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"Le Pharaon inattendu"
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menaibuc.com |
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Shona a fui le Cameroun avec ses deux frères et est devenue cubaine.
Mariée à un descendant de colon espagnol, héros de la révolution cubaine, elle se découvre prêtresse d’Isis, messagère du passé et initiatrice du futur, destinée à préparer l’arrivée d’un « guide », incarné par son enfant à naître. Son fils, Kuando, est la réincarnation d’un envoyé des dieux, Neferptah. Intermédiaire entre les Absents, les morts, et les Vivants, le présent, sa mission sur terre est de comprendre le présent pour préparer l’avenir. Quel est le destin de cet enfant, quel est son rôle et le sien ? C’est ce que nous découvrons à travers ce livre sur fond historique et de rites magiques ancestraux.
Derrière le destin d’une jeune femme, Shona et de son frère, Père, tous deux devenus citoyens cubains après avoir fui le Cameroun, l’auteur nous fait découvrir Cuba et son histoire. Une histoire basée sur le génocide des premiers occupants de l’île, la traite des africains, les guerres d’indépendance face aux Etats-Unis d’Amérique et face à l’Espagne, et pour finir, la révolution et le régime Castriste.
Mais au-delà de l’histoire de Cuba, nous plongeons dans l’histoire de l’Afrique et du destin des africains de l’esclavage à aujourd’hui. L’île est la porte d’embarquement pour le retour vers « Kemet, la Terre sève ». |
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L’histoire du peuple noir est devenue indissociable de l’histoire du peuple blanc, c’est l’histoire de l’humanité, et l’histoire de Cuba représente cette humanité : ses défauts, ses forces, son peuple métissé, la place que sa société donne aux descendants des africains…
A travers les réflexions de ses héros, Thierry Mouelle II nous amène à nous interroger et à apporter des réponses, sur des sujets rarement évoqués tels que les responsabilités de nos ancêtres sur le destin de leurs descendants aujourd’hui.
La naissance du fils de Shona, Kuando, réincarnation d’un émissaire du passé, est le prétexte sur fonds de rites de l’Egypte antique, à des réflexions sur les travers de l’humanité, sur la capacité de l’homme à faire souffrir son prochain, au nom des préjugés, de la force, de l’économie…
L’auteur porte un regard cynique sur les soi-disant démocraties occidentales et les républiques communistes du sud, mais surtout « sur les terres africaines pour leur indolence et passivité ». |
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Thierry Mouelle interviewant l'ancien gardien camerounais Thomas Nkono
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africafoot.com |
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L’une des qualités de ce livre est de nous amener à faire face aux tabous de notre histoire et à replacer celle-ci dans l’histoire de l’humanité. Ainsi, le rêve récurrent de Père sur la mort de P. Lumumba, est en quelque sorte le réveil de sa conscience qui dénonce la faiblesse de ses contemporains. L’histoire de Shona, c’est l’histoire d’une fuite suivie d’une quête vers une identité perdue ou plutôt étouffée pour se protéger. Son passé, son histoire la rattrape. Elle réalise que ce qu’elle est aujourd’hui est non seulement le résultat de sa construction personnelle ici et maintenant, mais aussi des drames de l’Histoire de l’humanité.
Mais dans le roman de Thierry Mouelle II on trouve aussi du surnaturel, des rites magiques, des fantômes, des sorciers.
Il y a aussi de l’amour, de l’humour, de la passion, du théâtre, de la peinture, de la poésie… éléments essentiels à l’être humain ; ils ont une place importante dans l’histoire de nos personnages et dans l’histoire du livre lui-même.
Tous les ingrédients sont en place pour se passionner pour cette fresque historique passionnante qui se lit d’une traite et que l’on termine presque avec regret.
Le Pharaon Inattendu, est un conte initiatique, vers une quête de soi, de son identité et de son bonheur. C’est un message d’espoir pour tous, un message qui dit que notre avenir est entre nos mains et que nous en sommes responsables seuls. |
Quelques questions à Thierry Mouelle II |
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Kwame Nkrumah
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africawithin.com |
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Pouvez-vous m’expliquer ce qui vous a amené vers l’écriture ?
C’est d’abord la lecture. Une lecture qualitative orientée vers la connaissance de soi. A travers des œuvres majeures, autant des philosophes que des idéologues, mais également des poètes.
A ceci de particulier, que j’avais comme guide mon père, un révérend pasteur très cultivé, qui s’intéressait au monde entier et surtout aux religions révélées, qu’il enseignait au tant qu’il expliquait.
Ceci m’a amené à lire la bible de la genèse à l’Apocalypse pour maîtriser la cosmogonie judéo-chrétienne telle qu’elle s’offrait à ma culture d’enfant et telle que plus tard je devrais la prendre comme socle de réflexion sur l’univers.
A côté de cet apprentissage de la bible, j’ai également, toujours aidé par mon père et par ma tante magistrate qui a également participé à mon éducation plongé dans la lecture transversale des philosophes tels que Nietzsche, Kant, Ebenezer Njoh Mouelle à des philosophes comme Kwamé Nkrumah, Jomo Kenyatta, Julius Nyerere. |

Ma rencontre littéraire avec Aimé Césaire, au travers de son poème Cahier d’un Retour au Pays Natal, sera le déclic qui me permettra de saisir que le peuple Noir à une histoire spécifique qui interpelle qu’on s’y plonge densément.
Il en sera de même lorsque je lirais Senghor dans son recueil Ethiopiques ou dans bien d’autres poèmes de lui où l’accent est mis sur la revalorisation de l’image du Noir dans l’univers de Hommes.
S’ensuit Léon Gontran Damas, Langson Hugues, Richard Wright,… un trop plein de créateurs qui finissent par me convaincre qu’il y a de la place pour continuer l’œuvre de mise en orbite de notre manière de voir le monde, nous les Africains que nous soyons du continent que j’appelle dans mon roman « Kemet la sève terre », ou de la diaspora (nos pays de déportation).
Pour autant, en parachevant ce parcours d’édification d’une conscience Noire, j’ai rencontré Cheikh Anta Diop à travers son œuvre majeure Nation Nègre et Cultures. Le lien a été tissé pour que je reste désormais lecteur de mon histoire avec les clefs que désormais je pouvais avoir à travers ces recherches.
Voilà ce qui m’a conduit à l’écriture. |

Quelle est l’idée qui conduit « Le pharaon Inattendu ? Pourquoi l’Egypte ancienne ?
Toute quête identitaire, pour peu qu’elle se veuille sérieuse, doit à mon sens avoir un point de chute le plus éloigné possible du présent, pour être à même de dresser une linéarité généalogique. Il se fait que les travaux de Cheikh Anta Diop (suivis de bien d’autres chercheurs et scientifiques africains ou africains américains) couronnés de succès au colloque du Caire en 1974 par l’Unesco, ont démontré le caractère négro-africain de l’Egypte pharaonique. Notamment dans son édification spirituelle économique, politique et culturel bien avant la rencontre de ce peuple du nom de peuple « Kemet » ou « Kemiou » avec le monde leucoderme (les européens).
Le pharaon Inattendu se réapproprie toute cette richesse. Il s’agit de perpétuer le lien entre hier et aujourd’hui, nous et nos ancêtres ayant bâti l’une des plus splendides civilisations que l’univers ait jamais édifiées. Surtout que, ayant traversé les ouragans historiques les plus terribles tels que l’esclavage, la colonisation, et aujourd’hui la néo-colonisation et l’exacerbation du racisme eurocentriste, notre mémoire nous est amplement disputée, elle nous est vertement déniée. En écrivant un ouvrage comme le Pharaon Inattendu, ouvrage qui scénarise l’histoire du peuple noir en la replaçant dans la lecture universelle de l’humanité, je tente pour ma part non pas de revendiquer mais de construire l’homme nouveau, un homme dénué de toute considération haineuse mais qui s’enrichit des particularités et des particularismes.
La grande richesse de ce livre est de proposer une lecture du monde et de l’histoire sous le prisme de ce qui parfois n’est pas dit, en essayant de rester dans le domaine de la fiction, bien que cette fiction soit tirée d’une histoire vraie. |

J’insiste sur l’idée qui conduit ce roman ?
On dit que les noirs n’ont rien apporté… au concert universel du donner et du recevoir. J’ai la prétention que c’est farfelu d’avoir des idées comme celles-là. Combien de gens savent que le réfrigérateur a été inventé par un Noir ? Combien de gens savent que la machine à réguler et à contrôler les transmissions électriques a été inventée par un Noir ? En France par exemple, qui sait que le vrai père du nucléaire civil est un Antillais ? Que c’est grâce à lui qu’aujourd’hui on a le courant électrique continu ?
Je pourrais citer jusqu’à épuisement de mon souffle un nombre impressionnant de systèmes, d’objets et d’appareils du quotidien qui sont issus du génie nègre. Lire à ce sujet le livre de Yves Antoine Inventeurs et Savants Noirs.
Il faut donc amener les Africains à ne plus douter d’eux. Surtout les jeunes à s’investir d’un capital de confiance leur permettant de créer, d’inventer, parce qu’ils auront su que le génie du peuple Noir ne s’est jamais éteint entièrement.
J’attire cependant l’attention sur le fait qu’il ne faut cependant pas faire comme les autres, ne pas tomber dans le piège de la haine. Un homme équilibré est un homme qui ne sait pas ce que la détestation de l’autre veut dire. |
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T-shirt "Noirs et célèbres" édités par l'association ARCHIVE qui milite pour que les scientifiques noirs soient reconnus à leur juste valeur
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Le Pharaon Inattendu est un livre qui enseigne la tolérance, la maîtrise de soi, la culture de l’amour. Mes personnages revendiquent une seule identité : l’identité humaine. Ils peuvent avoir à être des mélanodermes (noirs), des métisses, des leucodermes (européens).
Les actions qu’ils portent dans le livre ne traduisent pas seulement leur appartenance socioculturelle mais l’influence de l’éducation, mais l’influence de leur libre arbitre. Chaque acte posé par un homme engage donc l’humanité entière et par-delà, la liberté ou l’enfermement de l’Homme.
Je raconte donc l’histoire du monde. Avec cette fois aux premières loges, les Africains. Car pris dans le tumulte de la mondialisation et de l’anéantissement des particularités identitaires ils sont devenus une « quantité négligeable » dans le système où la marchandise qu’on vend a plus de valeur que l’Homme. Ma prétention est de dire que l’Africain dans son contexte de « sous-développé » est peut être l’avenir du monde.
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