VERS LE "NOIR NOUVEAU"
Par grdpea, lundi 9 mai 2005 à 21:35 :: THEORIE DE LA RENAISSANCE :: #123 :: rss
Noire conscience (Intro)
« Je n'ai l'ambition d'aucune solution.
Je ne sais où nous allons, mais je sais qu'il faut foncer.
Il faut libérer l'homme nègre, mais il faut aussi libérer le libérateur.
Il y a un problème en profondeur. Un problème de l'homme avec lui même.»
Aimé CESAIRE
Un mode opératoire en TROIS ACTES: Horizontalité, Verticalité, Intériorité...
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Ebauche d'un "Programme " de Révolution
« Pour nous mêmes et pour l'humanité, camarades, il faut faire peau neuve,
Je développer une pensée neuve, tenter de mettre sur pied un homme neuf. » Franz FANON
Va mon fils et remplis ta tâche. C'est, de tous les démons, toi que je hais le moins. L'activité de l'homme est sujette au relâche. Et pour l'aiguillonner j'ai besoin de tes soins. GOETHE, Faust
Et nous partons, prompt à nous essayer à l'oeuvre, offrir des pistes pour tirer la conscience noire de sa sourde léthargie.
Nous proposons une Dialectique, dans le sens d'un "aller vers".
Il s'agit de « prendre des distances avec l'idée que nous nous faisons de nous à travers le filtre de la culture colonialiste ». Cette "idée de nous" n'est pas "Nous". Elle est fausse et pernicieuse, et celui qui nous l'impose n'est de toute évidence pas notre ami. Le challenge c'est de découvrir "notre nous" (Attention!, nous ne disons pas "re-découvrir", parce que "notre nous" , nous ne l'avons jamais connu. On nous l'a enlevé trop tôt. il s'agit d'être prudent...). Tout est donc à découvrir. Nous inventerons s'il le faut (ici, il faudra que le "sens africain" nous guide), mais en aucun cas nous ne saurions nous contenter plus longtemps de l'idée actuelle de "nous".
Nous comparons ce que nous appelons "révolution", à une "décolonisation". Une rupture d'avec le plus insidieux des mécanismes de domination qui soit: la colonisation de notre humanité. Il y a, vous l'avez compris, quelque chose de l'ordre du parricide dans notre proposition. Il s'agit réellement de mettre définitivement fin au paternalisme...
Nous disons, comme Méphistophélès à Faust, qu'il nous faut descendre vers "les Mères".
Faust: "Les Mères"! "Les Mères"? que ce mot sonne étrange à mes oreilles!
Que cherchons nous? Qu'espérons nous trouver?
La Vérité, la Beauté: Pâris et Hélène
Et quand nous l'aurons trouvé: Hélène, nous ne pourrons que tomber amoureux de son visage, de ce même amour qui lança mille navires et brûla les tours immenses d’Ilion. Pour l'amour d'elle, Hélène, nous combattrons le faible Mélénas et porterons ses couleurs aux plumes de notre casque, nous blesserons Achille au talon. Pour la suave Hélène, il nous faudra être prêts à mettre Troie à sac. (Mais cela est une autre histoire, commençons par partir à sa recherche...)
Sous l'habillage d'une "revisitation" de la "Mythologie de l'action" (de la pure action), c'est l'urgence de l'auto-déterminisme noir que nous théorisons ici. Toutes ces prises de conscience individuelles qui rendront possible LA GRANDE REVOLUTION: le sac de la ville de Troie...
Un mode opératoire en trois actes:
HORIZONTALITE: l'Urgence de la Déconstruction
VERTICALITE: D'une REECRITURE
INTERIORITE: La Réconciliation avec notre NOUS
1/ L'urgence de la DECONSTRUCTION
( Rapport au Matériel: le monde et l'Autre/ Guérir la Praxis )
Le Nègre est un objet rationalisé. Les contours en ont été définitivement définis dès les tout premiers contacts avec le Blanc et les fondements de cette simplification n'ont guère évolué . Cette rationalisation, cette "objectivation maximum, est une déshumanisation de notre être .
Nous proposons une Praxis volontaire dont le but est de provoquer une " crise ". La quête hiatale, un auto-exorcisme violent.
Faire de notre "être aux choses", un questionnement. Susciter l' "angoisse" chez l'Autre. Il y a beaucoup d'humanisme dans la suggestion: L'individu inquiet est un individu qui quitte le "système contemplatif"; l'individu qui inquiète est un individu qui clame haut sa complexité''. Les deux se trouvent consacrés dans leur Négativité. Ils sont sur le chemin de la Vérité ( Nous y reviendrons...).
C'est la stratégie du choc. La rupture. Il s'agit d'un paraître à l'Autre. D'un "paraître" différent. Nouveau.
Nous parlons bien ici de comportement:
Faire ce qu'on n'attend pas de nous
Etre là où on ne nous attend pas
Se taire quand on s'attend à nous voir parler
Prendre la parole quand on s'attend à nous voir garder un silence respectueux.
Bref, déjouer l'attente. Déconstruire le "Type Nègre". Nous vous invitons à donner à votre attitude une dimension pouvant la rendre digne d'être "muséifiée".
C'est l'aspect le plus immédiat de notre programme. Le plus urgent aussi.
2/ D'une REECRITURE
(Rapport à l'Immatériel: le divin, la philosophie, l'histoire, la science.../ Guérir la Connaissance)
Méphistophélès: Descends donc! je pourrais dire aussi bien: Monte! C'est tout un. Echappe au créé dans le royaume des images vaporeuses; réjouis toi de ce qui depuis longtemps n'est plus; comme des traînées de nuages, s'enlace le tourbillon de ces images.
Tout à l'heure il s'agissait d'être "étrange", ici il s'agit d'avoir faim. Tout à l'heure il s'agissait de susciter l'interrogation chez l'autre, ici il s'agit de questionner, de questionner TOUT. Questionner, chercher, fouiller les décombres.
Cultiver en nous le manque car le manque conditionne la Renaissance.
Faust: Dans ton néant, j'espère trouver le tout...
Chercher et fouiller parce que nous n'avons rien par et pour nous: Notre langage, notre regard, notre grille de pensée, nos jugements... jusqu'à nos vêtements et au shampoing pour nos cheveux. Rien ne nous appartient dans le sens où tout ce dont nous nous accommodons est la sécrétion de quelqu'un d'autre, pour ses formes originales d'exister. Nous "FAISONS AVEC". Voyez vous, tout cela ne serait pas grave si le monde de l'Autre, LE MONDE tout court donnait habitât à notre humanité, à l'HUMANITE tout court. Mais il faut reconnaître que ce n'est pas le cas. Nous vivons dans une cruelle négation de nous.
Prenons un exemple: la Philosophie occidentale qui est LA Philosophie tout court. Celle que nous étudions dans nos écoles. Nombre ce ceux qui l'ont faite - ces grands penseurs que sont: Darwin, Humé, Hegel, Comte, Hugo... pour ne citer que ceux là - tous ont, à un moment donné (à demi mot ou à mot entier), théorisé l'infériorité de la race nègre, posé des postulats à tendance culturicide. Pourtant c'est la pensée de ces gens là qui est notre pensée, c'est avec leur raisonnement que nous raisonnons, c'est avec leur regard que nous regardons le monde... Cette forme d'aliénation a des conséquences graves sur le sujet Noir, de l'ordre de l'insu et qui frisent la névrose. Le pensée africaine existe. Il faut la sortir de dessous le boisseau, la nettoyer et la mettre sur le chandelier, à l'endroit d'où, c'est toute la maison qu'elle pourra éclairer . Gageons que le monde ne s'en portera que mieux.
Bref: il va falloir tout réécrire. La rupture épistémologique d'avec l'Histoire amorcée par le Professeur Cheik Anta Diop est un exemple. D'autres domaines, véritables bastions de l'esprit monocolore attendent d'être pris d'assaut: la Dogmatique, l'Esthétique, la Science, l'Amour... Il nous faut devenir:l'"Homme insatisfait", des "Sujets du doute". (nous y reviendrons...)
Le but c’est d’arriver à nous construire un "univers des idées" qui n’agresse pas notre "être" et qui « offre séjour » à notre "exister". Pour cela il faudra comme dirait FANON: « Hanter les bibliothèques, dévorer les ouvrages...»
C'est la phase la plus lourde, la plus longue et la plus laborieuse de notre itinéraire. C'est une démarche qui demande beaucoup d'investissement.
3/ La Réconciliation avec notre "NOUS"
(L' "aller vers soi" / guérir l' Être )
Il s'agit de prendre conscience de la vérité qui suit et d'en mesurer la portée:
Si le Blanc (qu'il se l'avoue ou non) est persuadé que le Noir lui est inférieur, tout semble laisser supposer, que le Noir de son côté n'est pas entièrement convaincu d'être l'égal du Blanc
Nous touchons là du doigt l'aspect le plus crucial du programme de reconquête d'une fierté vraie: L'acquisition de l'intime conviction de notre humanité. Immédiate, entière et non négociable. Il s'agit de nous face à nous. Ne vous y trompez pas, l'entreprise a quelque chose d'extrèmement violent. Souvent, elle réclame un contexte. (Nous y reviendrons...).
C'est ce que nous appellerons la condition de paix. Nous parlons de conviction, et cela ne se force pas.
C'est la phase la plus complexe de notre itinéraire. Ici il faut beaucoup de courage.
Nous voulions vous démontrer que LA PRISE DE CONSCIENCE est quelque chose de beaucoup plus complexe que nous ne nous l'imaginons souvent. Nous espérons y être arrivé.
Nous allons mal. La douleur en nous est lancinante, il s'agit de ne plus l'ignorer. Les pistes de réflexion ici énoncées disent la nécessité pour le Noir de se faire violence.
De bout en bout, il s'agira:
«en toute circonstance de réclamer, d'exiger l'homme qui est en nous» (FANON).
Un poison a été insidieusement injecté. Il coule dans des territoires insoupçonnés de notre personnalité.
Le trouble est partout:
Il est dans notre "être"
Il est dans notre "penser" et dans notre "dire", dans notre "croire" et dans notre "aimer"
Il est dans notre "faire"
"Tuer le père" pour permettre l'émergence d'un Noir Nouveau, Neuf et Entier
Faust: "Les Mères"! Ce mot retentit en moi comme un coup. Que signifie ce mot que je ne puis entendre?...
SE pour le grdpea
«...Cette instance si longtemps occultée ; redonne au temps son épaisseur et sa consistance, elle ouvre l’avenir, elle réconcilie, pourrait-on dire, un sujet blessé avec lui-même, et transforme une errance en trajet. Cela commence dans la déréliction. Il y a l’oubli, mesure singulière de moi-même, il y a le silence et l’absence, la mémoire en exil, l’angoisse du corps, les déserts du désir. L’attente , surtout, domine ces premières paroles ; c’est le manque douloureusement vécu d’une maturité de l’être, d’un monde enfin habité, le rêve d’un accomplissement:
Je désire …
L’accomplissement du monde
L’épaisseur de l’avenir habité…»
Jacques HOWLETT (Préface à Stèles pour l’avenir de Théophile OBENGA)
A venir:
Noire conscience I
... Je ne sais où nous allons, mais je sais qu'il faut foncer...
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HORIZONTALITE: « Et bien pleurons maintenant... »
Frantz FANON disait : «C’est un individu libéré qui entreprend la construction de la cité...». En d’autres termes l’édification de la Renaissance Africaine ne sera rendu possible qu’avec un nombre conséquent d’amorces irréversibles de mouvements individuels de rupture d’avec la colonisation des « humanités » .
Nous avions commencé par expliciter la nécessité de libérer simultanément « le faire », « l’acquis » et « l’être » de l’individu. Attelons nous maintenant à tracer les contours du premier aspect de cette tri-thérapie. Ce que nous appelons : l’urgence de la Déconstruction.
COMMENT GUERRIR LA PRAXIS...
Noire conscience II
... Il y a un problème en profondeur...
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VERTICALITE: d'une réécriture...
Dihondo dyonto hashilé otaka.
Avec un habit d’autrui, tu restes dans la nudité.
Kenge y’onto hashilé okota, wadyonto hashilé onyémba.
Avec une hache d’autrui, on ne peut défricher tout un champ,
Avec la femme d’autrui,on ne peut résoudre le problème de son célibat.
Olo kéma l’onyoakana.
Le plaisir n’est pas dans la bouche d’autrui.
Noire conscience III
... Un problème de l'homme avec lui même...
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