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Il y a 50 ans, l’Afrique négociait son indépendance
16/05/2010
 

En 1960, l’Afrique se libère et dix-sept pays prennent leur indépendance. Retour sur un processus qui ne va pas de soi et interroge encore, à l’heure où l’on fête le cinquantenaire des indépendances africaines.
 
Par Hugo Breant
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Le projet de communauté franco-africaine
Leopold Sedar Senghor  
Leopold Sedar Senghor
 

En 1947, le ministère des Colonies change de nom et devient le ministère de la France d’Outre-mer. Si ce changement parait symbolique, voire anecdotique, il annonce les changements à venir de la politique française en Afrique. Pendant les années 1950, c’est l’idée d’une vaste communauté formée par la métropole et ses colonies autonomes qui commencer à émerger : le projet d’Eurafrique. Ainsi, Pierre Moussa, qui fut directeur des affaires économiques et du plan au Ministère de l’Outre-mer de 1954 à 1959, publie en 1957 un rapport intitulé Les chances économiques de la communauté franco-africaine. L’idée est de préserver une domination plus souple sur l’Empire colonial, de rendre possible une plus grande autonomisation des peuples colonisés, et surtout de conserver un vaste bloc économique visant à assurer à la France une sortie de l’orbite américaine ou soviétique.

En juin 1956, la France adopte la loi-cadre Defferre, du nom du ministre de l’Outre-mer et maire de Marseille Gaston Defferre. La loi accorde une plus grande autonomie aux territoires de l’Union française tout en préservant plusieurs domaines réservés de la métropole, et pas des moindres : la monnaie, les finances, l’enseignement et la défense. Préparée avec l’appui du maire d’Abidjan Houphouët-Boigny, cette loi est vivement critiquée par Léopold Sédar Senghor et Sekou Touré car elle favoriserait trop les intérêts ivoiriens. La même année, la France accorde en mars l’indépendance à ses deux protectorats marocain et tunisien.

 
Sékou Toure
 


La métropole essaye donc de limiter les pressions grandissantes des indépendantistes en favorisant une décentralisation politique, une déconcentration administrative et une africanisation du pouvoir colonial tout en maintenant ses intérêts économiques en Afrique. Et les intérêts sont nombreux. C’est ainsi que l’historien burkinabé Joseph Ki-Zerbo écrivait en 2003 dans son essai A quand l’Afrique ? : « Quand avec Kwame Nkrumah, Amilcar Cabral et les autres, nous nous battions pour l’indépendance africaine, on nous répliquait : "Vous ne pouvez même pas produire une aiguille, comment voulez-vous être indépendants ?" Mais justement pourquoi nos pays ne pouvaient-ils pas produire une aiguille ? Parce que, pendant cent ans de colonisation, on nous avait affecté à ce rôle précis : ne pas produire même une aiguille, mais des matières premières, c’est-à-dire dépouiller tout un continent ».

C’est avec les projets de Constitution autour de la Vème République que les choses se précisent, en 1958. L’idée est de proposer trois statuts différents : celui de département d’outre-mer, de territoire d’outre-mer ou d’Etat associé dans une Communauté franco-africaine. Charles de Gaulle propose que soit organisé en septembre un vaste référendum en Afrique. En août, il part donc en tournée pour soutenir le « oui » au référendum et donc son projet de communauté franco-africaine. L’idée est simple, si les colonies votent pour le oui, elles auront le même président que la métropole mais pourront se doter de gouvernements autonomes, si elles votent contre, elles seront indépendantes. L’accueil réservé au général de Gaulle, est pour le moins mitigé. Ainsi, le ministre de l’Intérieur sénégalais Valdiodio Ndiaye, membre du Gouvernement dirigé par Mamadou Dia, également député au Palais-Bourbon, refuse de choisir entre fédération ou sécession. Il lance ainsi cette phrase devenue slogan : « nous disons indépendance, unité africaine et confédération ». Quant au député de Madagascar, Philibert Tsiranana, il explique à des journalistes que « dans un an ou dans un siècle, Madagascar sortira de la Communauté. Sans doute très prochainement. » Mais c’est surtout le Guinéen Sekou Touré qui se montre le plus déterminé à lutter contre ce projet. Ainsi il déclare : « Il n’y a pas de dignité sans liberté : nous préférons la liberté dans la pauvreté à la richesse dans l’esclavage ». Le journal du Parti Démocratique de Guinée, La Liberté, part lui aussi en campagne pour le « non ». Le 24 août, à Brazzaville, le général de Gaulle l’affirme, la communauté franco-africaine n’est qu’une transition vers une indépendance future possible.

 
Charles de Gaulle
 


A son retour en France, de Gaulle ne décolère pas : « la Communauté c’est de la foutaise ! Ces gens-là, à peine entrés, n’auront qu’une idée, celle d’en sortir ! ». Pourtant, le 28 septembre 1958, les colonies votent en faveur du « oui » et la Communauté franco-africaine nait. Léon M’Ba, député-maire de Libreville, va même jusqu’à demander la départementalisation du Gabon. Seule la Guinée refuse massivement ce référendum. En votant « non » à 95%, la Guinée devient donc indépendante. Les administrateurs coloniaux doivent s’en aller. Offensés par l’affront guinéen, ils prennent tout de même la peine de partir avec les archives, les prises électriques et les ampoules.

Les nouvelles Républiques autonomes de la Communauté franco-africaine n’ont donc plus d’élus à l’Assemblée nationale française. Toutefois, Houphouët-Boigny, grand soutien de ce projet, reste ministre du Gouvernement Debré.

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Mots-clés
afrique   cinquantenaire des indépendances   colonisation   décolonisation   histoire   
 
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