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vendredi 30 novembre 6666

_____Conscience et connaissance de soi: Le Blanc et le Noir ont pour symbolique de base le conscient et l'inconscient ... L'Ego est toujours disposé à se laisser entraîner par la colère, L’homme normal ne se limite pas à l’horizon de son égo primaire.

DEPASSER L’EGO

par Karlfried Graf Dürckheim*

http://sergecar.perso.neuf.fr/cours/conscoso.htm

L’homme normal ne se limite pas à l’horizon de son égo primaire. Il lui est naturel de dépasser les intérêts matériels de son égo grâce à des intérêts spirituels dont la réalisation présuppose le sacrifice ou du moins, un recul passager du petit moi.

L’homme en tant qu’individu découvre sa valeur personnelle, le sens de l’honneur et de la vie, au service du « monde », grâce à une oeuvre et à un travail en communauté, auxquels il se donne tout entier. Il assume une responsabilité, il se meut dans l’ordre des valeurs traditionnelles du vrai, du beau et du bon. L’acceptation de ces valeurs font le «noyau » de l’honnête homme; elles exigent non seulement le sacrifice des instincts primaires, mais aussi une fidélité inconditionnée. En revanche, elles représentent une source de joie qui dépasse en qualité et en profondeur tout plaisir ressenti sur le plan du moi primaire. Elles sont la récompense d’avoir su «lâcher» un ordre de valeur reconnu comme éphémère. Et c’est cette joie altruiste qui donne à la vie son « sens >, c’est ce sens qui devient la raison de vivre. Dès lors, sa disparition entraîne l’expérience du Vide. L’homme éprouve la souffrance du Vide lorsque le «sens» qu’il a donné à sa vie, s’efface. Par exemple, s’il est rejeté dans son « être au service des autres », l’amenant souvent à se dire «On ne veut plus de moi; je suis un incapable, 1’ «instrument sur lequel j’ai joué est brisé », l’oeuvre que j’ai servie est anéantie; l’homme que j’ai suivi m’a déçu. » Voilà quelques exemples parmi d’autres qui peuvent mettre un point final à une vie, même si l’homme en question dispose de tous les atouts matériels.

Ces différents cas ont mené depuis toujours leurs victimes jusqu’au seuil du suicide. La perte de la raison de vivre tue l’homme, être doué de raison. La perte de la valeur d’une vie tue celui pour lequel elle était le «sens» de son existence. La perte de l’honneur est anéantissement de celui pour lequel il constituait l’essentiel de son existence. Ainsi, sur le plan de l’individualité, le Vide est éprouvé à l’instant même, où, pour une raison ou une autre, la vie n’a plus de sens.

L’évolution de l’homme se déroule sur un échelon différent, c’est-à-dire un troisième plan, dès qu’il s’éveille à la voix de la Transcendance. Bien que la Transcendance se manifeste en un langage parti-culier, déjà sur le plan du moi élémentaire, et sans doute à travers les valeurs sur le plan de la personnalité, son propre langage ne sera entendu qu’au moment où tout ce qui est «réalité» pour le moi primaire, et pour la personnalité orientée vers le monde, s’écroule. Autrement dit, la disparition de toute raison existentielle de vivre, qui a mené la personnalité à sentir le vide effrayant, peut devenir le moment de l’apparition d’une réalité essentielle qui transcende toute réalité existentielle.

Le Vide, devenu le seuil d’une nouvelle vie fait irruption comme résultat d’un événement inattendu, ou comme le fruit d’un travail intérieur sur le chemin initiatique. Cependant, pour que le Vide devienne le but d’un travail intérieur il s’agit de bien comprendre son aspect positif. Celui-ci se révèle de la façon la plus impressionnante dans certaines situations où l’homme traverse 1’ « Horror Vacui » pour y trouver à l’instant même la «Benedictio Vacui ». Instants privilégiés, éprouvés lorsque incapable de se libérer d’une situation destructrice, l’homme atteint la limite de ses propres forces. Rejeté sur lui-même, à la merci de puissances qui le détruisent; seul, faible, isolé, et complètement submergé par le vide négatif, soudain il découvre une autre réalité qui le comble, et lui apporte une nouvelle vie.

  • Karlfried Graf Dürckheim, 1896-1988, professeur de philosophie puis de psychologie à l’Université de Breslau puis de Kiel. Chargé de mission au Japon, il fonde en 1947 avec son épouse Maria Hippius à Rütte près de Todtmoos en Forêt-Noire une Ecole de thérapie initiatique pour accéder à son Etre essentiel. Il a préparé les voies du Transpersonnel et Maria Hippius est venue ouvrir le Congrès européen du transpersonnel à Strasbourg en août 1990.

Quelques livres : 1949 Le Japon, 1951 La grande expérience, 1954 Hara centre vital de l’homme, 1961 Le Zen et nous, 1961 le quotidien comme exercice, 1976 Méditer pourquoi et comment ? 1984 L’expérience de la Transcendance, 1986 la percée de l’Etre, 1988 le don de la grâce, le son du silence, Pratique de la vie intérieure, Sagesse et amour …

http://www.europsy.org/aft/pg1304.html

Leçon 9. Conscience et connaissance de soi



C'est dans la conscience que le monde nous apparaît. C’est par la conscience que le sentiment est connu, que les choses sont décrites et pensées, que l’image est imaginée ou que le jugement est prononcé. Nous connaissons tout par la conscience. Mais connaissons-nous la conscience elle-même ? Ce qui est trop proche, n’est pas nécessairement compris. Nous passons certes notre vie dans la conscience, mais sans la connaître et sans nous connaître. C’est d’ailleurs pourquoi le monde de l'extériorité paraît toujours plus clair que celui de l’intériorité. Dans le monde extérieur il y a des objets aux contours précis, des choses qui sont distinctes et mesurables, bref le monde de l'objectivité et de la matière qui s'impose distinctement à la pensée.



Mais au plus proche de soi ? De la subjectivité de la conscience elle-même, que savons-nous ? Que savons nous de notre propre conscience? Rien peut-être. Bergson traduit cette difficulté : « N’y a-t-il pas là quelque chose de surprenant ? Nous sommes intérieurs à nous-mêmes, et notre personnalité est ce que nous devrions le mieux connaître. Point du tout ; notre esprit y est comme à l’étranger, tandis que la matière lui est familière et que, chez elle, il se sent chez lui".



Cela veut-il dire qu'être conscient, c'est être conscient de ce qui n'est pas soi ? On ne peut pas être conscient de soi ? Mais alors, comment pouvons-nous nous connaître dans ces conditions ? La conscience ne comporte-t-elle une présence à soi-même qui l'éclaire ou est-elle ignorante d'elle même, tout en ayant pouvoir de connaître tout le reste? Bergson lui-même répond : "une certaine ignorance de soi est peut-être utile à un être qui doit s’extérioriser pour agir ». La conscience peut-elle se connaître elle-même?

A. Complexité de la connaissance de soi



Mais tout d'abord, que faut-il entendre par connaissance de soi? Tout dépend de ce que nous mettons par avance dans le "soi" que nous considérons comme devant être connu. C’est très étrange, mais ignorant ce que nous sommes, nous prétendons aussi par avance savoir ce que nous sommes ! Nous avons des préjugés sur ce que le "soi" peut être. Si nous admettons de manière implicite qu'il est possible de donner une définition précise au sens du "je suis", nous orienterons tout de suite la question "qui suis-je? ". C'est ce que nous faisons sans hésiter dans l'attitude naturelle.



Soyons honnêtes, pour beaucoup d'entre nous la réponse à la question "qui suis-je?" tient dans quelques opinions bien arrêtées : je suis Pierre A, Paul B. Un individu défini par sa culture, je suis mon corps, ou je suis mon rôle social et mon personnage. Pour d'autres, pour ceux qui sont méfiants vis à vis des réponses précédentes, le "qui suis-je ?" signifie d'avantage : je suis une personne avec ses qualités morales, une âme, un esprit, je suis un homme, je suis un caractère, un tempérament. Plus simple : je suis moi, je suis mon passé etc. A chacune de ces définitions correspond une forme de connaissance de soi. Que valent-elles?



1) Dire "je suis un breton", c'est se donner une identité par une définition culturelle. C'est marquer l'individualité qui me caractérise et m'identifier à une culture dont je suis fier, tout en m’opposant à d’autres. L'ennui, c'est que c'est une réponse très vague. Elle convient à des milliers d'autres êtres humains bretons comme moi. Elle définit seulement une appartenance de l'ego, une appartenance qu'il est à même de revendiquer. Ce n'est qu'une étiquette commode pour me faire valoir en me distinguant des autres peuples : les basques, les espagnols, les corses ou tout ce que vous voulez. C'est une identité qui n'est pas personnelle, mais collective. C'est aussi une figure de l'identité qui est fondée sur une fragmentation passablement conflictuelle.




2) Dire "je suis un élève de terminale", ou "je suis un étudiant", c'est aussi se donner une définition par le rôle auquel nous nous identifions. C'est une manière de mettre en avant mes droits, de me présenter devant un autre, de me distinguer de lui d'arborer une certaine identité. L'agent de police qui vous questionne vous demande vos « papiers d'identité » : "Et vous à l'arrière, vous êtes qui?" La réponse qui nous vient est de décliner notre nom et prénom. Je suis Anatole Dupuis. Mais le nom ne dit pas grand chose. C'est une étiquette posée pour identifier une personne. Il ne suffit pas de connaître son nom pour savoir qui on est ! Dire je suis "garçon de café", "joueur de tennis", musicien" ne m'en apprend rien. C'est une définition qui ne fait que préciser ce qui constitue mon travail, une de mes passions ou un de mes divertissements. Mais mon travail, mes passions, mes divertissements, ce n’est pas moi. Le travail me donne une identité, mais qui est aussi relative que mon appartenance à un peuple. Je peux m'identifier à ce que je fais, mais il reste que je ne suis pas ce que je fais. J'ai un travail, je ne suis pas mon travail. Je suis différent du personnage que les autres voient en moi et qui n'est pas moi. Le rôle m'appartient en tant qu'individu sur la scène du Monde. J'ai un rôle comme chacun en ce monde, mais je suis pas le rôle. Je joue un rôle, je ne suis pas le rôle. Je ne suis pas le personnage, mais par contre, se connaître soi-même, c'est sûrement être capable de regarder en face ce petit jeu par lequel je me prends pour un personnage. Ce jeu de l'identification de l'ego doit être vu et compris, car il permet de cerner l'activité du moi.



3) Dire "je suis mon corps" est peut-être une définition plus intéressante. En tout cas elle est commune. Qui ne s’identifie pas à son corps ? Dire « je suis mon corps » suppose non pas que j'ai un corps, mais que je suis mon corps. La midinette qui passe une heure devant le miroir de la salle de bain à se regarder implicitement partage cette opinion. Ce qui lui importe, c'est de soigner son apparence : regardez moi, "moi"! Ce qui veut dire mon corps splendide, mon visage charmeur, ma démarche chaloupée ! Ne rions pas. Nous traversons cette crise de l'identité qui nous confronte avec l'image du corps. La plupart des adolescents se sentent complexés et vivent mal cette relation au corps. Si en effet je crois que je suis mon corps et que dans la glace je vois la disgrâce ou la difformité, je me dis "je suis laid" et je souffre dans mon cœur d'être un individu laid. Me comparant à d'autres j'ai honte de mon corps et j'envie ceux qui ont été mieux avantagés par la nature. S'identifier au corps, c’est constituer une image de soi par laquelle nous risquons de tomber dans le narcissisme (Narcisse tombant amoureux de son reflet dans le miroir de l'eau), la flatterie qui consume de prétention, ou à l'inverse tomber dans l'auto-négation, la honte de soi.



L'image du corps n'est rien qu'une pensée qui enveloppe une représentation de ce que je suis. Elle ne tient que dans une attitude de conscience par l'identification à un objet, mon corps. Mais le sujet lui ? Qui est-il ? De même, tout ce qui relève des tests que l'on fait dans le sport ne concerne que l'évaluation de soi et non pas la connaissance de soi. Chercher la performance physique, c'est chercher une évaluation, ce n'est pas se connaître. Se connaître voudrait plutôt dire discerner exactement quel est l'équilibre que le moi entretient avec l'image du corps,



4) Dire je suis « moi », avec ce fichu "caractère", ce "tempérament" de cochon qui me caractérise par rapport aux autres, semble en apparence plus pertinent. Un individu actif et primaire se distingue nettement d'un individu passif et secondaire. Nous sommes psychologiquement très différents les uns des autres et c'est pourquoi il est vain de chercher un modèle universel de ce que nous devrions être ou pire de ce que les autres devraient être. C'est vouloir s'imposer une norme idéale et vouloir en imposer aux autres. Je suis ce que je suis. J'ai ma nature. Il est exact que la nature de chacun a une certaine constance dans la durée. On ne change pas facilement de caractère et encore moins de tempérament. Le tempérament est lié à la constitution physique, tandis que le caractère est un type psychologique. Cependant, si j'ai une constitution physique, puis-je dire que je suis une constitution physique ? Si j'ai un caractère, est ce que je suis le caractère ? D'autres que moi partagent les mêmes traits. Dire j’ai un caractère, c’est trahir le fait que le caractère est du côté de l’avoir, pas de l’être. Le caractère n'est pas moi, c'est le concept de caractère qui est seulement une classification commode pour m'appréhender moi sous quelques aspects relatifs à ma nature.



5) Dire que je suis une personne est-ce répondre à la question de savoir qui je suis? Une personne est un sujet moral qui possède une dignité éminente, dignité que ne possèdent pas les choses, qui elles ont seulement un prix. Être une personne, en avoir conscience, implique que j'exige des autres le respect qui m'est dû. Je ne suis pas un objet dont on peut faire ce que l'on veut, j'attends des autres qu'ils aient égard à ma dignité personnelle, qu'ils aient souci de ma faiblesse, de ma sensibilité ; qu'ils me prennent pour ce que je suis, en ayant pour moi des attentions. Je suis prêt à respecter les autres s'ils me respectent aussi. Être une personne me donne un statut responsable, être une personne me fait comprendre que je suis un être conscient, un être libre, autonome, indépendant, un être qui est redevable de ses actes devant lui-même. Être une personne c'est plus qu'être un objet, c'est être un sujet à part entière. L'enfant qui comprend qu'il est une personne cesse de se considérer lui-même de façon impersonnelle en disant de lui-même "Paul veut cela". Il dit "je". A partir de ce moment là, il peut regarder les autres autrement que comme des outils à son service, de simple moyens de satisfaire ses désirs. Il peut comprendre qu'il y a autour de lui une multiplicité d'êtres humains, des personnes comme lui, qui ont droit à autant d'égard qu'il en exige pour lui-même. Se connaître comme une personne à part entière c'est donc progresser dans la connaissance de soi, c'est se considérer d'avantage que comme un simple individu. Se définir comme une personne, c'est reconnaître la valeur universelle de l'identité qui est présente en chacun, et pas seulement une valeur particulière. Cependant, cette définition est somme toute assez formelle. Tout être humain est une personne. Cela ne me dit pas qui je suis ! Cela me donne des droits et des devoirs vis-à-vis des autres. Cela ne m'apprend pas encore ce que je suis en tant que conscience.



6) De même, dire "je suis un être humain", sans préciser ce que c'est que l'être humain, est aussi une réponse assez vague. L'homme est cette totalité qui enveloppe l'esprit et le corps. Si je dis "je suis un homme", je dois savoir ce qu'est fondamentalement un être humain, ce que cela peut signifier concrètement. Qu'est-ce que l'homme? Quelles potentialités résident en lui que je retrouve en moi? Quels sont les attributs que je partage avec tout les être humains? Qu'est-ce qui me distingue des autres hommes, qu'est-ce qui fait que je suis un être humain semblable et différent des autres?



Toutes ces questions nous ramènent invariablement vers le sujet conscient, le sujet qui dit "moi", "moi" en parlant de lui-même. Le moi se pense sous une certaine forme parce qu'il est d'abord un esprit. Je suis mes pensées, mes pensées font ce que je suis. C'est la raison pour laquelle la question de la connaissance de soi, si l'on met de côté les réponses d'ordre général, ne peut-être ressaisie que dans une approche introspective. L'introspection est la démarche que l'on retrouve dans la littérature autobiographique, la littérature du Journal intime. Elle est une tentative d'auto-analyse, de retour sur soi. Pour découvrir qui je suis, il faut que je puis-je préciser qui suis-je "moi ": a) avec mon histoire personnelle, avec la configuration de pensée qui m'est propre, avec mes opinions, l'image que j'ai de moi, ce que je porte dans mon intimité, ce que représente mon intériorité. Le sens du moi prend racine dans un passé et il tisse les souvenirs. L'idée que j'ai de moi n'est pas séparable de la mémoire. b) Il faut aussi que je parvienne à comprendre ce qu'est le moi et quel rôle il joue dans ma vie subjective. Tout cela est donné dans la conscience actuelle, puisque dès l'entrée dans la vigilance, le sens du moi apparaît.

B. Conscience intentionnelle et connaissance de soi



Et c'est bien là que réside la difficulté, car je suis certes conscient dans la vigilance, mais suis-je conscient de moi-même? C'est une chose d'être conscient en général, c'en est une autre d'être conscient de soi.




1) Bergson nous dit qu'une certaine ignorance de soi est nécessaire pour agir. En effet, l'attention à la vie fait que tout être vivant est d'abord conscient du milieu dans lequel il se trouve plus que de lui-même. L'adaptation du vivant au milieu remplit la conscience qu'il a de l'existence. L'homme, en tant qu'être vivant ne peut pas y faire exception. Chaque situation d'expérience convoque de notre part une action juste et répond à un engagement concret de la conscience dans le monde. Dès l'entrée dans la vigilance, nous ne regardons pas le monde comme un spectateur contemplatif, comme "un pur sujet intellectuel qui se contenterait d'enregistrer aussi impartialement que possible le panorama environnant". Les tendances que je porte en moi opèrent, elles tracent dans ma conscience du Monde un repérage. Je suis conscient du monde environnant à travers mes projections conscientes et ces projections sont aussi liées à des besoins biologiques. Ainsi, "le même paysage changera de sens pour l'animal, ou pour l'enfant, cela qu'il a faim, qu'il a soif, qu'il est fatigué, ou qu'il dispose d'une énergie surabondante à dépenser". (texte) Ce que l'on appelle la conscience immédiate, au sens courant, n'est donc pas immédiat. Le monde que nous prétendons voir hors de nous sous son vrai jour, est un monde que nous avons structuré de l’intérieur dans nos projections conscientes. Non seulement notre conscience est dans la vigilance toute tournée vers l'extériorité, mais elle se projette elle-même sans s'en rendre compte dans cette extériorité, parce qu'elle la constitue de part en part. C'est pourquoi nous devons dire que la conscience vigilante est d'ordinaire étroite, partielle, localisée et ne peut-être complète. A fortiori, elle n'est pas consciente d'elle-même, mais ignorante d'elle-même. (texte)



"Ainsi la conscience dont nous croyons d'ordinaire qu'elle nous livre une réalité indépendante de nous, imprime, bien au contraire à ce monde qu'elle révèle, la marque de notre être … La conscience immédiate n'est pas contemplative, mais active, engagée… Elle choisit les éléments de la situation qui correspondent à nos visées du monde et anticipe à travers eux la situation à venir qui satisfera nos réclamations urgentes. C'est pourquoi la conscience immédiate demeure fractionnaire, localisée, parcellaire". Les nécessités vitales ne préparent donc pas directement à la connaissance de soi.



2) Pourtant, si nous avons une conscience immédiate dans la perception du monde environnant, nous avons aussi la possibilité simultanément d'être conscient de nos pensées au même moment. La conscience immédiate n'enlève pas la possibilité d'une conscience réfléchie. Il doit bien y avoir dans la réflexion une possibilité pour la conscience de se connaître. Quand nous sommes conscients, c'est à une double conscience dont nous avons affaire. Bertrand Russel dit ceci : "Quand nous disons que nous sommes 'conscient', nous voulons dire deux choses : d'une part, que nous réagissons d'une certaine manière envers notre milieu ; d'autre part, qu'il nous semble trouver, en regardant en nous-mêmes une certaine qualité dans nos pensées et nos sentiments, qualité que nous ne trouvons pas dans les objets inanimés". Nous faisons une différence nette entre les choses qui simplement existent et un être humain qui peut-être conscient du monde environnant et se réfléchir lui-même. (texte)



Mais y a-t-il entre ces deux formes de conscience une différence de nature ou de degré? Ce qui marque la conscience immédiate, c'est le fait qu'elle soit traversée par l'intentionnalité consciente, ce que Russel reconnaît : "En ce qui concerne notre réaction envers le milieu, elle consiste à être conscient de quelque chose. Si vous criez 'Hé!' les gens se retournent, pas les pierres. Maintenant, quand, me repliant sur moi-même par introspection, je m'examine, quand je décèle en moi la peur, la timidité, cette conscience est-elle différente ? Russel soutient qu'entre cette conscience réflexive et la conscience immédiate, il n'y a qu'une différence de degré et pas de nature. "La partie la plus important de la notion de "conscience' concerne celle que nous découvrons par introspection. Non seulement nous réagissons envers les faits extérieurs, mais nous savons que nous réagissons". Que savons-nous? "Le fait de savoir ne nous apprend rien de plus que l'acte de voir"… "si l'on voit d'abord quelque chose, puis si l'on se dit qu'on vient de le voir, cette réflexion qui paraît introspective, est en réalité un souvenir immédiat". Russel veut dire que la simple constatation d'un fait conscient ne m'instruit pas, si elle se réduit à être un produit de la mémoire. Si la connaissance de soi est fondée sur la mémoire, sur la conscience réflexive, et que la conscience réflexive n'est qu’un dérivé de la conscience immédiate, on ne voit pas comment elle serait capable de donner le jour à une véritable connaissance de soi. La prise de conscience ne serait alors qu'un redoublement inutile de la perception et pas du tout une forme de compréhension.



3) C'est là une critique sévère qui a un mérite : elle nous oblige à considérer avec attention la nature de la vigilance quotidienne et le travail de l'intentionnalité. Qu'est-ce qu'être vigilant? C'est faire attention à. C'est être conscient du monde qui m'environne. C'est rester sur le qui-vive. Cette conscience est tout entière conscience de quelque chose, elle est intentionnelle de part en part. Si la conscience est seulement conscience de quelque chose, elle est tout entière au-dehors, elle est ek-statique, elle est un courant d'air, elle est un perpétuel arrachement à soi vers l'objet. Le principe de l’intentionnalité ne permet pas de comprendre l’intériorité de la pure conscience.



Ce point de vue a été développé par Sartre : "Connaître, c'est s'éclater vers, s'arracher à la moite intimité gastrique pour filer là-bas, par-delà soi, vers ce qui n'est pas soi, là-bas près de l'arbre". Cela veut dire que pour Sartre, il n'y a pas de présence à soi dans la vigilance, parce que la conscience est tout entière arrachement vers l'objet, parce qu'elle est une conscience sujet/objet dont le contenu est déterminé par l'objet. L'intimité que j'aimerais atteindre, ce vif du sujet que je voudrais comprendre, est précisément ce que je quitte dès que je suis conscient ! La conscience est par nature dans la vigilance une conscience extravertie. Sartre continue : "du même coup, la conscience s'est purifiée, elle est claire comme un grand vent, il n'y a plus rien en elle, sauf un mouvement pour se fuir, glissement hors de soi, ; si, par impossible, vous entriez 'dans' une conscience, vous seriez saisi par un tourbillon et rejeté au dehors, près de l'arbre, en pleine poussière". (texte)



Sartre, partant de l'intentionnalité, ne peut arriver qu'à cette conclusion : "la conscience n'a pas de dedans, elle n'est rien que le dehors d'elle-même". Pas d'intériorité donc, pas de substance, pas de soi : elle n'est rien que du vent. Ce vent de conscience qui se retournerait sur lui-même pour se comprendre ne pourrait donc rien saisir : ce que je suis dès lors n'existe que dans la relation au monde, dans la relation à l'autre, et par conséquent, ce qui importe par dessus tout, c'est mon rôle dans le monde et mon personnage, car c'est cela qui me définit, me donne une consistance, car la consistance n'existe que sous le regard d'autrui, pour elle-même la conscience n'est rien.



Pourquoi parler de connaissance de soi, s'il n'y a pas de soi ? Il n’y a de savoir que celui des objets. S’il n'y a de savoir que fondée sur l'intentionnalité, il ne peut y avoir qu'une connaissance des choses. Dois-je en conséquence me considérer comme une chose ? C’est contradictoire, je suis pas un objet, je suis un sujet.



Cependant, il y a une ruse possible. De quel point de vue suis-je une chose ? Comment me considérer comme une potiche ? Il suffit de penser que je suis regardé. Sous le regard des autres, je ne suis justement qu'une petite chose, une petite chose honteuse, un petit individu. Sartre suit cette analyse, le cogito de Sartre (non le cogito de Descartes) est un cogito extraverti : On me regarde, donc j'existe ! ! Ce que je suis ? Ce que les autres voient. Soyons honnêtes, c'est le postulat de la plupart d'entre nous. Ce que je suis, j’ai depuis l’enfance admis que c'est ce que je pouvais montrer sous le regard des autres, ce que je ne peux donc pas atteindre par moi-même. J'ai nécessairement besoin des autres pour me connaître, car eux seuls semblent pouvoir me révéler à moi-même tel que je suis. Ce sont les autres qui voient en moi le salaud, l'hypocrite, le lâche, ce petit personnage ridicule que je me donne et que je ne vois pas. L'autre vient en quelque sorte s'immiscer entre moi et moi pour me révéler à moi-même, englué que je suis dans mon existence au point de ne pas la remarquer. Sartre ne conçoit la connaissance de soi que comme une connaissance indirecte qui passe par la médiation d'autrui.



Et pourtant, si ma conscience est par nature libre, capable de prendre n'importe quelle incarnation, elle est bien une flamme de liberté consciente qui ne peut-être enfermée dans aucune forme. Si la conscience est liberté, elle n'est jamais un personnage, un dehors, un paraître. La connaissance de soi serait donc ici révélation de ma mauvaise foi (texte) qui fait que je m'entête à jouer un personnage que je ne suis pas Pour m'éveiller de cette tromperie sur moi-même, je dois éclairer en moi ce qui reste dans l'ombre. La grande valeur de la relation à autrui dans la connaissance de soi, c'est d'éclairer les angles morts que je n'aperçois pas. (texte)

C. Connaissance de soi et Présence




Les critiques précédentes posent des problèmes difficiles. Si nous voulons bien tenir compte des objections, nous devrons préciser plusieurs points : a) quelle forme peut prendre la connaissance de soi, si ce n'est pas celle d’un savoir objectif? b) qu'est ce qu'une prise de conscience de soi ? c) Quelle forme de conscience est requise pour qu'il y ait connaissance de soi?



1) Pour connaître le Soi, il ne s'agit pas de connaître un objet, ou connaître une chose, connaître le soi c'est comprendre cela par quoi il y a des choses et des objets, le sujet (texte). L'identité d'objet n'est pas l'identité du sujet. (texte) Or, nous sommes dans l'attitude naturelle à ce point imprégnés des habitudes de pensées fondées sur l'intentionnalité, que lorsque nous abordons la connaissance de soi, nous ne pouvons pas nous empêcher de penser que le soi est une sorte de "chose". Mettons une chose "spirituelle", comme il y a des choses "matérielles". Nous disons "j'ai" une âme, comme nous dirons j'ai un scooter dans ma remise ou j’ai un canif dans la poche. Comme si l'âme était une sorte de chose en notre propriété ! C'est un contresens, car précisément, si l'âme est le Soi, elle est l'ultime possesseur et non pas une chose possédée. Cela, Maine de Biran le fait remarquer contre Descartes, tout en le commentant : "je suis pour moi-même non point une chose ou un objet dont j'affirme l'existence en lui donnant la pensée pour attribut, mais un sujet qui se reconnaît et s'affirme à lui-même son existence, en tant qu'il s'aperçoit intérieurement". S'il peut y avoir une conscience de quelque chose, c'est toujours sur le fond de la conscience de soi. Le sens intime est au cœur de la conscience du sujet. (texte) Dans toute conscience de quelque chose le soi s'éprouve lui-même, parce qu'il est originellement donné à lui-même, parce qu'avant toute conscience d'objet le Soi est Présence. (texte)



Mais peut-on parler dans le sens intime d'une forme de connaissance ? Il est possible de répondre par la négative à cette question. L'argument a été développé par Kant. dans la Critique de la Raison pure. Selon lui, le je suis, de l'unité du Je de la conscience se réduit à "la conscience que je suis… Je n'ai donc aucune connaissance de moi tel que je suis, mais je me connais seulement tel que je l'apparais à moi-même. La conscience de soi-même n'est donc pas encore, il s'en faut, une connaissance de soi-même". Si nous appelons connaissance de soi, la connaissance de l’individu et de ses particularités, il est clair que la conscience de soi n'est pas une connaissance de soi, bien qu'elle la rende possible. Mais ce petit moi individuel, ce petit jardin de notre moi précieux, est-il l'essentiel de ce que nous avons à connaître? Est-ce le soi ? Le Je conscient du sens intime est-ce l'ego? Est-ce le sens du Je qui est dans le sentiment du Soi? Et puis, cette lumière de la conscience qui éclaire toute expérience peut-elle être individuelle ?



2) Faire retour sur soi n'est pas un acte qui ne fait que stupidement redoubler la perception. La prise de conscience de soi favorise un éveil. Si je me suis comporté comme un imbécile, si j'ai été violent et que j'en prends conscience, je ne suis plus tout à fait un imbécile ou un violent au sens habituel, je commence à me voir tel que je suis. Mais la vigilance quotidienne autorise-t-elle la prise de conscience? Avouons que non. C'est un peu comme si dans la vie quotidienne la plupart d'entre nous étions dans une sorte de somnolence et qu'il nous fallait quelques instants de lucidité dans notre existence pour casser la routine de nos habitudes. La prise de conscience ne devrait pas être seulement occasionnelle. La prise de conscience est un processus continu où elle n'est rien. On ne peut dire en ce sens que l'on s'éveille définitivement, car si c'est pour s'endormir dans une nouvelle habitude, ce n'est plus une prise de conscience. Il y a chez René Daumal un texte magnifique à ce sujet :



"Tel homme s’éveille, le matin, dans son lit. A peine levé, il est déjà de nouveau endormi ; en se livrant à tous les automatismes qui font que son on corps s'habiller, sortir, marcher, aller à son travail, s'agiter selon la règle quotidienne, manger, bavarder, lire un journal – car c’est en général le corps seul qui se charge de tout cela –, ce faisant il dort. Pour s’éveiller il faudrait qu’il pensât : toute cette agitation est hors de moi. Il lui faudrait un acte de réflexion. Mais si cet acte déclenche en lui de nouveaux automatismes, ceux de la mémoire, du raisonnement , sa voix pourra continuer à prétendre qu’il réfléchit toujours; nais il s’est encore endormi. Il peut ainsi passer des journées entières sans s’éveiller un seul instant. Songe seulement à cela au milieu d'une foule, et tu te verras environné d'un peuple de somnambules. L'homme passe, non pas, comme on dit, un tiers. de sa vie, mais presque toute sa vie à dormir de ce vrai sommeil de l'esprit. Et ce sommeil, qui est l‘inertie de la conscience a beau jeu de prendre l’homme dans ses pièges : car celui-ci, naturellement et presque irrémédiablement paresseux, voulait bien s'éveiller certes, mais comme l'effort lui répugne, il voudrait; et, naïvement il croit la chose possible, que cet effort une fois accompli le plaçât dans un état de veille définitif ou au moins de quelque longue durée; voulant se reposer dans son éveil, il s'endort. De même qu'on ne peut pas vouloir dormir, car vouloir, quoi que ce soit, c’est toujours s'éveiller, de même on ne peut rester que si on le veut à tout instant".(texte)



Le processus continu d'éveil par lequel nous mettons constamment en lumière ce que nous sommes est la lucidité. (texte) La lucidité est un état de constante observation de tout ce qui advient en moi et pas seulement une vigilance qui m'attache à l'extériorité. Elle ne peut pas reposer sur une division entre un sujet/objet, parce qu'elle n'est pas en réalité le résultat d'une réflexion introspective sur soi. Observer sans juger, sans condamner, ne crée pas de division, l'observation lucide se maintient dans l'unité du sentiment. La lucidité n'est pas une forme d'auto-analyse où le moi se diviserait en moi-juge/moi-condamné, ce qui caractérise l'introspection. La lucidité et l'introspection sont donc deux choses très différentes, contrairement à ce que la tradition réflexive a pu croire dans la philosophie occidentale. La lucidité n'est pas une manière de se replier sur son moi, une forme de nombrilisme psychologique qui prétend juger et évaluer les misères ou les progrès du moi. Elle est une attention complète, une vigilance passive, une vigilance sans objet, une attention non-divisée à ce qui est qui laisse se déployer la manifestation consciente. Dans la lucidité, dis Krishnamurti " je dois être ouvert à chaque pensée, à chaque sentiment, à chaque humeur, à chaque refoulement ; et au fur et à mesure qu'il y de plus en plus de lucidité expansive, il y a une libération de plus en plus grande des mouvements cachés des pensées, des mobiles, des poursuites. Ainsi, la lucidité est liberté, elle octroie la liberté; elle concède la liberté". Par contre, l'introspection reste enfermée dans l'arène de l'ego qui se glorifie, ou se condamne, qui se juge ou se déjuge. "l'introspection cultive les conflits, les processus d'isolation du soi". Il est tout à fait symptomatique que l'introspection aboutisse souvent à ce constat déprimant que je n'arrive pas à me changer, je suis moi si médiocre, si petit que je n'arrive jamais à être celui qui je voudrais être. Elle cultive le conflit avec soi, car elle enveloppe toujours un jugement, une évaluation, or comprendre et se comprendre, ce n'est pas juger.



La conséquence en est que la lucidité – correctement comprise - ne nourrit pas l'ego, elle tend plutôt à le dissoudre. C'est pourquoi la question "qui est lucide dans la lucidité ?" est en fait une question dépourvue de sens. Par contre il est très clair que la réponse à la question : "qui s'auto-analyse dans l'introspection ?" est : l'ego. Il n'y a pas de "moi" dans la lucidité, mais seulement la conscience témoin, la conscience attentive à ce qui est, la conscience impersonnelle, (texte) qui est capable justement de discerner les mécanismes de l'ego et sa nature. C'est dans cette conscience, par un processus de constante découverte que peut avoir lieu une véritable connaissance de soi. (texte)



3) Cette conscience qui n'est pas l'ego, mais qui l'éclaire, nous ramène à ce que d'autres auteurs dénomment la Présence. L'ego apparaît pour la présence ce qu'il est : un simple objet tissé par la pensée. "Vous n'êtes ni objet, ni ego. Ce que vous êtes fondamentalement ne peut-être objectivé". Aussi, quand nous cherchons à tout prix à nous définir, à nous mettre dans une boîte en disant je suis "un sportif", "un père de famille", "une femme", nous ne faisons que nous identifier à une forme posée par l'esprit. Ainsi se compose toutes les représentations de la connaissance de soi, on s'imagine être ceci ou cela pour donner une sorte de consistance à l'ego. Il faut retourner l'argument de Kant : en réalité, la pure conscience de soi est la vraie connaissance de soi, parce que le Soi est en-deçà de toutes les formes et de toutes les définitions. (texte) Le Soi est la Présence sans forme, pur témoin, c'est la conscience qui s'individualise dans une forme en devenant l'ego. Parce que le Soi ne se différencie pas de la pure Conscience, la voix d'approche du Soi par l'intellect ne peut-être que négative : "ce que vous êtes ne s'atteint qu'en éliminant ce que vous n'êtes pas". Toute définition est une limitation qui peut-être rejetée. Je peux dire ce que je ne suis pas, car il est dans la nature même du langage de particulariser, d'objectiver, mais je ne peux pas dire ce que je suis. (texte) Par contre, ce que je suis, je peux l'éprouver en profondeur quand le sentiment d'être s'épanouit librement. Mais de la Présence, l'ego ne peut pas tirer parti, lui qui n'existe que dans la limite, la recherche d'une identité. Aussi, comme le dit Jean Klein, "l'ego ne peut se connaître lui-même parce qu'il s'identifie à ce qu'il pense, à ce qu'il sent, expérimente. Pour l'ego, il n'y a que résistance, réaction de défense, agitation. C'est le témoin qui éclaire et montre ce qu'est l'ego : une illusion. L'état de témoin contemplatif nous conduit à découvrir ce que nous ne sommes pas. Nous devenons conscients de notre corps, de nos schémas de pensées, des mobiles de nos actes dont nous n'étions auparavant pas conscients." Il ne s'agit pas pour autant d'en tirer hâtivement la conclusion : « alors, nous ne sommes rien ! » La Présence n'est rien de défini, (texte) parce que tout ce qui est objet s'appuie sur elle, sa Vacuité est plénitude d'être et non pas un vide. L’identification est la clé. En latin, ce mot est formé sur idem qui veut dire « pareil ». Le terme facere veut dire « faire ». Quand je m’identifie-à, je « fais pareil », pareil à moi, à la forme que se donne le moi en s’appropriant d’abord l’objet.

  • *



L'intentionnalité qui œuvre dans la vigilance limite par nature la connaissance que nous avons de nous-mêmes. Dans l'état de veille, nous sommes la plupart du temps tiraillés vers le monde et notre conscience est une conscience d'objet. Aussi pensons-nous naïvement que nous sommes un objet parmi les autres, une chose parmi les choses, parce que nous l'avons toujours cru et que cette croyance est typique de l'attitude naturelle. Nous nous prenons pour un individu et nous nous identifions au premier objet qui nous est donné : le corps.



Comprenant que les objet n'existent que pour le sujet, nous en venons tout de même à saisi que le nœud du problème est de comprendre le sens intime du Je. Le pas suivant consiste à comprendre ce qu'est par nature le moi, comment il est posé par la conscience, à travers la pensée. Il y a là un champ entier de découvertes à faire sur soi-même dans la lumière de la lucidité. Ce que nous allons alors petit à petit découvrir, c'est que nous ne sommes pas ce que nous croyons être.

  • *

Questions:

1. Quand voyons-nous se manifester la prévalence d'une identité culturelle?

2. Y a-t-il une différence entre la fonction sociale et le rôle du point de vue de l'identité?

3. En quoi la notion de personne est-elle insuffisante sur le plan de la connaissance de soi?

4. Que cherchons-nous dans l'idée de tempérament et de caractère?

5. Que nous soyons des êtres doués de conscience implique-t-il nécessairement que nous ayons connaissance de nous-mêmes?

6. Pourquoi dire de la lucidité qu'elle doit être un processus continu?

7. Comment comprendre la formule selon laquelle le Soi ne peut pas être objectivé ?

Dialogues et commentaires



© Philosophie et spiritualité, 2002, Serge Carfantan. Accueil. Télécharger, Index analytique. Notion. Leçon précédente. Leçon suivante.

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_____La chute des tyrans: J'accuse! l'égo de tous les dysfonctionnements humains.. cet animal qui est à l'oeuvre dans le monde intérieur de chacun d'entre nous... Cet animal, je l'appelle l'ego: L'homme est un loup pour l'homme.

J'accuse !

Le vrai coupable habite dans l'homme, depuis toujours.

J'accuse !

Le vrai coupable habite dans l'homme, depuis toujours. Mais nous ne l'avons manifestement jamais encore démasqué, puisqu'il continue à agir sans empêchement majeur, et cela depuis la nuit des temps. Le vrai coupable est à l'intérieur de chacun d'entre nous. C'est lui qui nous pousse à l'injustice, au rapport de forces, à la cruauté, à l'acceptation de fausses valeurs, telles que l'argent, le pouvoir et le sexe, valeurs utilisées sans discernement, ce qui débouche sur les abus répertoriés ci-dessus.

Car nous sommes tous deux à l'intérieur : notre âme, dont le siège est le coeur, et notre ego, qui fonctionne dans le mental, et qui nous persuade que l'argent, le pouvoir et le sexe sont des valeurs en soi, suffisantes pour nous rendre heureux. Malheureusement, cela provoque l'exploitation de l'homme par l'homme, de la femme par l'homme, du faible par le fort, du pauvre par le riche, de l'enfant par l'adulte, de l'être humain par... l'animal, cet animal qui est à l'oeuvre dans le monde intérieur de chacun d'entre nous. Cet animal, je l'appelle l'ego. C'est lui le vrai coupable.

C'est lui que ce texte accuse. C'est lui qui est pointé du doigt dans la formule connue:

L'homme est un loup pour l'homme. Car l'ego-loup prend forcément figure humaine lorsqu'il fonctionne à l'intérieur de nous. Il n'en reste pas moins un prédateur...

Mais sa réussite magistrale, c'est la récupération de toutes les religions pour son usage personnel. Car sa compréhension des Ecritures (que nous croyons être la nôtre) nous a acculés à dénaturer l'idée de la divinité au point d'accepter d'honorer un Dieu indigne de ce nom, ce qui nous a tous rendus indignes de notre véritable nature humaine. Ce faux dieu, en fait, n'est rien d'autre que notre propre ego, qui s'érige en potentat à l'intérieur de nous, et fait de nous ses esclaves, souvent rebelles, mais jamais vainqueurs de façon définitive - puisque nous n'avons jamais identifié jusqu'à présent la véritable origine de toutes nos souffrances.

La dualité humaine. Depuis toujours nous nous battons pour la justice et le paradis sur terre. Depuis toujours, notre lutte débouche sur l'échec, et nos souffrances continuent à couvrir la terre de nos cris et de nos larmes. Aujourd'hui, pourtant, beaucoup de gens ont conscience de cela et refusent d'avaliser l'inacceptable. Nous cherchons désespérément une porte de sortie. Nous la trouverons le jour où nous pourrons pointer du doigt notre ego, le véritable responsable de cette situation désastreuse, afin de l'exclure du pouvoir de chacun d'entre nous.

J'accuse l'ego de tous nos dysfonctionnements humains. Il a de nombreux symboles : Il est le diable dans toutes les religions, le monstre dans les contes de fées, le serpent dans la Genèse, le dragon chez les Chinois, et en règle générale, l'animal dans la plupart de nos comportements injustes et intolérants. Il est ce qui nous reste du préhominien, cet être encore animal, qui est devenu homme en prenant conscience. Depuis l'homme préhistorique, cette conscience n'a cessé de se développer. Aujourd'hui, elle se heurte aux limites de notre inconscient. C'est pourquoi le rêve est peut-être le moyen le plus sûr de sortir du pouvoir de notre ego, car si nous savons l'identifier dans nos images nocturnes ou nos visions éveillées, nous aurons de bonnes chances de lui ôter la possibilité de nous manipuler.

En effet, son pouvoir vient essentiellement du fait que nous croyons être lui. Comment ne pas s'identifier à lui, puisqu'il pense dans notre tête? La conclusion est très naturelle: 'Je suis celui qui pense...' Toute la philosophie de Descartes est ici remise en question. "Je pense, donc je suis." Mais qui est ce "Je" ? Eh bien parfois, c'est vraiment moi (mon âme, mon coeur), mais trop souvent, ce n'est pas moi, c'est mon ego. C'est alors celui dont parle Pascal : "Le moi est haïssable." Encore faut-il faire la diffférence entre les deux "moi". L'un est notre âme, d'essence divine (puisqu'immortelle, selon les théologiens), et ce moi-là, il nous faut absolument l'aimer et lui donner le pouvoir intérieur. Car si l'âme de chaque être humain avait toujours le pouvoir de décision, notre humanité souffrante changerait radicalement de visage.

À l'inverse, cela donne toujours des catastrophes, lorsque nous laissons un animal inintelligent penser à notre place. Les animaux fonctionnent sur la peur. C'est normal, puisque la loi du plus fort est leur loi naturelle. Du coup, le plus fort mange le plus faible. Cela est tout à fait acceptable dans le règne animal, mais c'est une ignominie dans le règne humain, même si le verbe manger doit être remplacé par les verbes 'harceler, écraser, exploiter, opprimer, brutaliser, agresser, tyranniser, violer et tuer'.

La peur est la base de ces fonctionnements. Avoir peur de l'autre est la meilleure façon de justifier sa propre violence. Si les tyrans n'avaient pas peur d'être destitués, ils ne seraient pas des tyrans. C'est pourtant leur tyrannie qui les destitue en dernière analyse. Cette vérité fondamentale repose sur un paradoxe évident. Ce qui n'empêche pas la tyrannie de continuer à faire des ravages, sur le plan des nations, mais aussi des rapports sociaux, familiaux et personnels. C'est l'exact contraire du respect d'autrui.

Le respect d'autrui ne peut fonctionner sans le respect de soi, c'est-à-dire de notre humanité, en refusant de donner le pouvoir à notre ego, afin de le donner à notre âme. Ce refus doit se manifester d'abord dans les relations personnelles, en posant fermement un principe simple, qui est de ne jamais accepter l'inacceptable. Même au nom de l'amour - surtout au nom de l'amour, car ce serait accepter l'emprise de l'ego de l'autre sur soi. Cela n'est pas de l'amour, c'est du pouvoir, de la possessivité, de l'égoïsme, ce qui explique que cela débouche toujours sur la mort de l'amour.

Dissocier ces deux racines en nous, faire croître notre âme en excluant notre ego, est une porte de sortie dont nous n'avons encore jamais fait l'expérience.

Si nous la faisons tous ensemble, nous découvrirons avec surprise que toutes les souffrances qui nous écrasent sont générées par notre ego. Nous pourrons alors remplacer son joug par celui dont le Christ (=symbole de notre âme) affirme qu'il est doux et léger. "Ce que vous faites au plus petit d'entre vous, c'est à moi que vous le faites."

Cela pourrait bien signifier que notre âme (= le Christ) est la même à l'intérieur de chaque être humain - ce qui suppose que chaque être humain possède une âme. Dans les siècles précédents, nous nous sommes posé la question au sujet des noirs, et même au sujet des femmes. Je pense (j'espère) que cette question n'est plus d'actualité... On peut comprendre alors que si je blesse quelqu'un (par des paroles, des coups ou un comportement d'exclusion), je l'atteins dans son âme, qui est de la même essence que la mienne. C'est pourquoi je m'atteins moi-même en dernière analyse. Or, cette âme universelle que nous partageons tous (au delà des clivages de politique, de religion, de société, de sexe, de race ou de nation), cette âme ne peut s'épanouir - selon moi - que dans notre vraie nature, visible dans le nom que nous nous sommes donné: l'être humain. J'ai tendance à croire - je suis même persuadée - que la divinité que tant de gens recherchent, n'est rien d'autre que notre humanité.

En tous cas, cela pourrait être une hypothèse de départ, très facile à vérifier dans la vie courante. Car les résultats seraient très différents de ceux que nous connaissons, puisque le principe même de la supériorité (d'un individu sur un autre, ou d'un groupe sur un autre) serait mis à mal. Cette supériorité-là est une fausse valeur qui nous permet d'écraser autrui à partir du moment où il est jugé 'inférieur'. Le couple qui apparaît alors va toujours dans le sens du plus fort: Noble/serf, colon/indigène, patron/ouvrier, tyran/esclave, gourou/disciple, homme/femme, adulte/enfant.... et même sur le plan sportif : vainqueur/vaincu !

Or, la véritable supériorité est celle de l'âme sur l'ego. C'est la seule qui soit fiable et que nous devons reconnaître pour valable, si nous voulons sortir de l'impasse. Car chaque individu possède une âme, et en ce sens, chacun a droit au respect, avec cette précision indispensable que le premier respect est celui que nous nous devons à nous-mêmes, en mettant notre âme à la première place, avant notre ego. Celui qui applique cette loi naturelle ne se rendra jamais coupable d'injustice, et en cela, il rendra véritablement hommage à 'Dieu' (en lui obéissant) = en obéissant à son âme...

Le problème est presque risible, lorsqu'on réalise que nous pensons presque tous que croire en l'homme évacue forcément la croyance en Dieu. Le paradoxe devient crucial si ce que j'avance est juste : Dieu est notre humanité. Il ne peut se manifester en nous et autour de nous que si nous laissons s'épanouir cette humanité, si nous devenons pleinement et consciemment des êtres humains dignes de ce nom. C'est alors que nous deviendrons ce Dieu que nous implorons depuis toujours en vain, puisqu'il ne peut s'exprimer (et nous couvrir de ses bénédictions) tant que nous ne lui laisserons pas le pouvoir en manifestant notre humanité - qui nous rend semblables à lui.

Les religions, se voyant incapables d'installer le paradis sur terre, l'ont toutes repoussé dans l'autre monde, après la mort, et encore, sous condition d'avoir cru en un Dieu dont chacune assure que le sien est le seul à être authentique. Comment peut-on croire cela au XXIème siècle ? Dieu n'a pas de besoins par définition. La perfection exclut le manque. C'est nous qui avons besoin de lui. Or il est là, disponible, immédiatement accessible - s'il est notre âme.

Un humanisme fondé sur l'exclusion de l'ego

L'ego se prend pour Dieu. Un Dieu sélectif, raciste, nationaliste, vengeur, sexiste... se rend coupable d'un favoritisme injuste par définition. Mais qui ai-je donc décrit dans ce portrait indigne ? Je n'ai décrit que l'homme, qui se rend coupable de ces tragiques défauts chaque fois qu'il obéit à son ego. C'est lui qui nous pousse au manichéisme qui génère toutes les souffrances de la terre. "C'est l'autre qui est dans l'erreur." Le tour est joué, et nous en sommes tous les victimes, chaque fois que nous projetons ce jugement sur le plan extérieur.

Seul, le plan intérieur rétablit la justice. Car seul, l'ego nous rend racistes, nationalistes, vengeurs, sexistes, puisque nous nous rendons alors coupables d'actes qui le favorisent, au détriment de notre âme. C'est ainsi que nous honorons depuis toujours un faux dieu symbolisé par le diable, en essayant de le détruire dehors, alors qu'il est bien au chaud à l'intérieur de chacun de nous. Il résulte de cette analyse que le seul ennemi que les Ecritures nous demandent de détruire, ce n'est ni notre voisin, encore moins notre voisine, et pas davantage celui qui croit en un Dieu différent, c'est uniquement notre ego.

Tous les dossiers de ce site parlent de ce diable d'ego... et donnent des outils pour le faire apparaître et se débarrasser de lui. Être soi-même est devenu depuis quelques années le but servi par de multiples modes d'emploi. Mais de quelle identité s'agit-il ? Celui qui n'a pas fait la différence entre son véritable soi (son âme) et son faux-self (son ego), celui-là risque fort de développer l'ego de son disciple, sur le modèle du sien, au lieu de lui donner accès à sa véritable identité. Car il n'y a pas d'exception à cette base d'une psychologie nouvelle: Nous sommes tous deux à l'intérieur, tous partagés entre notre âme et notre ego, que nous soyons... prêtre, psy, prof, parent, enfant, jeune ou vieux, blanc ou noir, homme ou femme, habitant des cités ou représentant politique, syndicaliste ou patron, SDF ou président de la république...

Tant que cela ne sera pas le fondement de toute analyse, nous ne pourrons pas véritablement donner le pouvoir à notre humanité, dont le symbole le plus connu est... 'Dieu'.

Une théologie qui inclut l'homme dans sa recherche de Dieu... En devenant simplement humains, nous deviendrons ce Dieu auquel nous ne croyons plus guère, que nous supplions pourtant dans les épreuves et que nous oublions dans l'abondance, ce Dieu qui attend patiemment que nous venions vers lui, ce que nous ferons en comprenant simplement qu'il est notre âme, autrement dit notre bonté naturelle, notre humanité authentique: les valeurs de notre coeur.

Mais pour devenir ce Dieu que nous sommes vraiment, il nous faut d'abord prendre conscience de notre ego, afin de le réduire et de l'exclure du pouvoir intérieur. Car selon mon analyse, l'ego est l'obstacle majeur qui nous empêche de devenir pleinement humains. Le jour où nous en serons capables, nous saurons avec certitude que Dieu n'est rien d'autre que notre humanité...

Quelle surprise, mais aussi quel soulagement !

Une vieille dame, de quatre-vingt-huit ans aujourd'hui, élevée dans la stricte religion catholique, a commencé à douter de tout ce qu'on lui avait inculqué, en se posant cette simple question : 'Comment le Dieu auquel je crois peut-il envoyer en enfer ces millions d'êtres humains qui croient en un autre Dieu que le mien ?' Elle ne va plus à la messe. Pourtant, elle est devenue beaucoup plus humaine, plus ouverte, plus tolérante. 'Je ne peux plus croire en ce Dieu-là', dit-elle souvent. À mon avis, elle n'a jamais été aussi proche de Dieu que depuis qu'elle l'a remis en question. Car Dieu, s'il existe, n'a pas besoin qu'on l'idolâtre, ni qu'on prenne sa défense (quelle arrogance!). Il nous demande seulement de témoigner de lui à travers l'amour que nous nous portons les uns aux autres. Cela tombe sous le sens, et pourtant, nous sommes impuissants à l'accomplir, même si c'est dit clairement dans toutes les Ecritures.

Le jour où plus personne ne croira à un dieu névrotique qui exige de nous le rejet, l'exclusion, l'intolérance et même le meurtre, en son nom, nous serons capables de résoudre le problème des banlieues, du racisme, du sexisme, de la pauvreté, du mondialisme, de la ségrégation, de la tyrannie, de la cruauté, du terrorisme et de tous les rapports de force sur toute la terre. Car ce jour-là, tout le monde aura compris que c'est notre ego qui est à la base de tous ces comportements. Alors, nous cesserons de lui donner le pouvoir.

Et ce ne sera pas si difficile. Réfléchissez et vous verrez que tout s'enchaîne.

C'est l'idée première qu'il faut changer. Qu'il suffit de changer. La vraie fraternité commence là. Tout le reste suivra. L'ego exclu, l'homme peut devenir humain. C'est tout ce que 'Dieu' nous demande. Si c'est si difficile à obtenir, c'est parce que nous sommes tous - tous - à un moment ou à un autre, capables d'être notre ego. Mais cela s'explique simplement par le fait que nous ignorons sa présence en nous. Diffusons cette information, et voyons les résultats obtenus, rien qu'en ayant conscience de cette base psychologique. Nous risquons fort d'en être surpris. C'est le premier pas qui coûte. Mais celui-là ne se fera pas sur des sentiers battus et rebattus. Il inaugurera une voie véritablement nouvelle, où tout deviendra tout à coup possible.

Trois problèmes majeurs sont connus de tout le monde. Le logement, l'emploi et les salaires insuffisants. Je ne suis certes pas compétente en la matière, mais je vais exposer en vrac certaines de mes idées, qui sont du reste plutôt des 'ressentis'.

Le logement. Il y a quelques années, Alain Madelin, au cours d'une interview télévisée, avait proposé de transformer les loyers des HLM en location-ventes. Au bout de vingt ans, le locataire devenait donc le propriétaire de son logement. Cette idée n'a été reprise par personne, même pas par lui... Et elle est tombée aux oubliettes. Pourtant, ce serait un moyen extraordinaire de résoudre le problème des banlieues, car rien ne motiverait davantage les gens à prendre soin de leur habitat. Mais bizarrement, je n'en ai plus jamais entendu parler, même pas par les médias, qui auraient pu jouer un rôle de pression sur tout l'appareil politique, y compris la gauche, qui n'a jamais relayé cette idée. C'était pourtant une mesure simple, humaine, et dont je ne mets pas l'efficacité en doute.

L'emploi. J'ai entendu dernièrement un patron expliquer les avantages qu'il retirait à embaucher du personnel de couleur, venant des cités. En fait, leur reconnaissance était telle, qu'en échange de leur salaire, il était sûr d'avoir la ponctualité, le sérieux, l'engagement et l'investissement qui sont nécessaires dans une entreprise. Une campagne publicitaire allant dans ce sens serait probablement beaucoup plus efficace que les spots sur la discrimination positive. Je ne connais pas de meilleur moyen que la confiance pour obtenir du rendement. Tout le monde le sait, car tout le monde l'a vécu. Nous avons tous été des enfants et nous savons tous que le goût de travailler passait toujours par l'amour que nous avions pour l'enseignant. Celui qui sait se faire aimer obtient tout. C'est vrai dans tous les domaines, en famille, à l'école, dans la relation de couple, et bien entendu au boulot. Le patron qui règne par la terreur ou par l'exploitation de son personnel, aura un jour ou l'autre le retour du bâton.

Mais comme les abus sont également possibles dans l'autre sens (cf l'analyse de la première partie de ce dossier), il faut mettre des garde-fous, sans faire de corporatisme étroit, sans langue de bois, sans malhonnêteté intellectuelle. Un employé incapable doit pouvoir être renvoyé, y compris dans la fonction publique, où la sécurité de l'emploi donne lieu à des abus inacceptables. Car le 'mauvais' employé n'est souvent mauvais que parce qu'il n'a pas trouvé sa voie. Il peut réussir dans un autre secteur, et c'est ce qui se passe souvent quand il a le courage de partir de lui-même. Encore faut-il lui en donner le droit et la possibilité. Allons un peu plus loin: Le 'tire-au-flanc' ne l'est parfois que par réaction à une mauvaise ambiance de travail. Mais il peut l'être aussi parce qu'il obéit à son ego. Réduire son ego (=en prendre conscience) peut suffire à lui rendre sa conscience professionnelle.

Certaines vérités ne sont pas agréables à entendre. Pourtant, il faut bien savoir que la remise en cause de soi est indispensable pour tout le monde. On ne peut rien construire sur le mensonge. La vérité, c'est la vérité, et elle touche chaque individu, du plus faible au plus puissant. Chacun a des qualités (ce qui le relie à son âme) et des défauts (qui viennent de son ego). Pour se libérer des seconds, il faut d'abord les reconnaître. Les nier, c'est les installer dans la durée.

Car notre société crée des besoins dont elle exclut ensuite toute une partie de la population. La sur-consommation des nantis s'étale devant les yeux des pauvres, soumis à la sous-consommation, ce qui finit par exploser dans la révolte, la violence, les vols et le commerce parallèle de la drogue.

Les salaires. Les syndicats dénaturent leur rôle, en poussant leurs adhérents à faire des grèves pour des motifs trop souvent corporatistes, au lieu de viser des buts plus généraux, comme par exemple, un salaire minimum à 1500 euros pour tous. Cela aurait un résultat immédiat sur les nombreuses mesures d'assistanat, qui deviendraient du coup beaucoup moins intéressantes qu'un travail justement rémunéré. Ce que les employeurs donnent en charges sociales pourrait être ajouté en partie au salaire, et les pertes faites d'un côté seraient partiellement compensées grâce aux économies générées par la disparition probable du RMI, et autres mesures de survie, par exemple. La lutte contre le chômage passe - peut-être - par un partage fraternel des richesses, partage que l'ego refuse de toutes ses forces, mais qui nous mène visiblement dans un cul-de-sac, dont nous sommes finalement tous vitimes, que nous soyons dans l'opulence ou dans la misère.

Mais il faudrait alors en contre-partie que les patrons puissent débaucher un 'parasite', car les abus existent, tout le monde le sait, mais on n'a le droit de parler que des abus perpétrés dans l'autre sens, ceux des patrons (qui existent aussi, bien entendu). Personnellement, je pense que le premier abus d'un patron, c'est de payer ses employés au SMIC. Or, c'est la loi qui l'y autorise. On voit bien que le rôle des politiques est fondamental.

Note. J'ai passé vingt-cinq ans de ma vie dans l'enseignement. Le système des inspections est pervers, et continue de l'être. Une jeune institutrice de CP disait dans un reportage récent que la méthode syllabique (B-A=BA) donnait des résultats excellents. Toute sa classe sait lire. Pourtant, son inspecteur l'a sabrée, parce qu'elle n'applique pas la méthode semi-globale préconisée par les circulaires. Au lieu de considérer les résultats, on exige l'application d'une méthode dite moderne, même si elle fait des désastres. C'est le contraire du bon sens. En ce qui concerne les enseignants, bon nombre ne sont pas faits pour ce métier, et restent pourtant trente-sept annuités et demie (aujourd'hui 40) dans la fonction publique, n'apprenant rien aux générations d'élèves qui leur passent entre les mains. Quand aura-t-on l'honnêteté de le reconnaître ? On se plaint de n'être pas aussi bien payé que dans le privé - et c'est vrai. Alors, faisons un marché : Un bien meilleur salaire pour compenser la perte de la sécurité de l'emploi. On aurait de meilleurs enseignants, qu'il faudrait inspecter en changeant aussi les méthodes d'inspection. Dégraisser le mamouth a fait sauter un ministre. Pourtant, le mamouth est vraiment à dégraisser. Quand les enseignants auront-ils l'honnêteté de le reconnaître ?

Utopies ? Peut-être. Mais on pourrait au moins essayer. L'exploitation de la masse par une minorité au pouvoir n'est pas une fatalité. Quand j'étais enfant, j'entendais les adultes parler d'un riche comme d'un 'millionnaire'. Aujourd'hui, les fortunes personnelles sont affichées fièrement par leurs détenteurs et atteignent des sommes astronomiques. Et personne n'ose dire que c'est honteux. Il n'y a plus ni logique ni bon sens dans nos sociétés modernes. Les parachutes dorés viennent récompenser ceux qui sont à l'origine de la faillite de leur entreprise, les footballers gagnent des sommes indécentes (ils sont du reste 'achetés' comme une marchandise), le monde du show-biz dépasse toute mesure et les stars sont couvertes d'or - littéralement. L'argent semble être le seul moteur d'un mondialisme complètement inhumain. On mesure tout à l'aune du 'combien ça rapporte ?' Cela fausse notre regard, qui devient méprisant en ce qui concerne les valeurs de la fraternité.

La crise financière qui vient de secouer les Bourses partout dans le monde en est un résultat qu'on aurait dû et pu prévoir.

On commence du coup à se poser les bonnes questions : À quoi sert d'avoir des milliards ? N'est-ce pas le contraire du bon sens, et même du bonheur ? Comment peut-on être heureux dans le luxe, alors qu'à sa porte, la misère jette à la rue des familles entières ? La vraie richesse est celle du coeur, tout le monde le sait. Alors, tenons-en compte, au lieu de le savoir sans l'appliquer, depuis toujours...

Il est indispensable d'avoir suffisamment d'argent. On peut même en avoir beaucoup, mais il est honteux d'en avoir trop, quand tant de gens souffrent et se privent, à cause du manque. Et cela, j'insiste, c'est l'ego qui nous persuade que c'est normal.

Ce n'est pas normal. Si les entreprises avaient des remises d'impôt quand elles augmentent leurs employés, elles le feraient. Or, elles le peuvent, puisqu'elles font des chèques énormes pour l'humanitaire (avec déduction d'impôts, évidemment, sans quoi elles ne le feraient pas). Je ne suis pas contre l'aide humanitaire, bien sûr, mais j'aimerais que cette aide se fasse aussi à notre porte. Du reste, ce ne serait pas une aide, mais une juste rétribution des services rendus, du travail effectué. Quel patron accepterait le salaire qu'il donne à ses employés si les rôles étaient inversés ?

Du reste, des initiatives ponctuelles ont déjà lieu, comme le commerce équitable. Il y a aussi des patrons qui paient leurs employés au-dessus du SMIC, qui avalisent les 35 heures, qui donnent une participation aux bénéfices, qui accordent des primes et des gratifications... Cela peut se généraliser et s'intensifier, dans d'autres domaines.

À quand le premier sportif qui refuse d'être trop payé ? À quand le premier artiste qui refuse un trop gros cachet ? À quand le premier nanti qui refuse l'excès d'argent ? Le premier médecin qui se satisfait du prix de ses consultations ? La célébrité (dans quelque domaine que ce soit) autorise à (se) vendre de plus en plus cher, alors même que le besoin d'argent ne se fait plus sentir. Une autre logique existe, qui consiste à baisser ses prix à partir du moment où on est devenu riche. Mais non, on en veut toujours davantage. Est-ce que ça rend plus heureux ? C'est vraiment une question qu'il faudrait que chacun se pose.

Je rêve d'une société où l'écart entre les salaires les plus petits et les plus grands serait de l'ordre de x 10. Autrement dit, si le minimum est de 1500 Euros par mois, le maximum serait de 1500 x 10 (= 15.000 Euros par mois). Mais je m'empresse d'ajouter que cela ne doit pas être imposé. Toutes ces idées ont déjà été plus ou moins proposées, et elles ont toujours débouché sur des abus odieux, toujours à cause de l'ego, qui est capable de tout dénaturer. Ce type de rapport entre les salaires devrait pouvoir être 'choisi' librement et installé par chacun, dans sa sphère personnelle, jusqu'à ce que cela devienne une réalité collective.

Oui, oui, je sais, je rêve. Mais j'aime rêver...

Alors, même si mes calculs sont faux, même s'ils demandent à être revus et corrigés, à quand un peu de bon sens et de fraternité entre nous ?

Liberté Egalité Fraternité. Formule magnifique. Pourquoi avons-nous tant de mal à la mettre en pratique ? Peut-être parce qu'il nous manque les trois fonctionnements intérieurs complémentaires: la conscience (de l'ego, notre ennemi intérieur), l'honnêteté (de reconnaître nos dysfonctionnements), et la responsabilité (assumer que chacun d'entre nous joue un rôle dans le désastre collectif), car nous sommes tous capables d'avaliser les comportements indignes de l'ego. La formule connue: Moi, c'est pas pareil', révèle sa présence, car ce moi-là fonctionne sur l'inégalité et l'injustice.

Chacun d'entre nous, petit ou grand, faible ou puissant, jeune ou vieux, noir ou blanc, riche ou pauvre, homme ou femme, chacun d'entre nous est susceptible d'être son ego, et de trahir son âme.

Mais cela peut changer. Cela doit changer. C'est vital aujourd'hui.

On voit bien que c'est possible. Alors, on commence quand ?

PS. Voici un poème de Jeanne Benameur, plein d'humour et de vérité...

Quand je suis né, j'étais noir / Quand j'ai grandi, j'étais noir / Quand je vais au soleil, je suis noir / Quand j'ai peur, je suis noir / Quand je suis malade, je suis noir / Quand je mourrai, je serai noir. ....... Tandis que toi, homme blanc / Quand tu es né, tu étais rose / Quand tu as grandi, tu étais blanc / Quand tu vas au soleil, tu es rouge / Quand tu as froid, tu es bleu / Quand tu as peur, tu es vert / Quand tu es malade, tu es jaune / Quand tu mourras, tu seras gris. ....... Et après ça, tu as le toupet de m'appeler 'homme de couleur' !


***

La chute des tyrans.

Cette chute s'installe un peu partout dans le monde, que la tyrannie soit fondée sur des valeurs de gauche ou de droite. Les peuples se révoltent pour obtenir leur indépendance et installer la démocratie. Les résultats sont souvent assez faibles dans le domaine du mieux-être. Les nouveaux dirigeants reprennent à leur compte l'exploitation du faible par le pouvoir, quel qu'il soit. On se demande comment cela est possible. On dirait que l'expérience ne sert jamais de leçon.

Les émeutes de banlieues.

Elles sont le signe d'un ras-le-bol de la part d'une population exclue de la richesse nationale, mise à l'écart pour des causes inavouables de racisme, d'intolérance religieuse et d'exploitation de l'homme par l'homme. Ce dernier abus dépasse largement les cités, car de nombreux ouvriers employés au SMIC se sentent sûrement concernés par la révolte, même si leur peau est blanche et leur nom français. Pourquoi faut-il que le pouvoir en place abuse toujours de ses prérogatives jusqu'à ce que l'injustice subie déclenche la révolution, qui lui fait tout perdre ? Où est la fraternité de notre logo républicain qui orne le fronton de toutes les mairies ? Ce n'est qu'une formule qui n'a pas de racines dans notre coeur, et qui ne peut donc avoir de résultats dans nos actes.

Les exactions du faible sur plus faible que lui.

Mais pourquoi l'exploité est-il capable d'autant de noirceur que son exploiteur ? Pourquoi l'exclu se venge-t-il aveuglément sur le premier innocent venu ? S'il est une victime, pourquoi est-il aussi capable d'être un bourreau ? Pourquoi pille-t-il les magasins, incendie les voitures de ses voisins, met le feu à une handicapée dans un bus, détruit les écoles qui accueillent les enfants de ses propres cités ?

Et avant cela, pourquoi fait-il brûler une fille qui réclame sa liberté, exactement comme lui, mais cette fois, par rapport à lui ? Pourquoi est-il capable de ce viol collectif, cette horreur qu'on appelle les tournantes ? Pourquoi empoisonne-t-il ses propres copains, et lui-même, avec la drogue qui détruit et dénature ceux qui s'en servent ? Pourquoi est-il capable d'une violence gratuite qui provoque le rejet de la part des autres habitants ? Pourquoi règne-t-il par la peur, alors même qu'il revendique plus de justice et de fraternité ? Pourquoi la violence conjugale fait-elle tant de victimes parmi les femmes, alors même que leurs conjoints disent les aimer ? Les aimer jusqu'à les frapper, les violer et les tuer ? Pourquoi l'excision ? Pourquoi la circoncision ? Pourquoi les mariages forcés? Pourquoi tant d'abus de la part des parents sur leurs enfants, même devenus adultes ?

J'accuse !

Le vrai coupable habite dans l'homme, depuis toujours.

J'accuse !

Contenu de ce dossier. Les émeutes des banlieues, en Novembre 2005, ont véritablement secoué notre pays. Le résultat le plus flagrant, c'est que le gouvernement (comme l'ensemble des français), a tout à coup réalisé qu'il y avait un vrai problème. Pourquoi faut-il toujours aller jusqu'au bout de l'injustice pour la reconnaître comme telle et essayer de la changer ? Je vais proposer une explication qui n'a jamais été envisagée (à ma connaissance), et la solution qui en découle automatiquement, assortie de quelques mesures simples. Je reconnais par avance que mes compétences sont limitées dans le domaine politique (celui des mesures). À la fin de mon analyse, vous trouverez en post-scriptum un poème de Jeanne Benameur: la lettre de l'homme noir à son frère blanc.

La répétition du même processus

Les exemples sont si nombreux, que c'est une constante dans l'évolution de notre humanité. Toutes les sociétés depuis toujours, ont été basées sur le pouvoir de quelques-uns sur la masse du peuple. Je ne veux pas remonter au-delà du XVIIIème, le siècle des lumières, car le terme dont on l'a nommé symbolise la conscience, et c'est ce dont notre humanité a besoin pour changer vraiment.

1789. La révolution française. La révolte s'appuyait sur des siècles d'injustice. La noblesse avait tous les droits, et le peuple n'en avait aucun. Si le pouvoir en place avait fait preuve d'humanité, il n'y aurait pas eu de révolution... Les injustices et les abus qui ont eu lieu dans l'autre sens semblent prouver que l'homme est incapable de bon sens et de véritable justice. Les têtes coupées témoignent d'une barbarie acceptée et reconnue par tous, à cette époque-là.

XIXème siècle. La révolution industrielle. Elle a eu entre autres résultats le développement d'une bourgeoisie fondée sur le patronat. Le peuple agricole s'est peu à peu transformé en peuple ouvrier. Si les patrons avaient traité leurs employés avec humanité, en leur donnant des salaires décents pour un temps de travail normal, au lieu de chercher en priorité à augmenter leur fortune personnelle, il n'y aurait pas eu au siècle suivant la grande grève de 1936. Les syndicats ont été un contre-balancier indispensable, à cause des abus du patronat.

XXème siècle. La fin de la colonisation. Les abus du pouvoir en place ont fini par provoquer la révolte des indigènes dans tous les pays d'Afrique et d'Asie. Encore une fois, si le partage du pouvoir et des richesses avait eu lieu, si le petit peuple avait été traité avec justice et égalité, les résultats auraient été sans doute très différents. Mais il semble que la logique des abus de pouvoir soit une constante dont nous n'avons jamais pu nous défaire. La meilleure preuve en est donnée par toutes les dictatures qui ont suivi le départ des colons, et qui ont été installées par les nouveaux dirigeants, pourtant sortis eux-mêmes du peuple exploité. Comment est-ce possible? Sommes-nous donc incapables de véritable fraternité ?

Le mouvement féministe. Il a été déclenché par les abus du pouvoir masculin. Les hommes ont maintenu les femmes dans l'esclavage quotidien du ménage-lessive-cuisine, avec le seul rôle de mère disponible à la maison, celui d'hétaïre à l'extérieur. Nous avions, paraît-il, le cerveau plus petit que celui des hommes. C'est ce qui nous rendait inférieures. Cela, je l'ai vécu personnellement. Mon père était effectivement plus intelligent que ma mère, mais il avait deux fils et une fille (moi). Je fus la seule à faire des études longues. Comment se sortait-il de cette contradiction ? Je n'en sais rien, mais il véhiculait sans la remettre en cause la supériorité masculine contre laquelle je m'insurgeai à l'adolescence. Il eut un jour cet argument qui me laissa pantoise, non pas parce que je l'ignorais, mais parce que cela venait de lui, que je considérais comme un intellectuel intelligent: "Qui est-ce qui pisse le plus haut?" Il n'y a pas de discussion possible dans la mauvaise foi et les arguments imbéciles. Aujourd'hui nous n'en sommes plus là. Mais les femmes ont encore du chemin à faire pour conquérir l'égalité des droits. Elles ont toutefois expérimenté l'autre extrémité du balancier, avec les abus que cela comporte forcément. L'homme-kleenex, qu'on jette après usage en est un exemple parlant. Lorsqu'on se révolte contre un fonctionnement inique, il semble évident qu'il vaut mieux éviter de le reproduire pour son compte personnel. C'est pourtant ce qu'on fait toujours, semble-t-il...

http://webcache.googleusercontent.com/search?q=cache:2VKGd73hgnYJ:www.egostracisme.com/jaccuse.htm+L'%C3%A9go+que+fait+preuve+l'homme+noirs&cd=1&hl=fr&ct=clnk&gl=fr

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dimanche 25 novembre 6666

_____Plongée dans le ghetto noir américain.. & le ghetto français. L’économie souterraine du ghetto.. Les frontières entre le ghetto et le « reste du monde » « Pourquoi les dealers vivent-ils encore chez leur maman ? »

  • Le ghetto français

"J'ai observé les grands, ils m'ont dit 'La vie fait mal t'as qu'a serrer les dents' .... Le ghetto français se résume à sa!!!!

Plongée dans le ghetto noir américain par Jules Naudet 23-02-2009

Domaine(s) : Société

Mots-clés : pauvreté | confiance | ghetto | économie souterraine | États-Unis



Après plusieurs années d’enquête dans un ghetto noir de Chicago, le sociologue Sudhir Venkatesh livre une analyse vivante et détaillée des stratégies de survie mises en oeuvre par ses habitants. Entre solidarité et prédation, l’économie souterraine du ghetto repose autant sur l’argent que sur les réseaux de confiance et d’échange.

  • Recensé : Sudhir Alladi Venkatesh, Off the Books : The Underground Economy of the Urban Poor, Cambridge (Mass.), Harvard University Press, 2006.

Ce compte rendu est une version modifiée d’un précédent compte rendu publié dans le n°4, vol. 49 de la Revue Française de Sociologie. Il est possible de consulter cette version originale à partir du portail CAIRN. L’auteur tient à remercier le comité de la Revue Française de Sociologie pour l’autorisation qui lui a été accordée de reprendre ce texte. Sudhir Venkatesh, sociologue à l’université Columbia, spécialiste du ghetto noir américain, est aujourd’hui l’un des sociologues les plus en vue aux États-Unis. Il a connu ses premiers moments de célébrité académique en offrant aux auteurs du bestseller Freakonomics le matériau nécessaire à la rédaction du chapitre « Pourquoi les dealers vivent-ils encore chez leur maman ? » Ses deux derniers ouvrages, Off the Books et Gang Leader for a Day, ont été de grands succès de librairie et lui ont permis de s’imposer comme une référence majeure de la sociologie américaine contemporaine.

L’économie souterraine du ghetto

Off the Booksconstitue une avancée décisive dans la connaissance anthropologique et sociologique du ghetto noir américain. En choisissant d’aborder la question de l’économie souterraine à ses différents niveaux (du travail au noir au trafic de drogues et aux activités du gang local en passant par la prostitution) dans un quartier du South Sidede Chicago, Sudhir Venkatesh place son ethnographie au cœur de l’expérience du ghetto : l’accès à des ressources économiques rares et limitées. Cet accès aux ressources se déroule sous le double mode de la solidarité et de la compétition féroce. La solidarité est une nécessité dans un contexte hostile nécessitant la mise en place de stratégies de « survie », et donne naissance à une régulation des rapports sociaux inédite et évoluant hors des cadres institutionnels légitimes (police, politique de la ville, services sociaux, etc.). Si ces liens sociaux démontrent une grande inventivité, permettent de résoudre quantité de problèmes et conflits, et sont tout simplement incontournables, il n’en demeure pas moins qu’ils aggravent dans le même temps la séparation entre le ghetto et le « reste du monde ». Par ailleurs, la rareté des ressources disponibles conduit l’économie souterraine à glisser trop souvent de la créativité vers l’exploitation et la punition.

Sudhir Venkatesh parvient à éviter le double écueil de l’apologie de l’inventivité de la culture indigène du ghetto et d’une approche légitimiste des pratiques des habitants du quartier. C’est sans doute la longue fréquentation de son terrain (de 1995 à 2003) qui donne à l’auteur un tel recul sur son objet de recherche. Tout au long de l’ouvrage il nous livre une description minutieuse du fonctionnement de l’économie souterraine et de ses divers acteurs. L’ouvrage commence par une description générale de l’économie souterraine dans le quartier de Maquis Park (rebaptisé ainsi pour préserver l’anonymat des habitants du quartier), et les chapitres suivants sont chacun centrés autour d’un des divers types d’acteurs de cette économie : les femmes travaillant depuis chez elles (babysitting, service de restauration, prostitution, etc.), l’entrepreneur, le hustler 1, le prêcheur et enfin les membres du gang local.

Cette ethnographie, qui semble au premier abord extrêmement descriptive, ouvre en réalité de nombreuses pistes de réflexion théoriques dépassant la simple question du ghetto noir américain. Le lecteur français pourra ainsi s’appuyer sur cet ouvrage pour prolonger les réflexions comparatistes entre le ghetto américain et les cités françaises introduites par Loïc Wacquant, notamment en s’appuyant sur les travaux sur l’économie souterraine réalisés par des chercheurs français 2. Une telle lecture à l’aune du cas français permettra de saisir à quel point le contexte national et institutionnel construit l’économie souterraine : si l’on considère l’économie souterraine comme une alternative à l’exclusion partielle ou totale de l’économie légale, il est en effet normal que le cadre institutionnel de l’économie légale et les modalités d’accès à celle-ci soient directement ou indirectement responsables de la forme que prend l’économie souterraine.

Confiance, solidarité et intérêt personnel

Sudhir Venkatesh ouvre également de nombreuses pistes pour repenser la notion de « capital social ». Ce type de capital, trop souvent considéré comme réservé à l’élite, s’avère être de loin le capital le plus important dans le ghetto. Lorsqu’une occasion de faire de l’argent implique la détérioration des liens de confiance avec un acteur économique du quartier (aussi modeste soit-il), l’arbitrage se fait quasi systématiquement en faveur de la préservation des liens de confiance. Le « succès » (tout aussi relatif que soit ce terme…) dans le ghetto semble en effet lié à la capacité à tisser des réseaux de confiance avec la pluralité des acteurs qui composent le quartier (du hustler sans abri au policier, en passant par le proxénète du coin de la rue).

Cette économie de la confiance implique donc un système complexe de dons et de contre-dons dans lequel l’argent est loin d’être central. Les échanges impliqueront aussi bien un abri pour la nuit, une information précieuse (sur les activités d’un concurrent ou de la police, sur les possibilités d’accès à une nouvelle clientèle, etc.), un repas gratuit, un abri pour la semaine ou le mois, ou même une faveur sexuelle. Un commerçant offrira abri et nourriture à un sans domicile fixe car cela lui revient moins cher que de payer un agent de sécurité ; un commerçant et une prostituée n’utiliseront pas nécessairement de cashpour leurs transactions ; Leroy, un garagiste, s’est lui carrément débarrassé de sa caisse tant ses clients semblaient incapables d’utiliser la monnaie ayant cours légal pour régler leurs dettes. Et dans cette économie, celui qui joue trop la carte de l’individualisme et adopte un comportement de prédateur se retrouve très vite exclu et peut même perdre l’intégralité de ses opportunités économiques. Même le chef du gang local affirme œuvrer pour le bien de la communauté, et est obligé de coopérer avec les notables locaux et de faire des donations régulières aux églises locales s’il veut pouvoir continuer à mener à bien ses activités illégales. Cette solidarité permanente est sans doute la plus forte chez les hustlers qui sont pourtant situés au plus bas de l’échelle socio-économique locale. Comme le dit l’un d’eux à l’enquêteur :

« Tu ne trouves pas ça étrange que nous qui n’avons rien, pas même un toit au-dessus de notre tête, on soit ceux qui font attention les uns aux autres ? On est les précaires, ceux qui comprennent vraiment, je veux dire ceux qui savent vraiment, que tu ne peux pas vivre seul, que tu as toujours besoin de quelqu’un… Si tu es riche, tu peux toujours t’acheter un hôtel, un copain. Mais la plupart d’entre nous, on n’a rien dans nos poches. On doit savoir comment vivre les uns avec les autres ou alors on ne tient pas le coup. Tu vois, c’est ce que tu dois comprendre à propos du ghetto, à propos de cette communauté » (p. 187-188, notre traduction).

Cependant cette entraide (décrite par l’auteur comme toujours intéressée et jamais vraiment altruiste) trouve ses limites et les activités du gang local au sein du quartier viennent battre en brèche l’image idyllique de la communauté solidaire. Le racket, les menaces, la corruption, la compromission, les passages à tabac et parfois les meurtres structurent tout autant la vie dans le ghetto que l’impératif de solidarité. Ultimement, ces situations limites conduiront régulièrement le hustlerou tout autre acteur à privilégier la survie et l’intérêt personnel à la solidarité. Cette contradiction entre solidarité et intérêt personnel s’incarne de manière particulièrement forte dans les états d’âme du chef du gang local : celui-ci cherche par tous les moyens à s’imposer comme une figure incontournable de la vie du quartier, à œuvrer pour le bien de la communauté. Big Cat aime ainsi se vanter de ses « bonnes œuvres » : « Demande à n’importe qui ici. Je suis un homme de la communauté, un homme qui œuvre pour la communauté. Je donne de l’argent, mes gars nettoient le parc, on aide les vieilles dames à traverser la rue. On fait tout pour aider les gens à obtenir ce dont ils ont besoin » (p. 279, notre traduction).

Pourtant Big Cat se trouve être à l’origine de biens des maux du quartier. Sans parler du trafic de drogue qu’il dirige avec le cynisme d’un homme d’affaires peu scrupuleux, sa volonté de contrôler tous les flux économiques dans Maquis Parkvient briser la solidarité locale pour la remplacer par des comportements de compétition et de prédation. Il n’hésite pas non plus à continuer à envoyer ses hommes dealer dans le parc, un des points de vente les plus lucratifs, même si cela a des conséquences graves pour la sécurité des enfants du quartier.

Les frontières entre le ghetto et le « reste du monde »

La réussite de l’ouvrage de Sudhir Venkatesh repose certainement dans sa capacité à décrire avec une minutie et une précision constante les modalités de la vie dans le ghetto, tout en replaçant celles-ci dans le contexte plus large des conditions structurelles qui les déterminent. Il en ressort une réflexion forte sur la notion d’« effet de clôture ». Il existe un « monde du ghetto » avec ses lois du marché spécifiques, un contrôle social fort, des conflits réglés de manière interne par les acteurs locaux (notons cependant que l’auteur ne parle jamais d’« habitus du ghetto » ou même de « culture » du ghetto). Quitter le quartier pour espérer obtenir une meilleure position ailleurs dans la ville est une aventure qui n’est que rarement tentée car si cette escapade se solde par un échec, le retour au quartier s’avèrera difficile et sera payé par la perte de la majeure partie du capital social accumulé précédemment. Il faudra alors de nombreux mois, voire plusieurs années pour se refaire une place au sein de l’économie locale.

Sudhir Venkatesh insiste sur cette distance avec le « reste du monde » lorsqu’il met en évidence la non-équivalence des qualités valorisées dans le ghetto et en dehors de celui-ci. Il nous rappelle ainsi qu’être capable de faire d’excellentes réparations de voiture sur un bord de trottoir n’apporte rien au CV, ou qu’être à l’origine d’une détente dans un conflit entre proxénètes et dealers de crack afin que les enfants puissent aller à l’école en sécurité ne constitue pas une expérience permettant d’obtenir un poste dans les cercles diplomatiques. Le fait que la plupart des activités valorisées dans le ghetto soient souterraines ne fait qu’augmenter la distance des habitants du ghetto avec l’économie officielle.

Mais, malgré cette « déconnexion » évidente du reste du monde, celui-ci est toujours là, présent en toile de fond et jamais complètement absent du livre. Sudhir Venkatesh s’efforce notamment de toujours montrer l’impact des politiques de la ville, des dynamiques économiques du Grand Chicago, ou même des fluctuations du marché de la drogue sur l’évolution de l’économie du quartier. Il montre également la position ambiguë de la police locale qui ne peut faire autrement que de s’appuyer sur les institutions de régulation sociale indigènes, sans pouvoir cautionner complètement leur caractère illégal, voire le fait qu’elles sont parfois des concurrentes directes de la justice officielle. Si le mythique American Way of Lifene trouve évidemment pas sa place dans un tel contexte, il est cependant surprenant de voir comment, pour prendre un exemple précis du livre, la vie d’une prostituée nommée Bird, qui serait vue par tout observateur extérieur comme guidée par la pauvreté et la contrainte, par des stratégies de survie, est vécue par elle comme une projection dans le futur, comme un projet de mobilité sociale (p. 40). La « sociodicée » de l’American Dream se trouve ainsi assimilée par ceux qui sont les plus exclus de ce rêve américain.

De même que la prostitution est parfois vécue comme un projet de mobilité, la frontière morale entre le bon et le mauvais n’est jamais nettement tracée dans le ghetto. Quand un pasteur loue son église au gang local pour que celui-ci organise une partie de poker, ou quand le pasteur profite d’une passe à l’œil en contrepartie d’un service rendu, alors la fameuse typologie dressée par le sociologue Elijah Anderson dans son livre Streetwise : Race, Class, and Change in an Urban Community (University of Chicago Press, 1990) qui distingue entre ceux qui sont motivés par des « valeurs décentes » (decent values) et ceux guidés par les « valeurs de la rue » (street values) se trouve privée de fondations.

Off the Booksn’est donc pas le simple compte rendu d’une économie qui « échappe aux livres de compte », c’est aussi un voyage dans un monde qui jusqu’alors demeurait largement hors des livres, à l’exception peut-être de quelques biographies d’Afro-Américains qui sont parvenus à s’extraire du ghetto. On pourra cependant regretter que Sudhir Venkatesh reste lui-même off the booksdans le sens où il préfère se concentrer sur la restitution de son ethnographie et ne tire pas suffisamment toutes les implications théoriques que la richesse de son travail ethnographique l’autoriserait pourtant à tirer. On aurait ainsi apprécié le voir discuter de manière plus frontale des notions telles que celles de capital social, d’effet de clôture des classes populaires par rapport aux classes supérieures, voire d’habitus ou de rationalité des acteurs. Sudhir Venkatesh reste en effet très flou sur la conception qu’il se fait de l’acteur alors que ses travaux en coopération avec des économistes comme Steven Levitt laissent pourtant deviner un parti pris assez clair. De même, il aurait été appréciable d’obtenir davantage de détails sur les conditions de réalisation de son ethnographie, et plus particulièrement sur ses rapports au gang local avec lequel il semble avoir noué des liens forts. Si l’auteur montre bien en quoi la particularité de son origine d’Asie du Sud (« ni blanc ni noir ») lui offrait une position d’observateur privilégiée, le lecteur se trouve légèrement mystifié par une écriture qui privilégie parfois trop la fluidité de la narration et ne révèle pas suffisamment les « dessous de table » qu’implique toute ethnographie dans un contexte difficile. Pour obtenir davantage d’informations, il faut donc se reporter à l’article méthodologique publié par l’auteur en 2002 dans la revue Ethnography 3, lire Freakonomics (2005) ou se procurer son dernier ouvrage intitulé Gang Leader for a Day (Penguin Press, 2008).

Quoiqu’il en soit, ces dernières réserves demeurent mineures et ne suffisent à altérer la qualité générale de l’ouvrage. Le long marathon ethnographique de Sudhir Venkatesh s’avère payant, et lui permet de signer une œuvre incontournable pour toute personne s’intéressant à la vie dans le ghetto noir américain en particulier et à l’économie souterraine en général.

par Jules Naudet 23-02-2009

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___Indépendances africaines: « la réalisation de l'indépendance politique par les pays africains n’a pas abouti à l'indépendance économique. Toujours fournisseur des ressources naturelles dans le commerce mondial en dépit de son énorme potentiel.

Indépendances africaines : un travail non fini ? 24/11/2010




Après l'indépendance politique, à quand l'indépendance économique ?



Par Ndaba Obadias



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L'Afrique




Cette année, 17 pays africains célèbrent le 50ème anniversaire de leur indépendance vis à vis des puissances européennes. Certains l'ont appelé « une célébration de la frustration » en raison de la lenteur des progrès économiques sur le continent en dépit de son énorme potentiel.

L'ancien président de la République de Tanzanie, SE Ali Hassan Mwinyi, déplore le fait que les pays africains disposent d’une indépendance politique, mais pas d'une indépendance économique. Selon lui, « la réalisation de l'indépendance politique par les pays africains n’a pas abouti à l'indépendance économique. Les pays africains ont réalisé assez tôt qu'il y avait encore un long chemin vers la réalisation de l'indépendance économique. » Quand on regarde comment fonctionne la gouvernance mondiale, même l'indépendance politique de l'Afrique devient discutable.

La route vers la pleine indépendance sera toujours difficile à moins que les populations et le leadership africains rendent nécessaires des changements de politique interne pour accélérer l'intégration économique, en vue de permettre des économies d'échelle. La part de l'Afrique dans le commerce mondial est encore à 2%, tandis que le commerce intra-africain représente 10% du commerce africain (40% du commerce en Amérique du Nord est intra-américain et 60% en Europe occidentale est intra-européen).



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  • Exploitation d'une mine au Katanga

© http://www.abc.net.au




L'Afrique a perpétuellement joué le rôle de fournisseur des ressources naturelles dans le commerce mondial depuis l'indépendance, permettant à d'autres pays de réussir. Nous sommes toujours dans ce rôle 50 ans après l'indépendance. La plupart des gouvernements africains ont échoué à mettre en place les politiques et les structures qui leur permettraient de bénéficier des ressources naturelles. Ils ont pris l'option de l'aide internationale et des revenus de ressources naturelles. Les pays de l'Afrique doivent générer une valeur ajoutée à ces ressources naturelles et renforcer des institutions fortes et transparentes nécessaires au développement à long terme !

Certains pays ont fait des progrès importants du point de vue de l’amélioration de leur climat d'investissement afin d'attirer les investisseurs, mais beaucoup de travail doit encore être fait. La plupart de ces améliorations cible des investisseurs étrangers alors que les PME et le secteur informel, qui constituent l'épine dorsale des économies africaines, ne reçoivent que peu d'attention.

Selon les estimations du Bureau International du Travail, le secteur informel représente 72% de l'emploi en Afrique sub-saharienne. Il est donc impératif que les gouvernements africains améliorent davantage le climat d'investissement de la région et réduisent les coûts de faire des affaires ; et donc pas seulement pour les grandes entreprises multinationales, mais de manière plus importante encore, pour les PME et le secteur informel afin de les rendre efficaces, productifs et qu’ils puissent employer davantage de personnes.



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L'Afrique a un énorme potentiel économique : un milliard de personnes, surtout des jeunes, 40% de la capacité de production hydroélectrique du monde et de vastes ressources géothermique et solaire; 60% des terres arables incultivées du monde et bien plus encore. L'Afrique dispose d’un réel potentiel pour un décollage économique de long terme.

Les dirigeants africains et les citoyens doivent opérer des changements fondamentaux dans la façon dont ils exercent leurs activités en se concentrant sur la productivité et la valeur ajoutée. Cela permettra d'assurer une croissance économique durable et de meilleures conditions de vie. Les dirigeants africains ont salué la présence croissante de la Chine, qui a soif de nouvelles ressources pour maintenir sa croissance économique en cours et qui offre un « Tant pis pour la démocratie », à la différence des puissances occidentales. Excellent pour la Chine ! Mais comment peut-elle contribuer aux intérêts de l'Afrique? L'Afrique a besoin de plus que juste un changement de partenaires d'Ouest en Est. Changer de partenaire ne suffira pas à résoudre de nombreux problèmes de l'Afrique:

la création de richesses pour lutter contre la pauvreté, le renforcement des infrastructures et l'amélioration du climat d'investissement pour les PME et le secteur informel sont des éléments vitaux. L'essence même du développement et de la croissance économique est la création de richesse, la valorisation des ressources et la diversification de l'économie – et non pas simplement exporter des ressources naturelles brutes pour alimenter les industries outre-mer.



Mo Ibrahim




Il y a des signes encourageants pour les perspectives économiques de l'Afrique : les économies africaines ont crû en moyenne de 4,9% par an entre 2000 et 2008, plus de deux fois le rythme de la décennie précédente. Cette croissance rapide s'explique en grande partie par le boom des ressources et par de meilleures politiques publiques. Le tout récent Index Mo Ibrahim 2010 sur la bonne gouvernance a aussi amené de bonnes nouvelles dans deux quatre groupes d’indicateurs : 40 des 53 pays africains ont apporté des améliorations au plan des opportunités économiques et du développement humain.

Comme l'ancien Secrétaire général des Nations Unies Koffi Annan le dit, « L'Afrique est un géant endormi sur le point d'être réveillé. » Nous pouvons réveiller le géant endormi, seulement si nous passons de schémas fondés sur l'aide et l’exportation de ressources naturelles à la construction de secteurs compétitives au niveau global, capables de fournir des emplois à notre population plus jeune. Cela exige un leadership et une action collective tous deux forts.

Ndaba Obadias est le directeur régional-Afrique du World Youth Alliance. Les opinions exprimées dans cet article n’engagent pas son organisation. Cet article a été publié en anglais originellement sur AfricanExecutive.com.

Publié en collaboration avec www.UnMondeLibre.org



http://www.grioo.com/ar,independances_africaines_un_travail_non_fini_,20097.html

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dimanche 18 novembre 6666

____La nature et l’homme..amis ou ennemis ? I.Rappel historique : l'homme vivait dans la nature puis la maîtrise progressivement. II.Les bienfaits médicaux de la nature. III. III.La nature a toujours inspiré les écrivains

Dissertation

Résumé de l'exposé La nature, par définition, est ce qui n’a pas été soumis aux mains des Hommes. Ainsi, l’influence du temps, du milieu et des conditions climatiques intervient dans ce que la nature produit et offre. Il faut savoir que l’Homme appartenait à la nature, il vivait de la nature, c'est-à-dire de ce qu’elle lui procurait directement.

Il vivait en harmonie avec la nature, il vivait de la nature et pour ainsi dire dans la nature : il y trouvait tout ce dont il avait besoin pour vivre convenablement. Au fil du temps il a essayé de comprendre et de soumettre les phénomènes naturels dont il bénéficiait, mais dont il était aussi victime pour en arriver à transformer ce que la nature lui donnait…

Et ce, depuis les temps anciens comme nous le montre l’exemple du feu : l’homme a su maîtriser cet élément dont toutes les autres créatures ont peur. C’est là tout le Mythe de Prométhée : avec le feu, l’homme se protège et s’élève au-dessus de ce que la nature contient (« bestioles de la terre et de la mer » dit la Bible dans la Genèse) et ainsi la culture prend son essor. D’autres parts, des auteurs comme Jean-Jacques Rousseau pensent que la nature a tout offert à l’homme, qu’elle est la source de son bonheur et de son épanouissement.

La conception des Lumières a voulu livrer la nature à l’homme pour qu’il puisse l’exploiter sans limites. Elle a été ensuite la vision du XIXe siècle et de la révolution industrielle -jusqu'à aujourd'hui - qui a transformé la nature en chantier. André Cazetien, dans son œuvre publiée en 2006 « L’homme qui vivait avec les ours », souligne notre incapacité de préserver notre patrimoine, de préserver ce qui nous a fait vivre, ce qui nous fait vivre et doit continuer à nous faire vivre : la nature.

La nature y est représentée comme un lieu de rencontre, un lieu harmonieux et riche. Ce roman nous renvoie directement à notre attitude vis-à-vis de la nature, et de ce qu’elle nous donne. Le roman « Le chasseur de rêve » de Nicolas Vanier retrace la vie des hommes lorsqu’ils vivaient encore en harmonie avec la nature. Alors se pose la question « La nature nous accueille t- elle ? Ou bien l’homme accueille-t-il la nature ? » Plus d’extraits de La nature et l’homme... Cependant, au-delà de ces faits, il y a ce que ces plantes et ces fleurs provoquent chez certaines personnes : le plaisir de sentir leur parfum envoûtant par exemple. Certes, c’est à la conscience de chacun, mais non sans importances puisque la nature permet à l’homme de communiquer : qui n’a jamais offert de fleurs à un être aimé ? Qui n’a jamais fleuri une tombe ? Ces fleurs ne sont pas simplement une décoration, aussi belle peut elle être, c’est l’expression de l’homme qui se retranscrit à travers la nature. ...

... Al Gore eut une enfance et une éducation peu commune. En effet, il passait huit mois de l’année à Washington DC, dans un petit appartement à l’hôtel, et les quatre autres mois dans une « magnifique ferme ». Cette vie rurale lui convenait bien puisqu’il dit dans son film « Enfant, j’ai longtemps confondu s’amuser et travailler ». Il a donc passé son enfance entre la vie rurale et la vie urbaine, et c’est peut-être ce contact avec la nature qui lui a permis d’accomplir son parcours. ...

... pic Al Gore a entrepris le projet, grâce à ce film, d’apporter non seulement des connaissances géographiques, scientifiques, démographiques et historiques, mais il nous emmène plus loin, grâce à différents systèmes, dans la réflexion que nous portons sur l’environnement. Bibliographie . « Le tiers espace : essai sur la nature » par Jean Viard. Éditions Méridiens-Klincksieck (Paris, 1990) . « Agriculture et environnement » par la Fédération française des sociétés de protection de la nature. Editeur : Syros (Paris, 1986) . « Lettres ouvertes aux assassins de la nature » par Pierre Pellerin. ...

... Il dérègle l’écosystème. pic Photographie de la mer après un déballastage. L’homme, quelquefois, pollue les milieux de façon accidentelle, mais il est intolérable que pour des questions d’argent, il la pollue volontairement. Donc, l’impact de l’homme sur la nature par le biais des transports n’est pas négligeable mais il n’est pas le plus important. En effet, l’agriculture est par excellence, sur tous les continents l’activité fondatrice des civilisations malgré quelle soit très polluante. Pour de nombreux peuples, sédentaires ou nomades, elle reste la condition de toute une vie et de toute économie. ...

... Cela signifie de manière implicite que cet être résulte d’une fabrication par l’homme. On trouve dans la directive européenne 90/220 rectifiée par la directive ultérieure 2001/18 la définition suivante : un OGM est « un organisme, à l'exception des êtres humains, dont le matériel génétique a été modifié d'une manière qui ne s'effectue pas naturellement par multiplication et/ou par recombinaison naturelle. » Donc, cette action utilisée fréquemment aujourd’hui n’est en aucun cas naturelle. Certes, cela peut paraître évident, mais beaucoup de grands scientifiques, y compris du secteur public le refusent. ...

http://www.oboulo.com/nature-homme-118794.html

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____Question ouverte; Sommes nous les acteurs de notre spectacle ou les spectateurs de nos actes.? Ou serions nous dans ce théâtre de notre vie.. les deux à la fois.? "L’acte libre est celui dans lequel je suis tout entier engagé" Henri B.

Sommes nous les acteurs de notre spectacle ou les spectateurs de nos actes..? Ou serions nous dans ce théâtre de notre vie.. les deux à la fois.?...Nooon.. vous croyez ça possible...?

Réponses (6) Afficher : by Chiasmos Petit papa des peuples

  • Les causes de nos actes ne se trouvent pas que dans notre volonté. l'inconscient, l'environnement ont un rôle prépondérant.

il en découle que nous ne sommes pas que spectateurs de nos actes.

"L’acte libre est celui dans lequel je suis tout entier engagé" Henri Bergson Par liberté, nous entendons communément le pouvoir de choisir entre plusieurs actions possibles. Nous sommes libres, pensons-nous, quand nous nous déterminons nous-mêmes. Nous nous posons tels des spectateurs face à une scène. Nous faisons un schéma : une route avec plusieurs directions qui correspondent aux choix possibles. Mais là est notre erreur. Nous ne sommes pas spectateurs de nos actions et quand nous faisons un schéma, nous transformons la réalité.

Quand j’agis, et c’est bien là que se pose la question de ma liberté, je ne suis pas spectateur, mais acteur. Quand nous sommes spectateurs d’un acte, nous nous le représentons de la manière suivante :

--conception de l’acte ; --délibération ("Que vais-je faire ou que dois-je faire ?") ; --décision ("Je vais agir comme cela") ; --exécution ("J’agis").

Et ceci, sur la ligne du temps. Tout cela suit un ordre : la conception détermine la délibération qui détermine la décision qui détermine l’exécution.

Mais là encore, cela ne correspond pas à la réalité. Il n’y a pas des instants séparés les uns des autres. De tels instants n’existent pas. La réalité ne se découpe pas. La durée est indivisible. Qu’est-ce alors qu’un acte libre ? C’est l’acte pour lequel je suis tout entier dans mon acte et non dispersé par des fausses représentations. Se dire qu’il y a des moments séparés qui déterminent le moment suivant, c’est encore se raconter une histoire, c’est jouer la comédie, c’est encore se faire du cinéma ! Il faut arrêter de se raconter des histoires : l’acte libre est celui dans lequel je suis tout entier engagé.

http://fr.answers.yahoo.com/question/index;_ylt=ArdQxk70PbYbhb97jpkrLcwGBAx.;_ylv=3?qid=20101118023455AAU9fhs

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_____Chimère acte.1L’insignifiant. « Mon berceau a de ma tombe, ma tombe a de mon berceau : mes souffrances deviennent des plaisisirs, mes plaisirs des douleurs, et je ne sais plus,

L’insignifiant

La dernière opposition illustre assez joliment la question « d’en avoir ou pas », la problématique du phallus.

Est-ce l’opposition ivoire-ivoirien qui déclenche une dérive dont l’affleurement ultime, les nuits blanches, ouvre l’accès à la satisfaction substitutive, névrotique, du désir infantile ?

N’est-ce pas le zéro (place vide, manque, trou, béance) qui introduit une pesanteur, un déséquilibre entraînant à son tour l’oscillation d’une mécanique signifiante ?

Astrid Regina

Une jeune femme avait entrepris une psychanalyse, après une dépression, en raison d’angoisses fréquentes et de vécus d’étrangeté, d’irréalité.

Son histoire, dramatique, peut se résumer ainsi : sa mère, exdemi- mondaine, alcoolique, l’avait étroitement associée à sa vie mouvementée. Changements d’hommes, changements de pays sur fond d’ivresses et de tentatives de suicide. Dès son plus jeune âge, la patiente avait materné sa mère, la lavant de son vomi lors de ses cuites, de son sang lorsqu’elle se tailladait les poignets. Tout cela sans jamais protester, sans le

-nuit

-noir

-sommeil

-bête

-mauvais

-patronyme africain

-ivoirien ébène

À mon fils Serge

Loi de l’Univers et du Livre. « Ce qui arriva était arrivé depuis longtemps. »

(Edmond Jabès, Postface à L’arrêt de mort de Maurice Blanchot, Gallimard, 1948.) « Mon berceau a de ma tombe, ma tombe a de mon berceau : mes souffrances deviennent des plaisisirs, mes plaisirs des douleurs, et je ne sais plus, en achevant de lire ces Mémoires, s’ils sont d’une tête brune ou chenue. »

(Chateaubriand, Mémoires d’outre-tombe, avant-propos, Gallimard, 1951.) DANS UN MONDE HUMAIN, TOUT EST SIGNIFIANT. Lorsque le langage saisit l’homme, il ne le lâche plus.

Lacan a assurément raison : le langage est la condition de l’Ics, et de la folie.

L’Ics est structuré comme un langage. Le sujet est parlé, à son insu, par le langage. On connaît l’anecdote du sauvage qui tourne et retourne une échelle dans tous les sens, sans saisir le moyen d’en user pour s’élever. Pour lui il n’y a pas de Signifiant échelle, dès lors il n’y a pas d’échelle. Et pourtant, elle tourne, l’échelle !

Lacan a assurément raison. Encore faut-il savoir ce qu’est le Signifiant et ce qu’est le langage.

L’Empereur de Chine

Dans La Cendre et la Foudre, Frédérick Tristan (1982) nous conte l’origine légendaire de la Société secrète du Ciel et de la Terre, ou Société de la Grande Triade : la Loge fondatrice des Hong.

À l’avènement de la dynastie mandchoue des Qing, cinq moines bouddhistes, détenteurs du sceau sacré des empereurs Ming, font le serment de renverser l’usurpateur et de restaurer l’ancienne dynastie. De nuit, ils placardent, dans les villages, un appel à la révolte. En voici le contenu :

« Habitants des neuf provinces, les cinq rescapés du massacre de Shiu Lam vous saluent !

Depuis trois années, l’Empire n’est plus au centre.

Le Suprême milieu s’est perdu. Nous, gardiens du sceau sacré de la divine Bodhisattva Guan Yin, proclamons que l’aîné des officiers majeurs, descendant des mandchous, qui actuellement usurpe le pouvoir et la fonction du trône impérial, doit être considéré comme traître à l’Empire. Son pouvoir est indigne. Il répand la souffrance et la mort. Sa fonction est un travesti.

Elle parodie la justice. Le ciel et la terre sont séparés.

Habitants des neuf provinces, soulevez-vous contre le Quig comme vous le feriez contre un adversaire étranger ! Les moines du monastère de Shiu Lam ont repoussé les Éleuthes. Ils repousseront le Qing au nom de l’empereur Ming dont ils ont reçu le Sceau. Que la lune et le soleil resplendissent, et les sept astres !

Que la guerre nettoie la Chine et ramène la paix ! »

Que viennent ici faire le suprême milieu, le ciel et la terre, le soleil et la lune et les sept astres ? Sont-ils un hommage au beau livre de Viderman (1977) Le céleste et le sublunaire ?

Sont-ils une licence poétique ou un exemple de ce style vif et concret qui fait tout le charme des romans chinois ?

Il n’en est rien. Ces images sont prescrites par la lettre du texte chinois.

L’insignifiant

  • CHIMERES 3

La Chine, c’est ZHONG GUO, littéralement l’empire du milieu. L’usurpation du trône impérial par les Mandchous, peuple des confins, « décentre » donc l’empire.

L’idéogramme WANG = empereur, figure « celui (trait horizontal intermédiaire) qui unit (trait vertical) la terre et le ciel (traits horizontaux inférieur et supérieur) ».

L’abolition du souverain légitime « désunit » ciel et terre.

Le caractère MING (= 1. nom dynastique 2. éclatant, vif, brillant 3. clair, distinct) est constitué des radicaux, ou clefs, RI = soleil YUE = lune.

La mort du dernier empereur Ming « obscurcit » ciel et terre.

Quant aux sept astres, il m’a été suggéré que ce sont les étoiles de la Grande Ourse.

Le sens en serait-il que la Chine a perdu le Nord, que l’empire est déboussolé ?

Tristan se réfère à des sources en anglais. Le message, s’il gagne en tension poétique, perd en français une grande part de redondance, de surdétermination dont on imagine aisément la force d’impact dans l’original chinois.

Mais que quelque chose de la lettre survive, quoiqu’affadi, aux traductions successives illustre bien le concept de l’autonomie du signifiant. C’est en effet ici l’idéogramme

– le signifiant, le code – qui impose le contenu du message.

Celui-ci est mis en forme par les défilés obligés du signifiant, comme le message de Nelson, à l’escadre britannique, à l’engagement de la bataille de Trafalgar (Mannoni 1969 p. 100). Dostoïevski

Un jeune Noir africain me consulte. Ses premières paroles sont textuellement : « Je passe des nuits blanches ! » Un moment de stupeur – un blanc – et je l’invite à poursuivre. Je note :

« Depuis qu’il est tout petit, il rêve de devenir blanc. Il méprise les Noirs.

Tout ce qui est noir est affecté d’une valence négative, tout ce qui est blanc d’une valence positive. Le monde en noir et blanc. Originaire de Côte d’Ivoire. Il est ivoirien ! Son argument décisif : « Les Blancs ont l’avion ! »

La dernière opposition illustre assez joliment la question « d’en avoir ou pas », la problématique du phallus.

Est-ce l’opposition ivoire-ivoirien qui déclenche une dérive dont l’affleurement ultime, les nuits blanches, ouvre l’accès à la satisfaction substitutive, névrotique, du désir infantile ?

N’est-ce pas le zéro (place vide, manque, trou, béance) qui introduit une pesanteur, un déséquilibre entraînant à son tour l’oscillation d’une mécanique signifiante ?

..etc http://www.revue-chimeres.fr/drupal_chimeres/files/05chi04.pdf

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_____L'homme est insignifiant? Personne n’est insignifiant : absolument personne.. ILS ONT FAIM & NOUS AVONS SOIF DE JUSTICE. combattre l'extrême pauvreté par les moyens de la justice et de la vérité

  • ILS ONT FAIM & NOUS AVONS SOIF DE JUSTICE*

combattre l'extrême pauvreté par les moyens de la justice et de la vérité

11 septembre 2010 Personne n’est insignifiant : absolument personne INSIGNIFIANCE . 1

Par Jean-Marie Delthil

C’est aujourd’hui le jour… c’est aujourd’hui que je dois vous parler de cet homme, de cet homme que je rencontre presque chaque jour dans le tram du matin, cet homme que certaines personnes pourraient peut-être qualifier d’insignifiant… - d’insignifiant ?!… Attention ! Ce matin, donc, il s’est assis, fait assez rare, en face de moi, juste en face de moi. Nous ne nous sommes jamais parlé. C’est un monsieur qui va travailler, il doit avoir mon âge ou à peu près, il est habillé de manière ordinaire, tout ce qu’il y a de plus ordinaire, des vêtements sans éclats, passe-partout, mais son visage l’est moins, passe partout : un visage fin à l’image de ses mains, une attitude aiguisée, presque nerveuse, et des yeux surtout, oui, des yeux qui regardent - qui regardent vraiment - qui regardent les gens autour de lui, les personnes, plus exactement… sans les juger je pense, non, il les regarde parce qu’il ne peut pas faire autrement, il est saisi, il est saisi par elles, par ces personnes qui, à n’en pas douter, constituent un véritable mystère pour lui, et ce mystère, visiblement, ne lui suffit pas… alors il creuse, inlassablement il creuse… tous les jours il creuse, je le vois creuser, là, chaque jour de la semaine, dans une rame de tram ordinaire, qui se rend d’une banlieue ordinaire à un centre-ville ordinaire. Rien de plus - rien de moins : un mineur ordinaire. J’aime regarder son visage, il est vivant, tout à fait vivant… - au fait, vous le considérez toujours comme étant insignifiant, cet homme ?…

Les insignifiances m’ont toujours fait peur voyez-vous, enfin, ce sont plutôt les personnes qui utilisent ce qualificatif injustement, improprement, qui me font peur, ou bien j’ai peur pour elles… Sous le régime nazi, des millions de personnes étaient qualifiés d’insignifiantes, et ce furent par la suite les atrocités que l’on connaît… sous Staline ou Pol Pot : ce fut encore la même chose… au Rwanda avec les génocidaires Hutus : toujours pareil - l’aveuglement…, et rapidement l’horreur. Moi, je peux bien paraître insignifiant pour bon nombre de personnes… qui n’ont pas les yeux en face des trous ; et vous aussi, vous pouvez bien paraître insignifiant pour bon nombre de personnes visiblement égarées et aveugles, pourquoi pas… Au travail, de nos jours, dans les services, de préférence dans ceux où il y a trop de monde… il pourrait y avoir là des salariés insignifiants, à dégager, dont il faut se libérer, se débarrasser ; dans la rue, c’est pareil : des gens en trop, de préférence les pauvres et les très pauvres ; dans certains immeubles ou certaines locations… c’est peut-être encore la même chose… ; dans des familles, dans des prisons, dans des groupes de ceci, de cela… la liste n’est pas close…

Il faut être vigilants - très vigilants. La glissade est facile, silencieuse, rapide parfois. Je me souviens de cet événement qui m’a profondément choqué. Il remonte à peu près à six mois : je me trouvais non loin du carrefour entre le Cours Jean Jaurès et l’avenue Alsace Lorraine, à attendre le bus. Un homme faisait la manche, assis, adossé à un mur qui encadrait une boutique ; à un moment donné, le patron ou bien le responsable est venu à rentrer dans son commerce, il est passé rapidement devant le monsieur et lui a ordonné de « dégager », et le monsieur est aussitôt parti, sans un mot, enfin, il s’est déplacé pour se poser un peu plus loin. Moi, je suis alors allé le voir, ce pauvre homme, et je me suis excusé, et puis je lui ai souhaité bon courage - qu’est-ce qu’on pouvait faire d’autre en de pareilles circonstances ?… Il faut être éveillé, comme l’homme de ce matin dans le tram… aguerri. Personne n’est insignifiant : absolument personne. Tout le monde a sa place, ici - il est indispensable, et quel qu’il soit.

  • Source :


-http://www.enmanquedeglise.com:80/article-insignifiance-1-56677267.html -http://lulupo.blog.lemonde.fr/2010/09/11/personne-nest-insignifiant-absolument-personne/

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______Qu’est-ce que l’homme ? 1.Hébreux ch. 1 : le Fils de Dieu plus grand que les anges, ch. 2 le Fils de l’homme un peu moindre que les anges. Ce qui est vu par la foi

Au chapitre 1, le Seigneur est présenté comme placé au-dessus des anges en tant que Fils de Dieu et que Messie (Christ). Après la parenthèse-exhortation des versets 1 à 4 du chapitre 2, c’est la même personne, mais présentée dans son humanité : Celui qui a été fait « un peu moindre que les anges », mais qui est « couronné de gloire et d’honneur » d’une manière nouvelle, avec ce qui appartient à l’homme ressuscité. Plusieurs versets sont donc consacrés à ce Fils de l’homme. Cette dignité de Fils de l’homme, l’objet des conseils de Dieu et sous les pieds de qui toutes choses sont assujetties, doit en effet être considérée dans son excellence. Dieu ne prend pas des anges (2:16) pour la bénédiction et la domination futures, mais il prend un Homme, et avec lui des hommes. Il n’est d’ailleurs plus question des anges dans le corps doctrinal de l’épître aux Hébreux, la suprématie de Jésus sur eux ayant été doublement établie. Il y a bien une mention des anges aux chapitres 12 et 13, mais c’est hors du grand sujet de l’épître qui concerne le Seigneur comme souverain sacrificateur. Les anges, ceux qui ont été gardés de la chute, sont des instruments du gouvernement de Dieu sur la terre (Héb. 1:14) ; ils n’ont pas d’autre fonction ou titre que d’être des serviteurs. Ils n’ont pas de domination comparable à celle qui est présentée ici. La domination appartient à un homme, l’Homme selon les conseils de Dieu.




2 Qu’est-ce que l’homme ?

Alors est posée la question : « Qu’est-ce que l’homme ? » De tout temps l’esprit humain se l’est posée, et il ne peut y répondre ; d’où venons-nous ? où allons-nous ? Par nous-même, il n’y a pas de solution à ces questions : il faut faire intervenir la Parole, Dieu, ses conseils, ses voies. L’homme s’examine, mais qu’il s’estime très haut ou très bas, il reste un « monstre incompréhensible », pour reprendre l’expression d’un Pascal.



  • 3 Job 7:17-19 et Ps. 144:3

« Qu’est-ce que l’homme ? » Cette question se trouve plusieurs fois dans la Parole. En Job 7:17-19, c’est un homme souffrant qui, dans son extrême affliction, la pose : il se plaint du traitement que Dieu lui fait subir. Dieu n’est pas juste d’éprouver ainsi un homme juste ; « Pourquoi ... ne me laisses-tu pas tranquille ? » dit-il à Dieu - parole pleine de ressentiment, d’acrimonie ; c’est bien l’homme remâchant sa misère, et s’en trouvant d’autant plus accablé. « Je suis un fardeau à moi-même... » Si je suis aussi insignifiant, que t’importe que j’aie ou non péché ? Au Psaume 144, verset 3, cette même question exprime le contraste entre la toute-puissance de l’Éternel et la faiblesse de l’homme ; ce n’est pas ici une pensée d’aigreur, au contraire : le fidèle dit sa confiance en Dieu, qui le délivrera de ses ennemis, ce ne sont que des hommes, Dieu triomphera d’eux. Si l’homme est supporté, c’est un effet de la bonté et de la patience de Dieu.



  • 4 Psaume 8

4.1 Le Psaume 8

Le Psaume 8 est le psaume de l’homme et du Fils de l’homme, comme le Psaume 2 est le psaume du Messie. Dans ce Psaume 8 on retrouve, comme au Psaume 144, la pensée de la faiblesse extrême de l’homme vis-à-vis de la grandeur de l’Éternel, de la magnificence de son nom et de sa majesté, et quand vient la question : « Qu’est-ce que l’homme ? », il est insignifiant, doit-on répondre. Mais cette faiblesse s’accompagne de la vision non plus des pensées de l’homme, mais de la pensée de Dieu, à l’égard de l’homme, et du conseil, des desseins de Dieu quant à l’avenir de l’homme. Alors la question devient de plus en plus étrange, une énigme, car voici ce qui est révélé : « Tu l’as fait de peu inférieur aux anges, et tu l’as couronné de gloire et d’honneur ; tu l’as fait dominer sur les œuvres de tes mains ; tu as mis toutes choses sous ses pieds ». L’âme inspirée médite en face de l’homme tel qu’il est maintenant, subissant les conséquences de la chute, les souffrances et la mort, mais en même temps elle voit l’homme indépendamment de sa triste histoire : elle contemple l’homme selon le dessein de Dieu. Les anges sont magnifiques en force, mais seul l’homme a un « esprit » soufflé en lui par Dieu, il a été fait à l’image et à la ressemblance de Dieu. Il n’en est pas ainsi des anges. Il n’y a pas d’autre créature que l’homme dont il nous soit dit qu’elle est l’objet de conseils particuliers de Dieu. Il fallait que tout le reste de la création fût fait pour que l’homme fût créé, et Dieu dit : « Toutes choses lui sont assujetties ». Livré à sa responsabilité lorsqu’il était dans l’innocence, l’homme est tombé, et maintenant c’est une créature déchue. Adam n’a pas pu jouir pleinement de ce que Dieu avait devant Lui à son égard dans ses conseils et ses desseins. Pourtant le conseil de Dieu demeurait ; pourtant les paroles du psaume demeuraient : « Tu l’as fait dominer sur les œuvres de tes mains ; tu as mis toutes choses sous ses pieds ».




4.2 L’éclairage d’Héb. 2

Alors on comprend — et c’est Hébreux 2 qui nous éclaire sur ce point — que tout ce que Dieu avait devant Lui à l’égard de l’homme appartient désormais au « fils de l’homme », non pas à la descendance d’Adam, mais à un homme malgré tout et quoi qu’il en soit — le second homme dont Adam n’était que la figure (Rom. 5:14). L’Adam innocent est tombé ; il n’était que le premier homme, mais « figure de celui qui devait venir ». Et l’homme selon les pensées de Dieu vient au temps convenable : Jésus, le dernier Adam. Il n’en viendra pas d’autre après lui, parce qu’en lui sont accomplis les desseins de Dieu au sujet de l’homme. Mais il est venu, ce second homme, prendre place parmi des hommes, dans un monde assujetti aux conséquences du péché. Sans péché, il a participé au sang et à la chair. Pourquoi ? Parce que Dieu, dans ses conseils, ne voulait pas qu’un homme seul fût dominateur sur toutes choses ; il ne voulait pas qu’un seul fût l’homme selon ses pensées ; il voulait être glorifié non seulement comme Créateur et comme Conservateur de tous les hommes, mais aussi à cause de ce qu’il est en grâce et en amour, dans le fait que des hommes, descendants d’Adam, auraient part à la gloire de Christ et lui seraient associés. Il fallait pour cela leur rédemption, et leur accès à une vie nouvelle, la vie de résurrection.




  • 5 Héb. 2:11-16

L’Homme selon le dessein de Dieu, c’est le second homme comme chef d’une race nouvelle, le dernier Adam avec ceux qui sont « tous d’un » avec lui, des fils amenés à la gloire, pris du milieu des pécheurs et faits une nouvelle création. Ils ont cette vie de résurrection que la mort ne peut pas toucher ; ils sont la réponse au désir de l’éternel amour divin :




Les vœux de ton amour immense

N’eussent pas été satisfaits

Sans voir au ciel, en ta présence,

Des hommes sauvés et parfaits.




La semence d’Abraham au verset 16 d’Hébreux 2, ce n’est pas seulement Christ (Gal. 3:16), mais elle comprend les hommes qui lui sont associés. Ils sont ceux que Jésus à la fois appelle « ses frères », parce qu’il est venu participer au sang et à la chair — et « les enfants que Dieu lui a donnés » parce qu’ils sont amenés à la gloire comme « fils ». Et pour qu’il en fût ainsi, il fallait sa mort ; il fallait que lui soit consommé par des souffrances pour amener plusieurs fils à la gloire. Il prend le royaume, la domination universelle, non seulement comme fils de l’homme, mais comme fils de l’homme rédempteur, chef de notre salut, générateur d’une race nouvelle, des « nés de nouveau », « élus en lui avant la fondation du monde ».



  • 6 Ce qui est vu par la foi

Nous ne voyons pas encore la réalisation de ces choses. Il faut que des fils, tirés par le Père, soient amenés à lui par Jésus : « Me voici, moi, et les enfants que Dieu m’a donnés ». Mais la foi devance ce moment, que Lui attend au ciel et que nous attendons sur la terre. Les cieux sont ouverts, et nous voyons Jésus dans la gloire. La patience de Dieu attend ; nous sommes appelés à garder la parole de la patience de Christ. Nous trouvons force et consolation dans le fait que nous voyons Jésus. La foi contemple dans la gloire Celui qui est descendu dans les profondeurs de la mort. « Ayant été offert une fois pour porter les péchés de plusieurs, il apparaîtra une seconde fois, sans péché, à salut à ceux qui l’attendent » (Héb. 9:28). Bienheureux ceux qui en font partie par grâce !

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__**§** RSS Seul Suffit: Si des gens accusent RSS d’être indifférent rendant les uns heureux et les autres malheureux, c’est lui ôter la sagesse et la bonté.. soumettez-vous à un examen de conscience

Le chemin de la perfection

Chapitre 15 Il ne faut point s’excuser, même quand on est condamné sans être coupable. J’aurais bien voulu avoir assez d’expérience concernant cette vertu, pour vous en parler, j’avoue que mes progrès dans ce domaine sont lents et limités. Très souvent, je trouve qu’il est préférable de m’excuser, cela est permis, car ce serait mal d’y manquer, cependant, je ne suis pas assez humble pour savoir bien discerner ce que je dois faire au juste. En réalité, il faut être vraiment humble pour se voir condamnée sans être fautive, et ne pas se défendre. Cette attitude est une imitation de Jésus-Christ, car Il a tout pris sur Lui, alors, mes filles, donnez-vous de tout votre cœur parce que cette vertu a de précieux avantages. Je ne trouve aucun avantage à nous disculper, à moins de causer de la peine à autrui en ne déclarant pas la vérité.

Il faut s’exercer à cette vertu qui nous apprend l’humilité comme Notre Seigneur. La vraie humilité consiste à désirer d’être méprisée et persécutée sans raison, tout en demandant le secours et l’aide de Dieu.

Je voudrais que cette vertu soit l’objet de notre étude et de notre pénitence. Je ne suis jamais pour les pénitences excessives, car elles affaiblissent la santé, mais par contre pour cette vertu et les vertus intérieures, elles procurent l’énergie à l’âme. Pour ma part, si on m’accusait de quelque mal, c’était toujours au dessous de la vérité, et si j’étais innocente, je me sentais coupable envers Dieu. Donc c’était pour moi une grande grâce qu’on ne dévoile pas toutes mes fautes. Mieux vaut être accusée injustement que de déclarer toutes mes erreurs commises.

Comme on gagnerait à acquérir cette vertu, car nous ne sommes jamais exemptes de fautes, même le juste pèche sept fois par jour.

O Seigneur, combien Vous avez souffert, sans avoir commis de fautes, Vous ne l’avez pas mérité. Je ne comprends pas comment à des moments, je ne voulais pas souffrir. Comment donc j’ose penser que je peux m’excuser quand je suis accusée injustement ? Si je possède un don Seigneur, c’est Vous qui me l’avez donné, sans tenir compte de mes mérites ou mes démérites, parce que je suis indigne d’une telle faveur. Comment pourrai-je désirer que l’on dise du bien de moi quand on a dit tant de mal de Vous ? Eclairez-moi Seigneur et faites que je désire que le monde me haïsse, moi qui Vous ai délaissé, alors que Vous m’aimiez avec tant de fidélité. Quel gain obtiendrons-nous à contenter les créatures ? Si elles nous accusent injustement qu’allons-nous perdre à Vos yeux ?

L’accusateur se sentira honteux et confus, mes filles, si vous gardez, le silence. Nous n’avons pas l’autorisation de prêcher par la parole, prêchons au moins par l’exemple. Ne pensez pas, mes filles, que vous resterez sans défenseur. Notre Seigneur a pris Lui-même, la défense de Marie- Madeleine à deux reprises, une fois chez le Pharisien et l’autre en calmant, Marthe sa sœur qui l’accusait. Personne n’a défendu Notre Seigneur, mais Il a permis au bon larron de le défendre juste avant Sa mort, mais pour vous Il agira autrement, et suscitera un défenseur quand il le faudra.

Cependant, je ne voudrais pas que le motif de trouver des défenseurs, vous pousse à pratiquer une si belle vertu, je voudrais que vous sentiez la joie d’être blâmées, injustement, au fond du cœur. Vous sentirez la liberté d’esprit, et une indifférence à l’égard de tout ce que l’on dit de vous. J’avoue que cette pratique est dure à pratiquer à ses débuts, mais avec la grâce de Dieu, on peut obtenir l’abnégation de soi, et le détachement.

http://dieujesus.free.fr/therese_jesus.htm

Comment Dieu le Père engendre-t-il son Fils Jésus-Christ dans l'âme ? Comme la créature en image et figure ? Ma foi, non ! mais précisément de la façon dont il L'engendre dans l'éternité et pas autrement. De la naissance éternelle


L'âme du juste est tout simplement un paradis où Dieu trouve ses délices. "Le château de l'âme" (sainte Thérèse de Jésus)

Si vous voulez savoir si vous avancez dans la vertu, soumettez-vous à un examen de conscience. Le chemin de la perfection


Si des gens accusent Dieu d’être indifférent rendant les uns heureux et les autres malheureux, c’est lui ôter la sagesse et la bonté.


Comment aimerait-on son prochain si on ne l'aimait pas en Dieu ? Or, on ne peut aimer en Dieu, si l'on n'aime pas Dieu. Il faut donc que Dieu soit aimé d'abord. Degrés d'amour de Dieu


Si l'Eternel exige beaucoup de l'homme, cela ne vient pas de sa sévérité mais de sa grande bonté : parce qu'il veut que l'âme s'agrandisse, afin qu'elle puisse beaucoup recevoir, et, lui, beaucoup lui donner. Dieu est si ardent qu'il est toujours auprès de l'homme et lui montre qu'il le conduit à lui - s'il veut seulement suivre.

Ce que nous connaissons, analysons, ou au sujet de quoi nous pouvons faire des distinctions, cela, affirme saint Denys, n'est jamais Dieu. Car en Dieu il n'y a pas ceci et cela que nous pourrions retrancher ou maintenir par voie de distinctions : il n'y a rien en lui qu'une chose : Lui-même !

Que nous arrivions à nous comprendre nous-mêmes et à être transférés en Dieu, ce n'est pas difficile : il faut que l'Eternel l'opère lui-même en nous. Car c'est une oeuvre divine que l'homme n'a qu'à suivre et à ne pas contrarier : il n'a qu'à le souffrir et à laisser faire Dieu. Suivons donc l'Eternel, en sorte qu'il puisse nous transposer en lui, et que nous devenions un avec lui et qu'il lui devienne possible de nous aimer comme une partie de lui-même.

Que Dieu, par le moyen de la grâce, entre dans l'âme, cela apporte plus de lumière en soi que ne peut faire la raison : ce que celle-ci peut donner de lumière est par rapport à cette lumière comme une seule goutte d'eau par rapport à la mer et mille fois plus petit encore. (Maître Eckhart)



Dieu seul suffit Que rien ne te trouble, Que rien ne t'effraie.

Tout passe, Dieu ne change pas.

Celui qui possède Dieu, Ne manque de rien. Sainte Thérèse de Jésus

Saint Bernard de Clairvaux

Aimer Dieu Sur la Charité








Association Spirithum

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jeudi 15 novembre 6666

______L‘immigration africaine en France : Une immigration à l’intégration fragile et un sous-continent à faible valeur géopolitique.. Une diversité prisonnière d’une perception stéréotypée marquée par l’histoire coloniale

L’histoire de l’immigration d’Afrique noire et de son enracinement en France peut se résumer grossièrement à quatre filières migratoires significatives : - la filière scolaire, la plus ancienne et, sans doute, la plus constante qui alimentera les mouvements politiques et culturels et indépendantistes ou assimilationnistes à partir de la fin de la première guerre ; -la filière militaire qui s’est mise en place dès la première guerre mondiale (1914-1918) avec la mobilisation des colonies par la France (bataillons de tirailleurs sénégalais et d’Africains noirs participant aux combats en 19 14- 19 18, 1940-1 945 et dans les guerres coloniales qui ont suivi). Si la plupart des survivants sont rentrés à la fin de la guerre, certains sont restés et se sont installés en France ; - les migrations de travail : après la première guerre, militaires démobilisés, navigateurs, travailleurs manuels originaires du continent sont recensés dans les villes portuaires (Marseille, Bordeaux, Le Havre, etc.) mais aussi à Paris. Les ressortissants de la vallée du fleuve Sénégal (Soninké et Toucouleur du Mali, du Sénégal et de la Mauritanie) sont déjà significativement représentés dans cet ensemble et leur part dans cette immigration africaine noire en France s’accroîtra par la suite ; - les migrations des épouses amorcées aux débuts des années 70 au titre du (( regroupement familial D prendront très vite la forme de migrations de travail. L’arrivée des femmes entraîne un processus de féminisation, mais aussi de rajeunissement et de de l’immigration africaine qui donnera naissance à une seconde génération d’Africains noirs, citoyens franFais de droit (par le droit du sol) ou présumés tels depuis les lois Pasqua-Debré (remise en cause du droit du sol et option à l’âge de 18 ans). A partir des années 70, on assiste aussi à une diversification des origines géographiques des migrants. Parallèlement à la poursuite de l’immigration des ruraux de la vallée du fleuve Sénégal, se développent des flux de citadins venant d’Afrique centrale principalement (Cameroun, Zaïre) mais comportant aussi des ressortissants des capitales et villes de l’Afrique occidentale, notamment sahélienne. En fait, les années 70 annoncent la poursuite et le développement de toutes ces filières migratoires avec une modification du projet initial : ainsi, les migrations d’étudiants deviennent, ‘avec la crise des États africains des migrations de travail et les migrations de travail, à 1’ori.gine tournantes et provisoires, tendent à être définitives. En somme, il y a une convergence de ces divers flux et projets migratoires vers un enracinement et une sédentarisation en France. Une diversité prisonnière d’une perception stéréotypée marquée par l’histoire coloniale Deux générations (les migrants africains et les jeunes Franco- Africains issus de cette population) composent ce qu’on désigne communément par Africains, même si une césure fondamentale sépare ces deux générations. A la différence des migrations précédentes, celles du Maghreb et d’Afrique subsaharienne sont le fait des ressortissants des anciennes colonies dont les pays d’origine entretiennent encore avec la France des relations complexes de domination, de subordination, mais aussi de . Si ces migrants font montre d’un nationalisme modéré, ils sont cependant porteurs d’une exigence de reconnaissance de la part de la France pour tous les services rendus par les leurs à la (( patrie (engagement des tirailleurs sénégalais dans les deux guerres) et comme compensation du pillage colonial qu’ils ont subi. Ils exigent enfin du respect de la part des Français, car c’est la France elle-même qui (( est allée les chercher chez eux quand elle en avait besoin D. Du fait d’une décolonisation relativement paisible et de près de trois décennies de (( coopération o avec la France, le traitement actuel des immigrés d’Afrique noire en surprend plus d’un, convaincus qu’ils avaient avec la France une relation privilégiée, en tout cas plus proches que les immigrés d’autres régions du globe. I1 faut dire que la France elle-même se targue et se réclame de cette et des liens séculaires tissés avec l’Afrique noire, qui participe au méme projet francophone. Immigration d’un peuple perçu comme mineur sans passé glorieux, vaincu, colonisé, puis (( civilisé o, celle-ci est mieux tolérée, quoique de faqon paternaliste que celle qui provient d’Algérie, les Français digérant difficilement leur défaite face au FLN et l’exode des (( pieds noirs D. Les années 80 constituent un moment fort dans la réactivation de ce souvenir et élargit aux jeunes Beurs les ressentiments latents. Ces derniers interpellent la société française et ses institutions : au chômage des pères succèdent les difficultés de l’école à les dans le giron républicain. Les entreprises les laissent à leurs portes, la police, symbole et garante de l’ordre de la société dominante, entre en conflit ouvert avec eux. Le phénomène de la banlieue avec son syndrome chômage/précarité/ immigration/insécurité/école en crise s’installe. Dans les années 70 et 80, l’image que donne l’immigration africaine est somme toute relativement rassurante. Si l’immigration algérienne et maghrébine cristallise les antagonismes les plus voyants, la période du retour de la droite aux affaires de 1986 à 1989 (période dite de (( cohabitation D) sera un temps fort du débat politique sur l’immigration. C’est aussi un moment décisif dans le durcissement de la législation sur les immigrés et dans le renforcement du contrôle des flux migratoires. A partir de cette date, la place du thème de l’immigration dans la vie politique sera de plus en plus marquée comme en témoigne la prolifération des lois sur les étrangers à chaque changement de gouvernement : lois Pasqua, lois Joxe, lois Méhaignerie, lois Debré (voir (( Zoom sur... D).

révélant au grand jour la situation des (( sans-papiers o. On serait tenté de s’étonner qu’un phénomène aussi banal ait mobilisé les forces de l’ordre, les médias et l’opinion pendant des mois. En effet, que représentent 300 Africains dans les flux migratoires de la France, sinon un épiphénomène ? Toute cette médiatisation inaugure cependant une étape nouvelle dans l’approche de l’immigration en France. Celle-ci se trouve de plus en plus réduite à l’image du (( clandestin D, et du (( sanspapiers )). Cette focalisation sur l’immigration clandestine en particulier a permis de construire un large consensus entre plusieurs courants politiques aux conceptions parfois divergentes sur la question des étrangers. Curieusement, en rétrécissant l’objet à la figure spécifique du , s’est réalisé un élargissement de l’audience des forces et groupes qui tendent à faire de l’immigration le thème majeur de la vie politique française et des immigrés, des boucs émissaires.

Ainsi, s’atteler principalement à la dénonciation d’une immigration irrégulière qu’il faudrait réprimer tout en intégrant qui sont en règle avec la loi devient un piège politique qui permet d’imposer à tous les protagonistes de la vie publique - qu’ils soient anti-immigrés ou pro-immigration - le cadre et les règles du débat politique. Débat politique dans lequel des xénophobes acharnés et bien des démocrates sincères s’enfoncent dans une logique de diabolisation de l’immigration - légale edou illégale - avec comme corollaire obligé, dans l’un ou l’autre cas de figure, le durcissement de la législation sur les étrangers sans distinction de statut. S’il est vrai qu’il est devenu banal d’avancer que l’immigration n’est pas la cause des maux dont souffre la France d’aujourd’hui, il faut, il me semble, aller jusqu’au bout de cette logique et affirmer de même, sans crainte, que l’immigration illégale n’est pas à l’origine des problèmes actuels de la

France : chômage ou déficit du système de protection sociale.

La crise qui frappe la plupart des pays du globe, avec plus ou moins de vigueur, en est la cause première. Néanmoins, elle n’explique pas tout. Ce n’est pas elle qui conduit à l’immigration illégale. On peut avancer : - que la nécessité d’un volant de main-d’oeuvre irrégulière - et aussi régulière - se fait sentir en période de forte activité économique (comme pendant les ) ; - que le travail clandestin n’est pas suscité par l’immigration légale ou illégale, mais plutôt par la recherche d’un des coûts du travail par des employeurs peu respectueux de la législation du travail dans des secteurs spécifiques (textile, bâtiment et travaux publics, agriculture et services). Bien entendu, il ne s’agit pas pour nous, en affirmant de telles idées de faire une quelconque apologie de l’immigration illégale. D’ailleurs, les frontières sont, somme toute, assez bien gardées, et ce n’est pas faute d’avoir atteint l’objectif utopique (( d’immigration clandestine zéro u qu’on prétendra qu’elles sont des passoires. Rappeler ces faits largement établis contribue à rendre tout à fait illégitime une focalisation des recherches de (( sortie de crise u sur l’immigration, clandestine et illégale en particulier. Les solutions aux problèmes de la société française sont ailleurs. L‘immigration irrégulière est loin d’être un phénomène nouveau. Elle est intrinsèquement liée à l’histoire de l’immigration. D’oubliée et tolérée, elle devient une préoccupation plus affirmée dans les périodes de crise pour donner libre cours à des fantasmes divers : exagération du nombre de ,s crainte de l’invasion par des (( personnes inassimilables o, etc. Nous sammes dans ce type de période où l’on voit cette thématique obsessionnelle du (( clandestin D dans les discours sur les immigrés chez des personnalités ou de , voire d’anciens immigrés d’Europe du Sud bien intégrés ! Nombre d’entre elles reprennent ce credo après un détour humaniste ou républicain pour légitimer leur participation au concert des petites phrases assassines sur les immigrés.

et comment interpréter les récents mouvements qui ont eu pour acteurs ces hommes, ces femmes et ces enfants sans statut légal et qui ont décidé de rompre le silence et d’étaler au grand jour leur condition ?

En vérité, le phénomène ne prend pas sens par le seul biais quantitatif. Le défi lancé par ces marginaux, jusqu’ici silencieux, à (( une police de l’immigration o, leur remise en cause presque désespérée des lois sur l’immigration, révèlent aussi de profondes mutations au sein des communautés migrantes. C’est d’abord la (( familialisation D qui touche non seulement les réguliers, mais également bien des irréguliers et des précaires. Ce sont aussi les signes d’une saturation relative des mécanismes de solidarité communautaire devant les difficultés et les entraves persistantes à leur projet de sédentarisation et/ou d’intégration.

  • L’immigration d’Afrique noire : (< des tirailleurs aux

Blacks )) (1)

  • Les années 90 marquent un tournant pour les Africains noirs.

Leur perception se modifie fortement au cours de cette décennie en même temps qu’elle se trouve incarnée par l’image des ressortissants de la vallée du fleuve Sénégal improprement désignés comme (( Maliens D, terme générique désignant aussi bien des Sénégalais et des Mauritaniens, des ethnies soninké, bambara, podar, etc.

Cette perception négative a été construite progressivement. En effet, le bon sens et l’opinion construisent l’image d’un groupe à travers des processus de mise en exergue de phénomènes particuliers amplifiés par des groupes de pression ou des institutions. Ainsi, des phénomènes comme la polygamie, l’excision, le désengagement apparent des parents dans l’éducation des enfants ont constitué des causes immédiates de friction entre Français et immigrés africains, notamment dans les cités. L‘apparition de cette conflictualité et son durcissement dans l’espace résidentiel, qui s’exprime à travers les conflits entre groupes sociaux et à travers l’ethnicisation des rapports sociaux de voisinage, constitue un effet différé de la crise dans le monde du travail. La crise de l’emploi a, en effet, rompu bien des équilibres entre immigrés et autochtones, et remis en cause une hiérarchie fondée par et dans le travail. Dès lors, l’habitat en tant qu’espace de cohabitation subit les vagues de cette rupture. A l’instar des Beurs, les Blacks connaissent de plus en plus une marginalisation produite par un (( double handicap o : la non-insertion professionnelle et l’origine étrangère qui les rendent, aux yeux de certains, réfractaires aux normes locales de comportement. Cette vision insiste sur la dimension culturelle et pose l’intégration de la seconde génération presque dans les mêmes termes que celle des parents. On estime que ces jeunes de banlieue ne sont pas intégrables. Leur irruption de manière autonome (sans parrains politiques ou syndicaux français et sans soutien de leurs ambassades) sur la scène publique marque les débuts d’une contestation de leur exclusion ainsi que de celle de leurs parents.

  • Une immigration à l’intégration fragile et unsous-continent à faible valeur géopolitique

Contrairement aux anciennes migrations d’Europe, caractérisées par le tarissement de la source, celles d’Afrique sont encore dans une phase de croissance potentielle. Un postulat implicite guide la politique des pouvoirs publics français. Une Afrique exsangue et proche constitue un danger pour l’Europe qui redoute le déferlement de (( hordes d’affamés et de demandeurs d’asile africains vers son territoire. Une même crainte demeurée sans lendemain avait été suscitée en son temps par les Européens de l’Est après la chute du mur de Berlin. Malgré ce bouclage policier, les États africains à genoux et soumis sont invités à garder leurs miséreux. La (( coopération B avec eux devient ainsi le pendant d’une politique migratoire restrictive. Certes, l’ambiguïté et le louvoiement caractérisenr l’attitude des États africains. Ils traînent parfois les pieds pour (( coopérer o, en fait pour prendre des mesures privant leurs pays et des régions entières de revenus substantiels sans toutefois oser désavouer ouvertement l’État français, leur principal bailleur. L’intégration des immigrations récentes pose problème, dit-on souvent. Après avoir assimilé des générations de migrants, la France découvre subitement ses limites à intégrer les Arabes et les Noirs africains. Trop différents, pas européens. Trop musulmans, pas catholiques. Trop noirs, trop visibles. Bref, il leur manque les (( qualités D qui faisaient le propre des migrations antérieures : européens, blancs et catholiques. C’est par une singulière amnésie que ce tableau optimiste de l’assimilation des vagues migratoires précédentes est présenté à l’opinion. Présenter l’intégration de ces comme un processus paisible et sans heurts relève du mythe. Ces migrants ont aussi subi le rejet et la xénophobie, surtout dans des périodes de crise. La crise qui frappe actuellement la société française compromet fortement l’intégration non seulement des couches populaires autochtones mais aussi de franges importantes d’immigrés appartenant par définition à ces catégories. Quand nous parlons d’intégration, nous avons à l’esprit des processus objectifs de participation des acteurs immigrés dans les rapports de travail et de consommation comme dans les relations sociales et politiques. Ces processus ne sont pas le seul fait des institutions et des pouvoirs politiques, même si leur action peut être décisive dans le devenir de ces populations et ne sont pas forcément incompatibles avec des phénomènes d’assimilation ou même de marginalisation et de précarisation. Si l’intégration peut épouser la forme de l’assimilation qui signifie l’oubli des origines, les mécanismes d’ethnicisation bouleversent le schéma républicain français d’intégration. Au contraire de ce que l’on peut observer sous d’autres cieux, ce processus d’ethnicisation est systématiquement stigmatisé. Cette construction de l’altérité semble illégitime dans l’univers mental français alors que ce processus de différenciation traduit une prise de conscience de l’intérieur et une volonté des acteurs immigrés. Les Français des couches populaires les renvoient à une différence qu’on leur reproche d’avoir et, ce faisant, on les oblige à la construire et à l’affirmer. En se comportant ainsi, les autochtones français se construisent, eux aussi, une distance socioculturelle que la crise tend à limiter en les réduisant au chômage et à la pauvreté. On peut parler ici de comportements de observés dans d’autres contextes sociologiques. En définitive, l’intégration actuelle des Africains reste fragile et semble s’orienter, à l’instar de celle de bien d’autres nationalités, vers des formes de communalisation. La dimension communautaire garde une place essentielle dans les réseaux des acteurs. Ce maintien des différences communautaires au lieu de leur fusion dans l’ensemble national français interpelle fortement nombre d’observateurs. Le travail avait plus ou moins supprimé la barrière nationale et ethnique en instaurant un rapport de travail hiérarchique. La disparition de ce rapport de travail avec la crise et le chômage massif nécessite paradoxalement en maints endroits et en maintes occasions ces deux barrières. ’ Mahamet Timera Sociologue

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______L’immigration, un « problème » si commode.. De discours volontaristes en faux débats

Union pour un mouvement populaire : UMP

La dispersion de la « jungle » de Calais comme les médiatiques expulsions de sans-papiers l’ont montré : le contrôle de l’immigration constitue une priorité du gouvernement français. Il ne serait désormais plus question de « subir » les migrants, mais de les « choisir », martèle ainsi M. Nicolas Sarkozy. Or ces mâles discours d’Etat contribuent davantage à entretenir un « problème », procurant à peu de frais des bénéfices politiques à ceux qui l’exploitent, qu’à prendre la véritable mesure de ses enjeux.

Par Eric FassinPrésidant un colloque de l’Union pour un mouvement populaire (UMP) consacré à l’immigration, M. Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’intérieur, teste, le 9 juin 2005, un nouveau vocabulaire politique promis à un succès considérable : « Je veux passer d’une immigration subie à une immigration choisie. » Bien sûr, l’immigration de travail ne date pas de ce discours, mais la voilà rebaptisée : le choix appartient à l’Etat, non aux migrants — sinon pour les retours dits « volontaires », expulsions consenties moyennant finances. La nouveauté tient à l’opposition dessinée avec l’immigration « subie ». M. Sarkozy le déclare peu après : « C’est quand même bien le minimum que la France décide qui a le droit de s’installer sur son territoire et qui ne l’a pas (1). »L’alternative est ainsi présentée comme une réponse de bon sens à un problème tout à la fois économique et politique.

Il n’est pas question de rejeter l’immigration dans son principe (au contraire, on clame haut et fort que la France doit rester une terre de métissage). C’est une façon de conjuguer, sans tension apparente, les exigences du pragmatisme économique et de la fermeté politique. C’est aussi le moyen de renvoyer dos à dos les partisans de l’ouverture des frontières et ceux de l’immigration zéro, soit la « gauche de la gauche » et la « droite de la droite » et, du même coup, de priver la gauche socialiste de son terrain politique de prédilection, à savoir le « juste milieu » entre les extrêmes.

Le choix de la « préférence nationale » ? Toutefois, le partage entre immigrations « choisie » et « subie » est miné par une contradiction fondamentale : cette construction politique n’est ni cohérente logiquement, ni fondée empiriquement (2). En effet, la première est par définition une immigration de travail, tandis que la seconde concerne surtout l’immigration familiale. Or l’opposition entre les deux se défait dès qu’on examine la réalité. D’un côté, les travailleurs sont enclins à avoir une famille : leur conduite n’est pas dictée par le seul intérêt financier. De l’autre, les familles ont tendance à chercher du travail : les liens humains n’empêchent pas la logique économique. Il ne s’agit donc pas seulement d’humanité, mais aussi de rationalité : il est absurde de faire comme si la famille et le travail existaient dans des mondes parallèles, sans rapport aucun. Bref, la solution préconisée par M. Sarkozy n’en est pas une : on ne saurait dans un même mouvement encourager l’immigration « choisie » et décourager l’immigration « subie ».

Sans doute les gouvernements français s’emploient-ils à « rééquilibrer » les deux : l’immigration familiale n’est-elle pas (environ) neuf fois plus importante que l’immigration de travail ? La lettre de mission envoyée le 9 juillet 2007 au ministre de l’immigration Brice Hortefeux est claire : « Vous viserez l’objectif que l’immigration économique représente 50 % du flux total des entrées. » Toutefois, c’est en diminuant celle liée à la famille, bien plus qu’en accroissant celle qui touche au travail, comme le montre le comité interministériel de contrôle de l’immigration dans son rapport annuel (3). Si la part relative du travail dans l’immigration durable venue des pays tiers s’est effectivement accrue en 2007 par rapport à 2006, c’est surtout « grâce » à la baisse des cartes de séjour pour motif familial (4). Malgré l’affichage de cent quatre-vingts « métiers en tension » ouverts à la main-d’œuvre étrangère en raison de « difficultés de recrutement », la réalité des chiffres se révèle bien éloignée des discours officiels : seulement cent soixante cartes « compétences et talents » délivrées lors des trois premiers trimestres de 2008 !

Le renoncement à l’immigration « choisie » n’est donc pas un effet de la crise. La conjoncture permet plutôt de justifier a posteriori ce que les chiffres trahissaient déjà. Il faut l’avoir en tête lorsqu’on lit la lettre de mission adressée le 31 mars 2009 au successeur de M. Hortefeux, M. Eric Besson. Désormais, « la priorité absolue doit aller au retour à l’emploi des personnes qui en sont privées en France ». Il est révélateur qu’après la diffusion de cette lettre à la presse, la fin de la dernière phrase — « donc, en ce qui concerne votre champ de compétence, l’emploi des étrangers en situation régulière » — ait disparu discrètement du document officiel (5). Peut-on affirmer plus clairement le choix de la « préférence nationale » ?

Choisie ou pas, l’immigration est encore et toujours présentée comme un problème. Sinon, pourquoi sans cesse adopter de nouvelles législations, toujours plus strictes — après les lois Sarkozy de 2003 et 2006, la loi Hortefeux de 2007, en attendant sans doute une loi Besson ? Manifestement, la rhétorique de M. Sarkozy ne vise pas à résoudre un problème, mais à le constituer en tant que tel.

Comparer ses propos du 9 juin 2005 avec le discours de politique générale prononcé la veille, à l’Assemblée nationale, par son rival, M. Dominique de Villepin, alors nouveau premier ministre, est éclairant. Si M. de Villepin parle bien d’immigration « choisie » (mais non « subie »), c’est seulement pour l’opposer aux pratiques illégales et à la fraude ; moins inventif (ou moins décomplexé) que son rival, il ne conçoit pas de s’en prendre à l’immigration familiale. Or M. Sarkozy réalise grâce à son vocabulaire un double déplacement. Jusqu’alors l’immigration « subie » était reconnue « de droit ». C’est à celle-là qu’il faut s’en prendre désormais ; il ne suffit donc plus de lutter contre l’immigration illégale.

Sans doute les expulsions d’immigrés en situation irrégulière occupent-elles une place de choix dans la communication gouvernementale. Il n’empêche : les sans-papiers ne sont pas assez nombreux en France pour faire de l’immigration un problème majeur. Par contraste avec les Etats-Unis, où les douze millions de clandestins étaient absents de la dernière campagne présidentielle, organiser le débat public en France autour de quelques centaines de milliers de personnes en situation irrégulière, pour une population de plus de soixante millions d’habitants, demande un travail politique considérable. Le « problème de l’immigration » ne se pose pas tout seul ; il n’existe que pour autant qu’il est posé, et il ne dure que parce qu’il est entretenu et renouvelé.

« D’un côté, explique M. Sarkozy en 2005, le respect de la vie familiale est une de nos valeurs et constitue une condition de l’intégration. D’un autre côté, le regroupement familial tient aujourd’hui une place trop importante dans l’équilibre des flux migratoires et est à l’origine de nombreuses fraudes (mariages blancs ou forcés, fraudes à l’état civil…). »La présomption de fraude résulterait-elle de la volonté politique de « rééquilibrer » ? Et d’en tirer les conséquences : « Il faut avoir le courage de poser autrement les termes du débat. Le regroupement familial est certes un droit, mais pas un droit qui peut s’exercer dans le mépris absolu des règles. » Autrement dit, je sais bien, mais, quand même...

Suspicion de fraude a priori Du combat contre la fraude, on passe très vite à la redéfinition du droit lui-même : « Il faut donc être plus rigoureux sur l’appréciation des conditions de revenu, de logement, d’intégration préalables au regroupement. » La vie familiale n’apparaît plus comme une « condition de l’intégration » ; à l’inverse, l’intégration fait maintenant partie des « préalables au regroupement » familial.

Rappelle-t-on que le droit à la vie familiale a valeur constitutionnelle en France, et que la Convention européenne des droits de l’homme, dans son article 8, garantit à chacun le droit « au respect de sa vie privée et familiale » ? Le rapport de la commission Mazeaud sur le cadre constitutionnel de la nouvelle politique d’immigration tempère en juillet 2008 : « Si le respect de la vie privée et familiale est un droit, la réunion des conditions auxquelles est subordonné son exercice peut faire l’objet d’un contrôle plus poussé sous des formes validées par le Conseil constitutionnel ou la Cour de justice de l’Union européenne. »

Et de détailler tout un programme de lutte contre l’immigration « subie » : « Pour le rapprochement des époux, par la vérification plus rigoureuse de la réalité du mariage, de la continuité de la vie commune ; par l’appréciation attentive des conditions de revenu et de logement pour l’accueil des enfants ; par la vérification plus exigeante de la réalité des relations parentales et éducatives avant d’accorder à un étranger le bénéfice de la prise en compte d’enfants résidents ou français ; par la prise en considération plus circonspecte des documents d’état civil ; par le refus intransigeant et effectif des regroupements de familles polygames ; par la vérification effective du caractère “disproportionné” de l’atteinte au respect de la vie privée et familiale à laquelle le Ceseda code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile subordonne le regroupement familial sur place. » Une commission, pourtant réputée pour avoir résisté à l’injonction présidentielle en matière de quotas, valide ainsi le traitement de l’immigration familiale comme un problème qu’il convient de réduire.

Les lois sur l’immigration de 2006 et 2007, ainsi que la loi sur le contrôle de la validité des mariages en 2006, ont durci la double logique de restriction du droit à la vie familiale à l’œuvre au moins depuis 2003 — suspicion de fraude a priori et conditions préalables toujours plus rigoureuses. En conséquence, le recul des chiffres, du regroupement familial aux mariages binationaux, est édifiant : entre 2006 et 2007, le nombre de titres de séjour délivrés dans ce cadre baisse de 10,6 %. La chute est « d’une telle ampleur qu’elle peut être regardée comme marquant une véritable rupture », note avec satisfaction le bilan interministériel déjà cité.

Pourquoi relancer le « problème de l’immigration », grâce à l’invention de l’« immigration subie », et pourquoi en juin 2005 ? Le nouveau gouvernement est nommé au lendemain du rejet du traité constitutionnel européen par référendum. Soucieux d’interpréter en sa faveur « le sens du vote qu’ont exprimé les Français le 29 mai »,le président de l’UMP estime offrir ainsi une double réponse aux « nonistes ». En signifiant, d’une part, que l’Autre menaçant, culturellement et économiquement, s’incarne moins dans la figure du « plombier polonais » que dans celle de l’immigré, le plus souvent venu d’Afrique ; en revendiquant, d’autre part, une politique volontariste au moment où tant d’électeurs refusent d’être privés de toute prise sur le cours des choses — d’où le contraste que résume l’opposition entre les mots « choisie » et « subie ».

En réponse au « souverainisme antieuropéen », M. Sarkozy dessine donc un « souverainisme européen ». Contrairement à une politique d’immigration qui éloignerait Paris de l’Europe, ce schéma lui permet d’y revendiquer un rôle moteur : « Je veux que la France soit désormais systématiquement la première en Europe pour proposer et bâtir une stratégie migratoire adaptée aux enjeux du monde contemporain. » Le pacte européen sur l’immigration et l’asile, adopté par le Conseil européen le 16 octobre 2008, sous la présidence française, parachèvera une dynamique enclenchée de longue date : non seulement le « problème de l’immigration » est abordé au niveau de l’Union, mais il constitue désormais le cœur de l’identité européenne.

Ce succès diplomatique tient sans doute à l’efficacité électorale d’une stratégie qui constitue l’immigration en problème pour mieux ignorer d’autres « problèmes », ou, plus précisément, d’autres manières de donner sens au mécontentement qui s’est exprimé dans les urnes, et éviter de lui apporter d’autres réponses.

http://www.monde-diplomatique.fr/2009/11/FASSIN/18386

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______LA PSYCHOSE MANIACO-DEPRESSIVE - PMD.. des troubles du psychisme et des crises ( Isoloire, Camisole de Force et Contention, Isolement, médicament )

PSYCHOSE







DEFINITION

  • PATHOLOGIE ENFANT
  • PATHOLOGIE ADULTE SOIN

PSYCHOSE PSYCHOSE PSYCHOSE PSYCHOSE










PSYCHOSE : DEFINITION ET THEORIE SUR LA PSYCHOSE A L'ATTENTION DE L' ETUDIANT ET DU PROFESSIONNEL. LES INFORMATIONS DISPONIBLES ICI PEUVENT SE CONSULTER LIBREMENT. ELLES SONT COMPLEMENTAIRES, ET NE REMPLACENT EN AUCUN CAS LES COURS SUR LA PSYCHOSE TELS QU'ILS SONT DISPENSES PAR LES CENTRES DE FORMATION AGREES.
















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  • Rappels :



Mesures d’isolement sans contention L’isolement représente une limitation de l’espace d’évolution du patient et de ses contacts relationnels, sans entrave de ses mouvements corporels.

Mesures de contention sans isolement La contention n’est pas une pratique exclusivement psychiatrique puisqu’elle est utilisée aussi bien en gériatrie qu’en réanimation, en orthopédie comme en maternité ("empaquetage" des nouveau-nés pour les rassurer et leur permettre de s'endormir). Dans la prise en charge des troubles mentaux, et en particulier des troubles du comportement, cette mesure coercitive est vécue comme l’héritière d’une psychiatrie asilaire aujourd’hui décriée. Mais au-delà des controverses, la contention reste encore une nécessité thérapeutique dans certaines situations d’urgence et de dangerosité.

  • Définition :

La contention d’un patient se définit comme la limitation de son autonomie et de ses mouvements au moyen d’un procédé mécanique. C’est à la fois une réponse et une prévention de ses conduites dangereuses. La contention ne limite pas les contacts relationnels du patient.




N’est pas considéré en psychiatrie comme relevant de la contention :

le maintien bref de la personne afin de la calmer ou de la réconforter,

le maintien plus ou moins prolongé lors d’une escorte d’un endroit à un autre,

les dispositifs médicaux incluant des appareils pour maintenir une bonne posture corporelle ou conforter l’équilibre,

les casques et équipements de sécurité employés pour protéger un patient des risques de traumatisme liés à une chute, ou pour éviter qu’il ne se blesse lors de mouvements involontaires.




Méthodes employées :

La contention pourra se faire au moyen de larges ceintures à bracelets pour les membres, associées à une sangle abdominale fixée au lit. Elle pourra aussi être exercée par une camisole emprisonnant les bras du patient mais lui laissant l’autonomie de la marche. Enfin il pourra s’agir de draps noués autour du torse et des membres, maintenant la personne à son fauteuil ou à son lit. Cette dernière méthode, qui présente des risques réels d’étranglement, n’est utilisée que de façon ponctuelle et sous une surveillance constante.

Indications et contre-indications :




La contention est un acte thérapeutique appliqué dans les cas suivants:

prévention d'une violence imminente d'un patient envers lui-même ou envers autrui, quand les autres moyens d'apaisement ou de sécurité ne sont pas efficaces, ne sont pas suffisants ou ne sont pas appropriés.

prévention d'un risque de rupture thérapeutique alors que l'état de santé impose des soins et que les autres moyens disponibles ne sont pas efficaces, ne sont pas suffisants ou ne sont pas appropriés.

Les contre-indications sont l'utilisation de la contention comme punition, répression, ou dans une recherche de confort du service aux dépens du patient.

Les contre-indications somatiques regroupent les pathologies cardiaques, respiratoires, circulatoires, ou traumatiques incompatibles avec le maintien dans la position contenue.

Les complications possibles sont les troubles du rythme cardiaque, la déshydratation, les lésions dues aux efforts du patient pour se dégager.




De tout ceci, il ressort que la contention doit rester une mesure exceptionnelle, de dernière intention, systématiquement associée aux autres techniques de prise en charge (relationnelles, psychothérapeutiques et chimiques), et qui sera interrompue dès que possible.







Prévention de la violence à l'hôpital:




L' indication de contention intervient après qu'ait été mis en place un programme de prévention de la violence ou de la rupture du soin. Ce programme doit reconnaître les signes avant-coureurs du passage à l'acte et permettre ainsi d'appliquer toutes les alternatives à la contention.







Moyens utilisés pour prévenir la violence (recommandations de l'AHQ, de l'APA et de l'ANAES):

Adopter une attitude calme, assurée, respectueuse et rassurante,

Exercer le soin dans des conditions prévues et aménagées en fonction de sa sécurité et de celle du patient, pour exercer son jugement sans être influencé par la peur d'un affrontement: idéalement, dans un milieu ouvert aisément accessible au secours et sans objet contondant,

Faire en sorte que le patient connaisse les soignants, rappeler son nom ou prénom, et sa fonction,

Informer le patient de la présence continue de l'équipe soignante,

Diminuer les stimuli auditifs en permettant aux patients "à risque" de s'installer dans un endroit calme. Eviter la présence de personnes au comportement perturbateur et solliciter si besoin la présence de tiers rassurants,

Signifier aux patients menaçants, ayant des exigences manipulatrices ou irrationnelles, quels comportements ne peuvent pas être tolérés dans le milieu hospitalier et quelles mesures seront appliquées le cas échéant, sans que cela ne soit perçu comme un défi par le patient,

Savoir mettre un terme à un entretien avant que le patient ne puisse plus contenir son agressivité (accès au dossier "entretien infirmier"),

Explorer la signification de l'agressivité (accès au dossier "agressivité") sans la banaliser et favoriser son expression verbale à travers la relation d'aide et la communication (accès au dossier "communication"),

Ne pas négliger les raisons purement médicales d'une agitation ou d'une confusion (accès au dossier "confusion mentale") qui nécessiteraient un traitement rapide,

Vérifier l'adaptation du traitement médicamenteux,

Inciter à la collaboration aux soins,

... etc.

http://psychiatriinfirmiere.free.fr/hospitalisation-psychiatrie/camisole-contention.htm

L'argumentation biochimique et génétique axée sur la polarité des troubles a conduit à distinguer La forme bipolaire I qui associe des accès maniaques et dépressifs francs ou des actes maniaques isolés La forme bipolaire II qui associe des épisodes dépressifs caractérisés et des accès hypomaniaques La forme unipolaire avec seulement des épisodes dépressifs qui peuvent être secondairement modifiés en forme bipolaire II voire I La forme bipoalire IIIa avec dépression caractérisée et des antécédents familiaux de troubles bipolaires La forme bipolaire IIIb avec dépression caractérisée et accés maniaque ou hypomaniaque induit par un médicament Des formes limites :

le trouble cyclothymique : troubles modérés de l'humeur pendant au moins deux sans jamais atteindre la dépression ou la manie le trouble hyperthymique monopolaire qui n'atteint pas l'intensité maniaque Voir : les troubles bipolaires

L'ETAT MANIAQUE TYPIQUE:

La manie : état de surexcitation des fonctions psychiques caractérisé par l'exaltation de l'humeur avec déchaînement des pulsions instinctivo-affective. L'accès maniaque survient généralement entre 20 et 50 ans avec souvent des antécédents familiaux. Il représente une urgence psychiatrique. Le début peut être progressif ou brutal avec apparition de signes d'excitation psychomotrice. Un épisode maniaque est défini par le DSMIV comme "une période nettement limitée dyrant laquelle l'humeur est élevée de façon anormale et persite pendant au moins une semaine".

Présentation :

tenue extravagante, débraillée déclamation, cri, chant, visage illuminé contact facile moqueur en mouvement permanent, agitation pouvant aller jusqu'à la fureur maniaque Tachypsychie accélération des représentations mentale association rapide d'idée jeux de mots Mémorisation distraction perpétuelle mémoire excellente sur le passé pas de mémoire de fixation Exaltation de l'humeur euphorie optimisme démesuré projets irréalistes infatigable prêt à tout entreprendre et réussir mégalomanie dysthymie ( rire ,larmes, lamentation, colère) ironie : voulant ridiculiser l'interlocuteur Excitation psychomotrice le jeu hyper-activité peu productive domination du jeu dans l'activité Fabulation positive Somatiquement amaigrissement insomnies diminution de la soif et de la faim augmentation de la salive et de la sueur hypersexualité avec risque médico-légal Troubles médicaux-légaux Conduite automobile dangereuse Familiarité excessive dans le domaine de la sexualité Achats ou ventes inconsidérés qui peuvent nécessiter rapidement une mesure de sauvegarde de justice Vols, grivéleries, etc.. Hostilité, agressivité, etc... FORMES CLINIQUES Hypomanie Elle correspond à une forme atténuée de manie. Dans les formes discrètes elle peut s'accompagner d'une amélioration des performances et de la créativité compatible avec la vie socio-professionnelle du patient. L'hypomanie de l'enfant et de l'adolescent peut s'exprimer par des accès de colère, une « tempête affective », un excès de familiarité, une hyperactivité, des troubles de l'attention, une indiscipline scolaire, une hypersexualité, un sentiment de toute-puissance, des conduites à risque et/ou antisociales.

Forme dysphorique Elle s'exprime essentiellement par un comportement d'irritabilité, l'agressivité (plutot que le jeux), d'hostilité à haut risque médico-légal.

Forme délirante et hallucinogène Le délire stable est généralement c'est à dite sans la dysthymie habituelle de l'état maniaque.

La fureur maniaque. Urgence psychiatrique par le caractère violent, agressif avec décuplement de la force physique et rétentissement somatique important DIAGNOSTICS DIFFERENTIELS AVEC UN ETAT D'AGITATION

Les accès d'agitation symtopmatiques/organiques Lire +++ Confusion mentale : désorientation , onirisme Epilepsie : + bref Catatonie : fuite du contact LE TRAITEMENT

Le traitement de l'accès maniaque est une urgence psychiatrique qui nécessite généralement une hospitalisation (sous contrainte si nécessaire) avec un bilan complet pour diagnostic différentiel avec les accès d'agitation symptomatiques d'affection organique Lire

Le traitement del'accès fait appel aux neuroleptiques sédatifs comme le Tercian (cyamémazine) 50 à 150 mg/J Aux neuroleptiques antiproductifs dans les formes délirantes La correction des troubles métaboliques, ioniques et circulatoires

En traitement de fond Aux thymorégulateurs commeles sels de lithium, le divalproate (Dépakote), la carbamazépine (Tégrétol) et qui sont les véritables traitements Une psychothérapie de soutien permet de dispenser l'information nécessaire : le patient doit être convaincu de la nécessité de son traitement prolongé, d'une hygiène de vie et complétement informé sur les signes prodromiques des accès dépressifs, hypomaniaque ou maniaque Alors que la guérison spontanée demande plusieurs mois, le traitement l'obtient en quelques jours.

Antidépresseurs et troubles bipolaires : traitement au long cours ? Altshuler L et al. Am J Psychiatry 2003 ;160:1252-62

Le traitement du trouble bipolaire est complexe et la durée du traitement pendant lequel les antidépresseurs doivent être administrés après rémission n'est pas standardisé. Les guidelines américaines actuelles suggèrent d'arréter le traitement antidépresseur dans les six mois suivant la rémission de crainte que les antidépresseurs n'induisent de virage maniaque.

Altshuler et al. ont essayé d'évaluer l'effet de l'arrêt et de la poursuite des antidépresseurs chez les patients bipolaires. Quatre-vingt quatre personnes ont donc été prises en compte, toutes ayant un trouble bipolaire, qui avaient eu une rémission des symptômes dépressifs après qu'un traitement antidépresseur eut été adjoint à un thymorégulateur. Quarante trois des patients soit près de la moitié ont stoppé leur antidépresseur dans les six premiers mois suivant la rémission, alors que 41 l'ont poursuivi au delà des six mois. Ces deux groupes, en tous points comparables, ont été évalués par rapport à la dépression sur un an de suivi.

Il semble que le traitement antidépresseur sur un temps plus court était associé à un risque de rechute plus rapîde. Soixante dix pour cent des patients qui ont stoppé leur traitement dans les six mois ont rechuté avec un épisode dépressif, contrairement aux 36 % des patients qui avaient continué leur traitement antidépresseur. A noter que 18 % de l'ensemble du groupe (84 personnes), a présenté un épisode maniaque durant l'année de suivi. Seulement six personnes prenaient un antidépresseur au même moment.

Pour les auteurs, il ne fait pas de doute que le maintien d'un antidépresseur en combinaison avec un stabilisateur de l'humeur est beaucoup plus avantageux pour éviter les rechutes dépressives, dans la mesure où de plus le risque de virage maniaque n'est pas significativement augmenté.

http://www.esculape.com/psychiatrie/pyschose_maniakdepress.html

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vendredi 9 novembre 6666

______"Candyman" peur des noirs ds les films d'horreur - Angoisse et phobie - traumatisme... Qui peut me dire, Pourquoi je ne porte que du noir?... j'aime le noir mais surtout la peur du noir.

psychoze psychodrame

Salut à toi,



Quoi de plus logique d'avoir peur d'une chose quand on a été traumatisé dans son enfance par cette chose-ci ?

Le fantôme était un homme de race noire qui apparaissait ds l'obscurité après qu'on ait répété 5 fois son nom devant un miroir.

J'ai peur du noir Quand le soir tombe, certains sont envahis par une angoisse inexorable, peuplée de fantômes effrayants. Qu'est-ce qui la motive ?

En pleine nuit, il se réveille, traverse l'appartement. Pas de lumière, il faut faire vite : « Je crains de voir des yeux brillants dans la nuit ou des ombres sur les murs. Je me force à ne pas y penser, mais j'ai peur. » Pourtant, Christian est un grand garçon, il a 53 ans. Enfant, il pouvait appeler au secours, on le rassurait. Aujourd'hui, il n'en parle plus à personne : l'angoisse est restée, et la honte s'y est ajoutée. « Contrairement à la peur, qui avertit d'un danger réel, la phobie se développe sans raison apparente et provoque l'incompréhension de l'entourage », note la psychologue Béatrice Copper-Royer. Du coup, ceux qui en souffrent restent enfermés dans leur angoisse jusqu'au lever du jour. Le ventre noué, ils n'ont d'autre solution que de multiplier les stratégies pour éviter toute situation anxiogène : laisser les lumières allumées, regarder dix fois de suite sous leur lit, refuser de sortir seuls le soir... « Or, l'évitement ne fait que renforcer la peur, souligne le psychothérapeute Luis Véra. Les rituels mis en place pour se protéger finissent par devenir obsessionnels et empêchent de vivre normalement. »

Une absence de repères Mais de quoi ont-ils peur ? D'un agresseur au coin d'une rue, d'un monstre derrière le rideau... « Plus que tout, ils craignent d'être surpris, poursuit Luis Véra, de se retrouver démunis face à un danger imprévu et de perdre la tête. Et si, tout à coup, les monstres existaient réellement ? Et si l'irrationnel faisait irruption dans le réel, bouleversant ses règles et ses lois ? C'est cette perte de contrôle qui suscite l'angoisse. » Aussi, ces phobiques anticipent-ils le danger, croyant pouvoir y échapper. Ils sont vigilants à l'extrême car l'obscurité les prive de tout repère. « Ils se retrouvent face à eux-mêmes, explique le psychanalyste Paul Denis. Les conflits internes prennent alors toute la place. Le monstre ou l'agresseur symbolisent ces démons intérieurs. Qui viennent en outre combler un vide angoissant : avec eux, on n'est plus seul...»

Un grand vide intérieur « Pour l'enfant, la nuit est une rupture dans la relation avec sa mère, affirme Paul Denis. Pour retrouver celle-ci, il utilise ses ressources psychiques : il pense à elle et, même s'il ne la voit pas, il sait qu'elle est toujours là. » Il peut s'endormir tranquille, elle lui tient la main... Sauf quand le lien mère-enfant est trop distendu ou trop fusionnel : ces séparations sont alors source de profonde angoisse. « Une mère fragilisée ne peut pas communiquer à son enfant la sécurité intérieure suffisante pour lui permettre d'affronter la nuit et la solitude, remarque Béatrice Copper-Royer. Dans l'esprit de ce dernier, quand tout disparaît de son champ de vision, tout meurt. » L'angoisse de la mort, séparation ultime, se trouve donc au cœur de cette peur du noir.

Chez certaines personnes, les terreurs nocturnes de l'enfance ne se sont jamais véritablement apaisées. « N'ayant pas reçu les armes nécessaires, l'adulte ne sait pas comment calmer son anxiété, constate Paul Denis. Il n'est, en fait, pas devenu une personne rassurante pour lui-même. » Chez d'autres, ces terreurs vont être brutalement réactivées par un accident de la vie – difficultés professionnelles, séparation, deuil. « Démuni, seul dans le noir, c'est alors l'enfant en eux qui appelle sa mère », conclut Béatrice Copper-Royer.

http://www.psychologies.com/Moi/Problemes-psy/Anxiete-Phobies/Articles-et-Dossiers/J-ai-peur-du-noir

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______Menottée, fouillée et en garde à vue pour une méprise ... De Issue de l immigration... ménoté, gardé a vu d'oeil! et pour ceux qui dénigrent ces jeunes. Attention, ces gens sont dangereux!

«Tous les flics du commissariat ont débarqué. Un premier m’a étranglé, un autre m’a frappé aux côtes. Je me suis retrouvé par terre, ­essuyant des coups. Tous me piétinaient avec leurs rangers. » Au début de cette histoire, Mik Impetto, alors animateur de quartier à Guyancourt, ramenait en voiture deux voisins qu’il avait croisés. L’un avait 16 ans, l’autre 18. Il était 18 heures, il y avait eu du grabuge dans le secteur. Quand les trois jeunes gens sont descendus de l’auto, les policiers les ont interpellés, Flash-Ball à la main, puis embarqués.

« Pourquoi ? – Vous le savez bien », ont répondu les agents. Mik et les deux adolescents ont subi le rituel de la GAV (prononcer « gé à vé » ou « gardave ») : fouille au corps, déshabillage complet. Placés en enfilade dans un couloir, les trois jeunes ont attendu, immobiles, sans pouvoir s’asseoir, boire ou manger, ni même aller aux toilettes. Il était 22 heures quand un officier est ­apparu, brandissant un paquet de bonbons. « Eh ! vous avez faim ? – Oui. – Eh bien, pour le moment, vous attendez ! » L’homme est ­reparti, espérant les faire craquer.

C’est ce qui s’est produit quelques minutes plus tard. « Quand un des jeunes a essayé de sortir, ils lui ont ouvert la porte. Le lieutenant lui a envoyé un violent coup de poing. Le gamin s’est écroulé, se cognant la tête par terre. De rage, j’ai envoyé une grosse ­patate au policier. » Et le tabassage de Mik a commencé... Après l’altercation, les policiers l’ont jeté dans une cellule. Assis sur un banc en bois, les pieds nus sur le sol souillé d’urine. Au petit matin, il s’attendait à être transféré au dépôt pour passer ­devant le procureur. Mais ce dernier n’a pas voulu l’auditionner. Le dossier était vide. L’un des jeunes qui accompagnaient Mik, le mineur, était pensionnaire dans un foyer de la Ddass. « Libérez-les tout de suite ! »

Il aura fallu dix-sept heures pour que la ­justice prenne enfin le dessus. Avec son pull en V, Mik Impetto n’a pas un look de racaille. Pourtant, cet auteur-compositeur, jamais condamné, a vécu une ­dizaine d’histoires de GAV. Récemment, une voiture banalisée l’a suivi jusqu’en bas de chez lui. Il s’est ­excusé de ne pouvoir présenter ses papiers et a proposé aux policiers de monter les chercher. « Non, vous nous suivez au commissariat. » Mik a la poisse avec les forces de l’ordre. Sa mère lui reproche de ne pas venir la voir assez souvent à Saint-Quentin-en-Yvelines. Il est désolé, mais il ne prend plus sa voiture. Trop de galères.

Depuis quelques années, ces mauvaises affaires de GAV ont largement dépassé les limites des cités. Blacks, Blancs, beurs, jeunes et vieux, riches et pauvres, à la campagne ou en ville, tout le monde en a une à raconter. Lorsque mon rédacteur en chef m’a confié ce sujet, je n’ai pas eu besoin de faire 10 mètres pour en trouver une.

L’été dernier, le mari de ma voisine de bureau est descendu se plaindre auprès d’un voisin qui jouait de la batterie en pleine nuit. Un peu plus tard, cet écrivain sexagénaire, les pieds fourrés dans ses charentaises, entendait sonner à sa porte. Sur son palier, trois agents, la main sur leur arme, braquaient leur lampe torche sur lui, l’accusant d’avoir agressé son voisin. Il s’est retrouvé menotté les mains derrière le dos, traversant la cour de son immeuble en pantoufles et en jogging, sa femme courant derrière lui à petits pas. Les policiers ont fait entrer le mari dans leur véhicule, en pressant sur sa nuque, et l’ont conduit au commissariat où il a passé six heures. « Ils se sont comportés comme si l’on était des terroristes en train de mettre au point la prochaine bombe pour faire exploser la tour Eiffel ! »

Avec ou sans alcool, à cause d’un mot de travers ou d’un ­passage pour piétons non respecté, tout ­citoyen peut être placé en garde à vue. Au poste, les traitements de choc ne semblent pas réservés aux vrais délinquants. C’est ce qu’a vécu Dominique Serrell, 60 ans, en mai 2007. A 23 h 45, après un dîner gentiment arrosé (une bouteille de vin à deux), cette consultante roule dans sa Smart quand elle aperçoit, dans son rétroviseur, une voiture de police actionner gyrophare et sirène. Le policier qui l’interpelle l’accuse d’avoir brûlé un feu rouge et lui ­reproche de sentir l’alcool. Elle conteste l’infraction, puis lâche une phrase malheureuse : « J’aime la police qui protège, pas celle qui harcèle. »

«Vous avez dit que vous n'aimez pas la police : on vous garde» Au commissariat, Dominique s’entend dire qu’elle est ivre. Lorsqu’elle souffle dans le ballon, le curseur affiche 0,35 gramme ­d’alcool. Mais elle est ivre quand même ! « Vous avez dit que vous n’aimez pas la police, on vous garde. » On lui ­refuse d’appeler son avocat. Trois policières lui demandent de se déshabiller, vérifient l’intérieur de sa culotte, lui arrachent soutien-gorge et collant. Bien que son taux d’alcoolémie soit inférieur à la limite légale (0,5 gramme), elle doit croupir dans le local de dégrisement. A 2 heures du matin, trois policiers la menottent avant de l’emmener aux urgences de l’hôpital Lariboisière. Le fourgon roule à vive allure, brûlant tous les feux. Après une visite médicale sommaire, elle est transférée au dépôt de la rue de Vaugirard.

« Si vous êtes là, c’est que vous avez quelque chose à vous reprocher », lui lance-t-on en guise d’accueil. Sa cellule de 7 mètres ­carrés comporte des W-C à la turque, un bas-flanc en béton et une couverture maculée de vomi. Incapable de fermer l’œil, Dominique passe la nuit assise, terrorisée, les yeux rivés sur la porte. Au petit matin, on la fait monter dans une fourgonnette qui traverse Paris « à tombeau ouvert », manquant de renverser des piétons sur un passage protégé. Au commissariat, on lui lit ses chefs d’accusation : « Conduite en état d’ivresse et refus d’obtempérer. » Dominique les conteste. On la fait attendre deux heures dans un local, avant de relever ses ­empreintes digitales et de la prendre en photo avec une ardoise où figurent son nom, sa date de naissance et sa taille.

Finalement, un officier la reçoit. Il semble gêné. « Vous n’êtes ni la première ni la dernière, dit-il. On a une équipe coutumière du fait. » Elle apprend que les policiers ont ajouté la mention « refus d’obtempérer » pour lui faire passer la nuit au poste. Après deux heures d’attente et un prélèvement d’ADN, Dominique Serrell récupère enfin ses affaires et peut repartir chez elle. Il est 11 h 30.

L’été dernier, bloqué dans son 4 x 4 derrière un camion de pompiers pendant vingt minutes, Bruno M. le pousse avec son pare-chocs. Une imprudence qui lui vaudra d’être menotté et de passer une nuit semblable à celle de Mme Serrell. Idem pour Sophie, contrôlée à 0,51 gramme d’alcool alors qu’elle roule à vélo sur le Pont-Neuf. Et pour Alice, osant demander des explications aux agents qui avaient placé ses enfants (de jeunes ados) en garde à vue parce qu’ils jouaient devant chez eux à 2 heures du matin.

Depuis que Frédéric Beigbeder a raconté ses deux nuits au poste dans « Un ­roman français », sorti en août 2009, les langues se délient. Autrefois ­jugées honteuses, les GAV se sont banalisées. Lorsque, aujourd’hui, Beigbeder anime des conférences sur le sujet, il demande toujours qui en a subi une. « Une trentaine de mains se ­lèvent. »

Au début du mois, Matthieu Aron a révélé, dans son livre-enquête « Gardés à vue » (éd. Les Arènes), le vrai chiffre : 800 000 en 2009. « A ce rythme-là, 1 homme sur 4 âgé de 15 à 65 ans devrait être placé en garde à vue dans les dix prochaines années », conclut-il.

Le journaliste de France Info révèle aussi l’incroyable histoire de Patricia Lamant et Bernard Copin. Ces Versaillais agressés l’été 2008 par des agents zélés mènent un combat contre les abus d’un système qui donne les pleins pouvoirs à la police pendant vingt-quatre heures de la vie d’un homme. « C’est vrai, il peut y avoir une réflexion sur la garde à vue quand elle s’applique à des délits mineurs, confie un officier de la PJ. Mais on ne peut en aucun cas priver de cette mesure ceux qui enquêtent sur les crimes et délits. Quand on abandonne une affaire de 8 tonnes de haschisch parce que des avocats ont soulevé un texte européen, c’est aberrant. »

La garde à vue à la française est illégale au niveau européen Aberrant, oui, mais le texte en question – un arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme – existe bien. En rappelant que tout prévenu doit bénéficier de l’assistance d’un avocat « dès les premiers stades des interrogatoires de police », il rend de fait illégale, au niveau européen, la garde à vue à la française. Dans l’Hexagone, les avocats ne peuvent aujourd’hui ni consulter le dossier ni assister aux interrogatoires pendant toute la durée de la GAV. « L’avocat est un acteur aveugle et infirme de la garde à vue », explique Me Aurélien Hamelle, associé du cabinet Metzner, auteur de l’essai « Faut-il vraiment durcir la justice ? » (éd. JC Lattès). «

Les conventions internationales garantissent à tout citoyen le droit d’être assisté par un avocat à tout moment de sa vie. En France, c’est vrai, sauf pendant les vingt-quatre heures où il en a le plus besoin », résume le pénaliste Jean-Marc Fedida. Résultat, comme le résume Matthieu Aron : « Le problème entre les jeunes et les policiers n’est plus ­cantonné aux cités. Aujourd’hui, il y a un vrai problème entre les policiers et les Français moyens. »

Quels que soient les faits, un seul traitement, sans discernement. Comme cette Asiatique détenue après un vol dans un grand magasin, les gardés à vue, même pour des raisons insignifiantes, ont droit à des cellules très souvent insalubres. La semaine dernière, le tribunal de Charleville-Mézières a dispensé de peine un homme coupable de conduite en état d’ivresse et de violences à agents en raison des conditions « dégradantes » de sa détention en garde à vue.

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commnt : sorti de con texte toute altercation semble illégitime ... Mais sans force de loi ... ce sera le retour à la jungle sensei12richard - Dimanche 21 Mars 2010 - 07:37

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samedi 3 novembre 6666

______Sujet: "Aide toi et le ciel t'aidera"... "Aide toi et le ciel t'aidera"... "Aide toi et le ciel t'aidera"... "Aide toi et le ciel t'aidera"... etc

Philosophia psychologie Psychiatrie

Bonjour Disciple

Personnellement et d'un point de vue populaire, j'ai toujours trouvé cette expression vraiment con et limite méprisante surtout lorsqu'on me le dit. Est ce qu'il y a une autre signification autre que celle que j'ai toujours compris à savoir ,"démerde toi (en infra tu es seul) et peut être que ça va marcher".

_ Au coeur de l'impermanence,où puis je m'accrocher ?

J'ai une blague à ce sujet:

"En pleine mer, un homme tombe à la mer et personne sur le bateau ne s'en apperçoit. L'homme croyant, se dit "de toute façon, Dieu va me sauver". Passe d'abord un petit bateau et tous demande à l'homme de monter à bord. L'homme refuse et dit que Dieu va le sauver. Passe un deuxième bateau et l'homme a la même réponse. Puis un dernier bateau et l'homme s'entête et fini par rendre l'âme. Il arrive au paradis devant Dieu et demande : "Mais pourquoi ne m'as tu pas sauvé?". Et Dieu de répondre : "Je t'ai envoyé plusieurs bateaux"."

Dans cette expression personnellement je comprend "Aide toi en premier,les autres suivront"

Invité:

Celle qui comprend qu'il y a un écart entre Cieux et Terre, et que la foi est un saut.

Celle qui comprend que tu peux gagner de quoi vivre en la rotant mais qui sait aussi que tout ce que tu gagnes dans la vie n'a pas de valeur dans le Royaume des Cieux. Celle pour laquelle les Cieux ne font pas d'ombre à la Terre, et qui ne te dis pas te ne porter ton regard que vers les cieux sans te soucier des besoins, des exigences, et du contexte terrestre. Celle qui sait que la terre sans les cieux ne peut prétendre à rien, et inversément.

Erual:

Je ne mettrai pas Dieu et les cieux dans mon interprétation de cette citation. En fait, tout dépend du contexte.. j'ai un exemple sous la main. Lorsqu'une mère dit à son enfant "flemmard" qui pense qu'il n'aura pas son Bac "Aide toi et le ciel t'aidera", pour moi cela veut dire que l'enfant a toutes les cartes en main, et qu'il ne lui reste plus qu'à mettre un peu de lui pour reussir. Je mettrai cette citation en réponse à ceux qui disent souvent "je prie pour que tu reussisses"; c'est en quelques sortes une manière de dire que Dieu ne fera rien pour toi si tu ne fais rien toi même. En clair, Dieu n'existe pas^^

désirade:

Dans le cadre du développement personnel, cette phrase signifie :

Aide toi et le ciel t'aidera

que peux-tu faire pour toi-même afin de te venir en aide ?

n'attends pas que la solution t'arrive par autrui ou autre chose. l'important est de commencer à entreprendre, même un truc insignifiant.

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vendredi 2 novembre 6666

______La Tour De Garde « C'est un guet apens ! ».ou provocation qui tourne mal ? » le PDG (Parti De Grigny), est apparemment crédité d'un score de 23 à 25 % au premier tour

Un jour, une ville / Grigny

Le dernier combat de Claude Vazquez

Sandrine Binet | Le Parisien | 16.02.2008 | 07h00

DIFFICILE d’imaginer que les élections ont lieu dans trois semaines seulement. A Grigny, il y a bien des distributions de tracts au marché et quelques réunions publiques ici et là, mais la fièvre préélectorale est loin d’avoir gagné la ville. « Les municipales, personne n’en parle. Ici, les gens ont d’autres soucis en tête », glisse le buraliste de la place du Damier, à la Grande-Borne. « Je ne sais même pas si je vais aller voter, soupire Josiane, en grattant un Millionnaire. Depuis trente-sept ans que je suis ici, je vois le quartier se dégrader. » Un peu plus loin, un jeune commerçant est lui aussi tenté par l’abstention. « J’avais voté pour Ségolène à la présidentielle mais depuis qu’elle a été battue, je suis dégoûté. » Un peu plus loin, place aux Herbes, un garçon de 20 ans, mains dans les poches et capuche sur la tête, fait le pied de grue. « Moi, les élections, ça ne m’intéresse pas. Je voudrais un boulot mais quand on est jeune et qu’on habite Grigny, c’est pas facile. »

Une tentation de l’abstention sans doute entretenue par l’absence de suspense. Bastion communiste depuis 1945, Grigny n’a guère de risque de basculer. Pourtant, ces élections s’annoncent différentes des crus précédents. D’abord parce que le PC et le PS ont enfin enterré la hache de guerre. En 2001, une dissidente socialiste poussée par le député Julien Dray avait tenté de détrôner le PC Claude Vazquez, aux manettes depuis 1987. Cette fois, la suppléante du même député a rallié le maire. Un mariage de raison, pour « porter ensemble les projets pour Grigny ». Une façon aussi de préparer la relève à l’hôtel de ville.

De nouvelles voix s’élèvent Car Claude Vazquez le reconnaît, il mène là sa dernière campagne électorale, sans douter de la victoire.

« La question n’est pas de savoir si nous serons élus, mais avec quel score. Nous devons être bien élus, pour porter la volonté farouche de la ville d’être respectée par le préfet et le gouvernement », plaide-t-il, fier du grand chantier engagé dans les cités et du projet de nouveau centre-ville.

Le problème, c’est que pour la première fois, de nouvelles voix s’élèvent à Grigny pour contester l’action municipale. Pascal Troadec, ancien adjoint divers gauche, a décidé de monter sa propre liste, emmenant avec lui trois anciens conseillers municipaux. L’élu dissident vient d’être rejoint par le Parti de Grigny, une liste d’initiative citoyenne constituée par des jeunes. Ensemble, ils espèrent « faire vaciller une orientation « continuiste », qui ne sait pas se remettre en cause et admettre ses échecs ».

Au centre, le MoDem Serge Gaubier, élu d’opposition depuis 2001, est lui aussi entré en campagne, avec le soutien des Verts. Son objectif : « En finir avec une gestion défaillante, qui rejette la responsabilité du déficit budgétaire sur l’Etat sans assumer ses responsabilités. » En théorie, Claude Vazquez trouvera également sur son chemin l’UMP Daniel Mourgeon. Un élu d’opposition qui s’est toujours distingué par sa discrétion, voire sa « complaisance avec la mairie », accusent certains. Mais à trois semaines de la campagne, il n’a toujours diffusé aucun tract.

« Oui. Je ne peux me présenter personnellement puisque je ne suis pas de nationalité française. Mais ce parti, le PDG (Parti De Grigny), est apparemment crédité d'un score de 23 à 25 % au premier tour, mettant en péril l'équipe actuelle (PCF). En fait, j'étais Président du Conseil Consultatif des habitants de Grigny et nous nous sommes rendus compte qu'il y avait ici, toutes tendances politiques confondues, des gens vraiment compétents, mais qui n'avaient aucun pouvoir de décision.

Ce parti est le leur. Parce que notre constat global est que la politique locale, notamment sociale, ne fonctionne pas. Et que nos élus, aujourd'hui, n'ont pas de bonnes relations avec l'Etat. C'est pourtant à ce prix que les subventions serviront à quelque chose. Actuellement elles n'arrivent pas sur le terrain, alors que notre commune est censée s'en occuper sérieusement depuis trente ans. Je travaille aussi sur un documentaire, dans le même esprit, pour dépasser cette idée de confrontation systématique entre la population de banlieue et la police. Par l'image vidéo et mon engagement en politique je veux rétablir le dialogue. Pour que ce genre d'incidents n'arrivent plus... »

« C'est un guet apens ! ». C'est la déclaration de Madame Alliot Marie que l'on retient dans la presse d'aujourd'hui sur les troubles d'hier soir dans le quartier de la Grande Borne à Grigny (91). La vérité est (peut être) ailleurs !

Coup de chapeau à Omar Dawson, car s'il est un débutant en politique, lui au moins est sur le terrain, au cœur de l'action.

Sans le vouloir, car son but n'est pas là, il réalise le rêve de tout reporter, de TF1 à la plus obscure salle de rédaction :« Commenter une émeute en direct avec des vraies détonations (coups de feu ?) en ambiance sonore ».

videohttp://www.dailymotion.com/swf/x4kvk6&v3=1&related=1/video

Interview franche du collier de ce jeune gérant de société de production audiovisuelle et multimédia, âgé de 29 ans, de nationalité britannique, habitant Grigny (91) :

Marc Louboutin : « Quel est votre regard sur les récents troubles de la Grande Borne ? Guet-apens ou provocation qui tourne mal ? »

Omar Dawson : « Je ne crois pas que cela soit une provocation qui tourne mal. Comme d'habitude nous le remarquons dans notre quartier, à chaque période préélectorale, que la présence policière est accrue. Cela veut dire plus de pression sur les jeunes. Personnellement la semaine passée il m'est arrivé d'être contrôlé plusieurs fois de suite par des équipes différentes. Cela crée de facto une situation de tension et étonnamment arrive dans la foulée ce genre d'événement.

Marc Louboutin : « Parlons clairs. Y a t'il y a un lien direct entre cette pression policière et les incidents avec les jeunes ? »

Omar Dawson : « C'est en tous les cas ce que nous constatons. Certains CRS, pas tous bien sûr, se permettent même de dire aux jeunes : « Alors c'est ici la zone de non-droit ? Dites à vos copains de venir, nous, nous sommes prêts... » La provocation n'est pas systématiquement le fait des jeunes. La situation n'est pas si manichéenne, c'est beaucoup plus difficile à cerner. Et puis ce ne sont pas les policiers de base qui décident d'un seul coup d'intensifier les contrôles lors de ces périodes. Ils appliquent les ordres qui leur sont donnés.»

Marc Louboutin : « Quel est le profil des émeutiers ? »

Omar Dawson : « De ce que j'en sais, parce que je ne les fréquente évidemment pas, ce sont des très jeunes, entre 14 et 21 ans, pas forcément de type « racaille » comme c'est dit dans les médias. C'est sûr, comme beaucoup, ils vivent dans un milieu socialement et professionnellement précaire mais ils ne sont pas tous en rupture de ban. »

Marc Louboutin : « A Grigny, il y a déjà eu des coups de feu contre des CRS en 2005, des armes brandies devant les policiers en 2006 et cette année à nouveau des tirs sur la police. C'est une réalité la présence des armes à feu dans ce quartier ? »

Omar Dawson : « Les armes utilisées sont principalement des armes de poings à grenaille. Je pense que le but est de faire peur aux policiers. Il n'y a pas d'arsenal d'armes plus sérieuses mobilisées contre les policiers dans ce type d'affaires. »

Marc Louboutin : « Un policier d'une BAC de ce département me disait ce matin que la Grande Borne est un quartier plutôt calme en général mais que lorsque cela explose c'est toujours violent. Quelles sont les relations avec la police au quotidien ? »

Omar Dawson : « Je ne peux pas dire évidemment que les policiers sont populaires ici. Mais en général avec les jeunes qui ont passé vingt ans, nous nous connaissons et cela peut aller. Certains, même dans les BAC, tentent de dialoguer. Avec les plus jeunes c'est plus difficile parce qu'ils sont plus à fleur de peau. Mais globalement ils ne sont pas systématiquement détestés contrairement aux clichés. »

Marc Louboutin : « Quelle pourrait être la cause des incidents du 2 mars 2008 ? »

Omar Dawson : « Il y a souvent une raison, même parfois diffuse. En 2005 les policiers avaient contrôlé un bar à chicha de manière jugée outrancière par les habitants du quartier, cela a contribué au départ des troubles. Là, mise à part la pression, c'est peut être la récente libération d'un jeune qui avait pris une balle dans le bras par un policier en mai 2007. Apparemment, de ce que je sais puisque l'information n'est pas encore publique, le policier aurait tiré neuf fois à la place des trois coups de feu reconnus et aurait menti. C'est peut être cela l'information ou la rumeur qui est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. »

Marc Louboutin : « Vous êtes à l'origine d'une liste politique qui se présente aux élections municipales. Vous pouvez m'en dire plus ? »

Grigny - Essonne (91350) Election municipale 2008

PRENDRE LE PARTI DES GRIGNOIS (mars 2008)



-Liste des candidats pour le 2ème tour (16 mars 2008)



Candidats

TROADEC Pascal DOUARIN-LAMOTHE Alexandra LE BRAS Christian ZINE Zaïra OUKBI Kouider GENOUILLE Annette PETIPERMON Frédérick LASRY Reine-Claude DIAKITE Mory BENAÏSSA Orkia MUTAMBUE Mutambue DUHOUX Andrée SCHVARTZ Olivier MARTINS MOREIRA Maria GALATA David BOUGRER-CINQVAL Catherine SCHVARTZ Marwan ALIPIO Sylvie IMTIAZ Skander FALLA Arletta SITTARAMANE Anandan TRAORE Rédia LAKEHAL Mourad MENUEL Linda DUHOUX Mathieu TAMARAT Dalila ALI Nasser OURZIK Linda METIVIER Jean-Pierre KASSIM Zalihata NIAKATE Madi ASSEGNINOU Véronique NORDINE Mounir FOFANA Fanta OUKBI Zakaria






Liste des candidats pour le 1er tour (9 mars 2008)



-Candidats

TROADEC Pascal DOUARIN-LAMOTHE Alexandra LE BRAS Christian ZINE Zaïra OUKBI Kouider GENOUILLE Annette PETIPERMON Frédérick LASRY Reine-Claude DIAKITE Mory BENAÏSSA Orkia MUTAMBUE Mutambue DUHOUX Andrée SCHVARTZ Olivier MARTINS MOREIRA Maria GALATA David BOUGRER-CINQVAL Catherine SCHVARTZ Marwan ALIPIO Sylvie IMTIAZ Skander FALLA Arletta SITTARAMANE Anandan TRAORE Rédia LAKEHAL Mourad MENUEL Linda DUHOUX Mathieu TAMARAT Dalila ALI Nasser OURZIK Linda METIVIER Jean-Pierre KASSIM Zalihata NIAKATE Madi ASSEGNINOU Véronique NORDINE Mounir FOFANA Fanta OUKBI Zakaria




Les résultats et l'ensemble des données figurant sur ces tableaux sont fournis par le Ministère de l'Intérieur







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GRIGNY Les esprits s’échauffent avant le deuxième tour Marine Legrand avec Nicolas Jacquard et Céline Carez | Le Parisien | 14.03.2008 | 07h00 LA TENSION est montée d’un cran ces dernières heures. La campagne pour les municipales envahit désormais le terrain judiciaire, les dépôts de plainte se multiplient et des actes de violence font leur apparition.

A GRIGNY.

Un immense trou béant… Dans la nuit de mercredi à hier, la voiture de Kouider Oukbi, numéro 5 sur la liste de Pascal Troadec (DVG), a été transpercée par un tir d’arme à feu. A quelques mètres de là les restes d’une cartouche de chasse… Figure du quartier du Méridien, à la Grande-Borne, Kouider Oukbi raconte avoir garé son véhicule dans la nuit. « Je l’ai trouvé comme ça vers dix heures ce matin », détaille-t-il alors que la police s’affaire à relever des indices. A côté de l’impact : un tag « PDG 0 % », reprenant les initiales du Parti des Grignois, auquel il adhère. « Depuis plusieurs semaines on m’a demandé de la fermer, me disant que j’étais trop agressif dans cette campagne », assure Kouider Oukbi. « C’est de la provocation », dénonce Pascal Troadec. Contacté, le maire PC sortant, Claude Vazquez, n’a pas souhaité s’exprimer.

A LONGPONT

la distribution de tracts s’est terminée au commissariat. Hier, Philippe Hamon, candidat centriste, a dû s’expliquer auprès des policiers sur son attitude envers une personne appartenant à l’équipe de Jean-Pierre Philippe, tête de liste UMP. Mercredi, il l’avait interceptée en train de distribuer des tracts anonymes aux propos diffamatoires à son encontre. « Nous assumons parfaitement ces propos », estime Jean-Pierre Philippe. Bilan des courses : la femme bousculée a déposé plainte. Idem du côté de Philippe Hamon qui a déposé plainte pour dénonciation calomnieuse et demandé une ordonnance sur requête, à effet immédiat, pour contraindre JPP à retirer certains propos de son blog. Balle au centre.

A MONTLHÉRY

une plainte pour « incitation à la haine raciale » vient d’être déposée par Taoufik Manouba, colistier du maire DVD, Lucien Pornin, contre « l’Ecoeuré de l’Hurepoix », une gazette locale distribuée dans le canton. Un article y soutient que le maire sortant « envisage de créer un carré musulman au cimetière de Montlhéry puis, plus tard, une mosquée ». « Cette allégation mensongère n’a pour seul objet que d’effrayer la population en faisant appel à des pulsions racistes et sécuritaires. Ce projet n’est mentionné nulle part dans notre programme. Nous n’avons même jamais discuté de ce sujet », s’insurge Taoufik Manouba.

A VIGNEUX

« Des propos intolérables, xénophobes », disent les anciens adjoints du maire et un représentant syndical. Hier, un habitant de Vigneux, Jean-Luc Touitou, secrétaire général de la CFDT en Essonne, a porté plainte contre le maire UMP, Serge Poinsot. Celui-ci a diffusé sur son blog officiel un texte se voulant satirique, « Un dimanche au marché ». Texte « au ras des pâquerettes », comme le qualifie un élu, dans lequel il cible des personnes en les qualifiant de « ripalous, déserteurs égyptiens, radis noirs, melons ». La plainte a été déposée auprès du procureur de la République. Le fameux texte a été, entre-temps, retiré du site.

  • LE DOSSIER QUI FACHE A GRIGNY

L’insécurité dans le viseur

S.B. | Le Parisien | 16.02.2008 | 07h00

QUATRE MOIS que les enseignants, les parents d’élèves et les élus de Grigny multiplient les assemblées générales et les courriers pour dénoncer la montée de l’insécurité dans la commune. Né du ras-le-bol des instits, le mouvement Stop la violence a pris une ampleur considérable, poussant même les parents à fonder une association. Normal, dans ce contexte, que la délinquance s’invite dans la campagne électorale. Claude Vazquez, le maire (PC) sortant, en appelle à l’Etat, réclamant inlassablement le retour de la police de proximité et l’embauche de médiateurs. « Nous avions demandé le financement de quinze postes de médiateurs de nuit. La préfecture nous en a accordé 6. C’est un début, mais ce n’est pas assez », plaide le maire. Pas question pour autant de mettre en place une police municipale. « La sécurité, c’est la responsabilité de l’Etat, pas des communes », tranche-t-il. Une position que ne partagent pas tous les candidats. Serge Gaubier (MoDem) milite pour l’embauche de gardes municipaux, « sur le modèle des gardes champêtres d’antan, pour faire respecter les arrêtés municipaux ». Il réclame également l’installation de vidéosurveillance devant les établissements scolaires. Une option rejetée par Pascal Troadec, l’ex-adjoint dissident, mais que Claude Vazquez n’exclut pas. « Il faut d’abord s’assurer que c’est efficace », avance le maire.

Grigny Encore un candidat menacé Sandrine Binet | Le Parisien | 15.03.2008 | 07h00 L’APPROCHE du second tour des élections municipales échauffe visiblement les esprits à Grigny. Dans la nuit de jeudi à vendredi, un adjoint au maire dissident, chef de file de PDG (Prendre le parti des Grignois), une liste « d’initiative citoyenne », a été victime d’attaques à son domicile : une poubelle incendiée, une voiture dégradée et des menaces de mort. La veille, c’était l’un de ses colistiers qui avait été pris pour cible. Quelqu’un avait tiré sur sa voiture, garée à la Grande-Borne, et tagué « PDG 0 % » sur la carrosserie. Deux tentatives d’intimidation qui provoquent une grosse émotion dans la commune.

« PDG, t’es mort »

« C’est terrible qu’on en arrive à de telles exactions, on joue avec la sécurité des gens », soupire Pascal Troadec (DVG), à peine remis de sa courte nuit. Le leader du PDG a été réveillé peu avant 2 heures par des bruits secs. Il a découvert qu’un conteneur à poubelles avait été déplacé devant son portail et incendié. « Le feu a pris juste devant mon compteur à gaz et sous les fenêtres de mes enfants. Par chance, la police et les pompiers sont arrivés très vite, raconte Pascal Troadec. Quelques minutes plus tard, j’ai découvert que les quatre pneus de la Ford Fiesta de mon épouse avaient été crevés et qu’on avait gravé Pascal té mort et PDG 0 % sur les portières et le capot. » La police a ouvert une enquête. Dans le camp du PDG, cette nouvelle attaque choque les militants. « C’est une campagne très dure, témoigne une colistière. Moi, je reçois des appels anonymes du genre PDG, t’es mort et on a dégradé ma boîte aux lettres. En 2001, alors que j’étais engagée dans une liste dissidente socialiste, on avait menacé de brûler mon appartement. » Après avoir gardé le silence jeudi, Claude Vazquez, le maire PC de Grigny, candidat à sa réélection sur une liste d’alliance avec le PS, a officiellement condamné les actes de malveillance, hier. L’élu a écrit au procureur et au préfet pour « demander que tout soit fait pour maintenir l’ordre et retrouver les auteurs » et annoncé que la ville se porterait partie civile. « A Grigny, les campagnes électorales se sont toujours tenues proprement et dignement, il faut que ça continue », avertit le maire. Hier après-midi, les quatre candidats ont signé une déclaration commune appelant « chacune et chacun à retrouver la sérénité indispensable et à tout faire pour garantir le bon déroulement du scrutin de dimanche ».

http://elections.leparisien.fr/elections-municipales-2008/essonne-91-municipales/6053-encore-un-candidat-menace.php

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______Projet D-3, Au delà des barreaux.. campagne nationale de prévention et de sensibilisation à l'univers carcéral "Etre en prison ce n'est pas comme dans Prison Break" -**Grigny (91) **

Projet D-3

Outils pédagogiques/multimedia

L'objectif est simple. La mission est délicate. Dans le documentaire D3 - Au-delà des barreaux, Omar Dawson et Karim Bellazaar veulent en finir avec les clichés - notamment des jeunes - sur la prison. Le clip vidéo, réalisé pour la campagne nationale de prévention et de sensibilisation à l'univers carcéral, reprend des images d'un précédent documentaire: Fleury Merogis: les images interdites. Dans ce 52 minutes, diffusé dans l'émission Envoyé Spécial, le quotidien des détenus est filmé à vif par les prisonniers eux-mêmes à l'aide de caméras introduites sans autorisation dans l'établissement pénitentiaire.

"Le but c'est de sensibiliser l'opinion aux conditions de détention, raconte Omar Dawson. Il faut déconstruire l'image de l'incarcération: être en prison, ce n'est pas comme dans la série 'Prison Break', il n'y a pas d'action. L'ennui est le pire ennemi du détenu", ajoute-t-il. Pour Karim Bellazaar, également à l'initiative du projet, "le documentaire 'désaméricanise' l'image de la prison: les jeunes sont choqués par la violence et le côté insalubre".

La principale cible des deux producteurs: les jeunes. "Il y a une image fantasmée de la prison, il faut casser les clichés qui font de l'incarcération un passage initiatique. La prison ne donne pas un statut de dur", prévient Karim Bellazaar. Pour sensibiliser les jeunes, les producteurs ont également donné la parole, dans leur film, à des célébrités ayant connu la prison tels que le chanteur Sinik ou l'acteur Samy Nacéry.

Le court-métrage est diffusé dans les associations de quartier à la demande des villes. "C'est une campagne très large, il y a des demandes de projection dans des quartiers sensibles mais pas seulement: le documentaire pourrait très bien être diffusé dans le 16e arrondissement", confie Omar Dawson.

D-3 est une campagne nationale de prévention et de sensibilisation à l'univers carcéral.

Unique et percutante dans son fond comme dans sa forme, elle repose sur la projection d'un documentaire inédit accompagné d'un débat et d'une expo photos mettant en lumière comme jamais auparavant la vie en prison.




Le projet D-3 se veut un outil novateur de sensibilisation à la vie en détention et surtout de prévention des comportements pouvant amener les plus jeunes à aller en prison.

Projections de la tournée D-3

Calendrier des villes participant à la tournée D-3 :

Tremblay-en-France (93) le 01-10-2010

Tremblay-en-France (93) le 27-10-2010



A venir

Paris (19ème) 01-12-2012


**Grigny (91) **

Vitry-sur-Seine (94)

Orly (94)

Champigny (94)

  • Dans le cadre d'une tournée nationale commençeant en IDF, notre structure propose une projection d’un documentaire couplée d’une exposition photo sur l’univers carcéral basé sur des images inédites de prison française complété par des témoignages d’experts (sociologues, psychologues, représentants d’associations spécialisées dans le milieu carcéral(OIP, GENEPI, Ban public, avocats, anciens détenus, hommes et femmes politiques(Ex ministre de la Justice, députés, sénatrices), artistes (Sinik) etc…).



Le travail de sensibilisation sera facilité par le fait que les images inédites contenues dans le documentaire ont déjà été présentées au public lors d’une projection télévisuelle d’une version reportage sur France 2 ayant fait plus de 6 millions de téléspectateurs.

Lors de ces projections débats, les villes/institutions le souhaitant pourront se voir proposer des outils multimédias renforçant cette campagne de prévention:




-DVD du documentaire

-Un livre écrit par les détenus décourageant les plus jeunes à aller en prison

-La mise en place d'un concours interactif d'écriture/chant/slam en ligne sur la thématique de la prévention carcérale




Objectifs:

Ce DVD servira de support à des projections/débats organisés dans des MJC , centres culturels, collèges ou lycées dans le cadre de la campagne de prévention.

Il est avant tout destiné aux jeunes personnes de zones sensibles qui peuvent considérer la prison comme une étape initiatique vers une « virilité délinquante » complètement fantasmagorique.




Au contact de cette réalité vécue par d’anciennes personnes détenues, certaines pourront comprendre la prison telle qu’elle est. De ce fait, elles pourraient se remettre en cause et comprendre que même la petite délinquance peut mener à l’incarcération. Enfin, ce travail permettra d’aller à la rencontre de citoyens souvent mal informés ou peu intéressés par la problématique carcérale.




Briser les idées préconçues sur la question carcérale et faire tomber les fantasmes et préjugés sur la prison sont les objectifs majeurs de notre travail.




Comment participer au Projet D3:




Toute institution, municipalité, structure liée l'éducation et la prévention est invitée à nous contacter si elle souhaite organiser une projection ou se procurer nos supports multimedias (Livres, DVD).

http://webcache.googleusercontent.com/search?q=cache:XpV2X4iBtBUJ:projetd3.jimdo.com/+d3+au+dela+des+barreuax&cd=5&hl=fr&ct=clnk&gl=fr

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