
Le MDC (Movement for Democratic Change) a déclaré que la "victoire écrasante" de son candidat était menacée malgré le soutien grandissant des observateurs internationaux.
Le parti a aussi déclaré avoir des inquiétudes concernant la sécurité de Morgan Tsvangirai, son leader, qui n'a fait aucune apparition publique ce week-end. George Charamba, porte-parole de Robert Mugabe a mis en garde Tsvangirai, en lui disant que se déclarer président avant l'annonce des résultats n'était rien d'autre qu'un "coup d'Etat". "Et nous savons comment les coups d'Etat sont traités" a t-il ajouté.
Selon des groupes d'observation indépendants, Après dépouillement de deux tiers des bureaux de votes, Tsvangirai arriverait en tête avec 55% des voix contre 36% à Mugabe. Selon ces observateurs, il n'y a aucune chance que Mugabe ait pu gagner les élections de façon légitime. Il aurait même perdu dans ses nombreux fiefs.
Selon des observateurs sud-africains cité par le "Mail & Guardian", un journal sud-africain, l'opposition l'aurait effectivement emporté, mais attendrait l'annonce officielle des résultats.
Simba Makoni, ex-membre du parti au pouvoir et ancien ministre des finances, qui s'est présenté aux élections, obtiendrait 9% des suffrages. Neuf membres du bureau politique du Zanu PF auraient perdu leurs sièges de député, notamment la vice-présidente Joice Mujuru, et les ministres de la défense, de l'éducation, et de l'information.
Le patron de la commission électorale du Zimbabwé (ZEC), George Chiweshe, n'a pas expliqué pourquoi les résultats ne commençaient pas à être rendus publics plus de 24h après la fermeture des bureaux de vote.
On se rappelle qu'il y a quelques jours, l'armée avait fait savoir qu'elle n'accepterait pas la défaite de Mugabe, ce qui avait valu un communiqué musclé en provenance de l'ANC, le parti du président sud-africain Thabo Mbeki. L'Afrique du Sud, qui est le géant régional, pourrait être amenée à jouer un rôle clé.
Ce week-end, Condoleezza Rice, qui se trouve à Jerusalem, a déclaré que Robert Mugabe était une honte pour le Zimbabwé, pour l'Afrique australe et pour l'Afrique entière. La pression monte sur le vétéran de la lutte de l'indépendance, âgé de 84 ans. Mais ce dernier a par le passé montré que les critiques à son égard, justifiées ou non, le laissaient indifférent.
Mis en cause pour la situation économique catastrophique du pays, Mugabe accuse les pays occidentaux d'avoit saboté sa politique économique. |