
Le maire de Verson (nord de la France) Michel Marie, déplore le "peu d'implication" des Sénégalais dans les activités marquant l'"Année Senghor".
Même s'il dit avoir été "reçu comme un roi" lors de sa visite au Sénégal en février dernier, il n'en constate pas moins "le manque d'engouement" des Sénégalais à rendre hommage à l'un de leurs plus illustres fils dont la mémoire est célébrée dans le monde entier.
"Tous les gens qui m'on accueilli étaient très sympathiques, mais je n'ai pas perçu un engouement pour l'Année Senghor", dit-il.
En plus, déplore-t-il, "le plus gênant, c'est qu'après nous avoir reçus, on nous sollicite". Et le maire d'expliquer: "Je suis allé pour échanger culturellement, pour apprendre, pour voir. Non pas pour apporter des choses, parce qu'il y a des choix à faire".
Le maire de cette ville qui compte un Espace Senghor, une Place Senghor et bientôt une Rue Senghor et dont dix-huit panneaux longs de 2,5 mètres carrés chacun seront disséminés dans la commune, pour célébrer l'un de ses "plus illustres concitoyens", pense plutôt à des échanges culturels et à un dialogue d'égal à égal qu'à un jumelage ou à une coopération.
Il cite en exemple les échanges entre les écoles primaires de Verson et de Joal qui travaillent sur une création de vers et de textes autour de Senghor et de la poésie française et africaine.
En revanche, il estime qu'il serait très difficile d'avoir des relations soutenues de coopération qui peut entraîner inéluctablement, une dérive entre l'action culturelle et celle humanitaire.
"Moi, je ne veux pas mélanger les deux. Quand on se parle, il faut que ce soit d'égal à égal, sans qu'il y ait une situation de dominé, sous prétexte que l'autre possède plus de moyens".
Ainsi explique-t-il pourquoi il n'a pas été question de jumelage entre Verson et Joal, pour "éviter qu'on se retrouve dans une situation d'aide, à l'image de l'aide au développement, instaurée au niveau de la communauté des communes".
On précise que dans le cadre de l'aide au développement, la communauté des communes consacre un euro par habitant (donc 6.000 euros ou un peu moins de 4 millions FCFA par an) à des actions qui s'inscrivent dans d'autres domaines comme la Santé. |