mercredi 19 octobre 2005
QUE DANSE LE NOIR? Petite métaphysique d'une esthétique de la névrose
mercredi 19 octobre 2005 à 23:08 :: CULTURE ET RENAISSANCE
Noir Regard III

Une pensée sérieuse de la danse ne saurait faire l’économie d’une théorie des affects. La démarche de questionnement de son discours latent, l'analyse des passions qu’elle révèle ou dissimule et de leur mécanisme, trouve son sens dans le projet d’architecture d’une "conscience noire".







La tradition occidentale de Platon (et son dialogue de l’ Hippias Majeur) à Derrida, les illustres penseurs "mystiques" que furent Plotin, Augustin, Pseudo-Denys, les "sciences" et philosophies "modernes" de l’art de Hegel, Kant, Hume, Heidegger, etc. et l’Esthétique de depuis Baumgarten se sont tous employés avec la difficulté qu’on sait, à tenter de tailler un costume honorable au « Beau », assimilant tour à tour, outre les très hautes aspirations des catégories "sensibles" , le concept aux notions de Bien, Juste, Vrai, Utile ... Voici maintenant que l’artiste africain vient de construire la beauté du « Faux ».
Le savoir anthropologique est la base sur laquelle s’est définitivement édifiée, la méta-structure fantasmatique - profondément ancrée dans l’inconscient occidental et qui s’invite à l’occasion des tête à tête – qui raidit (dans tous les sens du terme), corromps et défini les règles de la perception. Le manque d’innocence (la quête exotique) qu'elle provoque - caractéristique de l’approche occidentale des œuvres d’art africains - se cristallise en une complexité du « oui léger » qui est certainement un danger plus grand. L’habillage ethnologique consacrée en science s’érige en une supra-culture indiscutée qui nuit à une certaine autonomie de l’art...