Pour lutter contre l'exclusion sociale, le nouveau texte de la Constitution consolide comme politique d'État la révolution démocratique et culturelle qui propose parmi ses principaux objectifs la construction d'une nouvelle identité nationale basée sur le respect mutuel, la valorisation du collectif et la diversité pour rompre avec la culture colonialiste.



   L'article 3 du Chapitre 1 de la nouvelle Constitution Politique de l'État établit que "le peuple bolivien est formé par la totalité des boliviennes et des boliviens appartenant aux différentes de classes sociales, aux nations et aux peuples indigènes, originaire, paysans et aux communautés interculturelles et afroboliviennes ".
  La majorité de la population afrobolivienne se trouve dans les régions de Tocaña, Chijchipa, Chicaloma, Villa Remedios, Mururata et d'autres. L'ensemble des afroboliviens représentent plus 35 000 personnes dans l'ensemble du pays.
  Jorge Medina Barra, directeur Exécutif du CADIC indique que  "nous les afros nous sommes également boliviens. Plus de 500 ans d'histoire nous donnent également des droits".
  "Cela permettra que nous soyons présents dans toutes les taches de la Patrie et de dire que nous faisons partie de la Bolivie et que nous avons une culture propre", ajoute-t-il.
   Il explique que la communauté afrobolivienne, située dans les  Yungas, département de  La Paz, a constamment réclamé son inclusion avec tous les droits et les devoirs, en tant que l'une des communautés ethniques de Bolivie écartée depuis des siècles de la participation à la vie publique.
  Il a également rappelé que les afroboliviens sont restés esclaves jusqu'en 1952 lorsqu'a eu lieu la  Révolution Nationale, et qu'aujourd'hui ils ont été rendus invisibles et restent écartés.
  Selon lui, les demandes spécifiques de la communauté comprennent les problématiques de l'éducation, de santé, de la discrimination, de la terre, du territoire et de la territorialité, du tourisme et du genre.
  Il a insisté auprès de l'Agence  Bolivienne d'Information sur le fait  "que le nouveau texte constitutionnel représente  un événement historique, puisque après plus de 500 de lutte et de revendication pour la reconnaissance en tant que peuple, nous avons réussi à faire inclure la thématique du peuple Afrobolivien dans le nouveau texte constitutionnel".

PARTIE DE LA DIVERSITÉ

  Pour sa part, Marfa Inofuentes a déclaré que  "l'inclusion du peuple afro dans la nouvelle Constitution Politique de l'État a constitué un travail et un effort que nous avons réalisé pour démontrer notre inclusion à la population bolivienne avec toutes nos cultures et pour faire partie de la grande diversité".
  "Nous espérons que tous les boliviens diront avec en toute conscience oui à la nouvelle Constitution, pour que nous puissions dire que nos droits seront réellement revendiqués. Pour cela, le peuple Afro bolivien dont la communauté représente plus de  35.000 habitants diront oui au nouveau texte Constitutionnel ", a indiqué  Inofuentes.



Selon elle, les autorités rendent ce secteur de la population visible par le biais de ce processus de changement. Elle considère qu'il s'agit d'un début positif pour que toutes les communautés des afroboliviens puissent atteindre un plus grand développement et que la population puisse vivre dans des conditions dignes.

  La proposition de la communauté afrobolivienne de son inclusion dans le nouveau texte de la Constitution a été élaborée au cours d'audiences publiques, de séminaires, d'ateliers lui permettant de faire connaitre ses revendications.
  Le Secrétaire General de la Préfecture Alejandro Zapata, a pour sa part déclaré que le département ne regorge pas seulement de richesses pétrolières, minière, faunique et de la flore, mais qu'il ya également des trésors  humains comme la communauté afrobolivienne.
  Il reconnait que la culture aforbolivienne a toujours été exclue et marginalisée, mais pour en finir avec l'exclusion, des processus de participation et d'inclusions des régions Sud et Nord Yungas sont en marche.
  Une preuve du changement, la "Saya Afrobolivienne" a été déclarée "Patrimoine Historique Culturel et Intangible de La Paz" par le Conseil Départemental car elle représente l'image et l'identité culturelle non seulement d e la région, mais de la Bolivia entière devant les pays du Monde.
   La déclaration prétend récupérer et conserver la musique et la danse de la  "La Saya" afrobolivienne qui identifie non seulement les personnes, mais toute la région des Yungas de La Paz.
 En plus de cette déclaration, toute la communauté afrobolivienne installée depuis 500 ans dans les différentes communautés des municipalités de Coroico, Coripata, Chulumani et Irupana, dans les provinces Nord et Sud  Yungas, département de La Paz a été reconnue.
  Les intérêts économiques qui faisaient fonctionner la pratique du commerce des esclaves au 18ème siècle ont fait émigrer la population africaine en Amérique Latine.
  Son origine africaine est implicite dans la déformation du vocable Nsaya d' Origine  Kikongo (Afrique); ainsi, la  saya signifie étymologiquement : travail en groupe sous la direction d'un chanteur principal. Elle est composée de musique, de danse, de poésie et de rythme, et on se sert à la fois de la métaphore et de la satire en abordant les thèmes relatifs à l'esclavage et à la situation actuelle.
Traduit de l'Espagnol par Guy Everard Mbarga

http://www.diariocritico.com/bolivia/2008/Marzo/noticias/65589/afrobolivianos-incluidos.html