ÉPIDÉMIE MORTELLE HORS NORME A LA RÉUNION.

François Baroin, le ministre de l’Outre-mer, a déclaré, jeudi 23 février, que La Réunion, où sévit une épidémie de chikungunya, affrontait une crise "hors norme" qui nécessiterait des opérations de démoustication pendant "des mois et des années".

Cette crise est "hors norme dans toutes ses dimensions.

C’est quand même la première fois qu’une seule et même population sur un territoire grand comme La Réunion, de surcroît insulaire, est frappée aussi rapidement, aussi puissamment par un virus que l’on connaît aussi mal", a-t-il précisé. D’après lui, "toute la difficulté de cette crise hors norme, c’est qu’il n’y a pas de modèle applicable, pas de modèle transposable".

"Les Réunionnais ont droit à la vérité" estime le PS.

"Près d’un an après les premiers cas, les pouvoirs publics ne sont toujours pas en mesure de fournir gratuitement à chaque Réunionnais les moyens de protection individuelle essentiels si ce n’est vitaux : des répulsifs et des moustiquaires", indique Victorin Lurel, secrétaire national à l’Outre-mer, dans un communiqué.

Une demande similaire de mise en place d’une commission d’enquête parlementaire avait été formulée le 6 février par Corinne Lepage, présidente du parti écologiste CAP.

Bruno LEROY. Source : " Le Nouvel Observateur ".

QUESTIONS/RÉPONSES SUR CETTE ÉPIDÉMIE :

Quelles sont les mesures de lutte possibles contre l’épidémie ?

Il n’existe ni vaccin ni traitement préventif contre l’infection à Chikungunya. Pour lutter contre l’épidémie, il existe deux stratégies, qui sont complémentaires :

Tout mettre en œuvre pour une bonne hygiène notamment des enfants :

  • nettoyer les chaussures et en changer en entrant dans les logements
  • se laver les mains et celles des enfants très régulièrement
  • se couper les ongles courts et les brosser fréquemment
  • procéder, avec des gants, au nettoyage humide des sols et des meubles, des rebords de fenêtres et des dallages à proximité des maisons
  • laver régulièrement les jouets des enfants.

La lutte anti-vectorielle est destinée à tuer les moustiques.

Elle a deux composantes :

  • larvicide, dont l’action est dirigée spécifiquement contre les larves de moustiques
  • adulticide, dont l’action est dirigée spécifiquement contre les moustiques adultes ;

La lutte communautaire est de la responsabilité de tous.

Elle a aussi deux composantes :

  • destruction des gîtes potentiels autour des habitations (eau stagnante dans les soucoupes, vases, seaux, détritus....) pour priver les moustiques des sites où leurs larves peuvent se développer ;
  • prévention individuelle contre les piqûres de moustique : spray et crèmes, diffuseurs électriques, serpentins, vêtements longs et moustiquaires...

La protection des femmes enceintes et des très jeunes enfants doit être particulièrement renforcée.

Le moustique vecteur pique la journée, essentiellement à l’extérieur des maisons, avec une activité plus importante en début de matinée et en fin de journée.

Ces mesures sont très importantes et doivent être appliquées de façon quotidienne.

Que sont les insecticides larvicides et adulticides ?

Les larvicides sont utilisés pour détruire les larves de moustiques. Peuvent être utilisés comme larvicide, des moyens biologiques (toxines de bactéries comme le Bacillus thuringiensis israeliensis qui sont toxiques pour le moustique mais pas pour d’autres espèces animales) ou des moyens chimiques. Les larvicides sont appliqués directement au niveau des gîtes larvaires que sont les eaux stagnantes. Lorsque la lutte larvicide fonctionne bien, elle permet de limiter la croissance de la population de moustiques susceptibles de véhiculer la maladie. Les adulticides sont des moyens chimiques utilisés pour détruire les moustiques adultes. Les insecticides peuvent être épandus par pulvérisateurs à dos ou par pulvérisateurs montés sur des véhicules.

Quels sont les produits utilisés pour la lutte antivectorielle Comment sont-ils utilisés lors de l’épidémie de chikungunya à la Réunion ?

Deux types d’insecticides sont utilisés pour la lutte anti-vectorielle :

Pour la lutte larvicide
  • un insecticide de type organophosphoré (matière active téméphos), bientôt remplacé par le Bacillus thuringiensis israeliensis,
Pour la lutte adulticide,
  • dans un premier temps, un insecticide de type organophosphoré (matière active fénitrothion),
  • le fénitrothion est désormais remplacé à la Réunion par un insecticide à base de pyréthrinoïdes (principalement la deltaméthrine).

Mode d'emploi

Pour la lutte larvicide

La préparation à base de téméphos est pulvérisée directement vers les gîtes larvaires (eaux stagnantes).

Pour la lutte adulticide

Les préparations à base de deltaméthrine et de fénitrothion sont pulvérisées dans tous les endroits où les moustiques adultes sont susceptibles d’être présents selon 3 modes :

  • à l’aide d’atomiseurs,
  • à l’aide de pulvérisateurs à dos,
  • à l’aide de pulvérisateurs montés sur des véhicules 4x4.

Ces pesticides sont-ils dangereux pour l’homme ?

Lors des applications de ces produits, à défaut de précaution particulière, les populations peuvent être exposées par :

  • inhalation et contact cutané lors des pulvérisations,
  • par contact de la peau avec un objet traité,
  • ingestion lors de la consommation de fruits et légumes produits dans la zone traitée,
  • pour les enfants, ingestion de sol ou lors de mise à la bouche d’objets ayant été traités.

Réduire l’exposition de la population

Notamment des jeunes enfants, des femmes enceintes et des sujets fragiles

Les différentes observations faites lors de campagnes de désinsectisation utilisant de la deltaméthrine ou du fénitrothion dans différents pays n’ont mis en évidence qu’un nombre extrêmement limité de manifestations cliniques de faible intensité dans la population.

Les rares troubles objectifs ont été essentiellement observés chez les personnes chargées de leur application.. Celles-ci doivent porter un équipement adapté et respecter les consignes de sécurité pour éviter ces problèmes.

Lors d’une exposition à la deltaméthrine, des symptômes bénins tels que irritation et rougeur cutanées, conjonctivite, toux, irritation de la gorge peuvent survenir.

Lors d’une exposition au téméphos ou au fénitrothion, les effets susceptibles d’apparaître sont les suivants : maux de tête, sensations vertigineuses, fatigue, troubles digestifs.

Quelles précautions doivent être prises lors de l’épandage des pesticides ?

Il est très important de suivre les recommandations suivantes lors des campagnes de désinsectisation menées aux abords des habitations :

  • rester au domicile, portes et fenêtres fermées, aux heures de pulvérisation.
  • respecter un délai de 15 jours avant la consommation des fruits et légumes qui ont été pulvérisés
  • laver abondamment et peler les fruits et légumes provenant des jardins proches du site traité
  • procéder au nettoyage et au retrait des racines à l’extérieur du logement pour éviter tout apport de terre à l’intérieur.
  • varier la provenance des légumes et fruits consommés
  • écarter les enfants du site traité ou si ce n’est pas possible veiller à ce qu’ils aient des activités qui limitent les contacts cutanés avec le sol traité et l’ingestion de poussière (lecture, télévision, jeux d’intérieur...)


Publié le vendredi 24 février 2006 par BRUNO LEROY dans le Journal Chrétien


Comment se laver les mains ?

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La fabrication du savon : une expérience dangereuse

La fabrication du savon résulte d'un réaction chimique dont la violence peut-être dangereuse.
Ne pas laisser les enfants faire l'expérience seuls.
Les adultes qui encadrent doivent être bien formés au procédé artisanal.

En Guadeloupe, en temps Sorin, on fabriquait le savon de manière artisanale. Les grands parents peuvent encore raconter cette histoire et maintenir la mémoire par la transmission d'un savoir-faire élémentaire en cas de crise sanitaire. Quelque qu'en soit la cause.

Cependant...

Aucune technique ou recette de savon n'est complètement sans danger.

Il est fortement déconseillé aux enseignants de se servir de ces informations comme activité créatrice.
Fabriquer du savon relève des cours de chimie.
C'est dangereux.
Prend plusieurs heures de surveillance constante.
Avec une maîtrise et un contrôle rigoureux des étapes et particulièrement des plus dangereuses.
Cette expérience devrait être faite À L'EXTÉRIEUR des bâtiments, au grand air.

D'excellents artisans fabriquent de très beaux et très bons savons.
Les pédagogues peuvent faire appel à leur savoir-faire.

La rédaction n'assume aucune responsabilité quant à l'utilisation des informations données dans ce billet en ce qui concerne la fabrication du savon. Voir :