Nouvelles de l'ONU : le viol des femmes comme arme de guerre
Par Csgd, lundi 4 décembre 2006 à 13:48 :: Général :: #1531 :: rss
À l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, Jan Egeland, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, a dénoncé aujourd'hui l'utilisation du viol comme arme de guerre en République démocratique du Congo
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Subject: RDC : JAN EGELAND DÉNONCE L'UTILISATION DU VIOL COMME ARME DE GUERRE
New York, Dec 1 2006 6:00PM
À l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, Jan Egeland,
Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, a dénoncé aujourd'hui
l'utilisation du viol comme arme de guerre en République démocratique du Congo
(RDC) par les milices du Sud-Kivu.
Les milices du Sud-Kivu, une région située à l'est de la RDC, sont les
principales responsables des viols qui se comptent par dizaines de milliers, a
indiqué Jan Egeland, lors d'une conférence de presse donnée à New York.
Denis Mukwege Mukengere, directeur de l'hôpital Panzi, situé près de Bukavu,
dans le Sud-Kivu, participait également à la conférence de presse. Son hôpital
a traité 7 500 victimes d'abus sexuels, parmi lesquelles se trouvaient une
douzaine de patientes âgées de moins de 12 ans.
Après 20 ans de pratique médicale dans la région, Denis Mukwege Mukengere a
indiqué que le viol de masse est une pratique récente apparue vers l'année
2000.
« C'est une nouvelle technique de guerre. C'est un mal de notre siècle.
Ce n'est pas une conséquence de la guerre, c'est la guerre elle-même, une
tactique qui vise à détruire par la transmission du VIH et la mutilation »,
a-t-il expliqué.
Il s'agit d'une « destruction massive » dans la mesure où le mari et les
enfants sont souvent les témoins de ces actes, ce qui entraîne des
conséquences psychologiques dévastatrices. En outre, le risque de
contamination par le VIH/sida est la première raison donnée par le mari pour
rejeter sa femme par la suite, a-t-il ajouté.
Autre conséquence possible de viols répétés : l'apparition de fistules, lésion
provoquant une communication entre le vagin et la vessie ou le rectum, ce qui
ajoute au rejet de la victime si celle-ci n'est pas opérée. Ainsi, sur les 4
100 opérations effectuées sur des femmes violées à l'hôpital de Panzi, 1 225
concernaient des cas de fistules.
Le directeur de l'hôpital est convaincu qu'il faut entreprendre « un travail
éducatif pour sensibiliser la communauté afin que celle-ci aide la victime, au
lieu de la stigmatiser ».
« Il faut plutôt stigmatiser et exclure le violeur plutôt que la victime. Les
femmes ont peur de dire ce qui leur est arrivé, de peur d'être sanctionnées
encore davantage », a-t-il ajouté.
Jan Egeland a affirmé que lors de son récent déplacement à Kinshasa, Joseph
Kabila lui avait promis que s'il était élu, il « lancerait une croisade »
contre ce phénomène et des sanctions immédiates seraient prises contre les
auteurs de viols.
Il a également appelé à la levée de fonds, qui sont indispensables pour
accompagner les femmes dans leur réinsertion après la sortie de l'hôpital.
Il a enfin tenu à rappeler que le Sud-Kivu n'était pas la seule région du
monde où ce phénomène avait été observé.
Aucune culture, aucune religion n'est épargnée, a-t-il ajouté, citant en
particulier le cas de la Bosnie-Herzégovine -- où on estime que quelque 20 000
femmes ont été violées pendant la guerre de 1992 à 1995 -- ainsi que le
Darfour à l'heure actuelle.
2006-12-01 00:00:00.000
Veuillez consulter le site du Centre de nouvelles ONU pour plus d'information http://www.un.org/french/newscentre/
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