Par conséquent, il y a un an que le gouvernement du président Álvaro Uribe, a annoncé dans les habituels déploiements médiatiques les avantages d’une étude réalisée par une Commission d’État pour le progrès de la population afrocolombienne, des palenques et raizal en Colombie.

Cette commission a été intégrée par un groupe de "spécialistes" de la vice-présidence de la République, du DNP, de cinq ministères, du caucus des congressistes noirs, divers leaders des organisations des communautés noires et d’importants représentants d’institutions corporatives. Sa finalité était d’évaluer les conditions de vie de la population noire, avancer dans la conception d’un plan indicatif pour améliorer son insertion dans les marchés des biens et services du pays, et présenter des solutions pour faire tomber les barrières qui ont mis un frein au développement de la population noire en Colombie.

Cependant, au-delà du tapage publicitaire, l’étude en question n’a été rien de moins qu’un volumineux pavé semblable à d’autres qui ont été publiés au cours des trois dernières décennies comme des panacées pour résoudre des problèmes d’iniquité et d’injustice sociale auxquels est confrontée la population noire en Colombie.

Des études qui ont été de simples diagnostics démagogiques exprimés dans divers plans de développement régionaux comme le Plan de Développement Intégral de la Côte Pacifique, le Corpes de l’Ouest, le Plan Pacifique et l’Agenda Pacifique XXI et que l’on a vendues comme les recettes les plus efficaces pour sortir les plus de 12 millions de noirs du sous-développement et de la misère en Colombie.

Le principal défendeur de la diffusion de cette "nouvelle politique " de développement en faveur des noirs fut le vice-président Francisco Santos, qui a évoqué les merveilles d’une initiative qui selon le gouvernement signifiait le grand saut du sous-développement vers la prospérité pour la population noire en Colombie. Santos, qui est le cousin de Juan Manuel Santos, candidat à la succession d’Uribe à la Présidence a annoncé dans les médias, dans les forums et les tables rondes que le gouvernement présenterait au Congrès de la République un projet de loi pour que 5% des subventions et 10% des crédits de l’État soient assignées aux afrocolombiens.

Il a crié sur tous les toits que l’on légiférerait pour que l’État signe des contrats non seulement avec les centres d’éducation supérieure qui diplôment un bon pourcentage d’étudiants afros, mais aussi avec les entreprises qui garantiront un nombre déterminé de postes de direction aux hommes et aux femmes noirs. Il avait également affirmé que l’État s’engageait à garantir des pourcentages déterminés de postes de direction dans les institutions publiques et de même pour les emplois dans l’administration des États pour les afrodescendants.

Un an plus tard, le bilan des réalisations et des prouesses de cette "nouvelle politique" par laquelle le gouvernement a pensé sortir de la pauvreté les afrocolombiens sont frustrants. Ni loi, ni postes, ni crédits et encore moins la sécurité sociale ne se sont concrétisé pour les noirs. Au contraire, les indices de pauvreté, les massacres, les assassinats ciblés, les déplacements se sont multipliés et la présence du narcotrafic, le paramilitarisme et la guérilla se sont intensifiés dans les lieux où sont établies les communautés noires.

Ainsi, l’échec de la politique raciste de la pigmentocratie que l’on a prétendu impulser en Colombie pour satisfaire aux exigences du Black Caucus du Parti Démocrate des États-Unis en échange du soutien pour l’approbation du Traité de Libre Échange et d’autres aides de Washington. Pour s’attirer leurs sympathies et celle du gouvernement américain, Paula Moreno a été nommée au ministère de la Culture et le général Luis Alberto Moore a été désigné comme attaché militaire à l’ambassade colombienne à Washington. Il est bien d’indiquer que malgré les mérites professionnels de ces deux afrocolombiens, leurs désignations ont plus obéi aux pressions des membres afroaméricains du Congrès qu’à une politique d’État de justice sociale pour la population noire colombienne.

Il est clair que le gouvernement du président Uribe n’a pas conçu une politique pour faire face aux grands problèmes de sous développement et de misère dont souffrent des millions de noirs en Colombie, mais il a plutôt structuré une méticuleuse stratégie politique pour obtenir le soutien du gouvernement et du Congrès des États-Unis pour la continuité de l’aide du Plan Colombie et l’approbation du TLC, qui reste encore en suspens au Congrès Nord-Américain.

Traduit de l’Espagnol par Guy Everard Mbarga