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A quelques jours de la prochaine échéance électorale, le 4 mars, Barack Obama et Hillary Clinton se sont à nouveau affrontés dans un débat télévisé mardi soir.
Le débat a été poli, mais des deux côtés on ne s’est pas épargné. Hillary Clinton a ainsi déclaré que le camp d’Obama avait envoyé massivement des prospectus mensongers sur son plan de réforme du système de santé, tandis qu’Obama a répliqué en disant que le camp Clinton l’avait constamment attaqué de façon négative : "Nous ne nous en sommes pas plaint car nous avons compris que c’est la nature de ce type de campagnes".
Hillary Clinton a aussi ajouté que d’après les informations qu’elle avait, son camp n’avait rien à voir avec la circulation de la photo de Barack Obama enturbanné lors d’un voyage au Kenya en 2006. (Le Camp d’Obama avait accusé l’équipe Clinton de vouloir effrayer les américains en le faisant passer pour un islamiste alors qu’il était vêtu d’un habit traditionnel local, et de recourir aux plus basses méthodes. Par la suite, l’accusation avait été vigoureusement démentie du côté de Hillary Clinton et l’affaire s’était finalement calmée NDLR).
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Hillary Clinton et Barack Obama
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cdn.turner.com |
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Avec 10 victoires d’affilée pour Obama et une 11ème provenant du vote des démocrates de l’étranger en sa faveur, ce débat représentait une des toutes dernières possibilités pour Hillary Clinton de renverser la vapeur. Le premier débat rassemblant tous les prétendants démocrates avait eu lieu il y a 10 mois, en avril 2007. La situation était radicalement différente, puisque Hillary Clinton était largement favorite des sondages.
Pour rester en course, elle doit en effet absolument l’emporter lors des prochaines primaires qui auront lieu mardi 4 mars –Texas, Ohio, Rhode Island, Vermont- avec 370 délégués en jeu.
Obama et Clinton ont également débattu de la NAFTA (North Americain Free Trade Association), un accord de libre échange signé avec le Canada et le Mexique, qui est largement impopulaire chez les ouvriers, dont le vote est primordial dans l’Ohio. (Les délocalisations vers le Mexique auraient coûté des emplois dans cet Etat NDLR) Aucun des deux n’a dit que les Etats-Unis annuleraient l’accord en cas de victoire, mais chacun a affirmé qu’il userait de menaces de retrait de la NAFTA pour pousser le Mexique à faire des changements.
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La photo qui a fait polémique
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La guerre en Irak a également été un sujet de débat. Hillary Clinton a soutenu qu’elle avait voté de la même façon qu’Obama depuis que ce dernier était effectivement arrivé au sénat américain, en 2005. Hillary Clinton avait voté pour autoriser la guerre en Irak en 2002 et à la question de savoir si elle aimerait revenir sur son vote, elle a répondu "absolument. Je l’ai dit à plusieurs reprises".
Obama en a profité pour l’attaquer : "la sénatrice Clinton a l’habitude de dire qu’elle est sera prête à gouverner dès le premier jour, mais la vérité est qu’elle était prête à céder à George Bush dès le premier jour sur ce problème crucial".
Hillary Clinton a buté sur le nom de Dimitri Medvedev, (le futur successeur de Poutine) qu’elle n’a pas réussi à prononcer, mais en dehors du conflit en Irak, les américains ne s’intéressent guère à ce qui se passe à l’étranger. (John McCain de son côté croyait il y a encore quelques jours que Poutine était le chancelier allemand NDLR).
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Barack Obama a également cherché à se distancier du soutien qu’il a reçu de Louis Farrakhan , le leader de la Nation of Islam lors de la convention annuelle de son organisation dimanche dernier à Chicago. Farrakhan a par le passé souvent créé la controverse, étant notamment accusé d'antisémitisme. Le sénateur de l’Illinois a affirmé qu’il n’avait pas recherché le soutien de Farrakhan et qu’il avait dénoncé ses propos controversés. Clinton a répliqué en disant que lors de campagne pour le sénat en 2000, elle était soutenue par un groupe qui avait des positions très antisémites : "Je l’ai rejeté, et j’ai dit que ce serait soutien avec laquelle je ne serais pas du tout à l’aise".
Hillary Clinton a ajouté que "rejeter un soutien était différent de le dénoncer", une critique à peine voilée en direction d’Obama. Ce dernier a répondu en disant qu’il ne voyait pas la différence puisque Farrakhan n’avait rien fait d’autre que de lui déclarer son soutien. Mais il a ajouté qu’il "concédait volontiers le point et qu’il rejetterait et dénoncerait". Propos applaudis par le public.
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Farrakhan soutient Barack Obama |
"Nous assistons à la montée phénoménale d’un homme de couleur dans un pays qui nous a toujours persécuté à cause de notre couleur » a déclaré le leader de la Nation de l’Islam, âgé de 74 ans, lors de la convention annuelle de son organisation à Chicago dimanche 24 février.
"Ce jeune homme est l’espoir du monde entier sur le fait que l’Amérique entière va changer et ira mieux". Si Farrakhan a gardé l’étiquette de leader "controversé", il reste un leader qui compte néanmoins au sein de la communauté afro-américaine. Sa popularité avait grimpé au milieu des années 90 après la "Million March Man" de 1995 qu’il avait initiée cette année là. Avec l’âge, Farrakhan est devenu moins virulent. Il était ainsi revenu en mars 2007 sur quelques uns de ses propos controversés, déclarant notamment avoir été mal compris lorsqu’il avait dit de Hitler qu’il était "diaboliquement grand" ("Wickedly Great").
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ça ne me dérange pas qu’Obama évite les leaders noirs controversés si cela peut lui permettre d’être élu président |
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| Louis Farrakhan en mars 2007 |
Après le meeting de dimanche, certains membres de l’organisation ont déclaré au "Chicago Tribune" (25/02/08) que leur opinion sur Obama avait changé à la suite des déclarations de Louis Farrakhan : "Je ne me suis jamais intéressé à la politique parceque j’avais la sensation que rien ne changeait, mais après les propos du ministre Farrakhan, je vais regarder Obama de plus près et voir de quoi il en retourne" déclarait ainsi une personne qui avait assisté au speech de Farrakhan.
Tim Burton, porte-parole d’Obama avait déclaré dès l’annonce du soutien que "le sénateur Obama avait été clair dans ses objections à l’égard des déclarations passées du pasteur Farrakhan et n’avait pas sollicité son soutien". Les propos flatteurs de Farrakhan à l’égard d’Obama ne datent pas d’aujourd’hui : il disait déjà en mars 2007 qu’il appréciait beaucoup Obama qui avait "une approche novatrice de la politique", et ajoutait même que cela ne lui "posait pas de problème si Obama évitait les leaders noirs controversés si cela pouvait lui permettre d’être élu président..."
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Obama considéré comme celui qui a les meilleures chances face à McCain |
Dans la foulée de ses 11 victoires consécutives, Barack Obama apparaît désormais comme le candidat le plus à même de battre John McCain.
D'après deux sondages, environ 70% des démocrates pensent qu'Obama obtiendra l'investiture du parti.
Selon un sondage New-York Times-CBS, 59% des électeurs démocrates pensent qu'Obama a les meilleurs chances de battre McCain (seulement 28% pensent que c'est Hillary Clinton qui a les meilleures chances)
Selon un sondage USA Today Gallup, à la question de savoir contre quel démocrate John McCain avait le plus de chances de l'emporter, 66% des électeurs républicains ont répondu Clinton, 18% Obama.
Barack Obama est perçu comme plus éligible que Hillary Clinton (50% contre 40% sur la moyenne de trois sondages).
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