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jeudi 29 mars 2012

____Traite négrière, Chapitre I : Le voyage du non-retour... Chapitre II : Nos ancêtres les Yorubas.

Esclaves d’Afrique centrale :Benguela et Congo. Esclaves d’Afrique centrale et de l'ouest: Cabinda, Quiloa, Rebolla et Mina. Esclaves d'Afrique centrale : Benguela, Angola, Congo et Moniolo. Esclaves du Mozambique

http://www.grioo.com/info2531.html



Diaspora : Histoire et Mythologies des origines 06/06/2004



Aux origines de la diaspora africaine se trouve la traite négrière...



Par Belinda Tshibwabwa Mwa Bay






Reseaux maritimes et territoriaux de la traite négrière





Aux origines de la diaspora africaine se trouve la traite négrière. Bien qu’à ce jour la présence africaine dans le Nouveau Monde, longtemps avant sa découverte par Christophe Colomb, soit attestée par des fouilles archéologiques sur des sites Mayas et Olmèques au Mexique, le déplacement et la dispersion massive de populations africaines sur le continent américain et la Caraïbe, débute au milieu du 16ième siècle. Mais en réalité la traite négrière existait déjà depuis 1450 et sa principale destination était l’Europe, où les premiers Africains, "curiosités" plus que main-d’œuvre, furent débarqués à Lisbonne par le prince du Portugal Henri le navigateur, qui avait déjà exploré la quasi-totalité des côtes de l’Afrique de l’ouest.

Le coup d’envoi du commerce triangulaire sera donné par les monarques espagnoles, qui accorderont en 1501, la permission à leurs colons des Caraïbes d'importer des esclaves noirs. Dès lors, les grandes puissances de l’époque, l’Angleterre, le Portugal et la France en tête, suivis de l’Espagne, de la Hollande et du Danemark, vont intensifier la traite négrière à travers un réseau maritime triangulaire. Les bateaux négriers, organisés en compagnies commerciales, quittaient l’Europe au départ des ports de Liverpool, Londres, Bristol, Lisbonne, Cadix, Amsterdam, Nantes, Bordeaux, La Rochelle et Dieppe.



convoi d'esclaves, 19ème siècle et esclaves entravés par le bois "mayombé"




Ils longeaient ensuite la côte ouest africaine en partant de l’ancienne Sénégambie, puis la côte occidentale jusqu’au sud de l’Angola, et après avoir contourné l’Afrique du sud par le Cap de Bonne espérance, remontaient toute la côte orientale comprise entre le Mozambique et Madagascar, et s’aventuraient même jusqu’au Kenya. L’ensemble de cette région côtière était parsemée d’une trentaine de comptoirs et de forts, où négriers européens et africains s’échangeaient étoffes, miroirs, armes, quincailleries, rhum et eau-de-vie contre "bois d’ébène". Cette marchandise humaine était principalement constituée de populations razziées par des souverains locaux, dont les plus illustres sont sans aucun doute les rois du Dahomey ( Bénin) et les Mani Kongo du royaume Kongo (RDC), souverains qui les faisaient acheminer par des intermédiaires noirs ou métis, sur des milliers de kilomètres parfois, enchaînés les uns aux autres, sans distinction de sexe et d’âge, à l’aide du "bois mayombe".



Fort anglais de Princestown, Cote d'or (Ghana), 1688




Ils rejoignaient ainsi pour être palpés, estimés, marchandés, stockés puis embarqués vers les Amériques, les forts anglais de Cape coast, de princestown au Ghana, les forts hollandais et danois de Nassau et Christianborg également au Ghana, les forts français de Gorée et de Saint-jacques en Sénégambie, les forts portugais d’Elmina au Ghana, de Benguella en Angola, de Lourenço de marques et de l’Ilha da Moçambique au Mozambique.



Position des corps des esclaves dans le bateau négrier français "l'Aurore" (1784)




En quittant les côtes africaines, les bateaux négriers pouvaient transporter à leur bord jusqu’à 600 esclaves entassés à fond de cale. La traversée de l’océan atlantique vers la Caraïbe où l’Amérique latine durait en moyenne, et par vent favorable, 3 mois. Les pertes en vies humaines durant le voyage, pour maladie, malnutrition, inanition ou tout simplement désespoir, étaient considérables et touchaient fréquemment plus de 80% des esclaves au début du trafic négrier, puis avec l’amélioration des bateaux ce chiffre tombait à 30%.

Si à l’heure actuelle les historiens spécialistes de la traite négrière ne parviennent pas à s’entendre sur les chiffres de ce trafic, c’est parce que leurs techniques de comptabilisation diffèrent. La plupart ne prennent pas en compte le nombre d’esclaves morts durant la traversée ou au moment des captures sur le continent africain, qui s’avéraient souvent très violentes. Ils ne se contentent que du nombre d’esclaves enregistrés à l’arrivée dans les différents ports des Amériques. Les estimations actuelles se situent donc entre 6 et 50 millions d’individus déportés entre la fin du 15ième et le milieu du 19ième siècle. Les Anglais, à eux seuls, sont responsables de près de la moitié de ces déportations, et après eux viennent les Portugais. Le trafic négrier a desservi au total une trentaine de pays et d’îles :



Disposition des esclaves sur le bateau négrier anglais "Brookes", 1788




Alaska, Canada, Etats unis, Mexique, Guatemala, Costa Rica, Salvador, Honduras espagnol et britannique, Nicaragua, Colombie, Venezuela, Guyane française, anglaise et hollandaise, Equateur, Pérou, Bolivie, Brésil, Paraguay, Uruguay, Chili, Argentine, Cuba, Jamaïque, Haïti, République dominicaine, Porto Rico, Barbade, Trinidad, Grenade, St Vincent, St Lucie, Dominique, Martinique, Guadeloupe, etc. Au 18ième siècle, la moyenne annuelle des esclaves déportés tournait autour de 70 000 individus. En matière d’importation, le Brésil bat tout les records avec près de 6 millions d’africains sur près de 3 siècles et demi de traite. Les Antilles françaises occupent la seconde position, suivies de très près par les Antilles anglaises, avec un total de 3 à 4 millions d’esclaves déportés. Puis viennent les Antilles et territoires espagnols et hollandais avec une estimation 1 à 2 millions individus. Et en dernier lieu, arrivent les états des sud des Etats unis, qui ont très rapidement préféré l’esclavage à la traite pour assurer la "reproduction" de leur main-d’œuvre.

Le troisième côté du triangle comportait l’itinéraire du retour, d’Amérique en Europe où se trouvait bouclée la "campagne de traite". En un seul voyage, qui durait entre 8 et 18 mois, trois cargaisons complètent avaient été vendues. Une fois leur marchandise humaine livrée aux colons des Amériques, les bateaux négriers les remplaçaient par du rhum, du sucre, de l’indigo, du café, etc. produits dans les plantations, mais quelques fois, ils repartaient aussi avec de l’or. Quant aux esclaves africains, une foule d’acheteurs se les arrachaient déjà pour les préparer à une vie de servitude, à laquelle ils ne survivaient en moyenne pas plus de 10 ans.



En haut Marché d'esclaves, Rio de Janeiro, Brésil, 1830; en bas vente d'une femme et de ses enfants (Surinam)





Les ouvrages parus ces 30 dernières années sur le trafic négrier, se sont généralement bornés à une approche quantitative de la traite négrière. A quelques chercheurs et exceptions près, la plupart de leurs données nous renseignent davantage sur les chiffres que sur les différents groupes ethniques déportés aux Amériques. Si nous savons de quelles zones géographiques ils ont été déracinés, il est parfois difficile de connaître leur répartition sur le continent américain et la Caraïbe. Un seul bateau négrier pouvait contenir des Africains de diverses origines, car les campagnes de razzias pouvaient dévaster des villages sur un rayon équivalent à la taille de l’actuelle République démocratique du Congo. Les négriers se contentaient alors la plupart du temps de les "identifier" en les baptisant du nom de la région ou du fort où ils avaient été enfermés avant leur départ pour les Amériques. La dispersion des membres d’une même ethnie ou d’une même famille, afin d’isoler les individus et les fragiliser, était pratiquée de manière systématique par les négriers et les colons. Ce conditionnement visait à prévenir toute rébellion et à rompre définitivement le lien filial entre les Africains et leur terre natale. Car s’ils ne pouvaient plus parler leur langue ni préserver leurs pratiques identitaires, ils perdraient tout repères, ce qui faciliterait leur soumission.



Fers aux initiales des acheteurs servant à marquer les esclaves




Mais suivant les pays où étaient achetés ces nouveaux arrivants, certains groupes ont pu se reconstituer et se distinguer, à travers des pratiques culturelles diverses, mais surtout religieuses. Les Portugais et les Espagnols étaient connus pour être beaucoup moins "psychorigides" que les Anglais et les Français, qui exigeaient une totale assimilation culturelle de leurs esclaves. Jusqu’au milieu du 19ième siècle, il était fréquent de croiser des esclaves se promenant entièrement nus dans les rues de Rio de Janeiro, alors que cela aurait été inimaginable en Virginie ou à la Nouvelle Orléans, et ce quelque soit l’époque. Le degré de "laxisme" des sociétés coloniales, mais aussi la capacité et les stratégies de survie des esclaves, sont donc proportionnels à l’importance et à la diversité des survivances africaines que l’on peut observer à l’heure actuelle. Dans ce domaine les populations noires des pays et îles hispaniques, du Brésil et surtout d’Haïti se démarquent nettement. Les cultes religieux en sont le meilleur exemple, car ils concentrent à eux seuls la majorité des pratiques identitaires africaines, tel que l’art culinaire, vestimentaire ou oral, qui sont sacralisés et transmis de générations en générations.

Bien qu’ils soient le fruit d’un syncrétisme entre christianisme, croyances indiennes, mais également d’autres religions africaines, leurs adeptes les rattachent systématiquement à l’Afrique de l’ouest. L’Umbanda et le Candomblé au Brésil, la Santeria à Cuba, le vaudou à Haïti, pour ne citer que les plus connus, sont considérés comme l’héritage des peuples Yorubas, Nâgos, Fanti-Ashanti et Fons, peuples dont la majorité des Afro-américains et des Afro-caribéens se disent être descendants, du moins ceux qui reconnaissent leur ascendance africaine. Pour eux, le lien avec l’Afrique se renoue essentiellement à travers la croyance en des divinités et des mythes, qui contrairement aux images misérabilistes que les médias leur renvoient du continent africain, leur permettent d’en avoir une vision positive. A travers Xhango, Oxhala, Yemanja ou encore l’empereur éthiopien Hailé Selassié pour les Rastafari, se dessine la quête d’une Afrique mystique et triomphante. Cette mythologie des origines a également été alimentée par des historiens, qui dans un élan "nationaliste", n’ont pas hésité à dire et à redire que leurs pays avaient reçu les meilleurs éléments "génétiques" et culturels de l’Afrique.



Affiche d’une vente de nouveaux Africains Charleston, Caroline du sud, 1769




C’est notamment le cas du sociologue brésilien Gilberto Freyre qui a défendu la thèse selon laquelle la majorité des esclaves déportés au Brésil était originaire de l’Afrique de l’ouest, et que ces derniers, "apport noble" au métissage brésilien, étaient génétiquement et culturellement supérieurs à ceux provenant de l’Afrique centrale. Il désignait essentiellement les esclaves Mina, originaires de la côte située entre le Ghana et le Bénin, et dont l’influence culturelle aurait été capitale dans le Nordeste brésilien au 18ième siècle. Il les décrivait comme alphabétisés, mahométans, communautaristes, farouches, créatifs, sophistiqués et d’une grande beauté physique, alors qu’il considérait les esclaves du Congo ou de l’Angola comme issus d’une civilisation inférieure techniquement et spirituellement, et leur reprochait surtout des traits négroïdes trop prononcés.

Si le prestige de ces groupes ethniques de l’Ouest africain, qu’ils soient d’origine ou recomposés, reste aussi vivace dans les religions et l’imaginaire afro-américain ou afro-caribéen, c’est sans aucun doute qu’ils ont joui d’un rayonnement et d’une réelle prédominance culturels sur les autres groupes. Or prédominance culturelle ne signifie pas prédominance démographique. Et les derniers travaux de recherche sur l’origine des populations déportées par le trafic négrier vers les Amériques, démontrent presque tous que la majorité de ces populations provenait de l’Afrique centrale. Bien entendu, les flux migratoires diffèrent selon les époques de la traite et certaines zones géographiques ont été ponctionnées plus que d’autres selon les périodes. Mais il ne fait plus de doute qu’au total, le Congo et l’Angola ont payé le plus lourd tribut au trafic négrier. On estime qu’entre 1486 et 1641, 1 389 000 esclaves furent embarqués du seul Angola et que près de 13 250 000 Africains sont partis de la seule région du Congo en 3 siècles et demi de traite.


  • Esclaves d'Afrique de l'Ouest



Du seul point de vue démographique donc, les Africains originaires des territoires compris entre les frontières actuelles du Cameroun, de la République centrafricaine, du Gabon, du Congo Brazzaville, de l’Angola et de la République démocratique du Congo, ces Africains étaient de loin les plus nombreux sur le continent américain et la Caraïbe. C’est le cas au Brésil où la population esclave de la ville de Rio de Janeiro comptait au 19ième siècle plus de 40% d’Africains du Centre ( Cabinda, Congo, Monjola, Angola, Cassange, Rebola, Benguella) contre 30% issus de l’Afrique orientale ( Inhamue, Moçambique ) et tout juste 20% issus de l’Afrique occidentale ( Mina, Calabar). Les Etats unis semblent être la seule exception, mais cela pourrait s’expliquer par la faible intensité du trafic négrier vers cette destination. Une étude sur la composition ethnique de l’élément servile de la Louisiane entre 1720 et 1810 a pu dénombrer 202 esclaves originaires de l’Afrique de L’ouest ( Sénégambie, Sierra Leone, Ghana, côte du Bénin et côte du Biafra), 102 esclaves originaires de l’Afrique centrale et 120 esclaves africains d’origines inconnues.


  • Esclaves du Nigeria et du Tchad : Kasuna,Yacoba, Nyffee, Umbuum,Goobar et Zamfra



De nos jours, les survivances culturelles des différents groupes ethniques importés de l’Afrique centrale sont essentiellement linguistiques, mais des recherches sur d’autres formes d’héritage sont en cours. Toutefois, les données démographiques sur le trafic négrier, prouvent que la focalisation des Afro-américains et des Afro-caribéens sur la "filiation ouest africaine", même si elle est effective, est loin d’être exclusive, ni même dominante. Il est vrai que toute quête identitaire passe par la construction imaginaire d’origines idéales et prestigieuses, qui semblent indispensables à l’estime de soi. Mais l’Afrique n’a rien d’un mythe ni d’un paradis perdu, et chercher à l’idéaliser ne fait qu’éloigner de sa réalité et donc de sa véritable identité. Fantasmer sur des dieux plutôt que d’aller à la rencontre des hommes, imaginer descendre d’un grand guerrier hausa plutôt que d’une modeste villageoise Makwa, font partie de ces mécanismes d’aliénation et de rejet que les Noirs de la diaspora s’infligent à eux-mêmes en réalité. Ils trouvent que l’Afrique et les Africains, tels qu’ils sont, ne sont pas assez bien. Mais la question est : Pas assez bien pour qui ?



Dans le sens des aiguilles d'une montre: Esclaves d’Afrique centrale :Benguela et Congo. Esclaves d’Afrique centrale et de l'ouest: Cabinda, Quiloa, Rebolla et Mina. Esclaves d'Afrique centrale : Benguela, Angola, Congo et Moniolo. Esclaves du Mozambique




Quelques groupes ethniques africains recensés aux Amériques et dans la Caraïbe au 18ième et 19ième siècles :

SENEGAMBIE: Wolof, Mandingo, Malinke, Bambara, Papel, Limba, Bola, Balante, Serer, Fula, Tucolor SIERRA LEONE: Temne, Mende, Kisi, Goree, Kru. CÔTE D’IVOIRE ET LIBERIA: Baoule, Vai, De, Gola (Gullah), Bassa, Grebo. GHANA: Ewe, Ga, Fante, Ashante, Twi, Brong, Mina CÔTES DU BENIN ET DU BIAFRA, NIGERIA : Yoruba, Nâgo, Nupe, Benin, Gege, Fon, Mina, Edo-Bini, Allada, Efik, Ibibio, Ijaw, Ibani, Igbo (Calabar) AFRIQUE CENTRALE : BaKongo, MaLimba, Ndunga, BaMba, BaLimbe, BaDonga, Luba, Loanda, benguela, Ovimbundu, Cabinda, Pembe, Imbangala, Mbundu,BaNdulunda

Biblio

-Roger BASTIDE, Les Amériques noires, L’Harmattan, Paris, 3e éd, 1996. -Gilberto FREYRE, Maîtres et esclaves , Tel Gallimard, Paris, 3e éd., 1997.

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mardi 27 mars 2012

___Quand nos ancêtres ont-ils quitté l’Afrique ? Pourquoi veut on absolument que l’Afrique soit le berceau de l’homme ? NOS ANCÊTRES LES... AFRICAINS. L'AFRICAIN dans L'Afrique Ne Pleure Plus, Elle Parle le Tiken Jah FAkoly

Rédigé par : Misa | le 27 janvier 2011 à 21:20

  • « Pourquoi veut on absolument que l’Afrique soit le berceau de l’homme ? »…eh bien tout simplement parceque c’est un fait avéré par les campagnes de fouilles archéologique et par les méthodes de datation scientifique…c’est pas plus compliqué que ça…

Rédigé par : EmmanuelB | le 27 janvier 2011 à 21:32

27 janvier 2011

Quand nos ancêtres ont-ils quitté l’Afrique ?

bifaces.1296156002.JPG

Quand sommes-nous partis d'Afrique ? L'analyse d'objets rapportés de récentes fouilles dans la Péninsule arabique suggère que l'homme moderne a quitté son berceau est-africain bien plus tôt qu'on le pensait.

L'homme moderne est apparu il y a 200 000 ans, si l'on en croit les plus vieux ossements retrouvés. Selon la théorie communément admise, il a quitté l'Afrique de l'Est il y a environ 60 000 ans. Mais, d'après les résultats des travaux d'une équipe pluridisciplinaire, publiés aujourd'hui dans Science, des hommes modernes ont franchi la mer Rouge il y a 125 000 ans.

Des outils caractéristiques de l'homme moderne. Sur le site de Jebel Faya, aux Émirats Arabes Unis, des archéologues ont trouvé des outils en pierre taillée. Quand on considère un tel outil, la technique utilisée est caractéristique de l'espèce et de l'"époque".

La technique employée pour façonner les bifaces retrouvés dans la strate correspondant à 125 000 ans "indique une très probable origine est-africaine", a indiqué l'archéologue américain Anthony Marks, qui s'exprimait lors d'une conférence de presse, peu avant la publication des travaux.

Auraient-ils pu être fabriqué par d'autres espèces ? En effet, les autres espèces d'hommes ont migré à travers ces régions avant l'homme moderne. Anthony Marks cite le cas d'hommes de la période acheuléenne qui ont disparu 400 000 avant que les outils de Jebel Faya n'aient été fabriqués. Donc l'hypothèse d'une "origine est-africaine" est confortée, les outils ayant été datés avec précision grâce à le technique de datation par luminescence.

Les hommes modernes ont quitté l'Afrique plus tôt

Comment l'homme moderne a franchi la mer Rouge ? Il y a environ 130 000 ans s'achevait une ère glaciaire. Pendant cette ère, le niveau de la mer était très bas et les grands déserts étaient en expansion, poussant les populations vers l'est de l'Afrique. Quand elle a pris fin, explique Adrian Parker de l'Université d'Oxford, "les moussons sont remontées au nord apportant de la pluie sur la Péninsule arabique" qui était jusque-là aride.

Pendant une courte période, le niveau de la mer est resté très bas (voir tableau ci dessous). Les hommes ont pu, pendant cette petite fenêtre, traverser la mer Rouge sans mal et trouver sur l'autre rive un climat propice. Selon les scientifiques, à l'endroit le plus étroit, la mer Rouge ne faisait que quatre kilomètres. D'après Hans Pedro Ortun, un des co-auteurs de l'étude, la traversée était possible à marée basse, mais ils auraient aussi pu "utiliser des embarcations qu'ils avaient très certainement la capacité de fabriquer".

Avec cette nouvelle hypothèse, c'est tout le déroulement de la sortie d'Afrique qu'il faut repenser, comme le souligne Hans Pedro Ortun :



"Jusqu'à présent, nous pensions que c’étaient les développements culturels qui donnaient aux peuples l'opportunité de se déplacer hors d'Afrique. A la lumière de ces recherches, je pense désormais que c'est la modification du climat et de l'environnement qui est primordiale.



Le passage d'une ère glaciaire à une ère inter-glaciaire a ouvert d'autres voies pour quitter l'Afrique. C'est arrivé une fois, ça a pu se produire à d'autres occasions pendant le quaternaire."

http://sciences.blog.lemonde.fr/2011/01/27/quand-nos-ancetres-ont-ils-quitte-lafrique/

Extrait du discours de Nicolas Sarkozy à la jeunesse africaine, Dakar Université Cheikh Anta Diop Sénégal le 26 juillet 2007 :

"Je ne suis pas venu, jeunesse d’Afrique, te donner des leçons. Je ne suis pas venu te faire la morale. Mais je suis venu te dire que la part d’Europe qui est en toi est le fruit d’un grand péché d’orgueil de l’Occident mais qu’elle n’est pas indigne. Car elle est l’appel de la liberté, de l’émancipation et de la justice. Car elle est l’appel à la raison et à la conscience universelle. Le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire. Le paysan africain, qui depuis des millénaires, vit avec les saisons, dont l’idéal de vie est d’être en harmonie avec la nature, ne connaît que l’éternel recommencement du temps rythmé par la répétition sans fin des mêmes gestes et des mêmes paroles...

Dans cet imaginaire où tout recommence toujours, il n’y a de place ni pour l’aventure humaine, ni pour l’idée de progrès. Dans cet univers où la nature commande tout, l’homme échappe à l’angoisse de l’histoire qui tenaille l’homme moderne mais il reste immobile au milieu d’un ordre immuable ou tout est écrit d’avance. Jamais il ne s’élance vers l’avenir. Jamais il ne lui vient à l’idée de sortir de la répétition pour s’inventer un destin. Le problème de l’Afrique est là."

Eh oui, Little Goulash était déjà une grosse tanche il y a trois ans et sans doute depuis bien avant... Comme quoi on peut être président de la république aujourd'hui en France et complètement à l'ouest (wouaou, trop bon l'euphémisme !). Ce triste personnage, si jamais l'Histoire s'en souvient un jour, pourrait bien être dépeint comme le président le plus inculte de la V° République. Indépendamment du fait qu'il soit établi que le berceau de l'humanité est l'Afrique, ce qui n'est déjà pas rien, il semble bon de rappeler que nous n'avons, en tant qu'occidentaux, AUCUNE leçon de modernité à donner aux africains. Je ne peux que vous encourager à lire l'excellent article paru dans le Monde Diplomatique en novembre 2007 qui donne à voir toute la médiocrité de la pensée politique sarkoziste (et de toute la droite en général, parti socialo-bobo inclus bien entendu) quant à sa vision du monde.

L'article débute ainsi : "Les sources hégéliennes du discours de Nicolas Sarkozy à Dakar. Le philosophe et le président : une certaine vision de l’Afrique.

Les travaux des historiens du monde entier et les échanges culturels semblent inefficaces à éradiquer les préjugés dont l’Afrique noire et ses 700 millions d’habitants continuent d’être victimes. Le discours du président français Nicolas Sarkozy à Dakar, le 26 juillet 2007, en est une illustration. Parmi ses sources d’inspiration : les travaux, vieux de 200 ans, du philosophe allemand Hegel, imprégnés d’arrogance occidentale..." Si le cœur vous en dit, vous pouvez également ré-écouter l'émission Là-bas si j'y suis intitulée : l'Afrique désenchantée.

Ce qui est aussi à l'origine de ce coup de gueule, c'est l'incroyable toupet présidentiel manifesté à l'encontre du chef d'état Laurent Gbagbo quand on sait l'hostilité qu'entretiennent les deux hommes depuis longtemps déjà. Reprocher à Gbagbo le "principe d'ivoirité" quand est relancé le débat sur l'identité nationale en France, c'est l'hôpital qui se fout de la charité. Certes l'ivoirien n'est pas un grand démocrate mais ce n'est pas un scoop et de nombreuses personnalités ivoiriennes le critiquent avec plus d'à propos... Et de courage ! Y compris pour qu'il quitte le pouvoir !

L'AFRIQUE N'A PAS DE LEÇON A RECEVOIR !

"On n'oubliera pas l'empire du Ghana Nos parents parlent encore des cavaliers mossi Sans oublier le royaume ashanti Les griots chanteront toujours l'épopée mandingue On respecte encore les boucliers zoulous Le roi forgeron du Kongo Tout le monde connaît le royaume de Nubie Sans oublier l'empire d'Ethiopia (...) Tous ces pays ont des richesses culturelles qui nous appartiennent"

L'AFRICAIN dans L'Afrique Ne Pleure Plus, Elle Parle de Tiken Jah FAkoly

  • Ils ont partagé le monde, plus rien ne m’étonne !
  • Plus rien ne m’étonne !
  • Plus rien ne m’étonne !
  • Si tu me laisses la Tchétchénie,
  • Moi je te laisse l’Arménie
  • Si tu me laisse l’afghanistan
  • Moi je te laisses le Pakistan
  • Si tu ne quittes pas Haïti,
  • Moi je t’embarque pour Bangui
  • Si tu m’aides à bombarder l’Irak
  • Moi je t’arrange le Kurdistan.
  • Ils ont partagé le monde, plus rien ne m’étonne !
  • Plus rien ne m’étonne !
  • Plus rien ne m’étonne !
  • Si tu me laisses l’uranium,
  • Moi je te laisse l’aluminium
  • Si tu me laisse tes gisements,
  • Moi je t’aides à chasser les Talibans
  • Si tu me donnes beaucoup de blé,
  • Moi je fais la guerre à tes côtés
  • Si tu me laisses extraire ton or,
  • Moi je t’aides à mettre le général dehors.
  • Ils ont partagé le monde, plus rien ne m’étonne !
  • Plus rien ne m’étonne !
  • Plus rien ne m’étonne !
  • Ils ont partagé Africa, sans nous consulter
  • Il s’étonnent que nous soyons désunis.
  • Une partie de l’empire Mandingue
  • Se trouva chez les Wollofs.
  • Une partie de l’empire Mossi,
  • Se trouva dans le Ghana.
  • Une partie de l’empire Soussou,
  • Se trouva dans l’empire Mandingue.
  • Une partie de l’empire Mandingue,
  • Se trouva chez les Mossi.
  • Ils ont partagé Africa, sans nous consulter !
  • Sans nous demander !
  • Sans nous aviser !
  • Ils ont partagé le monde, plus rien ne m’étonne !
  • Plus rien ne m’étonne !
  • Plus rien ne m’étonne !

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____Talangaï, c'est là où beaucoup de barons du pouvoir vivent... et étalent leurs richesses, devant la misère ambiante, les taudis de ses encombrants et pauvres voisins...

La vague de démocratie qui balaie le monde arabe atteindrait l'Afrique sub-saharienne, selon Hillary Clinton Mardi, 14 Juin 2011 05:57 Etroubéka Envoyer Imprimer PDF

La vague de démocratie qui balaie le monde arabe atteindrait l'Afrique sub-saharienne, a prophétisé Hillary Clinton le secrétaire d'Etat américain. « Nous savons que beaucoup de peuples vivent encore en Afrique sous le règne de dirigeants depuis trop longtemps au pouvoir » a t-elle ajouté.

Lire ci-dessous quelques extraits de ses propos à ce sujet et, plus bas, l'article " Prochain prix Nobel de la Paix ? ", une analyse de Serguëi Ondaye pour ce qui concerne le Congo...

Lundi 13 juin Hillary Clinton est devenu le premier chef de la diplomatie américaine à s’adresser aux 54 pays membres de l'Union africaine, au siège de l’UA, à Addis-Abeba.

hillary2Elle a commencé par exhorter les dirigeants africains à retirer leur soutien à Mouammar El Kadhafi en expliquant qu’il était temps en Afrique d’œuvrer en faveur de promotion de la démocratie sur le continent.

Prévenant son auditoire que la même vague de démocratie qui balaie le monde arabe atteindrait l'Afrique sub-saharienne, Clinton s’est exprimé en ces termes : « Le statu quo est bousculé et les veilles habitudes de gouvernement ne sont plus acceptables ».

A propos des changements nécessaires en Afrique sub-saharienne Clinton a averti : « Nous savons que beaucoup de peuples vivent encore en Afrique sous le règne de dirigeants depuis trop longtemps au pouvoir, des hommes qui font plus attention à leur longévité et pas assez de l'héritage qu'il laissent pour l'avenir de leur pays ».

Kadhafi ? Même si elle reconnaît que le leader libyen a par le passé joué un « rôle majeur » dans l'aide financière accordée à plusieurs pays africains et à leur organisation continentale elle considère néanmoins qu’« il est devenu évident qu'il a dépassé depuis longtemps le jour où il ne devrait plus être au pouvoir » ajoutant : « Nous savons qu'un certain nombre de pays africains hésitent, en grande partie en raison de l'énorme influence que Kadhafi a exercée pendant si longtemps en Afrique ».

Notre commentaire - Les oreilles de Sassou, Biya, Obiang ont dû siffler… " Beaucoup de peuples vivent encore en Afrique sous le règne de dirigeants depuis trop longtemps au pouvoir, des hommes qui font plus attention à leur longévité... " De quoi je me mêle ?

Serait-ce là un nouveau discours de la Baule ? Peu sûr car cette fois-ci Sarkozy et la France veillent sur les intérêts de « l’homme africain qui n’est pas encore entré dans l’histoire ». L’histoire de la démocratie ?

Aux dernières nouvelles Sassou, nullement rassuré par le « printemps arabe » et ses répercussions éventuelles dans son pays, mise sur le renseignement et la sécurité de son régime. Il y consacrerait un milliard de francs CFA par semaine pour prévenir toute fronde des jeunes notamment à Talangaï (1), pourtant censé être son fief.

Cela suffira-t-il ? Peu sûr. Un fruit mûr tombe toujours surtout sous l’effet d’un vent parti de loin.

(1) Talangaï, c'est là où beaucoup de barons du pouvoir vivent... et étalent leurs richesses, devant la misère ambiante. JDO a par exemple construit un haut mur de part et d'autre de sa rue (goudronnée par ses soins), sur une centaine de mètres, ce qui permet de cacher à la vue de ses visteurs (et à la sienne), les taudis de ses encombrants et pauvres voisins...


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Tribune libre

Prochain prix Nobel de la Paix ?

L’ambassadeur des Etats Unis d’Amérique en République du Congo, Monsieur Christopher W. Murray, s’est rendu, le 10 juin dernier auprès de Denis Sassou NGuesso pour solliciter son concours dans le règlement de la crise libyenne. Certes ce mouvement en direction de M’Pila ne fait que partie de la stratégie du département d’Etat afin de mobiliser l’organisation de l’Union Africaine contre Mouammar Kadhafi.

Hillary Clinton, la Secrétaire d’Etat, a achevé ce lundi sa tournée en Afrique au siège de l'Union africaine à Addis Abeba, où elle a invité l'organisation continentale à durcir le ton vis-à-vis de la Libye. La secrétaire d'Etat a été le premier chef de la diplomatie américaine à prononcer un discours devant les 53 pays membres de l'UA depuis la création de l'institution en 2002.

Vraie fausse photo d'Obama avec Sassou obamasassous« Je demande à tous les Etats africains de faire pression pour la mise en œuvre d'un véritable cessez-le-feu et d'appeler Kadhafi à quitter le pouvoir (...) », a déclaré Mme Clinton. Elle a appelé les pays du continent à suspendre les activités des ambassades fidèles au régime de Tripoli et à expulser les diplomates pro-Kadhafi en poste dans ces pays. On voit mal Denis Sassou NGuesso exécuter cette demande, lui qui est le chef d’Etat le plus proche de son complice Kadhafi. Ce genre d’appel ne pourra être entendu que par des pays pauvres qui ont un besoin réel de l’aide américaine. De plus, le Congo Brazzaville est un pays véritablement riche qui vend chèrement son pétrole aux Chinois, aux Américains et qui se moque royalement d’éventuels subsides puisqu’il a déjà eu toutes ses dettes effacées par les contribuables américains, français etc…

Argument non négligeable pour les Congolais, qui rêvent de voir partir Denis et sa clique, Hillary Clinton devait également souligner que les révoltes qui secouent le monde arabe depuis l'hiver pourraient trouver un écho en Afrique, dont de nombreux dirigeants inflexibles n'ont toujours pas engagé de réformes politiques et économiques.

Rien ne nous interdit de penser que l’Ambassadeur Murray ait tenu le même langage dans son tête à tête avec le président congolais. Il faut reconnaître que la puissante Amérique, dirigée par un Barak Obama dont l’Afrique attendait tellement, s’est montrée pour le moins complaisante à l’égard de ces dictatures fantoches livrées à la kleptocratie la plus effrénée. Au premier abord cela ressemblerait à un léger chantage (diplomatique bien entendu) : « Aidez-nous à nous faire dégager Kadhafi, sinon nous pourrions encourager vos populations à suivre les révoltes nord-africaines ! »

Au Congo les populations en ont plus qu’assez et c’est à croire que les murs trop épais de la nouvelle ambassade des Etats Unis empêchent les diplomates américains d’entendre la vox populi et le mécontentement congolais. Il est bien loin le temps de l’Ambassadeur Phillips, illustre prédécesseur de l’Ambassadeur Murray qui d’un télégramme, sans en référer à Washington encore endormi, sauva la Transition congolaise.

En effet, dès la mise en place du Gouvernement Milongo, les militaires étaient régulièrement sollicités et encouragés par le Denis Sassou Nguesso, dépossédé de ses pouvoirs, à interrompre le processus démocratique. C’était sur Jean Michel Mokoko que se concentraient les pressions du président « déchu », relayées et confortées par celles des pétroliers. Il a fallu des mois d’insistance pour qu’un jour de janvier 1992 les chars se mettent en route et encerclent la Primature d’André Milongo. Tout semblait se jouer en quelques heures pour que s’arrêtât net la Transition. C’est alors que l’Ambassadeur Phillips expédia à l’AFP la déclaration, ô combien salutaire, selon laquelle les Etats-Unis soutenaient le processus démocratique de la Transition dirigé par le Conseil Supérieur de la République et son Premier ministre, M. André Milongo. Aussitôt, les commanditaires de cette tentative de putsch ordonnèrent le retour des soldats à la caserne. Le brut congolais avait alors comme principal débouché commercial les USA. Une complicité de longue date

khadaffisassouDepuis cette période, la diplomatie américaine s’est faite particulièrement discrète et rien n’est venu, d’outre-Atlantique, malgré l’élection de Barack Obama, freiner les excès souvent cruels de ce régime.

« Les pays africains sont très profondément divisés et opposés à propos de la Libye », note un haut responsable du département d'Etat qui accompagne Hillary Clinton.

Le Sénégal et la Mauritanie ont publiquement souhaité que le colonel libyen quitte le pouvoir, ce qu'a salué Washington, mais l'UA en tant qu'organisation ne s'est pas prononcée sur le sujet. A ce jour, seuls deux pays africains, le Sénégal (poignée de main de Barack Obama à Karim Wade à Deauville lors du G8 oblige) et la Gambie, ont officiellement reconnu la rébellion du CNT comme représentant légitime du peuple libyen. L’U.A. accuse au contraire les puissances occidentales de saper ses propres efforts pour trouver une solution politique au conflit. Il est vrai que ce dernier point de vue est celui qui est émis depuis Brazzaville et Sassou NGuesso n’a pas ménagé ses efforts ni ses deniers (au moins ceux du Trésor Public de Brazzaville) pour le faire valoir auprès de ses homologues africains. Au grand dam des puissances occidentales qui préféraient une solution expéditive : l’élimination pure et simple de Kadhafi !

Il n’empêche que cette visite de l’Ambassadeur des Etats Unis auprès de Sassou-NGuesso ne manquera d’être montée en épingle par le valet des Dépêches de Brazzaville. Il ne faudra pas s’étonner de lire que Denis Sassou NGuesso, Président d’un ex-pays pauvre, reçu par les plus grands de ce monde, sera bientôt proposé pour le Prix Nobel de la Paix tant son œuvre et ses actions sont importantes…

Certes, ils sont bien nombreux ceux qui perdent la mémoire avec l’argent du pétrole volé par l’actuelle famille au pouvoir, mais l’Ambassadeur Christopher W. Murray sait parfaitement qui est Denis Sassou NGuesso. Si d’aventure, son disque dur venait à défaillir, il pourrait toujours parcourir le brûlot, une lettre à Etienne Mougeotte, que vient d’écrire Hervé Zebrowski, l’auteur des « Assassins du Cardinal ». Peu reluisant ! De la mort du Cardinal au DC 10 d’UTA tout ou presque y passe et encore toutes les victimes n’y figurent pas….

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______La jeunesse africaine, une bombe à retardement.L’échec des hommes politiques «analphabète, synonyme de malheur de la jeunesse qui ont hypothéqué l’avenir des jeunes au détriment de leur égoïsme.

Quarante ans après les indépendances, sa jeunesse a sombré dans le désarroi. Sa capacité de créativité et de raisonnement développée par l’école coloniale et même postcoloniale n’est plus qu’un triste souvenir.

La jeunesse africaine, une bombe à retardement pour le continent

Le XXème siècle vient de s’éteindre il y a quelques mois. Presque quarante ans après les indépendances, on peut donner raison à René Dumont quand il affirmait que l’Afrique était mal partie dans les années 60. Aujourd’hui, nous sommes déjà au XXIème siècle et l’avenir semble incertain pour la jeunesse africaine qui pourrait se définir comme une bombe à retardement s’il n’y a pas un sursaut d’orgueil de la part des dirigeants africains, leur bilan social, politique et culturel étant globalement négatif. Après quarante ans d’indépendance, les Etats africains (surtout au sud du Sahara) viennent de montrer aux yeux du monde qu’ils ont été en majorité dirigés par des «analphabètes» politiques qui ont hypothéqué l’avenir des jeunes au détriment de leur égoïsme. Pourquoi l’Afrique a-t-elle détruit sa jeunesse qui, pourtant, quelques décennies avant les indépendances, avait prouvé à l’opinion internationale que l’on pouvait compter sur elle dans le processus du développement du continent?

C’est une jeunesse patriotique qui ne connaît pas encore l’ethnicité car formée culturellement sur le modèle de la société colonisatrice. Beaucoup de jeunes rêvent d’aller plus vite que le temps; certains abandonnent leurs études et vont immigrer dans les capitales occidentales dont les principales seront Paris et Bruxelles pour Francophones et Londres pour les Anglophones. Dans le milieu juvénile, le métier des armes est considéré comme une perte de temps; c’est une préoccupation de ceux qui «n’aiment» pas l’école. Ayant découvert les vertus de la politique à travers les livres et les partis politiques européens, plus particulièrement ceux du pays colonisateur, les jeunes s’intéressent à la politique et veulent la faire à l’image des Européens. C’est ainsi que naîtront des associations et partis politiques qui auront pour point focal un idéal fondé sur une conception commune au niveau des idées et non sur l’ethnicité comme on le remarque maintenant dans la plupart des pays africains.

''__L’Afrique a été peut-être décolonisée trop tôt. Quarante ans après les indépendances, sa jeunesse a sombré dans le désarroi. Sa capacité de créativité et de raisonnement développée par l’école coloniale et même postcoloniale n’est plus qu’un triste souvenir''__.

La jeunesse actuelle fait peur et l’on serait même en droit de se demander si l’élite politique africaine a conscience de la situation précaire dans laquelle se trouve le continent. Il faut souligner que les jeunes ont subi la gestion chaotique des hommes politiques qui ont pris la relève des administrations coloniales dès les années 60. Pendant plusieurs décennies de règne sans partage et cela jusqu’à l’aube du XXIème siècle, les dirigeants africains se sont caractérisés par l’inconscience, l’analphabétisme politique et la gabegie, des maux qui ont porté un coup fatal à l’évolution de la jeunesse.

Les chefs d’Etats africains se sont presque comportés en chefs «irresponsables».

De 1960 à nos jours, la majorité des leaders africains se sont montrés incapables de mettre en oeuvre ce qu’ils ont appris auprès des grands hommes d’Etat de l’Occident. Ils ont plutôt cultivé le tribalisme et l’ethnicité pour faire asseoir leur pouvoir. Dans sa réflexion intitulée «L’ethnicité et le phénomène urbain en Afrique subsaharienne», le professeur Albert Muluma Munanga, parlant de certains pays à ce sujet stipule que «sur le plan politique, plusieurs partis politiques ont été modelés sur la base ethnique. C’est notamment le cas du Parti Démocratique de la Côte d’Ivoire (PDCI) du feu Président Houphouet Boigny par la création de sections ethniques (...). Le cas du Mouvement Populaire de la Révolution (MPR) du Président Mobutu au Zaïre constitue un autre exemple? Pour avoir une popularité, le MNR (avait) crée une branche spécialisée en son sein dénommée ’alliance des Bangalas’ (...). Au Congo-Brazzaville, on (peut citer) les cas du parti de Bernard Kolélas, de Yombi Opango etc.». Avec cette nouvelle conception de faire la politique, la jeunesse voit se créer en elle un divorce entre l’idée d’appartenir à un groupe ethnique et celle de faire membre d’un parti politique au sens propre du terme. L’échec des hommes politiques, synonyme de malheur de la jeunesse De 1960 au seuil du XXIème siècle, l’Afrique a échoué dans son développement qui devait garantir l’avenir des jeunes. Si on peut louer quelques pays anglophones (l’Afrique du Sud, la Namibie, le Kenya...) qui se sont développés au cours des dernières décennies du XXème siècle, triste est le sort des pays francophones et lusophones, en particulier ceux de l’Afrique Centrale dont le retard est criard sur les plans culturel, social et économique. Les jeunes de ces pays (Tchad, République Démocratique du Congo, Congo-Brazzaville, Centrafrique et Angola) ont connu la guerre. Malgré quelques réalisations de prestige, les dirigeants politiques n’ont pas été à la hauteur de leur tâche. N’ayant pas pu préserver l’héritage de la colonisation, ils ont paradoxalement détruit le peu de réalisations laissées par l’administration coloniale. L’école et la santé qui sont les points vitaux du développement d’une société ont été négligées. Et pourtant les potentialités ne manquent pas dans certains de ces pays comme la République Démocratique du Congo, le Congo-Brazzaville et l’Angola qui ont des sous-sols riches (cuivre, bauxite, diamant, pétrole...). Malheureusement leurs jeunesses croupissent dans la misère. Des usines n’ont pas été créées pour embaucher les jeunes après leur formation professionnelle; les rares laissées par les colons ont subi la loi de la nationalisation avant d’être littéralement «détruites» par la gabegie et le tribalisme des hommes au pouvoir. Les services sociaux et publics les plus élémentaires qui devaient au moins préserver la santé des populations, et particulièrement les jeunes qui constituent la couche la plus dynamique de la société, n’existent plus dans les villes africaines. L’école et l’université sont malades et il se crée ipso facto une inquiétude au sein de la jeunesse qui vit actuellement dans la saleté et le SIDA. Dans les villes comme Kinshasa et Brazzaville (les capitales les plus rapprochées de la planète), la saleté et le SIDA ne respectent pas les frontières dans le milieu des jeunes des deux rives. A Kinshasa comme à Brazzaville, les services de voirie ne sont plus fonctionnels et les gouvernements constatent impuissants la dégradation des conditions de vie de leurs populations. On assiste dans certains quartiers des deux villes à des scènes insoutenables. Des jeunes désoeuvrés se donnent aux vidanges des fosses sceptiques dans des conditions inimaginables. Ils creusent de grands trous dans les rues à l’intérieur desquels ils déversent toutes les matières fécales qu’ils tirent des fosses sceptiques. Et quand les pluies arrivent, c’est toute la saleté qui se répand dans tout le quartier avec ses conséquences telles les épidémies de diarrhée et de fièvre typhoïde qui font des victimes surtout au niveau des plus petits. Pendant quarante ans, les leaders politiques africains se sont comportés en chef de village. Il y a eu des gouvernements, des institutions créées à l’image des pays modernes mais les chefs d’Etat du continent n’ont pas été sérieux dans l’exercice de leur fonction car prisonniers de leur ethnicité. Ils n’ont pas pu conscientiser la jeunesse pour créer des nations sur les territoires hérités de la colonisation. Dans son livre «Le manguier, le fleuve et la souris», le Président du Congo-Brazzaville a le courage de reconnaître que la jeunesse de son pays a été (et serait encore) marginalisée; triste constat: «Les plus sacrifiés sont les jeunes (...).

  • Quelle perspective leur offre-t-on?

Après avoir vu leurs rêves et leurs espoirs confisqués, le pouvoir (politique) les laisse en proie à tous les doutes, par conséquent à tous les excès». Devant l’échec d’une partie de l’élite politique africaine, beaucoup de jeunes sont tentés par les pays développés. Ceux qui y sont déjà et qui ont terminé leurs études et formations ne veulent plus rentrer au pays à cause de la sauvagerie et l’animalité qui s’y sont installées. Quarante ans après les indépendances, les jeunes Africains constituent à végéter dans le désespoir où l’arme et la drogue les guettent à tout moment.

  • La jeunesse africaine, une bombe à retardement

L’immaturité politique en Afrique a donné naissance à des sociétés d’orphelins par le biais des guerres ethniques et du SIDA. On rencontre maintenant en Afrique les «enfants des rues» âgés en général de cinq à quinze ans, errant dans les grandes villes, abandonnés à eux-mêmes. Incapables d’aller à l’école pour les plus petits et de poursuivre les études pour les plus grands, ces orphelins pensent trouver leur «bonheur» dans la drogue et les armes qui souvent les emmènent au pillage et au viol.

  • L’Afrique serait-elle en voie de disparition avec une jeunesse qui ne lui inspire plus confiance?

Réponse mitigée car elle n’a aucune ambition, aucun défi à relever. Et comme l’affirme l’historien congolais Théophile Obenga, «on disparaît quand on n’arrive pas à relever les défis». Si la jeunesse ne peut pas défier le SIDA, la culture guerre à elle imposée par les hommes politiques, si l’école et l’université africaines continuent à être extraverties (leurs diplômes n’étant plus pris au sérieux sous d’autres cieux), la disparition dont parle Théophile Obenga pourrait se concrétiser pendant ce nouveau millénaire. Angoissés et poussés au désespoir, les jeunes seront capables de prendre des risques car n’ayant plus confiance au pouvoir. Sans travail avec un avenir plus qu’incertain, ils développeront, avec le goût des armes et de la drogue, une culture de pillage, de gangstérisme et de barbarie. Les petits Angolais et Congolais l’ont bien su démontrer en Afrique centrale.

Le troisième millénaire devrait être porteur d’espoir pour les jeunes Africains. Le continent est riche. La plupart des Etats qui ont connu les guerres ont le diamant, la bauxite, l’or, le pétrole, l’eau et le soleil; mais paradoxalement la couche juvénile de ces pays n’en profite pas. Il faut redynamiser l’école et revaloriser surtout l’enseignement technique et professionnel. Des relations humaines, les jeunes Africains devraient faire un effort pour que vive la cohabitation ethnique qui souvent, quand elle est mal entretenue, provoque des remous sociaux qui retardent ainsi le développement de la conscience nationale. Pour Albert Muluma Munanga, «trouver les mécanismes qui permettent la coexistence interethnique (...) est le défi capital auquel doit faire face la sagesse de l’élite africaine actuelle (...) et parmi des solutions possibles pour l’instauration de la coexistence interethnique, (...) le seul moyen, c’est la culture d’une conscience nationale». Une autre aubaine pour le continent pour que le XXIème siècle soit le siècle de la renaissance africaine: la rencontre Afrique-FMI de l’année passée (janvier 2000) au Gabon. Les dirigeants africains, pour donner une chance à la jeunesse, ont intérêt à respecter les recommandations du FMI préconisées à Libreville. Ils doivent maintenant tourner le dos à la guerre pour s’occuper convenablement de la condition sociale des jeunes qui peut être définie comme l’élément moteur du développement d’un pays. Les Etats africains devraient profiter des largesses que leur a faites le FMI à Libreville sur «la croissance et la réduction de la pauvreté en Afrique». Pour les Institutions de Bretton Woods, le social doit maintenant passer avant la macro-économie; elles veulent que les gouvernants africains soient à l’écoute de leurs populations, surtout les jeunes. Ils doivent les associer à la gestion économique. Il faudra aussi effacer l’image de la guerre et de la drogue qui hante encore la conscience des jeunes en dépensant plus dans les secteurs sociaux (éducation, culture, santé) et moins dans l’armement. Le XXIème siècle pourrait être africain si l’on respecte les recommandations de Libreville qui feront que des millions d’Africains, en particulier les jeunes, sortent de la pauvreté et passent de la survie à la vie.

Conclusion

La jeunesse longtemps marginalisée par ses gouvernants, attend que des solutions soient trouvées pour soigner les maux qui la minent depuis les indépendances. Marquée par les injustices sociales, les guerres et la drogue, elle risque de «brûler» les métropoles africaines si les chefs d’Etat continuent à se comporter comme des chefs coutumiers. Saisiront-ils l’occasion à eux offerte par la rencontre Afrique-FMI à Libreville pour réduire la pauvreté sur le continent et travailler pour sa croissance afin que la jeunesse puisse avoir du travail? La bombe que constitue celle-ci, en particulier dans les pays subsahariens, est encore prête à éclater si on ne la désamorce pas à temps.

Dr. Noël Kodia, enseignant-chercheur, Brazzaville

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____Cinquante ans après l’indépendance de beaucoup de pays africains, l’âge de la maturité, la prise de conscience des réalités, le désir d’assumer enfin pleinement son propre destin, et la volonté de changement, se font dans la violence et détermination

{Cinquante ans après l’indépendance de beaucoup de pays africains, l’âge de la maturité, la prise de conscience des réalités, le désir d’assumer enfin pleinement son propre destin, et la volonté de changement, se font dans la violence et la détermination.

Et si l’avenir de la démocratie et des libertés individuelles et collectives en Afrique se jouait en ce moment en Libye et en Côte d’Ivoire ?

En Libye, après 42 ans de folie dictatoriale du colonel Kadhafi, c’est une révolution du peuple pour décider lui-même de son avenir, et s’inscrire dans la démocratie et les libertés, qui restera dans l’histoire de l’Afrique du Nord comme le symbole d’une émancipation acquise au prix de nombreuses vies humaines. En Côte d’Ivoire, cinq années sans élections ont conduit le pays dans des abîmes effroyables et funestes. Et cela, malgré de nombreuses négociations, tractations politiques et diplomatiques, et en dépit de l’engagement financier, moral, technique et humain de la communauté internationale pour garantir enfin des scrutins irréprochables. Dans ces deux pays, la situation est aujourd’hui désastreuse avec un bilan macabre vertigineux. Après de très longs moments d’hésitation, de positionnement stratégique des uns et des autres et d’impuissance, une stratégie est enfin mise en place. La décision de Barack Obama, pour ne pas laisser l’initiative et le leadership au président Sarkozy à l’origine de la résolution 1973 du conseil de sécurité de l’ONU, a enfin permis une intervention armée. C’est la première fois dans l’histoire que le Conseil de Sécurité de l’ONU vote une résolution relative à « la responsabilité à protéger des populations civiles ». Quel miracle ! Ou doit-on dire, quel jeu de dupe... Depuis toujours, ce conseil onusien s’est enfermé dans un rôle macabre et anxiogène de « compteur de cadavres », dans les différents conflits auxquels il était sensé mettre fin ou empêcher. Pour exemple, on peut citer : la Bosnie, le Rwanda, la Somalie, la Serra-Léone, le Libéria et aujourd’hui la Côte d’ivoire. Dans ce dernier pays, ses décomptes macabres quotidiens et son impuissance affligeante à protéger les populations civiles deviennent nauséabonds et indécents. Après des semaines d’hésitation, Obama donne enfin son accord pour marquer la suprématie américaine face la France. Cet acte politique va alors permettre à l’ONU de devenir enfin crédible. Le peuple Libyen sera ainsi sauvé de la folie meurtrière du Guide. Et cela en dépit des réticences des pays émergents du B.R.I.C.S et de l’Allemagne qui veulent préserver leurs intérêts stratégiques dans le pays au cas où la situation deviendrait incontrôlable comme en Irak ou en Afghanistan. C’est à croire que selon les intérêts et les enjeux stratégiques de positionnement géopolitique et d’influence, la volonté politique d’agir peut se concrétiser relativement vite. En Libye et en Côte d’Ivoire se joue en ce moment l’avenir de la démocratie sur le continent. Mais là encore, cette considération reste subordonnée aux différents enjeux et intérêts des uns et des autres, y compris des institutions africaines et de leurs dirigeants.

Interrogé sur la différence de traitement entre la Libye et la Côte d’Ivoire, Alain Juppé, ministre des affaires étrangères français, invite « L’union Africaine et les Nations unies à jouer leur rôle en Côte d’Ivoire. La Force de l`ONUCI est sous chapitre 7 (de la charte de l`ONU), elle peut utiliser la force, elle peut s`interposer entre les combattants ». Dommage qu’il ne dise pas pourquoi l’ONUCI ne le fait pas, au lieu de passer son temps à compter les morts, et fuir devant les barrages faits de simples branches d’arbres dressés par un ou deux soldats armés juste de fusil.

De manière prévisible, le dernier sommet de l’Union Africaine, sensé adopter « des mesures contraignantes » après la dernière médiation du panel des chefs d’Etats africains sur la crise post-électorale ivoirienne, s’est terminé en farce. Les ivoiriens et la communauté internationale attendent toujours ces « mesures contraignantes ». L’Afrique du Sud qui défendait L. Gbagbo et qui s’opposait à la reconnaissance de sa défaite, vient de s’aligner sur la position de l’U.A, de la CEDEAO et de la communauté internationale. Curieusement, cela s’est fait après un voyage de son président à Paris où il a été évoqué entre autres, le soutien de la France et des USA à son pays pour l’obtention du siège permanent au Conseil de Sécurité, qui serait réservé à l’Afrique. Comme par enchantement, l’Angola, dernier soutien de Gbagbo, lui demande à son tour de reconnaître sa défaite et de partir. Après cet échec prévisible par tous les observateurs politiques, l’U.A. impuissante, a dépaysé à nouveau le dossier ivoirien à la CEDEAO. Là encore, tout le monde s’attendait au même « cirque ». L’institution Ouest-Africaine après plusieurs jours de sommet pour rien, renvoie le dossier à l’ONU en lui demandant de voter une résolution qui permette de débloquer la crise ivoirienne par une intervention armée comme en Libye.

Comment cela aurait pu être autrement ? Depuis le début de cette mascarade, ces institutions africaines ont montré à quel point elles ne servent à rien. Sauf à recaser en leur sein les anciens hauts responsables politiques ainsi que leurs proches. Mieux encore, toutes ces institutions africaines sont composées de dictateurs corrompus et tyranniques, à l’exception d’un ou deux (Libéria, Ghana), qui tremblent à l’idée qu’une intervention armée légitime à Abidjan, fasse « jurisprudence » à propos de leur future réélection. Ils savent tous, qu’après 30 ou 40 années au pouvoir avec une classe politique corrompue jusque dans l’âme, cela donne la nausée et le dégoût à la jeunesse de leur pays qui ne rêve que d’une chose. Les voir tous « dégager » et rendre des comptes au peuple et au tribunal pénal international pour toutes les exactions commises. Comment peut-on imaginer par exemple, des juges faisant partie de la mafia, juger et condamner de manière impartiale des chefs mafieux, sans crainte de tomber avec eux ? Tant que tous ces chefs d’Etat d’un autre temps seront encore au pouvoir et dépendants toujours financièrement des puissances étrangères, il en sera ainsi. Lorsqu’on est membre d’un club « fermé », il est difficile de prendre des sanctions contre un autre membre pour des pratiques courantes dans le club. Comment peut-on vouloir réclamer l’autonomie vis-à-vis des grandes puissances étrangères, tout en se référant toujours à elles, montrant ainsi son inutilité et sa dépendance vis-à-vis de celles-ci ? Pendant longtemps, le colonel Kadhafi a financé l’Union Africaine ainsi que pratiquement tous les dirigeants du continent, y compris ceux de l’opposition. Ses objectifs étaient de rendre les institutions africaines indépendantes et créer les Etats-Unis d’Afrique. Cela ne faisait pas plaisir à tout le monde, y compris la ligue arabe. On avait besoin de son argent mais pas de ses projets et de ses ambitions. Cela peut faire réfléchir.

Aujourd’hui, la situation en Libye semble en voie d’être résolue grâce à l’initiative française qui avait besoin de redorer son image diplomatique à l’international, après s’être rendue ridicule en Tunisie et en Egypte. Il est vrai que sans l’accord de Barack H. Obama, qui a permis au conseil de sécurité de voter cette résolution historique, on voyait mal comment le peuple Libyen qui réclame la démocratie et la liberté pouvait faire face à la folie meurtrière du colonel tyran. Alors, en renvoyant le dossier ivoirien au Conseil de Sécurité de l’ONU, on peut imaginer que la CEDEAO attend d’Obama la même réactivité pour sauver la démocratie et le suffrage universel en Côte d’ivoire. Lui qui souhaitait ardemment « des institutions fortes et non des hommes forts en Afrique », l’histoire le met aujourd’hui face à ses responsabilités.

Macaire Dagry est d’origine ivoirienne et vit en France où il dirige une société de conseils en ressources humaines. Il est Délégué Général Adjoint du Rassemblement des républicains (RDR) en France, représentant d’Alassane Ouattara.

A la surprise générale, le comité Nobel a attribué son très prestigieux prix pour la paix au président américain, peu de temps après son élection à la Maison Blanche, le 9 octobre 2009 à Oslo. En prenant cette décision à l’unanimité, ce comité a voulu récompenser Obama « pour ses efforts extraordinaires en vue de renforcer la diplomatie internationale et la coopération entre les peuples ». Rappelons également que le candidat Obama avait fait du nouveau « leadership moral des Etats-Unis », l’un des thèmes majeurs de sa campagne électorale. Cette forte volonté de celui qui est devenu le premier Président Afro-Américain de l’histoire des Etats-Unis, a sans doute contribué à cette récompense.

En décernant ce prix Nobel de la paix à Barack H. Obama, ce comité l’a de fait investi d’une mission quasi « divine ». Sauver le monde du chaos, de la barbarie de la guerre, du choc des civilisations, et des conflits idéologiques entre les peuples prônés par son prédécesseur. Ce candidat afro-américain a su faire rêver toute la planète en lui redonnant de l’espérance, mais également en réconciliant le peuple américain avec le reste du monde.

Parfois, les évènements de la vie s’imposent à nous sans que leurs sens aient une logique immédiate. Ce comité Nobel a peut-être, sans le savoir, orienté le cours de l’histoire. Dans une précédente chronique intitulée « Et si le yes we can de Barack Obama était à l’origine du bouleversement systémique dans le monde arabe ? », nous avons considéré que ses discours du Caire et d’Accra resteront dans l’histoire du continent comme deux évènements majeurs. Ils peuvent avoir joué inconsciemment un rôle déterminant dans les désirs de démocratie et de liberté individuelle et collective sur le continent africain et, par voie de répercussion, sur tous les états non démocratiques. Ce 4 juin 2009, après son fameux « Salamm aleïkoum » qui a mis tout le monde arabe ébullition, Obama a dit, « Je suis venu ici au Caire en quête d’un nouveau départ pour les États-Unis et les musulmans du monde entier, un départ fondé sur l’intérêt mutuel et le respect mutuel… , l’Amérique et l’islam se recoupent et se nourrissent de principes communs, à savoir la justice et le progrès, la tolérance et la dignité de chaque être humain ». Le 11 juillet 2009 à Accra, il a insisté sur le fait que, « L’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts, mais d’institutions fortes » et il a eu des propos très durs contre « ceux qui se servent des coups d’État ou qui modifient les Constitutions pour rester au pouvoir » et cela devant les parlementaires Ghanéens complètement médusés.

Quelques années après ces deux discours importants, l’ensemble du continent est confronté à des évènements majeurs qui changeront fondamentalement les notions de démocratie et de liberté.

http://www.afrik.com/article22478.html


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vendredi 23 mars 2012

_____Les militaires maliens ont finalement commis un coup d'Etat... Amadou Sanogo le chef des mutins maliens. Le capitaine Amadou Sanogo est-il le nouvel homme fort du Mali après le coup d'Etat qui a eu lieu jeudi à Bamako?

Coup d'Etat au Mali : Amadou Toumani Touré déposé 22/03/2012



Les militaires maliens ont finalement commis un coup d'Etat...



Par Redaction Grioo.com



Amadou Sanogo le chef des mutins maliens




Le capitaine Amadou Sanogo est-il le nouvel homme fort du Mali après le coup d'Etat qui a eu lieu jeudi à Bamako? Il s'est en tout cas présenté dans la nuit de mercredi à jeudi à la télévision malienne comme le président du "Comité National pour le Redressement de la Démocratie et la Restauration de l'Etat", un organisme créé par les Putschistes.

Le porte-parole des putschistes, le lieutenant Konaré, a expliqué le coup d'Etat par "l’incapacité du régime du président Amadou Toumani Touré à gérer la crise au nord", (il faisait allusion à la rébellion touareg groupe islamiste qui combattent l’armée malienne). Konaré a estimé que l’armée manquait de moyens adéquats pour défendre la patrie.

Ensuite, Amadou Sanogo a repris la parole, pour annoncer un couvre-feu à compter de ce jeudi. La durée du couvre-feu n'a pas été précisée. Le chef des putschistes a invité les militaires à ne pas perturber la quiétude des citoyens, tout de même inquiets par la tournure prise par les événements dans la capitale malienne. Plusieurs personnalités politiques ont été arrêtées et seraient détenues au camp de Kati à 15 kilomètres à Bamako.




La Cedeao, l'Union Européenne et l'Union Africaine ont condamné le coup d'Etat et appelé à un retour à l'ordre constitutionnel. La France a annoncé son intention de suspendre "toutes ses coopérations régaliennes" et a appelé à respecter l'intégrité physique du président Amadou Toumani Touré. Ce dernier se trouverait dans un camp militaire sous contrôle des putschistes à Bamako, selon son entourage.

Sur RFI, Jean Ping a déclaré que "La situation était déjà fort complexe et nous savons que la population, tout comme ces jeunes militaires, étaient frustrés par ce qui s'est passé et ce qui se passe dans le nord." Le président de la commission de l'Union Africaine s'est dit prêt à entrer en contact avec les mutins, de manière à ramener le Mali dans l'ordre constitutionnel."

"Nous sommes prêts à nous y rendre. Mais il faut encore qu'on sache à qui on a à faire. Pour le moment, on ne sait pas. Ils ont annoncé qu'ils vont nous annoncer la composition de leur nouvelle autorité. Nous sommes en train de voir toutes ces questions-là." a t-il ajouté.



Vidéo ; coup d'Etat au Mali : Amadou Sanogo le chef des mutins s'exprime (nuit de mercredi 21 au jeudi 22 mars 2012)

http://www.grioo.com/ar,coup_d_etat_au_mali_amadou_toumani_toure_depose,22290.html

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Les Etats-Unis condamnent le coup d'Etat au Mali 22/03/2012



Et appellent à un retour à l'ordre constitutionnel dans le pays selon un communiqué publié par le département d'Etat



Par Redaction Grioo.com




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Dans un communiqué publié par le département d'Etat ce jeudi, les Etats-Unis condamnent la prise militaire du pouvoir au Mali, appellent au calme et à au retour sans délai du gouvernement civil comme le prévoient les lois constitutionnelles, cela afin que les élections puissent avoir lieu comme prévu.

"Nous nous tenons aux côtés du gouvernement du président légitiment élu Amadou Toumani Touré,Le Mali est une grande démocratie en Afrique de l'Ouest et ses institutions doivent être respectées" conclut le communiqué de Victoria Nuland, porte-parole du département d'Etat. Selon le site web du journal Libération, le président malien n'aurait pas été capturé par les putschistes, mais serait plutôt réfugié à l'ambassade des Etats-Unis à Bamako.

Toujours selon Liberation, on affirme à Paris que le putsch est le "pire scénario qui soit" car "On plonge dans l’inconnu, et les rebelles touaregs pourraient en profiter pour pousser leur avantage dans le nord du pays." Kidal, la ville la plus importante du Nord du Mali pourrait ainsi tomber aux mains des rebelles du MNLA (Mouvement national de libération de l’Azawad). Ceux profitant des troubles institutionnels pourraient en effet lancer un assaut contre la ville.

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Coup d'Etat au Mali : Amadou Toumani Touré déposé 22/03/2012



Les militaires maliens ont finalement commis un coup d'Etat...



Par Redaction Grioo.com



Amadou Sanogo le chef des mutins maliens




Le capitaine Amadou Sanogo est-il le nouvel homme fort du Mali après le coup d'Etat qui a eu lieu jeudi à Bamako? Il s'est en tout cas présenté dans la nuit de mercredi à jeudi à la télévision malienne comme le président du "Comité National pour le Redressement de la Démocratie et la Restauration de l'Etat", un organisme créé par les Putschistes.

Le porte-parole des putschistes, le lieutenant Konaré, a expliqué le coup d'Etat par "l’incapacité du régime du président Amadou Toumani Touré à gérer la crise au nord", (il faisait allusion à la rébellion touareg groupe islamiste qui combattent l’armée malienne). Konaré a estimé que l’armée manquait de moyens adéquats pour défendre la patrie.

Ensuite, Amadou Sanogo a repris la parole, pour annoncer un couvre-feu à compter de ce jeudi. La durée du couvre-feu n'a pas été précisée. Le chef des putschistes a invité les militaires à ne pas perturber la quiétude des citoyens, tout de même inquiets par la tournure prise par les événements dans la capitale malienne. Plusieurs personnalités politiques ont été arrêtées et seraient détenues au camp de Kati à 15 kilomètres à Bamako.




La Cedeao, l'Union Européenne et l'Union Africaine ont condamné le coup d'Etat et appelé à un retour à l'ordre constitutionnel. La France a annoncé son intention de suspendre "toutes ses coopérations régaliennes" et a appelé à respecter l'intégrité physique du président Amadou Toumani Touré. Ce dernier se trouverait dans un camp militaire sous contrôle des putschistes à Bamako, selon son entourage.

Sur RFI, Jean Ping a déclaré que "La situation était déjà fort complexe et nous savons que la population, tout comme ces jeunes militaires, étaient frustrés par ce qui s'est passé et ce qui se passe dans le nord." Le président de la commission de l'Union Africaine s'est dit prêt à entrer en contact avec les mutins, de manière à ramener le Mali dans l'ordre constitutionnel."

"Nous sommes prêts à nous y rendre. Mais il faut encore qu'on sache à qui on a à faire. Pour le moment, on ne sait pas. Ils ont annoncé qu'ils vont nous annoncer la composition de leur nouvelle autorité. Nous sommes en train de voir toutes ces questions-là." a t-il ajouté.



Vidéo ; coup d'Etat au Mali : Amadou Sanogo le chef des mutins s'exprime (nuit de mercredi 21 au jeudi 22 mars 2012)

http://www.grioo.com/ar,coup_d_etat_au_mali_amadou_toumani_toure_depose,22290.html

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mercredi 7 mars 2012

___Histoire de l'Afrique. L'Afrique du Nord, berceau des berbères fut tour à tour sous l'emprise des Phéniciens.

Antiquité..

Afrique du Nord!

Les premières traces d'histoire écrite en Afrique datent de l'Égypte antique, dont le calendrier est toujours employé pour dater les cultures de l'âge du bronze et de l'âge du fer de la région. Le royaume d'Égypte atteint son apogée sous le Nouvel Empire, entre -1567 et -1080.

Les régions bordant la Méditerranée furent colonisées par les Phéniciens avant -1000. Ces derniers fondèrent Carthage en -814 et régnèrent sur toute l'Afrique du Nord habitée à l'ouest du golfe de Syrte.

À l'est, les Grecs fondèrent la ville de Cyrène vers -631. La Cyrénaïque devint une colonie florissante, bien qu'isolée par les déserts qui l'entouraient. Les Grecs exercèrent également une puissante influence en Égypte. La fondation d'Alexandrie est ainsi attribuée à Alexandre le Grand et la dynastie des Ptolémées tenta d'étendre son territoire vers le sud, léguant au passage des documents sur l'Éthiopie.

Les Romains vinrent cependant à bout des trois pouvoirs partagés de la Cyrénaïque, de l'Égypte et de Carthage. Cette dernière tomba en -146 après plusieurs siècles de rivalité, suivie en moins d'un siècle par les deux autres. Ils parvinrent jusqu'en Nubie et en Éthiopie, mais une expédition ordonnée par l'empereur Néron pour découvrir les sources du Nil fut un échec. Les écrits de Ptolémée, qui permettent de déduire l'étendue du monde connu (directement ou par des témoignages) des Romains, mentionnent les Grands Lacs réservoirs du Nil, des comptoirs commerciaux le long des côtes de l'océan Indien jusqu'à Rhapta en Tanzanie actuelle ainsi que le fleuve Niger.

L'invasion des Vandales au Ve siècle mit fin à la présence des civilisations classiques en Afrique. Les Vandales occupent brièvement l'Afrique du Nord et y fondent un royaume en 429, qui tombe aux mains de l'empire byzantin en 533.

Introduction du christianisme!

Selon la légende, Saint Marc apporta le christianisme à Alexandrie en 60 et en devint le premier évêque. C'est plus probablement l'Église de Jérusalem qui envoya des missionnaires. Vers 200, Alexandrie était le siège d'une Église officiant en grec ; en 325, l'Égypte comptait 51 évêchés et la Bible circulait en copte. En 400, 90 % des Égyptiens étaient chrétiens.

À Carthage, on rapporte l'exécution en 180 de douze chrétiens qui avaient refusé de pratiquer le culte impérial. En 203, Perpétue et Félicité sont condamnées à mort et exécutées dans l'arène. D'abord sporadiques, les persécutions deviennent plus fréquentes sous l'empereur Dèce entre 249 et 251. Le christianisme poursuit néanmoins son expansion vers le sud, en particulier en Numidie. Les persécutions reprennent sous Dioclétien, qui tente de détruire les textes religieux. Par la suite, Donatus Magnus, évêque de Cellae Nigrae, refusa d'admettre les traditores qui avaient remis les livres aux autorités romaines et provoque un schisme en 305. Le donatisme qui en émergea fut majoritaire dans le Maghreb tout au long du IVe siècle jusqu'à la dissolution du mouvement en 412 à l'issue du concile de Carthage. Il survécut cependant à la répression jusqu'au VIIe siècle et l'irruption des Arabes.

En Éthiopie, c'est Frumence d'Aksoum, commerçant fait prisonnier et premier évêque d'Aksoum, qui aurait converti le roi Ezana en 333 après être devenu son précepteur. En fait, plusieurs religions cohabitaient à la cour d'Ezana et des traces d'autres religions subsistent au moins jusqu'au Ve siècle. Les écritures furent traduites en guèze et le christianisme se répandit vers Adulis. Lors du déclin de leur royaume au VIIe siècle, les populations aksoumites se seraient rapprochées des peuples kouchitiques établis plus au sud pour ancrer l'Église et le royaume d'Éthiopie.

Moyen Âge!

Islamisation!

Salle de prière de la Grande Mosquée de Kairouan considérée comme la plus ancienne mosquée en Afrique du Nord, située à Kairouan en Tunisie.

À partir du VIIe siècle, les armées Arabes conquièrent l'Afrique du Nord. En 639, Amru ben al-As entre en Égypte à la tête de 4000 soldats. Quatre ans plus tard, en 643, il parvient en Libye, puis aux portes de Sbeïtla en 647. Après une brève interruption due à des querelles de successions, la conquête reprend en 665 sous Oqba Ibn Nafi Al Fihri, neveu d'Amru ben al-As. Il fonde Kairouan en 670 et en fait la capitale de l'Ifriqiya, ancienne province romaine fraîchement islamisée1 ; c'est au cours de la même année (670) qu'est fondée la Grande Mosquée de Kairouan considérée comme la plus ancienne mosquée de l'Afrique du Nord2. De là, il rejoint les côtes de l'Afrique de l'Ouest mais se heurte sur la route du retour à une forte résistance berbère emmenée par Koceila. Ce dernier parvient à prendre Kairouan et, après sa mort, les Arabes ne peuvent s'installer dans l'ouest de l'Algérie qu'en s'alliant aux Berbères.

Les chrétiens d'Égypte eurent le choix entre la conversion et le statut de dhimmi moyennant un impôt sur la terre. La plupart choisirent la seconde option et conservèrent d'importantes responsabilités administratives jusqu'au VIIIe siècle, où ils perdirent petit à petit leur pouvoir. L'arabe devint langue officielle et le copte fut relégué au rang de langue liturgique. Au XIVe siècle, les chrétiens ne comptaient plus que pour 10% de la population égyptienne.

Pendant cinq siècles, plusieurs dynasties puissantes se succédèrent en Afrique du Nord. En 910, la famille des Fatimides prit le pouvoir à Kairouan et s'étendit tant vers l'ouest que vers l'est, reprenant l'Égypte des mains des Turcs dans lesquelles elle était tombée entre temps. De sévères famines entre 1062 et 1073 amorcèrent son déclin et Saladin renversa le royaume en 1171.

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___Anneaux de la Mémoire."Commerce triangulaire" Trafiquants de « bois d'ébène » (euphémisme utilisé par les négriers pour désigner les esclaves noirs)Monde atlantique (Afrique, Amériques, Caraïbes, Europe) et Océan indien

Nantes, port négrier;

L’organisation des Anneaux de la Mémoire (Shackles of Memory dans les pays anglophones) est une association loi 1901 de droit français ayant pour objectif de mieux faire connaître au grand public l’histoire de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs conséquences actuelles, dans la perspective de promouvoir de nouveaux échanges, équilibrés et équitables, entre les sociétés d’Afrique, d’Amérique et d’Europe.

Elle s’attache également à revisiter, approfondir certains aspects de l’histoire de différentes villes et régions, partout dans le monde. Elle a commencé par s’intéresser à la ville de Nantes (France) et à sa région, liées depuis le XVIIe siècle à la traite négrière et à l’esclavage. Elle poursuit son action à l’international, en accompagnant tous ceux qui souhaitent travailler sur ces pages sombres de l’histoire de l’humanité.

Des valeurs partagées (liberté, respect, égalité, solidarité…) et la recherche de la validité scientifique dans son approche des faits historiques, sociaux et économiques sous-tendent tout le travail et les projets de l’association.

Par cette appellation d’ « Anneaux de la Mémoire », l’association a voulu à la fois

évoquer les instruments de contention des captifs dans les caravanes africaines, sur les navires négriers et dans les plantations du Nouveau Monde ;

rappeler les maillons de la chaîne historique qui relie les populations concernées à ce passé ;



mais aussi mettre en évidence les alliances que peuvent passer entre eux les peuples de l’Atlantique et de l’Océan

Indien dans un nouveau commerce triangulaire d’intelligence et de prospérité.

Dès le Moyen Âge, la ville échange sel et vins avec le reste de l’Europe. C’est à la fin du XVIIe siècle et au début du XVIIIe siècle que l’aventure commerciale et maritime s’accélère pour le port de Nantes. La navigation et la pêche hauturières se développent, notamment la pêche à la morue dans les eaux de Terre-Neuve. Nantes arme aussi quelques navires à la guerre de course, pratiquée par les corsaires. Enfin, les échanges avec les premiers territoires colonisés d'Afrique et d'Amérique s’amplifient. La ville va alors s’engager au XVIIIe siècle dans le commerce avec les colonies et dans le commerce triangulaire, plus risqué mais souvent aussi plus rentable.

Nantes ne pratiquait pas uniquement le commerce triangulaire mais la proportion de l'armement pour la traite négrière par rapport aux autres villes du royaume a fait considérer Nantes comme la cité maîtresse des trafiquants de « bois d'ébène » (euphémisme utilisé par les négriers pour désigner les esclaves noirs). On considère aujourd’hui que la traite fut le moteur réel de l’expansion maritime de Nantes aux XVIIIe et XIXe siècles.



De 1700 à 1750, les deux tiers de la traite négrière française sont assurés par Nantes.



Durant la période de traite illégale, après 1815, Nantes a armé près de 70 % des navires négriers français.



Sur 4 420 expéditions négrières françaises, 1 709 ont été recensées au départ de Nantes (environ 40 % du total), ce qui représente environ 450 000 Noirs déportés entre le XVIe et le XIXe siècle, par les seuls armateurs négriers nantais

..

L’étude de la traite des esclaves rencontre les difficultés inhérentes à tout « devoir de mémoire » concernant les « périodes sombres » de l’Histoire : comment, à partir d’éléments mémoriels construire une Histoire mieux fondée, sans sombrer dans le mythe simplificateur, et sans laisser les enjeux politiques empiéter sur un travail d’historiens ? L’association des Anneaux estime qu’à Nantes, comme dans les autres territoires impliqués dans le commerce triangulaire, il faut lutter contre la tentation simpliste de faire de la « mémoire de la traite », seulement une « mémoire de la libération » des esclaves.

Pour les Anneaux, on doit parier plutôt sur un travail historique libre et diversifié que sur une apparente réconciliation politique qui laisse dans l’ombre les enjeux de la mémoire. C’est pourquoi l’association développe des recherches et des activités pédagogiques originales, ancrées dans l’actualité des mémoires de l’esclavage. Celles-ci varient en fonction du lieu où l’histoire s’est jouée. L’association établit donc des partenariats avec des universités des trois continents concernés, afin de travailler sur l’histoire de la traite sans négliger celle de ses conséquences : histoire des racismes, des métissages, mais aussi des échanges culturels uniques qui jusqu’à nos jours se sont tissés dans chaque lieu concerné.

La volonté de l’association est de faire des anciens « anneaux » des esclaves une chaîne historique, pour résister tant à la haine des ennemis d’hier qu’à la repentance anachronique et artificielle. En invitant tous les héritiers de cette histoire à revisiter et à redécouvrir ce passé douloureux, les Anneaux cherchent aussi à réunir les peuples dans un désir de mémoire partagée.

En 1985, alors qu’était célébré par l’association « Triangle d’ébène » le tricentenaire du Code noir à Nantes, un colloque international sur la traite des noirs (« De la traite à l’esclavage ») rassembla à l'Université de Nantes plus d’une centaine de personnalités de la communauté scientifique historique mondiale. C’était la première fois en France qu’une manifestation d’une telle ampleur avait lieu sur les sujets de la traite négrière et de l’esclavage.

C’est dans le sillage de ce double événement à la fois symbolique et scientifique que l'association des Anneaux de la Mémoire fut créée par des Nantais soucieux de briser le silence et de rendre justice aux victimes de la traite atlantique et de l'esclavage. Les Anneaux de la Mémoire se sont officiellement constitués en association loi 1901 au mois de février 1991.

C'est la mémoire et l'histoire de cette traite, légale jusqu'en 1815 puis « illégale » mais florissante jusqu'en 1830 (en France) que les Anneaux de la Mémoire veulent faire vivre en partenariat avec les collectivités, les organismes culturels et les citoyens concernés (en France métropolitaine et d'Outre Mer, en Afrique et en Amérique). Exposition Les Anneaux de la Mémoiremodifier logo de l'exposition des Anneaux de la Mémoire au château des Ducs de Bretagne, Nantes Logo de l'exposition des Anneaux de la Mémoire

Au début des années 1990, l’association des Anneaux de la Mémoire présenta, avec le soutien de la municipalité de l’époque, au château des Ducs de Bretagne, une grande exposition historique sur le commerce triangulaire et le rôle qu’y joua le port de Nantes. Cette manifestation eut un grand retentissement à Nantes et, grâce au soutien de l’Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), dans tous les pays africains, américains et européens concernés par le programme de la « Route de l’esclave ».

Depuis cette date, l’association développe son activité associative en multipliant ses actions en France comme à l’étranger, à destination des plus jeunes comme du grand public et des chercheurs initiés à la recherche historique.

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___Les séropositifs arnaqués dans les hôpitaux camerounais.L’accès aux soins semble toujours très difficile pour les personnes séropositives au Cameroun. maladie santé sida townships VIH..

L’accès aux soins semble toujours très difficile pour les personnes séropositives au Cameroun.

C'est le constat dressé par l’ensemble des associations locales de lutte contre la maladie. Toutes ont dénoncé, lors d’une conférence-débat organisée le 12 mai 2011 à Douala, les abus qui auraient cours dans la plupart des hôpitaux publics du pays. En effet, ceux-ci ne respecteraient pas les prix homologués par le ministère de la Santé publique concernant les examens biologiques (bilans de suivi et autres analyses), les consultations et les médicaments antirétroviraux.

Sont ainsi pointés du doigt les directeurs de formations hospitalières et les coordonnateurs des hôpitaux de jour où sont généralement pris en charge les séropositifs. Le cas le plus flagrant dénoncé par le Programme pour le marketing social, très impliqué dans la sensibilisation à la lutte contre le sida et dans la prise en charge des personnes infectées par le VIH, est celui d'un hôpital de district de Douala, la capitale économique:



«Ça fait pratiquement un an que la directrice de l’hôpital de district de Nylon a augmenté les prix du bilan de suivi en l’absence de toute note ministérielle. Elle exige aux patients la somme de 13.000 francs CFA 20 euros au lieu de 3.000 francs CFA 5 euros, tel que stipule les textes», confirme Lucie Zambou, la présidente de l’association Sunaids, qui indique également que cet hôpital de proximité situé dans un quartier populaire de Douala «reçoit pourtant en moyenne 4.000 patients».

Des plaintes ont été déposées pour dénoncer ces pratiques. Mais les accusations sont battues en brèche par les formations sanitaires qui parlent, elles, d’une «campagne de désinformation orchestrée par ces leaders associatifs». Pourtant, le quotidien camerounais Mutations fait savoir que l’hôpital de district de Nylon aurait reçu une sommation du ministre de la Santé publique:



«Nous avons effectivement reçu plusieurs plaintes des leaders associatifs dénonçant ces pratiques à l’hôpital de Nylon. Une note du ministre de la Santé publique sommant le médecin chef de cet hôpital de revenir aux prix homologués vient d’ailleurs de nous parvenir», indique un représentant des pouvoirs publics dans la région du Littoral, dont dépend la ville de Douala.

Une autre association de lutte contre le sida, Positive-Generation, révèle pour sa part, des chiffres alarmants: 69% des hôpitaux ne respecteraient pas les coûts des examens biologiques et des consultations au Cameroun.



«A chaque visite dans les hôpitaux, on fait payer les consultations aux patients. Alors que c’est anormal», regrette Fogue Foguito, le responsable de cette association.

Il ajoute qu'à l’hôpital Laquintinie, le plus grand centre hospitalier de Douala, «une plaquette de dix comprimés d’antirétroviraux coûte 300 francs CFA 0,45 euro au lieu de 100 francs CFA comme prescrit dans les textes».

Autre chiffre inquiétant révélé à l'occasion de cette conférence-débat: plus de 34.000 personnes infectées par le VIH/sida ont perdu la vie en 2010 au Cameroun. Et le Comité national de lutte contre le sida (CNLS) indique qu'en 2010, ce sont 560.000 personnes qui vivent avec le virus dans ce pays.


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  • L'Afrique du Sud a toujours peur du sida

Le secret de Chanda, film sud-africain sélectionné au festival de Cannes 2010, est en salle en Afrique du Sud depuis le 11 mars. Acclamé dans le monde entier, il a pourtant du mal à passer dans son propre pays.

Le secret de Chanda © Dreamer Joint Venture GmbH Alsbrik 2010, Courtesy of Sony Pictures Classics

l'auteur

Sophie Bouillon

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cinéma Festival de Cannes film Johannesburg maladie santé sida townships VIH

Si j’étais allée voir seule Le Secret de Chanda (ici, en V.O., Life, Above All) au cinéma de Johannesburg, j’aurais sans doute partagé l’enthousiasme général. Ce film sud-africain, acclamé en Europe, récompensé par de nombreux prix, sélection Un Certain Regard au festival de Cannes 2010, décrit avec un réalisme stupéfiant les ravages de l’épidémie du sida dans les townships sud-africains. Le tabou qui l’entoure, le manque d’éducation et de traitement, les familles divisées, la prostitution, les problème d’alcool, de chômage et les rumeurs qui se propagent dans la communauté aussi vite que la maladie se développe dans l’organisme. Chanda, 12 ans, «plus éduquée et plus forte» que sa mère, va tenter de surmonter la honte et la maladie au milieu de l’ignorance et des croyances populaires. Le film est enfin sorti dans son pays natal le 11 mars 2011, après avoir fait le tour du monde.

J’avais proposé à deux jeunes d’un quartier pauvre de Johannesburg, un township comme on les appelle ici, de m’accompagner.



«Attention, c’est un film triste, les avais-je prévenus. Mais je pense que c’est important pour vous de le voir.»

Briser les tabous

Naïvement, je pensais que ce film faisait partie d’un processus d’éducation et de prévention contre le sida, persuadée (par mon éducation européenne) que l’on a besoin de faire face à sa réalité pour mieux la comprendre. Naïvement aussi, je m’étais demandé pourquoi on ne le montrait que dans les salles de cinéma d’art et d’essai des quartiers chics. Après tout, pourquoi ne pas organiser des diffusions dans les townships? C’est là-bas que le message devrait être diffusé.

Bien que l’Afrique du Sud est le pays où l’on compte le plus grand nombre de personnes séropositives au monde (5,6 millions sur 49 millions d'habitants), il n’y a quasiment aucune campagne de prévention, aucun panneau dans les rues ou très peu. En 2009, seulement un tiers des hommes avaient fait un test dans leur vie. Une publicité passe à la télé, certes, mais il y est davantage question de football que de maladie —et encore moins de préservatif. Personne ne parle vraiment du sida, cette chose abstraite et tellement omniprésente que l’on préfère vivre avec pour l’oublier. Dans les townships ou les campagnes, là où l’épidémie fait des ravages, cela reste un sujet tabou. Et pourtant, le pays dénombre deux millions d’orphelins.

Les deux adolescents avaient hésité et finalement accepté mon invitation, davantage pour sortir de chez eux que pour aller voir le film d’ailleurs. J’avais réservé les places en avance, pensant que Life, Above All, film local, attirerait les foules. Mais la salle était quasiment vide quelques jours après sa sortie. Une poignée de blancs, un homme noir venu seul, et nous.

Pour résumer le film, il y est question de la mort du début à la fin. Il commence avec l’enterrement de la petite soeur de Chanda. Les chants puissants traditionnels prennent aux tripes et à la gorge dès les premières minutes, lorsque le petit cercueil d’un nourrisson est recouvert de terre. Pendant deux heures, les images choc se succèdent: la mère de Chanda est «atteinte d’une maladie», sa meilleure amie se prostitue et le secret se fait de plus en plus lourd à porter à mesure que le sida s’installe dans les maisons.

Le générique de fin retentit. Lourd. Pesant. La salle s’éclaire peu à peu et dévoile les yeux gonflés des spectateurs. Le malaise est palpable. Certains se mouchent, d’autres cachent leur visage. L’homme noir est resté figé dans son siège, et fixe l’écran. Je me rends alors compte que l’un des deux adolescents a quitté la salle avant la fin. A 18 ans, on est un homme, on n’a pas le droit d’être triste. Il est parti se recueillir dans le couloir. La jeune fille est restée, visiblement choquée par ce qu’elle venait de voir: la mort lente de sa communauté.

A ce moment-là, j’ai compris le sens de la sélection du Secret de Chanda au Festival de Cannes. Car il faut sans doute avoir «un certain regard», un autre regard, pour apprécier ce film. Celui, distant, d'un Européen qui n’est pas confronté au sida dans sa vie quotidienne. Alors, on apprendra beaucoup sur l’Afrique du Sud et sur l’épidémie. Car le film est très réaliste. Trop réaliste, peut-être. Sans espoir.

Je ne m’étais alors jamais posé la question de savoir comment un juif qui avait subi le drame des camps de concentration avait pu «regarder» La vie est belle. Ou comment un Africain «regardait» Amistad, terrible film de Spielberg sur l’esclavage. Ont-ils «un autre regard» que celui d’un jury de cinéma sur la Croisette? «Un certain regard» blanc sur les noirs?

Il y a quelques semaines, le festival du film français de Johannesburg a diffusé La Vénus Noire d’Abdelatif Kechiche. La moitié des spectateurs ont quitté la salle, souvent des Sud-africains, en majorité noirs, car ils ne supportaient pas la cruauté et le racisme avec lesquels était traitée Sarah Baartman, «cobaye africain» transportée à la fin du XIXe siècle en Europe. On chuchotait entre les sièges que «les Sud-Africains ne peuvent rien attendre d’un film sur leur histoire, produit et réalisé par un Français».

Est-ce que le Secret de Chanda aurait été traité avec plus de subtilité si son réalisateur avait été noir et issu d'un township? Oliver Schmitz est sud-africain, certes, mais il a grandi et vit au Cap, bien loin du quotidien des townships et des campagnes. Gillian Schutte, professeure de cinéma à l’université de Johannesburg et réalisatrice, a écrit une chronique dans le Mail & Guardian intitulée «Pourquoi je n’emmènerai pas mon fils voir Life, Above All». Selon elle, le cinéma sud-africain est encore aux mains d’une élite blanche incapable de parler de la vie des noirs sans verser dans le stéréotype: les Africains ne comprennent rien au problème du sida; la figure de l’homme est salie par l’alcoolisme, la lâcheté et la tromperie; les guérisseurs traditionnels font fortune en proposant des traitements absurdes aux gens désespérés.

Il est facile en Afrique du Sud de jouer la carte de la «race» dès que les blancs parlent des noirs et vice versa. Malheureusement dans la vie des townships tous ces stéréotypes sont bien souvent la réalité —mes deux adolescents le concèdent volontiers. Mais ce film leur «a rappelé trop de choses vécues à la maison, sans y apporter de solutions ni d’espoir de voir les choses changer». Ils n’ont pas souhaité en parler davantage, arguant que de toute façon, «je ne pouvais pas comprendre».

Ce film est réalisé par un blanc, pour un public blanc ou de classe aisée avec toutes les meilleures intentions du monde. Les autres, ceux qui sont confrontés au sida n’y apprendront pas grand chose, sauf à se prendre leur vie minable et l’incompétence de leurs parents en pleine figure, pendant que leur voisin blanc pleurniche sur son siège, terriblement triste et impuissant.

Ce n’est pas tant le prétendu racisme que les deux adolescents n’ont pas pu supporter, mais la honte et l’humiliation de voir des inconnus découvrir leur vie et pleurer sur leur sort des pauvres Africains victimes de la plus grande épidémie que le monde a jamais connue. La pitié permanente que l’on ressent en tant qu’Européens vis-à-vis de l’Afrique n’est-elle pas aussi une forme de racisme?

Une série télévisée, Intersexions, est diffusée tous les mardis sur la chaîne nationale SABC1. Sponsorisée par Usaid, le fonds de développement américain, elle a le mérite d’expliquer comment le virus se propage entre un mari trompeur des townships, une jeune fille sexuellement active des banlieues riches et des enfants nés avec une épée de Damoclès au-dessus de leurs têtes. Toutes les races et catégories de population sont représentées, dans la plus grande vraisemblance que peut apporter la fiction.

Ce genre de programme que l’on peut regarder dans l’anonymat de son salon joue un rôle beaucoup plus important dans les consciences que l’empathie d’un jury au festival de Cannes face à la misère de l’Afrique du Sud. La série explique aussi que le sida n’est pas seulement une maladie de pauvres noirs; c’est une épidémie qui nous concerne tous et c’est seulement en l’abordant ainsi que l’on pourra lutter efficacement contre le virus et faire tomber les tabous. Et avec, la honte.

Sophie Bouillon

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___Sida: trente ans après, la capote reste capitale.Depuis l'apparition du sida il y a trente ans, la recherche a mis au point des médicaments antirétroviraux efficaces.

Sida: trente ans après, la capote reste capitale Depuis l'apparition du sida il y a trente ans, la recherche a mis au point des médicaments antirétroviraux efficaces. Mais le préservatif demeure la clef de voûte de la prévention.

AIDS awareness - condom use (in Chimoio town, Mozambique) by tonrulkens via Flickr CC

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http://www.slateafrique.com/2377/sida-trente-ans-apres-preservatif-reste-vital

Jean-Yves Nau

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dépistage HIV médecine médicaments OMS Onusida préservatif prévention recherche santé sida

Nous le savons depuis plus d’un quart de siècle: il n’existe que deux méthodes pour prévenir la transmission (sexuelle) du virus du sida. La première —largement idéaliste et prônée par le Vatican— préconise la chasteté absolue avant le mariage suivie d’une réciproque et totale fidélité. La seconde —de caractère nettement plus pragmatique— se résume à l’utilisation systématique du préservatif masculin; du moins lorsque les partenaires estiment être l’un et l’autre dans ce qu’il est convenu d’appeler une situation potentiellement «à risque».

Deux méthodes seulement? C’est ici oublier que, depuis plusieurs années, de nouvelles voies de prévention sont explorées grâce notamment aux spectaculaires progrès obtenus dans les traitements à base de médicaments antirétroviraux. En janvier 2008, des médecins de la Commission fédérale suisse pour les problèmes liés au sida avaient ainsi fait sensation en affirmant qu’une personne séropositive n’ayant plus de virus détectable dans le sang depuis au moins six mois –ce grâce à un traitement antirétroviral suivi scrupuleusement– et n’ayant par ailleurs aucune autre infection sexuellement transmissible «ne transmettait pas le virus par le biais de contacts sexuels».

  • Le traitement précoce réduit les risques de transmission

On en sait aujourd’hui un peu plus sur le sujet grâce aux résultats d’un essai clinique international mené chez des couples dont l’un des membres est infecté par le VIH et l’autre non; des couples dits «(séro)discordants». Baptisée «HPTN 052», cette étude a été menée auprès de 1.763 couples volontaires (pour la plupart hétérosexuels) vivant dans neuf pays: Afrique du Sud, Botswana, Brésil, Etats-Unis, Inde, Kenya, Malawi, Thaïlande et Zimbabwe.

Les chercheurs ont constitué deux groupes. D’une part des couples chez lesquels la personne infectée était traitée au plus vite. De l’autre des couples chez lesquels le traitement était mis en œuvre beaucoup plus tardivement. Et dans tous les cas (c’est une obligation éthique compliquant immanquablement le travail statistique) la nécessité de prodiguer régulièrement à tous ces couples les conseils élémentaires de prévention pour réduire les risques de transmission.

Principale conclusion: le fait de traiter précocement des hommes et des femmes infectés par le VIH réduit —en moyenne— de 96% le risque d'infecter un partenaire sexuel non infecté.



«Cet essai clinique montre de façon convaincante que traiter des séropositifs avec des antirétroviraux au plus tôt peut avoir un impact majeur pour réduire la transmission du VIH, se félicite Anthony Fauci, directeur de l’Institut national américain des allergies et des maladies infectieuses (organisme qui a financé l’étude). Les précédentes données sur le potentiel des antirétroviraux pour réduire la contagion d’un séropositif provenaient seulement d’études observationnelles ou épidémiologiques.»

Tel n’est plus le cas, puisque l’on dispose désormais de solides données chiffrées et concrètes.

Le Dr Fauci n’est pas le seul à applaudir. Les responsables de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et du Programme commun des Nations unies sur le VIH/sida (Onusida) se sont également réjouis de ces résultats. Ils voient là «une percée scientifique qui change considérablement la donne et assurera l’avancement de la révolution de la prévention».



«Cette percée place le traitement anti-VIH au rang des nouvelles options de prévention prioritaires, estime Michel Sidibé, directeur exécutif d’Onusida. Nous devons maintenant nous assurer que les couples ont la possibilité de choisir le traitement de prévention et qu’ils y ont accès.»

«Cette avancée est cruciale car nous savons que la transmission par voie sexuelle représente environ 80% des nouvelles infections», a renchéri Margaret Chan, directrice générale de l’OMS. Quant au Pr Wafaa el-Sadr (Université Columbia de New York), membre du groupe ayant mené cette étude, il estime, sans immodestie, que cette dernière «sera toujours considérée comme une étude phare qui pourrait bouleverser mondialement le traitement et la prévention du VIH».

On peut comprendre un tel enthousiasme. L’étude «HPTN 052» avait été lancée en 2008 et ne devait s’achever qu’en 2015. Elle a, pour des raisons éthiques, été arrêtée après la découverte des premiers résultats importants observés au terme d’une évaluation intermédiaire; résultats obtenus par un groupe d’experts indépendants. Dans les couples au sein desquels la personne séropositive était traitée avec une association de trois médicaments antirétroviraux, un seul cas de transmission a été constaté; et ce contre 27 cas dans le groupe «témoin». Il était dès lors contraire à l’éthique de poursuivre un tel travail. Campagnes de dépistage

Spectaculaires, ces résultats ne sauraient pour autant faire l’objet de trop d’extrapolations et laisser penser qu’un traitement précoce peut désormais se substituer à toute prévention complémentaire. Les auteurs de l’étude soulignent eux-mêmes que «l’on ne peut pas les généraliser à la population dans son ensemble» et notamment chez des patients séropositifs qui ont de nombreux partenaires et qui n’auraient peut-être pas «la même constance dans leur traitement» que les personnes vivant au sein de couples «discordants» mais stables.

A Paris, Françoise Barré-Sinoussi, prix Nobel de médecine pour ses travaux sur la découverte du VIH, qualifie ce travail d’«hyper important». Elle souligne toutefois que la transformation d’une démarche thérapeutique en une approche préventive n’est «jamais du 100%». «Mon message c’est "continuez à vous prévenir par les moyens classiques, et essayez surtout de ne pas être infecté"», souligne-t-elle. Le Conseil national du sida, qui réfléchit depuis plusieurs années à ces questions, fait une analyse similaire. Il rappelle notamment que l’effet préventif du traitement ne peut être pleinement obtenu qu’à la double condition de parvenir à un dépistage beaucoup plus large et précoce de l’infection, et d’inscrire le nouvel outil dans une approche de prévention dite «combinée».

De la même manière, Jean-François Delfraissy, directeur de l’Agence française de recherches sur le sida, estime que si cette étape est «vraiment importante», il ne faut en aucun cas «opposer les traitements antirétroviraux aux autres méthodes de prévention». En d’autres termes, le préservatif doit continuer à être utilisé dans les situations «à risque». C’est d’autant plus nécessaire que sur les 33 millions de personnes infectées dans le monde, on estime qu’environ les deux tiers n’ont jamais été dépistées et ne savent donc pas qu’elles sont séropositives et donc susceptibles de transmettre l’infection par voie sexuelle. Et il faut ajouter que l’administration très précoce d’associations de médicaments antirétroviraux ne peut financièrement être envisagée dans la plupart des pays, africains notamment, les plus touchés par l’épidémie de sida. Pour autant, de nouvelles recherches sur ce thème vont être prochainement menées.



«Il nous faut maintenant valider le concept d’antirétroviraux à l’échelle de la population générale, précise le Pr Delfraissy. C’est l’objet d’un essai qui doit être conduit à partir de 2011 en Afrique du Sud. Il nous faut également approfondir les effets sur le long terme des traitements pris précocement sur l’infection à VIH elle-même, et sur les co-infections comme la tuberculose.»

On est ainsi aujourd’hui dans une situation quelque peu paradoxale, les progrès –réels– obtenus en termes de prévention via les médicaments ne permettant nullement de faire l’économie du préservatif, seule méthode qui en pratique fait la preuve de son efficacité; même si cette dernière n’atteint pas toujours immanquablement les 100%.

La situation actuelle n’est pas sans rappeler les limites de la pratique de la circoncision à des fins préventives. En 2007, après une série d’études plus ou moins controversées menées en Afrique, l’OMS avait décidé d’inclure la pratique de la circoncision parmi les possibles stratégies de prévention du sida. Deux ans plus tard, d’autres études établissaient que la circoncision d’hommes séropositifs ne conduisait nullement à une réduction du risque de transmission du VIH à leurs partenaires sexuelles féminines.

L’OMS et l’Onusida rappelaient alors que la pratique de la circoncision ne protégeait pas complètement et qu’elle ne saurait remplacer à elle seule les autres méthodes de prévention. Là encore, le recours au préservatif continue à être la règle; et ce d’autant plus que la promotion officielle de la circoncision pouvait avoir un effet paradoxal en laissant croire à une protection absolue et conduire, de ce fait, à une augmentation des infections. Prévention «combinée» ou pas, le latex demeure indispensable.

Jean-Yves Nau


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  • Sida: le Fonds mondial plombé par des détournements de fonds en Afrique

Le Mali a été pris la main dans le sac. La Côte d’Ivoire, la Mauritanie, la Zambie et Djibouti sont désormais sous surveillance renforcée.

Fingers Crossed / Dedos Cruzados, by JoséMa Orsini via Flickr CC

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Jean-Yves Nau

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Amadou Toumani Touré antirétroviraux corruption Côte d'Ivoire Djibouti Mali Mauritanie Michel Kazatchkine paludisme santé sida tuberculose VIH Zambie

Etat d’alerte au siège genevois du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Cette prestigieuse institution sanitaire est désormais officiellement victime de malversations et de multiples détournements de fonds.

Pour l’heure, le Mali est visé. D’autres pays africains pourraient suivre. Cette affaire sans précédent est doublement importante. Dans sa dimension financière bien évidemment, mais, plus encore sans doute, dans sa dimension symbolique puisque ce Fonds n’existe que grâce à la solidarité internationale.

A Genève, on sait être confronté à une double urgence. D’abord, mesurer l’ampleur exacte des malversations dont est victime cette institution, et ensuite, évaluer les conséquences pratiques de ces affaires dans les pays africains les plus affectés par ces trois fléaux infectieux.

L’existence prouvée de détournements de fonds risque fort en effet de nuire aux activités futures de cette institution internationale créée il y a moins de dix ans pour, précisément, pallier les errements précédents de la «solidarité nord-sud» dans le champ du financement de la lutte contre ces trois maladies sévissant à l’échelle planétaire.

Le 2 mars, le Français Michel Kazatchkine (qui venait alors d’être reconduit dans ses fonctions de directeur général) annonçait qu’il suspendait le jour même une subvention de près de 14 millions de dollars (10 millions d’euros) précédemment allouée à la lutte contre le sida au Mali.

«La mesure prend effet immédiatement et restera en vigueur jusqu’à ce que de nouvelles dispositions aient été prises pour gérer cette subvention, précisait-on à Genève. Le récipiendaire principal actuel, le “Groupe Pivot Santé Population” sera remplacé.» Le Mali en flagrant délit

Cette décision faisait suite à la mise au jour d’éléments probants faisant état d’une utilisation abusive de crédits versés. Le Fonds mondial rappelait alors qu’en décembre 2010 il avait déjà, au Mali, suspendu deux subventions destinées à la lutte contre le paludisme et en avait résilié une troisième ciblant la tuberculose, après avoir établi que des fonds avaient été détournés et que certaines dépenses n’étaient pas justifiées.

C’est une enquête menée par l’Inspecteur général du Fonds mondial qui a permis de mettre au jour le détournement d’environ 4 millions de dollars (2,86 millions d'euros) et d’établir que de hauts responsables chargés de la mise en œuvre des subventions avaient émis fausses factures, faux documents d’appel d’offres, et qu’ils étaient à l’origine de surfacturations de biens et services, notamment en ce qui concerne les activités de formation.

Concrètement, les trois mesures touchant le Mali prises en décembre concernaient:

- une subvention contre le paludisme de 14,8 millions de dollars (10,59 millions d'euros) pour l’achat et la distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticide;

- une subvention de 3,3 millions de dollars (2,36 millions d'euros) pour l’achat de médicaments contre le paludisme;

- une subvention de 4,5 millions de dollars (3,22 millions d'euros) destinée à la lutte contre la tuberculose ciblant entre autres les détenus, les communautés minières et les patients atteints de tuberculose.

Au total, le Fonds mondial avait alors conclu des accords de subvention avec le Mali pour un montant de 123 millions de dollars (88 millions d'euros), dont 79 millions (56,5 millions d'euros) avaient déjà été versés.

La quatrième décision de suspension qui vient d’être prise ne devrait pas concerner, dans ce pays, les 22.500 personnes infectées par le VIH et actuellement traitées par des médicaments antirétroviraux: leurs soins sont financés par une autre subvention, gérée par le Haut Conseil national de lutte contre le sida du Mali.

On précise à Genève que les mesures nécessaires ont été prises pour qu’il n’y ait aucune interruption des traitements des personnes souffrant de formes dites «multirésistantes»: les subventions suspendues ont été transférées à de nouvelles entités «qui ont fait leurs preuves en matière de gestion et de capacité opérationnelle».

On ajoute encore que le gouvernement malien a «condamné» les malversations et qu’il «collabore» avec le Fonds mondial pour assurer une reprise aussi rapide que possible des activités sanitaires subventionnées. Dans ce pays, seize personnes soupçonnées d’être à l’origine des malversations sont en détention. Lutter contre la corruption

Le Fonds mondial annonce d’autre part que quatre pays subventionnés vont faire l’objet d’un renforcement des contrôles avec des «restrictions imposées à leur mouvement de trésorerie»: trois pays d’Afrique (Côte d’Ivoire, Djibouti, Mauritanie) et la Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Enfin de nouvelles mesures de surveillance vont être prises, «destinées à empêcher et à détecter une éventuelle utilisation abusive de crédits alloués à des programmes de formation dans les 144 pays qui bénéficient de financements du Fonds mondial».

Comment, en somme, éteindre (au mieux et au plus vite) les feux de brousse de la corruption? Pour l’heure, le Fonds a choisi: faire toute la lumière sur les malversations identifiées et en faire une large publicité. En décembre 2010, Michel Kazatchkine avait affiché sa fermeté:

«Le Fonds mondial ne tolère aucune fraude et il nous incombe d’agir immédiatement pour y mettre fin, récupérer les fonds détournés et établir les moyens les plus fiables pour acheminer les ressources vers les personnes qui en ont le plus besoin.

La suspension de subventions est, pour le Fonds mondial, le moyen de faire comprendre aux parties concernées que les détournements de fonds ne sont pas acceptables. Il s’agit ensuite de travailler de façon constructive avec les pays pour résoudre les problèmes et concentrer nos efforts pour sauver des vies.

Je salue le président du Mali, Amadou Toumani Touré, pour la fermeté dont il fait preuve dans la lutte contre la corruption.» Une situation médiatique délicate

Pour autant, maîtriser la médiatisation n’est pas chose facile; a fortiori quand il s’agit de corruption. C’est ainsi que le directeur général du Fonds a jugé nécessaire, fin janvier, de faire une «mise au point», estimant que «certains médias» n’avaient pas pris l’exacte mesure de la situation; des médias montant la mayonnaise et, pour se faire, se refusant à rappeler qu’aucun soupçon de corruption ne venait «entacher l’immense majorité des crédits que verse le Fonds mondial et qui donnent des résultats hors du commun dans la lutte contre les trois maladies».

Etrange situation, d’autant plus délicate (incestueuse?) qu’en octobre 2010 —au lendemain des promesses faites par des donateurs publics et privés de verser 11,7 milliards de dollars (8,3 milliards d'euros) sur trois ans—, le Fonds s’était félicité du fait que cinq journaux européens (The Financial Times, El País, Le Figaro, Bild Zeitung, et The Independent) lui aient «offert» des espaces publicitaire pour «remercier ses donateurs».

Et Michel Kazatchkine d’ajouter:

Toute notre reconnaissance va à ces journaux qui nous ont offert un espace publicitaire. Leur démarche relève de la pure générosité et nous permet de remercier la population des pays qui ont apporté une contribution majeure au Fonds mondial.»

Aujourd’hui, le Fonds mondial fait savoir qu’il «exige» le remboursement de 34 millions de dollars (24,3 millions d'euros) qui ont disparu dans différents pays sur un total de 13 milliards de dollars (9,3 milliards d'euros) de crédits versés. 34 millions de fuites sur 13 milliards de réservoir?

S’indigner? S’émouvoir? Le même Fonds se plaît à rappeler le nombre —des millions— de morts prématurées qui ont pu être évitées grâce à son action et à celles de ses donateurs.

Quand fera-t-il connaître le nombre des morts résultant des malversations financières dont les plus pauvres et les plus exposés au sida, au paludisme et à la tuberculose ont été victimes? Malversations que ce Fonds a certes su détecter, malversations dont il fait état, mais qu’il n’a pas su prévenir?

Jean-Yves Nau

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___Sida: l’engagement des grand-mères africaines. Les orphelins du sida sont légion en Afrique subsaharienne, malgré quelques progrès observés dans la lutte contre la maladie.

Sida: l’engagement des grand-mères africaines

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http://blog.slateafrique.com/femmes-afrique/2011/06/03/sida-le-courage-des-grand-meres-africaines/

Anne Collet Topics

association humanitaire, éducation, sida

Les orphelins du sida sont légion en Afrique subsaharienne, malgré quelques progrès observés dans la lutte contre la maladie. Pour s’occuper d’eux, les grand-mères reprennent du service.

Au Swaziland, il y a un an, le 6 mai 2010, un sommet rassemblant 450 grand-mères d’Afrique sub-saharienne originaires de 12 pays parmi les plus touchés par l’épidémie de sida (Afrique du Sud, Botswana, Kenya, Malawi, Mozambique, Namibie, Rwanda, Tanzanie, Ouganda, Zambie et Zimbabwe) marquait grâce à une association fondée en 2003 par le Canadien Stephen Lewis, le début d’un grand mouvement de reconnaissance de ces vieilles dames africaines en charge des orphelins du sida. Lewis un diplomate et ancien envoyé spécial des Nations unies pour le sida en Afrique, avait constaté alors qu’il était en poste au Malawi, que les grand-mères sans moyens ni aide des Etats, faisaient des merveilles en endossant les unes après les autres le rôle de chefs de famille. Dans les pays concernés, nombreux sont les enfants orphelins du sida qui n’ont qu’une grand-mère pour refuge. Poussées par les circonstances, celles-ci accueillent ces enfants très souvent perturbés pour prendre en charge leur éducation.

Victimes indirectes du sida, les grand-mères tentent donc de créer une dynamique dans toute l’Afrique et même au-delà, avec l’espoir de recevoir de l’aide internationale: outre les frais de scolarité, les besoins en logement, nourriture et soins pour elles-mêmes comme pour les enfants qu’elles élèvent et qui ne sont pas toujours leurs propres descendants, sont incommensurables. Mais grâce à la fondation Stephen Lewis, des ONG locales ont compris le message et commencent à leur venir en aide. C’est le cas de Swapol qui a permis au Swaziland d’accueillir le sommet. En Ouganda, l’idée proposée par l’association St Francis d’offrir 100 dollars aux grands-mères afin de leur permettre de démarrer leur propre micro-entreprise, fait tâche d’huile.

Pour les organisateurs du sommet de 2010, ces grand-mères africaines, certaines sont âgées de 90 ans, sont des êtres indomptables et infatigables. Elles accueillent sous leur toit dix, douze et parfois quinze enfants et réussissent à maintenir un lien social. «Ces femmes extraordinairement courageuses, enterrent leurs propres enfants et s’occupent de leurs petits enfants orphelins en faisant appel à une incroyable réserve d’amour et de résilience», résume Stephen Lewis, qui a invité 42 grand-mères canadiennes à les rencontrer.

Depuis cette date, le mouvement a pris une ampleur internationale. Le Canada tout entier est mobilisé dans une campagne intitulée «de Grand-mère à Grand-mère» et vient en aide à celles qu’il considère comme les «héroïnes méconnues de l’Afrique». 12 millions de dollars canadiens (8,700 millions d’euros) ont été à ce jour collectés et acheminés aux Africaines par l’intermédiaire d’associations locales de lutte contre le sida.

Les grand-mères africaines ont malheureusement encore du pain sur la planche. L’Afrique subsaharienne est en effet de loin la région la plus touchée au monde par l’épidémie de sida qui continue à faire de nombreux orphelins. Selon les statistiques publiées par Onusida en 2010, on y dénombrait 22,4 millions de séropositifs et 1,8 millions de nouveaux cas par an. En outre, 1,3 millions de personnes sont mortes du sida au cours de la seule année 2009.

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___Lutte-t-on vraiment contre le sida en Afrique? Santé, éducation, infrastructures: quelle priorité?

En juin 2011, les pays membres de l'ONU ont réaffirmé leur engagement dans la lutte contre le sida. Un vœu pieux de plus, sans contraintes. Pour le ministre sénégalais de la Santé, il faut «mettre la communauté internationale devant ses responsabilités».

Teaching scouts about HIV/AIDS 04, by hdptcar via Flickr CC

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http://www.slateafrique.com/2853/lutte-sida-vih-pays-nord-aide-financement-afrique

Camille Biet

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maladie Modou Diagne Fada Objectifs millénaires du développement ONU Onusida santé Sénégal sida VIH

«On ne peut pas dire que tout le monde nous a laissés tomber, mais on remarque que beaucoup de pays hésitent à nous soutenir». Le ministre sénégalais de la Santé Modou Diagne Fada s’exprimait le 10 juin 2011, dans un entretien avec SlateAfrique, sur l’importance de donner une suite concrète aux engagements pris pour la lutte contre le sida.

L’équation est simple. Un objectif: 15 millions de personnes sous traitement d’ici 2015. Un coût: 4,2 milliards d’euros par an. Une inconnue: la source de financement pour atteindre cet engagement (PDF).

Au mois de juin 2011, les pays membres des Nations unies ont de nouveau formulé une promesse mais sans prendre en compte l’aspect pratique, sans s’imposer aucune obligation; juste un «vœu pieux» de plus. Cet engagement doit sauver la vie de millions d’Africains. Il s’agit donc, comme le dit Fada, de «mettre la communauté internationale devant ses responsabilités».

Ils sont encore 9 millions de malades à ne pas avoir accès aux soins nécessaires. Près de 360.000 enfants naissent chaque année avec le VIH, et ces chiffres concernent plus particulièrement l’Afrique. Une Afrique lâchée par les pays du Nord dans sa lutte contre l'épidémie.



«Tout le monde ne nous a pas abandonnés: la France a maintenu son niveau de financement au Fonds mondial contre le sida et les Etats-Unis le financent à près de 50%», indique le ministre.

Pourtant, Fada précise que d’autres restent réticents:



«Nous appelons l’Allemagne, l’Italie, les Pays-Bas et les autres qui ont suspendu leur participation au Fonds mondial à revoir leur décision», ajoute-t-il.

Quant aux pays émergeants comme la Chine, explique le ministre de la Santé, ils continuent de recevoir l’aide du Fonds:



«Si la Chine ne participe pas au Fonds, elle pourrait tout de même s’abstenir d’en bénéficier», souligne-t-il.

Pour une prise en charge africaine

22,5 millions de personnes vivent avec le VIH en Afrique. 60% sont des femmes. Le taux de prévalence dans certains pays est particulièrement élevé, avec jusqu'à une personne sur quatre porteuse du virus. La très grande majorité des enfants vivant avec le VIH dans le monde se trouvent sur le continent noir.

Les inquiétudes restent donc sérieuses et la baisse des financements n’est pas faite pour rassurer. Les présidents malien, camerounais, rwandais, gabonais et nigérian se sont déplacés à New York en juin pour faire le point sur dix ans de lutte contre le sida. Les autres pays africains se sont fait représenter par leur ministre des Affaires étrangères ou leur ministre de la Santé.

Les pays «donateurs» n’ont envoyé personne. Ils n‘ont pris aucun engagement concret et n’ont pas abordé dans la déclaration finale les thèmes chers aux Africains, comme le prix des médicaments. C’est donc à l’Afrique maintenant de prendre les choses en main.

Mais si les Africains sont d’accord pour dire qu’il faut mettre fin à cette pandémie qui ronge le continent, les désaccords persistent, comme d’habitude, lorsqu’il s’agit de se réunir pour des politiques de santé communes:



«On doit harmoniser les interventions concernant cette pandémie au niveau de l’Afrique. Il est important, au niveau africain, qu’on dispose d’un institut qui prenne en charge les politiques régionales de santé publique, les stratégies régionales de lutte contre le sida», note Fada.



Il ajoute que «tous les pays Africains doivent s’engager dans la voie de respecter les recommandations d’Abudja qui veulent que 15% du budget soit destiné à la santé. Ce n’est pas encore le cas dans tous les pays africains. Et je crois que tous sont obligés aujourd’hui de renforcer leurs ressources financières destinées à la santé. Il ne sert à rien de dire que nous allons attendre tout de l’extérieur jusqu'à aliéner notre autonomie. Nous sollicitons le soutien extérieur, mais nous devons, nous, pays africains, accepter de mettre la main à la poche.»



«Nous avons beaucoup de priorités dans nos pays. Est-ce que c’est l’éducation? Est-ce que c’est l’agriculture? Est-ce que ce sont les infrastructures? C’est sûr que si la santé rentre en compétition avec ces secteurs-là, elle risque d’être maltraitée», avoue le ministre.

C’est parce que les priorités sont multiples que les pays donateurs ne peuvent pas oublier leur responsabilité. Le Fonds mondial, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Onusida doivent maintenir leurs budgets et même réussir à les augmenter.

Prendre des engagements sans les coupler avec des décisions opérationnelles, c’est donner un coup d’épée dans l’eau. Pour leur défense, les pays du Nord sont affectés par une crise économique aiguë. Ceci étant dit, il devrait être facile de mettre en place quelques éléments qui permettraient l’obtention de résultats rapides et efficaces.

- Faire évoluer les sources de financement avec les «financements innovants», notamment une taxe sur les opérations financières. L’idée semble bonne, mais certains pays se refuseraient à taxer les actionnaires.

- Faire baisser le prix des médicaments en développant les génériques. Là, on s’attaque à la propriété intellectuelle des grandes firmes pharmaceutiques. Un sacrilège pour certains.

- Simplement mieux gérer l’argent et éviter les malversations et la corruption. Il semble que le fond mondial tente déjà d’améliorer sa gestion depuis le scandale malien, où près de 3 millions d'euros ont disparu avant d’atteindre les bénéficiaires. Ne pas abandonner maintenant

La lutte contre le sida est une lutte de santé publique qui devrait mettre tout le monde d’accord. Une lutte qui, pour une fois, ne devrait pas être politique, ni affectée par des considérations nationales. Moins encore du fait que jusque-là, les résultats sont probants. Mais c’est une lutte qui requiert de l’argent et qui implique une industrie à laquelle on ne touche pas, une industrie pharmaceutique qui prospère et dont les éléments les plus humanistes sont souvent mis au placard au profit de ceux qui, justement, créent le profit.

Quand tous les pays du monde applaudissent et se font féliciter dans cette grande salle historique de l’Assemblée générale des Nations unies pour un engagement sans valeur, c'est un goût amer qui reste dans la bouche, un goût d’impuissance. Le goût du désespoir. Il ne faut pas non plus oublier qu'aucun des «objectifs du Millénaire pour le développement» n’est en passe d’être réalisé… En 2015, il faudra rendre des comptes sur ces engagements, ainsi que sur celui qui vient d'être pris vis-à-vis du sida.

Les résultats des participations financières dans la lutte contre le VIH sont visibles, concrets: des malades sous traitement, des vies sauvées, des enfants qui naissent sans êtres porteurs de la maladie… L’objectif du triple zéro («zéro nouvelle infection, zéro discrimination et zéro mort due au sida») formulé par le chef de l’Onusida Michel Sidibé est atteignable —si les pays riches mettent la main à la poche. Il n’est pas concevable que les pays du Nord laissent tomber l’Afrique maintenant.

Camille Biet

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____Ethiopie - Swaziland: Les séropositifs n'ont plus la foi en l'eau bénite. Sida: mieux vaut circoncire que guérir? circoncision maladies prévention santé science sida VIH

L’Éthiopie est l’un des pays au monde le plus touché par la pandémie de sida. Sur une population de 90 millions d’habitants, 1,2 millions de personnes sont séropositives.

Dans cet État de la Corne de l’Afrique, les superstitions sont encore bien présentes. Comme l’explique The Wall Street Journal, les communautés chrétiennes orthodoxes éthiopiennes (la religion dominante dans le pays) tentent souvent de combattre le virus par des pratiques religieuses.

Les fidèles de cette Eglise croient notamment dans le pouvoir de l’eau bénite. Selon eux, une source de la montagne d’Entoto, située au-dessus de la capitale Addis-Abeba, permet de guérir la maladie.

Une journaliste du quotidien américain est allée à la rencontre de certains de ces pratiquants.

Elle a recueilli le témoignage de Melaku, un séropositif, âgé de 30 ans. Il y a cinq ans, il est venu lui aussi à Entoto à la recherche d’un miracle.



«A l’aube chaque jour, il descendait un ravin escarpé et s’étendait nu dans une piscine naturelle. Les prêtres tenant des croix, versaient à six reprises de l’eau sur les gens», peut-on lire dans l’article.

Malgré le décès de nombreux malades, Melaku est resté sur place: «J’essayais d’avoir la foi dans l’eau bénite.»

Il a ensuite fait la rencontre d’une autre séropositive, Tigist. Elle aussi a rejoint le groupe de croyants, mais le remède n’a pas été efficace: «Elle est devenue plus malade, elle vomissait l’eau bénite.»

Melaku a alors décidé de transporter sa compagne à l’hôpital. Tout en continuant à prendre de l’eau bénite, Tigist a finalement accepté la thérapie antirétrovirale, un traitement qui permet de réduire la mortalité chez les personnes infectées par le VIH.

Comme le constate The Wall Street Journal, de plus en plus d’Ethiopiens ont accès aux médicaments. Même s’ils continuent à croire en Dieu, ils ne sont plus réfractaires à la médecine.

«J’encourage les gens à se faire baptiser et à prendre leurs médicaments chaque jour», explique ainsi un prêtre d'Entoto.

Selon les dernières données disponibles, en février 2010, 250.000 Ethiopiens avaient débuté une thérapie antirétrovirale, alors qu’ils n’étaient que 72.000 en 2007.

Le nombre de morts liés au sida a ainsi baissé de 71.900 en 2007, à 28.100 trois ans plus tard.

Melaku et sa compagne ne sont plus retournés à la source miraculeuse depuis deux ans. Tout en tenant dans sa main deux flacons de rétroviraux, Tigist conclut le reportage :



«Je crois toujours dans le pouvoir de l’eau, mais comme les médicaments m’aident, je pense qu’ils sont plus puissants.»

Le Swaziland a anticipé les résultats d’études qui concluent à l’efficacité préventive de l’ablation du prépuce.

Harare, capitale du Zimbabwe, le 9 février 2011. REUTERS/Philimon Bulawayo

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Jean-Yves Nau


**circoncision maladies prévention santé science sida VIH

http://www.slateafrique.com/15911/vertus-et-limites-de-la-circoncision-antisida

Mise à jour du 2 février 2012: La campagne financée par la France dans le township d’Orange Farm en Afrique du Sud a permis de circoncire plus de 25.000 hommes entre 2008 et 2011. Dans le bidonville, le pourcentage de séropositifs a déjà diminué de 25%, selon un reportage de Ouest-France.

                                                          ***

Le 15 juillet 2011, il annonçait, à grand renfort de publicité, qu’il s’engageait personnellement pour soutenir une campagne de circoncision de masse, visant à lutter contre la propagation du sida dans son pays. Un pays qui détient un bien triste record: celui d’être le plus touché au monde par cette pandémie sexuellement transmissible.



«Flanqué d'une imposante suite royale, dont sa mère, quatre de ses treize épouses et nombre de ses enfants, des guerriers en tenue, des danseuses aux seins nus et une fanfare militaire, le dernier monarque absolu d'Afrique a demandé à ses sujets mâles de se faire circoncire», mandait il y a peu l’Agence France Presse (AFP), depuis Johannesburg.

Or, une semaine plus tard, mercredi 19 juillet, trois groupes de chercheurs annonçaient à Rome, où se tenait une conférence internationale sur le sida, disposer de nouvelles preuves statistiques de l’efficacité préventive de la circoncision.

Mswati III, devant plusieurs milliers de personnes réunies dans la ville de Mankayane, déclarait:



«Il est bon que nos jeunes hommes bénéficient d'une initiative pour les aider à combattre la maladie Je compare ce virus à un terroriste. Il est là pour éradiquer notre peuple». Et le monarque d’insister, demandant à ses sujets de «rester éloigné des activités qui peuvent donner la maladie».

On peut comprendre l’initiative de Mswati III: plus d’un quart de son peuple (1,2 millions de personnes) est infecté par le VIH. La campagne de prévention dont le roi vient de faire la publicité est soutenue par le gouvernement américain qui y participe à hauteur de 30 millions de dollars (21 millions d’euros). Lancée en février dernier, elle vise à circoncire, sur un an, 160.000 hommes âgées de 15 à 49 ans Mais pour l’heure, seuls 3.000 individus se sont portés volontaires. Les promoteurs de la campagne espèrent que l'intervention du roi ne restera pas sans effet:



«Mswati III n'a pas précisé s'il comptait lui-même se faire circoncire, précise aujourd’hui l’AFP. La circoncision, longtemps pratiquée au Swaziland, avait été peu à peu abandonnée au 19e siècle.»

Devin, Mswati III? A Rome, une semaine après l’exposé du monarque, plusieurs scientifiques apportaient la preuve qu’en terre africaine la pratique de la circoncision pouvait aider à lutter contre la diffusion par voie sexuelle du virus du sida.

Mais la plupart des spécialistes de cette question ont aussi rappelé, à cette occasion, que ce moyen de prévention ne pouvait être efficacement utilisé qu’en association avec d’autres méthodes, à commencer par le recours systématique au préservatif en cas de rapport sexuel potentiellement contaminant. Un message qui n’est pas simple à transmettre auprès de personnes qui le plus souvent ignorent si elles sont ou non infectées par le VIH. Un moyen de prévention, pas de protection

La question du possible rôle préventif de la circoncision n’est pas nouvelle. Elle repose pour l’essentiel sur le postulat que certaines cellules présentes sur la face interne du prépuce seraient des portes d’entrée privilégiées du virus au sein de l’organisme, lors d’une relation sexuelle.

Sur cette base, et compte-tenu des diverses résistances rencontrées dans le recours au préservatif masculin, des études furent lancées au début des années 2000 pour évaluer le plus scientifiquement possible l’efficacité de cette pratique dans plusieurs pays africains.

En décembre 2006, l’Institut national américain de l’allergie et des maladies infectieuses annonçait qu’il mettait fin prématurément à deux essais cliniques menés en Ouganda et au Kenya après avoir constaté que la circoncision conférait une protection partielle, de l’ordre de 50%, contre l’infection par le VIH. Cette observation confirmait alors les données d’un essai franco-sud-africain (financé par l’Agence nationale française de recherche sur le sida), conduit en 2005, et qui montrait une diminution statistiquement significative des taux d’infection chez des jeunes adultes circoncis.

En mars 2007, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Onusida annonçaient qu’ils recommandaient officiellement la pratique de la circoncision comme moyen de prévention. Les deux organismes insistaient toutefois sur le fait que cette pratique ne protégeait pas complètement et qu’elle ne devait pas remplacer les autres méthodes de prévention. La circoncision pouvait être «proposée» (là où elle n’était pas pratiquée pour des raisons religieuses) quand il existait un taux de séropositivité élevée et où la transmission hétérosexuelle prédomine —soit l’Afrique australe et une partie de l’Afrique de l’Est.

Et l’OMS comme l’Onusida de souligner que tout devrait être mis en œuvre pour mettre en garde les hommes circoncis et leurs partenaires contre «un sentiment erroné de sécurité». Il fallait aussi veiller à ce que ce geste soit proposé et non imposé.

Mais tout le monde ne partageait pas ce point de vue préventif; notamment ceux pour qui la prévention ne peut être fondée sur une mutilation. En juin 2007, le Conseil national français du sida jugeait que la circoncision constituait «une modalité discutable de réduction des risques de transmission du VIH». Il critiquait notamment les modèles mathématiques extrapolant l’impact possible sur l’épidémie d’une politique d’incitation et prédisant une possible diminution d’environ deux millions des nouvelles infections et de 300.000 décès au cours des dix prochaines années.

Il estimait alors que ce type de modèle mathématique ne tenait pas compte «de données sociologiques, anthropologiques ou de la possibilité de reproduire dans la vie réelle des résultats obtenus dans des expériences encadrées».

Un succès confirmé «dans le monde réel»

Pour autant, en mai 2009, le gouvernement du Botswana annonçait le lancement d’un programme visant à circoncire en cinq ans 80% de la population masculine (soit 460.000 hommes), afin de limiter la propagation du sida dans ce pays d’Afrique australe fortement touché par l’épidémie. Cette initiative reposait pour une large part sur les conclusions d’une étude qui venait d’être publiée dans le journal de la Société internationale du sida estimant que dans ce pays, la circoncision d’environ un demi-million d’hommes d’ici 2012 devrait prévenir quelque 70.000 cas d’infection du sida d’ici 2025. Puis, en juillet 2009, de nouvelles études menées dans le district de Rakai en Ouganda et publiées dans The Lancet remettaient tout en en question.

C’est dans ce contexte que s’inscrit la décision prise par le roi du Swaziland et la publication des résultats présentés à Genève, et notamment ceux de la nouvelle étude conduite sous l'égide de Agence française de recherches sur le sida (ANRS) par l’équipe de l’épidémiologiste Bertran Auvert.

Ce dernier explique avoir voulu confirmer «dans le monde réel» ses observations faites antérieurement dans plusieurs pays d'Afrique noire, et qui avaient conclu à une baisse du risque d'infection de 60% chez les hommes hétérosexuels. L’étude a été menée à Orange Farm, un bidonville de la banlieue de Johannesburg, en Afrique du Sud, où l’infection par le VIH touche 40% des hommes non circoncis (et 45% des femmes) âgés de 35 à 39 ans. La moitié des hommes de ce bidonville (soit plus de 20.000 personnes) ont répondu à une campagne massive d’incitation à la circoncision (interventions radiophoniques ou par haut-parleur, porte-à-porte, affichettes dans les stations de taxis ou les centres de santé...).

Les chercheurs expliquent ne pas avoir observé de différences de comportement sexuel entre les hommes circoncis et ceux qui ne le sont pas: même utilisation de préservatifs (34%), même fréquence de relations sexuelles, même nombre de partenaires... Ces observations sont confirmées par une autre étude réalisée auprès de 2.200 hommes de 18 à 35 ans dans la province kényane de Nyanza.

Les chercheurs français ont d’autre part constaté que dans le groupe des hommes circoncis, le taux d’infection était de 76% inférieur à celui de ceux qui ne l’avaient pas été. Selon Bertran Auvert, les femmes, qui ne sont pas protégées directement par la circoncision de leur partenaire, devraient bénéficier indirectement de la réduction du risque.



«C'est la première fois qu'une étude au niveau mondial montre qu'un programme de prévention entre adultes hétérosexuels marche dans le monde réel», s'est-il réjoui auprès de l'AFP, ajoutant que la circoncision n'intervenait qu'une fois dans la vie, était peu coûteuse (40 euros), et qu’elle était «de plus en plus acceptée socialement». Selon une autre étude conduite par des chercheurs ougandais, la circoncision serait de nature à procurer aux hommes davantage de satisfaction sexuelle.

Pour autant, les termes de l’équation sanitaire n’ont pas varié. Ainsi, plusieurs spécialistes participant à la conférence de Rome ont insisté sur le fait que la circoncision ne pouvait être que «complémentaire d'un autre moyen de prévention». Pas, ici, de loi du tout ou rien.



«Arrêtons de penser qu'un outil de prévention va suffire, a notamment déclaré à l’AFP Françoise Barré-Sinoussi, co-prix Nobel de médecine 2008 pour ses recherches sur la découverte du VIH.



Si on veut diminuer l'incidence de l'infection dans le monde, ça ne va pas être la circoncision toute seule, les préservatifs tout seuls, le traitement comme prévention tout seul: c'est un ensemble, dont font partie aussi l'éducation et la lutte contre la stigmatisation. Il ne faut pas se leurrer, même quand on aura une possibilité de "cure" (rémission), ce que j'espère, même quand on aura un vaccin, ce ne seront que des outils supplémentaires à rajouter dans le circuit».

Devin, Mswati III? En l’an 2000, au sujet des séropositifs, le roi avait cru pouvoir affirmer qu'ils devraient être «marqués et stérilisés». Avait-il prévu, lors de sa harangue du 15 juillet dernier, qu’une semaine plus tard des militants d'associations de lutte contre le sida manifesteraient dans la capitale Mbabane pour demander le maintien de la distribution des traitements antirétroviraux, malgré la très grave crise économique qui frappe ce petit royaume au bord de la banqueroute?

Jean-Yves Nau

http://www.slateafrique.com/83727/ethiopie-eau-benite-medicaments-antiretroviraux-sida

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samedi 3 mars 2012

___*Dingane (Zulu king of Natal)Dingane kaSenzangakhona Zulu (ca. 1795-1840)était un chef zoulou d'Afrique du Sud devenu roi en 1828. Son nom est associé à la défaite zoulou de la bataille

Peuple zoulou - Histoire du Monde

www.histoiredumonde.net/Peuple-zoulou.html

  • Chaka fut tué en 1828, par ses deux demi-frères, Dingane et Mhlangana. Après l'assassinat, Dingane tua Mhlangana et s'empara du trône.

Peuple zoulou

Le peuple zoulou (son nom vient de l’expression "ama zoulou" le peuple du ciel) fut unifié par le roi Chaka, qui fit de son clan de 1 500 personnes une nation redoutable par la conquête et l’assimilation. L’unification zouloue est en partie responsable du mfecane, la vague chaotique d’émigration de clans au-delà des rivières Tugela et Pongola, nouvelles limites du KwaZulu.

Reconnus pour leur armée formidable (le impi), les Zoulous se heurtent aux colons boers et à l’armée britannique au XIXe siècle (noter la victoire zouloue à la bataille d’Isandhlwana pendant la Guerre Anglo-Zouloue de 1879). La majeure partie des Zoulous aujourd’hui sont cultivateurs, mais l’urbanisation en a attiré un grand nombre au cours du XXe siècle. Les Zoulous urbains se trouvent principalement au Witwatersrand, zone minière dans la province de Gauteng comprenant Johannesburg ; et à Durban (dont le nom zoulou est eThekwini), port important du KwaZulu-Natal. La vannerie, la garniture de perles, et le chant zoulous sont célèbres.

Sur le plan politique, les Zoulous sont actuellement profondément divisés entre partisans du Congrès Africain National (ANC) et ceux du Parti de la Liberté Inkatha (IFP). De violentes émeutes éclataient entre ces partis en attendant la première élection de l’après-apartheid. L’IFP l’a emportée au KwaZulu-Natal, mais son vote est légèrement en recul aux élections récentes. Depuis quelques années l’IFP s’est joint à une coalition d’unité avec l’ANC. Les origines

Les zoulous étaient à l’origine un clan mineur, fondé en 1709 par kaNtombhela Zoulou, dans ce qui est aujourd’hui le KwaZulu-Natal. Ils appartenaient au groupe des Nguni qui occupait la région. Les Nguni ont migrés de la côte est de l’Afrique et se sont installés en Afrique du sud aux alentours de 800 après J-C. Le Royaume La création du royaume Zoulou par Chaka

Chaka (ou Shaka) était le fils illégitime de Senzangakona, alors chef des zoulous. Il est né en 1787. Sa mère, Nandi, a été bannie par Senzangakona et trouva refuge dans une autre tribu : les Mthethwas. Chaka servit sous Dingiswayo, chef des Mthethwa, en tant que guerrier. Il réforma l’art de la guerre dans la région et devint un startège redoutable.

Quand Senzangakona mourrut, Dinswayo aida Chaka à prendre la tête de la tribu zouloue. À la mort du roi des Mthethwas, Chaka pris sa succession et intégra le royaume au sien. L’ascension sanglante de Dingane

Chaka fut tué en 1828, par ses deux demi-frères, Dingane et Mhlangana. Après l’assassinat, Dingane tua Mhlangana et s’empara du trône. L’une de ses premières mesures fut d’exécuter l’ensemble de la famille royale. La seule exception fut un autre demi-frère, Mpande qu’il considérait trop faible pour être une menace. Durant plusieurs années, il condamna à mort la plupart des anciens partisans de Chaka dans le but d’assurer sa suprématie. Affrontement avec les Voortrekkers et l’ascension de Mpande

En octobre 1837, le chef des Voortrekkers, Piet Retief rendit visite à Dingane dans son kraal royal pour négocier une terre pour les Voortrekkers. En novembre, environs 1000 chariots voortrekkers descendirent des montagnes Drakensberg dans ce qui est aujourd’hui le KwaZulu-Natal .

Dingane demanda que Retief et ses hommes rendent le bétail volé par les voortrekkers à un chef local. Retief obtempéra le 3 février 1838. Le jour suivant, fut signé un traité dans lequel Dingane céda les terres au sud de la rivière Tugela jusqu’à la rivière Mzimyubu aux voortrekkers. Le 6 février, lors de festivitéchez les zoulous, Retief fut invité à danser et à laisser ses armes derrière lui. Au milieu de la danse, Dingane s’écria : « Bambani aba thakathi ! » (« Tuez ces sorciers » ). Retief et ses hommes furent submergés, ils furent menés près de la colline kwaMatiwane et exécutés. L’armée de Dingane attaqua et massacra un groupe de 500 femmes et enfants voortrekkers qui campait non loin. Le site du massacre est appelé Weenen (du néerlandais : pleurer)

Le reste des voortrekkers choisirent un nouveau chef, Andries Pretorius et Dingane subis une cuisante défaite à la Bataille de Blood River le 16 décembre 1838, quand il attaqua un groupe de 470 colons voortrekkers menés par Pretorius.

Après cette défaite, Dingane brûla son kraal royal et s’enfuit au nord. Mpande, le demi-frère épargné de Dingane, fit défection et s’allia à Pretorius. Ensemble, ils entrèrent en guerre contre Dingane. Le roi zoulou, fut assassiné près de l’actuelle frontière du Swaziland. Mpande pris alors la tête de la nation zouloue. L’avènement de Cetshwayo

Après la campagne contre Dinagne, les Voortrekkers formèrent la république boer de Natalia, au sud de Thukela et à l’ouest de la colonie britannique de port Natal (aujourd’hui Durban). Mpande et Pretorius maintinrent des relations amicales. Cependant en 1842, la guerre éclata entre les britanniques et les boers, ce qui se solda par l’annexion de Natalia par les britanniques. Mpande fit allégeance aux anglais et garda de bonnes relations avec eux.

En 1843, Mpande ordona la chasse aux zoulous accusés de dissidence. Il en résulta un nombre très important de morts et la fuite de milliers de réfugiés dans les pays voisins (y compris dans la colonie du natal). La plupart des réfugiés s’enfuirent avec le bétail. Mpande fit des raids dans les terres alentours, en résulta l’annexion du Swaziland en 1852. Cependant, les britanniques exigèrent qu’il se retire, ce qu’il fit aussitôt.

A cette époque, une guerre de succession faisait rage entre les deux fils de Mpande, Cetshwayo et Mbuyazi. Elle se termina en 1856 avec la bataille qui laissa Mbuyazi pour mort. Dès lors, Cetshwayo se mit à usurper l’autorité de son père. En 1872, Mpande mourut de vieillesse et Cetshwayo s’empara du trône. Chute du royaume

Le 11 décembre 1878, les britanniques délivrèrent un ultimatum aux 14 chef représentant Cetshwayo. Les clauses de l’ultimatum étaient inacceptable du point de vue du roi zoulou. Les forces britanniques traversèrent la rivière Thukela à la fin de décembre 1878. Le 22 janvier 1879, les zoulous défirent les britanniques à la bataille d’Isandhlwana mais ils furent a leur tour sévèrement défaits le lendemain à Rorke’s Drift. La guerre se termina par la défaite zouloue le 4 juillet 1878. Division et la mort de Cetshwayo

Cetshwayo fut capturé un moi après sa défaite et exilé à la Ville du Cap. Les britanniques léguèrent les pouvoirs à treize sous-rois, chacun ayant son propre royaume. Rapidement, des conflits apparurent entre ces royaumes. En 1882, Cetshwayo fut autorisé à visiter l’Angleterre, il eut audience avec la Reine Victoria et avec d’autres personnes importantes, avant d’être autorisé à retourner dans le Zululand, pour y être réinvestit.

En 1883, on fit Cetshwayo roi d’un territoire tampon, bien moindre que le royaume original. Fin 1883, Cetshwayo fut attaqué à Ulundi par Zibhebhu, un des 13 sous-rois, soutenu par des mercenaires Boer. Cetshwayo fut blessé et s’enfuit. Il mourut en février 1884, probablement empoisonné. Son fils Dinuzulu, alors âgé de 15 ans, fut intronisé. Dinuzulu et les mercenaires Boer

Pour contre-attaquer Zibhebhu, Dinuzulu recruta des mercenaires Boer, leur promettant des terres en échange de leur aide. Ces mercenaires s’appelèrent eux-mêmes les volontaires de Dinuzulu, et étaient commandés par Louis Botha. Les volontaires de Dinuzulu défirent Zibhebhu en 1884 et demandèrent légitimement leur dû. Ils reçurent environ la moitié du Zululand et formèrent une république indépendante. Cela alarma les britanniques qui annexèrent le Zululand en 1887. Dinuzulu fut impliqué dans divers conflits avec ses rivales. En 1906, Dinuzulu fut accusé par les anglais d’être à l’origine de la révolte de Bambatha. Il fut arrêté et fut condamné à dix ans d’emprisonnement à l’Île Sainte-Hélène. Quand l’Union Sud-africaine fut formée, Louis Botha en devint le premier ministre, et il s’arrangea pour que son vieil allié puisse vivre en exile dans une ferme dans le Transvaal, où Dinuzulu mourut en 1913. L’exile de Solomon et sa descendance

Son fils, Solomon ne fut jamais reconnu comme roi zoulou par les autorités Sud-africaines, mais seulement comme chef local. Cependant, il fut de plus en plus considéré comme roi par les chef, le peuple zoulou et des intellectuels politiques comme John Langalibalele Dube. En 1923, Solomon créa l’organisation Inkatha YaKwaZulu pour promouvoir ses aspirations royales, qui tomba dans l’oubli avant d’être ravivé dans les années 1970 par Mangosuthu Buthelezi. En décembre 1951, le fils de Solomon, Cyprian Bhekuzulu fut officelement reconnu comme le suprême roi des zoulous, mais le réel pouvoir sur le peuple zoulou était détenu par des fonctionnaires blancs sud-africain qui travaillaient avec des chefs locaux qui pouvait être destitués s’ils refusaient de coopérer. Les années de l’Apartheid Le bantoustan du KwaZulu

Sous l’Apartheid, le bantoustan du KwaZulu(Kwa signifiant terre de) fut créé en 1970 sous le nom de Zululand (il prit son nom actuel en 1977). On prévoyait que tous les zoulous deviendraient citoyens du KwaZulu, perdant ainsi leur citoyenneté Sud-africaine. La patrie ainsi crée était composée d’une multitude de terres éparses. Des centaines de milliers de zoulous vivant en dehors du KwaZulu furent dépossédés et furent déplacés par la force dans de moins bonnes terres. En 1993, environs 5,2 millions de zoulous vivaient dans le KwaZulu et environ 2 millions dans le reste de l’Afrique du Sud.réf. nécessaire Le ministre en chef du KwaZulu fut, de sa création en 1970 jusqu’en 1994, Mangosuthu Buthelezi. En 1994, la province du Natal fut rattachée au KwaZulu, le tout formant désormais, le KwaZulu-Natal. Inkatha Freedom Party

En 1975, Buthelezi recréa le Inkatha YaKwaZulu, prédécesseur du Inkatha Freedom Party (ou IFP). Cette organisation était théoriquement un mouvement de protestation contre l’apartheid, mais plus conservatrice que l’ANC. Par exemple, Inkatha était opposé à la lutte armée et aux sanctions contre l’Afrique de Sud. Inkatha était à l’origine en bons termes avec l’ANC, mais les deux organisations entrèrent en opposition en 1979 suite aux Émeutes de Soweto.

A cause de ses positions de plus en plus en faveur du gouvernement de l’apartheid, Inkatha fut la seule grande organisation reconnue comme représentative des opinions des noirs sud-africains par le gouvernement de l’apartheid : l’ANC et les autres mouvements furent bannis. À la différence des leaders du Transkei, du Ciskei, du Bophuthatswana et du Venda, Buthelezi n’a jamais accepté la pseudo-indépendence offert lors de la politique du Separate Development, en dépit de fortes pressions de la part du gouvernement blanc.réf. nécessaire Violence politique

Dès 1985, des membres de mouvements d’opposition s’engagèrent dans des luttes sanglantes. La violence politique apparut d’abord entre les membres du Inkatha et de l’ANC, ce qui donna lieu à des atrocités commises des deux côtés. On suppose qu’elles furent alimentées par le gouvernement de l’apartheid a travers une aide plus ou moins direct à l’Inkatha.réf. nécessaire Les violences continuèrent tout au long des années 80 et s’accentuèrent dans les années 90 lors des premières élections nationales de 1994.

sources wikipedia

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Dingane est né en 1795. Il s’est toujours voulu le successeur de Senzangakhona. Mais le nouveau souverain est loin d’avoir la capacité de son prédécesseur. Il est faible et sa légitimité déjà contestée. L’Empire est divisé, menacé par les anglais, envahis par les Afrikaners. Les premiers sont persuadés d’être supérieurs à tous les peuples d’Europe, les Afrikaners les fuient. Dingane n’aiment guère ces intrusions dans son empire ; il hait d’ailleurs ces européens. Il commence à faire le ménage dans sa famille dès les premiers jours de son règne. Sait-on jamais qu’un des princes soient tentés de s’allier avec ces blancs. Umthlangana sera assassiné à son tour. Puis il règle le problème des Afrikaners. Les nouvelles de leurs succès contre les Sothos et les troupes de Mzilikazi inquiètent Nkozi Dingane. Le 6 Février 1838, il fait amener la délégation de 70 afrikaners conduite par Piet Retief (de 15 ans son aîné) au sein de son kraal. Il a cédé des territoires aux Afrikaners en échange de bétails volés par des tribus avoisinantes. Retief n’est donc pas inquiet lorsqu’il pénètre dans le Kraal. Les festivités battent leur plein, le souverain est plein de bonnes attentions avec les Afrikaners. Les tams- tams rythment les pas zoulous, les femmes servent de la bière de maïs aux afrikaners, rien ne laissent présager les terribles événements qui vont se succéder. D’un coup, les guerriers zoulous se ruent sur les afrikaners et les massacrent tous. Pas un seul n’en réchappera. Dingane est au fait de sa puissance ; il a envoyé un sévère message aux européens. Mais les Afrikaners ne sont pas hommes à se laisser faire sans rien dire. Si la nouvelle du massacre est un choc, ils se réunissent afin de rendre justice à leurs morts. Le choc entre les Zoulous et les Afrikaners aura lieu à la rivière Ncome le 16 décembre 1838. Face à plusieurs milliers de guerriers zoulous, les afrikaners n’alignent que 470 hommes armés. En Avril les impis ont encore massacré des centaines d’afrikaners à Blaukraans. La haine anime les Afrikaners dans ce combat de « David contre Goliath ». La bataille sera rude mais contre toute attente, la supériorité zouloue sera battue par la fierté afrikaner. 3000 soldats zoulous seront tués lors de cette bataille qui vaudra à la rivière Ncome, le nom de rivière sanglante (Blood River) et un jour saint dans le nationalisme naissant afrikaner. Seuls 3 afrikaners avaient succombés aux assegaï zouloues. La défaite à Blood River modifie les règles au sein de l’Empire. Mpandé, le demi-frère né en 1798, s’allie avec les vainqueurs. Clairement, il accepte de laisser s’installer les afrikaners sur ses terres ancestrales contre une aide militaire afin d’agir contre Dingane. En Janvier 1840, pourchassé par les troupes de Mpandé , Dingane est rattrapé et mis à mort. Mpandé peut enfin s’installer sur ce trône qu’il convoitait lui aussi depuis longtemps. Mais l’Empire zoulou s’est affaibli avec ces incessantes guerres civiles de succession. Pis les territoires octroyés aux afrikaners ne leur suffisent plus. Les frontières négociées sont piétinées. L’ennemi d’hier est l’ami d’aujourd’hui. Mpandé agacé par les actions de guérilla des Afrikaners demandent de l’aide aux anglais. Vu comme des barbares hier, les zoulous intéressent les anglais. Il faut dire que la récente découverte des diamants aiguise l’appétit de tous.

Si Mpandé a fait allégeance aux anglais, il n’en reste pas moins le Roi des Zoulous . Et toute dissidence est impitoyablement chassée. En 1843, il force les tribus rebelles à se réfugier dans les montagnes. Cela n’arrête pas le souverain qui annexe purement le Swaziland en 1852. Les Britanniques ne goutent guère ce geste d’indépendance et lui ordonne de se retirer des terres annexées. Mpandé se retirera immédiatement. Son neveu Cetshwayo est peiné de voir comment l’empire zoulou est bradé au nom ‘un trône instable. Il n’apprécie pas plus les anglais que els afrikaners mais préfère jouer avec les premiers, les moins pires pense t-il. Né en en 1826, Cetshwayo s’est fait connaître des Zoulous en éliminant de la succession son potentiel rival Umtonga lors d’affrontements entre 1861 et 1865. Quoiqu’il en soit, c’est avec la bénédiction des anglais qu’il monte sur le trône de Mpandé décédé le 18 Octobre 1872. On y voit même le gouverneur en place assister à son couronnement le 1er Septembre 1873. L’Afrique du Sud qui n’est pas encore connue comme telle a subit de profonds bouleversements tants géographiques qu’historiques depuis le Mfecane. Les Afrikaners ont quitté la colonie du Cap ; c’est le Groot Trek (grand voyage). Ils ont établis les Républiques du Transvaal et de l’Etat d’Orange libre. Port Natal est devenu une colonie britannique. Affrontements entre anglais et Afrikaners sont fréquents, entre Afrikaners eux-mêmes parfois. Au milieu, les différentes ethnies ngunis à qui personne ne demande leurs avis. L’empire de Mzilikazi s’est effondré. Ses successeurs n’ont pas su sauvegarder les frontières devant les appétits d’un seul homme, Cecil Rhodes. Quant aux zoulous, soixante ans de guerre civile ont achevé ce qu’il restait de glorieux du royaume de Shaka Zoulou. A Londres, les rapports qui parviennent au Foreign Office sont alarmistes. Les Zoulous se réorganisent sous la houlette de leur nouveau souverain et se préparent à reprendre le chemin de la guerre afin de restaurer les frontières perdues. Cetshwayo a également crée des impis armés de fusils. Le 11 Décembre1878, le représentant britannique réclame des réparations face aux incursions des impis sur son territoire et pis va même jusqu’à exiger le désarmement des troupes zouloues. C’en est trop pour Cetshwayo qui décide depuis sa capitale, Ulundi, de bouter la perfide Albion hors de son Empire. Il sera bien tant d’en faire de même avec les Boers. Il est vrai aussi que le souverain zoulou n’avait guère apprécié le meurtre de deux jeunes filles zouloues échappées d’une chefferie par des soldats anglais en 1872. Après un ultimatum de 30 jours, le corps expéditionnaire de Lord Chelmsford pénètre au cœur du royaume zoulou. Lord Chelmsford fait peu de cas des impis qu’il pense vaincre rapidement. Lord prétentieux et imbu de lui- même, Chelmsford recevra la leçon militaire de sa vie à Isandhlwana ce jour du 22 Janvier 1879. 20 000 impis zoulous vont infliger la pire des défaites de l’histoire militaire britannique dont les pertes s’élèveront a 1000 guerriers tués contre 1329 pour les anglais. A Londres, cette défaite n’est pas commentée. Le Premier Ministre a ordonné à la presse de se taire et de vanter les mérites de la victoire de Rorke's Drift du lendemain. A ce poste avancé de l’Empire Britannique, ce sont quelques 300 soldats de Sa Majesté et Askaris qui résisteront victorieusement à 4000 zoulous. Les Zoulous s’offrent même le luxe de tuer un prince impérial le 1er Juin 1879. L’héritier des Bonaparte, Louis-Napoléon, engagé sous l’uniforme anglais, est tué par des zoulous en patrouille de 18 coups d’assegaï.

Il faut attendre Mai 1879 pour que les Britanniques se réorganisent militairement. Le 4 Juillet, Ulundi tombe. C’est une capitale incendiée que voit Cetshwayo rapidement envoyé en exil à Londres. Le souverain exilé s’intéresse à son nouveau lieu de résidence. Il a encore la superbe des descendants de Shaka. Il sera reçu par la Reine Victoria, curieuse de voir celui qui a tenu tête à ses troupes. L’exil est dur mais souple. L’Empire Zoulou a été divisé en 13 chefferies le 1er Septembre. C’est bien connu, « diviser pour mieux régner ! » est un adage appliqué à la lettre par les anglais. De ces treize roitelets, il y’avait entre autres un des fils de Cetshwayo, UZibhebhu ka Maphitha (1841 - 1904)

Dingane (Zulu king of Natal)

Devenant de plus en plus tyrannique, il s'attira les foudres de son peuple et mourut en 1828, assassiné par ses demi-frères, dont Dingane qui lui succéda.

Jour par Jour, Dingane Dates décroissantes Titres seulement (2 réponses)

1828 22 septembre Mort de Shaka, roi des Zoulous

Shaka, né en 1787, fut le fondateur et roi du royaume Zoulou. Ce grand guerrier monta une gigantesque armée qui compta plus de 100 000 hommes et lui permit de mener une politique d'expansion très agressive, tuant tous les vieillards des peuples vaincus. Devenant de plus en plus tyrannique, il s'attira les foudres de son peuple et mourut en 1828, assassiné par ses demi-frères, dont Dingane qui lui succéda. Voir aussi : Roi - Fondateur - Guerrier - Assassiné - Dingane - Histoire des Décès

1838 16 décembre Les Boers battent les Zoulous

L'empereur zoulou Dingane est battu lors de la bataille de Bloedriver -ou Blood River- par plusieurs milliers de boers. Installés en Afrique du Sud depuis le 17ème siècle, les Boers (descendants des colons protestants hollandais, français et allemands) sont partis dès 1834 à la conquête du territoire sud-africain depuis la colonie du Cap. La colonisation du Nord de l'Afrique du Sud, appellée "le grand trek", durera jusqu'en 1855. Elle est considérée par les boers comme la naissance de la nation afrikaner. Voir aussi : Histoire des Boers - Histoire des Zoulous - Dingane - Histoire de la

http://www.linternaute.com/histoire/motcle/1641/a/1/1/dingane.shtml

Colonisation

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___AFRICAN ART LEGENDARY La tradition orale en Afrique.. En Afrique, chaque vieillard qui meurt est une bibliothèque qui brûle." Parce que pendant longtemps (et encore aujourd’hui) la littérature a été orale,Dogon, peuple mythique du Mali

La tradition orale en Afrique


******* Afrique septentrionale********

"En Afrique, chaque vieillard qui meurt est une bibliothèque qui brûle." Parce que pendant longtemps (et encore aujourd’hui) la littérature a été orale, que ce soit pour les contes, les mythes, les généalogies, les chroniques et faits divers...

Le souffle humain

JPEG - 7.4 ko Nuit d’ oralité au Gabon

Pour l’Africain, le verbe est créateur par la parole de Dieu qui est le force suprême, et le souffle humain continue cette création. C’est pourquoi l’écriture a longtemps été repoussée et limitée, bien qu’ayant été introduite il y a longtemps par l’Islam avec l’alphabet arabe, puis par les missionnaires chrétiens avec l’alphabet latin ; et ensuite élaborée avec les propres systèmes d’écriture de l’Afrique noire. De plus, elle était considérée comme moins efficace, n’ayant pas l’appui du "rythme" ni le pouvoir de la parole "retenue", ce silence si bien manié par les narrateurs. C’est ainsi que la tradition orale (même sans l’aide de l’écriture) est aussi riche en contenu et en variété que celle de n’importe quelle autre culture.

On a estimé qu’il existait plus de 250 000 mythes, légendes et contes.

Si cette tradition est moins connue du monde occidental que les autres arts de sa culture, (tel "l’art africain") c’est qu’elle fut peu étudiée et n’a pas connu les mêmes formes de diffusion. Et comme l’oralité découle d’une volonté de communion de l’homme avec les forces de la nature et les forces cosmiques, il a été important en Afrique noire que la tradition orale se soit transmise d’une génération à l’autre, et continue de le faire. Elle est au service de la communauté.

L’art et les clés de la tradition orale D’abord, à la bonne connaissance du langage, le griot (narrateur) doit ajouter l’art : - de l’intonation - de l’improvisation aisée - du maniement des symboles - du sens de la réplique - de la suggestion - et du silence...

On parle de "silence" parce que l’oralité n’est pas que la parole, elle est aussi retenir la parole, c’est à dire ménager des silences subtils et importants qui sont autant d’ombres qui entourent la parole de mystère et qui la valorisent. Ensuite, le griot doit observer 3 éléments-clés de l’expression orale : - le geste : on ne conçoit pas de narration (contes, légendes ou mythes) sans lui. Il prolonge l’intonation. Par ex. le griot peut danser ou mimer une action le moment venu - le chant et la musique : ils soutiennent et structurent la narration - le rythme : il est l’expression de la vie et de la force, source et à la fois effet de l’émotion, ce qui explique pourquoi la vibration rythmée joue un si grand rôle. La puissance incantatoire de la parole scandée, de la danse, du chant et du langage tambouriné rétablit une harmonie qui a pu être rompue par la violation d’un interdit. Le rythme est ordonné dans son déroulement ; le message qu’il communique est celui de l’ordre suggéré par le rythme de la nature, et par les messages des ascendants mythiques à travers les contes, les légendes, les rites verbaux, etc. C’est pourquoi il est souvent répétitif. Ainsi, la parole rétablit-elle l’ordre compromis, par les messages qu’elle transmet et par leur rythme.

"Redire les mots mêmes qui, dans le mythe, ont engendré le monde,c’est renouveler la création elle-même, lui redonner la vie et lui assurer la pérennité. Les mots sont empreints de puissance créatrice, de sacré. Les renouveler, c’est se mettre au cour même du sacré." (G. Granai).

Création de l’émotion L’émotion doit favoriser la participation de l’auditoire, en s’aidant des éléments clés cités ci-dessus.

"L’émotion est aux antipodes du sentimentalisme, c’est comme une force qui vous étreint et à laquelle vous participez. On revient toujours à la participation qui est le sens de la vie. Participer aux mots, c’est participer au jeu des forces vitales qui est l’expression du monde, de Dieu." (L. S. Senghor)

Elle naît au détour d’un mot, dans la vibration du rythme, à travers le symbole qu’utilise le griot. L’auditoire accède ainsi au jeu des forces qui anime l’univers par son être total, corps et esprit liés, sensualité et rationalité, en communion étroite avec les membres du groupe. Elle est un jeu avec les contes, une initiation avec les récits mythiques (dans la saisie des vérités primordiales).

Les narrateurs Dans l’Afrique noire où l’expression orale est reine, quiconque possède l’art (et c’en est vraiment un) de "bien dire", joue un rôle important dans la société. Ainsi les dons des griots (conteurs, musiciens, chanteurs, généalogistes.) sont considérés comme divins alors même que les griots appartiennent traditionnellement à une caste modeste. Leurs connaissances en la matière peuvent être considérables, certains pouvant énumérer par cour des chronologies de royaumes ou de chefferies remontant à 4 ou 5 siècles. Leur art est conditionné par leurs modèles socio-culturels (techniques traditionnelles et influences étrangères), par l’objet de leur narration (jeu, prière.) et bien sûr par le genre (contes, mythes, poésie, etc.)

Communiqué de presse Benasque, mercredi le 7 décembre 2011

  • Afrique du Nord

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pour la 1ère fois à Bénasque (Aragon-Espagne), la galerie "Out of Africa" présente du 23 décembre 2011 au 26 février 2012 l'art dogon et les "femmes aériennes" de Christophe Sawadogo (Ouagadougou - Burkina Faso).

Parmi les cultures africaines, la culture et l'art dogon (Mali) font partie des plus intéressantes et des plus étudiées. Du 23 décembre 2011 au 26 février 2012, la galerie "Out of Africa" à Benasque (Aragon - Espagne) présente la force de la culture et de l'art sculptural dogon lors d'une conférence et d'une exposition de photos et d'œuvres d'art : "Dogon, peuple mythique du Mali". Une partie des bénéfices de la vente des photos et des œuvres d'art est destinée à l'ONG: "ASED - Association Solidaire Ecoles Dogons". Parallèlement, le peintre Christophe Sawadogo (Ouagadougou - Burkina Faso) expose dans la galerie ses "Femmes aériennes", nous invitant à la méditation. Trônant majestueusement sur la plaine du centre du Mali, la falaise de Bandiagara s'élève à plus de 500 m d'altitude sur une largeur de 150 km. Pendant plusieurs siècles, cette falaise et les régions avoisinantes ont été le territoire du peuple dogon, dont la culture et l'art fascinant sont au centre d'une conférence et d'une exposition de photos dans le Centre des Sciences Pedro Pascual de Benasque et d'une exposition d'œuvres d'art dans la galerie "Out of Africa".

Trente ans de voyages au Mali et au Pays dogon.

Sorella Acosta et son associé Salvador Campillo, deux passionnés d'art, de culture et de voyages en Afrique, ont profité de la fermeture temporaire de la galerie en novembre dernier pour voyager une fois de plus au Mali, à la rencontre du peuple dogon de la falaise de Bandiagara. Installé depuis plus de trente ans à la frontière entre le Mali et le Burkina Faso, Salvador Campillo s'intéresse tout spécialement aux us et coutumes de ce peuple mythique.

Situé au centre du pays, le territoire dogon s'étend entre le fleuve Niger et la falaise de Bandiagara. La population dogon s'élève à plus ou moins 700.000 personnes, bien qu'une partie de la population se retrouve également au nord du Burkina Faso et en Côte d'Ivoire. Les Dogons vivent majoritairement d'agriculture, surtout de la culture de mil, et sont reconnus pour leur cosmogonie et leur art statuaire bien reconnaissable. Parmi ceux qui s'intéressent à la culture subsaharienne et surtout à la culture d'Afrique de l'Ouest, l'art dogon du Mali est relativement bien connu. En Espagne par contre, la connaissance africaine se limite au Maghreb, en particulier au Maroc et à l'Egypte. Destiné à tous les amoureux d'art en provenance d'autres cultures et à tous les passionnés de voyage, l'exposition et la conférence qu'organise la galerie "Out of Africa" sera sans aucun doute une découverte et une porte d'entrée vers l'Afrique subsaharienne si méconnue mais passionnante.

Un voyage au pays dogon en trois étapes

Dans sa galerie "Out of Africa", Sorella Acosta, expose du 23 décembre 2011 au 26 février 2012 une 100aine d'œuvres d'art en provenance du pays dogon : statues en bois, en bronze et en pierre, en fer noir, figures aux bras levés, maternités, masques utilisés lors des fêtes rituelles, portes de grenier sculptées, échelles, serrures, repose-têtes, tabourets, piliers de Togu-nà….

Statue rituelle Dogon - Bandiagara - Mali - bois

En plus de l'intérêt artistique indiscutable d'une des cultures les plus riches et intéressantes d'Afrique de l'Ouest, Sorella Acosta et sa collaboratrice Tais Vidal, Historienne de l'Art et Gestionnaire de Patrimoine Culturel, replaceront lors d'une conférence le jeudi 29 décembre à 19H dans le Centre des Sciences Pedro Pascual de Benasque (Aragon - Espagne) l'art dogon dans son contexte en donnant de l'information quant aux aspects historiques, culturels et économiques de la région, de sa population et de sa manière de vivre. Une sélection des photographies prises par Salvador Campillo lors de ses fréquents voyages au pays dogon sera exposée dans le hall d'entrée du Centre des Sciences. L'objectif de l'exposition de photos et de replacer cet art dans le contexte de sa culture et de ses coutumes, intégrant la conception d'une culture universelle à facettes multiples. Les photos s'exposent au Centre des Sciences Pedro Pascual de Benasque du 23 décembre 2011 au 3 janvier 2012.

Pueblo Koundou (Dogón - Malí)

Une partie des bénéfices de la vente des œuvres d'art et des photos est destinée à la ONG "ASED - Association Solidaire Ecoles Dogons". L'Association Solidaire Ecoles Dogons (ASED) est une ONG, créée en janvier 2007, ayant comme objectif de procurer les outils nécessaires pour que la population dogon construise elle-même ses propres écoles. L'ASED se charge de faire parvenir de l'aide matérielle mais aussi de la main d'œuvre pour la construction d'écoles dans des villages sans infrastructure mais avec la présence d'enseignants. Depuis 4 ans, l'ASED a aidé à construire 3 écoles dans la région d'Hombori, des références quant à leur architecture et l'utilisation de matériaux régionaux. Ces écoles accueillent actuellement plus de 300 élèves. Des projets de jumelage avec des écoles de Barcelone ont été initiés, proposant des échanges culturels entre les enfants africains et catalans. Les donations provenant de particuliers et d'entreprises aident l'ASED à procurer du matériel scolaire et sportif, des vêtements, des vélos…

Sorella Acosta et son associé Salvador Campillo, très concernés par la problématique des minorités au Mali, ont décidé de dédier une partie des bénéfices de la vente des œuvres d'art dogon et des photographies de la culture dogon aux projets 2012 de l'ASED. Le peintre Christophe Sawadogo (Ouagadougou - Burkina Faso) présente ses tableaux dans la galerie, lors de l'exposition "Dogon, peuple mythique du Mali".

Christophe SAWADOGO - Femmes porteuses d'eau et d'espoir - 2011 Christophe Sawadogo est né en 1972 à Tikaré au Burkina Faso. Il a été formé aux "Arts et Communication" de l'Université de Ouagadougou. Passionné de poésie et de calligraphie, ses premières œuvres furent consacrées aux dessins sur papier, à l'encre de Chine ou avec des crayons de couleur pour créer un univers où flottent des personnages, essentiellement féminins, contés ou rêvés. Parallèlement, il développe sa peinture en lui faisant acquérir une texture "bâtie sur terre", laissant entrevoir des croûtes. En suspendant le regard entre rêve et réalité, son œuvre est une ouverture, une fenêtre sur de nouveaux horizons.

Christophe Sawadogo a participé a des expositions individuelles et collectives au Burkina Faso, au Sénégal et au Mali mais aussi en Europe: en France, en Allemagne, aux Pays Bas, au Danemark, en Finlande, en Norvège et en Belgique. Par contre, c'est sa première exposition en Espagne.

Aujourd'hui, Christophe SAWADOGO plonge ses pinceaux au cœur des préoccupations sociales immédiates. Dans la série des "Inondations", Christophe Sawadogo relève : "Dans certaines parties du monde, les femmes et les enfants parcourent des kilomètres à la recherche d'eau, tandis que sous d'autres cieux, il suffit d'ouvrir le robinet pour que jaillisse le précieux liquide. L'eau au cœur des inondations, des famines et des grandes sécheresses est une préoccupation mondiale. Source de vie, elle peut dans bien des cas menacer la survie de l'espèce humaine".

Dans ses dernières œuvres "Les immigrés", exposées dans la galerie "Out Of Africa" à Benasque (Huesca-Espagne), Christophe montre des voyageurs clandestins à qui dit-il : "On a mis des bâtons dans les roues." Et il s'explique : "On a tous des rêves orientés vers l'autre, vers un ailleurs nouveau, meilleur. Pourtant, il est plus facile pour l'Homme du Nord de venir visiter le désert et les dunes de sable que pour l'Homme du Sud d'aller voir ce qui se passe de l'autre côté de l'Océan. Continent que nous connaissons seulement par les livres, les films ou la télévision. Pourquoi cette quête de l'autre se résume-t-elle en enfer pour beaucoup d'entre nous? Et il conclut : "Toutes les routes devraient mener à l'Homme". Les tableaux de Christophe Sawadogo s'exposent du 23 décembre 2011 au 26 février 2012 dans la galerie "Out of Afrique" à Benasque.

Contact presse: Sorella Acosta www.galeria-out-of-africa.com

  • Histoire

La « Libye », d'après la reconstruction du monde décrite par Hérodote

Les vestiges de la présence humaine en Afrique du Nord remontent à 400 000 ans âge attribué aux restes de (l’Atlanthrope) découverts dans les Sédiments du lac préhistorique Ternifine (Tighennif près de Mascara) Algérie. L’Atlanthrope, contemporain du Sinanthrope et du pithécanthrope de Java, dont les ossements ont été retrouvés au milieu des outils de pierre taillée qu’il fabriquait, y a séjourné. Le Temps de l'Afrique du Nord berbère

Les Berbères subsistent dans un immense territoire qui commence à l’ouest de l’Égypte. Actuellement des populations parlant le berbère habitent dans une douzaine de pays africains, de la Méditerranée au sud du Niger, de l’Atlantique au voisinage du Nil. Les autochtones de l'Afrique du nord sont les peuples Berbères et le peuple Copte (Égyptien). Les peuples Berbères sont des peuples parlant tous des langues similaires et ayant peuplé l'Afrique du nord depuis l'ouest de la vallée du Nil aux Iles Canaries bien avant la conquête Romaine.

Le Temps de l’Afrique du Nord blanche

L’« Afrique blanche » désignait autrefois les territoires méditerranéens: Maroc, Égypte, Mauritanie, Algérie, Tunisie, Sahara Occidental, Libye.réf. nécessaire

Le camp de Gindibu était-il situé au sud-est de Damas.

Il est certain que les bédouins de la péninsule arabique

- qu'on appelait probablement indifféremment. Aram, Eber ou Haribu - devaient être installés à l'origine, dans la région qui s’étend entre la Syrie et la Mésopotamie et qui fut, avec la Syrie le berceau le plus ancien des Sémites"1.» Présents dans la péninsule arabique jusqu'au VII e siècle, ils ont alors connu une expansion vers le reste du Moyen-Orient, vers l’Afrique du Nord et la péninsule Ibérique portés par un élan mystique et de conquête guerrièreréf. nécessaire

La Grande Mosquée de Kairouan, fondée en 670 par le général omeyyade Oqba Ibn Nafi, est la plus ancienne mosquée en Afrique du Nord8 ; elle est située à Kairouan en Tunisie.

Arrivée des Phéniciens.

670, l'arrivée des Arabes Omeyyades de Damas pour conquérir le Maghreb ; c'est à cette date qu'est fondée, dans l'actuelle Tunisie, la Grande Mosquée de Kairouan qui représente le plus ancien édifice religieux musulman en Afrique du Nord9,8.

L'arrivée de Idrîs Ier arrière-petit-fils d’Hassan fils de Ali ibn Abi Talib et Fatima la fille de Mahomet. Il se fait reconnaître comme imam par la tribu berbère des Awarba qui l'avaient accueilli et par les quelques Arabes qui l'avaient accompagné dans son exil.

  • Afrique du Nord

L'islam a balayé l'Afrique du Nord très tôt dans son histoire, la propagation à l'ouest de l'Egypte à partir de la 8ème siècle après JC 1 Au début, il a été répandu dans les villes par la conquête, mais une fois que les Berbères nomades ont commencé à se convertir à l'Islam, il s'est propagé à travers leurs contacts dans tout l'Afrique du Nord. 2 Alors que les peuples arabes du Moyen-installés dans les villes, la plupart des zones rurales est resté dominé par les Berbères, dont les traditions et les croyances ont été absorbés dans la pratique de l'islam dans ce domaine.

À partir vers le début du 10ème siècle, religieux régimes islamiques ont commencé à apparaître en Afrique du Nord. Parmi les plus puissants et influents, c'est que des Almoravides. Il s'agissait d'un régime de berbère, en grande partie responsable de la propagation de l'école malékite de la jurisprudence islamique au Maroc. 4 Les Almoravides ont été suivis par une autre dynastie des Berbères, les Almohades. Ce régime répandre l'Islam en Espagne et en grande partie du reste de l'Afrique du Nord. 5 Il a été beaucoup moins de succès, cependant, dans sa tentative de purger l'islam marocain berbère et d'autres influences non islamiques. 6

Au début du 17ème siècle, plus de 90% de la population de l'Afrique du Nord était musulman, surtout à la suite l'islam sunnite. 7 La plupart continuent à suivre l'école malékite, si les Etats peuvent professer le respect officielle à une autre école de la jurisprudence, en tant que résultat d'années de domination ottomane d'une grande partie du monde musulman. 8 Pendant ce temps, les Berbères, les Touaregs et en particulier, un sous-groupe de Berbères, de continuer à pratiquer une version quelque peu syncrétique de l'islam, le mélange de leurs traditions pré-islamiques dans la pratique de l'islam. 9

La lutte pour mettre fin à la colonisation française a eu des effets distincts et importants sur la pratique de l'islam dans la Tunisie, l'Algérie et le Maroc. En Tunisie et en Algérie, les mouvements indépendantistes nationalistes étaient fondamentalement laïque, même si ils ont travaillé aux côtés de clercs réformistes. 10 En conséquence, les gens qui sont venus au pouvoir après l'indépendance puisent leur légitimité à partir de sources laïques et leurs politiques reflètent cet objectif.

Toutefois, le Maroc a eu un mouvement plus politisé islamiste. L'unité musulmane avait été une cause importante politique au Maroc depuis les années 1930 lorsque la France avait tenté de diviser la population en gouvernant Berbères en vertu du droit différente de celle de la population arabe. 11 Ainsi, l'Islam avait déjà devenu quelque chose d'un outil d'organisation politique, et il a continué dans ce rôle à travers la lutte pour l'indépendance.

Descente



Généralement, la plupart origine nord-Africains trace patrilinéaire, comme cela est généralement prévu dans les pays musulmans. Parmi presque tous les groupes ethniques sédentaires en Algérie et au Maroc, par exemple, la descente est universellement suivre si le père. 12

Parmi les cultures pastorales et semi-pastorale, cependant, il ya plus de variation. Bien que presque tous les Berbères retrouver leur famille patrilinéaire, un sous-groupe de Berbères, les Touaregs, ne dispose pas d'un modèle de descente constante. Certains tracent leurs familles patrilinéaire, mais quelque 80.000 Touaregs retrouver leur famille et d'hériter de la position sociale par le biais de la mère. 13

  • Arrangements conjugaux


Pendant la plus grande d'Afrique du Nord, la polygynie est autorisée et, essentiellement, accepté, mais rarement pratiquée. Cependant, la pratique varie entre et au sein des différents pays.

En Algérie, la polygamie est pratiquée, mais rarement. Une étude réalisée dans les années 1950 a montré que seulement 2% des hommes musulmans avaient plus d'une femme. 14 En dépit de sa rareté, il reste un problème important. Une étude réalisée plus de vingt ans plus tard, à Alger a révélé que près 2/3of des femmes étudiées voulaient des changements dans les lois relatives au statut personnel, y compris l'abolition de la polygamie. 15

Informations sur la polygynie en Egypte suggère qu'il existe des différences énormes dans les pratiques des différents groupes socio-économiques. Dans l'ensemble, la polygynie ne semble pas être largement pratiquée. En début des années 1950, 8% des hommes musulmans égyptiens étaient polygames. 16 Il ya des secteurs de la société où la polygynie a continué d'être courante, cependant, tels que les traditionnels, les zones de la classe ouvrière du Caire. 17 Il est également une indication que la polygynie est devenue plus commune dans les années 1970, probablement en raison de la migration économique motivés, qui à la fois apporté en argent, ce qui rend une seconde femme plus abordable, et empêché les gens à se déplacer. 18

En 1979, le gouvernement a adopté un paquet de réformes à caractère personnel loi sur le statut, y compris une limite sur la polygamie qui a accordé à une femme le droit à un divorce si son mari a pris une seconde épouse sans son consentement. 19 Cependant, cette loi n'a pas été appliquées de manière cohérente et les réformes de 1979 ont été déclarées inconstitutionnelles en 1985. La loi finalement adoptée au sujet des limites sur la polygynie ne pouvait voir qu'une femme de divorcer de son mari pour prendre une seconde épouse si elle pouvait prouver qu'elle a subi "un préjudice moral ou matériel» à la suite. 20

Au Maroc, la polygamie est pratiquée, mais rarement. 21 Une pratique plus courante est la monogamie en série, pratiquée par les hommes et les femmes. 22

La polygamie en Libye a été pensé pour être en train de disparaître dans les années 1970, mais continue d'être pratiquée à l'occasion. 23 La polygamie n'est officiellement autorisé si les consentements première femme, et le mari est à la fois saine et suffisamment riche pour être en mesure de soutenir les deux femmes. 24 Il n'est pas clair ce que ces limitations légales sur la polygynie signifie dans la pratique.

En Tunisie la polygamie est illégale depuis les années 1950 et il n'y a aucune indication particulière qu'il est pratiqué en dépit de la loi.

Mariages privilégiés et des interdictions



Dans une grande partie d'Afrique du Nord, il ya une préférence générale pour le mariage entre les enfants de deux frères, avec les cousins ​​en jouant un rôle mineur dans le choix d'un partenaire dans le mariage. Comme avec d'autres aspects de la pratique matrimoniale c'est à la fois pas une préférence universellement, il n'est pas toujours la réalité.

La société algérienne favorise le mariage à un cousin parallèle paternelle (enfant frère du père de). 25 Cependant, une étude réalisée dans les années 1970 a révélé que c'était l'un des aspects de droit de la famille et de la tradition que presque 2/3 des femmes d'Alger interrogées voulaient changer. 26

En Egypte, dans le passé et probablement encore dans les zones rurales, le père d'une fille a choisi son mari pour elle, souvent un cousin, et elle avait peu à dire en la matière. 27 Cela semble être changer avec des niveaux plus élevés de l'éducation pour les filles et les femmes. Une étude a montré que chez les femmes ayant de 6 ans ou plus de l'éducation, les femmes jouent un rôle dans le choix de leurs maris. 28

Tout au long de Maroc, le mariage d'un cousin paternel parallèle est commun. 29 Il semble que ce modèle de mariage a particulièrement fort soutien parmi les classes supérieures et dans les villes conservatrices, plus âgés et les villes. 30

En Libye, le mariage de cousins ​​germains est acceptable, mais il est difficile de savoir si elle est particulièrement préférée à d'autres mariages. 31 Que ce soit pour un cousin ou non, une fille peut être mariée par son tuteur sans avoir aucune entrée dans la décision. 32 Si son premier mariage ne ​​fonctionne pas, une femme aura plus de possibilité de choisir maris ultérieures. 33

Bien que de nombreux Berbères permettre les mariages entre cousins ​​germains, les Touaregs refusent toute forme de celui-ci. 34

Âge du mariage



Tout au long de la région, la loi limite l'âge minimum du mariage à environ 16 pour les filles. Cependant, souvent, les filles sont mariées plus tôt que les limites légales, juste attendre l'âge légal d'enregistrer le mariage. C'est souvent le cas en Algérie par exemple. 35

L'un des principaux facteurs de l'âge du premier mariage d'une fille est de savoir si elle vit dans une zone urbaine ou une rurale, âge, le mariage à venir plus tôt pour les filles dans les zones rurales. Par exemple, les filles rurales au Maroc souvent se marient entre les âges de 10 et 14. 36

Une autre différence d'âge au mariage est la situation économique d'une famille. En Egypte, par exemple, une jeune fille des classes moyen-inférieur est susceptible de se marier très jeune, et son mari sera probablement de nombreuses années plus âgé qu'elle, que ses parents veulent être assurés qu'il serait un bon fournisseur. 37 Parmi les Égyptiens de classe moyenne supérieure, d'autre part, il ya une préférence croissante pour les mariages plus tard, avec les futurs époux se connaître et de choisir de se marier basée sur l'amour plutôt que des alliances de famille ou la capacité à fournir. 38

Les informations disponibles sur dot en Afrique du Nord est quelque peu limitée, il semble que ce n'est pas universellement donné, pas plus qu'il ne appartiennent toujours à la même personne une fois qu'elle a été donnée.

Traditionnellement en Algérie, une épouse toujours reçu un prix de la fiancée. Tout ce que le couple possédait autre que le prix de la fiancée appartenait au mari. Le prix de la fiancée, cependant, appartenait à la femme, et elle l'a gardé même dans le cas de divorce. 39 Ceci est en contraste direct avec la pratique en Egypte, où les femmes divorcées doivent retourner la dot.

Au Maroc, si oui ou non une femme reçoit une dot lors de son mariage dépend en grande partie sur sa classe sociale. Les femmes issues de familles riches reçoivent habituellement une dot, bien que certains ne le font pas. 40 les femmes des classes inférieures et les femmes dans les zones rurales souvent ne reçoivent rien. 41 Cependant, dans un village berbère au Maroc, les gens disent que dot est nécessaire et il n'ya pas de mariages où la femme ne l'ont pas reçu. 42

Appels tradition libyens pour un prix de la fiancée qui est donné à la fois à l'accord de se marier, plutôt que d'une partie étant donnée à l'accord, une partie au mariage lui-même, comme cela est courant ailleurs. 43



Le divorce est commune en Afrique du Nord.

En général les hommes ont plus de droits dans le lancement d'un divorce, mais les femmes ont des façons informelles de sortir d'un mariage malheureux. La question de savoir qui conserve la garde des enfants après un divorce varie à travers la région, avec des hommes ayant souvent le droit, mais pas nécessairement l'envie de garder leurs enfants avec eux après un divorce.

En Algérie, le divorce est tout à fait commun. 44 Les femmes ont certaines protections, au moins d'être répudiée par son mari sur l'éperon du moment. Le divorce, pour être légal, doit être effectuée devant un tribunal. 45 Après un divorce, le père a droit à la garde des enfants, si l'on ignore à quel âge les enfants peuvent être enlevés à leur mère. 46

En Egypte aussi, le divorce est un événement régulier et il y avait une augmentation du taux de divorce à partir des années 1970. 47 Les hommes ont plus de droits en cas de divorce que les femmes. Cependant, comme en Algérie, le divorce doit être effectué dans un tribunal. 48 L'une des différences en matière de droits en cas de divorce, c'est que les hommes peuvent demander le divorce pour essentiellement une raison quelconque, si il doit y avoir une raison quelconque, car il doit être déclaré à l'audience. Que l'exigence d'avoir une procédure de divorce menées au tribunal est considéré comme une protection importante des droits des femmes est clairement démontré par le fait que l'un des 1979 des réformes du droit personnel était qu'une femme a dû être informé lorsque son mari a divorcé. 49

Les femmes d'autre part, peuvent demander le divorce que dans certaines circonstances limitées. 50 Néanmoins, au moins un écrivain sur l'Egypte a décrit les femmes comme étant en mesure d'obtenir un divorce avec "une relative facilité." 51 Cependant, peu de femmes cherchent à engager un divorce, peut-être en partie parce que les femmes divorcées qui vivent seules sont socialement stigmatisés. 52

Après un divorce, les enfants égyptiens, traditionnellement restés avec leur mère jusqu'à l'âge de 9 ans pour les garçons, 12 pour les filles, époque à laquelle ils vont vivre avec leur père. Maintenant, ils restent généralement avec leur mère jusqu'à ce qu'ils atteignent la puberté ou même plus tard, et puis aller à leurs pères. 53

Au Maroc, en particulier dans les petites villes, le divorce est chose courante. Dans une ville, la moitié de tous les mariages se terminent par un divorce. 54 Un homme a le droit unilatéral de divorcer de sa femme, alors que la femme ne peut pas faire la même chose à son mari. 55 Officiellement, un divorce doit être enregistré auprès d'un tribunal, si il n'est pas nécessaire que le mari d'expliquer pourquoi il est divorcé de sa femme. 56 En outre, l'exigence que le divorce soit déposée à la cour peut être un peu trompeuse, car de nombreux mariages ne sont pas toujours enregistrés auprès de l'Etat, ce qui signifie que le divorce dans de telles situations ne peuvent être enregistrés soit. 57

Après un divorce, une femme retourne généralement à la maison de son père. 58 Parfois, les femmes ne le font pas, choisissant plutôt de vivre en tant que «femmes libres», peut-être, y compris d'avoir des relations sexuelles avec des hommes en dehors du contexte du mariage. 59 Bien qu'il n'y ait qu'une ligne fine entre les femmes qui choisissent de vivre de cette façon entre les mariages et les femmes qui sont essentiellement non nubile, il semble que ces femmes restent dans le courant dominant de la société et peuvent se remarier. 60

Quant aux enfants, après un divorce, l'ex-mari a le droit de garde des enfants. Cependant, souvent, ils ne prétendent pas les enfants après un divorce. 61

En Libye, le divorce est répandu et qui peut être fait simplement par la répudiation. 62 Bien que les femmes ont peu de droits de demander le divorce, ils peuvent, et ne semblent, presser leurs maris à l'octroi d'un divorce. 63 Il ya peu, le cas échéant, la stigmatisation sociale attachée au divorce, que ce soit pour l'homme ou la femme. 64 Alors que les femmes divorcées de se remarier assez facilement et beaucoup de désirs de faire, il semble que certaines femmes ne cherchent pas à se remarier, préférant rester seule. 65 Ceci suggère que la société accepte la présence d'un certain nombre de divorcées, les femmes célibataires.

Après un divorce en Libye, les enfants appartiennent à leur père et de rester avec lui, sauf si elles sont très jeunes. 66

Loi sur le divorce tunisien accorde des droits égaux aux hommes et aux femmes en termes de lancement d'un divorce. 67 Divorces doit être effectué dans un tribunal, et le juge doit interroger les deux parties sur leurs raisons pour mettre fin au mariage. 68

Purdah et l'isolement



Peu de généralisations peuvent être faites sur les femmes d'Afrique du Nord. Certaines femmes sont entièrement couvertes, d'autres ne respectent pas les codes vestimentaires islamiques du tout. Certains sont strictement isolée, d'autres se mélanger librement avec les hommes. Une tendance était claire, cependant, dans la suite de l'indépendance des décennies. Dans une grande partie d'Afrique du Nord, les femmes qui n'avaient pas choisi de porter un voile a commencé à le faire. Ce fut apparemment un signe extérieur de s'accrocher à la culture locale ou nationale, en particulier l'adhésion à l'Islam, et un rejet d'au moins les aspects de la culture occidentale. 69

Les femmes algériennes ont toujours été très à l'écart des hommes, en séjournant dans la maison, sauf pour les courses nécessaires. 70 Ces dernières années, la solitude peut-être moins, mais les sexes sont encore largement séparés, avec des femmes souvent rester à l'intérieur et autour de la maison et les hommes étant en public. 71

Jeunes filles algériennes commencent à être conscients de la nécessité de la modestie tout à fait jeune, couvrant les bras et les cheveux, même en face de leurs pères. 72 Ils continuent de se couvrir pendant leur jeunesse, et jusqu'à ce qu'ils ont eux-mêmes fils qui se sont mariés. 73 À ce stade, ils ont plus de liberté d'être en moins les préoccupations du public, non accompagnés et sur ​​la modestie. Bien qu'il ne semble pas que l'Algérie a eu une période dans le 20e siècle, lorsque les femmes arrêté de porter de couvre-chefs, et donc le port du foulard n'a pas eu la renaissance même il l'a fait dans plusieurs autres pays, il ne deviennent fortement politisée au cours de la lutte pour l'indépendance. 74

En Egypte, de nombreuses femmes avaient cessé de porter le foulard, en commençant dans les années 1900. 75 Cependant, les femmes ont à nouveau commencé à se couvrant depuis les années 1970, en particulier parmi les classes instruites et professionnel. 76 Comme ailleurs en Afrique du Nord, à la suite des règlements vestimentaires islamiques est considérée comme soutien à la culture autochtone et, selon un chercheur, affirmant que les choix peuvent être faits quant aux parties de la culture européenne devrait être adopté. 77

Toutefois, cela ne devrait pas être lu à-dire qu'il n'ya pas de variations en Egypte. Les femmes dont les familles ont vécu dans les quartiers populaires du Caire pour les générations, par exemple, se couvrir, mais avec des robes noires extérieures laissé un peu ouvert pour montrer les robes colorées en dessous. Les robes extérieures sont serrés à la taille de flatter la figure de la femme, et permettent souvent bras d'une femme d'être vu. 78 Ces femmes interagir régulièrement avec les hommes en public. 79 D'autre part, les femmes qui sont relativement nouveaux au Caire sont beaucoup plus attentifs à se couvrir. 80 Les nouveaux arrivants au Caire accepter moins d'interaction entre les hommes et les femmes. 81 Les classes moyennes supérieures permettent une interaction beaucoup plus forte chez les hommes et les femmes, au point même que certains jeunes ont commencé à se fréquenter. 82

Dans les petites villes et les zones rurales de la Libye, peu de femmes se couvrent. Dans ces endroits, il est inhabituel pour une femme de se heurter à un homme inconnu, et quand elle le fait, elle couvre tout simplement son visage avec ses mains ou détourne la tête, tout en parlant avec l'homme. 83 Il n'est pas clair si la plupart des femmes libyennes dans les zones urbaines sont préoccupés par les prescriptions islamiques de modestie.

Au Maroc, pour les classes instruites et professionnel portant un couvre-chef ou non est un choix d'une femme, apparemment avec moins des implications politiques vus en Egypte, la Tunisie et l'Algérie. 84 Parmi les plus traditionnels, les secteurs riches de la société urbaine, les femmes sont maintenues isolée et bien couverts quand ils ne sortent. 85 Dans la campagne et dans les petites villes, les femmes sont généralement un peu plus libres de sortir en public, mais cela dépend en grande partie sur la situation économique de la famille. 86 Les jeunes femmes mariées dans des domaines tels sont souvent libres de sortir avec d'autres jeunes femmes mariées, sans être accompagné par un mâle. 87

Parmi les différents groupes berbères, il ya des variations distinctes. Dans un village berbère, la ségrégation des sexes est assez stricte. Il existe différents dortoirs pour les hommes et les femmes et les filles sont largement rester à la maison à partir du moment où ils atteignent la puberté. 88 En termes de tenue vestimentaire, les femmes ne Jbala se couvrir la tête avec de grands chapeaux de paille. 89 Les Touaregs ne semble pas suivre la prescription commune islamique pour robe du tout: les hommes gardent leurs têtes couvertes de foulards grandes, alors que couvre-chefs sont moins importants pour les femmes.

Droits de succession et les terres




Bien que l'information est un peu rares, il semble que certaines femmes en Afrique du Nord héritent selon les actions énoncées dans le Coran. Néanmoins, de nombreuses femmes héritent moins, si quelque chose, laissant les femmes dans un état ​​quelque peu précaire.

En Egypte, il est reconnu que, selon le Coran, les femmes sont censées hériter de la moitié autant que les parents masculins du même degré de relation avec la personne décédée. Cependant, souvent les femmes n'héritent de rien de leurs parents, une pratique justifiée par la femme étant en mesure d'utiliser la terre de son mari. 90

Lorsque les femmes égyptiennes faire propre terre, soit par héritage ou par achat, ils trouvent des moyens pour protéger leur droit de propriété. Une femme peut limiter l'accès de son mari dans son pays, soit par légalement posséder en son nom seulement ou en le transférant à un de ses frères. 91 De telles pratiques montrent que les femmes sont préoccupés par le maintien de contrôle sur leurs terres après un divorce ou le décès du mari.

Les femmes marocaines qui viennent de familles de la classe supérieure dans les villes en général hériter selon les prescriptions coraniques. Dans la campagne, cependant, les femmes reçoivent souvent moins que leur part. 92

Conclusion



Parmi les populations urbaines d'Afrique du Nord, deux tendances générales sont reconnaissables. À partir bien avant l'indépendance, il y avait une tendance à abandonner certains aspects du droit islamique de la famille. Dans plusieurs pays, la polygamie semble être la sortie en fondu, et il a même été interdit au Maroc. Le divorce par répudiation a été limitée dans la plupart d'Afrique du Nord, en exigeant que quelques inscrire leur divorce dans un tribunal. Les femmes dans la plupart des villes d'Afrique du Nord semblait être le choix de ne pas se couvrir. Certaines femmes ont commencé à exiger un rôle dans le choix de leurs maris, plutôt que d'épouser un cousin dans un mariage arrangé.

Toutefois, certains de ces changements ont ralenti, voire inversé. La polygamie a augmenté dans les années 1970 en Egypte, probablement en raison des changements économiques. Les femmes ont pris le voile à nouveau en nombre sans cesse croissant, de l'accepter comme un symbole de la valeur qu'ils accordent à leur propre culture.

Dans le même temps, les cultures rurales et nomades en Afrique du Nord montrent peu de signes de changement, tout en conservant les aspects du droit islamique de la famille qu'ils ont toujours suivis, en rejetant ceux qu'ils ont toujours rejeté.

'' http://translate.google.fr/translate?hl=fr&langpair=en%7Cfr&u=http://www.law.emory.edu/ifl/region/northafrica.html''

5 juillet 2007 Mallendi un nganga (tradipraticien) gabonais

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Mr Nzamba Hermann (alias Mallendi) Je suis né le 18 juin1980 à Libreville au Gabon.

Dans ma famille, beaucoup sont initiés au Bwiti et mon grand-père fut un grand maître initiateur. Depuis mon enfance, je » baigne » dans le Bwiti. J’ai reçu ma première initiation à l’âge de 7 ans par mon grand-père qui m’a alors permis d’avoir un premier contact avec cette civilisation pygmée.

Depuis mon enfance, je vis entre tradition et modernité : J’allais à l’école et pendant les vacances, je vivais avec mon grand père dans la forêt avec les pygmées qui sont les des savoirs. J’ai rencontré Nathalie Moulin, une danseuse afro contemporaine. elle m’a sollicité pour jouer dans plusieurs de ses spectacles. Je jouais les tam-tams et l’arc en bouche.

En juin 2001, je suis venu vivre à Paris. Là, je me baladais partout avec mon arc à musique et certaines personnes pensaient que c’était un arc à flèche. Ils me disaient " c’est pour quoi ? pour tuer les oiseaux ? " et je répondais « non c’est pour imiter les oiseaux ». Un jour, je passais devant une boutique d’objets d’art africain dans le vingtième arrondissement de Paris ; je suis rentré dans cette boutique pour demander simplement s’ils organisaient des soirées de musique africaine. Ils m’ont répondu : oui ! on l’ fait mais nous connaissons déjà toutes les musiques d’Afrique ». J’ai répondu : « non ! je ne crois pas que vous connaissez déjà tout » et je leur ai demandé « quelles sont les musiques africaines que vous connaissez ? ». « Le djembé, les balafons, etc.. « Je leur ai demandé « connaissez-vous le moungongo ? », ils m’ont répondu : " c’est quoi le moungongo ? », « l’arc en bouche » ai-je dit, « mais c’est quoi l’arc en bouche ? » . Je leur ai dit que c’était un instrument de la tradition pygmée du Gabon. « ha bon ! à quoi ça ressemble ? ». je leur ai montré l’arc et leur ai fait une démonstration, ils ont tout de suite eu envie d’organiser un spectacle avec moi.

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Ensuite, je me suis produit à Libourne dans un spectacle de musique et des contes traditionnels. Puis, je me suis produit au festival des nuits atypiques à bordeaux Langon dans le petit village, à St Denis (93), au Vert le Petit, et encore dans les soirées littéraires à Paris et dans des vernissages pour des expositions de peinture. Les instruments de musique traditionnelle du Gabon Tout d’abord, je vais vous donner l’historique de l’instrument appelé moungongo (arc en bouche). C’est un instrument très ancien qui existe depuis des millénaires dans les civilisations pygmées du Gabon. C’est un instrument sacré utilisé essentiellement dans les cérémonies des rites traditionnels du Bwiti. Le Bwiti est une tradition ancestrale issue des pygmées qui s’est transmise de génération en génération. Les cérémonies Bwiti sont consacrées en général à la guérison avec les plantes. Les guérisseurs, appelés les ngangas travaillent toujours accompagnés de cet instrument.

Il est fait de matière végétale et est composé d’un bois plié en forme de demi-lune, tendu par une liane qui fait la diagonale. Pour faire raisonner l’instrument, on utilise une tige de paille à la main droite et une cale en bois dans la main gauche pour construire les notes. Ensuite, la bouche fait caisse de résonance. Les vibrations dégagées par cet instrument de musique sont thérapeutiques. Les sons de cette musique ont des vertus hypnotiques qui permettent à la personne qui l’écoute d’être dans une vibration stable, et qui développent un bien-être au niveau physique et psychologique. Avec cet instrument, on peut chanter en même temps qu’on le joue, et cette musique se danse. Les pas de danse sont issus de la nature ; selon les pygmées, chaque pas de danse représente un animal bien précis. Au Gabon, lors des rituels d’initiation, le moungongo accompagne l’initié dans son voyage mystique tout au long de la cérémonie en continue, jusqu’au lever du petit matin où le ngombi prend alors le relais.

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Qui est le Ngombi ? Ngombi, c’est la harpe.

C’est un instrument à huit cordes issu de la tradition pygmée du Gabon, sculpté en bois au corps de femme appelée " Ma Ngombi ". A chaque cérémonie, ces deux instruments ne manquent pas : le moungongo joue la nuit et Ma Ngombi joue la journée. Elle est en contact direct avec le soleil. Lorsque le novice initié est dans son voyage pendant la journée, il est indispensable que la harpe joue pour son bien-être. Les vibrations de l’instrument vont apaiser et accompagner l’initié dans son voyage de jour.

La harpe représente la déesse mère de la forêt qui vient pour bercer les enfants du village.

C’est un instrument sacré à huit cordes. Elle s’appelle la harpe pour sa ressemblance à la harpe française. Culturellement dans les villages, les anciens jouent la harpe autour du feu en racontant des histoires et des contes aux jeunes.

L’histoire de la harpe dit que si elle est la déesse mère de la forêt, c’est parce que c’est une mère qui a perdu son enfant et qui est partie à sa recherche dans la forêt. Pendant des jours et des nuits, des années et des lunes, elle ne cesse sa recherche. Une nuit, la lune vient à sa rencontre lui apporter un message. La femme s’appelait Maroundou et elle entendit une voix provenant de la chute l’appeler par son nom. Elle suivit cet appel jusqu’au bord de chute puis traversa les eaux de la chute jusqu’à une grotte. Une sirène vivait dans cette chute. Elle fit boire à Maroundou une potion magique qui lui permit de remonter dans le temps et de voir la disparition de son fils.

Pendant ce temps, la sirène s’était transformée en déesse à huit cordes pour accompagner le voyage de Maroundou de son chant. Revenue de son voyage, la sirène était partie, mais sur le rocher, il y avait une harpe sculptée au corps de femme. Elle sortit de la grotte avec la harpe, et fut accueillie par une tribu pygmée qui l’attendait avec son fils.

{Interview de Savoir d'Afrique)

http://www.culturegabon.com/archives/traditionsritescroyances/index.html

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___Armée spartiate.. Défaite héroïque de Léonidas aux Thermopyles.Spartiate,Définition :Sens 2 Austère, sévère. Sens 1 Sandale à lanières.5 synonymes.austère, frugal, puritain, rigide, sévère.

19 septembre Entouré de sept cents volontaires spartiates, thébains et platéens, Léonidas Ier, roi de Sparte, résiste héroïquement aux plusieurs milliers de Perses qui l’entourent. Le chef des Lacédémoniens et ses hommes luttent jusqu’à la mort pour couvrir le retrait du gros des troupes grecques. En effet, certainement suite à une trahison, les Perses avaient trouvé le moyen de prendre les Grecs à revers, contournant ainsi leur plan de défense. Les grecs se replient alors pour se concentrer sur l’isthme de Corinthe. Quant à Athènes, elle sera saccagée par les Perses et le Parthénon, alors en bois, sera incendié. Voir aussi : Histoire d'Athènes - Histoire de la Perse - Dossier histoire des Guerres médiques - Histoire de Sparte - Histoire du Parthénon - Histoire de la Grèce antique - Histoire de la Grèce -

Histoire de Sparte Dates décroissantes Titres seulement (14 réponses)

-480 19 septembre Défaite héroïque de Léonidas aux Thermopyles

Entouré de sept cents volontaires spartiates, thébains et platéens, Léonidas Ier, roi de Sparte, résiste héroïquement aux plusieurs milliers de Perses qui l’entourent. Le chef des Lacédémoniens et ses hommes luttent jusqu’à la mort pour couvrir le retrait du gros des troupes grecques. En effet, certainement suite à une trahison, les Perses avaient trouvé le moyen de prendre les Grecs à revers, contournant ainsi leur plan de défense. Les grecs se replient alors pour se concentrer sur l’isthme de Corinthe. Quant à Athènes, elle sera saccagée par les Perses et le Parthénon, alors en bois, sera incendié. Voir aussi : Histoire d'Athènes - Histoire de la Perse - Dossier histoire des Guerres médiques - Histoire de Sparte - Histoire du Parthénon - Histoire de la Grèce antique

-471 Ostracisme de Thémistocle

Malgré le prestige qu’il a pu obtenir lors de la bataille de Salamine, Thémistocle a subi dans les années -470 un déclin politique qui va de pair avec la montée en puissance de Cimon. Face à leur conflit de point de vue en politique extérieure, Cimon obtient l’ostracisme de Thémistocle, c’est-à-dire un exil de la cité pendant dix ans pour aspiration à la tyrannie. Ce dernier considère en effet que l’ennemi véritable d’Athènes est Sparte tandis que Cimon craint avant tout les Perses. L’ostracisme est alors un acte qui touche couramment les stratèges grecs, magistrats les plus importants d’Athènes. Voir aussi : Histoire d'Athènes - Dossier histoire de la Démocratie athénienne - Histoire de Sparte - Thémistocle - Cimon - Histoire de la Grèce antique

-464 Sparte victime d'un séisme et d'une révolte

Sparte est déstabilisée par un séisme qui détruit et désorganise une partie de la ville. La cité des "Egaux" subira dans la foulée une révolte de ses serfs, les hilotes. Le soulèvement, qui profite certainement de la faiblesse contextuelle de la cité, se poursuivra un certain temps et engendrera une rupture diplomatique avec Athènes. La proposition d’aide de cette dernière se heurtera en effet à une fin de non recevoir de la part des Lacédémoniens. Voir aussi : Histoire d'Athènes - Révolte - Tremblement de terre - Histoire de Sparte - Histoire des Catastrophes naturelles

-461 Révolte des hilotes à Spartes

Cité oligarchique gouvernée par les "Égaux", Sparte subit en 461 avant J.-C. une révolte des serfs, les hilotes. Dénués de tout droit civiques et affectés au travail de la terre des "Égaux", les hilotes diffèrent des esclaves des autres cités grecques par le mépris et les violences qu’ils subissent. Lorsqu’ils se révoltent, les "Égaux" sont en nombre bien inférieur et Athènes propose du renfort. Sparte refuse cette aide, ce qui provoque un sentiment d'humiliation chez les Athéniens. Cimon est ostracisé l'année suivante, laissant le champ libre à Périclès. La trêve entre les deux cités est considérée comme rompue. Voir aussi : Histoire d'Athènes - Révolte - Dossier histoire de la Démocratie athénienne - Histoire de Sparte - Périclès - Histoire de la Grèce antique

-431 mai Sparte envahit l'Attique

Les spartiates parviennent à l’Attique, territoire entourant la ville d’Athènes, et le dévastent. Face à la supériorité terrestre des spartiates, le stratège athénien Périclès a choisi de rapatrier tous les habitants dans l’enceinte de la ville. Celle-ci est protégée par un mur construit après les guerres médiques. Il compte ainsi profiter de la supériorité maritime d’Athènes pour attaquer les côtes de Sparte pendant que les armées de cette dernière sont dans l’Attique. Voir aussi : Histoire d'Athènes - Dossier histoire de la Démocratie athénienne - Histoire de Sparte - Dossier histoire de la Guerre du Péloponnèse - Périclès - Histoire de la Grèce antique

-429 septembre Mort de Périclès

Périclès succombe à l’épidémie de peste qui ravage Athènes. La guerre du Péloponnèse confine les athéniens à l’intérieur des murs et cette promiscuité a favorisé le développement de la maladie. La peste emportera certainement un tiers de la population. Mis à l’amende puis finalement réélu, Périclès n’était alors pas exempt de difficultés politiques. La guerre avec Sparte se prolongera jusqu’en 421 avant J.-C. Voir aussi : Dossier histoire de la Démocratie athénienne - Dossier histoire des Epidémies - Histoire de Sparte - Peste - Dossier histoire de la Guerre du Péloponnèse - Histoire de la Grèce antique

-421 mars Paix de Nicias

Athènes et Sparte mettent un terme à dix années de conflit en signant un accord instaurant une paix de cinquante ans. La paix de Nicias permet une pause dans la guerre du Péloponnèse. Née d’une rivalité entre la démocratie athénienne qui cherchait à répandre (voire à imposer) son modèle à travers la ligue de Délos, et le régime oligarchique de Sparte qui souhaitait conserver sa prédominance, cette guerre aboutit finalement au statu quo. Mais tandis que les alliés de Sparte refusent d’approuver cet accord, Athènes est exsangue et la ligue de Délos en pleine déliquescence. Voir aussi : Histoire d'Athènes - Dossier histoire de la Démocratie athénienne - Histoire de Sparte - Dossier histoire de la Guerre du Péloponnèse - Histoire de la Ligue de Délos - Histoire de la Grèce antique

-414 mai Scandale des hermai

Le stratège athénien Alcibiade est atteint par une affaire de profanation de statues d’Hermès, les hermai. La crise qui s’ensuit est majeure dans la cité qui craint un complot. Prêt à affronter les accusations, Alcibiade, alors commandant de l’expédition en préparation pour Syracuse, veut un jugement avant son départ. Finalement on le laisse partir, mais ce disciple de Socrate et membre de la famille de Périclès sera rappelé à Athènes : risquant la peine de mort, il optera pour la trahison. Il rejoindra ainsi Sparte et convaincra les Lacédémoniens de défendre Syracuse tout en attaquant Athènes. Voir aussi : Histoire d'Athènes - Dossier histoire de la Démocratie athénienne - Histoire de Sparte - Dossier histoire de la Guerre du Péloponnèse - Alcibiade - Histoire des Scandales politiques

-414 août Rupture de la paix de Nicias entre Athènes et Sparte

Face aux conflits qui se poursuivent entre les cités grecques et à l’expédition d’Athènes en Sicile contre Syracuse, Sparte annonce qu’elle rompt la paix de Nicias. Prévue pour durer cinquante ans, cette paix atteint péniblement les sept ans. La guerre du Péloponnèse, qui a pour belligérants de nombreuses cités grecques, reprend alors de la vigueur. Voir aussi : Histoire d'Athènes - Histoire de la Sicile - Histoire de Sparte - Dossier histoire de la Guerre du Péloponnèse - Histoire de l'Antiquité

-414 16 novembre Désastre de l'Assinaros

Le stratège Nicias, qui conduit un des deux contingents de l’armée athénienne présente en Sicile, ne parvient pas à traverser l’Assinaros et se fait prendre au piège par l’armée de Syracuse. Ses troupes sont massacrées et lui exécuté. Quant à Démosthène, à la tête de l’autre contingent, il s’est fait encercler : exécuté lui aussi, ses soldats sont enfermés dans des carrières, les Latomies. Les conditions de captivité sont extrêmes et les survivants seront vendus comme esclaves. L’expédition à Syracuse est un désastre sur toute la ligne pour Athènes : la cité a perdu des milliers d’hommes, des dizaines de trières tandis que Sparte reprenait les armes et occupait à nouveau l’Attique. Voir aussi : Histoire d'Athènes - Histoire de Sparte - Dossier histoire de la Guerre du Péloponnèse - Syracuse - Histoire de l'Antiquité

-410 mars Victoire d'Athènes à Cyzique

Profitant des difficultés de politique intérieure à Athènes, Alcibiade achève de se racheter aux yeux de ses concitoyens en multipliant les victoires militaires. Conduisant la flotte, il est victorieux à Cyzique. Cette troisième victoire consécutive face à Sparte met Athènes en position de force. Durant l’été les Lacédémoniens feront donc des propositions de paix, mais c’est au tour d’Athènes de refuser. Voir aussi : Histoire d'Athènes - Histoire de Sparte - Dossier histoire de la Guerre du Péloponnèse - Alcibiade - Histoire de la Grèce antique

-406 août Condamnation à mort des stratèges des Arginuses

De retour à Athènes, les stratèges victorieux lors de la bataille des Arginuses sont jugés et condamnés à mort. La victoire sur Sparte ne pardonne pas, aux yeux des Athéniens, l’abandon des naufragés en pleine mer suite à une tempête. Pour Athènes, cette victoire au cours de la guerre du Péloponnèse est la dernière. Alcibiade, condamné après une défaite, s'est exilé depuis un an. Voir aussi : Histoire d'Athènes - Condamnation - Histoire de Sparte - Dossier histoire de la Guerre du Péloponnèse - Alcibiade - Histoire de la Grèce antique

-405 septembre Lysandre détruit la flotte athénienne

Lysandre, à la tête d’une flotte de 180 navires spartiates, attaque par surprise et inflige une sévère défaite à la flotte athénienne postée à Aigos-Potamos. Constituée de 170 trirèmes et dirigée par Conon, cette flotte avait pour but de garantir le ravitaillement en blé d’Athènes. La cité se retrouve donc dans une situation intenable. Privée à la fois de sa puissance militaire et de sa capacité de ravitaillement, tout siège peut la mettre à genoux rapidement, et c'est ce qu’entreprendra Sparte. Voir aussi : Histoire d'Athènes - Siège - Histoire de Sparte - Dossier histoire de la Guerre du Péloponnèse - Histoire de la Grèce antique

-404 22 avril Chute d'Athènes

Assiégée, affamée et dénuée de ressources militaires navales, Athènes capitule et est contrainte d’accepter les conditions imposées par Sparte. Les longs murs qui l’entouraient, symbole de sa puissance, sont détruits tandis que l’Empire, existant à travers la ligue de Délos, est dissout. Mais surtout, la démocratie est remplacée par un régime oligarchique : le conseil des Trente. Sparte imposera ensuite à toutes les démocraties construites sur le modèle athénien des décarchies, oligarchies gouvernées par dix personnes. Ces régimes, autoritaires et violents, seront perçus comme une régression, notamment à Athènes qui l’interprète comme un retour à la tyrannie. Or Athènes s’est construite contre la tyrannie et le pouvoir d’un seul : cette courte expérience traumatisante sera perçue comme un régime de trente tyrans. Voir aussi : Histoire d'Athènes - Dossier histoire de la Démocratie athénienne - Histoire de Sparte - Dossier histoire de la Guerre du Péloponnèse - Histoire de la Grèce antique

Idéologie

La discipline spartiate se nourrit de l'importance particulière accordée à la « belle mort », c'est-à-dire la mort au combat, avec des blessures par-devant. Le citoyen mort à la guerre a droit à une stèle inscrite à son nom, alors que les autres doivent se contenter de tombes anonymes10. Inversement, ceux qui survivent sont suspects ; la mise au ban du corps social attend les lâches, les tresantes. Cette idéologie héroïque n'est pas sans motivations pratiques : l'efficacité de la phalange repose sur sa cohésion. Rester ferme à son poste est donc un devoir civique, mais aussi un gage de survie11.

Sparte apparaît aux autres cités grecques comme une spécialiste du combat : décrivant la cérémonie des ordres donnés le matin par le roi à ses troupes, Xénophon note : « si vous assistiez à cette scène, vous penseriez que tous les autres peuples ne sont, en fait de guerre, que des improvisateurs, et que les Lacédémoniens seuls sont vraiment des artistes en art militaire12. » Ses critiques lui reprochent même de n'être que cela : pour Platon, l'organisation politique de Sparte est « celle d'une armée en campagne plutôt que de gens vivant dans des villes13 ». Les historiens préfèrent aujourd'hui relativiser l'image d'une Sparte militariste14. En effet, comme dans toutes les cités grecques, l'armée spartiate n'est pas un élément distinct du corps social ; la discipline de la phalange est d'inspiration civique, et non l'inverse.

Équipement

Statue d'un hoplite casqué, peut-être Léonidas, Ve siècle av. J.‑C., musée archéologique de Sparte

Les hoplites spartiates portent l'équipement hoplitique classique : bouclier rond, casque, cuirasse et cnémides. Ils se distinguent des autres hoplites grecs par le port des cheveux longs5 et d'un manteau court de couleur pourpre6.

À partir du Ve siècle av. J.‑C., probablement, le bouclier porte un emblème distinctif de chaque cité, en l'occurrence un Λ (lambda) pour « Laconie » ou « Lacédémone ». Dans une des comédies d'Eupolis, la seule vue des lambdas sur les boucliers ennemis suffit à faire trembler de peur le Cléon de théâtre7. Inversement, en 392 av. J.-C., l'harmoste spartiate Pasimachos emprunte des boucliers sicyoniens marqués d'un Σ (sigma) pour tromper des Argiens, qui s'avancent au combat sans méfiance8. Certains préfèrent arborer un emblème personnel sur leur bouclier, par exemple une mouche grandeur nature9.

Organisation tactique

Sur le champ de bataille, les hoplites sont groupés par sections, les énomoties, qui comptent normalement un représentant de chaque classe mobilisée — 35 avant la bataille de Leuctres, 40 après3. Elles se déploient par ordre d'âge croissant, les jeunes, fraîchement issus du parcours éducatif spartiate, se trouvant au premier rang. Thucydide (Ve siècle av. J.‑C.) décrit de manière détaillée la composition de l'armée qui combat à la première bataille de Mantinée :

« Il y avait au combat (…) sept bataillons, ou loches ; chaque bataillon comptait quatre compagnies, ou pentécostyes, et la compagnie quatre groupes, ou énomoties. Pour chaque groupe, quatre hommes combattaient au premier rang. En ce qui concerne la profondeur, ils n'étaient pas tous rangés de la même manière : cela dépendait de chaque chef de bataillon ; mais, en règle générale, ils se mirent sur huit rangs4. »

Selon Xénophon qui, tout comme Thucydide, était un officier combattant et représente donc une autorité tout aussi valable, il n'y a que deux énomoties pour la pentécostye, deux pentécostyes pour un loche et quatre loches pour un more, ou régiment, commandé par un polémarque. Six mores forment une armée.

Armée spartiate

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Hoplite, détail du cratère de Vix d'inspiration laconienne, vers 510 av. J.-C.

L’armée occupe une place particulière à Sparte, cité où tous les citoyens en âge de porter les armes sont censés être des hoplites (fantassins lourds) tout le temps plein et, en conséquence, subissent depuis leur enfance une éducation qui doit les préparer au combat. Elle est également le vecteur de la puissance spartiate dans le Péloponnèse et plus largement, dans toute la Grèce.

Seule capable de mener à bien des manœuvres complexes sur le terrain, elle apparaît aux Grecs comme un modèle d'efficacité et de discipline : Plutarque écrit que la seule réputation des hoplites spartiates « frappait d'effroi leurs adversaires qui, même avec des forces égales, ne se croyaient pas capables de lutter sur un pied d'égalité contre des Spartiates1. »

Organisation

Comme les autres cités grecques, Sparte accorde une prépondérance marquée aux fantassins lourds, les hoplites, au détriment des archers et des autres troupes légères, ainsi que de la cavalerie. Elle se distingue cependant en ce que tous les citoyens en âge de porter les armes (20-60 ans) doivent servir comme hoplites, et non la fraction la plus riche, comme c'est le cas ailleurs.

Les Périèques (habitants du pourtour de Sparte) combattent également comme hoplites, et même des Hilotes : les 700 Hilotes commandés par Brasidas en Chalcidique, pendant la guerre du Péloponnèse, en sont récompensés par un affranchissement2. Par la suite, Sparte crée des unités de Néodamodes, des Hilotes portant l'armure lourde, employés en renfort et en garnison.

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___ZOULOU CHAKA..CHAKA LE CONQUÉRANT :CAVALIER NÈGRE DE L’APOCALYPSE disait : Je ressemble à ce grand nuage où gronde le tonnerre. Alors mon peuple s'appellera Zoulou c'est-à-dire, le ciel.

CHAKA ZOULOU

CHAKA LE CONQUÉRANT : CAVALIER NÈGRE DE L’APOCALYPSE

Extraits de l’ouvrage : L’empire de Chaka Zoulou de Tidiane N’Diaye; Aux Editions L’Harmattan , Paris

Les Anglais tout au long de leur séjour africain, feront face à des conflits plus ou moins meurtriers. L'un d'entre eux et non des moindres, restera gravé en noir, dans les annales de leur histoire militaire. Un grand peuple de guerriers, lors d'une bataille mémorable, leur a fait face victorieusement : les Zoulous, que les tribus ennemies surnommaient les Lifakanis (ou ceux qui hachent et taillent l'ennemi en pièce). Ces redoutables prédateurs s'appelaient entre eux, Ama zoulous (les célestes). Les populations zoulous ont mis au point dès la fin du XVème siècle, une organisation socio-économique et militaire disciplinée, de type spartiate. A la tête de cette puissante organisation, un homme exceptionnel, bâtisseur de nation et resté dans la légende des grands chefs africains : Chaka Zoulou. Ancien berger, il s'est révélé très tôt comme un grand stratège militaire. Les guerriers n'gunis feront d’abord appel à Chaka pour commander leur armée dans des guerres d’expansion, mais il restera par la suite au pouvoir pour réorganiser cette nation. Chaka disait : Je ressemble à ce grand nuage où gronde le tonnerre. Alors mon peuple s'appellera Zoulou c'est-à-dire, le ciel. Les victoires de ses armées sur d'autres nations guerrières sont mémorables. Au cours de ce que l’histoire africaine retient sous le nom de Mfécane ( le temps des troubles), les peuples de l'Afrique australe ont été victimes de guerres fratricides, de destructions et de famine. Mais Chaka n’en jeta pas moins les bases d'une nouvelle configuration démographique, militaire, économique et sociale. Sur les débris de peuples en quête de refuge et d’habitat, et les ruines des micro-sociétés et chefferies n'gunis, Chaka unira par la force tous les clans environnants dans une structure centralisée pour bâtir une nation homogène qui survivra jusqu'à nos jours.

Sous son règne les armées zoulous compteront jusqu'à 100 000 hommes répartis en une centaine de régiments où étaient enrôlés des guerriers de 16 à 60 ans. Chaka était également un remarquable administrateur qui a créé et développé un empire prospère englobant des territoires qui s'étendaient sur 3000 km jusqu'aux limites du lac Victoria et qui occupera tout le Natal moderne. Chaka n'eut pas à combattre directement les puissances européennes. Mais tous ses successeurs, animés de l’impulsion qu’il avait libérée, se sont dressés contre les visées européennes. Chaka mourut assassiné en 1828 par son frère Dingane qui le remplacera sur le trône. Ce dernier sera néanmoins piégé par les Boers. Chassés par les Anglais des contrées qu’ils occupaient, les Boers demanderont à Dingane la permission de s’installer sur des terres du Natal. Mais quand ils arriveront en masse, ils massacreront 3000 Zoulous et le chef Dingane. Le fait d'armes anticolonialiste le plus spectaculaire qui est resté dans l’histoire africaine, eut lieu lors de la bataille de Hisandhlawana gagnée par les Zoulous sous le commandement du chef Cetiwayou en 1879, contre les troupes britanniques. Sur ordre de la reine Victoria, le gouverneur anglais décida à Pietermaritzburg dans le Natal (Afrique du Sud), de mettre fin à l'éternel problème zoulou. Le représentant local de la couronne intima au roi Cetiwayou l'ordre de démilitariser son royaume et de faire allégeance à sa majesté Victoria reine de toute l'Afrique. Sans se faire d'illusions sur la suite des événements, les armées de sa majesté sous la direction du colonel Danford, s'organisèrent en même temps pour se préparer à la guerre. Cette fois, les Anglais pour liquider définitivement la puissante organisation guerrière Zoulou, avaient renforcé leur puissance de feu en introduisant pour la première fois des armes redoutables comme l'ancêtre des mortiers. Les troupes britanniques étaient également équipées d'un nombre impressionnant de canons et de fusils modernes. A la tête d'une telle armée, Lord Chelmsford pensait pouvoir en finir avec un adversaire dont les guerriers n'auront que des sagaies à opposer au cours de ce qu'il avait baptisé lui-même «l'ultime bataille». Ainsi, les autorités coloniales britanniques lancèrent un ultimatum à Cetiwayou par l'intermédiaire d'un messager. La réponse du chef africain ne se fit pas attendre : un Zoulou ne respecte que les lois zoulous. Et Cetiwayou d'ajouter que si les Anglais avaient réussi à s'implanter de l'autre côté du fleuve, ils seraient bien inspirés d'y rester car la seule souveraineté légitime chez les Zoulous était celle incarnée par ses chefs qui n'avaient pas d'ordre à recevoir d'une femme étrangère et qui se prétendait reine de l'Afrique. Au demeurant, les Anglais n'attendaient pas d'autre réponse. Lord Chelmsford décida une attaque préventive, histoire d'impressionner les Zoulous par une démonstration de force sans précédent et leur enlever le goût de se battre. Grossière erreur de ce général très médiatique pour l'époque qui rêvait d'être présenté à Londres comme le vainqueur du redoutable peuple zoulou naturellement rebelle à l'autorité victorienne. Fin stratège, Cetiwayou avait déjà envoyé des «déserteurs» volontairement tombés entre les mains des britanniques pour bombarder leur état-major de fausses informations tant sur la direction des troupes zoulous que sur les intentions de leur chef. Après les avoir baladés des jours durant en différents points du pays, Cetiwayou, expert dans l'art des mouvements de troupes et du camouflage, décida de se montrer. Les Anglais se retrouvèrent nez à nez avec les milliers de guerriers de l'immense armée zoulou surgie de nulle part. Le général Chelmsford et le colonel Danford bien qu’impressionnés par cette marrée de fantassins remarquablement disposés, ne doutèrent pas un instant de l'issue finale car ils avaient avec eux un armement plus meurtrier. Toutefois, les académies militaires britanniques trop méprisantes, n'enseignaient pas à leurs élèves les techniques guerrières zoulous.

Guerrier zoulou

Comme dans la plupart des civilisations négro-africaines, le vrai combat est un corps à corps où les réelles qualités de courage, de force et d'endurance du guerrier se révèlent. Tous les chefs zoulous qui se sont succédés au pouvoir depuis 1828, avaient gardé l'organisation initiée par Chaka. Une arme à lancer pouvant développer la peur, les réflexes d'éloignement voire la fuite, on équipera les guerriers Zoulous, d’armes à portée rapprochée. Pour préparer le combat, on s'équipe d'une petite sagaie courte à lame très large (Mokondo), de hache (Chaké), et d'un bouclier en peau de bœuf. Ces armes à courte portée, obligent le guerrier zoulou à chercher le contact avec l'ennemi dont il peut voir les yeux et flairer la peur ou la bravoure. Ainsi, chaque jeune guerrier de cette armée à discipline de fer, est avant tout entraîné au corps à corps et dans les confrontations de masse, les Zoulous ont adopté la technique du «rabattage». Comme beaucoup d'autres tribus guerrières africaines, les Zoulous se sont inspirés des techniques de la chasse aux fauves ( antilopes ou buffles). Par des battues, les chasseurs africains obligent d’abord le gibier à se rabattre avant de frapper. Dans cette stratégie appliquée à la guerre, les combattants zoulous des ailes (unités volantes), doivent se préparer au sacrifice pour permettre l'arrivée des unités d'élite du centre sur l'ennemi et engager le corps à corps qui marque le vrai début du combat. Pour parvenir à cette phase, peu importe le nombre de guerriers tombés pour la nation zoulou. On n'attaque pas en ordre dispersé mais en Impi, c'est-à-dire en formations soudées en arc de cercle dans des rangs compacts et qui avancent toujours tout droit sur l'ennemi. De chaque côté de ces formations qui attaquent, se déploient les unités volantes des ailes. Elles sont formées par de jeunes guerriers rapides et agiles qui ont pour mission d'empêcher l'ennemi de décrocher et de le rabattre toujours vers le centre. Au centre de l’armée zoulou, se trouvent les combattants les plus expérimentés qui constituent le noyau de choc au moment de la confrontation finale. Ainsi, quand l'ennemi entre en contact avec le centre zoulou, c'est qu'il est pris au piège.

Tout recul ou retour en formation sans arme d'un guerrier zoulou, est immédiatement puni de mort. Durant des heures, les troupes britanniques verront tomber sous leurs tirs de mortiers, de canons et de fusils, des dizaines de jeunes guerriers des unités volantes des ailes, mais très peu du centre. Quand les Britanniques furent directement confrontés aux unités du centre de l'armée zoulou, ils furent très vite submergés. Cette armée rodée sur tous les champs de bataille d'Europe et dont les anciens sous les ordres du général Duc De Wellington avaient battu la grande armée de Bonaparte, était ce jour-là décimée par les guerriers zoulous. Les Britanniques laisseront 1300 morts sur le champ de bataille (800 Européens et 500 auxiliaires locaux). Dans leur fuite désespérée pour sauver le drapeau anglais, quelques rares unités survivantes furent rattrapées et massacrées sans pitié. Cette bataille, devaient écrire les historiens anglais, est la pire défaite jamais infligée à une armée moderne par des troupes indigènes. La défaite de Hisandhlawana devait provoquer la chute du gouvernement Disraeli. Avant de quitter le parlement londonien, le Premier ministre Benjamin Disraeli Comte de Beaconsfield posa cette question à la fin des débats : Qui sont ces Zoulous, quel est ce peuple remarquable qui a vaincu nos guerriers, converti nos évêques et qui a aujourd'hui mis fin à une grande dynastie ? Il faudra aux Britanniques, faire venir d'importants renforts d'Angleterre pour battre Cetiwayou au terme d'une guerre de trois ans. Mais les Zoulous se révolteront à nouveau de 1906 à 1908, deux années au cours desquelles de sanglants combats les opposeront encore aux troupes britanniques. Et longtemps après le protectorat anglais, quand les Sud-Africains blancs instaureront le régime raciste et ségrégationniste de l'Apartheid, ils se garderont bien de provoquer ce peuple, préférant s'en faire des alliés objectifs. Cela était d'autant moins compliqué que, en dehors de toute considération ethnique, les Zoulous n'ont toujours désiré qu'un développement autonome et surtout séparé des Blancs. Jusqu'à une période récente, chaque fois qu'ils se soulèveront, quels que soient les motifs, ils feront trembler toute la société sud-africaine même si à leur tête le chef Mangusutu Bouthélézi a échangé la tenue de guerre de Chaka

Danseuses zouloues

Extraits de l’ouvrage : L’empire de Chaka Zoulou de Tidiane N’Diaye; Aux Editions L’Harmattan , Paris.

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____« MEMOIRE D’ERRANCE »MENELIK II

MENELIK II

En Ethiopie, après que ses prédécesseurs aient longtemps repoussé les assauts des musulmans, le souverain Ménélik II (1889 - 1913), ami du poète français Arthur Rimbaud, aura à faire face aux visées colonialistes des Italiens. Ces derniers, dépassés par leurs principaux concurrents, se mirent en tête d’opérer un véritable hold-up sur l’Ethiopie. Les Européens occupaient déjà certains ports de la mer rouge (Assawa, Zeïla, Obok et Djibouti). Les Italiens étaient d'autant plus sûrs de leur coup que la conférence de Berlin en 1885 - convoquée par le chancelier Bismarck - a vu la France, la Russie et l'Angleterre s'engager à ne pas fournir d'armes à l’Ethiopie dont les côtes présentaient un intérêt stratégique du fait de la construction du canal de Suez. De soutiens intéressés, manœuvres politico-financières (prêt de 4 millions de Francs, cadeau de 38 000 fusils, 2 millions de cartouches, 28 canons etc.) en «traités-pièges», vite dénoncés par Ménélik II, les Italiens envisagèrent de passer à la phase militaire pour mettre à genoux les Ethiopiens. Toutefois, au terme d'une longue négociation, l'Italie finit par ne plus réclamer que quelques concessions au bord de la mer rouge. Pour éviter la guerre, Menélik II faillit céder. Mais, la charismatique reine Taytou Béthel s'y opposa et s'adressera au souverain en ces termes : «ô Ménélik, ô Negusa Nagast, je suis la dernière de tes servantes mais je te conjure avec l'Ethiopie tout entière, ô Ménélik ; car ce que tu leur donnes aujourd'hui est une échelle pour escalader ta forteresse, et demain ils entreront dans ta maison ; si tu dois perdre, que ce soit les armes à la main.»

C'est ainsi que Ménélik II décida de se battre. Il commença par lancer un appel à la nation éthiopienne en masse pour arrêter l’envahisseur. Rome chargea son armée, commandée par le général Baratièri, d'écraser les forces éthiopiennes et d’asseoir l’autorité coloniale italienne. Le général Baratièri choisit la surprise en attaquant les troupes de Ménélik II à Adoua le 1er mars 1896, jour de fête pour l’église éthiopienne. Le général Baratièri espérait que Ménélik ne serait pas prêt car, beaucoup de ses combattants seraient retenus à Axoum par les rites religieux. L’officier italien réalisa son erreur quand il se trouva nez à nez avec une armée éthiopienne forte de 70 000 hommes fermement décidés à défendre l’intégrité de leur nation. Les brigades italiennes commandées par les officiers Albertoni, Arismondi et la brigade Héléna, toutes réputées d'élite, furent entièrement décimées par les forces éthiopiennes. Au total, cette guerre éclair coûtera aux Italiens 12 000 tués dont le général Baratièri et tout son état-major. Après cela, les Italiens signèrent le traité le plus humiliant de leur histoire.

Et Henri d'Orléans devait écrire par la suite : «Le 1er mars 1896, on a vu ce fait inouï dans l'histoire coloniale : une armée de Blancs battue, écrasée, culbutée, en bataille rangée, sans surprise, par des Noirs.» Le message de Ménélik fut bien reçu en Europe où la plupart des Etats reconnurent l'Ethiopie - Surnommée la fleur nouvelle - comme une nation indépendante sur la scène internationale. Et ce sera la naissance de l’Ethiopie moderne. Les ambassadeurs européens arrivèrent en masse à Addis Abeba.

Source : « MEMOIRE D’ERRANCE » Par Tidiane N’Diaye

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____Ménélik II (1844 à 1913)Descendant de l'illustre Empereur Lebna-Dengel ("Encens de la Vierge") qui régna de 1508 à 1520

Empereur Ménélik II

Descendant de l'illustre Empereur Lebna-Dengel ("Encens de la Vierge") qui régna de 1508 à 1520 et qui accueillit la première ambassade portugaise, Ménélik était le fils de l'un des derniers féodaux éthiopiens: Hailé-Malakot, Roi du Choa.

A sa naissance en 1844, la situation de l'Éthiopie était caractérisée par les rivalités sanglantes des grands seigneurs qui se partageaient le pays. Le pouvoir impérial, faiblement exercé par l'Empereur Takla-Guiorguis jusqu'en 1817, perdait peu à peu de son autorité.

Sous le règne de l'Impératrice Menen, un chef prestigieux, le ras Kassa, de race amhara et fidèle à la foi chrétienne, entreprit en 1837 une lutte sans merci contre les féodaux qui divisaient le pays et contre les Égyptiens qui harcelaient les frontières. Le 8 mai 1855, Kassa ayant battu la plupart des grands seigneurs féodaux, se fit proclamer Empereur sous le nom de Théodoros II.

La réunification du pays sous un pouvoir unique était en marche. Il ne restait plus en face de Théodoros qu'un seul concurrent, le Ras Haile Malakot, père de Ménélik et roi du Choa. L'affrontement était inévitable, mais la mort soudaine d’Hailé Malakot permit à Théodoros d'annexer le Choa et d'emmener à sa cour le jeune Ménélik.

Pièce de monnaie à l'effigie de Ménélik II

En avril 1868, le différend anglo-éthiopien qui servit de prétexte à l'expédition britannique de Sir Robert Napier se termina par la bataille de Magdala, désastreuse pour les Éthiopiens, et par la mort dramatique de Théodoros II qui se suicida d'un coup de pistolet. Trois candidats se disputaient son trône: Gobazie du Lasta, Dedjaz Kassa du Tambien et Ménélik du Choa. Gobazie se proclama Empereur sous le nom de Takla-Guiorguis II mais Kassa le fit prisonnier le 11 juillet 1872 et prit à son tour la couronne sous le nom de Yohannès IV.

Ménélik, qui s'était enfui de la cour de Théodoros II dès 1864, avait gagné le Choa où il avait prit aussitôt la succession de son père. Menant une politique intérieure et extérieure des plus habiles, il renforça sa position grâce en particulier, à l'appui du clergé chrétien. Yohannès dut composer avec lui. Il reconnut à Ménélik en 1878 son titre de Roi du Choa, accepta qu'il prenne également celui du Wollo et lui laissa la liberté de reconquérir pour lui-même tout le Sud de l'empire.

La puissance de Ménélik s'affirma davantage lorsqu'il battit le Ras Adal, maître du Godjam et grand féodal de ses voisins. Il ne consentit à lui rendre sa liberté qu'après que Yohannès lui eut accordé la suzeraineté sur le Harrar et sur tout le Sud de l'empire tenu par les Gallas. En outre, il obtint que sa fille Zaouditou épouse le propre fils de Yohannès IV.

SELASSIE




En 1881 éclata la révolte des Derviches de Khartoum qui déborda bientôt sur l'Ethiopie chrétienne. Le départ des forces égyptiennes qui tenaient le Harrar permit à Ménélik, en janvier 1887, de conquérir cette province et de la rattacher à son fief.

Cependant, en 1889, Yohannès IV dû faire face à une incursion dramatique des Derviches qui dépassèrent Gondar et menacèrent tout le pays. Il réussit à les arrêter et à les battre à Métemma mais mourut gravement blessé le 11 mars 1889.

Malgré le dépit du Ras Mangacha, fils de Johannès IV, Ménélik se fit proclamer Empereur, Roi des Rois, le 3 novembre 1889. Il avait 45 ans. La tâche qui l'attendait était immense. Il lui fallait dominer ses rivaux, repousser les agressions étrangères, renforcer l'unité de l'Empire en mettant fin à une ère féodale au bénéfice d'une royauté solidement assise sur les institutions religieuses et sociales.

Les chroniques de l'époque le dépeignent comme un homme d'une grande dignité et d'une élégance raffinée. Visage sombre, dents superbement rangées, regard vif et plein de jeunesse et d'ardeur de pensée. Masque volontaire et vigoureux, l'Empereur donnait l'impression d'un homme réfléchi, élevé dans la force et l'habitude du commandement mais dont l'abord sévère était tempéré par une séduction de grâce bienveillante tout à fait imprévue.




Ménélik II

On devinait que ce n'était pas les sensations, mais la pensée qui gouvernait cet homme dont l'expression finale était un mélange de scepticisme sans ironie, d'intelligence sérieuse et de bonté efficace. Si on eût voulu comparer Ménélik II à l'un des souverains qui marquèrent l'histoire de l'Europe, ce ne sont pas les noms de Charlemagne ou de Pierre Le Grand qu'il eut été convenable d'avancer, il eut la tâche plus facile que l'un et l'autre.

Ce fut, avec toutes les nuances de la transposition qu’il acheva dans la victoire et la paix l'œuvre de l'unité de la monarchie en donnant de nombreuses preuves de prévoyance et de sagesse politique. Exceptionnellement heureux dans le choix des hommes à qui il donna sa confiance, il fit preuve d'une finesse bienveillante et souriante appuyée sur un esprit calme et pondéré.

Ménélik II était profondément patriote et portait à son pays une véritable tendresse. On s'est imaginé que l'armée éthiopienne qui battit les Italiens à Adoua en 1896 était l'une de ses créations avec l'aide d'experts étrangers. C'est une erreur historique qui ne résiste pas à l'examen. L'armée éthiopienne est vieille comme l'Éthiopie. À travers les siècles, elle a été le génie protecteur de ce pays tant convoité. Elle demeure toujours son âme, sa force et sa sécurité pour l'avenir.

Dès son couronnement, Ménélik hérita des lourds problèmes que posaient déjà les établissements de certaines puissances étrangères sur les marches de la nation. Il y fit face par une habile diplomatie dont les arguments furent, en cas de besoin, appuyés par des guerres toujours victorieuses. Il ne cessa de porter des coups d'arrêt à la colonisation de l'Est de l'Afrique et il convient, pour apprécier la valeur de sa résistance, de tenir compte des plans que les grandes puissances avaient élaborés au nom des principes admis à la Conférence de Berlin de 1885 pour se partager l'Éthiopie.

Face à ces ambitions, la politique de Ménélik II connut trois périodes: la première, avec le traité d'Ucciali du 2 mai 1889 fut marqué par la confiance qu'il gardait envers l'Italie, la seconde est illustrée par sa victoire d'Adoua et par les accords frontaliers qu'il négocie, pied à pied, avec les grandes puissances et enfin à partir de 1892, c'est un renouveau des revendications de ces mêmes puissances qui cherchèrent à exploiter la maladie du souverain. Les conséquences de ces luttes diplomatiques aboutirent au conflit italo-éthiopien de 1935.

Ménélik II

En 1869, une compagnie privée italienne acheta une station commerciale à Assab à la sortie du détroit de Bab el-Mandeb, station qu'elle céda en 1882 au gouvernement italien. Celui-ci entreprit aussitôt d'étendre son influence le long de la côte de la mer Rouge et deux expéditions militaires débarquèrent à Massawa en février et mars 1885. Cet établissement de vive force, entraîna aussitôt des escarmouches et des combats avec les Éthiopiens car Yohannès IV n'admettait pas la conquête de son pays par des troupes étrangères. Les Italiens, pressés d'aboutir, soutinrent Ménélik dont le prestige comme roi du Choa ne cessait de grandir et le poussèrent contre Yohannès IV en l'approvisionnant en armes et en munitions.

Aussi, à la mort de ce dernier, ils obtinrent du nouveau souverain la signature d'un accord dit « traité d'Uccialli » du 2 mai 1889 qui, aux yeux de Ménélik, ne constituait qu'un traité d'amitié sans cessions territoriales. Rome, en revanche, par le jeu d'une traduction peu sûre, le notifia aux grandes puissances comme un acte lui accordant le protectorat sur l'Éthiopie et la possibilité d'établir une colonie en Érythrée.

Ménélik II réagit aussitôt en dénonçant le traité en février 1893 et souleva contre les Italiens les populations de l'Érythrée. Ceux-ci réagirent en occupant le tigré. Ménélik proclama la levée en masse pour défendre la patrie et rassembla une armée de 75 000 hommes sous son commandement et celui de son cousin le Ras Makonnen. Les Italiens battus à Adoua le 1er mars 1896, laissèrent 12 000 morts sur le terrain.

Le traité de paix, signé à Addis-Abeba le 4 octobre 1896, reconnut à l'Italie son établissement en Érythrée mais conserva à l'Ethiopie son indépendance et sa souveraineté. A la suite d'Adoua, les grandes puissances s'empressèrent de négocier avec Ménélik II pour fixer les frontières qui garantiraient sur le pourtour de l'Ethiopie, leurs protectorats.

L'accord avec la France, le 20 mars 1897, précisa les limites des territoires d'Obock et de Tadjourah rassemblés sous le titre de Côte française des Somalis. Il fut acquis sans grandes difficultés. Par contre, avec la Grande-Bretagne, les discussions furent plus longues, car Londres avait signé avec Rome en avril 1891 et en mai 1894, deux accords qui constituaient en fait un véritable partage de l'Éthiopie. Ménélik II, aidé par le Ras Makonnen, mena ces négociations avec une maîtrise remarquable et le traité anglo-éthiopien fut signé à Addis-Abeba le 14 mai 1897.

Avec les Italiens, le problème était plus délicat car il s'agissait non seulement de fixer les frontières de l'Érythrée, mais encore de tracer la frontière entre l'Éthiopie et la nouvelle colonie nouvelle de Somalie. Les négociations aboutirent en septembre 1897. Ce traité, qui ne fut jamais publié, fit l'objet d'interprétations diverses de la part de l'Italie et alimenta pendant plus de trente ans les revendications de Rome sur l'Éthiopie.

Aux yeux de Ménélik II, les accords de 1897 précisaient les limites consenties aux colonisations européennes. Les clauses qu'il avait acceptées devaient lui permettre de nouer des relations de bon voisinage avec les puissances qui l'entouraient sans que celles-ci cherchent à démembrer l'Éthiopie.

En 1906, le Ras Makonnen, personnage de premier plan et bras droit de Ménélik disparaissait. Peu après, l'Empereur ressentait les premières atteintes de la maladie qui allait le rendre infirme. La France, l'Angleterre et l'Italie se hâtèrent de signer entre elles le traité du 16 mai 1906 qui était élaboré, en principe, pour protéger l'Empire contre tout risque de démembrement dans l'hypothèse d'une crise de succession. En fait, il s'agissait de s'en distribuer les éventuelles dépouilles. La Grande-Bretagne et l'Italie tentaient depuis 1902 de mettre sur pied un nouvel accord de partage. La France, tardivement associée aux négociations, joua un rôle modérateur en faisant exclure certaines ambitions. Ménélik II ne fut pas dupe et récusa cet arrangement en précisant qu'il ne limitait en rien les droits souverains de son pays.

De plus en plus malade, l'Empereur proclama le 30 octobre 1907, que son successeur serait Lidj-Iyassou, son petit-fils âgé de douze ans, fils du Ras Mikael du Wollo et nomma comme régent le Ras Tessemma. Les conventions qu'il signa avec l'Italie en mai 1908, avec la France en janvier 1908 et en mars 1909, furent les derniers actes de sa vie bien remplie. Il mourut en avril 1911 à 67 ans. Son œuvre fut immense. Souverain éclairé et personnalité puissante, diplomate avisé et stratège de premier ordre, Ménélik II fut également un bâtisseur. Il introduisit en Éthiopie les symboles de la vie moderne malgré l'incompréhension et les réticences de beaucoup de ses sujets. Sa connaissance des progrès réalisés en Europe et des entreprises étrangères était étonnante. Ses idées en matière de réformes sociales furent décisives pour l'avenir de l'Éthiopie.

Mausolée de Ménélik II

Il décréta l'abolition de l'esclavage, l'instruction obligatoire, la substitution d'un nouveau code à la loi coutumière et obligea son peuple à se faire vacciner contre la variole. Il créa les postes éthiopiennes en 1893, fit installer le téléphone entre Djibouti et Addis-Abeba en 1899, encouragea la construction de la voie ferrée de la mer à Diré-Daoua en 1902 et introduisit le télégraphe. C'est sous son règne que l'éclairage électrique et les premières automobiles firent leurs apparitions à Addis-Abeba.

Il fonda la Banque d'Éthiopie, créa des écoles et des hôpitaux et construisit de nouvelles routes. Il établit les nouvelles bases d'un gouvernement moderne et brisa l'isolement qui coupait l'Éthiopie de la civilisation des Temps modernes. Sa politique extérieure donna à l'Empire la plupart de ses frontières actuelles. Farouchement patriote, il combattit jusqu'à sa mort les ambitions étrangères qui tentaient de démembrer ce pays qu'il aimait passionnément.

Ce fut un grand souverain qui incarna profondément durant toute sa vie, le passé, le présent et les aspirations de son peuple.

Shenoc le 04/02/2006







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