____Afrika RDC - Mali dans l'oeil noir du corbeau. Afrique : une hécatombe silencieuse !- Plutôt mourir debout que vivre à genoux .. Il vaut mieux mourir debout que de vivre à genoux !! Résister, vivre et mourir, debout !
Par http://www.777-mafia.com/us/home, mercredi 28 novembre 2012 à 12:07 :: ___Battlefiel IV - BLOODSLATTERS - Survival Of The Fittes - Everyday Gun Play - Street Life :: #4258 :: rss
CONVENTION IDENTITAIRE AFRICAINE
Plutôt mourir debout que vivre à genoux
Par Ptigibus, samedi 30 décembre 2006 à 23:43 ::
1919 © Augustín Victor Casasola
Né le 8 août 1879, dans une famille de fermiers, Zapata devint le leader de la révolution mexicaine en 1910. Il mène son combat au nom du peuple pour le droit à la terre et à la liberté, et reste après la révolution dans l'opposition, combattant les gros propriétaires terriens et le régime.
Zapata, dans une lettre ouverte en 1919 adressée au «Citoyen Carranza», accuse son ancien compagnon révolutionnaire devenu Président du Mexique, d’avoir « profité de la lutte pour son propre compte et celui de ses amis qui l’ont aidé. Puis d’avoir partagé le butin, les richesses, pour réaliser des affaires, des banquets, des fêtes somptueuses, des bacchanales et des orgies. Puis il poursuit dans son accusation : «Vous n’avez jamais pensé que la Révolution puisse bénéficier au Peuple, aux légions d’opprimés que vous avez encouragés par vos discours».
En réponse à cette accusation, Carranza organise un plan pour assassiner Zapata.
Le 10 avril 1919, Zapata est convoqué pour un entretien politique dans une hacienda située sur un territoire dominé par un général à la solde de Carranza..
Selon le récit d’un des témoins (un des soldats), en arrivant su le seuil, «à bout portant et sans lui donner le temps de sortir ses pistolets, les soldats qui portaient des armes ont tiré deux salves, et notre inoubliable général Zapata est tombé pour ne jamais se relever».
Avec Zapata, à l’âge de 39 ans, s’est éteint le plus farouche défenseur des droits des indiens mexicains et de la Réforme Agraire.
Depuis et partout dans le monde, des hommes se sont révoltés en faisant leur le cri du cœur de Zapata: "Plutôt mourir debout que vivre à genoux".
De 1900 à la fin des années trente, le photographe Augustín Victor Casasola fixe sur pellicule des moments cruciaux de l’histoire du Mexique et un témoignage unique sur la vie quotidienne. L’arrogance du régime de Porfirio Díaz, les conditions de travail de l’ouvrier mexicain, l’engagement révolutionnaire : le photo reporter Casasola travaille pour l’histoire.
BRAECKMAN,COLETTE
Samedi 20 janvier 2001
La «première guerre mondiale africaine» COLETTE BRAECKMAN
La République démocratique du Congo est le théâtre de la «première guerre mondiale africaine», du premier conflit mettant aux prises sur le continent noir les armées de six pays différents. Compte tenu de la disparition du président Kabila, quelles sont les motivations, les objectifs des uns et des autres?
1 Rwanda. Kigali, pour justifier la présence de son armée au Congo, a toujours avancé des arguments de sécurité, la nécessité de traquer les «génocidaires hutus» et autres «forces négatives». En réalité, d'autres impératifs guident son action: le désir d'exploiter les ressources de l'est du Congo, un rêve d'expansion territoriale et en tout cas l'ambition de mettre en place à Kinshasa une équipe amie, sinon soumise. C'est dans ce but que les Rwandais soutiennent le Rassemblement congolais pour la démocratie qu'ils voudraient, par les armes ou la négociation, amener au pouvoir à Kinshasa. Par ailleurs, ayant combattu pour Kabila, les Rwandais estiment avoir été trahis par leur ancien allié; ils lui en voulaient pour avoir déclenché une traque des Tutsis en août 1998, qui avait fait de nombreuses victimes à Kinshasa, à Lubumbashi et ailleurs. Aux yeux du président Kagame, aucun accord ne pouvait être considéré comme crédible aussi longtemps que Kabila était au pouvoir et Kigali n'avait pas apprécié la rencontre entre Kabila et l'ex-roi Kigeri. Joseph Kabila, en revanche, est bien connu à Kigali.
2 Ouganda. Comme Kagame, le président Museveni estime avoir été trahi par son allié Kabila, qu'il avait contribué à mettre au pouvoir. Kabila en effet s'est opposé à l'exploitation systématique des ressources du Nord-Est par l'armée ougandaise, il n'a pas voulu se soumettre aux conseils de gouvernance politique que lui prodiguait un Museveni se comportant volontiers comme le parrain de la région. Allié au Rwanda tant pour placer Kabila au pouvoir que pour tenter de le démettre, l'Ouganda s'est cependant démarqué de Kigali pour deux raisons essentielles: la première est la compétition pour l'exploitation des richesses de l'Est (illustrée par les trois guerres de Kisangani), la seconde est politique. En effet, alors que les Rwandais rêvent de gouverner par Congolais interposés, les Ougandais, dont les impératifs de sécurité sont moindres, souhaitent la mise en place d'un pouvoir congolais autonome et responsable, et, dans ce but, ils épaulent Jean-Pierre Bemba et forment son armée.
L'Angola est amené,
fût-ce contre son gré,
à être le parrain
de l'après-Kabila
3 Burundi. L'armée burundaise reconnaît qu'elle est présente en RDC, mais elle limite son action aux rives du lac Tanganyika, à la frontière du Sud-Kivu, pour des raisons sécuritaires: elle poursuit au-delà des frontières les rebelles hutus intégrés dans le dispositif militaire de Kabila. Ce dernier, qui était le «parrain» des Forces pour la défense de la démocratie, avait réussi à rapprocher du président Buyoya le plus radical des mouvements hutus, qui aurait pu se rallier à l'accord de cessez-le-feu. Une annonce était prévue au sommet francophone de Yaoundé, ce que Bujumbura dément aujourd'hui par prudence. En effet, un tel accord était très mal vu par les radicaux tutsis de la région et il a pu précipiter la fin de Kabila.
4 Zimbabwe. Le plus en vue des alliés de Kabila, qui entretient au Congo une force de 12.000 hommes, le Zimbabwe n'est cependant pas l'élément le plus déterminant. Affaibli par la contestation interne, par la crise économique due à la mauvaise gestion mais aussi au fait que les bailleurs internationaux pénalisent son pays à cause de l'engagement au Congo, le président Mugabe cherche à se retirer et a même demandé au président français Chirac de l'aider à trouver une issue. Cependant, venu en RDC pour préserver le régime Kabila mais plus encore l'intégrité territoriale du Congo et la souveraineté de Kinshasa, le Zimbabwe ne peut lâcher ainsi un pays dans lequel il a beaucoup investi; il s'est engagé à poursuivre son assistance.
5 Namibie. Engagée en RDC dans le cadre des accords de la SADC (Conférence pour le développement des pays d'Afrique australe), la Namibie entretient 2.500hommes au Congo. Son objectif est plus de marquer sa solidarité avec l'Angola et le Zimbabwe que de soutenir le régime Kabila lui-même; le fait que Kinshasa ait récusé, sinon humilié, le facilitateur Masire embarrasse la Namibie, qui tient en haute estime l'ancien président du Botswana. Les troupes namibiennes resteront en RDC jusqu'au moment du déploiement de la force de l'ONU.
6 Angola. Riche et doté d'une armée aguerrie, l'Angola s'est porté au secours de Kinshasa pour des raisons simples: appliquer les accords de solidarité prévus entre les pays de la SADC et, surtout, empêcher l'Unita de trouver en RDC une base arrière. A Kinshasa, les Angolais, qui ont annoncé que leurs troupes resteraient au Congo, souhaitent une équipe cohérente et fiable, et ils étaient de plus en plus excédés par l'imprévisibilité de Kabila. Ils lui avaient conseillé de mener une négociation politique sérieuse, dans le cadre des accords de Lusaka, et avaient désapprouvé la convocation unilatérale d'une rencontre avec l'opposition, prévue à Libreville, en dehors du cadre de Lusaka. Vigilants pour ce qui concerne leur sécurité et leurs frontières, les Angolais ne seraient pas prêts à tolérer une poussée des rebelles du RCD et des Rwandais sur Lubumbashi ou Mbuji Mayi, car ils estiment que cela pourrait remettre en selle l'opposition armée angolaise, dirigée par Jonas Savimbi. Ils soupçonnent en effet Kigali d'avoir servi de plaque tournante pour des livraisons d'armes et d'avoir collaboré militairement avec l'Unita.
Les protagonistes les plus durs sont Kigali et Luanda. Et, inversement, seul un accord entre ces deux capitales pourrait sceller une paix durable. L'Angola, qui assure actuellement la sécurité de Kinshasa et appuie les Katangais du régime, est amené, fût-ce contre son gré, à être le véritable parrain de l'après-Kabila.*
- La paix tente de remonter les chutes Victoria
Lundi 7 septembre 1998
La paix tente de remonter les chutes Victoria
Le sommet des pays concernés par la crise en République démocratique du Congo (RDC), prévu à partir de ce lundi à Victoria Falls (ouest), faisait hier matin l'objet de préparatifs affairés dans l'hôtel qui doit l'abriter à deux pas des célèbres chutes du Zambèze.
Ce sommet doit réunir les alliés militaires de la République démocratique du Congo, le Zimbabwe, l'Angola et la Namibie, les deux pays accusés d'agression par Kinshasa, le Rwanda et l'Ouganda et enfin les rebelles congolais. L'envoyé spécial de l'Union européenne dans la région des Grands Lacs, Aldo Ajello, et l'ambassadeur belge Stéphane De Loecker, émissaire belge pour la région, assisteront également à la conférence.
En annonçant la tenue de cette réunion, la semaine dernière en marge du sommet des non-alignés à Durban (Afrique du Sud), le président du Zimbabwe Robert Mugabe s'était gardé de préciser si la rébellion serait représentée à Victoria Falls mais cette dernière a annoncé samedi soir à Goma (est de la RDC) le départ d'une délégation pour Victoria Falls. La présence du président congolais Laurent-Désiré Kabila reste encore incertaine mais il sera représenté au moins par son ministre des Affaires étrangères Jean-Charles Okoto Lolakombe.
Pour sa part, l'UDPS (l'Union pour la démocratie et le progrès social, opposition congolaise) déplore que les représentants de l'opposition démocratique interne, qui lutte par la non-violence depuis toute une année contre la dictature de M. Kabila, ne sont pas invités à ces négociations. L'UDPS en tire plusieurs conclusions. Notamment que la rencontre de Victoria Falls, telle que conçue et organisée, sera une négociation pour le partage du pouvoir entre les seuls belligérants armés, excluant le peuple et ses vrais représentants.
Samedi, M. Mugabe a prévenu que la rencontre de Victoria Falls devrait permettre de définir les modalités de retrait des troupes étrangères de RDC, évoquant implicitement les troupes ougandaises et rwandaises. Mais si l'Ouganda a reconnu la présence de ses troupes dans l'est du Congo pour raisons de sécurité , le Rwanda a toujours nié son implication dans le conflit.(AFP.)
BRAECKMAN,COLETTE; AFP
Samedi 22 août 1998
Congo: Mandela parie sur la diplomatie Neslon Mandela réunit un sommet pour éviter l'embrasement.
Alors que les forces rebelles se rapprochent de Kinshasa, que des actes de pillage ont été signalés à Matadi, attribués à d'anciens soldats mobutistes intégrés dans la rebellion, et que l'on se trouve à la veille d'une guerre continentale, tous les espoirs se portent sur les efforts diplomatiques du président Mandela.
Ce dernier, qui a refusé d'appuyer la décision du Zimbabwe d'envoyer des troupes au secours de Laurent-Désiré Kabila, organise à Pretoria un sommet de la dernière chance, rassemblant les présidents ougandais Museveni, rwandais Bizimungu, et congolais Kabila. Mandela tentera ainsi d'éviter l'embrasement de toute l'Afrique centrale et l'ouverture de brèches immenses dans la solidarité africaine.
La Belgique a fait savoir qu'elle était en contact étroit avec Pretoria et que le ministère des Affaires étrangères se trouvait sur la même longueur d'ondes que les Sud-Africains. M. Derycke ayant déclaré au cours d'une conférence de presse que l'éclatement de la rebellion n'avait pas été une surprise, on peut cependant se demander pourquoi des contacts étroits, et préventifs, n'ont pas eu lieu avant l'éclatement de la crise...
Cette accélération des initiatives diplomatiques est évidemment due à l'intervention militaire du Zimbabwe. Alors que quelque 500 soldats zimbabwéens ont déjà débarqué à Kinshasa, d'autres renforts sont attendus et la Namibie a confirmé qu'elle avait apporté un soutien logistique à Kinshasa. Des officiers supérieurs des Forces armées congolaises ont tenu des téunions avec leurs homologues du Zimbabwe dans l'enceinte du camp Kokolo. Alors que les rebelles coupaient une fois de plus le courant dans la ville, quelque 600 personnes manifestaient devant l'ambassade de France.
Par ailleurs, la Tanzanie a fait savoir qu'elle soutiendra probablement l'option militaire au Congo et participera au sommet de Pretoria. De toutes manières, des soldats tanzaniens entraînent déjà la police et l'armée du Congo. En outre, des unités spéciales de l'armée angolaise ont été acheminées vers l'enclave de Cabinda: une partie de ces troupes devraient traverser le territoire du Congo Brazzaville pour descendre et tenter d'arrêter l'avance des rebelles à Kimwenza et Kasangulu.
Ce déploiement de forces au secours du président Kabila inquiète le Rwanda qui nie toujours toute implication: un communiqué émanant de la présidence a fait savoir que le Rwanda se réservait le droit d'intervenir en République démocratique du Congo si sa sécurité était menacée et a rappelé la présence au Congo de soldats rwandais et de miliciens Interhahamwe. Le gouvernement rwandais appelle à un cessez le feu immédiat, à une conférence réunissant toutes les parties et à l'établissement d'institutions de transition. On est loin des prises de position des rebelles, qui au début réclamaient le départ pur et simple de Kabila!
L'Ouganda a également lancé un appel au cessez le feu tandis que le président Myuseveni recevait Bizima Karaha, l'un des chefs de la rebellion.
L'arrivée de renforts militaires africains, le fait que les troupes rebelles se rapprochent de la capitale, si elles n'y sont pas déjà infiltrées, inquiète vivement les observateurs qui redoutent une sanglante «bataille pour Kinshasa». Le Haut-Commissariat aux réfugiés a renforcé sa présence à Brazzaville dans l'attente d'un afflux de réfugiés, tandis que les Occidentaux se préparent sur le plan militaire: un détachement militaire belge a été envoyé à Brazzaville pour préparer l'éventuelle arrivée d'un groupe plus important; les Francais, déjà présents à Brazza ont mis leurs troupes en alerte au Gabon; 190 Marines britanniques sont en stand-by sur l'île de l'Ascension; et surtout un corps expéditionnaire américain, fort de 3.200 Marines, est prêt à intervenir, bien que la plupart des expatriés aient déjà été évacués.
C.B. (avec AFP.)
REUTER; AFP
Jeudi 20 février 1997
Zaïre : Mandela convie
les belligérants
Des discussions entre le gouvernement zaïrois et les dirigeants de la rébellion pourraient « probablement» commencer dès aujourd'hui en Afrique du Sud, ont indiqué des responsables diplomatiques à Pretoria. Un responsable sud-africain a précisé que ces entretiens auraient lieu entre le chef rebelle Laurent-Desiré Kabila et des représentants de Kinshasa qu'il n'a pas voulu identifier. Dans la nuit, un avion en provenance du Rwanda et à bord duquel pourrait se trouver M. Kabila a d'ailleurs atterri sur une base militaire proche du Cap.
Le président sud-africain Nelson Mandela avait annoncé mercredi la rencontre pour le lendemain, précisant que M. Kabila se trouvait à Kigali. Il sortait d'un sommet avec quatre chefs d'Etats africains, dont l'Ougandais Yoweri Museveni. Depuis, toutefois, le ministère des Affaires étrangères s'était refusé à fournir la moindre indication sur cette réunion.
Je ne peux encore rien confirmer, a déclaré ce matin le porte-parole Pieter Swanepoel; nous sommes toujours au stade des préparatifs.
Cet événement fait partie de l'engagement total des parties intéressées à la recherche d'une solution pacifique aux conflits de la région des Grands Lacs dans le contexte du sommet de Nairobi II, a encore souligné le ministère sud-africain. Lors de ce sommet, début décembre à Nairobi, M. Mandela ainsi que ses homologues du Zimbabwe Robert Mugabe, du Kenya Daniel arap Moi et du Cameroun Paul Biya, avaient été mandatés à cet effet.
Si cette rencontre avait lieu, elle serait aussi la première entre les deux parties depuis qu'a éclaté le conflit civil en octobre. A Kinshasa, le Premier ministre zaïrois Kengo Wa Dondo a toutefois déclaré ne pas être informé de l'initiative de M. Mandela.
Par ailleurs, le Conseil de sécurité de l'ONU a fait sien, mardi soir, un plan de paix en cinq points demandant la cessation immédiate des hostilités dans l'est du Zaïre et le retrait de toutes les forces extérieures, mercenaires compris.
Ce plan de paix a été qualifié d'avancée timide par le vice-Premier ministre zaïrois, Gérard Kamanda Wa Kamanda. Kigali, de son côté, a qualifié la résolution d'«absurde» en disant qu'elle ne prenait pas en compte le point de vue des rebelles. (Rtr, AFP.)
REUTER; AFP
Vendredi 4 septembre 1998
Les non-alignés confortent Kabila L'heure des négociations se rapproche au Congo
Tous les acteurs du conflit en République démocratique du Congo vont se rencontrer dans trois jours pour discuter de propositions de paix, a annoncé hier le président du Zimbabwe, Robert Mugabe, allié du président Laurent-Désiré Kabila et jusqu'alors partisan d'une solution militaire.
A ce stade, je pense qu'il n'est plus besoin de combattre, a estimé M. Mugabe qui venait de s'entretenir avec le président rwandais Pasteur Bizimungu, dans le cadre d'une série d'entretiens entre chefs d'Etat des pays engagés dans la guerre en RDC, tenus en marge du sommet des non-alignés réuni à Durban, en Afrique du Sud.
Le Zimbabwe a engagé des troupes, comme l'Angola et la Namibie, aux côtés des Forces armées congolaises (FAC) pour combattre la rébellion congolaise et ses alliés ougandais et rwandais.
Quelques heures plus tôt, toujours à Durban, le secrétaire général de l'ONU, le Ghanéen Kofi Annan, et le président sud-africain, Nelson Mandela, avaient repris à leur compte la thèse de M. Kabila sur une agression du Rwanda et de l'Ouganda contre la RDC, ouvrant ainsi la voie à de véritables négociations.
Selon M. Annan, la liste dressée par M. Kabila des pays qui combattent en RDC implique qu'ils n'y ont pas été invités, donc s'y trouvent illégalement et ne devraient pas s'y trouver .
M. Kabila devant faire face à une agression étrangère, il était légitime et raisonnable qu'il fasse à son tour appel à des troupes étrangères, a jugé M. Mandela, qui se trouvait aux côtés de M. Annan et du secrétaire général de l'Organisation de l'Unité africaine (OUA), Salim Ahmed Salim.
Face aux prises de position de MM. Annan et Mandela, le président ougandais, Yoweri Museveni, a été amené à se déclarer prêt à reconsidérer la présence de son armée dans l'est de la République congolaise.
Ces déclarations constituent un succès indéniable pour M. Kabila. Il a obtenu à la fois une dénonciation par l'ONU, par l'OUA et par M. Mandela de l'intervention de Kigali et de Kampala dans son pays et l'approbation de l'engagement à ses côtés des armées angolaise, zimbabwéenne et namibienne.
RENDEZ-VOUS LUNDI
Mais les alliés du président congolais, qui disait il y a quelques jours encore vouloir écraser la rébellion, semblent également avoir décidé qu'il devait désormais composer pour trouver une issue politique au conflit.
Tous les participants à cette guerre devraient prendre part à cette réunion prévue dans trois jours pour parvenir à un accord , a déclaré M. Mugabe.
L'ONU ne participera pas à cette réunion des belligérants congolais, qui se tiendra lundi à Victoria Falls au Zimbabwe, a de son côté indiqué Kofi Annan qui a laissé entendre que l'ONU pourrait s'impliquer davantage dans la résolution du conflit en fonction des décisions qui seront prises lundi.
Mais les rebelles congolais ont rejeté le choix du Zimbabwe comme lieu des négociations. Les discussions, réclament-ils, doivent se tenir en territoire neutre sous la présidence d'un médiateur neutre. (Rtr, AFP.)
- Une guerre très impopulaire au Zimbabwe
HIRSCH,VALERIE
Lundi 5 février 2001
VALÉRIE HIRSCH JOHANNESBURG, HARARE
Dans le centre d'Harare, la capitale du Zimbabwe, des chantiers à l'abandon témoignent de la crise écono -mique que traverse le pays : les devises manquent pour importer le matériel de finition. Mais, dans un quartier huppé de la ville, un homme d'affaires proche de la Zanu-PF, le parti au pouvoir, se construit une énorme villa.
C'est tout le paradoxe de l'intervention armée du Zimbabwe en République démocratique du Congo (RDC) : les finances sont exsangues, la guerre a entraîné l'interruption de l'aide extérieure et encore accru l'impopularité du régime du président Robert Mugabe, mais elle profite à quelques individus appartenant à l'élite politique et militaire du pays.
La population espère que la mort du président Laurent-Désiré Kabila va permettre aux 12.000 soldats zimbabwéens de pouvoir enfin rentrer chez eux. Mais il n'est pas sûr qu'Harare souhaite quitter le Congo, en raison des profits que rapporte cette guerre, des profits moins importants que prévus et qui ne vont pas dans les caisses de l'Etat , note Richard Cornwall, chercheur à l'Institut d'étude sur la sécurité, à Pretoria.
En réalité, personne ne peut préciser l'ampleur de ces intérêts économiques : tout ce qui concerne le Congo est tabou à Harare. Même le nombre de soldats tués - enterrés en catimini par l'armée - est un secret bien gardé ! C'est donc sous couvert d'anonymat qu'un commerçant d'Harare, fournisseur du Congo, a accepté de livrer son analyse et ses chiffres.
Selon lui, l'intervention du Zimbabwe pour soutenir Kabila, à partir d'août 1998, s'expliquerait surtout par la volonté de damer le pion à l'Afrique du sud, son grand rival dans la région: Robert Mugabe voulait retrouver son prestige régional, éclipsé par la popularité de Nelson Mandela, et redonner au Zimbabwe sa place de premier fournisseur du Congo en Afrique australe. En plus, les Sud-africains faisaient pression sur Kabila pour qu'il n'entre pas dans la Comesa (marché commun des Etats d'Afrique australe et de l'est), dont fait partie le Zimbabwe, mais pas l'Afrique du sud.
Selon ce commerçant, les Sud-Africains ont aujourd'hui perdu la plupart de leurs intérêts au Congo : Chaque jour, entre 30 et 35 camions parcourent les 1.000 km de route entre Harare et Lubumbashi. En retour, une bonne partie du cobalt et du cuivre du Katanga transite désormais par le Zimbabwe. Par ailleurs, deux cargos militaires décollent tous les jours d'Harare pour approvisionner les armées zimbabwéennes et congolaises.
De juteux contrats
calculés en millions
de dollars
Dès 1997, juste avant l'arrivée de Kabila à Kinshasa, le holding public «Zimbabwe Defense Industries» avait conclu un contrat de 53 millions de dollars de fourniture à l'armée congolaise, selon une étude de la Fondation Helen Suzman, à Johannesburg.
Par la suite, des hommes d'affaires et des généraux zimbabwéens - proches d'Emmerson Mnangagwe, l'éminence grise de Robert Mugabe - ont pris le relais. Ainsi, John Bredenkamp, un Rhodie (blanc du Zimbabwe), serait devenu le plus gros fournisseur d'armes, notamment chinoises, au Congo.
Le général Vitalis Zvinavashe, lui, possède sa propre société de transport, active en RDC. Il dirige aussi la société Osleg, contrôlée par l'armée zimbabwéenne, qui s'est associée avec Kabila pour prendre le contrôle de concessions diamantifères. A Mbuji Maj, des militaires zimbabwéens touchent aussi leur part dans le commerce de diamant.
Mais tous les Zimbabwéens n'ont pas fait de bonnes affaires: Billy Rautenbach, un autre Rhodie placé à la tête de la Gecamines, est tombé en disgrâce - selon certaines rumeurs, il aurait détourné du cobalt pour son compte personnel - et a perdu toutes ses concessions minières au Katanga.
Mis à part ces contrats plus ou moins juteux, le gouvernement congolais se serait aussi engagé à rembourser les frais de l'armée zimbabwéenne au Congo : on parle d'une facture de 5 millions de dollars par mois, invérifiable, puisque rien n'apparaît dans les comptes officiels. Quoi qu'il en soit, il semble certain que le Zimbabwe a vu trop grand dans ses ambitions économiques : acculé lui-même par les difficultés financières, il n'a pas la capacité d'investir pour relancer l'activité minière au Congo. La semaine dernière, la ligne aérienne zimbabwéenne ouverte entre Harare, Lubumbashi et Kinshasa a dû être supprimée, faute de passagers...
http://archives.lesoir.be/la-premiere-guerre-mondiale-africaine-_t-20010120-Z0K566.html
http://archives.lesoir.be/la-paix-tente-de-remonter-les-chutes-victoria_t-19980907-Z0FQ3X.html
http://archives.lesoir.be/congo-mandela-parie-sur-la-diplomatie-neslon-mandela-re_t-19980822-Z0FN33.html
http://archives.lesoir.be/congo-mandela-parie-sur-la-diplomatie-neslon-mandela-re_t-19980822-Z0FN33.html
http://archives.lesoir.be/les-non-alignes-confortent-kabila-l-heure-des-negociati_t-19980904-Z0FPTH.html
http://archives.lesoir.be/une-guerre-tres-impopulaire-au-zimbabwe_t-20010205-Z0K71F.html
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