
Le dernier épisode de la tragédie initiée en Australie va se jouer ce mercredi 29 Avril à Paris.
Petit rappel. Lors du grand prix d'Australie, Lewis Hamilton dépasse (ce qui est légal) un Jarno Trulli sorti de la piste durant une neutralisation derrière la voiture de sécurité. Prise d'un doute et estimant (à raison selon nous) que la fédération est un peu trop sévère à son égard, l'écurie Mac Laren a demandé à Lewis Hamilton de laisser passer Trulli.
Souci, à l'arrivée, Hamilton et Dave Ryan (viré depuis) déclarent aux commissaires que Trulli est passé volontairement. L'italien est rétrogradé, Lewis promu à la troisième place. Quand les commissaires se rendent compte que Lewis a dit le contraire aux caméras de la BBC, ils reconvoquent le pilote et son manager, à qui ils font écouter leurs propres conversations radio durant la course. Contre toute logique, les deux ont maintenu (en étant le plus vagues possible selon les commissaires) n'avoir rien fait ou demandé permettant à Trulli de passer.
Les commissaires ont alors pris la sanction extrêmement sévère de déclasser complètement Lewis de la course australienne pour avoir menti.
Et afin de "montrer leurs muscles", la fédération a convoqué l'écurie le 29 Avril à Paris pour s'expliquer.
Entre-temps Dave Ryan a été licencié, et Ron Dennis (qui entretient d'exécrables rapports avec le président de la fédération) a annoncé se retirer complètement de l'écurie de Formule 1 et se concentrer sur les voitures de route. Dans son discours de départ il a reconnu que son retrait n'attristera pas le patron de la fédération.
Cela suffira-t-il à attirer la clémence de la fédération? Rien n'est moins sûr. Mercedes et quelques sponsors de Mac Laren ont en tout cas fait savoir qu'en cas de sanction lourde, les clauses du contrat les liant à Mac Laren leur permettent d'interrompre, avec effet immédiat, leur implication, ce qui pourrait signifier la faillite de l'écurie. Une façon d'inciter à la clémence une fédération qui s'est souvent montré plus dure avec Mac Laren qu'avec les autres écuries. Exemple: Mac Laren a payé une amende de 100 millions de dollars pour espionnage, tandis que Renault n'a pas été sanctionné, bien qu'un ancien employé Mac Laren soit parti chez Renault avec des secrets industriels.
Verdict donc ce mercredi.
De son côté, Lewis Hamilton a clarifié sa position vis-à-vis de son écurie. Il a annoncé après l'Australie qu'il réfléchissait à quitter définitivement la Formule 1. Cela nous rappelle un peu Senna en 1990 ou Schumacher en 1994 quand les deux s'estimaient harcelés par la fédération. A chaque fois, le désir du sportif (qui a mis plusieurs années à tenter d'accéder à la Formule 1), a pris le dessus, et c'est sans surprise que Lewis Hamilton a annoncé "après avoir hésité" qu'il continuerait sa carrière. Il a également annoncé qu'il irait au bout de son contrat chez Mac Laren, qui expire en 2012.
Les médias britanniques avaient noté qu'il était resté bien muet pendant que les rumeurs les plus folles courraient, et il a donc clarifié les choses dans une interview à la BBC: "mon engagement ne devrait jamais être questionné. J'adore cette équipe. J'en fais partie depuis que j'ai 10 ans. J'ai toujours voulu piloter pour cette équipe et maintenant je le fais. Nous avons gagné un championnat ensemble, nous en avons manqué un également ensemble, et pendant de nombreuses autres saisons nous gagnerons et perdrons ensemble. Je suis heureux là où je suis, et je n'entends aller nul part ailleurs".
Prochain épisode donc de la saga, le 29 Avril prochain à Paris. Suivant la décision de la fédération, Lewis pourrait ne plus avoir d'équipe... |