur rythme.
Cependant, la situation de l’Afrique est loin d’être ce qu’on aurait voulu qu’elle soit.
Malgré quelques évolutions positives :
Dans le domaine de la santé : nouveaux moyens de contraception, suivi médical de la grossesse même si c’est loin d’être généralisé. Des initiatives préventives d’informations et de sensibilisation sur les drogues, sur les maladies sexuellement transmissibles sont prises dans un peu partout en Afrique.
Dans le domaine de l’éducation : un progrès du taux de scolarisation grâce parfois à la solidarité communautaire de la diaspora, même si encore beaucoup reste à faire
Dans le domaine de l’entreprise: l’émergence du devoir et du droit entrepreneurial se confirme de plus en plus chez les jeunes du continent malgré toutes les difficultés d’entreprendre en Afrique
Des difficultés réelles qui handicapent le continent subsistent :
Rare sont les chefs d’Etat du continent qui mesurent les enjeux de l’unité africaine, les enjeux majeurs des actes internationaux. Il s’agit d’un constat grave qui donne le sentiment qu’ils manquent souvent à leur devoir fondamental vis à vis de l’Afrique en ce qui concerne la défense de ses intérêts.
Les distorsions institutionnelles et d’intérêts particuliers caractérisant les rapports entre la politique et l’économie handicapent la créativité. On constate souvent que le développement qui n’est d’autre qu’une finalité qui correspond à un projet humain, est prisonnier des considérations et des affinités politiques. Il faut donc séparer le temps politique du temps économique et faire du temps judiciaire un temps commun.


Pape Cissoko l'auteur de l'interview  
Pape Cissoko l'auteur de l'interview
 

Mr BA Etes-vous un sénégalais heureux en France, qu’avez-vous envie de faire passer comme message ?
Vous savez, notre modestie, notre humilité et notre humanisme resserrent la joie qu’on peut avoir dans ce monde, lorsqu’on voit tout ce qui se passe autour de nous comme violences et injustice qui nous font mal et nous désolent..
Je dirai que j’arrive à m’en sortir en France, ce que je souhaite particulièrement à tous mes compatriotes africains avec qui je reste solidaire.


Merci à vous
A.S.I Association Alternative Sénégalaise Internationale
contact-asi@wanadoo.fr
http://www.asso-asi.fr.st/

Restaurant au « Grand Place ».spécialités africaines et Indiennes
82 Rue Parmentier 75011 Paris

       
Sur le même sujet sur Grioo.com
  Sam Boubou BA intelectuel sénégalais vivant en France (Partie 1)
  Pape Cissoko, philosophe africain
 
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