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mardi 14 décembre 9999

_____Livre: LA TERRE DES NOIRS AIMEE DES DIEUX; "Par Dieu, tu es certainement la meilleure terre de Dieu et la plus aimée ... et le peuple noir n'est pas maudit pour autant, MATONDO MFUMU KONGO DIETO ...Ingeta

Je vous salut. (Mboté zéno)

Amour & paix

je souhaiterai dire à celui qui ce nomme "un être vivant "que s’il réflichissait un peu plus il verrait que l’Egypte se trouve en Afrique, et que ceux qui on concut cette civilisation était bien noire et si, l’on veut des nègres. J’aimerai dire qu’il y en a marre qu’on essai toujours de transformer l’histoire du peuple noir et de considérer uniquement comme descendant d’esclave notre histoire remonte à beaucoup plus loin dans le temps et nos ancêtre avaient déja beaucoup fait avant de rencontrer l’homme blanc. LES PHARAONS n’étaient pas des arabes ni des blanc, et le peuple noir n’est pas maudit pour autant, je crois que le bon DIEU aime trop ses enfants pour les maudir. A bon entendeur ,

Livre: L’origine biblique du racisme anti-noir

source: http://www.menaibuc.com/L-origine-biblique-du-racisme-anti

Le dieu de Moïse, de Jésus et de Mahomet a pris un gros risque en offrant la dignité de la race noire à ses races élues, la sémite et l’indo-européenne, inaugurant ainsi, par sa désinvolture, le racisme anti-noir.

Le risque du Dieu Ternaire est d’autant plus grand qu’il affirme l’existence des trois races, seulement à partir de la malédiction proférée par l’ivrogne Noé à l’encontre de son second fils, Cham, Ancêtre biblique du Peuple noir.

Confrontée aux réalités historiques de l’époque et aux résultats des recherches scientifiques, la connaissance du Dieu Ternaire, parfaitement nulle de l’histoire des hommes, apparaît dans toute sa démesure.

Il a beau être Dieu, il ignore que la race noire qu’il exècre si fort, a, non seulement, existé avant le déluge, mais a, également, dominé le monde et ouvert les yeux de ses protégés sur les beautés de la Civilisation. Sans la race noire, lui-même n’aurait probablement jamais été découvert par ses adorateurs, initialement sacrificateurs d’enfants à des divinités sanguinaires, buveuses de sang juvénile, comme Moloch et Baal.

17 septembre 2010

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lundi 31 décembre 6666

_____La CONSTRUCTION de la Super-STRUCTURE & la Conso-LIDATION : La métaphore architecturale qui distingue le fondement de la superstructure et le congé constituent la base (la colonne vertébrale)

..L'Individu dans l'organisation: les dimensions oubliées


  • SCIENCE DU COMPORTEMENT - SOCIOLOGIE - ANTHROPOLOGIE
  • SCIENCE DU COMPORTEMENT - PSYCHOLOGIE - MOTIVATION - COMPORTEMENT
  • RELATIONS DU TRAVAIL - CONDITIONS DE TRAVAIL
  • MANAGEMENT - STRUCTURE DE L'ENTREPRISE - ORGANISATION
  • SCIENCE DU COMPORTEMENT - PSYCHOLOGIE
  • SCIENCE DU COMPORTEMENT - PSYCHOSOCIOLOGIE - PSYCHOLOGIE DU TRAVAIL
  • - SCIENCE DU COMPORTEMENT
  • SCIENCE DU MANAGEMENT - THEORIE DES ORGANISATIONS

Politique et Sociétés

  • . la parole et le langage
  • . l'espace et le temps
  • . la vie psychique
  • . l'altérité (le rapport à l'autre)
  • . la vie symbolique (dont la dimension <<culture>>)
  • . plaisir et souffrance au travail

L'individu dans l'organisation : les dimensions oubliées. sous la direction de Jean-François Chanlat, Québec, Les Presses de l'Université Laval et les Éditions Eska, 1990, 842 pages.



Recension de Patrick Nugent, École nationale d'administration publique La plupart des livres de <<comportement organisationnel>> (Organizational behaviour, en anglais) prétendent faciliter la compréhension des phénomènes humains dans les organisations en présentant un résumé de théories traitant de thèmes tels que le leadership, la motivation, les communications, la culture organisationnelle et le changement. La lecture de ces livres, publiés à l'intention d'étudiants et de praticiens de la gestion, peut amener le lecteur à croire qu'il a <<fait le tour>> des principales connaissances actuelles de ce vaste domaine, sans qu'il soit conscient des présomptions et biais implicites de ces théories. Pourtant, du moins en Amérique du nord, ce sont essentiellement des théories américaines, basées sur des présomptions culturelles américaines et, de surcroît, influencées par un cadre de référence utilitaire ayant pour objet de rendre le personnel plus productif en termes des objectifs de l'organisation et de ses gestionnaires.

Il est donc très agréable de découvrir ce livre de Jean-François Chanlat et de ses trente-cinq collaborateurs, qui fait une remise en question très approfondie des prémisses et des présomptions trop courantes dans ce domaine. En effet, dès son introduction, Jean-François Chanlat présente une critique du champ du <<comportement organisationnel>>, critique à plusieurs facettes. Tout d'abord, il souligne <<l'orientation technocratique de cette discipline avant tout managérielle>>, dont l'approche instrumentale et manipulatrice réduit et simplifie à outrance la complexité de l'expérience humaine dans les organisations. En deuxième lieu, il fait remarquer que ce domaine vaste et complexe, dominé par les Anglo-Saxons et surtout par les Américains (et donc, influencé par leurs présomptions socioculturelles), s'est développé dans les écoles de gestion, de telle sorte qu'il néglige plusieurs champs de connaissances significatifs, notamment dans les domaines de la psychologie, la sociologie et l'anthropologie. Par conséquent, ce domaine tend, selon lui, à occulter plusieurs dimensions fondamentales de la vie des êtres humains dans les organisations (d'où le titre du volume qui réfère aux <<dimensions oubliées>> dont le livre en présente six en particulier :

. la parole et le langage

. l'espace et le temps

. la vie psychique

. l'altérité (le rapport à l'autre)

. la vie symbolique (dont la dimension <<culture>>)

. plaisir et souffrance au travail

Pour chacune de ces dimensions, le livre comprend une courte présentation par Chanlat suivie de plusieurs textes (généralement cinq ou six articles) de ses collaborateurs. Certains de ceux-ci partagent clairement la critique de Chanlat à l'égard du domaine du comportement organisationnel. La plupart apportent des analyses d'ordre sociologique, anthropologique, sociolinguistique ou psychanalytique qui enrichissent la compréhension du domaine et cernent davantage ces dimensions oubliées. Un des aspects intéressants du livre, compte tenu de la forte dominance des théories américaines, consiste en la diversité de provenance culturelle des collaborateurs : parmi leurs institutions d'appartenance (universités, centres de recherche), quatorze se situent au Québec, douze en France et les autres dans six autres pays européens et un pays africain. Le livre présente, par conséquent, une variété de conceptions tant sur le plan culturel qu'en termes disciplinaires.

Il est évidemment impossible en si peu d'espace de présenter chacun des thèmes du livre en rendant justice aux auteurs, mais nous tenterons tout de même d'indiquer leur nature en gros.

La première section, intitulée <<Pensée, parole et langage>>, déborde du modèle habituel des communications comme simple transmission d'informations pour introduire d'autres fonctions de la communication, notamment celles de la création de significations et de l'établissement d'identités collectives. Certains des textes sont très techniques, d'autres sont plus accessibles aux non-initiés, tel celui de Chanlat (Alain) et Bédard, qui démontre que certains styles de gestion peuvent poser des obstacles majeurs au dialogue dans les milieux de travail, et celui de Borzeix et Linhart, qui analyse les effets de l'instauration des <<réunions d'expression>> en France sur l'identité des groupes dans les organisations.

La deuxième partie, <<Espace et temps>>, explore ces deux dimensions trop souvent ignorées par les gestionnaires. L'article de Fischer démontre comment l'organisation des espaces de travail structure les communications, conditionne les interactions et la formation d'identités et reflète la culture de l'organisation. Pour ce qui est de la dimension temporelle, les textes de Gasparini et Hassard remettent en question la notion du temps quantitatif, segmenté et linéaire qui sous-tend le taylorisme et démontrent l'importance d'une compréhension du temps comme qualitatif et subjectif. L'article de Kamdem poursuit en démontrant les problèmes causés par l'imposition du temps industrialisé dans les cultures traditionnelles africaines.

C'est à l'aide de la grille de la psychanalyse que la troisième partie du volume, <<Vie psychique>>, regarde l'être humain comme un être de désir et de pulsions. Les textes révèlent l'importance de la vie intérieure, de l'imaginaire, des fantasmes, de l'angoisse, comme fondements de l'action humaine dans les organisations et du leadership des gestionnaires. Ils démontrent le rôle de processus psychiques inconscients, tel le transfert, dans les relations entre le leader et le groupe et les impacts positifs ou destructeurs que ces processus peuvent avoir sur la vie organisationnelle. Deux des articles fournissent des points de vue nouveaux sur le thème de la motivation. Celui de Kets de Vries ajoute l'envie comme facteur de motivation, tandis que celui de Siever remet carrément en question le concept même comme étant un <<ersatz>>, un faux-semblant qui remplace le vide causé par la division et la fragmentation du travail et de la vie.

Les articles de la quatrième partie du livre, comme le suggère son titre <<Altérité>>, examinent divers aspects de la relation avec l'Autre. Y sont abordées les problématiques du racisme, des femmes cadres, des cadres à l'étranger et de la gestion des conflits. Les trois textes concernant les femmes cadres, en particulier, permettent de comprendre davantage les difficultés qu'elles rencontrent dans un contexte dominé par des règles du jeu masculines et d'explorer les possibilités et les limites d'un apport <<féminin>> à la gestion. Ces divers thèmes de l'Altérité, qui sont pour la plupart (sauf les conflits) absents des livres traditionnels en comportement organisationnel, sont d'une importance croissante dans nos organisations, compte tenu de la diversification de plus en plus forte à la fois de leur main-d'oeuvre et de leurs clientèles. Il est donc heureux de les retrouver dans ce volume, d'autant plus que cette partie du livre est peut-être celle qui est la plus accessible aux lecteurs non spécialistes.

La cinquième partie du livre aborde la <<Vie symbolique>>, la tendance de l'être humain à symboliser et à interpréter la réalité à l'intérieur du cadre de référence que constitue sa culture. Plusieurs des articles abordent la notion de <<culture d'entreprise>> si à la mode de nos jours, de manière à clarifier les origines de cette notion en termes anthropologiques et sociologiques et à démontrer les dangers d'une approche simpliste très courante qui réduit la culture d'entreprise à une variable que peuvent manipuler les dirigeants en vue d'une meilleure performance organisationnelle. L'article d'Amado, Faucheux et Laurent souligne les différences significatives entre les conceptions françaises et américaines du fonctionnement des organisations et démontre ainsi l'importance d'une compréhension des bases culturelles des pratiques de la gestion et du changement dans les organisations. Les textes de cette partie du livre varient beaucoup en ce qui concerne leur accessibilité pour les lecteurs, certains étant faciles à lire, d'autres pratiquement incompréhensibles pour le non-initié.

Les articles de la dernière partie du livre, intitulée <<Plaisir et souffrance au travail>>, analysent en quoi l'expérience du travail peut être source de plaisir ou bien de souffrance psychique et physique pour l'individu. Plusieurs des auteurs abordent ce thème par l'approche de la psychopathologie du travail que Jean-François Chanlat compare avec l'approche nord-américaine de l'épuisement professionnel ou <<burnout>>. Ces textes démontrent très clairement de quelles façons une organisation tayloriste du travail et une gestion laissant peu de place à l'autonomie, au dialogue et à la reconnaissance de l'expérience des travailleurs, peuvent contribuer fortement à miner leur santé mentale et physique. Le dernier texte, de Perreault, présente une analyse de la différenciation des conditions de travail des hommes et des femmes et, ce faisant, fait comprendre que les conditions de travail des femmes peuvent déterminer en grande partie leur plus haut taux de problèmes de santé au travail.

Ce volume, qui est le fruit de la collaboration d'un grand nombre d'auteurs, qui traite de six dimensions différentes du sujet, à partir d'une variété de grilles d'analyse disciplinaires, comporte les avantages aussi bien que les inconvénients d'une telle entreprise. C'est comme un kaléidoscope qui permet de regarder de nombreuses facettes d'une réalité complexe et multiforme très riche mais qui, en même temps, ne fournit pas (et ne vise non plus à fournir) une synthèse du sujet. Il constitue un complément extrêment intéressant aux livres plus traditionnels sur le thème du Comportement organisationnel, enrichissant la compréhension du domaine et apportant une vision critique essentielle qui leur manque généralement. Il fait également une sorte de survol de quelques aspects de chacune des six dimensions traitées et permet de comprendre davantage les apports de disciplines trop souvent négligées dans l'étude du comportement organisationnel. Le lecteur intéressé peut donc approfondir certaines dimensions ultérieurement, à l'aide de la bibliographie volumineuse à la fin du volume.

Comme nous avons mentionné précédemment, les textes choisis varient dans leurs buts et dans leur accessibilité pour le lecteur non initié aux disciplines en question. Certains articles présentent des éléments significatifs de leur discipline et démontrent leurs implications au niveau de la gestion et du domaine du comportement organisationnel. D'autres, par contre, semblent aborder une problématique disciplinaire très spécifique et spécialisée en prenant pour acquis que le lecteur possède les connaissances nécessaires pour comprendre le débat, ce qui n'est pas nécessairement le cas.

Néanmoins, ce livre fort ambitieux constitue une contribution d'une très grande valeur au domaine du comportement organisationnel et un complément indispensable aux textes habituels sur ce sujet fascinant.





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jeudi 13 décembre 6666

___Aux Nègres de France la patrie non reconnaissante, Abdoulaye Gueye... Nègres pour qui l'horizon du possible est et se résume à la seule France..

AUX NEGRES DE FRANCE . . . 10 ‘‘Il y a des émotions qui sont génératrices de pensées; et l’invention, quoique d’ordre intellectuel, peut avoir de la sensibilité pour substance’’ Daniel Delas Avertissement Il y a dans l’acte d’écrire des implicites qu’il importe de mettre au grand jour si tant est qu’on respecte ses lecteurs et se veuille honnête avec eux. Font partie de ces implicites l’identité et le lieu d’inscription mêmes de l’écrivain : qui est-il? d’où parle-t-il? Car quiconque peut lui tenir rigueur de les taire et même retenir ce silence contre lui. Alors autant jouer cartes sur table. Je suis un Nègre natif de l’Afrique des indépendances, formé dans des établissements d’enseignement encore respectables de l’Hexagone, et qui gagne aujourd’hui son pain en professant dans une institution universitaire nord-américaine. Je suis un Nègre qui entretient, de son plein gré, trois allégeances politiques différentes dont chacune compte autant que les autres. Donc trois citoyennetés à assumer. Je suis un Nègre, sans états d’âme, qui a tôt douté de l’engagement de ceux qui tiennent la barre de ses deux patries premières à conforter le Nègre dans sa dignité.

11 De mon identité, je tire, sans l’ombre d’un doute, une certaine conception du monde et une certaine compréhension de la France. Sans en être prisonnier cependant. De mon lieu d’inscription, je tire un certain nombre de privilèges. Privilège de la distance qui permet parfois de voir et concevoir autrement. Privilège du détachement qui offre une liberté d’expression beaucoup plus grande que celle consentie à bien des Nègres en France. Nègres pour qui l’horizon du possible est et se résume à la seule France. Quand je parle, sachez donc que je parle d’un autre lieu que la France, que l’Afrique – quelque région d’elle que ce soit. Quoique je parle avec les mots et les souvenirs dont cette France et ‘‘son Afrique’’ ont empreint tout mon être. Quand je parle, sachez donc que je parle dans le reflet d’un miroir. Du miroir que constitue l’Amérique du Nord dans son rapport avec ses propres Nègres, avec donc son passé et son présent, ses horreurs et ses exploits, ses doutes et ses repentirs, ses siècles de lâcheté et ses décennies de courage. Cette Amérique-là qui, au sortir de l’esclavage, a subtilement réduit l’horizon du Nègre aux quatre murs d’une cellule, au point d’en faire la catégorie raciale la plus représentée proportionnellement dans ses prisons. Mais aussi la même Amérique qui a récemment promu le Nègre au grade de capitaine du navire national. Quand je parle, sachez donc que c’est à l’abri des effets des discours d’intimidation. Discours qui fleurissent en France aujourd’hui comme pâquerettes au printemps. Oui! On pétrit dans quelques cénacles politico-intellectuels des mots tels ‘‘repentance’’, Avertissement.

AUX NEGRES DE FRANCE . . . 12 ‘‘communautarisme’’, ‘‘concurrence des victimes’’ pour dissuader la République de solder ses comptes, pour interdire aux Nègres et autres bougnoules d’enquêter sur leur patrie, pour les sommer de taire leur désespoir, leur frustration, leur rancœur. Je parle pour croiser le fer avec tous les gauchistes défroqués, ces intellectuels en rupture de stock d’indignation qui se targuent, chaque jour, de délester la France du fardeau de la culpabilité. Il faudrait davantage que les Pour en finir avec la repentance coloniale et Fier d’être français des Daniel Lefeuvre et Max Gallo pour empêcher ma voix de sourdre des décombres de siècles d’humiliation infligée au Nègre par les soins de notre chère patrie. Je parle pour informer la République de ses failles et la rappeler à ses promesses généreuses dont elle fit sa marque de distinction. Je parle, enfin – mais pas pour le moins – pour prévenir les Nègres de France d’une dérive nauséeuse en gestation au sein de leur communauté, et qu’il importe de tuer dans l’œuf sans tarder. Si l’indignation – difficilement dissimulée derrière l’ironie parfois – motive ma parole, c’est, cependant, le seul désir d’espoir qui guide celle-ci. Je n’ai pas l’ambition d’échafauder une thèse. Je n’ai pas la prétention de dérouler une théorie non plus. J’ai juste le souci d’avertir l’intelligence française de l’inertie qui la menace, et les Français de la négation de l’exigence de penser qui s’empare de notre société.

13 Je souhaite que cette parole en zigzag, avec ses excès et ses raccourcis, ses répétitions et ses non-dits, sonne le réveil des vigies de la pensée de la grandeur. Cette pensée radicale et généreuse, cette pensée franche et respectueuse, cette pensée qui s’efforçait de nous enchaîner à la posture de lévitation, si bien que parfois nous toisions Homère, Hermès, Dionysos, Minerve et compagnie. Puissent les lecteurs ne juger les lignes qui suivent qu’à cette aune. Pour finir, je tiens à remercier les amis et proches qui ont nourri ce texte par leurs remarques, leurs critiques et leur encouragement : Louis Hourmant, le regretté grand-frère Pape Ibrahima Seck, Stéphanie Lebasque, Florent Champy et Armelle Cressent. Avertissement.

AUX NEGRES DE FRANCE . . . 14

15 «Puis il découvre que le génie de la civilisation grecque est non pas celui de l’esprit indo-européen, mais celui du métissage biologique (. . . ) » Jean-Michel Djian « Il y a péril en la demeure » M. Besson! À l’âge de neuf ans, je fis la rencontre d’une expression fascinante : « Il y a péril en la demeure ». Elle peut sonner terne pour bien d’entre vous. Mais que diable! On a les goûts qu’on peut. Je l’appris, en effet, en classe, dans un texte dont je désespère de retrouver le titre. D’emblée, je lui fis place dans un compartiment de mon cortex déjà rempli de mille merveilles de la langue française. Sur le chemin poussiéreux et ocre du retour, je me plus à la tourner autour de ma langue, à me délecter de sa douce saveur. Et, déjà à mi-chemin de mon domicile, cette expression légère et polysémique réussit l’exploit de sceller l’une de mes plus belles histoires d’amour : celle avec la langue française. Une histoire d’amour comme il en existe tant autour de nous. Avec ses hauts et ses bas, ses moments de passion et ses éclats de tempêtes. . . comme lorsque je reviens de mes escapades épisodiques avec la langue

AUX NEGRES DE FRANCE . . . 16 anglaise par le détour de laquelle j’apprends à apprécier, à nouveau, les instants d’apaisement qui, ponctuellement, sont au rendez-vous au terme de chaque commerce avec sa rivale française. Toujours sans honte, ni mauvaise conscience, - cette tare bourgeoise mortellement contagieuse -, je retourne à mon amour inébranlable. Parce que le bel amour, l’éternel, ne meurt pas de l’association. Au contraire, il s’en nourrit et renforce. Comme le pourtour de la plante qu’on bêche et emplit de compost, actes par excellence de meurtrissure ainsi que de coalescence, diraient les biologistes, à seule fin de juguler l’échéance de la décrépitude. Cette métaphore de la complexité de l’amour comme association et épreuve, je voudrais la partager avec le Ministre de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité Nationale et du Développement Solidaire (ouf!), et consorts, sans oublier l’homme qui, pour paraphraser Benda, fait pour l’instant leur renommée et leur dispense honneurs et privilèges. Je voudrais instruire ses messieurs de la complexité de cette métaphore en vue de les édifier sur le sens même de l’identité. Puisse mon élan de générosité leur permettre de définitivement accéder aux preuves de l’inutilité de leur effort et les garder donc de s’enferrer dans leurs errements. Je ne pourrais entièrement m’assurer, dans ce qui suit contre la tentation d’enfoncer des portes ouvertes. Car à qui souhaite exprimer son désaccord à un sourdmuet, il ne sert strictement à rien de le lui murmurer, sous prétexte de lui témoigner respect et considération. En ce cas aussi l’usage du langage des signes est

17 de rigueur. Qu’il me soit donc permis d’appliquer cette règle au cas de Monsieur Besson, de son bienfaiteur et de tous les fourriers de la question identitaire. Dans la logorrhée d’inculture et d’opportunisme que déversent ces barreurs actuels de la nation, il y a deux erreurs dont une à tuer dans l’œuf avant qu’elle n’éclose. La première est de vouloir enrégimenter l’identité française dans un carcan idéologique où elle ne tiendrait point. La deuxième est de s’efforcer de sonner la vindicte d’une majorité de Français, que les tenants de la «politique décomplexée» ont certifiée authentique et de souche, contre une minorité qu’ils ne considèrent pas plus qu’une greffe, laquelle, au reste, tient mal, à leurs yeux. Dans des officines ostentatoirement éclairées ou des tribunes décousues, des hommes et, rarement, des femmes s’affairent, ciseaux, compas, crayons et cartes par devers eux à délimiter les frontières intangibles de l’identité française. Chose curieuse, l’horizon de leur réflexion c’est le passé. Ni le présent, ni l’avenir n’y ont droit de cité. L’identité française s’y finit elle-même suspendue à une ère d’avant la naissance de ma propre grand-mère et même bien plus tôt. Ils la réduisent à des valeurs, des principes, des faits et bien d’autres choses insondables. Ainsi, des pages d’encyclopédies jaunies sont extirpées des catégories telles que : a) «l’âme française» - il faut bien exposer de temps à autre la momie de Barrès, me direz-vous, drôle d’époque! -; b) «nos racines judéo-chrétiennes», juste au moment où la proportion de Français, incontestablement minoIl y a péril en la demeure M. Besson!

AUX NEGRES DE FRANCE . . . 18 ritaire, qui se prévaut d’une fréquentation, ne seraitce qu’occasionnelle, des lieux de culte ainsi classés se réduit, au fil des ans, à une peau de chagrin; et d’ailleurs, à nos plongeurs souterrains, leur est-il jamais venu à l’idée que nous chérissons l’arbre aussi, sinon bien plus, pour l’ombre, le bois de chauffe et les fruits qu’il nous prodigue, et cesserait-il de le faire que nous le laisserions crever sans états d’âme. c) «la solidarité», principe ô combien noble, mais dont l’application est devenue réservée à quelque enfant socialement défavorisé qui, à peine de vingttrois ans âgé, et sans le moindre parchemin, manque in extremis de nous imposer son caprice de présider, dans le sillage de son géniteur, aux destinées du plus grand centre d’affaires d’Europe, l’EPAD. Il ne manque, me semble-t-il, sur la liste des identificateurs des frontières de l’identité nationale, que la pomme de terre en robe des champs. Ce plat majestueux et succulent digne de nos terroirs millénaires, le seul épargné aujourd’hui par la sinisation et l’indianisation de notre cuisine quotidienne. Ce plat que tout membre certifié authentique de la nation se doit de servir les jours de fête, pour ensuite clore le repas avec une bonne gavotte, à défaut une bourrée à trois temps. Vous me permettrez d’informer les nouveaux géomètres de l’identité nationale, une fois qu’ils auront fini de la garroter à l’âme, à la religion et aux « racines judéochrétiennes », que l’identité s’accommode fort mal d’un enclos. Comme certaines espèces animales qui se meurent de durer en captivité. Il est une première caractéristique de l’identité française – comme de toute autre identité d’ailleurs – qui

19 leur échappe et explique leur entêtement à la circonscrire ex cathedra. C’est simplement que l’identité est élan. Autant dire vie. Autant dire mouvement. Elle se déploie, se cale parfois, zigzague et vadrouille à l’occasion pour se désankyloser lorsqu’il lui pèse de trop longtemps marquer le pas. Elle n’apparaît que partiellement sous forme de lignes droites, à l’image du tracé des frontières africaines et des rues nord-américaines. Elle est plutôt courbes, voire labyrinthes, car résultat de doutes, conflits, négociations, compromis à l’issue jamais définitive. L’identité est horizon, puisque jamais figée, mouvant au gré du déplacement et du positionnement de l’œil qui la jauge. Fuyante, ses frontières n’existent que dans notre regard. La deuxième caractéristique de l’identité, qui découle logiquement de ce qui précède, est que celle-ci est ouverture. M’appliquerais-je à expliciter le sens de ce terme que je me rendrais coupable de lèse-majesté. Et comment? Mes deux interlocuteurs prioritaires ne sont autres que le théoricien en chef de l’ouverture et le premier bénéficiaire de son programme théorique. Qu’on me permette donc de juste ajouter que, parce qu’ouverture, l’identité est donc cheminement vers l’autre. Elle n’est pas bras croisés mais plutôt main tendue. Sa vocation, c’est donc la rencontre. Rencontre de l’autre, souvent l’inconnu, qu’on cueille en passant; l’autre auquel on emprunte pour s’alimenter et prospérer. C’est dire qu’au contraire du Dieu de Moïse, de Jésus et de Mahomet, l’identité ne se prévaut et ne pourra jamais se prévaloir d’une autosuffisance. Il y a péril en la demeure M. Besson!

AUX NEGRES DE FRANCE . . . 20 Au contraire de ce Dieu, elle ne répugne pas l’association. Les mots, les mets, les costumes… des bicots, des bougnoules, des Nègres, ou des chinetoques ne lui sont pas une menace lorsqu’ils s’avèrent externes. Ces apports, l’identité s’en repaît, les digère, et en élimine. Ce sont des apports dont elle se transforme et qui lui sont nécessité, compléments vitaux. Gardez-vous donc Messieurs le théoricien et le bénéficiaire de l’ouverture de ligoter l’identité nationale au pieu de « l’âme française » dont la majorité des Français lucides peinent à trouver les contours et le contenu. Rappelez-vous, Messieurs! : «Il y a péril en la demeure». Même mon premier peuple d’appartenance, dont vous ne vous risquerez certainement pas à rechercher les apports à l’identité française, a idée de la force de cette belle expression. On y dit, là-bas, quelque chose d’approximativement équivalent : «la chèvre ne broute qu’autour du piquet où elle est attachée». Et comme on y est avare de mots, et très respectueux de l’intelligence de l’interlocuteur, on laisse à celui-ci le soin d’en déduire que le péril guette la chèvre qui n’aura pas été détachée du piquet. Il est, honorables défenseurs de la France éternelle, une troisième caractéristique de l’identité par laquelle j’aurais peut-être dû commencer : comme la conscience, dans l’idée de Sartre, l’identité nationale se fait ; elle n’est pas donnée. Elle résulte du déploiement des énergies humaines. À la fois dans leur convergence et leur divergence. Elle procède d’utopies, d’idéaux, de vœux, de privations et de générosités, de folies scatologiques comme d’«intelligences scintillantes», pour reprendre cette admirable composition de Jean-Michel Djian.

21 Elle est, sous cet angle, une figure du multiple, donc qui se compose et se recompose au gré de la quantité, de la qualité et de la direction des énergies auxquelles elle ressortit. L’identité nationale n’a donc rien d’une unité transcendante, n’en déplaise aux vigies de l’«âme française» qui cherchent à nous embrouiller. S’accrocher à l’idée contraire, c’est, en définitive, empêcher l’homme d’assumer son humanité, c’est-à-dire simplement de penser et d’agir en ayant pour ultime finalité l’homme. C’est, en outre, contraindre la nation à abdiquer le fondement même de sa survivance, à savoir sa conception comme projet collectif en permanent renouvellement. Quitte à passer ou pour docte, au mieux, ou pour verbeux, au pire, je m’offre ici la liberté de préciser que renouvellement n’est pas reconduction. On ne renouvelle pas en rappelant les mêmes. Nul ne rendrait service à la nation en y imposant à chaque génération les mêmes valeurs, les mêmes principes, les mêmes règles et enfin le même profil de citoyens pour veiller à sa destinée, au prétexte de conserver l’identité nationale. Mutatis mutandis, nul ne travaillerait à la fortune de l’identité nationale en la figeant dans la répétition de valeurs, de principes, de modèles fourbis à une période spécifique de l’histoire. Lorsque j’entends le barreur en chef de la nation, lorsque j’entends ses soutiers préposés à la contention des métèques pour les besoins de la préservation de la pureté de l’identité nationale évoquer à tour de bras le 18ème siècle, le 19ème siècle, et l’aube du 20ème Il y a péril en la demeure M. Besson!

AUX NEGRES DE FRANCE . . . 22 siècle, lorsque je les entends convoquer la fraternité et la solidarité, je me dépêche de chausser mes pompes et d’aller vérifier du côté de la plaine Saint-Denis, qu’au stade de France, nos Bleus mènent toujours au score. Car, moi, la fraternité et la solidarité dont on me rebat les oreilles comme principes fondateurs de notre identité nationale, je n’en ai jamais été enveloppé à la sortie des classes, après un cours terne sur Les lumières et la Révolution. Moi, la solidarité et la fraternité, c’est devant un écran géant sur les Champs-Élysées, ou aux abords du stade de France, ou dans un café du 11ème arrondissement, après chaque match victorieux des Bleus en 1998, que j’ai eu la chance d’en être irradié. Ce sont à ces occasions que des inconnus m’ont tendu leur propre bouteille entamée afin que je puisse étancher ma soif d’avoir trop vibré à l’art footballistique des Bleus. Ce sont à ces occasions que des hommes et femmes jamais croisés auparavant m’ont enveloppé de leurs bras et embrassé tendrement pour me signifier que j’ai aussi droit de cité sur le navire national. Ce sont à ces occasions que des compatriotes un peu plus dotés et dont j’ignorais jusqu’au nom m’ont épargné les affres de la marche à pied, ou les aléas du Noctambus en offrant de me déposer en voiture. Je souhaiterais pour cette raison que, au lieu de me servir la Révolution française, les philosophes du 18ème siècle et je ne sais quelles momies au Panthéon, les apôtres de l’ouverture – si tant est, d’ailleurs, qu’ils se veuillent en phase avec leur propre théorie – m’illustrent la fraternité et la solidarité par le geste presqu’amoureux de Laurent Blanc qui pose tendrement ses lèvres sur le crâne chauve de Barthez à chaque fois que celuici pare un tir dangereux. Je préférerais plutôt qu’ils

23 me rappellent la prière presqu’enfantine de Zidane à ‘‘Mémé’’ Jacquet qu’il implore d’intégrer aussi son copain Dugarry dans la sélection nationale, ou encore la mâle tendresse dont les dix Bleus couvent Lilian Thuram après son but libérateur contre les Croates. Ces gestes, ce sont des morceaux anthologiques de solidarité et de fraternité pour moi-même et sans doute toute ma génération. Je ne crache pas sur les belles phrases et les beaux principes des révolutionnaires à qui la patrie est reconnaissante. Mais je ne suis pas contemporain de ces révolutionnaires, même pas de l’âge de leurs petits-enfants. Je suis un frère et un contemporain de Thuram, Blanc et Zizou. Et puis pour vous dire la vérité, je préfère la solidarité et la fraternité déclinées en actes, même mineurs, à celles qui se figent en principes, se réduisent en incantation. Alors, de grâce, passez-nous plutôt les images de communion qui échappèrent de ces beaux jours de notre belle équipe nationale! Je souhaiterais aussi souligner que, s’il ne reste plus que la fraternité, la solidarité, et tant d’autres principes corrélatifs à brandir comme marques distinctives de notre pays, je suis dans le regret d’informer les maîtres d’œuvre de l’identité nationale que la France n’a alors plus rien à se mettre de spécial pour briller au concert des nations. Car l’honnêteté exige de reconnaître que ces principes ont toujours été ou sont devenus l’horizon de bien des nations modernes, aussi bien celles que la France regarde de haut que celle qu’elle tend à singer: au Sénégal, cet engagement ne pouvait être on ne peut plus subtilement exprimé qu’à travers la devise nationale, « un peuple, un but, une foi »; et aux États23 Il y a péril en la demeure M. Besson!

AUX NEGRES DE FRANCE . . . 24 Unis, pays qui accomplit sa révolution bien des années avant le nôtre, le même idéal fut traduit dans la devise nationale, «E Pluribus Unum». D’entendre donc nos politiques invoquer la fraternité et la solidarité pour dire ce qu’est l’identité française, c’est, en restant dans le registre footballistique, comme d’entendre s’arroger l’identité de nation du football par ces Anglais qui ne sont mêmes pas fichus de battre les États-Unis au Mondial 2010. Les Allemands s’en taperaient le cul par terre de rires, et ne parlons même pas des Brésiliens qui ont raflé le trophée mondial de football cinq fois. Le débat sur l’identité nationale fait actuellement prospérer une erreur plus préoccupante que celle précédemment relevée : il s’agit de la mise en opposition délibérée de l’immigration et de la nation. Ainsi, le débat devient-il un référendum sur la légitimité de l’appartenance des immigrés à la nation. Et bien sûr, la réponse ne dépendant que de la façon dont la question est posée, tout observateur voit s’afficher comme nez au visage le résultat du référendum. Car les meneurs du débat n’ont pas pris le risque de la défaite. Ils se sont bien débrouillés pour faire correspondre leur initiative, sans doute classée dans le rayon de la démocratie participative, avec une surenchère sans commune mesure sur les voies législatives d’interdiction du port du niqab. Fin attelage! À croire que la majorité des immigrés de fait ou assimilés s’habillent chez Ossama Ben Laden. Mais n’ayons crainte! Le Président l’a réitéré encore au début de l’année 2010, il mettra jusqu’à sa crédibilité dans la balance pour que notre pays soit honoré d’un « débat noble ».

25 Et la noblesse du débat, le barreur en chef du navire national en a établi la condition de matérialisation à travers la formulation de son programme identitaire. Ainsi, s’engage-t-il : ‘‘Je veux qu’on réfléchisse à ce que doit faire celui qui est accueilli et à ce que la France doit faire vis-à-vis de celui qui est accueilli’’. Beau contrat social digne de la France généreuse dirait Lou Ravi Gaudin, l’administrateur en chef de la ville de Marseille. Las! Le contrat est biaisé. Il dissimule, comme ventre le fœtus, une césure de la France en une catégorie d’ayants droit perpétuels, invariablement de souche et légitimement représentative de la nation, d’une part, et une minorité éternellement d’ailleurs, toujours représentée la valise à la main, d’autre part. Une minorité transformée en dépit d’elle en intermittente de la nation, contrainte de jouir d’un contrat de citoyenneté à durée déterminée; une minorité qui est française et louangée quand elle est silencieuse et gagne, mais se retrouve déchue de sa francité lorsqu’elle perd et déconne un peu, comme les Nègres perdants de la sélection nationale de football en ont fait l’expérience à l’occasion de la Coupe du Monde 2010, comme Yannick Noah en avait fait l’expérience avant eux à chaque fois qu’une défaite sur un court le réduisait à ses origines camerounaises dans le discours des commentateurs. ‘‘Je veux qu’on réfléchisse à ce que doit faire celui qui est accueilli et à ce que la France doit faire vis-à-vis de celui qui est accueilli’’, disait donc le Président. C’est simplement la France et l’immigration respectivement qui sont ici nommées dans une langue moins hermétique. Ainsi celle qui accueille et celle qui est accueillie. Il y a péril en la demeure M. Besson!

AUX NEGRES DE FRANCE . . . 26 Descendons,jevousprie,d’unpalierdansl’analysede l’engagement du rédempteur de la France pour mieux estimer la subtilité de la césure qu’il opère. Il y a le nondit péremptoire que celui ou celle qui met à mal l’identité nationale est définitivement d’ailleurs. C’est l’invité qui abuse de la générosité de la France comme dirait M. Gaudin. Il est pourtant un fait d’une clarté déconcertante : c’est que dans l’affaire de la burqa que l’on n’a que trop attelée au débat sur l’identité nationale, il n’est encore établi aucune preuve que ses adeptes sont toutes, ou même majoritairement des immigrées. Dans les quelques témoignages fort partiels, il faut en convenir, qui suintent des articles de presse, il est au contraire entendu que le port de la burqa est plutôt le choix de filles de la République. C’est-à-dire de citoyennes nées dans l’Hexagone et gavées de baguette et camembert, étrillées, selon les unes, par une société ayant réduit le corps féminin au statut de marchandise, décontenancées, d’après les autres, par les échecs répétitifs qu’elles ont connus dans leur vie et le risque de déréliction y afférent. On se demande, sous ce rapport, comment celle qui accueille a pu être différenciée de celle qui est accueillie. Et la réponse… l’unique qui résiste pour l’instant à l’épreuve des faits est que le leader de notre nation est aussi un chirurgien qui a tardé de nous édifier sur son expertise médicale. C’est chose faite dorénavant. D’un coup de scalpel, il a excisé la nation en en détachant à jamais cette part sombre et ambiguë d’elle-même que l’on nomme pour mieux la tenir à distance ‘‘les originaires de’’ ou ‘‘les issus de’’. Une part, de fait, constitutive de la nation, mais mise hors la nation par le pouvoir du Verbe.

27 Ce pouvoir du Verbe, au reste, Lou Ravi Gaudin, nous en a fait la démonstration récemment. Ne l’avons-nous pas entendu commenter, avec la finesse d’un orfèvre de l’identité nationale, et au plus fort d’un raout marseillais sur les frontières de cette identité, l’explosion de joie qui avait suivi, sur la Canebière, la victoire de l’Algérie face à l’Egypte aux éliminatoires de la Coupe du monde ? Il observe, note et se désole, le Grand Timonier de Marseille, pays de Zidane, que : ‘‘15 à 20. 000 musulmans ont déferlé dans les rues de Marseille’’ faisant claquer au vent une ‘‘multitude de drapeaux algériens sans qu’il y ait eu aussi quelques drapeaux français’’, et pourtant ‘‘la France est généreuse’’. En clair, il n’y avait pas de Français ce soir là sur la Canebière. 15 à 20. 000 gugusses exaltés, mais pas un seul Français sur ce morceau de France, pas un natif de la Castellane, pas un seul titulaire de la carte d’identité française. 15 à 20000 bougnoules ‘‘ambianceurs’’ exhibant tous un passeport délivré par la République Populaire de la Umma. C’est le comble ! Des musulmans. Donc corps polluants, étrangers à la France. Il n’a pas indiqué, M. Gaudin, si tous ces musulmans étaient cachés sous une burqa, mais le rapport tant attendu de sa police ne devrait pas tarder à nous édifier dessus. Musulmans et ingrats avec ça nos supporters de l’équipe algérienne ! Même pas une pensée pour la France généreuse qui leur a fait don de son hospitalité. Cette France qui, à travers sa ville méditerranéenne, ajoute M. Gaudin, a toujours su faire place à l’étranger avec ‘‘un E majuscule’’ insiste, d’ailleurs, le premier magistrat de Marseille. Que leur eût-il coûté de faire Il y a péril en la demeure M. Besson!

AUX NEGRES DE FRANCE . . . 28 place, à leur tour, à deux ou trois drapeaux français aux côtés des algériens, ne serait-ce que pour montrer que l’Algérie qui gagne, c’est rien d’autre que la France qui met un but? Cette ingratitude n’est-elle pas la preuve, s’il en fallait une de plus, qu’ils ne pourront jamais être français, ces musulmans de France ?

29 «Je t’écris dans la solitude de ma résidence surveillée – et chère – de ma peau noire » Léopold Sédar Senghor Vous n’êtes pas sage M. Finkielkraut ! Le droit à la vérité et la résistance à la pensée unique ou la ‘‘bien-pensance’’, comme disent ironiquement certains de nos contemporains, ont bon dos. Ce sont des principes indéniablement louables dans des sociétés ‘‘démocratiques’’ où repousser les frontières de la connaissance et questionner les idées canonisées sont hautement valorisés. Le drame des sociétés démocratiques, au stade actuel de leur maturité, réside, cependant, en ceci que ces principes tant loués servent de plus en plus à battre la campagne pour tous les extrémismes, ouverts ou larvés qu’alimentent les choix politiques et économiques catastrophiques dont nous payons tous le prix aujourd’hui. Nous étions habitués à entendre Jean-Marie Le Pen et quelques membres de sa cour se prévaloir de ces principes pour, disent-il, tirer le véritable bilan du génocide juif par les nazis. À peine quelques années passées, le comique Dieudonné, qui, au demeurant, a cessé de faire rire bon nombre d’entre nous, brandissait les En

AUX NEGRES DE FRANCE . . . 30 sait les mêmes principes pour identifier les causes objectives de la privation matérielle et morale des Nègres du globe, et ceux de France en particulier : ainsi accusait-il vilement la communauté juive de s’être approprié le ‘‘monopole’’ de la souffrance collective après s’être enflée des dividendes du commerce transatlantique. Le dernier inscrit en date à cette fraternité tristement fameuse de défenseurs du droit à la vérité et de résistants à la ‘‘bien-pensance’’ est notre Alain Finkielkraut national. Dans une interview datée du 18 novembre 2005 au quotidien Haaretz – reprise en partie par Le Monde – dont je suis un occasionnel lecteur, pour son traitement sans commune mesure sur tout le ProcheOrient de l’actualité jamais obsolète dans cette partie du monde, quelle ne fut pas ma surprise de lire M. Finkielkraut asséner avec les dernières forces qui lui restent de persécuté, de proscrit, de censuré de la sphère cathodique et du milieu de l’édition que ‘‘les choses qu’il va nous dire au cours de l’entretien ne sont plus des choses qu’il peut dire en France’’. Et ces ‘‘choses’’ que confie Finkielkraut, au plus haut de sa détermination christique ’’de maintenir le langage de la vérité’’, sont déclinées dans l’ordre suivant : a) les émeutes qui ont secoué nos banlieues en 2005 attestent d’une ‘‘dimension sociale’’ bien moindre que d’un caractère ethnico-religieux. En clair, ce n’est point la discrimination vécue par les jeunes Nègres et Arabes dans le domaine de l’emploi et dans d’autres secteurs qui a mis le feu à des propriétés collectives et privées, des biens mobiliers et immobiliers dans quelques villes de l’Hexagone, mais tout simplement la haine nourrie par Noirs et Arabes obnubilés par leur identité islamique – que Finkielkraut caractériserait certainement d’impé

31 rialiste, d’hégémonique – contre une France qui leur accorde tant qu’ils ne songent même pas à la quitter pour un autre pays, et encore moins pour ‘‘les pays d’où ils viennent’’ ; b) la ‘‘culture islamique’’ qui définit ces Nègres et Arabes s’abstient de traiter les problèmes qui lui sont consubstantiels et préfère ‘‘rechercher un responsable extérieur un bouc-émissaire en clair à ceux-ci’’ comme ‘‘il est beaucoup plus simple de trouver un responsable extérieur, plus tentant de se dire que nous sommes négligés en France, et de dire ‘’Donnez-moi, donnezmoi’’ ; c) En France, ‘‘on est en train de changer l’enseignement de l’histoire coloniale et de l’histoire de l’esclavage dans les écoles. Maintenant on enseigne que l’histoire coloniale est exclusivement une histoire négative. On n’enseigne plus que le projet colonial entendait aussi éduquer, apporter la civilisation aux sauvages’’ ; d) ‘‘Ce que ce pays a fait à mes parents est beaucoup plus violent que ce qu’il a fait aux Africains. Qu’a-t-il fait aux Africains ? Il n’a fait que du bien aux Africains. Il a mis mon père en enfer pendant cinq ans. Et je n’ai jamais été élevé dans la haine. Et, aujourd’hui, cette haine que les Noirs portent en eux est même plus grande que celle des Arabes. ’’ J’avais songé, après lecture de cette logorrhée confessionnelle de M. Finkielkraut, à me contenter d’écraser un sourire de dépit et de fermer la page du Haaretz. J’ai finalement fait le choix d’écrire. Choix coûteux qui se justifie par l’identité du personnage. Vous n’êtes pas sage M. FINKIELKRAUT !

AUX NEGRES DE FRANCE . . . 32 En effet, Finkielkraut n’est pas Le Pen contraint de tenir un commerce de la haine et de la stigmatisation du faible et du différent pour assurer sa longévité politique dans un pays où l’apologie de la pureté est devenue un véritable mât de cocagne pour les formations politiques nationalistes au nombre régulièrement en hausse. Finkielkraut n’est pas non plus Dieudonné, marchand de rires, certes talentueux, promu par quelques personnalités du monde du show-business, dont certaines identifiées comme étant des Juifs auxquels il fait porter la responsabilité de tous les maux d’Israël qui frappent la race nègre. Finkielkraut est professeur de philosophie et produit d’une élite scolaire qu’il contribue à générer par sa propre activité professionnelle. Bien qu’il feigne une persécution médiatique, il est un habitué des plateaux de télévision et de radio, des colonnes de nos grands quotidiens nationaux, ainsi que de quelques salons dorés de la République où il délivre une parole soi-disant d’expert. Et donc, en tant que tels, un citoyen dont le discours investi d’une certaine autorité est fort susceptible d’être entendu d’une bonne partie de la population française. D’où la nécessité civique, en dépit de quelques années de décalage, de lui porter la contradiction, de lui signifier en passant qu’il n’a ni le monopole du civisme ni celui de l’amour de la République. M. Finkielkraut, il est, pour commencer, regrettable d’entendre un esprit éclairé comme le vôtre, compté dans un passé encore très récent parmi les espoirs de la philosophie française post-soixante-huitarde, ramener les causes de la violence de l’automne 2005 dans les banlieues françaises à l’identité ethnico-religieuse de leurs acteurs, et balayer ainsi du revers de la main les facteurs sociaux qui la fondent et l’alimentent. Est-il

33 besoin de rappeler à un philosophe de formation et de profession comme vous, lecteur assidu du Sartre de Réflexion sur la question juive que l’identité ethnicoreligieuse est une construction sociale et non pas une donnée biologique, et que la condition économique de l’individu contribue à l’informer? Surligner une dimension ethnico-religieuse, au détriment de la dimension sociale, dans votre effort de compréhension des actes de violence des jeunes de nos ‘‘banlieues’’ est une démarche méthodologique stérile inattendue d’un grand connaisseur de Sartre et de Marx. L’investissement d’une identité ethnico-religieuse par les jeunes des ‘‘cités’’ - si d’ailleurs investissement il y a - ne serait que le résultat de leurs interactions quotidiennes dans les sphères économiques, politiques et ludiques où par le regard, les attitudes et la rhétorique des inventeurs et ayant droit autoproclamés du label ‘‘Français de souche’’, ils se trouvent confinés dans une altérité irréductible : ainsi ne sont-ils jamais Français tout court, mais au mieux Français issus de l’immigration, Français d’origine étrangère… ou plus souvent qu’on n’y prend garde, deuxième, voire troisième génération d’immigrés, comme si la nation française avait cessé d’être civique pour s’enivrer à nouveau des effluves de l’ethnicité. Voudriez-vous, M. Finkielkraut, une illustration tangible de cette thèse en rien originale dans le milieu professionnel qui est le mien, à savoir la sociologie, que je refuserais de vous citer le cas très connu du distingué professeur Raymond Aron, redécouvrant sa judéité, dont il n’a jamais fait ostentation, au reste, à l’occasion de la sortie malheureuse du Général de Gaulle - que vous chérissez tant aujourd’hui après avoir contribué à Vous n’êtes pas sage M. FINKIELKRAUT !

34 le clouer au pilori en mai 1968 - sur le ‘‘peuple juif dominateur et sûr de lui’’. D’ailleurs qu’aurais-je à invoquer le regrettéAron,alorsquevotreparcoursillustreàmerveille le processus de production de l’identité ethnico-religieuse par l’environnement social. Jadis jeune révolutionnaire et brillant penseur, n’assumant une identité que professionnelle, vous avez, ces dernières années, sous l’effet de la résurgence en France de l’antisémitisme dans la lutte contre lequel je vous accompagne avec les maigres ressources dont je dispose, découvert votre judéité, au point de passer dans nombre de milieux pour le ‘‘héraut de la communauté juive’’ et le défenseur attitré de l’État d’Israël. Il n’est pas dans mes intentions de faire abstraction de l’identité ethnico-religieuse des émeutiers, quoique j’estime utile de préciser, pour votre gouverne, qu’à la différence de la minorité arabe largement musulmane par filiation, la minorité nègre de France est majoritairement chrétienne. Sont légion les recherches sociologiques et démographiques que vous ne vous abaisserez certainement jamais à lire qui l’attestent. Mais cette identité n’explique pas grand-chose. La surexposer, ainsi que vous le faites, comme facteur explicatif sine qua non équivaudrait à ramener la mise à sac du bureau de Dominique Voynet par les membres de la FNSEA, sous le gouvernement Jospin ou, mieux, les interruptions récurrentes du trafic routier par les agriculteurs de la Bretagne à l’action d’une tribu celtique réfractaire à l’intégration dans la France et la dynamique capitaliste moderne, d’une tribu congénitalement en haine d’une République qui a assimilé par ruse et force ses ancêtres. Les Noirs et Arabes de France que vous semblez vouloir envelopper définitivement dans le carcan de leur idenAUX NEGRES DE FRANCE . . .

35 tité ethnico-religieuse, qui serait devenue unique réceptacle et vecteur de sens pour eux, sont aussi des agents rationnels soucieux de gagner des droits et de défendre leurs intérêts de classe, laquelle, dans leur cas, a une teinte spécifique laissée par des siècles de stigmatisation de la couleur sombre en terre française. Mais j’avais oublié que certainement pour vous, Monsieur Finkielkraut, ces gens-là, comme vous aimez à les désigner, par leur carte génétique même, ne peuvent aucunement se soucier de produire une conscience collective, et encore moins une conscience de classe. Il est surprenant, au demeurant, M. Finkielkraut, qu’un esprit analytique aussi ‘‘moderne’’ et informé que le vôtre soit surpris que ces gueux de Nègres et d’Arabes, qui n’ont jamais rien appris d’autre que tendre la main, détruisent aussi les écoles et gymnases de leurs quartiers, en fait les rares ressources dont ils sont les premiers à jouir. Pour vous aider à vous départir de votre surprise, je vous inviterai simplement à vous demander pourquoi les agriculteurs en colère brûlent et saccagent d’abord leurs récoltes dont ils jonchent les autoroutes de France. Pourquoi, dans une dispute conjugale, ce sont toujours la vaisselle et les objets de décoration acquis par le couple au prix de dizaines d’heures de labeur, et parfois de sacrifices, qui volent d’abord en éclats? Enfin pourquoi les ouvriers en grève brisent d’abord leurs propres outils de travail? Bon lecteur de Marx, vous parviendrez certainement à trouver par vous-même la réponse à ces questions. Fidèle fonctionnaire du savoir soucieux de l’image de la République dont vous louez tant la sagesse et l’exigence, vous penserez, j’espère, à réfréner vos pensées à l’avenir, car vous ne voudriez point, j’imagine, que l’on Vous n’êtes pas sage M. FINKIELKRAUT !

AUX NEGRES DE FRANCE . . . 36 fasse grief à l’État de rémunérer un philosophe dont la parole publique ne s’élève pas au-dessus du niveau du café du Commerce : la femme de César se doit d’être vertueuse, M. Finkielkraut. Nouvel héraut auto-proclamé de la République, vous n’hésitez pas, M. Finkielkraut, à blanchir la France de ses actes passés en la créditant de mille et une choses entièrement positives durant sa fièvre expansionniste. Ainsi, pour vous, M. Finkielkraut, les Nègres et les Arabes ne devraient que savoir infiniment gré à la France de les avoir extraits de la nuit noire de leur désolation matérielle et intellectuelle. Pour vous, M. Finkielkraut, le programme d’enseignement scolaire ne mérite aucun toilettage quant à son chapitre sur la période coloniale, puisque la France, au travers de son projet colonial, n’a fait que du bien pour avoir éduqué et apporté la civilisation aux ‘‘sauvages’’. Il est pathétique de voir un universitaire formé dans la discipline la plus totalisante qui soit, à savoir la philosophie, vivre dans une telle ignorance de l’histoire. Les bibliothèques françaises, M. Finkielkraut, ploient sous la charge de milliers de volumes sur l’histoire coloniale française qui montrent, avec une rigueur professionnelle exemplaire, que les réalisations humanistes et grandioses de notre chère patrie commune en Afrique noire, dans le Maghreb et en Indochine ont été entachées des pires atrocités humaines et culturelles. Qu’était-il besoin d’instaurer le code de l’indigénat pour une République aussi égalitaire et généreuse que la nôtre ? Qu’était-il besoin de brûler des récoltes, piller et torturer hommes et femmes, comme le fit l’armée Faidherbienne au Sénégal, si et ‘‘seulement’’ si le ’’bien’’ des indigènes motivait la présence coloniale française. Vous me rétor

37 querez, peut-être, que vous n’avez plus le temps de lire vos collègues, M. Finkielkraut, submergé que vous êtes par vos diverses chroniques dans les médias. Mais alors, branchez-vous donc de temps en temps à nos chaînes de télévision publiques. Vous y surprendriez parfois des reportages inédits, tels celui d’Yves Boisset, qui vous édifieront sur les basses œuvres des missionnaires de la très humaniste colonisation française. Vous y apprendriez alors de la bouche d’un colonel Argoud, par exemple, qu’il n’a fait torturer que 15000 Arabes, en insistant, cependant, bien auprès des exécuteurs qu’il leur fallait respecter l’intégrité physique et morale des suppliciés. Quelle grandeur d’âme ! Vous y apprendriez, de la bouche, d’un autre gradé, quel usage faire du ciment en territoire colonisé : versez dans une bassine, ajoutez de l’eau, touillez et plantez-y profondément les pieds d’un Fellagha auquel vous offrirez un saut en hélicoptère, la tête dans le vide. Elle était bien propre notre très humaniste mission coloniale, M. Finkielkraut ! M. Finkielkraut, vous interprétez mal la demande de reconnaissance qu’expriment nos compatriotes nègres et arabes en la réduisant à une haine congénitale de ceux-ci contre la France. Méditez seulement les vers de prière du grand-poète nègre, Léopold Sédar Senghor, fidèle serviteur de la France auquel la patrie a hélas oublié d’exprimer sa reconnaissance en ne jugeant ses obsèques dignes ni de la présence du Président Chirac, ni de celle du Premier ministre Jospin. En méditant les vers qui suivent, toute l’ambivalence de l’attitude des jeunes nègres et arabes d’aujourd’hui vous deviendra pénétrable, comme elle est à l’image de l’ambivalence Vous n’êtes pas sage M. FINKIELKRAUT !

AUX NEGRES DE FRANCE . . . 38 persistante de l’attitude française elle-même vis-à-vis de ses fils et filles nègres et arabes : Ah!Seigneur. ÉloignedemamémoirelaFrance qui n’est pas la France, ce masque de petitesse et de haine sur le visage de la France. Ce masque de petitesse et de haine pour qui je n’ai que haine – mais je peux bien haïr le Mal. Car j’ai une grande faiblesse pour la France. Bénis ce peuple garrotté qui par deux fois sut libérer ses noirs et osa proclamer l’avènement des pauvres à la royauté. Qui fit des esclaves du jour des hommes libres, égaux et fraternels. Bénis ce peuple qui m’a apporté Ta Bonne Nouvelle et ouvert mes paupières lourdes à la lumière de la foi. Vous vous prévalez d’aimer la France, M. Finkielkraut. Si vous êtes sincère, pensez à la sermonner de temps en temps, comme le font la majorité des Nègres et Arabes de France sans recours aucun à la violence. Notre peuple vous fera ainsi une place éternelle dans son cœur comme il le fit pour Zola, comme il le fit pour Sartre. Il est triste, M. Finkielkraut, de voir un brillant esprit comme le vôtre affectionner des quolibets aussi dangereux qu’injurieux, tels ‘‘sauvages’’, qui fleurent bon la raciologie des XVIIIème et XIXème siècles. Vous auriez pourtant pu apprendre de Lucien Lévy-Bruhl, qui s’était finalement repenti de ses erreurs de jugement

39 de jeunesse pour avoir qualifié les peuples africains de ‘‘sauvages’’ et de ‘‘demi-civilisés’’ à la ‘‘mentalité prélogique’’. Auriez-vous un tant soit peu été assidu à vos cours d’anthropologie que vous auriez appris que ces populations ‘‘sauvages’’, les Bambara plus particulièrement, savaient au moins que la pondération et la maîtrise de l’art de parler sont au commencement de la sagesse, au point d’en faire des critères de promotion générationnelle et d’accès au statut de ‘‘vieux’’. Vous êtes certes d’une discipline qui cultive l’amour de la sagesse (philo-sophia), mais, décidément, vous n’êtes pas sage M. Finkielkraut. Sinon, que serait-il besoin à moi, qui n’était même pas conçu lorsque de derrière les barricades vous cassiez du flic en mai 1968, de vous rappeler à l’ordre. M. Finkielkraut, durant mes années Belleville, dans le 20ème arrondissement de Paris que vous ne vous abaisserez certainement jamais à visiter tellement il pullule de Nègres et d’Arabes, vivant cependant en bonne intelligence avec des Blancs de toutes origines ethniques et affiliations religieuses, il y avait un moment précis de ma journée que j’avais toujours hâte de vivre. C’était sortir de mon immeuble pour aller prendre le métro à la station Belleville et faire le chemin inverse. Car je devais toujours passer devant un grand tableau mystérieux signé Ben, qui avertissait ainsi, sans prétention : ‘‘Il faut se méfier des mots’’. A défaut de vous convaincre de faire une brève excursion en pays bambara, je vous suggérerais simplement, M. Finkielkraut, d’occasionnellement faire un pèlerinage dans ce petit morceau de Paris pour vous imprégner des précautions à prendre avant la prise de parole. Vous n’êtes pas sage M. FINKIELKRAUT !

40 M. Finkielkraut, dans son texte intitulé ‘‘Pourquoi des poètes ?’’, où il analyse l’élégie d’Hölderlin, Heidegger, dont vous êtes très certainement un grand lecteur, osait affirmer, sans sourciller, que le besoin de poètes est d’autant urgent que le cours de notre monde ‘‘décline vers sa nuit’’, que ‘‘la nuit du monde étend ses ténèbres’’, que ‘‘désormais, l’époque est déterminée par l’éloignement de Dieu’’. Je substituerais au terme ‘‘poètes’’ celui de ‘‘philosophes’’ pour dire simplement qu’en cette période de déréliction où tous les repères semblent brouillés, où la vogue déréistique s’est emparée des quatre coins du monde, nous avons plus que jamais besoin de cette espèce dont vous êtes encore membre – j’espère, du moins – pour nous guider. De grâce! M. Finkielkraut, pour notre amour sacré de la patrie, ne pavez pas le chemin des démons ; n’épaississez pas davantage les ténèbres de ce monde en attisant le feu de l’intolérance ; ne surfez pas sur la vague de la haine, de la stigmatisation et du négationnisme qui ont emporté, à notre grand dam, certains de nos plus brillants guides, mais insuffisamment lucides tels Heidegger et Garaudy. AUX NEGRES DE FRANCE . . .

61 ‘‘Seigneur, vous m’avez fait Maître-de-langue Moi le fils du traitant qui suis né gris et si chétif Et ma mère m’a nommé l’Impudent, tant j’offensais la beauté du jour. Vous m’avez accordé puissance de parole en votre justice inégale Seigneur, entendez bien ma voix. PLEUVE! Il pleut’’ Léopold Sédar Senghor ‘‘Ma vie sera la bouche des malheurs qui n’ont point de bouche, ma voix, la liberté de celles qui s’affaissent au cachot du désespoir’’ Aimé Césaire Des intellectuels nègres muets Qui est bien informé de l’histoire de l’intelligentsia nègre en France est vite frappé par le déficit de verve que connaît celle-ci aujourd’hui comparativement à l’après-guerre! Sous la colonisation s’était, en effet, déployée une pensée nègre d’une fécondité et d’un radicalisme insoupçonnés dans une contrée où l’image du Noir enfant à protéger contre sa propre insouciance était dominante. L’historiographie porte les traces d’un mouvement intellectuel nègre décidé à en finir avec la mise sous tutelle des Noirs, fût-elle entre les mains d’une poignée d’humanistes blancs prétendument attentifs aux besoins des races dominées. Des livres d’histoire exsude encore l’indignation de jeunes sujets coloniaux tant insultés à travers les affiches de Nègres rieurs et

62 affables qu’ils promettaient de déchirer ‘‘tous ces rires banania sur les murs de France’’. Césaire se démarque, par sa virulence et son engagement, au sein de sa génération. Voix ‘‘des sans voix’’, plume tranchante rétive à la compromission, il pavera la voie à une jeune génération d’étudiants radicaux, lesquels communiaient autour des valeurs et principes de la Fédération des Étudiants d’Afrique Noire en France (FEANF). Par la voix de la FEANF et de ses aînés concepteurs de la négritude, l’intelligentsia nègre gagnait voix au chapitre. De cette voix, elle usa pour ébranler l’ordre politique établi. De cette voix, elle usa surtout pour saper le confort idéologique d’une nation se prévalant d’une œuvre d’émancipation et d’assimilation de barbares cooptés dans la grande famille française. L’intelligentsia nègre ne ménagea point la République dont elle s’amusait à relever les contradictions et les pratiques racistes et discriminatoires. Une France des Lumières dont elle pensait que la devise Liberté Égalité Fraternité exhale comme un putois en putréfaction. Car cette France ne sait même pas être aveugle à la naissance et à la couleur de peau de ses sujets. Dans un éditorial incisif et sans concession de L’Étudiant d’Afrique noire dont il était rédacteur, Albert Tévoedjré écorchait la mère-patrie. Il y moquait son grand leurre sur l’égalité et la fraternité. La mère-patrie qui était heureuse d’annoncer, par voie législative, l’attribution d’une bourse d’étude d’une durée de 2 à 5 ans, selon le pays d’éducation, aux enfants français dont le père décédait en Afrique lors de son service ne faisait aucune mention, dans son élan généreux, de ses AUX NEGRES DE FRANCE . . .

63 bâtards d’Afrique dont le père clamsait en servant la France. Alors M. Tévoedjré de railler ferme : Le gouvernement français de la ‘Métropole’ accepterait-il par exemple de CONTRIBUER ipso facto aux frais d’études des enfants d’un fonctionnaire africain décédé alors qu’il était en service en France… même depuis vingt-cinq ans? Ah! Si j’avais la peau blanche, je me dépêcherais d’aller faire carrière au pays des Nègres… … en attendant que le terrorisme y éclate. Par la voix de radicaux nègres tels Tévoedjré, l’intelligentsia nègre pouvait fustiger le viol des consciences noires perpétré avec la complicité des ministres bénioui-oui de la coloniale et des futurs roitelets nègres imposés à la tête d’administrations territoriales de faïence en Afrique. Et les jambes de géant de la France coloniale de flageoler sous l’effet de la charge corrosive de cette élite. La République de se dépêcher alors de réduire les dégâts. Les archives de la police française gardent encore quelques traces de ses exactions. Combien de rapports et de correspondances échangées entre départements ministériels! A seule fin d’affûter les moyens et stratégies de bâillonner des étudiants nègres aux propos par trop hérétiques et nuisibles à l’avenir politique de la grande nation française construite à coups de fusils, de chicotte et d’imparfait du subjonctif empreints sur les corps et esprits de jeunes Moris, Kanaks, Kabyles et Tonkinois. La République égalitariste et généreuse de procéder, à tour de bras, à des coupes claires dans la liste des Des intellectuels nègres muets

Depuis bientôt une décennie, un tabou est publiquement adressé, la place du Noir en France. Le pourrissement de l’intérieur de notre société serait le fait de ces sujets ingrats et capricieux. Les politiciens, soutenus par les propos d’intellectuels de gauche comme de droite, le répètent inlassablement, il faut sauver la République et ne surtout pas succomber à l’importation de pratiques américaines. En français, la discrimination positive. Le présent essai revient sur cinq années d’une histoire française marquée par l’avènement d’une crise sociétale survenue &#64257;n 2005 selon la méthode classique du pamphlet, incisif et bref, qui s’attache à l’actualité. Il dévoile les ambiguïtés et contradictions d’une idéologie qui se pare des atours de la République a&#64257;n de conserver le statu quo. Revenant notamment sur la théorie de l’ouverture de l’actuel gouvernement, la per&#64257;die de la loi du 23 février 2005, ou les propos du philosophe Alain Finkielkraut et « l’antisémitisme » de Dieudonné M’Bala M’Bala. Surtout, l’auteur pointe la responsabilité de chacun dans ce débat en s’étonnant du silence de « L’intelligentsia nègre » actuelle. Diplômé de Paris V et de l’EHESS, Abdoulaye Gueye est professeur de sociologie à l’Université d’Ottawa au Canada. Il a été chercheur invité puis boursier résident à Harvard University. Il est l’auteur et le co-auteur de plusieurs ouvrages dont Les intellectuels africains en France. . . . Ses travaux sociologiques sur les Noirs de France ont paru dans de nombreuses revues américaines. AbdoulayeGueyeAUXNEGRESDEFRANCELAPATRIENONRECONNAISSANTE Sociétés Illustrations de couverture: Monnerville et Dumas Dessins de Joëlle ESSO / Maquette: Dagan Graphics 13€ www. editionsdagan. com

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jeudi 25 novembre 2010

____"En 2003, j'ai fait neuf mois de prison. Ce fut le déclic. J'ai mesuré la valeur de la liberté.. «Je dispose, d’une tribune pour dire la réalité du ghetto, mais tout le monde attend de moi la lune. George Obama "mouton noir & kenyan

Livre : George Obama, le demi-frère de l’autre... 22/11/2010



Le jeune Kenyan demi-frère du président américain, se raconte dans une autobiographie, dont il est venu faire la promotion la semaine dernière à Paris.



Par Rachel Kesseng



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Essai autobiographique de George Obama, paru en novembre 2010




Il a 28 ans et porte un nom Connu ! George Obama au passé et à l’existence jusqu’alors discrètes, mais non moins effervescents. Sa descente aux enfers puis sa rédemption, l’écrivain a choisi de les décrire, dans un livre autobiographique à la manière d’un feuilleton avec un happy-end à l’américaine.

Un récit poignant sur les faits d’armes d’un enfant choyé de la bourgeoisie kényane, composés de vols à répétitions, de braquages, de divers trafics de drogue puis, d’un passage par la case prison. George Obama, enfant du bidonville, se dévoile et s’assume.

Il raconte comment adolescent, il caresse le rêve de devenir ingénieur. Traînant la douleur de n'avoir jamais connu son père, Barack Hussein Obama, économiste et politicien kényan, décédé dans un accident de voiture alors qu'il n'était qu’un nourrison, son rêve va se terminer en triste réalité, puisqu’il va sombrer dans la délinquance et "oublier" sa famille.

"En 2003, j'ai fait neuf mois de prison. Ce fut le déclic. J'ai mesuré la valeur de la liberté", affirme t-il dans son livre. Survient alors la prise de conscience, pour George, qui parvient à remonter la pente. Il réussit à se reconstruire dans le même bidonville qui l’a vu grandir. Il s’investit dans une fondation pour aider les enfants du ghetto.

George Obama est aujourd'hui animateur social à Huruma, à Nairobi. Au sujet de l’élection de son demi-frère à la présidence des Etats-Unis : c’est « Une bénédiction et une malédiction à la fois » interprète t-il et il avoue: « Je dispose, d’une tribune pour dire la réalité du ghetto, mais tout le monde attend de moi la lune. Tout le monde croit que j’ai une ligne directe avec la Maison Blanche, ce qui n’est pas le cas ».



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George Obama, demi-frère de Barack Obama est venu présenter son livre la semaine dernière à Paris.




Si George Obama n’a pas toujours fait les "Unes"les plus chics de la Presse, ce n'est pas au sein de sa propre famille qu'il a été très populaire; considéré comme "mouton noir", celui qui a enfreint la loi et a passé presque une année en prison ; pire, celui qui a choisi de vivre dans le ghetto.

Dans un entretien au journal l’express, le jeune homme évoque ses relations avec son demi-frère, Barack Obama qu'il décrit comme rares et brèves... "La première, en 1987, j'avais 5 ans, Barack, qui visitait sa famille au Kenya, est venu me saluer à l'école. J'étais en plein match de foot. Ma tante m'a appelé: "Voici ton frère, qui arrive d'Amérique." J'ignorais ce qu'était l'Amérique. J'ai juste remarqué que l'homme qu'on me présentait avait la peau claire"raconte-t’-il.

Quand son existence est dévoilée par la presse en août 2008, en pleine campagne électorale américaine, c’est dans l’objectif de mettre un caillou dans la chaussure de Barack Obama, en course pour la maison Blanche : "Une journaliste du magazine Vanity Fair a caricaturé ma vie et celle du bidonville, affirmant que je vivais avec moins de 1 dollar par jour. C'était faux. Mais les adversaires de Barack ont exploité cela, en racontant qu'il m'avait abandonné. Il a fallu que je vienne m'expliquer en direct sur CNN." Commente George Obama.

Pourtant: «Il n'y a rien d'extraordinaire à être le frère de Barack Obama...» dit celui qui a néanmoins choisi d'intituler son essai biographique, "Frère de... ", rien que ça!



http://www.grioo.com/avis,livre_george_obama_le_demi-frere_de_l_autre...,20084.html

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mardi 2 novembre 2010

______La démocratie en Afrique, mythe ou réalité ? Si, les dirigeants africains agissent ainsi c'est parce qu' ils sont pistonnés par lobbies européens dont ils font l'affraire.

Pour avoir étudié dans les mêmes écoles (pour la plupart) que les "présumés lobbies européens", nos dirigeants africains devraient pouvoir déjouer les ruses de ces derniers.

Malheureusement pour nous pauvres peuple africain, une fois élus, nos dirigeants ne se préoccupent que de trouver des idées pour s'enrichir et rester le plus longtemps possible au pouvoir, au mieux y mourir. Alors impossible que te tels individus travaillent pour la croissance de leurs pays et selon une éthique démocratique. Cher auteur de cet article, je salue votre réflexion sur cette question de démocratie qui n'existe que de nom et utilisée comme rideau pour voiler LA DEMOCRATURE que subit le peuple.

Il est généralement admis que la démocratie est un mode de gouvernement où le peuple exerce la souveraineté. Pour Abraham Lincoln, la démocratie est « le gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple ». Prise dans ce sens, la démocratie s'oppose à tout pouvoir qui n'est pas l'émanation du peuple. Dans la véritable démocratie, le détenteur du pouvoir est le peuple appelé souverain primaire. Les citoyens ne pouvant tous exercer cette souveraineté, ils délèguent leur pouvoir à un nombre restreint d'élus qui l'exercent à leur place. Ces personnes sont désignées à travers des élections libres et transparentes. Ainsi, le pouvoir exercé par les élus l'est au nom du peuple qui le lui a temporairement transféré et à qui ils doivent rendre compte.

Malheureusement, plusieurs pays du Tiers-Monde présentent une démocratie de façade, caricaturée. L'on fait certes parler les urnes mais le résultat n'est pas l'expression de la volonté souveraine du peuple mais plutôt de la puissance du prince. En conséquence, les dirigeants deviennent, au fil du temps, de moins en moins enclins à accepter le contrôle du peuple. La démocratie devenant alors le pouvoir du plus fort, par le plus fort et pour le plus fort. Quelques exemples peuvent être tirés à la volée de l'histoire récente.

Le cas de la dernière élection présidentielle au Rwanda est éloquent. Dans ce pays, les Hutus, ethnie rivale à celle du Président en place, représentent plus de 75 % de la population. Le fort clivage ethnique préexistant au génocide de triste mémoire y a été exacerbé après ce dernier et tout particulièrement par la domination mono ethnique exercée par l'ethnie minoritaire au pouvoir depuis 1994. Il est inconcevable dans un tel pays que le chef de l'Etat en place puisse gagner les élections avec près de 95 % des suffrages exprimés.

Dans la démocratie comme dans la dictature, la victoire se prépare. La méthodologie utilisée différencie la victoire de l'une de celle de l'autre. Que s'est-il réellement passé ? Le Président Kagame a d'abord mis en détention préventive durant près de 2 ans son prédécesseur et challenger, Pasteur Bizimungu, il fait recours pour le référendum constitutionnel à des électeurs venant des provinces voisines de la R.D. Congo sous son occupation. Il a instauré un climat de peur dans le chef des électeurs de l'ethnie rivale : dissolution du principal parti adversaire jugé par lui, d'essence ethnique ; arrestation des opposants, enlèvements, intimidations pendant la campagne électorale, interpellations, pour fermer la boucle, bourrage des urnes. La communauté internationale se trouve aujourd'hui devant un plébiscite. Pourrait-on prétendre, au vu de ces résultats, que le peuple rwandais a si massivement porté son choix sur l'homme fort de Kigali ? En réalité, c'est sa main de fer qui l'a maintenu au pouvoir. Sa puissance militaire, financière et sa politique implacable lui ont assuré cette victoire.

Le candidat du Front patriotique rwandais a obtenu une majorité écrasante, face à son adversaire Faustin TWAGIRAMUNGU qui n'a pu récolter que 3,5 %. Ce dernier a dénoncé l'intimidation et le harcèlement dont ses partisans ont été objet de la part des autorités gouvernementales durant toute la campagne électorale. Ces faits ont été confirmés par des observateurs neutres dépêchés sur place par l'Union Européenne.

Comme le dirait l'ancien président congolais Pascal Lissouba : « On n'organise pas les élections pour les perdre ».

L'expérience nous a montré qu'il était plus facile à celui qui est au pouvoir de se faire un résultat qu'à celui qui veut y accéder d'avoir un résultat. Réalité du Tiers-monde !

Qu'est-ce qu'en fait les élections en Afrique sinon un moyen pratique de légitimation d'un pouvoir spolié et confisqué au peuple ? Après 30 ans de règne sans partage au Togo, le Général-Président Eyadema dont le pouvoir a été marqué par des violations massives des droits de l'homme et des assassinats politiques, a été réélu à la tête du pays le 1er juin dernier avec 57 % des suffrages. Ce scrutin, comme on peut s'en douter, a été entaché par de nombreuses irrégularités.

Les hommes forts d'Afrique utilisent presque la même méthode pour se faire des résultats aux présidentielles. Quatre mois avant ces élections, soit au mois de février 2003, le Président togolais, par l'entremise de ses services, avait procédé à de nombreuses intimidations et arrestations parmi les membres de l'opposition. Marc Palanga et Mazama Takasa tous deux membres d'UFC ont été arbitrairement détenus et ont subi des tortures. Certains candidats ont même été empêchés de se présenter devant les électeurs. C'est le cas notamment de Gilles Christ Olympio. Pendant la compagne présidentielle, les candidats de l'opposition ont connu plusieurs entraves qui les ont empêchés soit de circuler librement sur toute l'étendue du territoire soit d'organiser des réunions politiques. Le RPT, parti du Président Eyadema, a monopolisé les médias publics en violant les dispositions légales qui garantissaient indistinctement aux candidats l'accès libre et égal aux médias de l'Etat.

Tout est mis en œuvre pour consacrer le pouvoir du plus fort, par le plus fort et pour le plus fort qui ne ménage aucun effort pour asseoir son autorité en République Démocratique du Congo, l'ancien Président Mobutu a eu recours à l'épuration ethnique ou la traque dans une province donnée des citoyens non-originaires en vue de les empêcher d'exprimer leur opinion.

L'instauration d'un climat d'émeutes pour intimider les populations d'une région peu favorable au régime en place de voter massivement, l'élimination par des moyens législatifs des adversaires aux origines douteuses, les violations des libertés publiques et l'arrestation des adversaires politiques, la confiscation, pour sa compagne, des médias et des finances publiques par le candidat sortant, référendum et recensement truqués … Ce sont là les ressources stratégiques dont se servent les dictateurs africains aux allures de démocrates.

Le pouvoir sensé revenir au peuple lui est arraché par ceux qui détiennent les moyens de contrainte : la force publique (armée, police), les finances de l'état (achat des consciences) et l'intelligence. Ces derniers confisquent la " souveraineté " populaire, désignent les animateurs des divers échelons du pouvoir. Il va de soi que ces derniers exerceront ce pouvoir sans entrave aux intérêts de leurs bienfaiteurs. Le peuple dans tout cela n'y trouvera aucun compte. Sa souveraineté primaire n'est plus qu'escroquerie. Il n'a pas délégué les animateurs et ceux-ci ne lui rendent pas compte. Le peuple n'a en sa main aucun moyen de contrôle ou de contrainte.

Dans un pays où le pouvoir a été pris par les armes (coup d'état, révolution, …), l'autorité suprême se maintient au pouvoir en truquant la forme des élections et leurs résultats, le peuple est impuissant. Celui qui est au pouvoir n'a aucune envie d'être contrôlé par le peuple. Il n'acceptera pas les critiques fussent-elles constructives. Il va élaborer des théories sur la démocratie en vue de légitimer son pouvoir. Le Président Mobutu comme tant d'autres a créé un parti unique qui était national et obligatoire pour tout citoyen. Il a déclaré en 1990 : " Il y a des gens qui en veulent à mon fauteuil ". Il trouvait si évident que le pouvoir lui revenait de droit presque divin. Il était sien et aucune personne, même choisie par le peuple, ne pouvait convoiter " son fauteuil ".

Si le Président Laurent Désiré Kabila avait été élu Président de la République par le peuple, il ne pouvait aucun jour prétendre remettre son pouvoir au peuple. Pour lui, le pouvoir avait été confisqué par Joseph Désiré Mobutu. Kabila l'a récupéré pour son compte, puis prétendre le remettre au peuple à travers les CPP, comités de pouvoir populaire. LD Kabila dira à l'installation des CPP : « Je vous remets le pouvoir à travers les CPP … Organisez-vous … ». Un homme peut-il prétendre remettre le pouvoir au peuple de qui doit émaner tout pouvoir ou c'est le peuple qui doit donner le pouvoir à un élu ? Au cas où un homme remettrait le pouvoir au peuple, il démissionnerait de son poste en vue de laisser à ce peuple la latitude, non seulement de s'organiser pour mieux exercer le pouvoir, mais la faculté de se choisir aussi ses nouveaux dirigeants.

A propos des CPP de Kabila, après avoir prétendument remis le pouvoir au peuple, le même “remetteur” de ce pouvoir s'est réservé le droit d'en choisir les animateurs au sommet. A leur tour, ces animateurs ont nommé les dirigeants provinciaux voire urbains et de district. Le peuple, comme avant, est exclu de l'exercice du pouvoir.

Les dictatures actuelles cherchent à se faire passer pour des démocraties. Elles savent que pour durer au pouvoir sans être inquiété et pour exploiter la population dans l'impunité qu'un vernis de démocratie ferait toujours l'affaire. C'est pourquoi loin d'être totalitaire, elle ne cherche pas à obtenir l'adhésion de tous les citoyens ; il s'agit en fait de ce que certains appellent “la démocrature”. Dans la démocrature, tout ou presque, est équilibré : atteintes aux libertés, répressions dosées, voire gratification en biens matériels pour inhiber des soulèvements et des rejets en bloc. En Afrique actuellement la démocrature est plus à la mode que la démocratie. Cette démocrature est appelée par d'autres “la démon -cratie” qui est le pouvoir des démons par les démons et pour les démons.

Le pouvoir des plus forts… En République Démocratique du Congo, prétendant combattre la dictature de Laurent - Désiré Kabila, une rébellion fut déclenchée en août 1998, à l'Est de ce pays, rébellion menée par le Rassemblement congolais pour la Démocratie. Quelques temps après, une autre rébellion entra en danse, le Mouvement pour la Libération du Congo, puis d'autres petits mouvements rebelles virent le jour. Chose qui étonne, ces mouvements qui prétendent se battre pour l'instauration d'un Etat de droit, excellèrent dans les violations des droits de l'homme dans les territoires sous leur contrôle. La recherche de la démocratie était devenue le cadet de leurs préoccupations, il fallait à tout prix faire usage de la force pour accéder au pouvoir. Ce que sanctionna les accords de Sun-City. Puisque chacune des parties s'estimait forte et puissante, on avait plongé le pays dans une guerre meurtrière et dévastatrice pour le peuple. Au bout de leur souffle, les parties décidèrent de négocier la paix et la répartition du pouvoir qui aboutit à un gouvernement issu des négociations. Quel intérêt ce gouvernement va-t-il défendre ? Tout compte fait, pas celui du peuple car chacun sachant qui l'a placé à tel poste, à qu'il rendra des comptes. C'est cette personne qui pourra éventuellement décider de son maintien ou de son éviction. La démocratie, loin d'être seulement le pouvoir des plus forts par les plus forts et pour les plus forts, devient alors le pouvoir des gouvernants par les gouvernants et pour les gouvernants…ou comme le dirait le citoyen moyen, le gouvernement des démons par les démons et pour les démons.

Cette réalité congolaise est aussi ivoirienne et de plusieurs pays africains dans lesquels le peuple ne s'est pas choisi ses représentants.

Le pouvoir des gouvernants, par les gouvernants et pour les gouvernants ! La souveraineté, le pouvoir suprême devient l'émanation de ceux qui se sont imposés au pouvoir. Ceux-ci, pour mieux exercer ce pouvoir choisissent les gens qui doivent les aider à gouverner, à qui ils délèguent une portion de leur pouvoir. La démocratie devient alors le gouvernement où les plus forts exercent la souveraineté… ce qui a fait dire à Mgr Marini Bodho, Président coopté du Sénat congolais à l'occasion de l'ouverture de la session extraordinaire du Sénat, le 22 août 2003 : « Cet holocauste de plus de 3.500.000 morts immolés sur l'autel de nos intérêts égoïstes et qui nous valent d'être là, aux différents postes que beaucoup d'entre-nous occupent ».

Comment gagner les élections “démocratiquement” en Afrique ? En pointant le canon aux électeurs, en muselant une presse très bruyante et pauvre, en laissant rêver les opposants et contrecarrer leur action, en invitant et laisser faire les observateurs internationaux qui, malgré leurs rapports négatifs, n'empêcheront pas les Présidents de leurs pays de prendre acte des “résultats”.

http://wakawaka.posterous.com/la-democratie-en-afrique-mythe-ou-realite

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_____Pourquoi l'Afrique si riche est pourtant si pauvre ?

Présentation

Contre la servilité des élites africaines. Essai pour de nouveaux remèdes. "L'Afrique noire est mal partie", écrivait René Dumont dès les années 1960. Et c'est aux élites africaines qu'incombe la responsabilité essentielle. Et pourtant, cette partie du monde, suivant les estimations américaines de 1966, qui regorge de richesses incommensurables dans son sous-sol, voire sur sol même, est l'une des plus privilégiées au monde par la Nature. Comment concevoir ce paradoxe inintelligible ? Sans nier la responsabilité historique des élites politiques du monde occidental, les acteurs de ce désastre sont les élites politiques de l'Afrique noire. *

Extrait du livre

« Pourtant, si l'on met de côté la prégnance des préjugés qui empêche de juger avec raison, c'est-à-dire de façon critique et sereine, on peut dire qu'en tout temps, les peuples noirs d'Afrique ont beaucoup plus apporté aux autres peuples qu'ils n'en ont reçu en retour. Et s'il y avait réellement un tribunal de l'Histoire, et que tous les peuples de la terre devaient être jugés, soumis à son verdict, on verrait que les peuples africains n'ont jamais porté aucun tort à aucun peuple étranger à leur continent. Leur violence, incontestable, est toujours endogène. Tous les crimes abominables que les hommes ont commis les uns à l'égard des autres, tant dans le passé lointain que récent, ne l'ont été par aucun peuple noir. L'occident judéo-chrétien ne cesse de parler d'amour : mais que de crimes commis en son nom ? Même la terre dite sainte, génératrice de toutes les religions ethniques et conquérantes, ne souffre d'aucun pardon. La haine y est avivée, l'intolérance permanente, et l'hostilité réciproque y est érigée en règle de vie quotidienne. Qui peut le contester ? En revanche, en Afrique du Sud, l'on a fait preuve d'un niveau magnanime d'humanité. Malgré la violence barbare subie pendant des décennies, dans l'indifférence de l'Occident chrétien, les Noirs ont su pardonner, après la révolution humaniste du pardon à leurs offenseurs aux Etats-Unis opérée par le pasteur Martin Luther King, résoudre dans la paix le problème d'apartheid dont ils ont été victimes ; et créer une ère de vie et de co-existence dans la différence ; un exemple unique dans l'histoire de l'Humanité. Partout, sur terre, où il y a de la ségrégation dans l'habitat, ce n'est presque jamais le fait de Noirs, dès lors que l'autre est différent d'eux, mais celui des religions de l'amour, conquérantes ou ethniques. Aussi, l'amour est du côté des peuples non guerriers, comme ceux dont il est question ici, à savoir les Africains subsahariens, ou comme les Tibétains, les Amérindiens, certains peuples des îles du Pacifique, les Aborigènes d'Australie etc ».

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Rumba Chardon 16.06.2010 constats evidents, poigants, quoique parfois orientés. il est évident que l'afrique, n'est pas pauvre, mais elle a été apauvrie par le plus grand génocide de l'histoire de l'humanité qu'a été l'esclavage, puisqu'il s'est perpétré sur des siècles, puis pillée par la colonisation restée impunie. Livre papier 25,9 € Livre Numérique (pdf) 7,9 € Commander

http://www.manuscrit.com/book.aspx?id=11834

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______livre: Ni droite, ni gauche ni au centre: L'Idéologie fasciste en Afrique. Quel chef d'Etat pour demain ? Un président aux ordres ou un président qui défend nos intérêts?

http://www.amazon.fr/Ni-droite-gauche-LId%C3%A9ologie-fasciste/dp/2213606390

Décidément, il sera dit que ce mois de novembre 2010 sera tout particulièrement marqué par une avalanche de tout azimuts de propos démagogiques et mensongers en vue des élections présidentielles.

Les Africains sont saturés de toutes ces duperies à des fins électorales et en font une véritable overdose. Ce triste théâtre ne convainc quasiment plus le peuple africains qui aspire à un changement profond et véritable et ce sans concession. L' afrique glisse vers la catastrophe et les AFRICAINS sont inquiets. Force est de constater que nos politiciens sont les champions du Monde dans les rubriques mensonges, calomnies, duperies et démagogie.

Il faut bien avouer que nos président Eternels, n’ont plus rien à proposer aux Africains dans le domaine de la gouvernance de l'afrique : à l’heure actuelle existe-t-il réellement un véritable projet politique et social cohérent, sérieux pour l'AFRIQUE UNIS et les Africains ?

Certes non.

La situation Alarmante dénonce avec force la vraie démagogie et les fausses promesses politiques qui ont entraînés les travailleurs, la jeunesse et le peuple Français à la banqueroute économique et à la misère sociale.

  • La société Africaines adore décerner décorations et trophées à toutes sortes de personnalités. Nous, les Jeunes Patriotes, nous offrons la palme d’or de la démagogie de la « république bananière » à 10 Champions :
  • 1. Robert Gabriel Mugabe, 85 ans, président du Zimbabwe depuis 1987
  • 1 ex æquo. Girma Wolde-Giorgis Lucha, 85 ans, président de l’Ethiopie depuis 2001
  • 2. Abdoulaye Wade, 83 ans, président du Sénégal depuis 2000
  • 3. Mohammed Hosni Said Moubarak, 81 ans, president de l’Egypte depuis 1981
  • 4. Mwai Kibaki, 78 ans, président du Kenya depuis 2002
  • 5. Paul Biya, 76 ans, président du Cameroun depuis 1981
  • 6. Bingu Wa Mutharika, 75 ans, président du Malawi depuis 2004
  • 7. Hifikepunye Lucas Pohamba, 74 ans, président de la Namibie depuis 2005
  • 8. Zine El-Abidine Ben Ali, 73 ans, president de la Tunisie depuis 1987
  • 9. Rupiah Banda, 72 ans, président de la Zambie par intérim depuis 2008
  • 9 ex æquo. Bouteflika, 72 ans, président de l’Algérie depuis 1999
  • 10. Ellen Johnson-Sirleaf, 71 ans, présidente du Libéria depuis 2006
  • 10 ex æquo. Mamadou Tandja, 71 ans, président du Niger depuis 1999

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