_____La politique française ne compte pas de Noir capable de jouer au sommet... Ou s'interdit d'en avoir, Voilà les nouvelles gueules. La France n'est plus blanche, elle est de partout. Et la négritude se construit, foisonnante. ?
Par http://www.777-mafia.com/us/home, vendredi 15 janvier 2010 à 19:07 :: __La décroissance, un choix pour l'humanité ... Les miroirs de l'ombre :: #3022 :: rss
Ils sont antillais ou enfants des anciennes colonies, français ou étrangers, ils appartiennent à tous les milieux. Ce qui les lie : la couleur de la peau. Et aussi l'expérience des préjugés et des discriminations. Le fait nouveau ? Ces Noirs de France - 2 à 5 millions, selon les estimations - sont de plus en plus nombreux à affirmer leur identité. A revendiquer leurs droits. Des combats du Conseil représentatif des Associations noires (Cran) à l'émergence d'une nouvelle élite médiatique, en passant par les dérives ethnocentriques à la Dieudonné, « l'Obs » raconte l'irruption d'une « fierté noire» à la française.
Ils ne sont pas seulement pauvres, ils sont noirs, et c'est pour ça qu'ils meurent. A l'été 2005 des immeubles vétustes flambent dans Paris, on ramasse les corps calcinés d'enfants africains de France. «Ce sont des Noirs qu'on entasse dans ces taudis et, s'ils crèvent, le pays les ignore, rage Rama Yade, huit mois plus tard.
Plus personne ne pense à eux. On a dit qu'ils étaient squatters, polygames, que c'était de leur faute!» Colère intacte - et pourtant Rama va bien, belle et bourgeoise, et une place au coeur du pouvoir.
Rama Yade, 29 ans, est la nouvelle secrétaire nationale à la francophonie de l'UMP, nommée par Nicolas Sarkozy au nom de la diversité. Bonne pioche. Rama joue l'affirmation identitaire dans des associations où poussent les élites des « minorités visibles » : «Tout marche au réseau et au piston.» Née au Sénégal, grandie à Colombes, elle dit qu'elle aurait pu être communiste, si elle n'avait pas rejoint l'UMP. «Quand j'étais petite, on profitait du Secours populaire.» Pas dupe d'elle-même et de son ascension : le « système » veut du Noir, une session de rattrapage pour République sclérosée. Certains en profiteront.
Harry Roselmack à TF1, elle à l'UMP. Et pourquoi pas ? Elle a fait Sciences-Po, une brillante fonctionnaire. La considère-ton ? Rama n'a jamais oublié cet enseignant qui s'étonnait qu'elle, l'Africaine, puisse si bien comprendre l'Allemagne et parler l'allemand...
Rama est rassurante d'ambition joyeuse, et puis déconcertante, tant la colère remonte vite :
«Quand va-t-on montrer l'Afrique autrement qu'en parlant du sida ou de la guerre? Ce qu'on dit sur nous est insupportable!»
France, voici tes Noirs. Il faut apprendre à dire ce mot. Les Noirs, plus les «immigrés africains» et nos «compatriotes antillais». Des Noirs français et qui ont mal à la France. Leur identité se forge dans le regard de l'autre.
L'autre ? «Ces gens qui touchent dans la rue les cheveux afro de mon fils, raconte l'éditrice Hortense Nouvian, fondatrice du magazine «Citéblack». Ces policiers qui contrôlent systématiquement mon frère parce qu'il a le look black. Cet autre flic qui m'arrête quand je suis au volant de ma Golf, en m'expliquant que c'est la voiture la plus volée. [Evidemment, une Noire qui conduit une voiture a dû la piquer]!»
Petites et grandes humiliations. Réelles ou fantasmées. Les photos terrifiantes des casseurs noirs. Un reportage sur France-Inter où l'assassin de Sohane est décrit comme «un noiraud». Même la promotion de Roselmack, parfois vécue comme une nouvelle vexation : «On le prend parce qu'il est noir, et juste pour ça», se fâche Lise, jeune assistante sociale dans l'Essonne, républicaine venue de Guadeloupe. Elle se raconte sans pathos. Mais se souvient encore d'un contrôle d'identité, où elle se fit arrêter, quand ses deux copines, blanches, passaient au travers. «L'une était portugaise, l'autre, yougoslave, j'étais la seule Française, mais c'était moi qu'on interrogeait!» Elle n'en fait pas une histoire. Mais tout de même...
« La question noire explose à la figure de ce pays», affirme Patrick Lozès, militant UDF, et fondateur du Cran, ce Conseil représentatif des Associations noires, lancé l'automne dernier. L'histoire a des retournements... Le père de Lozès organisa l'indépendance du Bénin. Patrick, lui, affirme la place des Noirs dans l'ancienne mère patrie : la France, son pays. Vocation récente. En 2002, ce pharmacien centriste, en campagne législative à Paris, rencontre des électeurs noirs qui se moquent du vote, puisque cette société, disent-ils, les ignore et les exclut. C'est alors qu'il part en guerre. Objectif : forcer la France à affronter sa question ethnique. Vaste programme. Son Cran n'a pas d'assise populaire, et rassemble des intellectuels français de tradition girondine ? «Aux Etats-Unis aussi les revendications ont d'abord été portées par des gens intégrés», affirme Pap N'Diaye, professeur à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences sociales et ami de Lozès...
- Le Noir peut réussir sa vie et rester crédible.
Des cadres supérieurs, des modèles auxquels s'identifier.» Adji, 27 ans, né au Burkina Faso, est médiateur pour un organisme HLM.
Il s'est déjà vu refuser l'accès à un appartement, parce qu'une locataire s'effarait de voir un Noir derrière la porte ! Qu'y faire ? «Ne pas se lamenter.»
Il vient du 19e arrondissement, une cité qui fut de chaude réputation. Il y a plus de quinze ans la France découvrait - déjà - une menace noire, des gangs ethniques à l'américaine, violents et violeurs... C'étaient les « Black Dragons », les « Requins vicieux ». Certains étaient de ce quartier, vers le métro Riquet. En ce temps-là, Adji Ahoudian et ses copains étaient des «petits».
En grandissant, ils n'ont pas créé un gang, mais une association : les Braves Garçons d'Afrique. Férus d'histoire noire, de voyages, de conférences et de féminisme... Des autodidactes positifs, aux antipodes des clichés sur les Noirs des cités... Belle mutation ? Pas unique. A Sarcelles, près de la gare, «dans le ghetto», comme ils disent, la culture du gang a muté en économie de marché. Il y a quinze ans prospérait la redoutée « Secte Abdoulaye », où s'associaient maîtres des rues et seigneurs des mots.
La secte est devenue le label rap Secteur Ä, celui de Stomy Bugsy et de Passi. Le porte-parole de la secte, Kenzi, est désormais un tycoon des médias à Trace TV. Exemples à suivre. Il y en aura d'autres. Des Noirs de France. Ainsi Mamadoulamine Sonogo, 30 ans, dit K-6 depuis son enfance, homme d'affaires et modèle sarcellois.
Un géant mince, directeur adjoint d'une maison de quartier. Mais également patron d'une marque de streetwear, qui produit en Chine et recrute ses modèles sur le bitume du 95 ! Le nom, « Thug » (« voyou », en anglais), transcende le passé de la cité : «Tout homme est unique dans le ghetto.» C'est une histoire de France. Le père de K-6 est venu de Côte d'Ivoire pour « gagner 1500 francs avant de rentrer au pays».
Il est resté plus de trente ans. Gamin, K-6 se perdait. Et puis l'envie de travail, la chance d'un emploi-jeunes... Sa soeur est élue au conseil municipal. «Vous devenez blancs», lancent aux Sonogo ceux qui n'y arrivent pas. «Les Noirs qui se plaignent du racisme cherchent des excuses, lance K-6. Le racisme, cela existe. Mais moi, j'ai plutôt été aidé, comme si les gens voulaient compenser.»
C'est la vie. Riche. Ambiguë.
La France noire est une floraison de cultures et de sons, de destins et de mots, souvent inattendus. L'Afrique recolonise la France, par en dessous, par les rythmes importés des banlieues. Ainsi le « coupédécalé » des fêtards ivoiriens - danse fétiche de Drogba après ses buts - aux origines un peu marlou : couper et décaler, c'est arnaquer et se sauver. Prends l'oseille et tire-toi... Dans les cités d'ici, et même d'ailleurs, chacun se déhanche sur ce rythme, popularisé par Claudy Siar - Antillais de France, pape de la musique afro-caribéenne sur RFI... Et militant de la défense des Noirs, «les paillassons de la France», jusqu'au soutien à Dieudonné, «parce qu'on le ressentait comme un Noir qui se faisait lyncher», dit-il aujourd'hui. Siar a lâché Dieudonné, las de la folie de l'homme. A 40 ans, il est désormais préposé à l'« Eurovision » avec Michel Drucker.
Lui qui manifestait contre France 2, jadis, furieux de la diffusion d'une interview de Charles Trenet expliquant que les Noirs étaient de grands enfants...
Voilà les nouvelles gueules. La France n'est plus blanche, elle est de partout. Et la négritude se construit, foisonnante.
Des sites internet - Grioo.com, Amadoo.com, Afrik.com. Des associations, des regroupements, des rivalités.
Antillais militants, défenseurs jaloux de la mémoire de l'esclavage, contre africanistes, plaidant le destin commun de tous les Noirs. Néo-Egyptiens, qui cherchent dans Cheikh Anta Diop - ce chercheur sénégalais qui affirma la négritude des pharaons - de quoi nourrir leur fierté.
On cherche. On se fait du bien.
Un samedi après-midi, à la Cité des Sciences de la Villette, une petite foule applaudit fièrement. Un journaliste raconte comment Joséphine Baker, belle Noire venue des Etats-Unis, vola la vedette à Maurice Chevalier ! Le cadre ?
Un «hommage aux femmes» - aux femmes noires - organisé par les Braves Garçons d'Afrique. Les gars du 19e ont réuni un beau plateau. Amelia Robinson, vétéran du Mouvement des Droits civiques américain ; Marthe Moumié, veuve d'un héros de l'indépendance camerounaise, assassiné par des réseaux français ; mais aussi Rosa Amélia Plumelle- Uribe, auteur d'un livre-brûlot, « la Férocité blanche » (Albin Michel), où elle soutient que la furie nazie était de petit calibre comparée à la haine antinoire. Etrange juxtaposition. C'est la marque de la période, indécise et curieuse.
Pas l'explosion que redoute Patrick Lozès, mais une latence. Passionnante et risquée. «On nous a caché notre histoire, explique Eddy, un des Braves Garçons, comptable de 25 ans, d'origine guadeloupéenne.
On ne nous a pas raconté les grandes heures de l'Afrique. Alors, pourquoi croire les médias? Nous apprenons par nous-mêmes.»
C'est le revers de la médaille. Eddy est en recherche de dignité. Mais d'autres construisent la haine en tordant leurs sources. Ainsi, la « Tribu KA », qui pousse jusqu'à l'horreur les thèses de Cheikh Anta Diop sur l'antériorité des civilisations noires.
Ce groupuscule excommunie les «leucodermes» - les Blancs - et leurs complices. Il soutient Dieudonné. Après la mort d'Ilan Halimi, la « Tribu » a menacé la communauté juive : «Suite à la mort du vendeur de portables Ilan Halimi, une véritable chasse à l'homme se dessine envers Youssouf Fofana .... Que notre frère soit coupable ou pas, nous vous prévenons que si d'aventure il vous prenait l'envie d'effleurer ne serait-ce qu'un seul des cheveux du frère ... nous nous occuperons avec soin des papillotes de vos rabbins.»
Des imbéciles ? Mais qui menacent également les journalistes Stephen Smith et Géraldine Faes, explorateurs de la France militante noire (1). Pap N'Diaye, coupable d'avoir défendu l'historien de l'esclavage Olivier Petré-Grenouillau sur Grioo.com, a, lui, été insulté par des internautes. L'écrivain Gaston Kelman, qui moque l'idéologie du «black is beautiful», est régulièrement vilipendé. «Nos forums internet sont pollués par une minorité véhémente», dit Hervé Mbouguen, responsable de Grioo.com. Cet informaticien, ancien de Normale Sup, se désole d'être assimilé aux radicaux.
L'extrémisme est le malheur des militants noirs pris en otages. Dieudonné - «un homme dangereux», dit Lozès - ou le publiciste Claude Ribbe, qui est allé chercher une référence outrée aux chambres à gaz pour dénoncer l'horreur du rétablissement de l'esclavage par Bonaparte, désespèrent les défenseurs de l'histoire. «Il y aura forcément une représentation des Noirs en France, affirme N'Diaye. Soit nous l'emporterons, soit les extrémistes s'imposeront. C'est une course de vitesse.»
Pap N'Diaye plaide pour sa paroisse. Aidez le Cran pour conjurer l'horreur ! Le chercheur exprime l'angoisse des « élites » noires. Des pionniers qui se heurtent aux limites de la France. Et s'en exaspèrent, tant elles nient ce qu'euxmêmes construisent. C'est le désarroi de Basile Boli, footballeur glorieux devenu homme d'affaires et producteur de télévision, quand il constate l'obsédante blancheur de la télé fétiche du foot : «Canal+ vit sur les exploits de sportifs noirs, et il n'y a pas un seul journaliste noir dans leur service des sports.» Précisons bien : Boli est tout sauf un pleurnicheur. Mais un homme comblé, strict républicain, qui organise parfois le retour au pays de la deuxième épouse d'un foyer polygame. Mais que vaut sa réussite si elle n'essaime rien ? Le Noir peut galérer à Sarcelles. Mais à Neuilly il gère une solitude. C'est moins une affaire de remords que le sentiment de l'inutile.
Pascal Agboyibor a connu cette expérience. A 39 ans, il fait partie des maîtres de l'économie, associé chez Orrick, une des grandes law firms américaines implantées à Paris. Il combat dans un monde dur et fascinant. Mais ce fils d'un avocat et homme politique togolais n'a jamais rayé l'Afrique et les Noirs de son agenda. «Quand j'ai commencé, on comptait les Noirs dans les cabinets d'affaires sur les doigts d'une main.» Agboyibor a créé un club, le club Kleber - comme l'avenue chic où il habitait - où se retrouvent ses amis. Ses pairs. Africains d'origine, quelques Antillais. Avocats et associés, jeunes, riches et brillants. Ils parlent politique, Afrique. Et diversité. Un de leurs amis, excellent avocat dans un cabinet français, est parti au Cameroun, pays de ses ancêtres où il n'avait jamais mis les pieds, travailler pour des Américains. A paris, il se croyait barré. «Les entreprises anglo-saxonnes ont compris l'enjeu de la diversité, dit Pascal Agboyibor. En France, on est dans le déni. Le plafond de verre existe toujours. Il faut crever l'abcès. Que mon milieu soit ouvert ne sauvera pas les gens en difficulté. Mais je dois travailler là où je suis...» Logique.
- La France d'en haut, puisqu'elle échappe au malheur social, n'aurait aucune excuse de ne pas s'ouvrir.
Le club Kleber, désormais, interpelle les politiques. Dominique Strauss-Kahn a été le premier : «Si vous entrez à l'Elysée, allez-vous enfin confier à un Noir un ministère majeur, régalien, pas un strapontin?» lui a-t-on demandé.
DSK a parlé du manque de ressources, des rythmes propres de la politique. Triste honnêteté. Car, de fait, l'oiseau rare n'existe pas encore.
La politique française ne compte pas de Noir capable de jouer au sommet°... Ou s'interdit d'en avoir, ayant consciencieusement enfermé ceux qui aurait pu passer la barrière.
Parfois Christiane Taubira soupire sur l'étrangeté de son destin. Révélation de la présidentielle de 2002, la député de Guyane pourrait être une figure majeure de la gauche. Elle reste pourtant bloquée sur le créneau ethnique.
Sa faute, pour avoir porté avec tant de talent la cause noire, depuis sa loi sur la traite négrière ? Christiane Taubira connaît trop son histoire, elle cite Fanon ou Césaire avec tant de talent, elle possède son Delgrès, ce colonel guadeloupéen qui en appellait aux Lumières quand les troupes de Richepance ravageaient son île pour rétablir l'esclavage...
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«Mais je ne
fais pas que ça, dit-elle. Je travaille sur le Sud. Sur le nucléaire. Mais les médias ne me sollicitent que pour parler des
Noirs!»
En 2002, à Sarcelles, des ménagères antillaises, sollicitées par des militants socialistes, se pinceaient la peau, pour montrer qu'elles voteraient Christiane au premier tour, cette femme qui leur ressemblait. Ce fut sa chance, son malentendu, et sa prison. Le PS, échaudé par sa performance, la soupçonne de jouer une carte ethnique pour remettre ça en 2007. Elle jure le contraire. On ne la croit pas. «Je ne serai jamais une candidate des Noirs.
Ce n'est pas un enjeu.
La France va tout droit vers un affrontement entre les possédants, les abrités, et les barbares que l'on confine aux portes des villes. Cela dépasse la question noire, même si ça la recoupe. On a le choix entre l'égalité, une refonte de notre société ou la catastrophe collective.»
Si la guerre vient entre les nantis et les gueux, Christiane Taubira a déjà choisi son camp. L'entendrait-on mieux si elle était blanche ? (1) « Noirs et français », Editions du Panama.
- Les pères fondateurs"diasporatus"
- Chevalier de Saint-Georges (vers 1739-1799). Fils d'un planteur blanc de Guadeloupe et d'une esclave noire, ce
beau mulâtre, champion d'escrime et excellent musicien, est une star avant l'heure. Ses compositions (notamment ses Concer-tos pour violon) lui valent le surnom de Mozart noir.
- Jean-Baptiste Belley. On ne sait pas grand-chose de lui, simplement que Saint-Domingue l'a élu pendant la
Révolution à la Convention (1794) puis aux Cinq-Cents, sous le Directoire. Cela en fit le premier parlementaire noir français. Il fut immortalisé par un célèbre portrait de Girodet.
- Toussaint Louverture (1743-1803). Esclave affranchi, devenu général révolutionnaire, il se retourne contre les
Français lorsqu'ils veulent rétablir l'esclavage. Vaincu, il mourra prisonnier au fort de Joux, dans le Doubs. Son compagnon Dessalines poursuit son combat en proclamant l'indépendance d'Haïti en 1804.
- Béhanzin (1844-1906). Le roi du Dahomey (l'actuel Bénin) a résisté héroïquement à la colonisation de son pays par
la France. Vaincu, il est envoyé en exil, avec sa cour, en Martinique, qu'il quitte en 1906. Il meurt sur le chemin du retour, en Algérie, avant d'avoir revu sa terre natale.
- Blaise Diagne (1872-1934). Né à Gorée, au Sénégal, il sera, en 1914, le premier député d'origine africaine à
l'Assemblée nationale. Franc-maçon, il intègre le cabinet de Clemenceau (1917) et oeuvre à l'incorporation des Africains dans les troupes françaises. Il finira sa carrière comme sous-secrétaire d'Etat aux Colonies.
- Félix Eboué (1884-1944). Administrateur colonial d'origine guyanaise partisan de l'assimilation, il devient le premier
Noir gouverneur : à la Guadeloupe puis au Tchad. Dès le 18 juin 1940, il se rallie à de Gaulle et fait de l'Afrique- Equatoriale le premier territoire de la France libre. Il repose au Panthéon.
- Gaston Monnerville (1897-1991). Avocat né à Cayenne (Guyane) et militant des droits de l'homme, il se consacre à
la question coloniale dès les années 1930. Sénateur de la Guyane, puis du Lot, il obtient la création des départements d'outre-mer. Il deviendra président du Sénat (1958-1968) et membre du Conseil constitutionnel (1974-1983).
- Léopold Sédar Senghor (1906-2001). Agrégé de grammaire, il participe, avec Césaire, à l'émergence d'une
conscience noire et s'engage dans la Résistance avant d'entamer une carrière politique. Député et membre de plusieurs gouvernements sous la IVe République, il deviendra, en 1960, le premier président du Sénégal qu'il gouvernera jusqu'en 1980. Son oeuvre littéraire lui vaudra d'être élu à l'Académie française en 1983.
- Aimé Césaire (né en 1913). Normalien, il s'affirme, dès le début des années 1930, comme le poète inspiré et le
théoricien engagé de la « négritude », qui transcende les clivages entre Afrique et Antilles. Homme de gauche, longtemps maire de Fort-de-France et député, il demeure le patriarche respecté des Antilles françaises.
Les pères fondateurs__"diasporatus"
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