Loin d'être une hypothèse qui séduit mon esprit quelque peu tordu parfois, celle-ci contient néanmoins un risque plus subtil:

1 - L'image que l'inconscient collectif se fait de la mission du chef de l'Etat: C'est un personnage avant tout Charismatique. Demi-dieu, élu des élus, démiurge omnipotent. Lisez les articles de la constitution relatifs au pouvoir du président de la République. Celui-ci, n'en déplaise à ceux qui me taxeront de manière démagogique de sexiste, n'a pas été conçu pour embrasser les deux genres. Autrement dit, il n'est aucunement fait mention de cette possibilité dans le texte. Cette idée, encore n'aurait pas éffleuré l'esprit d'un des constituants, même le plus libéral, en la personne de Michel Debré.

2 - Le caractère inédit de la mission: Le prochain président aura à changer, quoi qu'il arrive, le fonctionnement des institutions. Il devra Rassembler. La France est en crise, c'est malheureusement un pays qui se trouve aujourd'hui au bord du gouffre fasciste. Nos institutions actuelles le permettent. Il faut les réformer.

Qu'il s'appelle Jean-Marie Le Pen, Nicolas Sarkozy ou Bruno Mégret ( qui sera ministre de l'intérieur, ne l'oublions pas, si le Maître l'emporte ), le tyran prendra tôt ou tard le pouvoir dans la configuration institutionnelle actuelle. Elle confine nécessairement à la crise de régime; nous la vivons depuis la dernière élection présidentielle, elle s'amplifiera.

3 - Le débat télévisuel du 30 avril Sego-Lepen Je choisis l'art Oratoire d'un Lepen, ici encore, il serait le meilleur et révèlerait vraisemblablement, l'imposture. Ce serait l'ultime round de sa vie, il ne peut être pitoyable dans ce cas là. Le risque de voir se reporter vers lui les voix populaires est plus que jamais à prendre en considération. Pour le moins Madame Royal ne pourra pas, comme Jacques Chirac en 2002, priver les Français du seul match démocratique et télévisuel, qui est après tout, de nos moeurs et coutumes démocratiques!

Pour terminer ce billet qui m'a empêché de passer un noël confortable en famille, parce que nous nous disions qu'il fallait envisager la possibilité de faire nos valises, je dirais à mon corps défendant que ma préférence irait pour l'hypothèse hélas impossible vu l'alliage idéologique qui fera qu'un seul de ces deux sera au second tour: Le candidat du front national contre celui de l'union pour la majorité présidentielle.