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La France, c’est bien connu, n’est pas un pays raciste, c’est naturellement le pays auto-proclamé des droits de l’Homme. Comme disait l’autre, si tous naissent libres et égaux en droit, certains sont plus égaux que d’autres, et il ne fait pas toujours bon être ressortissant d’une de ces « minorités visibles » comme on nous désigne souvent.
Pour ne plus en rester au stade des discours pieux véhiculés par le Haut Conseil à l’Intégration (qu’elle fustige), l’agence de communication SOPI ("changement" en wolof) a décidé d’organiser une journée « Les minorités ethniques et l’entreprise » à Paris, à laquelle des professionnels viendront confronter leurs expériences et tracer une feuille de route qui se veut effective.
Le programme au format Microsoft Word est disponible en fin d’article, mais on peut d’ores et déjà citer parmi les intervenants Stéphane Pocrain l’ancien porte-parole des Verts, Etienne Mougeotte vice-président de TF1, Dominque Sopo président de SOS Racisme, Dogad Dogoui d’Africagora, Olivier LAOUCHEZ PDG de Trace TV, Myriam Gambino PDG de Diouda, et quelques autres.
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Pouvez-vous présenter votre séminaire?
Nous organisons un séminaire autour de la place des minorités visibles dans l'entreprise pour deux raisons : nous sommes nous mêmes une entreprise visant à promouvoir le potentiel économique que représente les minorités visibles et parce que nous sommes convaincus que l'entreprise est aujourd'hui le lieu principal du pouvoir et qu'il faut l'investir pour être efficace.
Face à l'hypocrisie et à l'inertie d'une grande partie de la société française à l'égard de la situation des noirs ou des maghrébins, il nous est apparu important de montrer que beaucoup d'énergie était déployée individuellement et collectivement pour sortir de ces blocages. Bien entendu nous sommes loin d'une situation idyllique et on peut comprendre l'ampleur de la colère que ressentent beaucoup de nos concitoyens originaires d'Afrique, des Caraïbes ou du Maghreb. Pour autant nous ne résignons pas à une segmentation raciale, désastreuse pour l'ensemble de la société.
Nous voulons donc faire en sorte que les communautés puissent s'exprimer afin de présenter leur agenda propre mais aussi dialoguer avec autrui. Pour cela, il nous est apparu intéressant de réunir en un même lieu des entrepreneurs, des responsables associatifs issus des diverses communautés. Ceux-ci vont pouvoir interpeller nos "décideurs" et leur présenter des solutions concrètes qu'ils pourront immédiatement appliquer s'ils sont de bonne foi.
Par exemple, il sera proposé que la diversité ethnique soit considérée comme élément de la notation sociale des entreprises.
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http://www.aacrc.uc.edu |
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A quel public s'adresse-t-il?
Nous ciblons les décideurs économiques, politiques et associatifs ainsi que les relais d'opinion. Il importe de présenter à ces personnes une autre vision de ceux qui ne leur ressemblent pas, sans complaisance mais avec positivité. Ils viendront pour écouter, en souhaitant que nous pourrons bousculer leurs certitudes.
Ce séminaire permettra aussi à des acteurs importants des diverses communautés de se rencontrer et d'envisager des actions communes.
Nous visons avant tout les relais.
Sentez-vous une réelle volonté des politiques de changer le sort des minorités, et qu'y apportera un séminaire comme le votre?
Honnêtement non ; la politique est un métier où l'on passe tellement de temps à se battre pour la conquête du pouvoir que ses acteurs ne sont nullement partants pour susciter une concurrence, qu'elle émane des femmes ou des minorités.
De plus, l'origine sociologique des élus les prédispose peu à la reconnaissance de la diversité. Leurs préjugés demeurent importants. Néanmoins, un faible nombre témoigne d'un engagement réel pour ce qui n'est, rappelons le, qu'une question de justice. Il faut donc tout mettre en oeuvre pour donner de l'ampleur à cette parole.
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Dominique Sopo président de SOS-Racisme fera partie des intervenants
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grioo.com |
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Soyons honnêtes, ce séminaire ne bouleversera pas la face du monde et n'apportera pas la justice raciale sur un plateau. Cependant, en tant qu'agence de communication, nous croyons à la puissance des images et des symboles. Quand nous regardons le travail accompli par nos partenaires anglais du Focus Group qui ont pu mettre en place des programmes de diversité dans la plupart des services publics anglais, nous pouvons constater que le volontarisme peut apporter des résultats substantiels. Les obstacles sont et seront nombreux, il s'agit d'un travail de longue haleine.
J'ajouterai que la nouveauté de ce type d'action réside dans le fait que nous sommes une société commerciale ; nous proposons donc aux entreprises et collectivités une prestation professionnelle visant à considérer la diversité et la justice raciale comme une nécessité et une opportunité et non pas comme une oeuvre de charité. Face à la logique de commisération et de la condescendance, nous faisons la promotion d'une logique d'intérêt et de reconnaissance, sans masquer nos propres motivations.
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Jean-Christophe Despres, directeur associé de SOPI
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Qu'est-ce qui justifie l'intérêt d'un européen comme vous pour la cause des minorités, et comment être sûr qu'il ne s'agit pas d'une énième tentative de récupération?)
Mon intérêt pour la cause des minorités vient de ma vie personnelle faite de voyages, d'expériences à l'étranger et d'une vie professionnelle et privée qui s'est toujours déroulée dans un environnement multiculturel. Cette dernière réalité n'est bien entendu pas celle de l'ensemble de la société et je ne cherche pas à l'imposer à quiconque. En revanche, il appartient à chaque individu de mettre en avant les causes qu'il juge importantes dans la société dans laquelle il vit. Je combat donc les préjugés dont j'ai pu constater qu'ils ne correspondent en rien à la réalité des choses.
Parlant de récupération, il est clair que Sopi est une société commerciale qui "récupère" les talents et les inspirations de professionnels venus de tous horizons. Nous souhaitons en revanche aider les individus appartenant aux diverses communautés à développer leurs business, leurs organismes associations, leurs médias puisque aujourd’hui la société française ne leur permet pas d'exister. Certains d'entre eux pourront être des clients mais notre objectif premier est de constituer un réseau dont nous ne serons qu'un des éléments.
Qui faut-il contacter pour assister au séminaire?
Le séminaire est ouvert avant tout aux entreprises et aux collectivités publiques. Les particuliers pourront recevoir des invitations dans la limite des places disponibles en envoyant un e-mail à contact@sopi.fr
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