M. BRUDEY Jocelyn
Théâtre, danse, musique, contes, ateliers d’écriture, exposition, débats, arts plastiques…
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Licences spectacle 2 et 3
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Site : (en cours de réalisation)

Le Havre, le 20 décembre 2006

Madame, Monsieur,

Deux problèmes me préoccupent actuellement et c’est la raison pour laquelle j’ai le plaisir de vous transmettre ce courrier.

I - Financement des activités associatives

Je suis, depuis août 1992, Président d’une association culturelle qui se nomme « Compagnie Mazurka ». Depuis cette date, nous avons beaucoup travaillé et proposé un grand nombre de spectacles, animations et autres manifestations notamment artistiques. Il se trouve qu’en mai 2006, à l’occasion de la première commémoration nationale des traites négrières et de leurs abolitions, nous avons eu l’ambition de proposer quatre jours de réflexion, de recueillement et d’activités sur le thème de l’esclavage. Ceci au Havre, les 10, 11, 12 et 13 mai 2006.

Suite à ces quatre journées mémorielles, nous accusons un déficit budgétaire causé prioritairement par un manque de soutien de la part des organismes publics qui ont été sollicités à cette occasion et d’un manque de suivi des spectateurs invités à se rendre aux diverses manifestations proposées.

Depuis mai 2006, nous faisons tout pour résorber la situation difficile dans laquelle nous nous situons. Entre autres opérations, nous avons, la semaine dernière, organisé un concert qui nous aurait permis de nous rétablir financièrement. Malheureusement, les spectateurs escomptés n’ont pas répondu présents. Cependant, ceux qui ont assisté au concert ont, une fois de plus, reconnu que l’organisation et les prestations artistiques étaient de grande qualité et sans failles.

Nous voici donc, en ce 20 décembre 2006, extrêmement déçus, préoccupés, voire pour certains d’entre nous en plein désarroi. Les questions étant : « Comment allons-nous faire pour effacer les dettes liées à des actions qui partaient d’un élan de générosité, de partage, visant à communiquer l’importance que nous accordons au fait de devoir parler des périodes historiques françaises et mondiales en relation avec l’esclavage en général et à la traite des noirs en particulier ? Comment allons-nous faire pour que cette dette octroyée en mai 2006 ne viennent pas freiner ou même invalider nos projets futurs ? Devrons-nous, en définitive, mettre notre association, à laquelle nous tenons tant, en liquidation judiciaire parce que nous avons voulu développer ces thèmes ? »

Vous comprenez sans doute le contexte douloureux de ce courrier. Avant d’en arriver à l’ultime décision qui signerait la mort de notre compagnie, nous cherchons encore des solutions. Et nous nous dirigeons vers vous avec ces quelques pistes que nous vous soumettons :

  • Nous sommes prêts à vous donner de plus amples détails concernant nos projets anciens, ceux concernant l’esclavage par exemple, ou nos projets de créations et d’animations futurs.
  • Nous sommes prêts à recevoir des dons, legs ou autres donations.
  • Nous sommes prêts à rentrer en communication avec vous si vous connaissez des difficultés similaires.
  • Nous sommes prêts à collaborer avec d’autres associations ou compagnies ou artistes ou autres, afin de pouvoir mener à bien nos futurs projets : collaborations, coproductions, partenariats, échanges de services, sponsors…
  • Nous sommes prêts à vous écouter ou vous lire dans le cas où vous aimeriez nous faire des suggestions.
  • Nous sommes prêts à jouer ou présenter nos spectacles et manifestations culturelles là où vous résidez.
  1. Qu’en pensez-vous ?
  2. Avez-vous connu ou connaissez-vous, vous aussi, des difficultés à la suite de la première commémoration des traites négrières ?
  3. Souffrez-vous, vous aussi, d’un manque de soutien de la part des organismes publics ?

Une famille sur deux rives

Un autre point me préoccupe. Celui-ci est beaucoup plus personnel bien qu’en même temps il serait général car je crois qu’il concerne également d’autres personnes. Et si on analyse les deux points, l’on pourrait trouver quelques liens et nombre de points de comparaison entre les deux préoccupations.

Durant l’été 2000, mes parents ayant pris la décision de retourner vivre en Guadeloupe, aux Saintes, plus exactement, j’ai pu, enfin, en tant que natif de ces archipels et en qualité de professeur de l’Education Nationale, demander les congés bonifiés que j’ai obtenus pour ma fille et moi.

De même, durant l’été 2004, j’ai pu me rendre, grâce à la prise en charge par mon employeur de mon titre de transport ainsi que de celui de ma fille, aux Antilles.

Cette année, à l’occasion de ma demande pour les vacances d’été 2007, j’ai la surprise de recevoir un courrier m’informant qu’elle est rejetée parce que le minimum des critères demandés n’est pas acquis. Ce qui est d’autant plus surprenant étant donné que ce sont les mêmes que j’avais émis en 2000 et 2004. L’Education Nationale se serait auparavant trompé. Je serais parti, lors de ces deux précédentes périodes sur les deniers de l’Etat, tel un hors la loi, si je prolonge leurs propos. Situation ubuesque.

De même que pour le premier point :

  1. qu’en pensez-vous, êtes-vous dans une situation similaire
  2. connaissez-vous des personnes qui seraient dans des cas analogues ?

En conclusion

Il me semble que d’une manière générale, à l’aube d’élections nationales futures, plusieurs groupes sociaux et culturels n’ont pas « la vie facile » et que, face aux diverses adversités et embûches, il faudrait organiser des formes diverses de solidarités et de soutiens. Je suis prêt, en tant qu’individu et en tant que représentant associatif, à participer activement s’il le faut à ces réactions. Encore une fois, qu’en pensez-vous ?

Merci pour la lecture de ce courrier. Merci pour votre réponse. Merci pour votre soutien.

Veuillez agréer, Madame, Monsieur, mes sincères salutations.

Signé :
M. BRUDEY Jocelyn
Président de la Cie Mazurka