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"Poisson rouge" le premier album de Disiz La Peste
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Beaucoup l’ont découvert avec « J’pète les plombs », un des morceaux rap phares de l’année 2000. A l’époque, il nous livrait un album frais et chargé d’humour baptisé « Le poisson Rouge ». Disiz La Peste, rappeur franco-sénégalais, parlait de beaucoup de choses, avec une insolence qui fait mouche. Quelques années plus tard, nous retrouvons maintenant un homme marié, père de deux enfants, et qui amorce un tournant dans sa carrière musicale hexagonale. Je précise sa carrière musicale hexagonale, car son aura artistique ne se limite pas à la France, il fait beaucoup parler de lui au Sénégal, et là bas ces changements dont nous allons vous parler, ils y sont déjà habitués.
Tout d’abord le nom : changement uniquement pour nous étant donné que Disiz annonce une nouvelle donne, en reprenant son véritable nom, Sérigné M’Baye. Le retour à ce nom témoigne du long et profond retour aux sources qu’a effectué ces derniers temps Sérigné au Sénégal, son second pays d’origine. |
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En effet, en 1999, Disiz se paie un billet d’avion avec ses économies, et débarque sur la terre de ses ancêtres qui lui est totalement inconnue, n’ayant pas vécu avec son père. C’est ensuite le succès fulgurant que nous connaissons, avec 500000 singles vendus et 230000 albums écoulés, mais Disiz garde ses priorités en tête, et n’a pas oublié l’Afrique, cette Afrique qu’il avait tant désiré connaître. Disiz remue ciel et terre et réussit à sortir en autoproduction sa première cassette au Sénégal, « Sant Yala », album qui le fait embrasser par le public sénégalais, touché par son talent et sa démarche.
C’est un véritable baume au cœur d’encouragement pour Sérigné qui rempile au Sénégal avec une deuxième cassette : « Sama Adjana ». Qui voit cet artiste parfaire son métissage musical entre les sons Hip-Hop et les instruments traditionnels. C’est aussi pour Disiz l’occasion d’inviter des artistes de France et d’Afrique partageant son amour pour ces mélanges novateurs entre tradition et modernité : Abblaye Mbaye, Pape Djibi Ba, Dayen, Al Peco. Tous ces artistes se mettent aux diapasons pour faire ce pont entre la France et le Sénégal.
C’est donc en toute logique que Sérigné M’Baye nous apporte cet album mûr, témoignage de ses expériences Sénégalaises réussies, séance de rattrapage pour tous ceux qui en étant en France on raté ce rendez-vous historique. |
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Jeu de société, l'avant-dernier album de Disiz
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En écoutant des morceaux tels que Sénégalais de France ou Sama Ajana, on constate l’harmonie qui a été atteinte entre les rythmes Hip-Hop et les instruments et rythmes traditionnels. Le wolof est très présent, et cela va contribuer sans aucun doute à donner un coup de projecteur à plusieurs rappeurs originaires de pays d’Afrique et qui se rappent ces langues ancestrales à la perfection. Mais en même temps, plusieurs chansons de cet album sont empreintes d’une grande tristesse qui sert à nous rappeler comme y tient Sérigné que d’autres souffrent, en Afrique comme ailleurs.
Ainsi cet album est une œuvre très intime, qui prend l’auditeur par l’épaule et l’entraîne dans les recoins des sentiments et de la foi de Disiz, séduisant ainsi par la spontanéité de la démarche et par le soin mis à composer ces confessions musicales.
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Disiz et notre journaliste
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Aïssatou Baldé |
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Mais l’actualité de Disiz ne s’arrête pas là, en effet, sortira le 16 février 2005 « Dans tes Rêves », un film mettant en scène Disiz La Peste en particulier, et le Rap français de façon plus générale. Ce film raconte l’histoire d’un jeune rappeur qui va tenter de surpasser ses démons pour embrasser sa vocation. Disiz y donne la réplique à Vincent Elbaz, Béatrice Dale, ou encore Firmine Richard qu’il fait bon revoir après une apparition dans « Pédale Dure » et un rôle dans « 8 femmes ».
Ce « retour » sur la scène parisienne de Sérigné ne se fait pas uniquement artistiquement, étant donné que Sérigné est aussi très présent quant il s’agit de sensibiliser le public à la cause du continent Africain qui essaie difficilement de survivre dans le capitalisme ambiant. C’est ainsi que Sérigné M’Baye s’est retrouvé à la « Commission pour l’Afrique » sur l’initiative de Tony Blair et présidée en France par Jack Lang (voir article de Grioo du 28/11/04 par Aïssatou Baldé).
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Disiz à la "Commission for Africa"
©
Aïssatou Baldé |
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Sérigné est dans un premier temps heureux de cette initiative, et surtout que des représentants des fils d’Afrique tels que Lilian Thuram, Manu Dibango et lui aient été spontanément invités à prendre part aux débats. Sérigné a déjà en tête quelques changements concrets qu’il aimerait voir pour l’Afrique, comme par exemple au niveau de lois protectionnistes des grandes puissances économiques qui obligent de nombreux pays du continent à n’exporter que des matières premières et surtout pas de produits finis, sous peine de surtaxes en douane exorbitantes.
Toujours est-il que l’artiste réussit sacrément par cet album, le message véhiculé, et ses actions concrètes mises en place à mettre une grande note d’espoir dans ce paysage triste. Sérigné réalise ses rêves, et entretient les notres. |
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