
Il faut bien voir que le CRAN est arrivé dans un espace un peu difficile où il y avait des gens comme Kemi Seba ou Dieudonné qui montaient au créneau et il fallait manifestement mettre en place une organisation républicaine. Elle permettait d’affirmer que nous étions Noirs et républicains. J’ai rapidement constaté que le CRAN n’était pas contrôlé par nous, mais par un certain nombre de groupes de pression qui l’ont aidé (...) je me suis posé des questions sur notre marge de manœuvre. Plus tard, les options stratégiques prises par l’association, comme la volonté de se noyer dans la "diversité", (alors que le CRAN représente la population noire), ou les débats sur les statistiques ethniques sensées mesurer la diversité alors que le CRAN lutte contre les discriminations concernant les Noirs ne l’ont guère convaincu. Le CRAN aurait pu drainer une partie de la jeunesse, le concept de "noiritude" à la française n’était pas théorisé, et comme il fallait montrer sans jeu de mot "patte blanche" auprès des institutions pour recevoir des subventions, le CRAN a dérivé vers la diversité. Le mot Noir fait peur, il fallait appeler le CRAN "CRAD", conseil représentatif des associations de la diversité ironise l'ex Secrétaire Général...
 |
Très vite, tout a tourné autour de Patrick Lozes et Louis-Georges Tin dans l'association |
 |
|
Lucien Pambou |
L’association a été montée avec des statuts, un bureau et une organisation qui n’auraient jamais été respectés selon Lucien Pambou Très rapidement, toujours d’après l’ancien secrétaire général du CRAN, Patrick Lozes, le président, en serait arrivé à se méfier de lui : "Pambou parle très bien, il risque de te prendre le pouvoir. Fais attention à lui" aurait t-on conseillé à ce dernier. "Très vite, tout tournait autour de deux personnes au sein de l’association, Patrick lozes et Louis-Georges Tin" -ce dernier n’a pas souhaité répondre à nos questions-, qui nous avait rejoints entre temps" dit encore Lucien Pambou. "En tant que secrétaire général, j’ai proposé la mise en place d’outils de gestion, qui n’ont jamais été acceptés par Patrick Lozes qui les voyait comme un moyen de prendre le pas sur lui. Et progressivement, la vie est devenue complètement invivable dans la mesure où il est allé jusqu’à m’interdire de m’exprimer sur la cause noire et au nom du CRAN. Je lui ai dit que nous n’étions pas dans une république bananière...Les dissensions entre Lucien Pambou et Patrick Lozes se solderont par le départ de Lucien Pambou de l’association. "J’ai été remplacé au poste de secrétaire général par Edouard Nduwa" dit-il. C’est ce dernier qui vient d’être suspendu par le conseil d’administration du CRAN...
Edouard Nduwa a confirmé qu’il avait remplacé Lucien Pambou au poste de secrétaire général du CRAN avec pour mission de "redresser l’association" : "Cela s’est fait dans la douleur car je pensais qu’il ne fallait pas faire de gâchis avec un mouvement aussi important pour la communauté noire de France. Maintenant continue t-il, il s’avère que je me suis peut-être trompé par rapport à l’objectif visé". A la question de savoir comment des dissensions ont pu le mener à un conflit avec Patrick Lozes, Edouard Nduwa a répondu : "quand on est une association qui a trois ans, il faut faire les comptes et le bilan." C’est à ce moment que le "problème" serait survenu. "Après avoir fait le bilan, j’ai constaté avec amertume que c’est un échec" dit-il encore. "Je ne suis pas dans la logique du règlement de compte personnel et je préfère qu’on se recentre sur les objectifs du CRAN en tant que fédération d’associations". |