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La montagne a accouché d'une souris. Alors que le discours du président camerounais Paul Biya était des plus attendus ce mercredi à 20h heure locale, il n'a finalement duré que cinq minutes. Surtout, il n'a apporté aucune solution de sortie de crise alors que des affrontements et des scènes d'émeutes ont eu lieu dans plusieurs villes du pays avec à la clé une vingtaine de morts au moins.
Le président camerounais s'est contenté de fustiger les "apprentis sorciers" qui auraient "exploité et instrumentalisé" la grève des transporteurs à des "fins politiques" (il fait allusion à l'opposition). Pour Paul Biya, ce sont ces "apprentis sorciers" qui sont responsables de la situation, puisqu'ils ne sont pas "préoccupés" des dangers qu'ils faisait courir aux jeunes en les envoyant au clash avec les "forces de l'ordre".
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Le bilan sera probablement très lourd |
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Paul Biya |
Il reconnaît que le bilan sera "probablement très lourd". Se posant en garant de l'ordre et de l'autorité, le président camerounais oppose une fin de non-recevoir, voire balaie d'un revers de la main les manifestations de ces derniers jours. Il affirme que le Cameroun est un "Etat de droit", un pays disposant d'institutions qui "fonctionnent", et qu'il faudrait donc pour régler les problèmes du pays, utiliser ces institutions.
Ce mercredi, le couvre-feu avait été instauré à partir de 18 h à Douala, tandis que depuis lundi, la plupart des habitants sont restés cloitrés chez eux. Dans le quartier de Bonabéri, on pouvait entendre des coups de feu dans la journée de mercredi. Le bilan exact des affrontements est encore inconnu, mais il est probable qu'il excède largement les 20 morts. Personne ne peut dire pour l'instant si la vie reprendra son cours rapidement ou si la crise va perdurer.
On rappelle que le président camerounais avait déclaré à la fin de l'année 2007 qu'il était favorable à une modification de la constitution qui permettrait de briguer un nouveau mandat. La chaîne de télévision Equinoxe TV avait été fermée la semaine dernière pour avoir diffusé des reportages critiques à l'égard du régime, et contre la révision constitutionnelle. Paul Biya a occupé le poste de 1er ministre de 1975 à 1982 avant de devenir président de la république, poste qu'il occupe depuis novembre 1982.
Lire ci-dessous le discours du président Biya |
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Le discours de Paul Biya le 27 février 2008 |

Notre pays est en train de vivre des événements qui nous rappellent les mauvais souvenirs d’une époque que nous croyions révolue. Si l’on peut comprendre qu’après l’échec d’une négociation, une revendication catégorielle s’exprime par l’exercice du droit de grève, il n’est pas admissible que celui-ci serve de prétexte à un déchaînement de violence à l’encontre des personnes et des biens.
D’ailleurs, la preuve est maintenant faite qu’il est toujours possible de trouver une solution par la négociation à tout conflit social. Il ne s’agit pas de cela en réalité. Ce qui est en cause, c’est l’exploitation, pour ne pas dire l’instrumentalisation, qui a été faite de la grève des transporteurs, à des fins politiques. Pour certains, qui n’avaient d’ailleurs pas caché leurs intentions, l’objectif est d’obtenir par la violence ce qu’ils n’ont pu obtenir par la voie des urnes, c’est-à-dire par le fonctionnement normal de la démocratie. Ils n’ont donc pas hésité à jeter dans la rue des bandes de jeunes auxquels se sont mêlés des délinquants attirés par la possibilité de pillages.
On en voit le résultat : des bâtiments publics détruits ou incendiés, des commerces et des entreprises pillés ou dévastés. Qu’il s’agisse du patrimoine de l’Etat, c’est-à-dire de notre bien commun, ou de locaux privés, ce sont des années d’efforts ainsi réduits à néant. Les apprentis sorciers qui dans l’ombre ont manipulé ces jeunes ne se sont pas préoccupés du risque qu’ils leur faisaient courir en les exposant à des affrontements avec les forces de l’ordre. Plusieurs d’entre eux ont de ce fait perdu la vie, ce qu’on ne peut évidemment que regretter. Lorsque le bilan humain et matériel de ces sombres journées pourra être fait, il sera probablement très lourd. |

Ceux qui sont derrière ces manipulations ne voulaient certainement pas le bien de notre peuple. On ne bâtit pas un pays en multipliant les ruines. Il faut donc que les choses soient bien claires. Le Cameroun est un Etat de Droit et entend bien le rester. Il a des institutions démocratiques qui fonctionnent normalement. C’est dans ce cadre que sont traités les problèmes de la Nation. Ce n’est pas à la rue d’en décider. L’immense majorité de notre peuple aspire à la paix et à la stabilité. Les dernières consultations électorales en ont apporté la preuve.
Les Camerounais savent que le désordre ne peut apporter que malheur et misère. Nous ne le permettrons pas. A ceux qui ont pris la responsabilité de manipuler des jeunes pour parvenir à leurs fins, je dis que leurs tentatives sont vouées à l’échec. Tous les moyens légaux dont dispose le Gouvernement seront mis en œuvre pour que force reste à la loi. |
QUELQUES LIENS |

Le site de la présidence de la république du Cameroun : www.prc.cm
Le site de la télévision nationale : www.crtv.cm
Un site d'actualité sur la sous région d'Afrique centrale : www.icicemac.com
Un portail d'information camerounais : www.bonaberi.com
Un portail d'information camerounais : www.cameroon-info.net |
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