Mémoire & Laïcité

Se souvenir pour construire

Le Comité de Fontenay-sous-Bois pour la mémoire des enfants déportés parce que juifs, la Municipalité, le Conseil général du Val-de Marne, le Recteur et un inspecteur de l'Académie de (Créteil), les chefs des établissements scolaires (de Fontenay-sous-Bois), les enseignants (de Fontenay-sous-Bois) seraient honorés de votre présence le Samedi 29 avril 2006

"Si l'écho de leur voix faiblit, nous périrons" Paul Eluard

9 h 30

Chants

Rassemblement stade Georges Le Tiec. Chorale formée par 820 élèves de tous les établissements scolaires (élémentaires, CES, Lycées) qui interprétera :

  • Les Anges gardiens[1]
  • Le chant des Marais[2]
  • L'Hymne à la joie[3]

Allocutions

Lacher de ballons

Inauguration de la sculpture au Parc de l'Hôtel de Ville

Œuvre des élèves de la classe Prépa Arts Plastiques du Lycée Picasso (Pablo)

N. B. : Texte d'après l'invitation adressée à la Société d'Histoire 94120 Saint-George & Dalayrac (Csgd94120)

LE PLAN DE ROUTE


Où nous retrouvons Beethoven et les Apaches[4]

Vincent d'Indy imaginé par Yann Queffélec

Bartók...[5]
Le premier livre de Yann Queffélec est une biographie de Béla Bartók parue chez Stock en 1981.
Après s'être salement rétammé au concours de composition et d'interprétation Anton Rubistein en 1905, Bartók revient à Paris en 1909, pour y rencontrer des musiciens français.
Muni d'une lettre de recommandation de Busoni, il se présente chez Vincent d'Indy. C'est aux pages 93-95 du livre de Yann Queffélec :

Teint pâlot, poil calamistré, Vincent d'Indy est un parfait commis aux écritures embourgeoisé, un fat s'imaginant réincarner à lui seul les deux compositeurs qui lui ont aimablement légué leur génie : César Franck et Beethoven. Lui demanderait-on qui est l'auteur de Fidelio, il se mordrait la langue pour ne pas s'écrier :
— C'est nous.

En lutte avouée contre le debussysme où Ravel et Fauré, pour ne citer qu'eux, ont trempé, il ne souffre pas le ramassis d'exaltés qui, sous l'influence de Cocteau, prétend dégager l'esprit musical de l'impasse — Quelle impasse ? N'est-il pas lui, d'Indy, avec son dindysme franckobeethovénien, sa Schola Cantorum et son cheptel de groupies fanatisées, le grand fournisseur de l'émotion française, le créateur des Poèmes montagnards et des Chants de la cloche[6]? Que peut-on souhaiter de mieux et de plus distingué ?—.

En ouvrant sa porte au Hongrois, il se demande un peu quel mauvais vent l'amène et pourquoi ce compositeur animal magyar, recalé au concours Rubinstein pour outrecuidance, a tenu à le rencontrer. Voici Bartók dans un beau salon à la française, avec des croûtes aux murs et du mobilier craquant. Pas vraiment à l'aise, le Hongrois.
Il s'assied.

La lettre de recommandation est survolée par d'Indy qui fronce les sourcils. "Œuvres intéressantes..." La tournure est bien pour le chagriner. Sous la plume de Busoni, l'épithète "intéressant" ne peut que signifier bizarre, original, nouveau, tout ce qu'il combat. Il a devant lui l'un de ces tripatouilleurs qui se complaisent à violenter la mélodie.

— Alors, que puis-je pour vous ?

Le Français craint, par un accueil trop chaleureux, de donner la becquée à un apache.
Bartók, de son côté, n'a pas envie de parler. Il subodore en Vincent d'Indy le personnage officiel mi-chair mi-statue comme il y en a tant à l'Académie Liszt. A tout hasard, il montre à son hôte un mouvement de la Seconde suite pour piano.

— Diable, diable, biaise d'Indy complètement perdu.

Puis, comme Bartók ne réplique rien :
— Et les thèmes ?

Bartók se refuse à commenter l'évidence. D'Indy ferait sacrément bon ménage avec l'intelligentsia budapestoise chez qui le thème est aussi "le cri de guerre des dilettantes". Mais le musicien français n'est pas disposé à lâcher du lest. C'est un obsédé du thème et du chant. La musique sans thème équivaut selon lui à la peinture sans couleur, la poésie sans rime ou la cuisine sans sel. Pas la peine de discuter.
Bartók se dépêche de filer.

Notes

[1] Les anges gardiens sont des êtres de lumière et je n'ai pas su repérer cette forme musicale sur la toile où il y a pourtant une invasion d'anges gardiens. Very sorry. Vous pouvez toujours visiter ce site qui donne la définition suivante : "Les Anges Gardiens, c’est voler toujours plus haut"

[2] Hymne européen de la déportation

[3] L'Ode à la joie — appelé également hymne à la joie

[4] Lu dans Bulletin électronique musicologie.org n° 104

[5] Fiche biographique de Béla Bartók

[6] Le Chant de la cloche : légende dramatique inspirée par la ballade de Schiller