JORGE M. DA SILVA SANTOS, 57 ans, ingénieur civil "Je suis né à Rio de Janeiro, dans le quartier de Méier. Je suis parti de là à 16 ans, et je suis allé à l’école d’Aéronautique de Sargento à Guaratinguetá, à l’intérieur de São Paulo. J’ai fait une formation en Ingénierie à l’Université de Taubaté et j’ai fait une post-graduation en Administration d’entreprises au Fecap, entre autres cours. Je suis tout le temps en train de me remettre à la page. Mais mon enfance n’a pas été du tout facile. En plus d’être divorcés, mon père buvait. J’ai commencé à travailler à 14 ans. Ma mère, originaire de alagoas, dit toujours que les études sont l’unique porte de sortie vers une vie meilleure. Elle fut mon exemple de persévérance et de force de volonté. A 45 ans, elle s’est résolue investir dans elle-même et dans son avenir. Elle est retournée aux études, elle est allée à la Faculté d’Assistance Sociale et a travaillé à l’INSS, elle est pétillante et elle est aujourd’hui retraitée. Tout cela est un motif de grande fierté et prouve qu’il n y a pas d’âge pour courir après ses rêves et ses objectifs. Au cours de ma carrière professionnelle, j’ai participé à la construction de l’Aéroport de Guarulhos et j’ai été directeur des Ouvrages de la Municipalité de Guarulhos. Actuellement, je suis président de l’Asseag (Associação dos Engenheiros, Arquitetos e Agrônomos do Município de Guarulhos – Association des Ingénieurs, Architectes et des Agronomes de la Municipalité de Guarulhos) et je dirige ma propre entreprise."

NELSON EDGAR LEITE, 40 ans, comptable




"Je ne suis jamais resté là à penser comment j’allais payer mes études. Ma préoccupation a toujours été d’améliorer mes connaissances et de me cultiver. Après avoir commencé les cours, je trouvais la solution pour payer. J’ai commencé à travailler à 15 ans et ma mère m’a toujours encouragé à étudier. J’ai suivi une formation en comptabilité et je suis diplômé de troisième cycle en Administration Comptable et Financière de la FAAP et j’ai obtenu un MBA en Gestion Commerciale d’Entreprises. Mais à la base j’ai été dans des collèges publics au sud de Glicério, à São Paulo. Dire qu’il n’existe pas de discrimination serait faire de la démagogie, mais j’ai toujours dépassé cela par mon professionnalisme et ma capacité. Je suis administrateur général de la comptabilité des neuf entreprises qui font partie du groupe bancaire Société Générale Brésil et dans ce cadre, je me rends à New-York au moins une fois par an. J’envisage de fréquenter deux autres facultés et de faire une spécialisation aux États-Unis qui pourra m’habiliter à travailler dans mon domaine n’ importe où dans le monde. Ma réussite ne dépend pas de tiers, mais bien uniquement et exclusivement de moi."

GLÁUCIA HELENA JERONYMO, 35 ans, cadre de banque

"Fille d’une couturière et modéliste, j’ai toujours rêvé de travailler dans le secteur de la mode. Ma mère a travaillé avec des stylistes célèbres tels que Reinaldo Lourenço, ce qui ne faisait qu’augmenter seulement ma volonté. Mon père est mort quand j’avais 13 ans. Une chose qu’il disait toujours et que je n’ai jamais oublié c’est que les noirs pour bien réussir doivent être dignes, courageux et beaucoup étudier.

Mon père a été un exemple pour moi. N’ayant pas été dans les conditions d’étudier dans sa jeunesse, il a pris des cours à la faculté d’Administration après s’être marié et après avoir eu des enfants. Grâce à une bourse de 70% d’une entreprise dans laquelle j’ai travaillé, j’ai réussi à faire ma première faculté dans le secteur de la Mode, mais quand j’ai essayé de travailler avec cela, je me suis rendue compte que c’était très difficile et qu’il fallait faire des cours de spécialisation dans d’autres pays, ce que je n’avais malheureusement pas les moyens de faire. C’est alors que j’ai décidé de changer de domaine et de passer un nouveau concours d’entrée à l’Université, et cette fois, j’ai réussi à entrer à l’USP, une des universités les concourues du Brésil, en Administration d’Entreprises. Aujourd’hui, je suis cadre dans une banque, ce qui était également un rêve d’enfance. L’éducation est la base de tout dans la vie de chaque personne."

ANA RIBEIRO, 40 ans, chef au sommet d’une carrière de réussites de Vale Jequitinhonha au Monde

"Je suis né à Araçuaí, no Vale do Jequitinhonha. J’ai connu une enfance très pauvre : j’ai perdu mon père alors que j’étais encore un bébé et je suis devenu orphelin de mère à 5 ans. J’ai été élevée par une famille riche pour laquelle ma mère travaillait en tant que domestique. J’ai dû arrêter les études pour aider aux travaux domestiques et j’ai seulement repris à l’adolescence. La famille qui m’élevait n’a pas aimé. Je suis arrivé à Rio de Janeiro il y a 20 ans. Je venais pour travailler dans la maison d’une amie, mais elle est rentrée plus tard à Minas Gerais. Moi j’ai dit que je ne rentrerais que la tête haute. Je voulais faire une formation en Journalisme, en Pédagogie ou en Nutrition, mais j’ai fini par choisir Hôtellerie. J’ai été vendeuse d’assurances, baby-sitter et domestique, jusqu’à commencer à travailler avec de grand chefs comme José Hugo Celdônio et les français Pierre Landry et Dominique Oudin, tous les deux au Le Saint Honoré. Rien n’est facile dans la vie, mais nous devons croire. Je suis sorti d’un coin perdu de l’intérieur pour arriver dans une ville comme Rio de Janeiro et j’ai réussi. Je suis chef exécutif de l’un des restaurants dont on parle le plus dans la ville."

ESTER BOTELHO, 46 ans, femme d’affaires



"J’ai eu une enfance difficile. A 13 ans, j’étais ouvrière dans un atelier de couture. Par la suite j’ai travaillé dans une banque entre autres choses. J’ai une formation en Psychologie même si je n’ai jamais travaillé dans le domaine. J’ai toujours couru après mes rêves et mes objectifs. Des fois, j’occupais deux emplois. Je suis l’ainée d’une famille de sept enfants et j’ai réussi à obtenir une partie de ce j’ai à force de volonté et beaucoup de travail. De nos jours, les jeunes ont tout plus facilement. Avant, c’était plus difficile. Je gère avec mon mari et mes frères sept boutiques d’informatique au centre de São Paulo, et une fabrique de bijou de pacotille qui exporte en Amérique Latine. Je ne suis jamais descendu du ciel. Il faut courir derrière ses rêves et ses objectifs et se battre assez. Il n y a pas de réussite sans efforts."

MARCOS CÉSAR LAGUNA, 41 ans, de Santa Catarina au Palais du Planalto

"A 41 ans, je me considère comme un homme ayant fait de nombreuses conquêtes. Je suis de Blumenau. Fils d’un mécanicien et d’une employée de maison. J’ai quatre frères. J’ai juste fait l’enseignement collégial, mais j’ai investi dans de nombreux cours. Je voulais avoir plus de connaissances et je ne me suis jamais laissé abattre par les préjugés. Parce que je suis né sur une terre de culture et de coutumes allemandes. Ma mère nous a toujours appris à ne pas nous offusquer, mais à savoir nous tenir dans n’importe quel environnement, car être pauvre n’est pas une honte. Ce qui est honteux, c’est de ne pas avoir de volonté d’apprendre. A 14 ans, j’étais déjà emballeur. J’ai également été mannequin, coordinateur d’événements... Aujourd’hui, je suis chef adjoint du Cérémonial. Notre équipe est responsable des normes du cérémonial public et des voyages du président de la République. J’ai visité plusieurs pays et j’ai reçu des décorations internationales en Espagne, en Argentine, en France et en Guinée-Bissau. Au Brésil, j’ai reçu comme distinction la décoration Santos Dumont de l’Armée de l’Air Brésilienne de l’Ordre du Branco au grade de Commandeur et l’Imposition de la Décoration de l’Ordre du Mérite Naval au grade d’Officier du Quadro Suplementar."



RENATO VICENTE, 40 ans, chef exécutif des cuisines et des restaurants d’un réseau d’hôtels

"J’ai découvert ma vocation à 17 ans, quand j’ai fait un cours technique de cuisine au Senac. Mais j’ai appris les premiers trucs truques culinaires avec ma mère. De là à ici, ce qui était seulement une vocation est devenu un style de vie. Par l’intermédiaire d’un cousin– également chef cuisinier – je suis allé travailler en Belgique, peu après avoir terminé le cours. J’ai connu les plus grandes difficultés de ma vie là-bas, mais j’ai beaucoup appris. Je travaillais pour manger. Mais, pour un carioca né dans la banlieue de la ville et fils d’une mère célibataire, j’ai réussi à vaincre tous les obstacles, j’ai acquis de l’expérience et la reconnaissance professionnelles. J’ai déjà reçu de nombreux prix pour mes performances et j’ai été cité par la journaliste Danusia Bárbara, dans le Guia Restaurantes do Rio 2004, comme chef compétent et créatif. Étudier n’est jamais de trop. Il y a à peu près quatre ans, j’ai fait une formation en Histoire. Cependant, ma passion c’est la cuisine."

JUAREZ T. DE PAULA XAVIER, 49 ans, journaliste

"J’ai une formation en Communication sociale avec des compétences en Journalisme de PUC de São Paulo. J’ai fait une maitrise et un doctorat au programme de post graduation en Intégration de l’Amérique Latine et Communication et Culture de l’Université de São Paulo. Je suis né à São Paulo ou j’ai toujours vécu. Mon enfance a été bonne, mais difficile. Je vivais avec mes tantes, dans des conditions très précaires, mais dignes. Ma mère était employée d’une maison familiale et des fois elle venait à la maison les fins de semaines. Nous étions très pauvres et mes tantes se démenaient pour que nous soyons dignes. J’ai commencé à travailler à 10 ans dans un kiosque à journaux et je n’ai jamais arrêté de travailler et d’étudier. J’ai toujours en ma possession un dictionnaire que j’avais reçu du propriétaire du kiosque, Anísio, avec la dédicace suivante: Que ce dictionnaire serve à éclairer ton esprit. Aujourd’hui, je suis directeur dans le secteur de la Communication Sociale de l’Université de São Paulo. Mais je crois qu’il y a beaucoup à faire pour une société avec plus d’opportunités et pour nous assurer un avenir d’égalité et d’équité sociale pour les afrodescendants

LUIZ ANTÔNIO TIBIRIÇÁ, 38 ans, le premier afrobrésilien formé en Technologie et Médias Digitaux de la PUC São Paulo

"L’opportunité est un espace que peu de personne occupent, mais si vous en avez une, battez-vous avec force. J’ai été le premier noir à faire une formation en Technologie et Médias Digitaux à la Pontifícia Universidade Católica de São Paulo et j’ai investi dans divers cours de langues. Je parle anglais, français et espagnol. Ma carrière professionnelle a débuté à Santos, ma ville natale, mais je suis passé dans plusieurs entreprises jusqu’à trouver ma place. Les études sont fondamentales dans la recherche de la réussite et de la reconnaissance professionnelle. J’ai déjà travaillé dans de grandes entreprisses du secteur informatique. Aujourd’hui, je dirige ma propre entreprise et je travaille dans le secteur du en tant que directeur et producteur de campagnes et d’événements de marques ou pour des destinations. La majorité de nos clients sont des consulats ou des ambassades. Je suis comblé professionnellement, mais je veux encore plus me spécialiser et dans le futur enseigner le Design dans les facultés tournées vers la population afro, de manière à ainsi porter un peu de ma connaissance et de mes rêves à tous."

FERNANDA DAMÁSIO G. DA SILVA, 22 ans, ingénieure de production

"Je suis née à Rio de Janeiro. Et j’ai des parents merveilleux. Mon père a eu une formation en Administration des Entreprises et ma mère est comptable. Je dis souvent qu’il peut y avoir une enfance plus riche que la mienne, mais en trouver une de plus heureuse serait bien difficile. Je suis une fille unique et dont l’avenir a été très planifié par mes parents. Malgré cela, dès ma petite enfance, ils me racontaient les difficultés qu’ils avaient eu pour étudier, et celles que mes grands-parents ont eu durant une bonne partie de leur vie. Ces conversations qu’on a eues très tôt m’ont permis de prendre conscience de l’effort de mes parents et de mes grands parents, qui ont produit en bout de ligne de meilleures opportunités pour moi. Je valorise tout cela et j’ai conscience de l’importance que cela a et de mon rôle social. Leur effort dans le passé me donne l’opportunité d’étudier dans de bons collèges et de me former dans une faculté fédérale en Ingénierie de Production dans une faculté fédérale en Ingénierie de Production. Je travaille dans mon domaine à H. Stern, ce qui est déjà une bonne raison de célébrer. Je sais que j’ai beaucoup à faire et à apprendre, mais je suis sur le bon chemin."





Traduit du Portugais par Guy Everard Mbarga

http://racabrasil.uol.com.br/Edicoes/113/artigo57748-2.asp