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Manthia DIAWARA et Maryse CONDE
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Maryse CONDE et Manthia DIAWARA se sont exprimés dans le journal français Libération sur le toujours actuel sujet de la colonisation.
Grioo.com avait consacré un article à Maryse Conde et un article à Manthia Diawara il y a quelques mois de cela. |
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Quelques uns des premiers dirigeants de pays indépendants, de gauche à droite, Léopold Sedar Senghor, Mobutu Sese Seko, Houphouët Boigny, Amado Ahidjo
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Il y a quelques années, on pouvait croire l'Afrique subsaharienne sur le chemin de la décolonisation. Des esprits chagrins avaient eu beau clamer dès le lendemain des indépendances qu'elle était "mal partie", on voulait les ignorer. Une telle hâte était qualifiée d'injuste, d'indécente. N'avait-il pas fallu des siècles à l'Europe pour arriver à l'équilibre et à la cohésion ? Une fois terminée sa crise de croissance, l'Afrique finirait bien par être souveraine. Les Blancs, grands et petits, sous peine d'être tous mangés, s'étaient déjà prudemment retirés des centres de pouvoir et de domination qu'ils contrôlaient. Si, ça et là, certains d'entre eux demeuraient aux commandes, ce n'était, on voulait en être sûr, que pour un temps. Et puis, ils n'hésitaient pas, feignant l'humilité, voire l'obséquiosité, à se cacher derrière des Africains. Finies l'arrogance et la morgue. Chez les anciens colonisateurs, le désir d'aider, de conseiller semblait avoir remplacé celui de commander.
A défaut de l'économie, toujours bonne dernière, la sémantique connaissait une véritable révolution. On ne parlait plus de "pays arriérés", mais de "pays en voie de développement". On ne connaissait plus les "peuplades", mais les "ethnies".
Les mots "atavisme", "tribalisme", "indigène" devenaient obsolètes et injurieux.
On osait accoler l'adjectif "africain" au mot "culture", au mot "civilisation" comme si Frobenius avait fait à tous la leçon.
Bref, on pouvait s'imaginer que la fameuse barrière entre "barbare" et "civilisé" qui perdurait depuis le XVIe siècle, allait finir par s'effriter. |
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Koffi Annan et George Bush
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http://www.galizacig.com |
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Or, que voit-on aujourd'hui en cette bienheureuse année 2003 ? Passons sur les interventions musclées de Jacques Chirac et Tony Blair, hâtivement baptisées humanitaires, en Côte-d'Ivoire, au Congo, et en Sierra Leone. Le pire est à venir.
Koffi Annan, le prix Nobel de la paix et secrétaire général des Nations unies, semble avoir oublié ses récentes exigences de jouer un rôle dans la crise irakienne.
Le voilà qui demande à George Bush ce qu'il refusait naguère : une intervention militaire unilatérale.
Prétexte invoqué ? Les liens historiques qui existeraient entre les Etats-Unis et le Liberia.
Il rappelle à ceux qui l'auraient oublié que ce dernier fut créé à l'initiative du révérend Robert Finley par une colonie de Noirs américains libérés.
Quand on sait le mépris dans lequel l'Amérique tient le passé africain, on commence par se demander s'il ne s'agit pas d'un méchant canular destiné à divertir les Noirs à travers le monde. Mais non, on s'aperçoit vite que c'est du sérieux. |

Pour faciliter l'éventuelle action militaire de Bush, le Nigeria se hâte d'offrir l'asile politique à Charles Taylor, un soudard sanguinaire dont le principal titre de gloire est la levée de troupes d'enfants-soldats, entraînés à tuer, tuer encore et toujours.
Charles Taylor et les rebelles eux-mêmes regardent Bush comme le Messie. Des deux mains, les chefs d'Etat africains applaudissent à son éventuelle venue tandis que l'Europe, si vocale lors du problème irakien, semble lui laisser les mains libres.
Lui-même improvise sans mal sur ses thèmes favoris et bien rodés : mort aux tyrans, justice pour les peuples souffrants, mission de l'Amérique, dangers du terrorisme. |

Qu'est-ce qui confère à George Bush cette soudaine légitimité ?
Rien. La guerre d'Irak ne saurait être considérée comme un modèle porteur à imiter.
Chaque jour, des soldats américains meurent dans des embuscades.
Chaque jour, l'opinion irakienne s'insurge de façon plus véhémente contre une occupation dont elle ne perçoit pas les bienfaits.
A Washington, des voix de plus en plus nombreuses accusent le Président, dans son obsession va-t-en-guerre, d'avoir manipulé l'opinion en exagérant sciemment le danger que représentait Saddam Hussein.
Une intervention au Liberia à la demande de Koffi Annan permettrait à George Bush de dorer un blason qui risque fort de se ternir.
Pourtant, notre principal souci ne réside pas tant la politique des Etats Unis, pour inquiétante qu'elle soit. C'est qu'à la lumière des récentes interventions en Afrique, on assiste, semble-t-il, à une recolonisation éhontée de l'Afrique avec l'accord de ses propres dirigeants et l'adhésion des peuples.
N'est-ce pas le rôle des Nations unies de résoudre les conflits qui déchirent la planète ? Pourquoi Koffi Annan donne-t-il volontairement une telle image d'impuissance ? Pourquoi renonce-t-il à former une force de coalition internationale ?
D'après Libération |
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