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samedi 29 décembre 2012

___UA et Société civile: Le droit d'exister.. Paix et Sécurité en Afrique : La Facilité de Paix pour l'Afrique. Gestion des flux ... UA et Société civile: Le droit d'exister en afrique l’expression d’une nausée postcoloniale .

Depuis la fin des années quatre-vingts, certains écrivains ont contribué à renouveler radicalement la représentation de l’Afrique dans la fiction, en innovant tant dans le genre romanesque que dans la langue, le choix des personnages ou le décor. Le roman de Lucio Mad, Les trafiqueurs, est exemplaire de cette tendance. Publié dans la collection « Série noire » de Gallimard, il met en scène des protagonistes fabriquant de faux-passeports, plongés dans l’univers interlope d’Abidjan et en proie à une « nausée postcoloniale » qui peut être lue en intertextualité avec La nausée de Sartre et contre les thèses de la Négritude, comme un rejet de l’essentialisation du sujet noir, au profit d’une véritable et originale revendication d’existence dont le genre même du polar exploite les ressorts. Dans le déni de l’authenticité suggérée par la thématique du trafic d’identités, se pose toute la question de la manipulation délibérée des identités pour le sujet africain contemporain déterminé à inventer des issues.

Comme le note Georges Ngal (1994 : 93) dans Création et rupture en littérature africaine, la parution, en 1979, du livre de Sony Labou Tansi, La vie et demie, petit chef-d’œuvre d’innovations structurelles et langagières, « apporte aux lettres africaines un style, un ton nouveau et une écriture en liberté » qui a provoqué un véritable éclatement de la représentation de l’Afrique dans la fiction. Parmi les romans qui, lors de la décennie suivante, confirment la liberté prise par certains écrivains dans l’écriture du réel africain, l’ouvrage de Lucio Mad (1995), Les trafiqueurs, est, en de nombreux points, remarquable. Publié dans la collection « Série noire » de Gallimard, il s’inscrit donc de manière immédiate et visuelle dans un genre qui n’est pas le roman africain mais le roman noir – dans le sens bien sûr de roman policier. Sans photographie ni biographie de l’auteur, la quatrième de couverture ne découvre que sa date et son lieu de naissance (1956, Paris 20e). Ce roman, passé inaperçu par la critique, n’affilie pas l’auteur à une origine ni à un thème mais uniquement à une écriture. Même si le genre du roman policier reste marginal dans la littérature française, l’absence de paratexte déterminant une identité « africaine » le situe cependant d’emblée du côté de l’universel français. La marginalité du genre efface en quelque sorte celle du thème.

2Mais si l’on accepte que la littérature africaine se définisse, entre autres, en fonction du décor choisi, Les trafiqueurs, qui met en scène des personnages africains dans un univers presque exclusivement africain, peut être considéré dans le rapport qu’il entretient avec la littérature africaine, notamment celle produite par une nouvelle génération d’auteurs. Loin de vouloir désavouer « l’invisibilité » de la figure de l’auteur ou de vouloir projeter une analyse en fonction d’une africanité que le texte refuserait, je montrerai au contraire que ce roman revendique, à travers les préoccupations qu’il expose, le caractère universel d’une fiction dont les personnages et le thème renvoient à l’Afrique contemporaine.

3Le recentrage sur l’individu et les réflexions de type existentiel qui s’opèrent dans Les trafiqueurs donneront, en premier lieu, l’occasion de revenir sur la représentation du « Noir » dans le discours de Sartre, en particulier sur l’opposition entre Essence et Existence dans La nausée et Orphée noir. Je lirai Les trafiqueurs comme une réponse à la non-existence du « nègre » en tant qu’individu dans les textes de Sartre. Je suggèrerai ensuite que dans un rapport intertextuel avec La nausée, le déplacement d’une problématique de l’existence dans un contexte différent permet d’identifier l’expression d’une « nausée postcoloniale » qui libère le sujet africain de la détermination raciale et nationale.

4Dans l’introduction au deuxième volume de sa biographie intitulé My Life of Absurdity, Chester Himes, grand inspirateur du polar noir américain, se réfère à Albert Camus, plaçant ainsi l’écriture des polars sous le signe d’une recherche esthétique intimement liée au caractère absurde de l’expérience du noir. Pour Himes (1990 : 36), se tourner vers le polar constituait une manière de s’éloigner de la littérature militante et de renouveler son mode d’expression : « I had the creative urge, but the old, used forms for the Black American writer did not fit my creations. I wanted to break through the barrier that labeled me a “protest writer”. I knew the life of the american black need another image than just the victim of racism. We were unique individuals, funny but not clowns, solemn but not serious, hurt but not suffering, sexualists but not whores in the usual sense of the word ; we had a tremendous love of life, a love of sex, a love of ourselves. We were absurd. »

5Le recours à la notion d’absurde permettait à Himes, écrivain américain, de justifier son refus de se voir systématiquement affilié, en tant qu’écrivain noir, à une littérature militante dont la lecture était prédéterminée par une différence raciale. En invoquant Camus, Himes cherche ici à se libérer de l’essentialisme dans lequel l’écrivain noir-américain est enfermé. Son désir est clair, il veut insister sur l’écriture comme processus de création et échapper aux lectures de type sociologique dans lesquelles la « race » fonctionne comme paradigme d’interprétation systématique de la fiction. En rattachant son écriture à Camus et à l’absurde, Himes entend se libérer du spécifique en plaçant la condition de son sujet sous le signe de préoccupations universelles : l’individu, la vie, le sexe, la difficulté d’exister.

6L’« absurde » lui permet donc de proposer un niveau d’interprétation de sa vie et de son texte dépassant les déterminations raciales. Je suivrai une logique similaire dans mon analyse des Trafiqueurs, en montrant que l’expression de la nausée du narrateur détourne la lecture du critère racial au profit d’une attention réaffirmée sur la méditation de l’existence dans ce qu’elle a d’universel.

Un contre-point aux Nègres de Sartre

7Publié cinquante ans après celui de Sartre, le roman de Lucio Mad peut être lu comme relevant d’une certaine forme d’existentialisme dans la mesure où, d’un côté, il entretient certaines similarités thématiques et formelles avec La nausée, alors que de l’autre, l’intertextualité refuse les dichotomies établies par Sartre dans La nausée et dans Orphée noir, entre Blanc et Noir, Afrique et Occident et, surtout, Être et Existence. Je voudrais revenir sur les détails de la présence du Noir et de ses rapports avec le discours existentiel dans La nausée. Cet examen me permettra de situer ensuite la thématique de la nausée dans le contexte des Trafiqueurs.

8Le cheminement de Roquentin dans La nausée repose sur la prise de conscience progressive de l’existence. « L’espèce d’écœurement douceâtre » qu’il éprouve est provoquée par l’« aveuglante évidence » (Sartre 1938 : 175) que le monde existe parce qu’il est là, et que l’homme est tiraillé entre ce qui lui échappe et ce vers quoi son besoin de positivité le pousse. Dans ce monde décadent – la France des années 1930 –, seule la voix d’une négresse offre une trève à l’angoisse existentielle, comme un pavé dans la mare de Bouville. « Un petit bonheur de Nausée » dira Roquentin (ibid. : 40), « une espèce de joie » (ibid. : 249) le délivre à de rares moments, et c’est « lorsque la Négresse chante ». L’irruption de « la Négresse » reste la seule aventure capable d’évacuer le sentiment de nausée. À l’écoute du chant de la Négresse, Roquentin constate que : « Ce qui vient d’arriver, c’est que la Nausée a disparu. Quand la voix s’est élevée, dans le silence, j’ai senti mon corps se durcir et la Nausée s’est évanouie. D’un coup : c’était presque pénible de devenir ainsi tout dur, tout rutilant » (ibid. : 42).

9De même, celui qui a composé la chanson, le musicien de jazz, fascine Roquentin. « Il a fait ça » répète-t-il par deux fois, en faisant référence à la musique du noir, « il a fait ça » (ibid. : 249). Or, faire quelque chose qui justifierait de son existence constitue précisément le rêve de Roquentin, en l’occurrence, écrire un livre. Pour lui, écrire un livre reviendrait à atteindre cet état privilégié d’accomplissement où se situent, déjà, la Négresse et son compositeur. Il est révélateur, en ce sens, que c’est seulement en s’assimilant à la Négresse que Roquentin peut projeter son propre accomplissement, c’est-à-dire l’acte qui le rendrait signifiant dans le monde : « Et il y aurait des gens qui liraient ce roman et qui diraient : “c’est Antoine Roquentin qui l’a écrit, c’était un type roux qui traînait dans les cafés”, et ils penseraient à moi comme je pense à cette négresse : comme à quelque chose de précieux et d’à moitié légendaire » (ibid. : 250).

10Précieux et à moitié légendaires, au milieu de la gratuité du monde occidental, c’est bien là la position de ce couple de Nègres anonymes dans le roman de Sartre. Précieux, ils le sont, parce qu’ils pallient la mollesse du monde, que Roquentin observe ou ressent partout où il se tourne. Pour ne citer qu’un exemple, j’en réfèrerais à la célèbre scène de la racine, où s’exprime le plus explicitement l’opposition entre le dur et le mou, à travers la métaphore phallique : « Des mollesses, des faiblesses, oui. Les arbres flottaient. Un jaillissement vers le ciel ? Un affalement plutôt ; à chaque instant je m’attendais à voir les troncs se rider comme des verges lasses, se recroqueviller et choir sur le sol en un tas noir et mou avec des plis » (ibid. : 190).

11L’Occident est en proie à une mollesse généralisée, l’existence – le réel français – comparée à un réseaux de « verges lasses ». La métaphore phallique réapparaît dans Orphée noir, le texte écrit en préface à l’une des premières anthologies de poésie négro-africaine en 1948. Sartre accueille la « naissance » de la poésie nègre en proclamant : « L’Être est noir, l’Être est de feu, nous sommes accidentels et lointains, nous avons à nous justifier de nos mœurs, de nos techniques, de nos pâleurs de mal-cuits et de notre végétation vert-de-gris » (Sartre 1948 : xi), « l’être sort du néant comme une verge qui se dresse » (ibid. : xxxiii). Et c’est au noir, selon Sartre, que revient le privilège de redonner érection au monde blanc défaillant, ou en faillite. Breton ne dira pas autre chose dans sa présentation du Cahier d’un retour au pays natal de Césaire.

12Ainsi, se met en place un discours par lequel l’existentiel, en tant qu’angoisse et spéculation à partir de cette angoisse, relève d’une conscience strictement occidentale. Par contraste, l’être-dans-le-monde du noir, c’est sa négritude, qui relève, elle, de l’Être et d’un rapport non problématisé au réel. Parce qu’ils sont par essence, culture, race ou autre, en dehors, les Nègres de Sartre constituent, si ce n’est une autre espèce, en tous cas des exceptions à la problématique existentielle. Comme les morts, comme les personnages de roman, comme aussi cet insecte que Roquentin écrase sous ses doigts, « ils se sont lavés », selon Sartre, « du péché d’exister ».

13Au sens sartrien du terme donc, puisqu’il n’a pas à ressasser l’angoisse de ce péché, le Nègre n’existe pas. Non seulement précieux mais également « légendaire », il se situe dans l’imaginaire de Sartre, dans cet autre espace où, comme « l’autre espèce de livre » que Roquentin souhaite écrire, il aurait atteint le statut de « quelque chose qui n’existerait pas, qui serait au-dessus de l’existence » (Sartre 1938 : 249).

14Dans Les trafiqueurs, en revanche, l’Africain des années 1990 se situe et se revendique dans l’existence. Ni au-dessus, ni en dehors comme chez Sartre ou même Senghor, mais faisant l’expérience, dans un contexte certes différent, d’un rapport problématisé à la contingence du monde. Il s’agit cette fois d’une nausée postcoloniale dans laquelle nous suivons la conscience d’un narrateur qui, plongé dans un monde qui n’a rien à envier à la France de la première moitié du siècle, reflète ses préoccupations quant à l’Afrique des années 1990, et en arrive à revendiquer, en quelque sorte, « ce péché d’exister » dont Sartre exemptait ses Nègres cinquante ans plus tôt.

L’expression d’une nausée postcoloniale

15Le roman Les trafiqueurs, dont le titre fait penser aussi aux Faux-Monnayeurs d’André Gide, ne comporte aucune référence directe au texte de Sartre. Cependant, l’importance du champ de l’écœurement et de l’angoisse appelle un rapport avec l’un des romans les plus célèbres de la littérature française. D’entrée de jeu, en effet, la narration à la première personne amorce le cheminement d’une conscience angoissée devant le monde : « C’était il y a trois ans maintenant. Le monde, ici à Abidjan, était déjà très décadent. L’inquiétude me gagnait » (Mad 1995 : 7). Par cette phrase, le Nègre sartrien sort en quelque sorte de l’Être, pour exprimer à son tour un état d’âme de type existentiel, dont le reste du roman va confirmer le caractère « nauséeux ».

16Le roman s’ouvre sur une phrase qui présente un contexte de crise bien précis, celui d’une capitale africaine francophone, Abidjan en Côte-d’Ivoire, dans les années 1990. Celui qui parle ici, et qui restera le seul narrateur du roman, c’est Amidou Diallo, dont la situation est assez typique de celle que l’on appelle (qui s’appellent eux-mêmes) des « conjoncturés », c’est-à-dire des victimes de la conjoncture. La conjoncture en question nous sera exposée par bribes au fil de la lecture. En bref, à la suite d’une expansion économique ayant provoqué un sur-régime capitaliste, la Côte-d’Ivoire, longtemps citée comme exemple de miracle économique, s’effondre, laissant derrière elle une société désemparée, une jeunesse au chômage, un gouvernement de parade, enfin, pour utiliser les termes d’Achille Mbembe, une culture de la postcolonie livrée « au sexe, au ventre et au sacré ». Footballeur raté, vendeur de bananes frappé de plein fouet par l’écroulement des cours, Amidou Diallo se retrouve, comme « la Côte-d’Ivoire, la tête la première sur le pavé » (ibid. : 46). C’est donc un bon candidat à la nausée.

17Dans un premier temps, le sentiment qu’il éprouve et qu’il partage avec le lecteur relève d’une morosité propre, peut-être, à tous les « conjoncturés » du monde. Qui, selon lui, reste difficile à définir : « Déprimé, ce n’est peut-être pas le mot, mais entre deux eaux certainement. Je me pose des questions, et, bien souvent ces dernières semaines je me laisse aller. Je suis assez mou, je manque de jus. Sans parvenir pour autant à formuler mon problème, problème de boulot, certes, c’est évident, mais problème de vie aussi. Les deux sont liés, c’est vrai. Et pourtant. Je ne sais pas. Je suis comme absent de moi-même. Je veux m’écarter du monde, et en même temps y prendre intérêt. Prêt à tout recommencer, la vie devant moi, et, paradoxalement, un peu assis. Je lis les journaux à moitié, d’un œil distrait, je bois des bières à quatre heures de l’après-midi » (ibid. : 9).

18Nous sommes bien loin, ici, du Nègre debout de la Négritude. Le Nègre de Lucio Mad est un nègre « mou », qui « manque de jus », « entre deux eaux ». Entre s’écarter du monde et, comme il le dit, « y prendre intérêt », Amidou Diallo décide d’y prendre intérêt, en profitant de l’occasion qui lui est donnée de se lancer dans une affaire, « un business » de fabrication de faux-passeports et de visas. « Et je deviens », conclut-il, « par opportunisme, par intérêt, par choix, un TRAFIQUEUR » (ibid. : 12).

19D’emblée, le narrateur assume cette identité, avec lucidité, et en refusant surtout d’être jugé par quelque morale : « Que les choses soient claires. Nous ne sommes pas des honnêtes gens, nous sommes des trafiqueurs. Autrement dit des gars qui magouillent salement pour de l’argent, des bandits, pourquoi le nier, des voyous, des outlaws sûrement. Nous assumons. Et que personne ne vienne nous faire chier, ou ne nous reproche quoi que ce soit. Nous vivons dans un monde parallèle, une twilight zone » (ibid. : 30).

20Cette décision semble résoudre le double problème de vie et de « boulot » de Diallo et de son associé. Devenus trafiqueurs, Amidou et René (ce dernier étant présenté comme un « ex-tout ») acquièrent simultanément un métier, une identité, et un espace – en l’occurrence « New York », l’appartement qu’ils squattent et qui devient leur havre. Or, au fur et à mesure que leur affaire prospère, à la nausée du conjoncturé se substitue non pas la plénitude annoncée, mais une autre forme de nausée due précisément à l’avènement de cette nouvelle vie, que je vais maintenant essayer d’explorer comme « la nausée du trafiqueur ».

21Paradoxalement, cette nouvelle nausée est due au succès grandissant du business de faux-passeports. Car plus ils s’y intéressent, au sens financier et humain du terme, plus ils s’impliquent dans le monde du trafic d’Abidjan. De cela aussi, les trafiqueurs sont conscients : « Et plus Abidjan s’effondre, et plus les gens sont là, chez nous, les artisans du départ, à nous donner leurs sous . Tous ces hommes et ces femmes qui nous supplient de nous occuper de leurs affaires, de les aider dans leurs papiers, qui nous proposent pratiquement leur vie en échange – certains, au bout du rouleau, nous prient littéralement de les sauver –, c’est étouffant, oppressant, contagieux » (ibid. : 36-37).

22Au début, les deux associés ont cru que « trafiquer » pouvait représenter pour eux un moyen, comme ils le disent eux-mêmes « pas trop amoral » (ibid. : 38) de justifier leur existence tout en rendant vivable celle des autres. Ils ont cru, en fabriquant des passeports, procurer une issue à tous les « conjoncturés » du pays. À certains moments dans le texte, le protagoniste est presque persuadé du caractère quasi humanitaire de son entreprise, qu’il assimile à une tactique de détournement des lois nationales et internationales d’immigration. Or, une seconde prise de conscience survient avec la révélation progressive que malgré ce qu’ils ont pu ou voulu penser, trafiquer n’est pas « un boulot comme un autre » (ibid. : 38). Il s’agit d’une activité extrêmement lucrative qui nécessite à la fois une implication sans retour dans la plupart des réseaux d’exploitation et de domination qui prolifèrent dans le pays, et le constat quotidien de la déchéance de la société. Conjoncturés, ils étaient en marge du monde. Trafiqueurs, ils sont plongés dans l’existence, et du même coup forcés à une prise de conscience nouvelle, à savoir qu’ils « participent » à la nausée collective et la perpétuent. Ces sujets postcoloniaux vivent ainsi dans la tension constante entre l’appât du gain et l’illusion de sauver des vies qui justifient leur activité, et le sentiment grandissant qu’ils ne font que nourrir le système qui les enferme, eux et leurs clients, dans l’immobilisme.

23Deux scènes marquent dans le roman cette révélation. Elles sont toutes deux déclenchées par « l’affaire des Nigérians ». Une affaire qui « faisait un peu gerber » Amidou. « Et pour moi », ajoute-t-il, « je n’insisterai jamais assez, gerber c’est toute une histoire » (ibid. : 25). Il s’agit de fabriquer vingt passeports de femmes. Ils se rendent compte d’abord que c’est pour la traite, et ensuite qu’il s’agit d’hommes allant se faire opérer en Angleterre pour ensuite devenir des prostitués transsexuels. Nous sommes donc loin d’une entreprise humanitaire.

24La première, l’effondrement de l’« ex-tout » devenu trafiqueur. Dans cette scène, celui-ci perd mentalement et physiquement le contrôle de lui-même : « Tout à coup, René s’est laissé mollement glisser par terre, il s’était épuisé en gesticulant, en coup de pieds et poings dans les portes et manquait de forces. Il s’est excusé en bredouillant, tout tremblant, dégoulinant, la chemise en désordre : je suis malade, cette ambiance me rend malade . Amidou, je n’en peux plus, a-t-il bafouillé en conclusion » (ibid. : 38).

25La mollesse, on le voit, caractérise cette prise de conscience de l’existence. Dans la seconde scène c’est le tour d’Amidou qui, lors d’une tournée en ville, prend conscience lui aussi du flou, de l’ambiguïté de sa position, entre les deux univers juxtaposés dans la ville : « Je perds l’équilibre entre ces dimensions contradictoires. J’ai le vertige, la tête qui tourne, le cœur qui balance, l’estomac qui, lui, se retourne. Non, Abidjan, je vis à la frontière des contrastes, sur un fil, en acrobate. Au sud, la rue, le trottoir, la misère, la survivance, le nuchi, les guitares et les djembes électriques, la nuit. Au nord, l’enrichissement facile et gratuit, la spéculation, la compromission, la concussion, la corruption, le népotisme, l’arrogance, la dictature du chef d’aujourd’hui, paria demain, l’injustice » (ibid. : 68-69).

26Je pourrais continuer à citer ad nauseam des exemples de ce type dans le roman. En résumé, la nausée du trafiqueur est provoquée par le spectacle d’un réel africain urbain, non seulement dénué de toute essence mais également caractérisé par l’absence de position, d’érection possible de l’individu incapable, littéralement, de (se) tenir debout dans l’univers urbain ainsi exposé.

27Ces deux scènes de prise de conscience renvoient à toute la problématique de la nausée postcoloniale exposée dans le roman. Malgré ses illusions, ou peut-être à cause d’une certaine mauvaise foi, le trafiqueur prend conscience qu’il se nourrit du contraste radical entre le Sud, univers des conjoncturés, et le Nord, univers de l’usurpation. Le sentiment qu’il vomit ici ne provient donc pas uniquement du constat de l’injustice sociale régnante, mais surtout, et plutôt, de la conviction qu’aucune action individuelle n’est possible, qui ne l’assimile pas au groupe dominant. En d’autres termes, vivre « à la frontière des contrastes » revient uniquement à exploiter ces contrastes, voire à les aggraver. Sortir l’Africain de l’être

28Peut-être alors qu’il aurait fallu prendre au sérieux la mise au point du début, destinée à situer Les trafiqueurs : « Nous ne sommes pas des honnêtes gens, nous sommes des trafiqueurs, autrement dit des gars qui magouillent salement pour de l’argent ». Peut-être aurait-il alors fallu analyser le discours d’Amidou Diallo comme celui d’un « salaud » de bonne foi ? Peut-être, finalement, que c’est justement parce que nous, lecteurs, sommes empreints des représentations occidentales existentialistes que nous ne pouvons nous astreindre, malgré les mises en garde répétées, à sortir l’Africain de l’être, et à le considérer comme un Roquentin en son temps, se débattant lui aussi face à la mollesse du monde, et cela sans s’inscrire systématiquement dans une eschatologie occidentale.

29« Sortir l’Africain de l’être » prendra la forme, pour le protagoniste, d’un grand coup de chasse d’eau qui emporte dans les toilettes de « New York » le passeport officiel – le seul vrai du roman – d’Amidou Diallo. Littéralement, l’origine est évacuée. À partir de ce moment, qui survient vers la fin du roman, toute idée d’authenticité africaine se trouve niée, même pour le narrateur, au profit d’identités multiples et, surtout, toutes manipulées.

30On ne peut pas, à ce point, ne pas relever la signification symbolique de l’activité même du trafiqueur, la fabrication de fausses pièces d’identité. La réflexion sur l’identité, l’authenticité et le travestissement est en effet centrale au roman. La symbolique de la carte d’identité a déjà été largement exploitée dans la littérature africaine, au point que l’on peut parler de topos. Des romans comme La carte d’identité de l’Ivoirien Jean-Marie Adiaffi, ou même Le mandat de Sembène Ousmane, Jazz et vin de palme d’Emmanuel Dongala, qui se situent dans la période coloniale, s’attachaient, à travers le symbole du papier officiel, d’élucider les termes de l’aliénation du colonisé. La carte d’identité symbolisait, pour les colonisés, tout le projet d’acculturation colonial. Schématiquement, le sujet avait à négocier entre, d’une part, l’identité d’emprunt imposée par le colonisateur (missionnaire ou administrateur) et, d’autre part, une identité africaine, originelle, formulée en dehors de l’écrit. La problématique de l’identité se résumait alors à dénoncer le projet colonial et à récupérer les traces d’une identité authentique.

31Dans Les trafiqueurs, si la responsabilité de la France reste posée, la question n’est plus de retrouver une identité perdue, ni de proclamer l’authenticité d’une forme par rapport à une autre. Le cynisme du narrateur révèle plutôt une postcolonie toujours-déjà bâtie sur l’illégitimité du pouvoir et la force de la propagande (coloniale comme postcoloniale) où le faux veut se faire passer pour le vrai, la mascarade pour la réalité, l’arbitraire pour le consensus, et où la métamorphose devient à son tour une forme de résistance.

32Ainsi, lorsqu’Amidou jette son passeport dans les toilettes, il n’éprouve, en renonçant à son nom et à sa nationalité, que peu de nostalgie – « juste un pincement au cœur », comme on en aurait pour un personnage de roman auquel on se serait attaché. Le passeport, c’est bien là tout le succès de l’opération, ne représente plus qu’une valeur d’échange. Dans la mesure où une identité stable condamne les citoyens à l’immobilisme, c’est à partir d’identités viables et rentables que le trafiqueur opère. Pour lui, comme pour ses clients, refuser la sacralisation de l’original – cet original qu’ils découpent, manipulent et reproduisent sans scrupules – revient à se donner le droit « d’inventer des issues ». Plus littéralement, cela revient à procurer aux autres, comme à soi, les moyens de sortir de la postcolonie.

33La manipulation/altération de l’identité qui est à l’œuvre vise à refuser la fixité du sujet dans une origine ethnique ou nationale, et dans des frontières surprotégées contre l’immigration. Lorsqu’il étale devant lui tous les passeports possibles, le trafiqueur les évalue en pesant tous les avantages et inconvénients d’une identité par rapport à une autre. À chaque passeport correspond la possibilité d’inventer des destins autres, dans « un temps blessé, cassé, injuste où la valeur d’un homme se mesure à la qualité de sa carte d’identité, de son passeport » (ibid. : 33). La pratique de la falsification se joue donc des déterminants historiques, nationaux, sociaux et même sexuels, comme ce fut le cas pour les Nigérians dans l’histoire. Bien sûr, aucun des clients n’échappera à la détermination la plus visible, celle de la couleur. Le seul passeport que Diallo ne peut pas inventer est celui d’un Blanc. C’est donc à l’intérieur de la « race », et avec une conscience aiguë des différences entre Africains d’origines diverses qu’opérera le protagoniste. En ce sens, le texte de Lucio Mad souligne aussi, et c’est un de ses points forts, la diversité et la hiérarchisation des identités africaines.

34L’issue envisagée est l’expatriation. Ce sera le choix d’Amidou Diallo lui-même qui, grâce au dernier des faux passeports, s’embarque pour New York. Le dernier chapitre le voit chauffeur de taxi à Manhattan devenu « Sunny Adama, né en 1964 donc avant l’indépendance de la Gambie, donc sujet de sa majesté la Reine d’Angleterre » « et comment », ajoute-t-il, « bien que je n’apparaisse pas Londonien de souche les Américains pourraient-ils refuser l’entrée de leur territoire à un Anglais ? » (ibid. : 235).

35Mettant à profit sa connaissance de l’histoire coloniale, l’ex-ivoirien, ex-trafiqueur projette un bonheur possible à New York : « Je serai taximan, oui, je conduirai une Chevrolet Caprice, les vitres sont automatiques comme la boîte de vitesse. Je travaillerai la nuit aussi, sans angoisse, sans peur et sans folie, sûr de mon rêve cette fois. Taximan je descends Broadway à fond la caisse . À droite de mon volant, ma fiche signalétique de chauffeur autorisé de New York City, avec mon numéro de matricule, la date d’expiration, ma photo, et Sunny Adama, mon nom » (ibid. : 243).

36Étant donné les compétences de falsificateur dont le narrateur nous a livré les secrets, il nous faut, ici aussi, douter de l’authenticité de ce dernier document. L’exil apporte une solution à la nausée postcoloniale, mais la pratique du trafic continue à opérer, à New York comme à Abidjan. Elle en est même une des conditions de survie. La métamorphose de l’identité dans Les trafiqueurs ne s’arrête donc pas aux frontières du pays africain : le trafiqueur n’a d’autre identité viable que celle du faux nom, du faux passeport, identité que, une fois encore, il assume parfaitement. Au point que, dans un second roman intitulé Paradis B, Lucio Mad introduit comme protagoniste principal Sunny Adama, chauffeur de taxi à New York.

37Le personnage autant que l’identité se font fictions, non seulement à Abidjan, capitale africaine, mais également à New York, et à l’intérieur de la fiction de Lucio Mad. Finalement, l’Africain accepte de renoncer au désir d’authenticité. Pour des besoins vitaux de survie il se transforme en personnage de roman, traversant les frontières. Arpentant les rues de New York, l’Africain en souligne les similarités avec son Abidjan natale : « Je remonte la 8e avenue jusqu’à la 42e rue et Port Authority – la pègre règne dans le quartier –, puis je fais Crosstown. Partout des magasins de sexe visqueux, des salles de cinéma pornographique, des dealers nègres et chicanos, des travelos difformes, des putes osseuses, des clochards, des crackés qui me rassurent » (ibid. : 241). « La vie serait-elle partout la même ? » s’interroge le protagoniste. L’univers urbain, en d’autres termes, qu’il soit américain ou africain, est le seul lieu et le seul destin possible du trafiqueur qui, malgré l’exil, s’inscrit dans une continuité de lieux marqués historiquement par le « business », et la marginalité. Dans cette continuité, on peut rappeler le polar américain. Les descriptions du Harlem des années 1950 étaient centrales à l’écriture des premiers romans noirs américains, dont Chester Himes.

38New York des années 1990, comme l’appartement baptisé du même nom à Abidjan, reste le repaire du trafiqueur. L’exil n’est pas un recommencement, il n’est que le début d’autres « business » potentiels : « À ce que je vois et ce que je sens » continue-t-il en observant la faune de la 42e rue, « c’est bien le diable si je ne trouve pas une bonne magouille ici » (ibid. : 241).

39Identité de trafiqueur et identité trafiquée deviennent, finalement, les seuls modes de la survie. Et cette survie ne peut s’opérer qu’aux périphéries de la ville, aux périphéries engendrées par la surconsommation.

40Ce que j’ai appelé « nausée postcoloniale » est radicalement différent des divergents mécanismes de rejet illustrés par les générations précédentes. La négritude, certes, avait entre autres leitmotifs celui du « vomissement » : vomissement des stéréotypes occidentaux ou vomissement de la soumission, comme d’un virus que le corps expulse pour retrouver la santé (on pense au poème « Hoquet » de Léon Damas et au Cahier d’un retour au pays natal de Césaire). En ce sens, le vomissement de la négritude devait donner lieu à un être nouveau, faire place à de nouvelles valeurs. S’il y a eu rejet ou malaise dans les années 1960 à 1980, il s’agissait plutôt de dénoncer les trahisons des élites et la perversion des systèmes politiques autoritaires. Les préoccupations se situaient alors au niveau de la politique et de la collectivité. La collectivité des années 1990 se distingue en ce qu’elle n’est ni muette ni anonyme. Elle se montre tour à tour dépassée et créatrice, désirante et blasée, vivace et fatiguée, dans la diversité des expériences individuelles dont Les trafiqueurs donne un aperçu. Elle se montre cherchant les moyens de survivre, pas toujours moraux certes. Mais c’est en tous cas dans ce sens que je parle d’une revendication d’existence, qui implique la conscience d’être dans le monde et la capacité de spéculer à partir de cette conscience.

41Paradoxalement, revenir à l’existence prend la même forme que Roquentin projetait pour s’en guérir : écrire un livre. « Pas un livre d’histoire. Une autre espèce de livre. » Et ce sont ces autres espèces de livres que l’Afrique nous donne à lire aujourd’hui qui font que peut-être on pense désormais à eux comme on pense aux Européens : comme à des écrivains ni plus précieux ni plus légendaires que les autres. Le polar, pour une fiction nouvelle de l’espace et du sujet africain

   1  Par exemple, chez Florent Couatt-Zotti (1998), le protagoniste principal est un boxeur, amoureux fo (...)

42Le détour par la nausée/La nausée m’a permis d’exposer la manière dont un nouveau rapport du sujet à l’Afrique se pose, dépassant les problématiques de races ou d’identité nationale pour se recentrer sur l’existence même. Une des caractéristiques du roman après 1980 est l’attention portée à des personnages jusque-là confinés aux marges de l’économie – et de l’imaginaire – postcoloniale. De nombreux romans des années 1990, dont celui de Mad, mettent en relief la participation de ces « petits personnages » à l’élaboration d’un réel urbain, et à la survie africaine 1. De fait, la description du petit monde et des mondes dits parallèles de l’univers urbain pousse l’écriture à s’assimiler, soit partiellement soit totalement, au roman policier ou roman noir. Ceci s’appuie sur deux raisons.

43La première tient au lieu lui-même qui sert de décor aux romans. D’emblée, on voit qu’il existe certaines similarités entre l’univers de la postcolonie tel que je viens de le décrire et l’univers du polar. Entre autres : le règne de la violence, de l’arbitraire, de la corruption généralisée, et la prolifération de réseaux de pouvoir. Comme le dit Jean-Patrick Manchette (1996) à propos de l’univers du polar : « L’univers qu’ils décrivent est un chaos sans vertu. » À bien des égards, on pourra dire la même chose de l’univers de la postcolonie.

44Manchette relève la deuxième, qui, elle, tient non pas à la mutation de la société mais à une convergence de genres qui s’opère, depuis une dizaine d’années, dans le champs littéraire français, à savoir que : « Les artistes se mettent à faire pondre dans le genre, et le genre se met à faire dans l’art » (ibid. : 88). Plus loin, il ajoute – ou plutôt déplore : « La tendance littéraire du polar » qui a « partiellement ruiné le mur qui séparait le polar des littérateurs : les polareux font de la littérature, les littérateurs écrivent des polars » (ibid. : 323). Ce mouvement d’interférence se remarque également dans la récente production africaine.

   2  Comme je le notais plus haut, Les trafiqueurs est publié chez Gallimard dans la série noire (qui n’ (...)

45En effet, d’autres romans publiés aux Éditions du Seuil ou dans des collections dites « littéraires » entretiennent néanmoins dans leur style des rapports très proches avec le polar 2. Ce renouveau et le succès de la pratique du polar sont, à mon sens, intimement liés à l’indéniable mouvement de la nouvelle génération vers une « littérature par le bas », qui permet d’explorer des univers et de proposer des esthétiques tout à fait nouvelles. Parmi eux, il faudrait mentionner l’érotisme et la sexualité, grands absents de la littérature africaine, dont l’apparition est liée aussi au genre même du polar.

46Les trafiqueurs me semble particulièrement exemplaire de cette nouvelle production. Évoquant le polar par le langage, l’environnement et les personnages, le roman pratique incontestablement cette « littérature par le bas » à savoir une littérature sophistiquée, et de grande qualité, inspirée par la représentation des univers en marges du monde occidental, dont l’auteur va s’attacher à affirmer la centralité, dans un genre qui finit par s’imposer lui aussi comme littérature. Le mouvement vers le polar affirme ainsi la représentation d’un autre niveau de réel, mais qui est posé comme faisant bel et bien partie du réel africain.

47Le choix du décor et des personnages a des implications pour le langage où s’opère une libération : argot et obscénité, scatologie, pornographie, vulgarité poussent encore plus loin ce « renouveau du ton » qu’amorçait l’écriture de Sony Labou Tansi. Ngal (1994) parle, à propos d’autres auteurs des années 1990 comme Bolya, de la manière dont le « scandaleux » – par rapport à la tradition de la littérature africaine – est érigé en catégorie esthétique participant d’un mouvement général vers une « liberté (de sujet, de ton, de regard) revendiquée et assumée ». L’intégration dans le roman du langage du corps, du sexe, de la drogue et de l’argot renvoie à la volonté de l’auteur de réaffirmer l’expérience.

48Il faut ici faire un rapport entre cette libération et la revendication de l’existence chez Mad et le recours à l’obscène chez les existentialistes français, comme Sartre. Dans La femme dans la littérature existentielle, Hélène Nahas (1957 : 108) reprend quelques-uns des termes du débat, autour de l’obscénité, provoqué par les écrits de Sartre. Elle note : « L’œuvre de Sartre révèle un travail de “dé-poétisation” systématique et d’insistance sur l’aspect physique et sordide de l’existence humaine, surtout dans ses premiers livres, La nausée et Le mur, qui appartiennent vraiment à la partie “viscérale” de son œuvre. » Elle relève par ailleurs que chez Sartre l’insistance sur l’obscène s’accompagne d’une « nostalgie du sec, du propre, du dur » (ibid. : 109). Comme je le soulignais au début, la Négresse de La nausée incarnait cette nostalgie. Dans le roman de Mad – et cela se confirme dans Paradis B, le second –, le personnage refuse la pureté (le propre, le dur) des Nègres et Négresses célébrée par les négrophiles occidentaux (et la Négritude), en montrant des personnages africains enlisés dans la boue du réel et obsédés, eux aussi, par leurs excréments, viscères, vomissures. L’écriture du « viscéral » africain participe précisément de la revendication d’existence posée par Lucio Mad, et, d’une manière générale, de la « revendication de liberté » dont Georges Ngal fait le fondement de la rupture épistémologique qui s’opère dans le roman africain à partir des années 1980.

49Les trafiqueurs re-présente le rapport du sujet à une situation de crise sous un jour nouveau. D’abord, sans victimisation ni discours dogmatique sur la politique africaine, mais en montrant plutôt le type d’existence qu’ont engendré les années de régime totalitaire. Il s’agit d’un autre mode de réalisme par lequel le personnage africain est montré en train d’exister. Dans ce sens, le roman invite à lire le réel africain au-delà des figures du pouvoir ou des masses souffrantes, à travers des individualités cherchant, comme on dit en Afrique, à moyenner, c’est-à-dire à inventer des issues, des langages et de nouveaux rêves, à négocier le statut de conjoncturés dû au fait de naître dans un certain lieu, à un certain moment de l’histoire.

Université de Pennsylvanie, Philadelphie.

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____Le « mauvais génie » de l'administration ?

Le « mauvais génie » de l'administration ?

On ne peut comprendre l'importance du débat autour de l'anthropologie si on ne saisit pas qu'il est pris dans un débat plus vaste sur l'orientation et les méthodes de la politique coloniale, débat qui a des conséquences directes en termes d'accès de certains groupes aux positions favorisées dans le système colonial. Ce qui est en jeu, c'est en effet d'abord le rôle privilégié que joue l'anthropologie dans la nouvelle orientation de la politique coloniale.

L'après-guerre voit effectivement une remise en cause de la légitimité de la domination coloniale, à la fois avec le développement de mouvements « nationalistes » dans certaines colonies, notamment en Asie, et avec les critiques venant des puissances nouvelles que sont les Etats-Unis et l'URSS. Dans ce contexte, ce qui devient dans l'entre-deux-guerres la principale forme de légitimation de la « tutelle » européenne et de l'action de l'administration coloniale, c'est qu'elle se fait dans l'intérêt des indigènes. La question de la définition de ce que sont les « intérêts indigènes » devient donc un enjeu central. La doctrine connue sous le nom d'Indirect Rule, présentée notamment dans le Dual Mandate de lord Lugard (1922), propose une redéfinition des objectifs et des méthodes de la politique coloniale, qui consiste à développer les sociétés africaines à partir des institutions indigènes4. C'est dans ce contexte que l'anthropologie acquiert une importance nouvelle.

En effet, dans la perspective victorienne de la colonisation, l'anthropologie, dans ses différentes variantes évolutionnistes, avait une grande importance en tant que cadre d'interprétation de la marche de l'humanité vers le progrès, mais un rôle relativement mineur dans la conduite des affaires coloniales : dans la mesure où il s'agissait avant tout de civiliser des indigènes définis par leur sauvagerie, c'est-à-dire leur absence de civilisation, une étude approfondie de leurs coutumes apparaissait certes comme intéressante en tant que contribution à la connaissance scientifique de l'homme primitif, ou pour porter témoignage de l'état déplorable dont la colonisation avait tiré les indigènes, mais comme ayant finalement peu de conséquences pratiques, sinon pour connaître les « préjugés » auxquels devaient faire face missionnaires, administrateurs ou colons.

Au contraire, ce statut change avec la nouvelle philosophie, anti-universaliste, de l'Indirect Rule, qui récuse l'idée d'un progrès univoque de l'humanité, mais repose au contraire sur la conviction qu'il existe des voies propres à chaque « culture ». En particulier, l'« anthropologie fonctionnelle » promue par Malinowski et Radcliffe-Brown, montrant que même des coutumes apparemment répréhensibles parce que barbares, « répugnantes à la civilisation », comme la sorcellerie ou la coutume du « prix de la fiancée » (lobolo), étaient en fait fonctionnelles, c'est-à-dire essentielles au maintien de la cohésion sociale des groupes soumis à l'impact de la colonisation5, et mettant en garde contre le danger d'interdire ces coutumes, entrait en résonance avec la nouvelle doctrine coloniale. Cette nouvelle anthropologie lui apportait à la fois une caution scientifique et des instruments d'analyse du fonctionnement des groupes sociaux primitifs.

La position privilégiée qu'occupe l'anthropologie (ou plus précisément l'anthropologie sociale telle qu'elle est alors redéfinie par Malinowski) dans la justification de la politique d'Indirect Rule apparaît de façon éclatante dans un article que publie Lugard dans le Daily Telegraph, à l'occasion du premier Congrès international des sciences anthropologiques et ethnologiques, qui s'ouvre à Londres en juillet 1934. Lugard évoque l'intérêt que présentent les nouveaux courants de l'anthropologie pour l'administration coloniale : « L'anthropologie fonctionnelle se rend compte que le temps est depuis longtemps passé où nous pouvions considérer que les systèmes particuliers qui sont les nôtres étaient ce qu'il y a de mieux pour le monde entier : un mode de gouvernement par débats et vote à la majorité ; une justice dépendante de règles de preuve rigides, et administrée par des juristes professionnels ; une éducation adaptée seulement à la vie civilisée dans les zones tempérées ; une religion qui condamne les païens à la perdition éternelle. ... L'administrateur, qui a découvert tout seul une grande partie de cela, se tourne vers la recherche anthropologique scientifique afin de pouvoir ... pénétrer la pensée des indigènes et adapter l'Africain aux normes civilisées (ou adapter ces normes à sa compréhension et à ses besoins) au lieu de s'efforcer de lui imposer des institutions étrangères à sa mentalité et inadaptées à ses conditions de vie » (Lugard 1934).

De même, le travail de Perham, qui s'affirme dans les années 30 comme la nouvelle théoricienne de la colonisation, apparaît comme une reformulation de l'Indirect Rule dans le langage de l'anthropologie malinowskienne ; elle résume ainsi les principaux objectifs de la nouvelle politique : « Elle s'efforce de rendre possible un développement dans lequel les Africains conservent la stabilité et la fierté de leur vie communautaire, et s'appuient sur les formes sociales existantes pour répondre à des besoins nouveaux .... Mon enquête sur différents systèmes d'administration m'a convaincue que les progrès désirés étaient en fait plus rapides là où les Africains avancent depuis un point de départ familier en tant que groupes sociaux, que là où, comme il arrive souvent avec les méthodes plus directes, ils partent à la dérive dans une contrée étrangère comme une foule d'individus. » On voit comment une telle problématique peut aisément rencontrer celle d'une anthropologie sociale qui fait de la compréhension des facteurs de la cohésion sociale un objectif essentiel.

De fait, cette nouvelle politique coloniale doit selon Perham s'appuyer sur le savoir, et en premier lieu sur les apports de l'anthropologie moderne : « La tendance à l'incompréhension et la tentation de maltraiter les institutions indigènes ont une même source : une dissimilarité si grande entre les deux sociétés en contact qu'elle rend extrêmement difficiles la compréhension et la coopération mutuelles. A une certaine époque, les anthropologues, en supposant un mystérieux "instinct de groupe" automatique, avouaient leur incapacité à comprendre la façon dont les sociétés primitives régulent leurs affaires. Le professeur Malinowski nous a appris à aller au-delà, et à reconnaître les forces de cohésion sociale dans les relations de parenté, la magie, la religion, les réciprocités économiques et d'autres aspects de la vie primitive » (Perham 1934a).

De plus en plus, l'anthropologie constitue un des principaux points d'appui du débat colonial ; en particulier, un certain nombre de ceux qui s'efforcent d'infléchir la politique coloniale sous ses différents aspects (politiques, juridiques, missionnaires, éducatifs, etc.) dans le sens d'une plus grande prise en compte des « traditions africaines » s'appuient sur l'anthropologie. Un certain nombre d'entre eux se sont regroupés depuis 1926 autour de l'Institut international de langues et cultures africaines (IIALC), dont Lugard est le président6. Les thèmes et le vocabulaire de l'anthropologie pénètrent progressivement les commissions d'enquête, les discours missionnaires et les rapports administratifs7.

Cette position centrale de l'anthropologie dans le nouveau dispositif colonial explique les attaques systématiques dont elle fait l'objet de la part des adversaires de l'Indirect Rule. Ainsi, l'anthropologue Siegfried Nadel raconte qu'en 1935, à l'issue d'une conférence sur le thème « Anthropologie et Administration coloniale », faite à son retour du Nigeria, alors qu'il était partisan convaincu de l'Indirect Rule, il fut violemment attaqué par plusieurs étudiants ouest-africains qui l'accusèrent, lui et toute l'anthropologie, de « jouer le jeu des administrateurs réactionnaires » (Nadel 1953). La position de Meek, administrateur du Nigeria qui a été détaché comme government anthropologist et enseignera plus tard l'anthropologie à Cambridge, est intéressante ; il écrit qu'« un grand nombre de stupidités sont dites et écrites à propos de l'Indirect Rule et de l'anthropologie, comme s'il s'agissait d'une subtile invention pour maintenir les Africains et d'autres dans un état de sujétion. Indirect Rule n'est qu'un nom pour "auto-administration locale selon une direction évolutionniste", et n'implique ni ne devrait entraîner une situation statique. L'anthropologie n'est ni une science ésotérique s'intéressant seulement au passé, ni une panacée pour tous les maux présents. Elle s'efforce seulement de vous en dire autant qu'il est possible sur les gens que vous essayez d'administrer » (in Perham 1934a).

La contestation de l'anthropologie prend suffisamment d'ampleur pour inspirer un éditorial de la grande revue scientifique Nature (1939), qui s'en inquiète en 1939 : commentant l'organisation par l'International Institute of African Languages and Cultures d'un « symposium sur les organisations politiques africaines », sous la responsabilité de Meyer Fortes et Edward Evans-Pritchard8, l'éditeur affirme : « Il est évident que la discussion sur les organisations politiques soulève nombre de questions qui ont pour l'avenir des Africains des conséquences importantes. Depuis un certain temps, on a ici et là des indications d'une certaine méfiance des populations indigènes – limitée certainement pour l'essentiel aux plus avancées et aux plus sophistiquées – à l'égard à la fois de la recherche scientifique et des relations entre l'Indirect Rule et ces recherches. On a avancé, avec une grande assurance, que le but de l'homme blanc était de "maintenir l'indigène à sa place" – de stéréotyper ses institutions et fixer son statut une fois pour toutes. S'il était possible, comme résultat des discussions de la recherche, d'indiquer les grandes lignes d'une politique progressive de développement institutionnel, adaptable aux conditions changeantes d'aujourd'hui, tout en évitant la désintégration, cela calmerait les mécontentements en éliminant les ambiguïtés de la position présente. » Ce que Nature évoque ici, en termes diplomatiques, c'est bien l'association entre l'anthropologie et une option conservatrice dans la politique coloniale. De façon générale, la parenté de ces critiques avec les accusations plus récentes de « complicité » des anthropologues avec le « colonialisme » est frappante.

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___Quant à l'Africain, l'anthropologie lui fournit une fondation solide pour son nouveau nationalisme, et lui permet de reconnaître la valeur et la beauté de son passé 11 ».

« Une forme de recherche particulièrement humiliante »

L'anthropologie se voit également accusée de mettre à mal la dignité des Africains scolarisés. Perham (1934b) cherche ainsi à expliquer « la prévention exprimée contre l'anthropologie par un grand nombre d'Africains éduqués ». « Il est naturel, poursuit-elle, que l'Africain, depuis peu mal à l'aise, soit prompt à soupçonner des attitudes de supériorité ; malheureusement, il se croit le seul à être l'objet d'une forme de recherche particulièrement humiliante. Il est regrettable que cette branche de la sociologie qui s'applique à la société primitive ait un nom différent, car cela permet aux Africains d'ignorer la grande quantité de recherches – qui ne sont pas autre chose que de l'anthropologie – que les Européens s'appliquent les uns aux autres, et qui est de plus en plus appréciée pour l'assistance qu'elle apporte au gouvernement. »

La dénonciation de l'anthropologie comme « une forme de recherche particulièrement humiliante » est significative : elle correspond d'abord au refus par les Africains scolarisés d'être considérés comme des « primitifs » ou des « sauvages », termes qui correspondent à la façon dont est alors défini l'objet de l'anthropologie et apparaissent couramment dans les titres des ouvrages d'anthropologie (par exemple Malinowski 1926).

Mais on peut l'interpréter aussi comme un refus des pratiques les plus « humiliantes » associées à l'anthropologie physique. Certains indices laissent en effet penser que les mesures anthropométriques, qui faisaient auparavant partie des pratiques scientifiques standards, deviennent plus difficiles à faire accepter aux indigènes, au moins dans les zones les plus désenclavées. Décrivant les premières semaines d'enquête à leur arrivée à Kalenga, au Tanganyika, Elizabeth Brown, épouse de Gordon Brown, élève de Malinowski, évoque le fait qu'il semblait « impossible de suggérer à froid de prendre des mesures anthropométriques ». Pour contourner la difficulté, le couple donna une fête à laquelle furent invités tous les notables et leurs amis. La bière aidant, cela devint « la plus gaie des séances de mesure », chacun s'amusant à se comparer aux autres9.

Ce qui est rejeté avec ces pratiques, c'est le modèle d'une anthropologie traditionnellement définie comme « cette branche de l'histoire naturelle qui traite de l'espèce humaine »10. On peut se demander si le changement de paradigme théorique qui mène à l'abandon progressif de l'anthropologie physique n'a pas été renforcé par le fait que certaines pratiques, qui auparavant « allaient de soi », perdaient leur légitimité.

Perham, défendant l'anthropologie moderne, insiste précisément sur la rupture avec la conception de l'anthropologie comme histoire naturelle ou comme science des origines : « Les nouveaux anthropologues, de la jeune génération, ne regardent plus les Africains comme des spécimens et ne cherchent pas à préserver le passé dans l'intérêt de leurs recherches. Ils vivent avec les Africains, deviennent leurs amis, et leur interprétation des conditions actuelles sera pour l'Afrique de la plus grande valeur » (1934a). On voit ainsi comment les critiques contre l'anthropologie peuvent être utilisées comme des arguments dans la lutte entre différentes versions de l'anthropologie.

C'est le sens des notes largement positives prises par Malinowski sur l'article de Perham (1934b). Il se félicite qu'elle démontre que les préventions de l'Africain contre les anthropologues sont infondées : « L'anthropologie elle-même a rejeté les entraves de l'antiquairisme. Quant à l'Africain, l'anthropologie lui fournit une fondation solide pour son nouveau nationalisme, et lui permet de reconnaître la valeur et la beauté de son passé11 ».

Malinowski et Perham tendent donc à présenter les contestations comme reposant sur un malentendu : les nouveaux anthropologues sont les « amis des Africains ». La vraie question est cependant esquivée : de quels Africains s'agit-il ?

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___« Evolués » ou « détribalisés » ? Le problème des « indigènes éduqués » C'est précisément parce qu'elle joue un rôle croissant que l'anthropologie entre en conflit avec les revendications des Africains scolarisés.

« Evolués » ou « détribalisés » ? Le problème des « indigènes éduqués »

C'est précisément parce qu'elle joue un rôle croissant que l'anthropologie entre en conflit avec les revendications des Africains scolarisés. Ce conflit se joue à un double niveau : il concerne à la fois le statut des « indigènes éduqués » dans le nouveau modèle scientifique et politique de l'Indirect Rule et un conflit d'interprétation qui met en cause la légitimité de la revendication de ces derniers à « représenter » les Africains.

C'est peut-être dans le domaine de l'éducation que la rupture est la plus nette entre les idéaux de la mission civilisatrice et ceux de l'Indirect Rule, et que l'anthropologie a eu le plus d'impact12. Selon l'idéologie victorienne, reposant sur le postulat d'un évolutionnisme unilinéaire, les indigènes éduqués étaient des interlocuteurs privilégiés, dans la mesure où ils apparaissaient comme les plus avancés des Africains sur la voie de l'évolution (c'est bien le sens qu'a l'expression qui les désignait alors en français : les « évolués »). Passés le plus souvent par les écoles des missionnaires, ils se présentaient comme les alliés « naturels » de la « civilisation » et de la christianisation contre les forces des ténèbres et du paganisme, les « coutumes barbares ». Plus vite ils étaient dépouillés des oripeaux de la sauvagerie, plus vite ils pouvaient prétendre prendre leur place (certes subordonnée) aux côtés des colonisateurs. L'éducation apparaissait donc comme la voie naturelle d'accès aux positions les plus enviables du système colonial.

Au contraire, l'idéal nouveau de l'Indirect Rule veut que les sociétés indigènes se développent « en suivant leur voie propre », dans la continuité avec les traditions qui les constituent en tant que groupe ; les indigènes éduqués à l'européenne ne sont plus alors des individus en avance sur leurs compatriotes sur la voie du progrès, mais des indigènes « détribalisés », c'est-à-dire coupés de leur milieu tribal « naturel », des sortes de monstres sociologiques, doublement inadaptés, à leur culture d'origine dont ils ont été artificiellement séparés, mais aussi à la culture européenne où ils ne peuvent trouver leur place. Ils sont donc, comme le note Malinowski, des facteurs de désintégration des sociétés indigènes : « Une scolarisation exogène inadéquatement impartie doit conduire à la désintégration d'une société primitive, parce qu'elle rend un certain nombre d'individus étrangers aux traditions qui contrôlent toujours le reste de la tribu » (Malinowski 1936, s'appuyant sur Hoernlé 1932).

La nouvelle philosophie qui domine la scène coloniale a donc des conséquences directes sur le statut des Africains éduqués, qui perdent leur rôle d'interlocuteurs privilégiés des autorités européennes au profit d'une part des autorités tribales « traditionnelles » (qui ne sont plus seulement employées comme des « courroies de transmission » auxquelles le pouvoir colonial a recours faute de mieux, mais se voient raffermies et légitimées), d'autre part des anthropologues.

De façon générale, la méfiance envers les Africains scolarisés semble caractériser l'attitude des anthropologues, qui leur préfèrent les indigènes « authentiques ». Audrey Richards (1935) compare ainsi défavorablement les « indigènes à moitié éduqués », qui considèrent les problèmes tribaux « uniquement d'après leurs effets sur leur bien-être personnel », avec les « traditions de service public et l'esprit de corps » de l'aristocratie héréditaire des Bakabilo.

En produisant un modèle de la culture africaine (ou des cultures africaines) authentique, l'anthropologue apporte la caution de la science à une certaine façon d'être vraiment africain, qui aboutit à légitimer les prétentions de certains groupes et en écarter d'autres. En particulier, l'anthropologie, insistant sur la tradition comme facteur de cohésion sociale, peut apparaître comme donnant sa caution aux autorités traditionnelles.

Ce caractère stratégique de l'anthropologie se révèle nettement dans la préface de Hilda Kuper à son ouvrage sur les Swazi (1947). Celle-ci décrit les circonstances de sa rencontre avec l'Ingwenyama (Lion) des Swazi, Sobhuza II, venu assister en 1934 à une importante conférence sur « L'éducation indigène » à Johannesburg, à laquelle participaient plusieurs anthropologues, dont Malinowski (1936), et les Sud-Africains Schapera, Hunter, Hoernlé.

Elle reprend le constat habituel, en y apportant une précision importante : « La plupart des Africains éduqués, plus particulièrement ceux qui sont détribalisés ou qui ont un statut peu important dans la vie tribale, sont méfiants à l'égard de l'anthropologie ; ils la voient comme une arme destinée à maintenir les indigènes dans leur milieu traditionnel ... et les empêcher pour des motifs pseudo-scientifiques – conserver "l'âme du peuple", leur "mentalité primitive" – d'assimiler la culture européenne » (Kuper 1947, souligné par moi).

Elle oppose cette attitude courante à celle du souverain swazi : « Sobhuza, au contraire, s'intéresse à l'anthropologie ; il a lu nombre de livres sur la question, est abonné à des revues anthropologiques, apprécie les descriptions des coutumes des autres peuples, et est fier des siennes. Il expliqua un jour que "l'anthropologie rend possible la comparaison et la sélection des directions de développement futur. La culture européenne n'est pas entièrement bonne ; la nôtre est souvent meilleure. Nous devons être capables de choisir la façon dont nous vivons, et pour cela nous devons voir comment vivent les autres. Je ne veux pas que mon peuple soit une imitation des Européens, mais qu'il soit respecté pour ses propres lois et coutumes". »

Sobhuza apparaît ici parfaitement en accord avec les objectifs de la politique éducative britannique, tels que les résume Lugard (1933), qui étaient « non pas d'éliminer les différences raciales, mais de les accepter comme la vraie base de l'éducation africaine, d'encourager l'Africain à être fier de sa race, à sentir qu'il a sa propre contribution à faire au progrès du monde, et que le contact avec la civilisation occidentale ne doit pas signifier une imitation servile, mais une chance de sélectionner tout ce qui peut aider à la croissance de ce qu'il y a de mieux dans ses propres institutions et sa culture ».

En fait, Sobhuza attend de l'anthropologie une légitimation de son pouvoir, en particulier face aux remises en cause de Swazi passés par les écoles missionnaires. Au moment où Kuper le rencontre en 1934, il a en effet rédigé un mémorandum pour l'administration britannique, où il critiquait le recours à une « éducation purement européenne », qui faisait que « l'intellectuel swazi méprise les institutions swazi et sa culture indigène »13. Il y demandait que l'enseignement scolaire au Swaziland « appuie son influence » au lieu de travailler contre elle, c'est-à-dire aille dans le sens de la tradition (Malinowski 1936).

Il est significatif que l'ouvrage de Kuper s'ouvre sur un poème de louange à Sobhuza. Elle précise d'ailleurs que, dans une société hiérarchique comme celle des Swazi, l'enquête d'un anthropologue serait très difficile sans l'appui de l'autorité tribale. De fait, il semble, à en croire les remerciements des ouvrages publiés, qu'un certain nombre d'autorités tribales traditionnelles aient accueilli plutôt favorablement les anthropologues14.

L'opposition à l'anthropologie, vue comme représentant la défense des sociétés traditionnelles et légitimant le statu quo, est donc à comprendre sur l'arrière-fond d'une lutte politique pour l'accès aux positions dominantes au sein du système colonial entre élites traditionnelles et nouvelles élites scolarisées. C'est un conflit entre diverses légitimités : c'est au nom de leur « avance » sur la voie du progrès que les éléments scolarisés revendiquent un accès au pouvoir qui leur était garanti selon l'idéal de la politique précédente, et que leur interdit désormais le changement de philosophie incarné par l'Indirect Rule et l'anthropologie.

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__Au nom des « vrais Africains » « Evolués » ou « détribalisés » ? Le problème des « indigènes éduqués ». Crimes et exactions en Afrique, Aide juridique, infractions, justice - Utilisation excessive de la force au cours des arrestations

Utilisation excessive de la force au cours des arrestations

Les forces africaines emploient régulièrement des méthodes militaires pour effectuer des arrestations en afrique, et ce parfois en négligeant de respecter le droit international humanitaire et la Charte des droits de l’homme. Ainsi, les règles d’engagement africain, conçues pour les situations de combat, sont souvent appliquées à la place des procédures d’arrestation civiles. De plus, les déficiences des services de renseignement ont entraîné la prise à partie de civils qui n’étaient pas impliqués dans les hostilités, des pertes civiles au cours des opérations d’arrestation et la destruction injustifiée de maisons.

Au nom des « vrais Africains » Les élites scolarisées de l'Afrique coloniale face à l'anthropologie (1930-1950)

Nombre d'anthropologues considèrent qu'ils ont un devoir vis-à-vis de ceux qu'ils ont étudiés : dans la mesure où ils s'efforcent de restituer leurs cultures dans leur complexité, contre les préjugés dont elles sont souvent victimes, ils se voient comme les porte-parole de « leurs » indigènes, voire comme leurs défenseurs. Une des justifications que donnent couramment les anthropologues de l'existence de leur discipline est celle d'être l'interprète des peuples oubliés et des cultures menacées par la mondialisation. Ce rôle d'interprète du « point de vue indigène » était déjà revendiqué dans l'entre-deux-guerres par ceux qui, tel Malinowski, s'efforçaient d'affirmer l'identité professionnelle des anthropologues1. Dans cette perspective, on pourrait logiquement imaginer qu'une anthropologie mettant en valeur les cultures indigènes, et prônant le respect des spécificités locales contre une colonisation supprimant les cadres traditionnels, ait été bien accueillie par les élites colonisées, à qui elle pouvait fournir une arme dans leurs revendications d'égalité avec les colonisateurs.

On peut donc voir un paradoxe dans l'affirmation d'une hostilité marquée à l'anthropologie chez certains représentants des élites africaines dès les années 30. En mai 1933 par exemple, Margery Perham, universitaire spécialiste des affaires coloniales, déclare, devant les participants au séminaire de Malinowski à la London School of Economics, avoir rencontré quelques semaines auparavant à Londres quarante étudiants africains, qui avaient tous exprimé « la plus grande méfiance à l'égard de l'attitude anthropologique »2. L'année suivante, parlant de la politique coloniale, elle indique que « ceux qui déplorent la nouvelle théorie de l'administration ont tendance à considérer l'anthropologie comme son mauvais génie. Ils affirment que les anthropologues, et ceux qu'ils contaminent avec leur point de vue, sont si profondément absorbés par la reconstruction du passé qu'ils exagèrent sa valeur et dénoncent tous les changements qui gâchent une reconstruction scientifique complète » (Perham 1934b). Cette critique est explicite dans un texte paru quelque temps plus tôt dans l'English Review : « l'Africain – la majorité des Africains éduqués, selon des sources autorisées – est loin d'être heureux .... Car il voit au seuil de sa hutte deux jumeaux menaçants : l'Indirect Rule et l'anthropologie .... Il commence à soupçonner que le souhait le plus cher de l'anthropologue est de le voir enfermé et épinglé dans une boîte de conservation, préservant au froid pour une perpétuelle étude le paradoxe d'un développement interrompu ; et il est suffisamment sensé pour se rendre compte que les amateurs du système d'administration de protectorat connue sous le nom d'Administration indirecte ne seraient pas du tout hostiles à son maintien dans un tel état, au moins jusqu'à ce qu'ils aient obtenu de l'anthropologue des données suffisantes pour leur but fallacieux » (Cotterell 1934).

De nombreux témoignages confirment cette opposition à l'anthropologie d'une part importante des élites africaines. Je voudrais ici tenter d'élucider cet apparent paradoxe en cherchant à comprendre ce qui est en jeu dans cette contestation par certains Africains du miroir que leur tendent les anthropologues. L'hypothèse que j'explorerai ici est que l'opposition entre anthropologues et intellectuels indigènes tourne autour du monopole de l'interprétation de ce que sont les « vrais Africains »3. Le conflit autour de la vérité de la représentation des Africains produite dans le savoir anthropologique est particulièrement aigu parce qu'il est en fait lié à la question de leur représentation au sens politique. De ce point de vue, c'est précisément dans la mesure où les anthropologues se posent en « porte-parole » des indigènes qu'ils entrent en concurrence avec les revendications des élites scolarisées qui elles-mêmes affirment parler au nom de leurs compatriotes. Le « mauvais génie » de l'administration ?

On ne peut comprendre l'importance du débat autour de l'anthropologie si on ne saisit pas qu'il est pris dans un débat plus vaste sur l'orientation et les méthodes de la politique coloniale, débat qui a des conséquences directes en termes d'accès de certains groupes aux positions favorisées dans le système colonial. Ce qui est en jeu, c'est en effet d'abord le rôle privilégié que joue l'anthropologie dans la nouvelle orientation de la politique coloniale.

L'après-guerre voit effectivement une remise en cause de la légitimité de la domination coloniale, à la fois avec le développement de mouvements « nationalistes » dans certaines colonies, notamment en Asie, et avec les critiques venant des puissances nouvelles que sont les Etats-Unis et l'URSS. Dans ce contexte, ce qui devient dans l'entre-deux-guerres la principale forme de légitimation de la « tutelle » européenne et de l'action de l'administration coloniale, c'est qu'elle se fait dans l'intérêt des indigènes. La question de la définition de ce que sont les « intérêts indigènes » devient donc un enjeu central. La doctrine connue sous le nom d'Indirect Rule, présentée notamment dans le Dual Mandate de lord Lugard (1922), propose une redéfinition des objectifs et des méthodes de la politique coloniale, qui consiste à développer les sociétés africaines à partir des institutions indigènes4. C'est dans ce contexte que l'anthropologie acquiert une importance nouvelle.

En effet, dans la perspective victorienne de la colonisation, l'anthropologie, dans ses différentes variantes évolutionnistes, avait une grande importance en tant que cadre d'interprétation de la marche de l'humanité vers le progrès, mais un rôle relativement mineur dans la conduite des affaires coloniales : dans la mesure où il s'agissait avant tout de civiliser des indigènes définis par leur sauvagerie, c'est-à-dire leur absence de civilisation, une étude approfondie de leurs coutumes apparaissait certes comme intéressante en tant que contribution à la connaissance scientifique de l'homme primitif, ou pour porter témoignage de l'état déplorable dont la colonisation avait tiré les indigènes, mais comme ayant finalement peu de conséquences pratiques, sinon pour connaître les « préjugés » auxquels devaient faire face missionnaires, administrateurs ou colons.

Au contraire, ce statut change avec la nouvelle philosophie, anti-universaliste, de l'Indirect Rule, qui récuse l'idée d'un progrès univoque de l'humanité, mais repose au contraire sur la conviction qu'il existe des voies propres à chaque « culture ». En particulier, l'« anthropologie fonctionnelle » promue par Malinowski et Radcliffe-Brown, montrant que même des coutumes apparemment répréhensibles parce que barbares, « répugnantes à la civilisation », comme la sorcellerie ou la coutume du « prix de la fiancée » (lobolo), étaient en fait fonctionnelles, c'est-à-dire essentielles au maintien de la cohésion sociale des groupes soumis à l'impact de la colonisation5, et mettant en garde contre le danger d'interdire ces coutumes, entrait en résonance avec la nouvelle doctrine coloniale. Cette nouvelle anthropologie lui apportait à la fois une caution scientifique et des instruments d'analyse du fonctionnement des groupes sociaux primitifs.

La position privilégiée qu'occupe l'anthropologie (ou plus précisément l'anthropologie sociale telle qu'elle est alors redéfinie par Malinowski) dans la justification de la politique d'Indirect Rule apparaît de façon éclatante dans un article que publie Lugard dans le Daily Telegraph, à l'occasion du premier Congrès international des sciences anthropologiques et ethnologiques, qui s'ouvre à Londres en juillet 1934. Lugard évoque l'intérêt que présentent les nouveaux courants de l'anthropologie pour l'administration coloniale : « L'anthropologie fonctionnelle se rend compte que le temps est depuis longtemps passé où nous pouvions considérer que les systèmes particuliers qui sont les nôtres étaient ce qu'il y a de mieux pour le monde entier : un mode de gouvernement par débats et vote à la majorité ; une justice dépendante de règles de preuve rigides, et administrée par des juristes professionnels ; une éducation adaptée seulement à la vie civilisée dans les zones tempérées ; une religion qui condamne les païens à la perdition éternelle. ... L'administrateur, qui a découvert tout seul une grande partie de cela, se tourne vers la recherche anthropologique scientifique afin de pouvoir ... pénétrer la pensée des indigènes et adapter l'Africain aux normes civilisées (ou adapter ces normes à sa compréhension et à ses besoins) au lieu de s'efforcer de lui imposer des institutions étrangères à sa mentalité et inadaptées à ses conditions de vie » (Lugard 1934).

De même, le travail de Perham, qui s'affirme dans les années 30 comme la nouvelle théoricienne de la colonisation, apparaît comme une reformulation de l'Indirect Rule dans le langage de l'anthropologie malinowskienne ; elle résume ainsi les principaux objectifs de la nouvelle politique : « Elle s'efforce de rendre possible un développement dans lequel les Africains conservent la stabilité et la fierté de leur vie communautaire, et s'appuient sur les formes sociales existantes pour répondre à des besoins nouveaux .... Mon enquête sur différents systèmes d'administration m'a convaincue que les progrès désirés étaient en fait plus rapides là où les Africains avancent depuis un point de départ familier en tant que groupes sociaux, que là où, comme il arrive souvent avec les méthodes plus directes, ils partent à la dérive dans une contrée étrangère comme une foule d'individus. » On voit comment une telle problématique peut aisément rencontrer celle d'une anthropologie sociale qui fait de la compréhension des facteurs de la cohésion sociale un objectif essentiel.

De fait, cette nouvelle politique coloniale doit selon Perham s'appuyer sur le savoir, et en premier lieu sur les apports de l'anthropologie moderne : « La tendance à l'incompréhension et la tentation de maltraiter les institutions indigènes ont une même source : une dissimilarité si grande entre les deux sociétés en contact qu'elle rend extrêmement difficiles la compréhension et la coopération mutuelles. A une certaine époque, les anthropologues, en supposant un mystérieux "instinct de groupe" automatique, avouaient leur incapacité à comprendre la façon dont les sociétés primitives régulent leurs affaires. Le professeur Malinowski nous a appris à aller au-delà, et à reconnaître les forces de cohésion sociale dans les relations de parenté, la magie, la religion, les réciprocités économiques et d'autres aspects de la vie primitive » (Perham 1934a).

De plus en plus, l'anthropologie constitue un des principaux points d'appui du débat colonial ; en particulier, un certain nombre de ceux qui s'efforcent d'infléchir la politique coloniale sous ses différents aspects (politiques, juridiques, missionnaires, éducatifs, etc.) dans le sens d'une plus grande prise en compte des « traditions africaines » s'appuient sur l'anthropologie. Un certain nombre d'entre eux se sont regroupés depuis 1926 autour de l'Institut international de langues et cultures africaines (IIALC), dont Lugard est le président6. Les thèmes et le vocabulaire de l'anthropologie pénètrent progressivement les commissions d'enquête, les discours missionnaires et les rapports administratifs7.

Cette position centrale de l'anthropologie dans le nouveau dispositif colonial explique les attaques systématiques dont elle fait l'objet de la part des adversaires de l'Indirect Rule. Ainsi, l'anthropologue Siegfried Nadel raconte qu'en 1935, à l'issue d'une conférence sur le thème « Anthropologie et Administration coloniale », faite à son retour du Nigeria, alors qu'il était partisan convaincu de l'Indirect Rule, il fut violemment attaqué par plusieurs étudiants ouest-africains qui l'accusèrent, lui et toute l'anthropologie, de « jouer le jeu des administrateurs réactionnaires » (Nadel 1953). La position de Meek, administrateur du Nigeria qui a été détaché comme government anthropologist et enseignera plus tard l'anthropologie à Cambridge, est intéressante ; il écrit qu'« un grand nombre de stupidités sont dites et écrites à propos de l'Indirect Rule et de l'anthropologie, comme s'il s'agissait d'une subtile invention pour maintenir les Africains et d'autres dans un état de sujétion. Indirect Rule n'est qu'un nom pour "auto-administration locale selon une direction évolutionniste", et n'implique ni ne devrait entraîner une situation statique. L'anthropologie n'est ni une science ésotérique s'intéressant seulement au passé, ni une panacée pour tous les maux présents. Elle s'efforce seulement de vous en dire autant qu'il est possible sur les gens que vous essayez d'administrer » (in Perham 1934a).

La contestation de l'anthropologie prend suffisamment d'ampleur pour inspirer un éditorial de la grande revue scientifique Nature (1939), qui s'en inquiète en 1939 : commentant l'organisation par l'International Institute of African Languages and Cultures d'un « symposium sur les organisations politiques africaines », sous la responsabilité de Meyer Fortes et Edward Evans-Pritchard8, l'éditeur affirme : « Il est évident que la discussion sur les organisations politiques soulève nombre de questions qui ont pour l'avenir des Africains des conséquences importantes. Depuis un certain temps, on a ici et là des indications d'une certaine méfiance des populations indigènes – limitée certainement pour l'essentiel aux plus avancées et aux plus sophistiquées – à l'égard à la fois de la recherche scientifique et des relations entre l'Indirect Rule et ces recherches. On a avancé, avec une grande assurance, que le but de l'homme blanc était de "maintenir l'indigène à sa place" – de stéréotyper ses institutions et fixer son statut une fois pour toutes. S'il était possible, comme résultat des discussions de la recherche, d'indiquer les grandes lignes d'une politique progressive de développement institutionnel, adaptable aux conditions changeantes d'aujourd'hui, tout en évitant la désintégration, cela calmerait les mécontentements en éliminant les ambiguïtés de la position présente. » Ce que Nature évoque ici, en termes diplomatiques, c'est bien l'association entre l'anthropologie et une option conservatrice dans la politique coloniale. De façon générale, la parenté de ces critiques avec les accusations plus récentes de « complicité » des anthropologues avec le « colonialisme » est frappante. « Une forme de recherche particulièrement humiliante »

L'anthropologie se voit également accusée de mettre à mal la dignité des Africains scolarisés. Perham (1934b) cherche ainsi à expliquer « la prévention exprimée contre l'anthropologie par un grand nombre d'Africains éduqués ». « Il est naturel, poursuit-elle, que l'Africain, depuis peu mal à l'aise, soit prompt à soupçonner des attitudes de supériorité ; malheureusement, il se croit le seul à être l'objet d'une forme de recherche particulièrement humiliante. Il est regrettable que cette branche de la sociologie qui s'applique à la société primitive ait un nom différent, car cela permet aux Africains d'ignorer la grande quantité de recherches – qui ne sont pas autre chose que de l'anthropologie – que les Européens s'appliquent les uns aux autres, et qui est de plus en plus appréciée pour l'assistance qu'elle apporte au gouvernement. »

La dénonciation de l'anthropologie comme « une forme de recherche particulièrement humiliante » est significative : elle correspond d'abord au refus par les Africains scolarisés d'être considérés comme des « primitifs » ou des « sauvages », termes qui correspondent à la façon dont est alors défini l'objet de l'anthropologie et apparaissent couramment dans les titres des ouvrages d'anthropologie (par exemple Malinowski 1926).

Mais on peut l'interpréter aussi comme un refus des pratiques les plus « humiliantes » associées à l'anthropologie physique. Certains indices laissent en effet penser que les mesures anthropométriques, qui faisaient auparavant partie des pratiques scientifiques standards, deviennent plus difficiles à faire accepter aux indigènes, au moins dans les zones les plus désenclavées. Décrivant les premières semaines d'enquête à leur arrivée à Kalenga, au Tanganyika, Elizabeth Brown, épouse de Gordon Brown, élève de Malinowski, évoque le fait qu'il semblait « impossible de suggérer à froid de prendre des mesures anthropométriques ». Pour contourner la difficulté, le couple donna une fête à laquelle furent invités tous les notables et leurs amis. La bière aidant, cela devint « la plus gaie des séances de mesure », chacun s'amusant à se comparer aux autres9.

Ce qui est rejeté avec ces pratiques, c'est le modèle d'une anthropologie traditionnellement définie comme « cette branche de l'histoire naturelle qui traite de l'espèce humaine »10. On peut se demander si le changement de paradigme théorique qui mène à l'abandon progressif de l'anthropologie physique n'a pas été renforcé par le fait que certaines pratiques, qui auparavant « allaient de soi », perdaient leur légitimité.

Perham, défendant l'anthropologie moderne, insiste précisément sur la rupture avec la conception de l'anthropologie comme histoire naturelle ou comme science des origines : « Les nouveaux anthropologues, de la jeune génération, ne regardent plus les Africains comme des spécimens et ne cherchent pas à préserver le passé dans l'intérêt de leurs recherches. Ils vivent avec les Africains, deviennent leurs amis, et leur interprétation des conditions actuelles sera pour l'Afrique de la plus grande valeur » (1934a). On voit ainsi comment les critiques contre l'anthropologie peuvent être utilisées comme des arguments dans la lutte entre différentes versions de l'anthropologie.

C'est le sens des notes largement positives prises par Malinowski sur l'article de Perham (1934b). Il se félicite qu'elle démontre que les préventions de l'Africain contre les anthropologues sont infondées : « L'anthropologie elle-même a rejeté les entraves de l'antiquairisme. Quant à l'Africain, l'anthropologie lui fournit une fondation solide pour son nouveau nationalisme, et lui permet de reconnaître la valeur et la beauté de son passé11 ».

Malinowski et Perham tendent donc à présenter les contestations comme reposant sur un malentendu : les nouveaux anthropologues sont les « amis des Africains ». La vraie question est cependant esquivée : de quels Africains s'agit-il ?

(« Evolués » ou « détribalisés » ? Le problème des « indigènes éduqués »]

C'est précisément parce qu'elle joue un rôle croissant que l'anthropologie entre en conflit avec les revendications des Africains scolarisés. Ce conflit se joue à un double niveau : il concerne à la fois le statut des « indigènes éduqués » dans le nouveau modèle scientifique et politique de l'Indirect Rule et un conflit d'interprétation qui met en cause la légitimité de la revendication de ces derniers à « représenter » les Africains.

C'est peut-être dans le domaine de l'éducation que la rupture est la plus nette entre les idéaux de la mission civilisatrice et ceux de l'Indirect Rule, et que l'anthropologie a eu le plus d'impact12. Selon l'idéologie victorienne, reposant sur le postulat d'un évolutionnisme unilinéaire, les indigènes éduqués étaient des interlocuteurs privilégiés, dans la mesure où ils apparaissaient comme les plus avancés des Africains sur la voie de l'évolution (c'est bien le sens qu'a l'expression qui les désignait alors en français : les « évolués »). Passés le plus souvent par les écoles des missionnaires, ils se présentaient comme les alliés « naturels » de la « civilisation » et de la christianisation contre les forces des ténèbres et du paganisme, les « coutumes barbares ». Plus vite ils étaient dépouillés des oripeaux de la sauvagerie, plus vite ils pouvaient prétendre prendre leur place (certes subordonnée) aux côtés des colonisateurs. L'éducation apparaissait donc comme la voie naturelle d'accès aux positions les plus enviables du système colonial.

Au contraire, l'idéal nouveau de l'Indirect Rule veut que les sociétés indigènes se développent « en suivant leur voie propre », dans la continuité avec les traditions qui les constituent en tant que groupe ; les indigènes éduqués à l'européenne ne sont plus alors des individus en avance sur leurs compatriotes sur la voie du progrès, mais des indigènes « détribalisés », c'est-à-dire coupés de leur milieu tribal « naturel », des sortes de monstres sociologiques, doublement inadaptés, à leur culture d'origine dont ils ont été artificiellement séparés, mais aussi à la culture européenne où ils ne peuvent trouver leur place. Ils sont donc, comme le note Malinowski, des facteurs de désintégration des sociétés indigènes : « Une scolarisation exogène inadéquatement impartie doit conduire à la désintégration d'une société primitive, parce qu'elle rend un certain nombre d'individus étrangers aux traditions qui contrôlent toujours le reste de la tribu » (Malinowski 1936, s'appuyant sur Hoernlé 1932).

La nouvelle philosophie qui domine la scène coloniale a donc des conséquences directes sur le statut des Africains éduqués, qui perdent leur rôle d'interlocuteurs privilégiés des autorités européennes au profit d'une part des autorités tribales « traditionnelles » (qui ne sont plus seulement employées comme des « courroies de transmission » auxquelles le pouvoir colonial a recours faute de mieux, mais se voient raffermies et légitimées), d'autre part des anthropologues.

De façon générale, la méfiance envers les Africains scolarisés semble caractériser l'attitude des anthropologues, qui leur préfèrent les indigènes « authentiques ». Audrey Richards (1935) compare ainsi défavorablement les « indigènes à moitié éduqués », qui considèrent les problèmes tribaux « uniquement d'après leurs effets sur leur bien-être personnel », avec les « traditions de service public et l'esprit de corps » de l'aristocratie héréditaire des Bakabilo.

En produisant un modèle de la culture africaine (ou des cultures africaines) authentique, l'anthropologue apporte la caution de la science à une certaine façon d'être vraiment africain, qui aboutit à légitimer les prétentions de certains groupes et en écarter d'autres. En particulier, l'anthropologie, insistant sur la tradition comme facteur de cohésion sociale, peut apparaître comme donnant sa caution aux autorités traditionnelles.

Ce caractère stratégique de l'anthropologie se révèle nettement dans la préface de Hilda Kuper à son ouvrage sur les Swazi (1947). Celle-ci décrit les circonstances de sa rencontre avec l'Ingwenyama (Lion) des Swazi, Sobhuza II, venu assister en 1934 à une importante conférence sur « L'éducation indigène » à Johannesburg, à laquelle participaient plusieurs anthropologues, dont Malinowski (1936), et les Sud-Africains Schapera, Hunter, Hoernlé.

Elle reprend le constat habituel, en y apportant une précision importante : « La plupart des Africains éduqués, plus particulièrement ceux qui sont détribalisés ou qui ont un statut peu important dans la vie tribale, sont méfiants à l'égard de l'anthropologie ; ils la voient comme une arme destinée à maintenir les indigènes dans leur milieu traditionnel ... et les empêcher pour des motifs pseudo-scientifiques – conserver "l'âme du peuple", leur "mentalité primitive" – d'assimiler la culture européenne » (Kuper 1947, souligné par moi).

Elle oppose cette attitude courante à celle du souverain swazi : « Sobhuza, au contraire, s'intéresse à l'anthropologie ; il a lu nombre de livres sur la question, est abonné à des revues anthropologiques, apprécie les descriptions des coutumes des autres peuples, et est fier des siennes. Il expliqua un jour que "l'anthropologie rend possible la comparaison et la sélection des directions de développement futur. La culture européenne n'est pas entièrement bonne ; la nôtre est souvent meilleure. Nous devons être capables de choisir la façon dont nous vivons, et pour cela nous devons voir comment vivent les autres. Je ne veux pas que mon peuple soit une imitation des Européens, mais qu'il soit respecté pour ses propres lois et coutumes". »

Sobhuza apparaît ici parfaitement en accord avec les objectifs de la politique éducative britannique, tels que les résume Lugard (1933), qui étaient « non pas d'éliminer les différences raciales, mais de les accepter comme la vraie base de l'éducation africaine, d'encourager l'Africain à être fier de sa race, à sentir qu'il a sa propre contribution à faire au progrès du monde, et que le contact avec la civilisation occidentale ne doit pas signifier une imitation servile, mais une chance de sélectionner tout ce qui peut aider à la croissance de ce qu'il y a de mieux dans ses propres institutions et sa culture ».

En fait, Sobhuza attend de l'anthropologie une légitimation de son pouvoir, en particulier face aux remises en cause de Swazi passés par les écoles missionnaires. Au moment où Kuper le rencontre en 1934, il a en effet rédigé un mémorandum pour l'administration britannique, où il critiquait le recours à une « éducation purement européenne », qui faisait que « l'intellectuel swazi méprise les institutions swazi et sa culture indigène »13. Il y demandait que l'enseignement scolaire au Swaziland « appuie son influence » au lieu de travailler contre elle, c'est-à-dire aille dans le sens de la tradition (Malinowski 1936).

Il est significatif que l'ouvrage de Kuper s'ouvre sur un poème de louange à Sobhuza. Elle précise d'ailleurs que, dans une société hiérarchique comme celle des Swazi, l'enquête d'un anthropologue serait très difficile sans l'appui de l'autorité tribale. De fait, il semble, à en croire les remerciements des ouvrages publiés, qu'un certain nombre d'autorités tribales traditionnelles aient accueilli plutôt favorablement les anthropologues14.

L'opposition à l'anthropologie, vue comme représentant la défense des sociétés traditionnelles et légitimant le statu quo, est donc à comprendre sur l'arrière-fond d'une lutte politique pour l'accès aux positions dominantes au sein du système colonial entre élites traditionnelles et nouvelles élites scolarisées. C'est un conflit entre diverses légitimités : c'est au nom de leur « avance » sur la voie du progrès que les éléments scolarisés revendiquent un accès au pouvoir qui leur était garanti selon l'idéal de la politique précédente, et que leur interdit désormais le changement de philosophie incarné par l'Indirect Rule et l'anthropologie. Une « prime à l'ignorance » ?

Les nouvelles élites appuient leur revendication pour un plus grand rôle politique sur leur scolarisation, qui leur donne accès à la culture européenne, mais aussi (de plus en plus) sur le fait qu'elles parlent au nom de leurs compatriotes dépourvus de possibilité d'expression. Or, c'est précisément cette éducation européenne, autrefois valorisée, qui les rend désormais suspectes aux yeux de ceux qui prônent le respect des « coutumes et institutions traditionnelles ». Elles ne peuvent donc pas prétendre représenter les masses africaines, car, étant « détribalisées », elles ne sont pas « représentatives » de la majorité des Africains qui vivent, eux, dans un cadre tribal « traditionnel »15.

Ces enjeux apparaissent nettement dans la discussion, en mars 1934, qui suit une conférence de Perham sur « Les problèmes de l'Administration indirecte en Afrique »16. La transcription des débats constitue un document exceptionnel qui permet de saisir sur le vif la confrontation entre les différents points de vue en conflit, notamment ceux de plusieurs Africains vivant en Grande-Bretagne présents dans la salle. Leur contestation s'organise autour de deux thèmes qui apparaissent étroitement liés : celui de la représentation et celui de l'accès au savoir.

Ainsi, une certaine Miss S.J. Thomas affirme que « les chefs ne représentent plus les Africains, et les Africains ne veulent pas que leurs chefs les vendent aux Britanniques .... Les vrais Africains ... voulaient être représentés et recevoir une formation afin de pouvoir s'exprimer ». Elle se dit « défavorable aux anthropologues », car « les Africains n'étaient pas curieux d'être étudiés afin qu'on découvre d'où ils venaient ». Enfin, elle lie clairement accès au savoir et revendication du pouvoir : « Ils ne voulaient pas de chefs illettrés, car alors, en raison de leur ignorance, ils tombaient facilement entre les mains des administrateurs britanniques. »

A son tour, Mr Joseph T. Sackeyfio, probablement originaire de Gold Coast, dénonce le « fléau de l'Indirect Rule », qui a abouti dans cette colonie au « divorce entre le peuple et les chefs et anciens ». Ceux-ci sont devenus les « marionnettes » des Britanniques.

Mr M. Dowuona, étudiant à St Peter's Hall (Oxford), affirme pour sa part que le recours aux compétences des « Africains éduqués » est indispensable, car ils sont seuls capables d'interpréter les méthodes administratives anglaises. Il demande donc pour eux des responsabilités plus grandes, à la fois dans l'administration coloniale elle-même (African Civil Service) et par l'accès aux responsabilités politiques municipales dans les zones urbaines.

Regrettant que l'anthropologie ne s'intéresse qu'aux « peuples soi-disant primitifs », il suggère de retourner contre ses promoteurs l'arme du savoir : il propose d'étendre la définition de l'anthropologie « pour inclure l'étude des races blanches, dont les manières, coutumes et institutions n'étaient pas toujours faciles à comprendre pour les Africains ». Il exprime le souhait de voir de « jeunes Africains », formés à l'anthropologie fonctionnelle, qui « étudieraient les peuples blancs, en particulier les Anglais, leurs coutumes et institutions, et les interpréteraient pour le reste du monde. Ce serait intéressant de voir comment ils seraient reçus par le public anglais éduqué ».

Les interventions des Africains articulent donc trois thèmes : une violente opposition à l'Indirect Rule, une critique non moins violente de l'anthropologie, et une revendication à la fois d'un plus large accès au savoir et d'un rôle politique plus grand pour les « Africains éduqués », qui affirment représenter les « vrais Africains » mieux que des chefs traditionnels ignorants.

Les enjeux politiques des descriptions anthropologiques sont bien perçus par l'étudiant Dowuona, qui conteste l'utilisation par Perham du terme « détribalisé » pour parler des Africains éduqués comme donnant une « prime à l'ignorance » et amenant à « exclure les Africains éduqués de toute participation à l'élaboration d'une politique de progrès pour leur peuple ». Il s'agit bien d'un conflit autour de l'accès au savoir. C'est précisément parce que cette transformation des règles du jeu les frustre de leurs espérances jusque-là légitimes que s'explique la violence des réactions contre le « fléau de l'Indirect Rule » et l'anthropologie qui la justifie.

Les Africains scolarisés reçoivent l'appui de ceux des colonisateurs qui continuent d'adhérer aux idéaux victoriens de la « mission civilisatrice »17. C'est le cas de l'historien sud-africain Macmillan, qui dénonce la « tendance, en cherchant à découvrir les institutions africaines, à s'écarter des classes éduquées comme n'étant pas de vrais Africains. Il était au contraire essentiel de tenir compte des Africains qui pensaient, qui étaient les Africains de l'avenir » (in Perham 1934a). C'est au nom d'un retour à l'idéal victorien universaliste que Macmillan critique l'Indirect Rule, qui lui apparaît comme défendant un idéal de conservatisme et de maintien de coutumes barbares. Il dénonce dans la plus pure tradition victorienne l'« ignorance et l'incapacité de l'Afrique indigène, la cruauté et parfois l'injustice fondamentale des institutions tribales, une lutte difficile et au total sans succès avec la nature. Dans l'Afrique primitive, la famine et la maladie sont des terreurs communes, la sorcellerie peut prendre possession de ses plus proches parents et la tradition offre pour seule aide des superstitions qui aggravent la misère et la peur » (Macmillan 1938). Le plus grand service qu'on puisse rendre aux Africains, c'est donc de leur donner accès le plus rapidement possible aux bienfaits de la civilisation européenne. Il regrette l'importance excessive accordée à l'anthropologie : « Il faut à tout prix comprendre l'Africain, mais on a tendance aujourd'hui non seulement à étudier, mais aussi à révérer les institutions africaines. » Et il avance l'idée que « l'opinion dominante des experts » (c'est-à-dire des anthropologues) fait le jeu des « réactionnaires », en particulier en Afrique du Sud (Perham 1934a). Chasse gardée anthropologique et braconnage interprétatif

Les anthropologues revendiquent la capacité de pénétrer la mentalité indigène, de comprendre le fonctionnement des sociétés africaines mieux que ne peuvent le faire les missionnaires ou les administrateurs. Cette revendication d'un monopole de l'interprétation de ce que sont les « vrais Africains » les met d'abord aux prises avec les « hommes de terrain », dont c'était jusque-là le domaine. Cependant, ce monopole est de plus en plus admis par l'administration coloniale18, peut-être parce que, comme le dénoncent les opposants, il fournit un contrepoids aux exigences des Africains les plus progressistes ; symétriquement, cette revendication ne peut qu'entrer en conflit avec celle des Africains éduqués, qui se posent en porte-parole de leurs compatriotes.

Perham confirme l'objet du conflit, en évoquant la « tendance des Africains éduqués à opposer aux anthropologues leur propre interprétation de la société indigène ». C'est aussi au nom de leur incompétence scientifique que sont contestées les revendications des nouvelles élites : « Rien ne serait plus précieux qu'une anthropologie faisant autorité, venant d'un Africain avec une formation et une impartialité adéquate. » Malheureusement, poursuit-elle, celles-ci font défaut ; par conséquent, « il est peu probable que des Africains non qualifiés apportent beaucoup au savoir sur lequel doit être fondée la politique hors des zones urbaines qui sont habituellement les leurs » (Perham 1934a, souligné par moi). C'est précisément parce que la nouvelle politique coloniale que promeut Perham est appuyée sur la science qu'elle disqualifie (au sens propre : ils ne sont pas qualifiés) les revendications des Africains éduqués.

Les enquêtes anthropologiques permettent ainsi de remettre en cause certaines affirmations des indigènes scolarisés, par exemple sur les conclusions à tirer en matière politique des transformations amenées par la colonisation. Ainsi, s'appuyant sur les travaux d'un groupe de « jeunes anthropologues formés par le docteur Malinowski à la méthode fonctionnelle et qui considèrent les changements produits par le contact culturel comme un objet digne d'étude », Perham suggère qu'on a trop insisté sur « la vitesse et l'étendue des changements » en Afrique. Les premiers résultats des enquêtes d'Audrey Richards, Lucy Mair, Monica Hunter et Isaac Schapera font au contraire ressortir le « pouvoir conservateur de la société africaine ».

Ainsi, l'hostilité à l'anthropologie n'est pas seulement le produit d'un « malentendu », d'une méprise sur les objectifs des anthropologues (même si cela a pu jouer localement), mais plus fondamentalement correspond bien à une situation structurelle de concurrence objective. Ce qui rend si crucial le conflit autour de la vérité, c'est qu'il est en même temps un conflit autour du pouvoir. Les indigènes scolarisés perçoivent clairement que leur revendication de parler comme les représentants de l'ensemble des indigènes est remise en cause par une anthropologie qui entend produire une représentation scientifique des institutions et des mentalités indigènes traditionnelles, dont ils se sont eux-mêmes éloignés. Il s'agit bien d'une lutte autour de la capacité de « représenter » les indigènes authentiques. L'anthropologie vient délégitimer la revendication des indigènes éduqués d'être des porte-parole crédibles des populations indigènes qui n'ont pas la possibilité de s'exprimer directement.

Si la plupart des indigènes éduqués rejettent violemment l'anthropologie, la condamnant pour son association avec le « colonialisme », quelques-uns cependant relèveront le défi de Perham, et chercheront à légitimer dans les formes savantes de l'anthropologie leur prétention à dire la vérité de leur peuple. Le cas le plus fameux est celui de Jomo Kenyatta, futur leader de la révolte Mau-Mau, puis président du Kenya indépendant, qui produira une monographie anthropologique sur les Gikuyu, préfacée par Malinowski (Kenyatta 1938).

La façon dont Kenyatta justifie son œuvre semble confirmer les hypothèses faites plus haut. En effet, c'est précisément en termes d'une infraction au monopole d'interprétation de ce qu'est l'Africain que Kenyatta évoque son incursion sur le terrain de la « vérité scientifique » : il dit vouloir dans son ouvrage « laisser parler la vérité », ce qui, dit-il, ne manquera pas « d'offenser ces amis professionnels de l'Africain qui sont prêts à lui conserver pour l'éternité leur amitié comme un devoir sacré, pourvu seulement que l'Africain continue à jouer le rôle du sauvage ignorant de telle sorte qu'ils puissent monopoliser la fonction d'interpréter son esprit et de parler pour lui. Pour de telles gens, un Africain qui écrit une étude de ce type fait intrusion dans leur chasse gardée. C'est un lapin qui devient braconnier. »

Il est significatif que Kenyatta revendique une double légitimité, traditionnelle et « moderne », démocratique : du point de vue traditionnel (il a subi les rites initiatiques et connaît les coutumes ancestrales de son peuple) et du point de vue politique en tant que leader de la Gikuyu Central Association, « choisi pour être porte-parole » devant des Commissions royales d'enquêtes sur les questions foncières au Kenya. C'est ce qui lui permet de revendiquer le droit de « parler en tant que representative c'est-à-dire à la fois comme représentatif et comme représentant de mon peuple, avec une expérience personnelle de nombreux aspects différents de sa vie » (Kenyatta 1938 : pp. XVIII-XIX). Un « évolué » est-il encore un Noir ?

Il semble qu'en Afrique française ne se manifeste pas une semblable hostilité à l'ethnologie ; une des raisons en est peut-être que l'idéal de fonder une « politique indigène » sur une connaissance scientifique des populations ne connaît pas un succès comparable à celui de l'Indirect Rule (voir L'Estoile 1997a). Cependant, l'hypothèse d'une concurrence pour l'interprétation de l'Afrique authentique entre ethnologues et intellectuels africains trouve une confirmation dans l'étonnante confrontation qui se produit en 1951 à Genève entre Marcel Griaule et un intellectuel africain, Taoré19 (Griaule 1953). La conférence de Griaule, se présentant comme purement « ethnologique », porte sur la « Connaissance de l'homme noir » ; à travers un exposé de la cosmologie dogon, Griaule s'efforce de démontrer que la « civilisation africaine », aussi noble que la civilisation grecque, a sa place dans les grandes civilisations de l'humanité. La discussion qui suit fait cependant ressortir clairement les ambiguïtés de la position de Griaule. Ce qui est en jeu dans ce long débat, c'est le conflit entre deux façons antithétiques de « représenter » les « vrais Africains », l'une s'appuyant sur une légitimité d'origine intellectuelle et politique, l'autre fondée sur celle de la tradition et de la science.

Griaule, dénonçant le « génocide » (culturel) qu'a été la colonisation, s'oppose au procédé « qui consiste à raser complètement une mentalité indigène pour en mettre une autre à la place » et se fait l'apôtre d'une politique progressive qui ressemble fort à l'idéal de l'Indirect Rule20. C'est au nom de l'« utilité » et de la « réalité » que Taoré conteste l'approche de Griaule : « Parler des Noirs sans les rattacher à la réalité de leur histoire, de leur existence quotidienne aboutit à les faire connaître en tant que connaissance de leur passé, à les faire aimer en tant qu'amour de leur passé. » Cette critique d'une image fictive, parce que passée, resurgit dans la discussion :

« Taoré. – Ce que l'on vous reproche à vous en particulier ethnologues, c'est de dire : "Il y a une civilisation noire." Non, il n'y a pas une civilisation noire... M. Griaule. – Si, il y a une civilisation noire. Taoré. – Non, il y en a eu une » (Griaule 1953 : 163). Taoré remet en fait en cause le projet même d'un savoir comme l'africanisme, et définit d'autres priorités pour les intellectuels africains : « Il est plus urgent pour nous de réclamer du pain et la liberté pour les Africains que de renseigner les Européens sur le problème de la civilisation africaine. » Griaule dénonce en réponse les « Noirs évolués, qui parlent beaucoup pour ne rien dire et qui ne nous apprennent rien sur eux-mêmes, sinon pour nous montrer leurs désirs ».

La polémique confirme à quel point sont liées la question de l'authenticité et celle de la légitimité de la représentation politique. Taoré conteste la légitimité politique de Griaule à parler au nom des Noirs, lui reprochant d'inventer une « civilisation noire » qui n'existe plus, tandis que Griaule lui conteste le droit de s'exprimer en leur nom parce qu'il n'est pas vraiment noir. On retrouve ici aussi le rôle central de l'éducation dans l'opposition entre ethnologues africanistes et « évolués » : « Voyez M. Taoré, dit Griaule, ce n'est pas un Noir, c'est un Blanc. Il parle le français, il a grandi sur les bancs de nos écoles. Il n'est pas allé au Bois Sacré. Il n'est plus un Noir. » En contestant l'authenticité de son contradicteur, c'est bien sa légitimité à se poser en représentant des Africains qui est remise en cause ; « le Noir évolué n'est plus le Noir que moi j'étudie à l'intérieur de ses pays. Le Noir que j'étudie ne connaît pas le français, il n'est pas pour une civilisation inconnue de lui, il est pour la sienne propre et il ne veut pas entendre parler d'une autre éducation que la sienne. Sur les seize millions de Noirs qui vivent en Afrique occidentale française, il y a très peu de gens comme vous qui puissent suivre les cours d'une école, d'un lycée, et ensuite des établissements d'enseignement supérieur. »

Quand Taoré critique l'interdiction faite à certains Africains d'utiliser à Dakar une imprimerie, Griaule insiste sur la différence qui sépare ce qu'écrivent « un paysan et un lettré ». Griaule cherche à conclure d'un argument qu'il veut décisif : « Ce n'est pas vous qui m'avez appris la métaphysique noire, vous seriez incapable d'expliquer le dernier rite que vous avez vu faire dans votre pays. » Taoré cherche à parer le coup : « N'importe quel Européen non plus n'est pas capable de m'expliquer ce que je désire entendre expliquer sur l'Europe, cela ne diminue personne. » Alors Griaule : « N'importe quel Européen ne prend pas la parole ici pour parler de choses qu'il ne connaît pas. » C'est-à-dire que Griaule refuse littéralement à son contradicteur, au nom de son ignorance de la tradition africaine authentique, le droit à la parole, le droit de parler légitimement au nom des vrais Africains, d'être leur porte-parole, que lui-même a acquis par son accès privilégié à la tradition dogon.

Ce débat met en scène de façon exemplaire le conflit entre deux légitimités : la légitimité esthético-scientifique de l'ethnologue qui revendique un accès privilégié à la « civilisation noire » authentique et s'en fait l'interprète auprès des Européens se voit contestée au nom de la légitimité politique revendiquée par l'intellectuel africain porte-parole de son peuple. Et ce conflit de légitimités a des conséquences politiques directes. Conclusion

Ce contexte, à la fois d'appui officiel et de contestation de la part des nouvelles élites scolarisées, n'est pas sans effet sur le savoir anthropologique. On peut notamment voir dans ces contestations un des aiguillons qui poussent les anthropologues à se débarrasser de ce que Malinowski appelait leur « penchant » antiquaire, et à affirmer au contraire un intérêt pour l'étude du « changement social », de « l'indigène en transformation ». La violente réaction de la part de certains indigènes contribue aussi à la rupture avec le paradigme naturaliste et à l'abandon progressif (ou à la relativisation) de notions comme celles de « primitif » ou de « sauvage ». Ce contexte de polémique autour de leur savoir permet aussi de comprendre l'insistance des anthropologues abordant des thèmes particulièrement brûlants, sur le caractère scientifique, non partisan, de leur travail ; cette revendication de neutralité est particulièrement nette au début de African Political Systems, qui se veut une contribution scientifique à la compréhension des systèmes indigènes, centrale dans la perspective de l'Indirect Rule.

Ce qu'on s'est efforcé d'atteindre ici, c'est donc non pas l'impossible restitution d'un authentique « regard africain » sur les colonisateurs, mais plutôt une mise en perspective du regard de certains groupes colonisés sur la représentation que produisaient sur eux certains groupes colonisateurs. Ce qui apparaît dans ce jeu de miroirs, c'est précisément le caractère problématique de la construction des « Africains » en tant qu'objets de « représentation » et que sujets représentants. Ce qui est en jeu dans le conflit entre anthropologues et Africains scolarisés, c'est le monopole de la représentation légitime de la « nature » et des « besoins » authentiques des populations indigènes, c'est-à-dire à la fois de la compétence à « dire la vérité » et du droit de parler en tant que porte-parole – c'est-à-dire une lutte politique.

Contre le schéma réducteur d'une opposition entre le « colonialisme » conçu comme un bloc et des colonisés vus comme fondamentalement unifiés par la domination coloniale, qui a longtemps servi de cadre interprétatif aux débats sur l'anthropologie dans la période coloniale, les luttes autour de la production d'un discours de vérité sur les cultures et les sociétés indigènes renvoient donc à une série d'oppositions autour de la légitimité et du pouvoir, qui n'ont pu ici qu'être esquissées : conflit entre Indirect Rulers et néo-victoriens, autour de la définition de l'idéal de la politique coloniale, qui traverse à la fois le monde missionnaire, l'administration et plus largement divise les milieux concernés par l'Afrique en Grande-Bretagne ; conflit au sein du monde savant entre anthropologues et autres spécialistes coloniaux (notamment historiens et géographes), et au sein de l'anthropologie entre anthropologues sociaux, emmenés par Malinowski, et tenants d'une définition de l'anthropologie comme « science naturelle de l'homme » ou science des origines ; conflit pour le monopole de l'interprétation entre Africains scolarisés et anthropologues ; conflit au sein des groupes indigènes, entre nouvelles élites scolarisées et élites traditionnelles ou néo-traditionnelles, en concurrence pour l'accès au statut de représentants légitimes des populations indigènes auprès du pouvoir colonial. Ces divers conflits sont entrecroisés, ce qui rend possibles des alliances entre protagonistes, par exemple entre Indirect Rulers, anthropologues sociaux et élites traditionnelles ou symétriquement néo-victoriens, nouvelles élites et historiens21.

La concurrence entre porte-parole « indigènes » et interprètes venus d'ailleurs n'est pas seulement le fait d'une époque coloniale révolue. On pourrait prolonger les analyses esquissées ici pour rendre compte de la diversité des positions des dirigeants des Etats issus de la décolonisation, allant de l'opposition, parfois violente, à l'anthropologie22, à une récupération néo-traditionnelle de la « coutume » qu'étudiaient les anthropologues. Au-delà d'un moment historique singulier, ce conflit autour des modalités de la « représentation » légitime, de la « vérité des indigènes », pose le problème toujours actuel de la revendication de l'anthropologue à se faire l'interprète de ceux qu'il prend pour objets, qui le met en concurrence avec d'autres candidats à la représentation des « indigènes » – que ceux-ci soient proches ou lointains. L'irritation de nombreux anthropologues face aux « élites occidentalisées » ou « américanisées » de certains pays du tiers-monde, incapables de comprendre la culture authentique de leur peuple, à laquelle fait écho la contestation au nom d'un nationalisme culturel de la légitimité de spécialistes étrangers, suspectés d'impérialisme, à parler de la réalité locale peuvent ainsi apparaître comme un équivalent contemporain des débats sur l'anthropologie coloniale.

http://terrain.revues.org/3173

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__Droit international du maintien de la paix - 3.. Entre droit contre la guerre, entre un droit humanitaire international en gestation et un droit d'ingérence encore à définir et très contesté

Droit

Quelques composantes du Droit international du maintien de la paix - 3



Entre droit contre la guerre, entre un droit humanitaire international en gestation et un droit d'ingérence encore à définir et très contesté, le droit international du maintien de la paix est encore en pleine évolution, bien trop récente, accélère depuis les années 1990, pour être définit comme un véritable corpus juridique de référence. Néanmoins, de nombreux acteurs étatiques ou non de la scène internationale commencent à élaborer ce corpus là, pas seulement dans les "hautes instances", pas seulement au niveau des Etats, au niveau d'ensembles interétatiques ou d'organisation internationale, mais également au niveau d'organisations non gouvernementales... et de très nombreux intervenants "à la base" dans les différents terrains du rétablissement de la paix. Tous contribuent, par des voies très différentes, à l'élaboration de ce droit international.






Pour le droit d'intervention humanitaire dans le droit international contemporain, comme le montre bien Olivier CORTEN, professeur ordinaire à la Faculté de droit de l'Université Libre de Bruxelles, deux ensembles de juristes s'affrontent. "Le premier estime que le droit d'intervention humanitaire a émergé dans les années 1990 comme l'une des conséquences du progrès des valeurs humanistes caractéristiques du "nouvel ordre mondial". Le second réplique que la Charte des Nations Unies n'a pas été amendée, et ne reconnaît toujours pas l'existence d'un tel droit dans l'ordre juridique international positif. Le premier acteur remarque alors que le droit international peut et doit évoluer de manière informelle, de manière à s'adapter aux nécessités de la vie sociale. Le second lui répond que cette évolution informelle ne peut être admise en droit que si elle s'est traduite par une révision d'un traité ou, à tout le moins, par l'émergence d'une règle coutumière acceptée par l'ensemble des Etats." Dans l'étude des termes du débat méthodologique sur le non-recours à la force, "la règle de la prohibition de l'emploi de la force est avant tout une règle conventionnelle inscrite dans la Charte des Nations Unies ainsi que dans plusieurs traités à vocation régionale. Mais il s'agit en même temps d'une règle coutumière, dont l'évolution est au centre de débats animés, en particulier depuis quelques années. Ces débats peuvent être schématisés de la manière suivante. D'un côté, on trouve une approche extensive, qui consiste à interpréter la règle de façon aussi souple que possible : sont par exemple admise comme conformes à la règle des institutions comme la "légitime défense préventive", l'"autorisation présumée" du Conseil de sécurité, ou le "droit d'intervention humanitaire". De l'autre côté, une approche, que l'on peut qualifier de restrictive, préfère interpréter plus rigoureusement l'interdiction. Au-delà de la validité des arguments de fond qui sont avancés de par et d'autre, un examen de la doctrine révèle que c'est aussi, et peut-être surtout, sur le plan méthodologique que se déroule le débat. Plus spécifiquement, c'est au sujet du statut et de l'interprétation de la règle conventionnelle et coutumière de la prohibition du recours à la force que des divergences profondes apparaissent. L'approche extensive a tendance à suivre une méthode très souple lorsqu'il s'agit de préciser la place et le contenu de la règle, ce qui n'est pas le cas de l'approche restrictive.

L'auteur, plus proche d'un approche restrictive, indique les éléments du clivage entre ces deux approches :

- L'approche extensive, sur le statut de la coutume, y voit une source privilégiée du droit, s'attache à une source formelle et matérielle de celui-ci, et privilégie une tendance objectiviste ou policy oriented. Sur l'articulation des éléments constitutifs de la coutume, elle considère la pratique comme élément prépondérant, avec une très grande importance accordée aux organes politiques ; valorise la coutume instantanée ou à évolution rapide, et donne un rôle prépondérant aux Major States.

- L'approche restrictive, sur le statut de la coutume, préfère l'égalité entre sources du droit, s'attache à un source formelle de celui-ci, et privilégie une tendance volontariste ou/et formaliste. Sur l'articulation des éléments constitutifs de la coutume, elle considère l'Opinio juris comme prépondérante, avec une très grande importance accordée au rôle du discours juridique. Elle préfère une coutume à évolution plus progressive et s'attache à l'égalité des Etats.

Pour conclure une grosse étude sur ce droit contre la guerre, Olivier CORTEN, membre du Centre de droit international et de sociologie appliquée au droit international écrit qu'"on peut affirmer (...) que l'hypothèse (de l'institution d'un droit contre la guerre) se vérifie au vu de la pratique et des prises de position de la communauté internationale des Etats dans son ensemble (...). La rigueur de ce jus contra bellum implique, en premier lieu, que seuls certains arguments sont juridiquement recevables lorsqu'un Etat tente de justifier un recours à la force. Il s'agit du consentement de l'Etat sur le territoire duquel l'intervention a lieu (qui, à certaines conditions, a pour conséquence qu'on n'est plus devant un recours à la force contre un Etat au sens de l'article 2 alinéa 4 de la Charte), de l'autorisation du Conseil de sécurité ou de la légitime défense. Les circonstances excluant l'illicéité - qu'il s'agisse de l'état de nécessité, de l'extrême détresse ou des contre-mesures - ne peuvent en revanche servir à éluder cette règle de droit impératif. De même, on ne peut attaquer un Etat sous le prétexte qu'on le ne vise pas en tant quel tel mais que l'on intervient contre des groupes privés situés sur son territoire : la règle de l'interdiction du recours à la force "dans les relations internationales" reste une règle protégeant l'intégrité territoriale et l'indépendance politique de tous les Etats, même après les événements du 11 septembre 2001. En second lieu, le souci de maintenir la rigueur de cette règle entraîne l'échec des tentatives d'ajouter de nouvelles justifications (comme le "droit d'intervention humanitaire") ou d'interpréter très largement les exceptions juridiquement admises (comme cela a été le cas avec les notions de "légitime défense préventive" ou de présomption d'autorisation du Conseil de sécurité). Mais l'auteur lui-même, qui s'appuie sur une dense documentation factuelle et juridique, indique que "la portée de ces enseignements doit certes être doublement relativisées. D'abord parce qu'ils reposent sur une méthodologie juridique positive, qui consiste à s'appuyer sur les textes existants et sur l'interprétation qui en a été donnée par la communauté internationale des Etats dans son ensemble. On est là devant un choix, voire un postulat, que chacun n'est évidemment pas tenu de partager. Ensuite, et en tout état de cause, parce que nos conclusions ne portent que sur des actes coercitifs qui présentent une extrême gravité, et qui peuvent dès lors être qualifiés de recours "à la force", au sens de la Charte des Nations Unies. La question de la licéité d'actes coercitifs mineurs, comme des enlèvements internationaux voire des opérations très limitées de police, reste en revanche ouverte, et doit être appréciée en fonction du droit conventionnel commun ainsi que du principe très général du respect de la souveraineté des Etats. Si l'on franchit le seuil d'un véritable recours à la force et que l'on s'en tient à la méthode suivie notamment par la Cour internationale de justice, nous pensions toutefois que l'hypothèse du maintien d'un "droit contre la guerre" se vérifie amplement au regard des positions des Etats."

Olivier CORTEN estime qu'au-delà de cette conclusion, le droit peut évoluer, et ce assez rapidement. il s'appuie sur l'expérience de la guerre menée contre la Yougoslavie en 1999 pour entrevoir des justifications d'une action militaire, justifications qui pourraient s'inscrire plus tard dans des textes (comment, cela reste à définir...), qui, sans doute pourront être soumis à sa méthode à leur tour :

- De graves violations des droits de l'Homme, équivalent à un crime conte l'humanité ;

- Un refus systématique de la part de l'Etat concerné de coopérer avec les Nations Unies ;

- Un blocage du Conseil de sécurité qui n'aurait pu que condamner ou déplorer la situation, tout en la qualifiant de menace contre la paix et la sécurité internationale ;

- La mise en oeuvre d'un intervention collective, menée par un groupe d'Etats, et pas seulement par une puissance hégémonique ;

- Une limitation de cette intervention à ce qui est strictement nécessaire à la poursuite des objectifs humanitaires.

Il insiste sur l'importance d'un registre politique, qui, au détriment d'un registre juridique, conduit les Etats à mener souvent une "politique juridique extérieure" comme ils mènent une politique militaire ou diplomatique extérieure, avec des buts étatiques inchangés. D'où l'importance d'analyser de manière fine le discours officiel des Etats, les interactions de différents registres justificatifs de leur action, que ce soit en faveur ou en défaveur d'une intervention armée.






Ron LEVI et Heather SCHOENFELD décrivent le façonnage des outils de poursuite des criminels de guerre. "Tandis que les cas extrêmes de violence d'Etat ont longtemps relevé du domaine réservé de la diplomatie et de la politique, ces 20 dernières années, le droit pénal a apporté aux atrocités d'Etats une réponse qui est apparue de plus en plus "normale". La fin de la guerre froide s'est ainsi accompagnée d'une prolifération de procès criminels très médiatisés dans les tribunaux internationaux, faisant notamment suite à l'inculpation et à l'accusation des génocidaires de l'ex-Yougoslavie, du Rwanda et de Sierra Leone. Plus récemment, ces tribunaux provisoires ont été complétés par la Cour pénale internationale, dont le statut a été ratifié par plus de 100 Etats, et qui est explicitement une institution juridique permanente de portée internationale. (...) (...) si le retentissement de ces procès dépasse la sphère des juristes, c'est en partie en raison du travail culturel réalisé au sein de ces institutions juridiques elles-mêmes. Malgré sa montée en puissance, le champ du droit pénal international est encore dans une période de développement "non stabilisé" ; sa récente institutionnalisation a nécessité un bouillonnement d'activité dans les tribunaux internationaux afin de développer de nouvelles pratiques juridiques et d'établir les stratégies pratiques et quotidiennes d'accomplissement du travail juridique de poursuites des crimes de guerre. Chez les juristes internationaux, une bonne partie de cette activité vise à concilier l'aspect pénal de ces tribunaux avec leur dimension internationale. En effet, comme le remarque le professeur de droit Cherif Bassiouni (An apparisal of the growth and developing trends of international criminal law, dans Revue internationale du droit pénal, n°45, 1974) d'un "dédoublement de la personnalité" en ce que l'approche coercitive du droit pénal s'accorde difficilement de l'accent mis par l'internationalisme sur la coopération volontaire des Etats souverains. Pour que le droit pénal international acquière une quelconque crédibilité en tant que champ de pratique juridique, il faut donc prendre en considération deux aspects du droits et des principes normatifs qui présentents des différences frappantes : "c'est un défi culturel pour les juges, le parquet et les avocat de la défense que de comprendre ce que cela signifie de combiner la fluidité et l'universalité, l'éclectisme du droit international avec la lourdeur de la preuve pénale" et, de ce fait, pour réussir, les tribunaux de guerre pénaux doivent former des "juristes qui connaissent les cultures contrastées du droit international et du droit pénal" (Ruth Wedwood, prosecuting war crimes, Military Law Review, n°149, 1995).






Luc CÔTÉ, un moment conseiller juridique senior canadien auprès du procureur du Tribunal Pénal International pour le Rwanda, effectue une analyse de dix ans de tribunaux pénaux internationaux. La création de ces tribunaux "découle directement d'un double constat d'échec : celui de la sécurité collective dévolue au Conseil de sécurité et celui de l'incapacité du DIH (Droit International Humanitaire) de se faire respecter." Une institution judiciaire en soi est incapable de faire cesser des conflits armés. "Par contre, en jugeant certains responsables des plus graves violations du DIH, les TPI s'engagent indéniablement dans la lutte contre l'impunité qui prévalait dans (les) régions (pour lesquels ils sont établis). Si l'on peut questionner le pouvoir dissuasif des jugements rendus par les TPI, on ne peut toutefois pas nier l'important message véhiculé par ces décisions, selon lequel pareilles violations ne sauraient rester impunies, et ce peut importe les hautes fonctions occupées par les accusés."

Sur le plan international, les TPI ont eu un apport considérable dans la constitution de la Cour Pénale Internationale. Malgré leurs limites dans l'exercice de leur mandat, les TPI s'inscrivent dans la légalisation d'un processus international. En interprétant et en appliquant les normes du DIH par des décisions obligatoires à l'égard des individus et des Etats.




Luc CÔTÉ, Justice internationale et lutte contre l'impunité : Dix ans de tribunaux pénaux internationaux, dans Faire la Paix, concepts et pratiques de la consolidation de la paix, Les Presses de l'université de Laval, 2005 ; Olivier CORTEN, Le droit contre la guerre. L'interdiction du recours à la force en droit international contemporain, Editions A Pedone, 2008 ; Ron LEVI et Heather SCHOENFELD, Médiation et droit pénal international, dans Actes de la recherche en sciences sociales, n°174, Pacifier et Punir (2), septembre 2008.




JURIDICUS

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samedi 15 décembre 2012

___LA MALÉDICTION DE CHAM : "l’escroquerie spirituelle de l’Eglise. Simplement édifiant. Dieu est amour disons-nous! "Que Dieu étende les possessions de Japhet, qu'il habite dans les tentes de Sem, et que Canaan soit leur esclave! »"

Histoire

LA MALÉDICTION DE CHAM FILS DE NOÉ : LE DESTIN DE L'ESCLAVE

__La Nudité de Noé et La Malédiction de Canaan (Genèse 9:18 - 10:32) bible.org/.../la-nudité-de-noé-et-la-malédiction-de-canaan-genèse-91... La malédiction de Cham, on nous dit, est simplement accomplie quand les Noirs vivent leurs vies en servitude des autres races, particulièrement les Blancs.__

L’Église Animiste de notre Temps (EAT), propose une nouvelle approche spirituelle et humaine ; l'enseignement sur le concept de l’âme, (souffle de Dieu), le mystère de la réincarnation et la quête pour l’immortalité, inhérents à la tradition millénaire « Égypto-Animisme » très méconnue. De délivrez un message d'amour et de paix, dans un monde dit moderne qui s'interroge sur le perpétuel devenir. Elle s’inspire largement aux idées de croyance polythéiste : Dieu l'Unique, Divinités, l'ancêtre du monde visible et invisible.

La Soi-disant Malédiction de Cham

La malédiction de Cham fils de Noé l'ancêtre. L'un des thèmes majeurs de la genèse. Le gros MENSONGE dans la bible. les tablettes bibliques : Génèse 9, 20 - 27 sur la « Malédiction de Cham ». Le passage, prouve bien que l’Ancien Testament n’a été qu'un simple instrument, le règlement de compte de l'auteur contre les (Kamits) les égyptiens. Donc, Il n'y a rien d’inspiration divine. Ce Texte odieux de l’Évangile, par les auteurs Kamitophobes est à l'origine de la justification de l'ESCLAVAGE, des actes de BARBARIES sur des Kamits (noirs). Nous nous appuyons sur la «Traduction Œcuménique de la Bible (TOB)», précision indispensable alors qu’il est désormais ouvertement admis par l’exégèse que les traductions, voire de nombreux passages de base de l’Ancien et du Nouveau Testament, sont sujets à caution.

Voilà, Un texte dangereux pour la paix entre les peuples. Dieu n’a rien à voir avec une telle démarche de connotation d'injustice voire raciste. Dieu reste amour, dans le cœur des hommes et des femmes. Ainsi dans les tablettes : Génèse 8-21, Dieu dit bien qu’il ne maudira plus jamais aucun de ses enfants, ni la terre...

La vente des esclaves, l'horrible commerce !!!

Relisons le texte de l’Évangile

Voici les tablettes de la Génèse 9 - 20 à 27 : « Noé commença à cultiver la terre et planta de la vigne, Il but du vin, s’enivra et se découvrit au milieu de sa tente. Cham, père de Canaan, vit la nudité de son père et il le rapporta dehors à ses deux frères. Alors Sem et Japhet prirent le manteau, le mirent sur leur épaules, marchèrent à reculons et couvrirent la nudité de leur père, Comme leur visage était détourné, ils ne virent point la nudité de leur père. Lorsque Noé se réveilla de son vin, il apprit ce que lui avait fait son fils cadet.»

Et il dit : "Maudit soit Canaan ! Qu’il soit l’esclave des esclaves de ses frères ! Que Dieu étende les possessions de Japhet, qu’il habite dans les tentes de Sem et que Canaan soit leur esclave !" Voilà le texte qui a fait couler tant d’encre et qui a servit de justificatif pour encourager la traite négrière. Beaucoup y croit encore aujourd’hui, vous savez, un comble !!!

Voici les explications de base : Cham représente les Kamits (Noirs), Japhet les Blancs et Sem les Sémites en général. Il est important de savoir que les puissances impérialistes, pour doper les penchants expansionnistes et coloniaux de leurs congénères, ont élaboré un modèle d’approche historique, les plaçant arbitrairement au centre des faits et un modèle contestable.

La particularité de ce modèle, dont on trouve des traces visibles dans la Bible, vise à affubler les Nègres de tous les maux de la terre (malédiction, servitude...). Il a été développé du IIème au IVème siècle de notre ère dans la littérature rabbinique, dans un contexte géopolitique particulier. Mais ces thèses ont malheureusement largement été reprises par les pères de l’église monothéiste.

Voyons les faits maintenant ! « Lorsque Noé se réveilla de son vin, il apprit ce que lui avait fait son fils cadet ». Cette phrase est l’illustration parfaite du romantisme irrationnel du modèle sémitique. Sem serait le premier fils, Japhet le second et Cham le dernier fils de Noé (ou le second selon le cas). Mais que dit la science ? Celle-ci, en révélant que l’homme est né en Afrique, fait de Cham le premier fils de façon indiscutable.

Qui a raison : Dieu qui a crée son premier fils en Afrique, ou le passage cité en référence ? On sait déjà en tout cas qui ment et ce n’est certainement pas Dieu ! « Maudit soit Canaan ! Qu’il soit l’esclave des esclaves de ses frères ! ». Les ecclésiastiques disent que l’Afrique a été maudite par Dieu en se basant sur ce texte. C’est faux ! Les fils africains de Cham sont Mizraïm (l’Egypte), Kush (Ethiopie), et Punt (Soudan). Canaan ne se trouve pas en Afrique puisqu’il s’agit de l’Israël actuelle. Rappelons la trinité Egypto-animiste : HORUS - OSIRIS - ISIS. Donc l’Afrique n’a rien à voir avec cette histoire !

« Que Dieu étende les possessions de Japhet, qu’il habite dans les tentes de Sem ». Ce passage prouve que l’auteur a écrit sous domination romaine. Pourquoi ? Parce que si Cham n’a rien fait à Sem, Japhet a quant même conquis Jérusalem, massacré des juifs, détruit le temple et provoqué l’exode des Juifs. Comment peut-il s’en tirer indemne, sans même une petite malédiction ? Et oui, sous domination romaine, l’auteur ne pouvait pas se permettre d’écrire n’importe quoi sous peine de perdre la vie.

Enfin, l’apothéose du texte est le suivant : Cham voit son père nu, en parle à ses frères et c’est Canaan, qui n’était même pas là au moment des faits, qui est maudit. Quant à Noé l’injuste, l’ivrogne qui se prend pour Dieu, il s’en sort indemne.

Ce qui semble la vérité, l’Afrique est le pays des richesses (or, pierres précieuses, minerais, etc...). Depuis l’antiquité, les nations voisines l’avaient déjà noté. Beaucoup de religieux de toutes confessions sont venus nous parler de leur Dieu à travers l’histoire. Mais une chose est sûre, lorsqu’ils ont réussi leur mission, les richesses avaient disparu et le continent mère autrefois prospère est devenu une terre de calamités.

Venons-en au SEIGNEUR !

Les signes de la grâce. Mais Dieu. Mais la miséricorde de Dieu. Si le péché même a le temps de se développer, et la mort de le suivre, c'est que Dieu dans sa miséricorde a autre chose en vue. Il l'a laissé clairement entendre dans le verdict qu'il a prononcé sur les premiers pécheurs.

Le SEIGNEUR n'abandonne pas le coupable Caïn. Après avoir désapprouvé son offrande et constaté les mauvais sentiments qui lui remplissent le cœur. Dieu ne se détourne pas simplement de Caïn : il l'honore d'un appel. Dieu confirme qu'il ne laisse pas l'humanité toute désarmée sous la coupe du Serpent. Il exhorte Caïn à la réaction virile qui s'impose contre le péché avide de se coller à lui ; il lui offre implicitement son aide pour repousser la tentation (4.6s). Quand Cain a commis son forfait, le SEIGNEUR entend la plainte, pourtant déplaisante, du meurtrier. Il met sur lui un signe, le sceau de sa protection, comme il avait fait des vêtements pour couvrir la détresse d'Adam et Ève (4.15). Il apaise ainsi un peu de la peur du pauvre fuyard. En proclamant qu'il punira lui-même quiconque attenterait aux jours de Caïn, Dieu semble introduire un embryon d'institution judiciaire, puisqu'il retire aux personnes privées le droit de la vengeance. En tout cas. Dieu prouve à quel point le pécheur reste pour lui un homme, dont il veut encore s'occuper. En face de la consolidation « civilisée » de la violence avec la tradition des Caïnites et de Lameh. Dieu suscite une autre tradition dans l'humanité.

Lorsqu’on interroge les théologiens, sérieux spécialistes de la Bible ou chercheurs en histoire des religions, d’emblée on vous cite les "manuscrits de la mer morte" qui passent pour être en quelques sorte, l’original de la Bible. Et que dit le passage en question, je cite (Cf. Les textes de Qumran, traduits et annotés, éd. Letouzey et Ané, P. 226) :

« L’épisode de la vigne et de l’ivresse de Noé » : ... et je commençai moi et tous mes fils à cultiver la terre et je plantai une vigne sur le Mont Lubar et en la quatrième année, elle me fit du vin... Et je commençai à boire le premier jour de la cinquième année... j’appelai mes fils et toutes nos femmes et leurs filles et nous fîmes une réunion de fête… « Nous avons béni le Seigneur du Ciel, le Dieu Très Haut et le Grand Saint, parce que nous avions échappé à la destruction (le déluge) ».

Dans le passage original, où est passé la malédiction de Cham ? Aucune trace ! Donc vous voyez bien que c’est un texte qui a été rajouté par la suite. Ainsi, la première mouture du texte dit que Noé a voulu faire un « rituel religieux » avec le vin, sous la tente, pour invoquer Dieu. Cham, intrigué a pénétré sous la tente en plein rituel et à vu Dieu parler à Noé. Là-dessus, son père a lui dit fermement : « Mon fils tu as vu la vérité dans sa nudité. Te voilà donc chargé de la mission de guider tes frères vers cette vérité ».

Et par la suite, avec l’idéologie raciste ce même passage est devenu avec un maximum d’imaginations : Cham a vu son père nu et est devenu le serviteur de ses frères… C’est un joyau de falsification ! Lire les conversions forcées.

L’autorité de la Bible ? Pour l’église animiste : « La bible n'est pas la parole de Dieu, mais la parole de Dieu est dans la bible. » Avec force l'église animiste combat le racisme, l'antianimisme et la Négrophobie.

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Emile Durkheim statistiques Population Humaine Les Conversions forcées l'inexistence du mot " esclave en égypte antique" 10 déclarations détonantes destinées à justifier la destruction de l’Afrique ! Trafic d'enfants : des français profitent...

http://eglise.animiste.pagesperso-orange.fr/malediction%20cham.htm

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Leonce Didier Felix Quenum Simplement édifiant. Dieu est amour disons-nous!

  • La Malédiction de Cham (ou Ham) – qui porte en réalité sur son fils Canaan – est un épisode biblique au cours duquel Canaan est maudit par Noé, son grand-père, pour une faute commise par Cham son père.
  • Ce récit, qui évoque en quelques versets la personnalité des pères des 70 nations qui ont, selon la Bible, composé l’humanité, a connu diverses exégèses. Certaines ont eu des répercussions historiques, leurs auteurs ayant voulu y voir une caution religieuse à la dépréciation des peuples d’Afrique noire et à leur réduction en esclavage.

Le récit biblique de la malédiction se situe à la suite de la conclusion du Déluge. Après avoir été assuré par Dieu qu’il n’y aurait plus d’extermination de ce qui vit sur terre et par les eaux, Noé, sort de l’arche avec ses trois fils, Sem, Cham et Japhet. Après quoi,

« 20. Noé commença à cultiver la terre, et planta de la vigne. 21. Il but du vin, s’enivra, et se découvrit au milieu de sa tente. 22. Cham, père de Canaan, vit la nudité de son père, et il le rapporta dehors à ses deux frères. 23. Alors Sem et Japhet prirent le manteau, le mirent sur leurs épaules, marchèrent à reculons, et couvrirent la nudité de leur père; comme leur visage était détourné, ils ne virent point la nudité de leur père. 24. Lorsque Noé se réveilla de son vin, il apprit ce que lui avait fait son fils cadet. 25. Et il dit : Maudit soit Canaan ! qu’il soit l’esclave des esclaves de ses frères ! 26. Il dit encore : Béni soit l’Éternel, Dieu de Sem, et que Canaan soit leur esclave ! 27. Que Dieu étende les possessions de Japhet, qu’il habite dans les tentes de Sem, et que Canaan soit leur esclave ! »

Après cet épisode, le chapitre 10 de la Genèse – la Table des peuples ou la Table des nations dans la tradition juive – détaille la descendance des fils de Noé et le peuplement de la terre. Les trois premiers fils de Cham, Kush, Miçrayim et Put peuplent l’Éthiopie, l’Égypte et l’Arabie respectivement. Quant à Canaan, ses descendants occupent le « pays de Canaan », terre qui sera ultérieurement offerte par Dieu à Abraham, un Hébreu, donc un descendant de Sem.

L’une des interprétations les plus proches du texte avancées pour élucider la nature de l’acte de Cham, tant par la tradition rabbinique que par le Livre des Jubilés et Flavius Josèphe, est que ce dernier manqua non seulement de respect à son père en ne recouvrant pas sa nudité, mais rendit en outre publique sa déchéance, ajoutant l’insulte à l’injure. Cham découvrant Noé

Cham découvrant Noé

Une autre ligne d’interprétation classique est que Cham ne se contenta pas de découvrir la nudité de son père, ce qui permettrait d’expliquer la sévérité de la malédiction et le fait que Noé sache ce que son fils lui avait fait dès son réveil. La perversion en question aurait pu être une relation sexuelle avec la femme de Noé, « découvrir la nudité de son père » signifiant, dans Lévitique 18:9, coucher avec la femme de son père. Dans un débat entre Rav et Shmouel sur la nature de la faute, l’un pense que Noé a été physiquement abusé par Cham, l’autre que Cham a castré son père. L’hypothèse de l’acte homosexuel apparaît également dans les traductions grecques postérieures à la Septante, d’Aquila, de Théodotion et de Symmaque, où le terme « voir » (Gen. 9:22) n’est pas traduit par γύμνωσιν (gumnôsin), mais par ασϰεμοσυνη (aschemosune), un mot désignant chez Paul les relations homosexuelles (encore que le terme ait pu n’être choisi que par rapport à la « nudité », sans autre connotation).

S’il est certain qu’aucun texte coranique ne traite la malédiction de Cham, il semblerait que l’idée d’une justification de l’esclavage des noirs fondée sur celle-ci soit le fait d’une exégèse de théologiens musulmans sur les textes de la Bible ; des références ont également été trouvées dans des apocryphes et des écrits orientaux chrétiens, n’ayant aucune valeur doctrinale, c’est-à-dire, n’ayant jamais été retenu par le Magistère de l’Église.

Pour les musulmans, Noé est un prophète : les prophètes dans l’islam sont généralement non seulement dépeints dans les Hadiths comme d’une moralité exemplaire, mais aussi comme suivant la loi islamique avant même que Mahomet ne reçoive le Coran, leur foi ayant été déformée par leurs successeurs ou n’ayant pas été retranscrite. L’islam interdisant la consommation d’alcool, Noé n’aurait de ce fait pu s’enivrer comme le stipule la Torah. En lieu et place, la nudité de Noé est parfois expliquée comme la conséquence d’un coup de vent sur son manteau. Par ailleurs, les textes musulmans ne présentent pas non plus de malédiction sur aucun de ses fils.

Cependant, les premiers savants musulmans discutèrent de l’occurrence d’une malédiction de Cham et certain l’acceptèrent, la considérant comme manifeste du fait de la noirceur de la peau. Selon David Goldenberg, « nous trouvons dans les sources musulmanes que ce n’est pas Canaan qui a reçu la malédiction de l’esclavage, mais Cham à sa place voir que Cham la reçoit en même temps que Canaan. Ainsi, par exemple, Tabari, citant Ibn Isaq, Masudi et Dimashqui : Cham apparait si régulièrement comme le récepteur de la malédiction que le seul auteur arabe limitant la malédiction à Canaan que put trouver Gerhard Rotter est Yaqubi. Pour tous les autres, les descendants de Cham ont été mis en esclavage. »

Dans les Mille et Une Nuits on trouve une dispute entre une concubine noire et une concubine blanche. La blanche conte l’histoire de la malédiction de Cham et affirme que Cham fut noirci pour avoir ridiculisé son père tandis que Sem fut blanchi pour n’avoir pas fait de même. La concubine noire réplique que la blancheur est associée à la lèpre et à la mort.

Enfin, La Caverne des trésors est un apocryphe syriaque chrétien du Ve ou VIe siècle également connu sous le titre de Livre de la descendance des tribus. Cet ouvrage, à l’instar de la Légende dorée, est un recueil de contes extraordinaires narrant les vicissitudes d’Adam et de ses descendants qui finissent par se réfugier dans une caverne voisine du Paradis puis au Golgotha. Si elle n’a pas de valeur doctrinale, et n’était vraisemblablement pas ou peu diffusée en Occident, La Caverne des trésors liait cependant assez explicitement esclavage et couleur de peau noire. : « Quand Noé se réveilla, il le maudit et dit : ‘Sois maudit Cham et puisses-tu être l’esclave de tes frères’ et il devint un esclave, lui et sa lignée, nommée Égyptiens, Abyssiniens et Indiens. Cham perdit tout sens de la décence et il devint noir et fut appelé impudique le reste de ses jours et pour toujours. »

D’une manière générale, on trouve très peu de traces sur l’utilisation de ce passage de la Genèse pour justifier l’esclavage ; toutefois, pendant le XVIIIe et XIXe siècles, les traces historiques deviennent plus persistantes, au fur et à mesure que la traite des noirs par les occidentaux se développe et qu’elle devient un phénomène de société polémique.

http://www.lencrenoir.com/index.php/2010/06/la-malediction-de-cham-la-bible-a-t-elle-maudit-lhomme-noir/

LA MALÉDICTION DE CHAM

Les noirs maudits dans la bible

Afin de ne pas être un esclave mental, il faut savoir que la race noire est maudite



dans la bible. Étant le livre le plus lu, vendu, traduit et connut au monde, le moins que l’on puisse dire c’est que cela nous pose un problème. En effet le christianisme est la religion ayant le plus d’adepte, mais en plus nous savons évidement que c’est l’aboutissement du judaïsme et que l’islam est la dernière religion dite « révélé ».

Ces 3 principales religions ont donc la même base, l’ancien testament, plus particulièrement la thora.

Voici le passage de la bible où se trouve de la malédiction : (Genèse ch.9 v.20-27)

« Noé commença à cultiver la terre, et planta de la vigne. Il but du vin, s'enivra, et se découvrit au milieu de sa tente. Cham, père de Canaan, vit la nudité de son père, et il le rapporta dehors à ses deux frères. Alors Sem et Japhet prirent le manteau, le mirent sur leurs épaules, marchèrent à reculons, et couvrirent la nudité de leur père; comme leur visage était détourné, ils ne virent point la nudité de leur père. Lorsque Noé se réveilla de son vin, il apprit ce que lui avait fait son fils cadet. Et il dit: Maudit soit Canaan! qu'il soit l'esclave des esclaves de ses frères! Il dit encore: Béni soit l'Éternel, Dieu de Sem, et que Canaan soit leur esclave!

  • Que Dieu étende les possessions de Japhet, qu'il habite dans les tentes de Sem, et que Canaan soit leur esclave! »

Cham (Kam > Kamit) est l’ancêtre biblique des noirs, ceci est indiscutable d’après la genealogie donné ; (Genèse ch.10 v.6) « Les fils de Cham furent: Cusch, Mitsraïm, Puth et Canaan. »

• Cusch (Kush) est un terme d'origine hébraïque et signifie “noir” cela désigne la Nubie, actuel Soudan, un pays habité majoritairement par des noirs.

• Mitsraïm (Misraïm) est un mot également sémitique désignant l’Egypte (Kemet), Grâce aux travaux de Cheikh Anta Diop, on ne remet plus en doute le fait que l’Egypte antique était habitée par des noirs.

• Puth (Punt), d'après "The Oxford History of Ancient Egypt", désigne un pays en Afrique:



... Punt, an African country somewhere between the upper reaches of the Nile and the Somali coast. ... East African land of Punt ... African region of Punt (probably located somewhere in the vicinity of modern Eritrea)

Canaan désigne la Palestine (aujourd'hui appelée Israël).

Il est plus facile de s’arreter a l’explication la plus simple qui serai que Cham fut maudit pour avoir vut le zizi de son papa, mais en réalité ce récit nous apprends que Noé, en état d’ivresse, a été abusé sexuellement par son fils et que ce dernier (donc sa descendance) devint noir par conséquence. Ceci est confirmé dans les textes judaïques et tamuldiques, je cite Jean-Philippe Omotunde : (Traite Négriere Européene: Vérité & Mensonges p.131-132)

Dans le Midrach Rabbah (3) et le Berechit Rabbah (4), l’exésège rabbinique devient plus explicite. Trois rabbins R. Joseph (mort en 333), R. Huna (mort en 297) et R. Chiza bar Abba (136-217) commentent une agression commise par Cham sur son père déjà dans l’arche. En raison de cet acte, sa descendance devin noire. Mais, Robert Graves et Raphaël Patai nous en donnent un aperçu (5) :

« Désormais, je ne peux plus engendrer le quatrième fils dont j’aurai donné ordre (…) que les enfants te servent, toi et tes frères ! Il faut donc que se soit Canaan, ton premier né, qu’il prennent pour esclave. Et comme tu m’as rendu incapable de faire de vilaines choses au plus noir de la nuit, les enfants de Canaan naîtront vilains et noirs ! De plus, puisque tu t’es contorsionné pour voir ma nudité, les cheveux de tes petits enfants s’entortilleront jusqu’à devenir crépus et ils auront les yeux rouges, en outre, puisque tes lèvres ont plaisanté sur mon infortune, les tiennes vont enfler et puisque tu as manqué d’égards pour ma nudité, ils iront tout nus et leur membre viril s’allongera ignominieusement ».

Les vieilles éditions du Talmud mentionnent encore que : « Coush, descendant de Cham, deviendra noir à cause de la malédiction (…) Le corbeau, le chien et le Coushite seront noirs à cause de leurs méfaits ».

Sous la plume de Jérémie, on peut encore lire (Jérémie ch.13 v.23) : « Un Koushite peut-il changer de couleur (…) Vivez et végétez sur votre sol comme les Koushites, comme des éléments déterminés de la nature, vous ne cesserez pas d’être à moi ».

[ Ma version (traduction de Louis Segond) dit ceci : Un Ethiopien peut-il changer sa peau, et un léopard ses taches ? De même, pourriez-vous faire le bien, vous qui êtes accoutumés à faire le mal ? ]

(3) Commentaire du Pentateuque.

(4) Commentaire de la Genèse.

(5) Robert Grave & Raphaël Patai, « Les mythes hébreux », éd. Fayard, 1987, p.192 à 134.

Le rabbin Maïmonide dans son ouvrage considéré par les Juifs comme le plus grand en matière de philosophie religieuse juive (Le Guide des égarés, livre III, chapitre 51) nous dit ceci du peuple noir:

"leur nature est semblable à celle des animaux muets, et selon mon opinion, ils n'atteignent pas au rang d'être humains ; parmi les choses existantes, ils sont inférieurs à l'homme mais supérieur au singe car ils possèdent dans une plus grande mesure que le singe l'image et la ressemblance de l'homme". (Afrique Antique, Mythes Et Réalités - Réné-Louis Parfait Étilé p.64-65)

CONCLUSION :

• Non seulement la race noire est maudite mais on nous donne une vision fictive et erronée de l’histoire ; on sait d’après la science et l’archéologie que les noirs étaient les premiers sur terre, ce récit biblique met donc l’homme blanc en première place tout en introduisant l’homme noir dans des circonstances indésirables.

• Ce récit donne un alibi (ou une justification) pour l’invasion de Canaan.

• C’est donc la première étape du procédé consistant à maudir les noirs et falsifier leur histoire, la deuxième n’est autre que la fable des hébreux esclaves en Egypte. Les hébreux (hyksos tels qu’ils étaient connu à l’époque), envahirent l’Egypte pendant 140 ans (de 1720 à 1580 av. J.C.) et tentèrent d’éliminer les égyptiens à la racine comme cela est rapporté par Joseph Flavius dans son livre Contre Apion (liv. I chap. 73 a 92) lorsqu’il cite Manéthon de Sebennytos. (Pour en savoir plus, cliquez ici)

Cela est expliqué en détail par Pierre Nillon dans son livre Moïse L’Africain

Il serai trop long de documenter l’utilisation de cette prétendue malédiction durant la traite arabe dite « Subsaharienne » et la traite européenne dite transatlantique ou autrement appelé « marché triangulaire » …




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Soeur (femme noire)

Hotep Medu NeterAncêtres Noirs

La malédiction de Cham : l’escroquerie spirituelle de l’Eglise.

ENTRETIEN AUTOUR D’UN THÈME MAJEUR DE LA GÉNÈSE : LE DESTIN DE CHAM, FILS DE NOÉ...

La malédiction de Cham : l’escroquerie spirituelle de l’Eglise.

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Allons-nous prendre des gants pour aborder cette thématique ?

JPO. Lorsqu’il fallait justifier l’esclavage des Nègres, on n’a pas vu l’Eglise prendre des gants. Les textes sont là qui le prouve. Pour forcer les Européens et les Noirs à accepter l’esclavage, l’Eglise a médiatisé une explication falsificatrice et honteuse du texte de la Génèse chapitre 9, versets 20 à 27 en s’appuyant sur l’idéologie coloniale de la hiérarchisation des races. Aujourd’hui encore, ce texte agite les esprits des uns comme des autres et sert à justifier l’inégale répartition des richesses. Nous choisirons donc la voie de la sévérité crue et sèche pour aborder cette thématique qui a coûté la vie à des millions de Nègres.

Qu’est-ce qui vous dérange dans cette histoire ?

JPO. A vrai dire, diverses choses m’interpellent. Tout d’abord, il y a le fait que les noirs vénèrent la Bible alors que l’Ancien Testament est un ouvrage foncièrement raciste, véritablement anti-nègre qui a été utilisé à des fins de propagande raciste. N’est-ce pas le père Dutertre qui a écrit (Cf. « Histoire Générale des Antilles habitées par les Français ») :

« Je ne sais ce qu’a fait cette malheureuse nation à laquelle Dieu a attaché comme une malédiction particulière et héréditaire, aussi bien que la noirceur et la laideur du corps, l’esclavage et la servitude. C’est assez d’être noir, pour être pris, vendu et réduit à l’esclavage pour toutes les nations du monde ».

Vous savez, ce penchant xénophobe n’échappe pas aux personnes attentives. Le professeur E. Lefèbure avoue par exemple dans son ouvrage "Cham et l’Adam Egyptien" (dans lequel il tente cependant de falsifier encore l’histoire des Nègres), que les auteurs de la Bible avaient une certaine aversion pour la race noire :

"Ils (les Hébreux) lui donnaient une origine inférieure à celle des autres races".

A vrai dire, le symbolisme des couleurs énoncé par Montabert au début du XIXème siècle reste le fond idéologique de l’Eglise occidentale : « Le blanc est le symbole de la divinité ou de Dieu, Le noir est le symbole de l’esprit du mal ou du démon".

C’est étonnant pour un livre soit-disant inspiré ?

JPO. Je continue à voir circuler des livres de prière dont certains sous l’intitulé de "Libération et Délivrance, prier avec l’esprit Saint avec les Anges, les saints et la vierge Marie" (supplément au Bulletin mensuel ’L’Etoile Notre Dame, composé et réalisé à l’Association Etoile Notre dame - BP. 434 - 53104 Mayenne Cedex) représentent sur leur première page de couverture un St Michel européen (blond aux yeux bleus) terrassant un diable noir africain avec une épée. Est-ce un hasard ?

Toutes les Eglises possédaient autrefois une immense statue de la même scène (certaines statuts sont d’ailleurs toujours à la même place). Héritage colonial !

Que disent les gens concernés ?

JPO. Personne ne dit rien. La plupart des Nègres font même mine de ne rien voir. C’est le résultat du colonialisme et de l’esclavage, vous savez ! Si nous n’avions pas subit la colonisation, une telle chose serait impossible. En ce qui me concerne, j’estime que ces ouvrages doivent être brûlés. Il faut refuser d’utiliser de tels ouvrages pour se tourner vers Dieu car c’est l’offenser. Dieu aime la diversité. Le noir n’a jamais symbolisé le diable, au contraire. Dieu a crée l’homme à son image... en Afrique noire, n’est ce pas ? De toute façon, lorsque les noirs auront détruit dans leur cerveau les affres de la colonisation, ces statuts, ces livres de prière et le passage de la malédiction Cham deviendront des cibles à "abattre" !

Qu’est-ce qui vous dérange encore ?

JPO. Vous savez, les nègres sont trop naïfs. Ils vénèrent la Bible mais ne s’intéressent pas aux ouvrages explicatifs des textes bibliques juifs ou catholiques. Dans ces ouvrages, lorsqu’il s’agit de commenter les passages relatifs aux Nègres (malédiction de Cham, Cantique des Cantiques, etc...) les théologiens font preuve d’un niveau d’ignominie raciste qui dépasse notre imagination. C’est d’ailleurs en consultant ces ouvrages qu’est véritablement venue ma révolte. D’une main on vous donne la Bible et de l’autre on écrit un ouvrage explicatif destiné à la masse non Nègre dans lequel on détruit votre humanité. Telle est l’œuvre des théologiens.

Que vous inspire alors le comportement des Noirs aujourd’hui ?

JPO. Les nôtres se livrent à du sado-masochisme spirituel par crainte d’affronter la vérité en face. Personne de sérieux ne peut nier que l’Ancien testament est raciste. Pourtant on continue à vénérer l’ouvrage. Il faut être courageux et connaître la pensée profonde du Dieu auquel on croit pour être en mesure de trancher quand il le faut.

Simplement édifiant. Dieu est amour disons-nous!

Quelle obscure puissance, avec quelles connivences avec les différentes autorités mondiales, européennes et nationales, freine encore la diffusion de la vérité sur cette question, alors que les connaissances semblent ici comme pas mal d'autres endroits, assez clairement disponibles?

Mais Noé l'alcoolique, ignorait à l'époque que son dieu avait placé toute les richesses dans le sous sol de sa progéniture devenu noir? Ah ces blancs ils ne savent même pas mentir!

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mercredi 12 décembre 2012

_____Stratégie verset 16 du chapitre 4 de l’Épître aux Galates : « Suis-je donc devenu votre ennemi en vous disant la vérité ? », En route vers la IIIe guerre mondiale ! Comment l’escalade va-t-elle se faire? Fallout 3 playstation ps3

Alléluia (« gloire à Dieu ») est, dans la liturgie juive et reprise par les chrétiens, un mot exprimant l'allégresse des fidèles, utilisé lors de prières ou à la fin de la messe...

allemand : Halleluja (de)* anglais : hallelujah (en)* (1), alleluia (en)* catalan : al·leluia (ca)* chinois : (hālìlùyà) espagnol : aleluya (es)* espéranto : haleluja (eo)* grec : (allilúia) hébreu : (he)* italien : alleluia (it)* japonais : (ja)* (hareruya) néerlandais : hallelujah (nl)* norvégien : halleluja (no)* polonais : alleluja (pl)* portugais : aleluia (pt)* suédois : halleluja (sv)* tchèque : aleluja (cs)*

Définition alléluia























alléluia, interjection

Sens 1 Cri de joie ou de louange adressé à Dieu dans la liturgie juive et chrétienne. Il signifie "louez dieu" en hébreu. Anglais hallelujah

alléluia, nom masculin

Sens 1 Chant liturgique d'allégresse Religion. Synonyme chant Anglais hallelujah

Sens 2 Cri de joie qui marque la fin de chants religieux Religion. Anglais hallelujah

Sens 3 Plante qui pousse au printemps et dont les feuilles produisent l'acide oxalique Botanique. Anglais hallelujah





Guerre : wars

Le nouvel ordre mondial est en marche.

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D'ou vient le mal ? - La guerre éclate dans le ciel

par stratégie 19 novembre 2012 à 15 h 17 min #

http://litinerantcitoyen.wordpress.com/2012/11/15/israel-vient-de-declencher-officiellement-la-guerre-occidentale-contre-lislam/

Personnellement je ne sais pas si cette agression sauvage et barbare de gaza sera l’évènement fondateur d’une 3eme guerre mondiale mais ce qui est sûr,c’est la mécanique diabolique menant à une guerre totale est en route.

La guerre a commencé depuis fort longtemps en fait,précisément depuis le 11 septembre 2001.

Et oui c’est à partir de cette date que le plan americano-sioniste très réfléchi et très pensé a débuté.

Un plan qui prévoyait l’invasion de l’Afghanistan,de l’Irak puis celui de la Syrie.Mais aussi à travers le 1er premier pays envahi,le contrôle total du Pakistan et de son arsenal nucléaire.

  • Mais tout cela avait et a toujours un but ultime et c’est l’Iran bien sûr, le fer de lance de la résistance et qui se développe de lui même,ce qui fait très peur aux sionistes.

La face caché de ce plan c’était aussi la Russie dont le but était de la déstabiliser à ses frontières et même dans le sud du pays en soutenant les terroristes du Caucase. Grâce aux ONG (qui sont des espions chargés de déstabiliser), ils ont fomentés les coups d’états de Géorgie,d’Ukraine,du Kirghizie,d’Ouzbékistan et du Bélarus.

La Chine a elle aussi était touché via la révolte orchestrée des moines bouddhistes dont leur leader s’est affiché avec Bush fils,preuve s’il en est de l’implication des USA.

Mais à leur grand désarroi,le plan ne s’est pas déroulé comme il l’avait prévu.La Russie d’abord a repris toutes ses positions et a fait échouer les tentatives sionistes de complots comme en Ukraine où l’opposante Timotchenko ultra-sioniste a été démasqué et plus récemment en Géorgie où le peuple géorgien a fait payer à Saakachvili le fait d’avoir tuer beaucoup de géorgien et de russes en Ossétie du sud qui a amener la Russie à intervenir. Ce faisant le pouvoir russe a indiqué à l’Otan(bras armé du sionisme) la limite à ne pas franchir.Et la Russie a même désormais l’ambition de construire une union eurasiatique comprenant tout les anciens pays du bloc soviétique,un cauchemar pour les américains et leur expansionnisme.

On a pu voir aussi que les campagnes d’Irak et d’Afghanistan se sont soldées par une défaite nonobstant le fait qu’ils ont tués des milliers voire des millions de personnes et instaurer un chaos et une division très importante.La résistance n’a pas faibli et la volonté d’indépendance s’est accru à mesure que les Etats-unis s’embourber financièrement et militairement.Ce qui fût une très bonne nouvelle pour l’Iran,la Russie et la Chine. Ils ont quittés l’Irak et s’apprêtent à quitter l’Afghanistan mais attention car les bases demeurent.

Donc devant ce torrent de défaites auquel il faut ajouter celle de l’entité sioniste contre le Liban en 2006,il a fallu changer de plan. Donc exit les interventions armées direct et place à des soulèvements savamment orchestrées dans le but d’amener du chaos dans les pays arabes;la Tunisie,l’Egypte en ont fait les frais mais cela a été plus dur pour la Libye où le soulèvement escompté n’a pas eu lieu,et l’Otan a dû intervenir pour déloger puis tuer Kadhafi qui a été attaqué de toutes parts et de tout côtés. En revanche l’empire a tout fait pour que le Bahrein et le Yemen(tout 2 chasse gardé des USA et des saoudiens)ne basculent pas du côté de la résistance. Ils se heurtent également à la résistance du peuple syrien matraqué par ces hordes de tueurs et de terroristes financés par le golfe et armés lourdement(chars,avions,roquettes…).

Mais les occidentaux,financiers,turcs et pays du golfe ont décidés que coûte que coûte,ils devaient asservir ceux qui résistent et qui veulent un monde de paix. Et l’Europe sera touché avec l’appauvrissement programmé de sa population pour la réduire à un continent du tiers monde afin que les patrons de la finance puissent avoir une main d’oeuvre bon marché.

Israel lui a déclenché les hostilités à Gaza voyant l’immobilisme de la situation notamment en Syrie et un Iran qui devient plus fort chaque jour,mais aussi pour forcer l’administration Obama à intervenir dans la région.

Israël vient de déclencher officiellement la guerre occidentale contre l’Islam.



Israël vient de déclencher officiellement la guerre occidentale contre l’Islam.Nethanyahu n’a pas attendu longtemps après l’élection d’Obama pour déclencher les hostilités devant amener à une guerre totale contre l’Islam. Pour démarrer une guerre susceptible d’avoir des conséquences mondiales il suffit d’un événement qui pourrait passer pour anodin à l’échelle mondiale mais qui en fait sera le déclencheur de la suite des événements amenant à la guerre mondiale. Aujourd’hui Israël a officiellement déclenché la troisième guerre mondiale.

  • Le projet sioniste.

Rappellons-nous comment l’assassinant de l’archi-duc François-Ferdinand héritier du trône austro-hongrois va déclencher la première guerre mondiale. Comment un événement aussi lointain a-t-il pu être le déclencheur de « la grande guerre »? Il suffit d’une étincelle pour mettre le feu au brasier:

En ce qui concerne la seconde guerre mondiale les historiens (soumis) ont coutume de donner l’envahissement de la Pologne par Hitler le 1er septembre 1939 amenant la France et l’Angleterre a déclaré la guerre à l’Allemagne.

Aujourd’hui c’est l’assassinat du ministre de la guerre du Hamas qui en est le déclencheur (Lire ICI :)

  • jeudi 15 novembre 2012

Israël bombarde Gaza : risque d'embrasement régional Le point sur la situation au mercredi soir.

http://leschroniquesderorschach.blogspot.fr/2012/11/israel-bombarde-gaza-risque.html

22h48 : L'armée israélienne rappelle des réservistes Le cabinet de sécurité israélien a autorisé mercredi soir le rappel de certains réservistes à la suite de l'élimination du chef militaire du Hamas, Ahmed al-Djaabari. "Il a été décidé à l'unanimité (...) d'autoriser, si besoin et avec l'approbation du ministre de la Défense, de mobiliser des unités de réservistes", a indiqué un communiqué. Ce rappel n'est pas une mobilisation générale, a précisé un porte-parole de l'armée à l'AFP.

22h08 : Le bilan porté à neuf morts Le représentant palestinien à l'ONU a indiqué que neuf personnes avaient perdu la vie dans les raids israéliens dans la bande de Gaza. "La situation est explosive", a poursuivi le diplomate qui a condamné "dans les termes les plus forts cette fernière agression contre (son) peuple".

22h06 : La Russie "préoccupée" Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s'est dit "très préoccupé" par l'escalade des violences dans la bande de Gaza. "Il est nécessaire de mettre fin à tous les actes de violence", a-t-il ajouté, selon la traduction arabe de ses propos en russe. "C'est honteux que le Quartette n'ait pas réussi au cours des derniers mois (...) de se réunir et de trouver une position claire" concernant les tensions dans le conflit israélo-palestinien, a-t-il encore dit. Le Quartette pour le Proche-Orient réunit la Russie, l'ONU, l'Union européenne et les Etats-Unis.

21h13 : La Ligue arabe se réunira samedi Convoquée en urgence, la Ligue arabe se réunira samedi pour adopter une position commune au sujet des raids israéliens sur la bande de Gaza.

21h13 : Damas condamne les "crimes sauvages" d'Israël Dans un communiqué publié par l'agence de presse Sana, la Syrie, en proie à une épouvantable guerre civile, condamne les crimes affreux et sauvages que commet l'armée ennemie d'Israël contre notre peuple arabe palestinien dans la bande de Gaza, qui a fait de nombreux morts et blessés". Lui-même honni à l'étranger, le gouvernement de bachar al-Assad appelle également la communauté internationale à exercer "la pression sur Israël pour qu'il arrête son horrible agression", exhortant "les hommes libres et nobles à travers le monde à se mobiliser sérieusement pour faire face à la tyrannie et dissuader Israël qui a toujours bafoué les résolutions internationales".

21h12 : La France "extrêmement préoccupée" Le ministère français des Affaires étrangères a réagi mercredi soir à la situation dans la bande de Gaza. Un porte-parole du Quai d'Orsay a déclaré que Paris était "extrêmement préoccupé par la dégradation de la situation à Gaza et dans le sud d'Israël". La France appelle les parties à s'abstenir de toute escalade de la violence, dont les populations civiles israélienne et palestinienne paieraient immanquablement le prix".

20h21 : L'Egypte rappelle son ambassadeur en Israël La présidence égyptienne a fait savoir qu'elle rappelait son ambassadeur en poste en Israël.

20h06 : Réunion d'urgence de la Ligue arabe Comme le souhaitait le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, la Ligue arabe doit se réunir d'urgence dans les prochaines heures, a fait savoir une source arabe.

20h06 : Israël prêt à "étendre" son opération Dans un message télévisé mercredi soir, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou s'est montré ferme, après les raids menés dans la journée sur la bande de Gaza. "Aujourd'hui, nous avons adressé un message clair au Hamas et aux autres organisations terroristes, et si cela devient nécessaire nous sommes prêts à étendre l'opération", a-t-il déclaré.

19h45 : Le bilan des raids israéliens s'alourdit Selon un dernier bilan dressé par le Hamas, le bilan de la vingtaine de raids aériens menés par Israël sur la bande de Gaza fait état de sept morts et de 45 blessés. Deux enfants auraient perdu la vie dans ces frappes.

19h00 : Londres appelle à la retenue Dans un message posté sur Twitter, le Foreign office, le ministère britannique des Affaires étrangères appelle "toutes les parties à la retenue pour éviter une dangereuse escalade", afin d'éviter une recrudescence des violences dans la bande de Gaza.

18h52 : L'Egypte veut "l'arrêt immédiat" des raids israéliens Alors qu'Israël a mené au moins vingt raids, mercredi, au-dessus de la bande de Gaza, le voisin égpytien, désormais gouverné par des islamistes modérés, a exigé l'arrêt de ces attaques. L'Egypte "condamne les raids aériens qu'Israël est en train de mener contre la bande de Gaza" et exige "leur arrêt immédiat", a déclaré le ministre égyptien, dans un communiqué. Le Caire a aussi mis en garde Israël contre "une escalade et ses possibles effets négatifs sur la stabilité régionale". De son côté, le Parti de la liberté et de la justice (PLJ), dont est issu le président islamiste Mohamed Morsi, a appelé à "une action arabe et internationale rapide pour arrêter les massacres". Israël "doit se rendre compte que les choses ont changé dans le monde arabe et en particulier en Egypte", poursuit le PLJ.

18h52 : Abbas veut "une réunion d'urgence" de la Ligue arabe Suite aux raids israéliens sur la bande de Gaza, le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas a réclamé une "une réunion d'urgence" de la Ligue arabe pour se pencher sur "l'agression brutale" menée par l'Etat hébreu.

18h12 : Quatre explosions dans le sud d'Israël Quatre explosions se sont produites mercredi dans le sud d'Israël, près de la frontière égyptienne, selon une source de la sécurité israélienne qui soupçonne des tirs de roquettes en provenance du désert du Sinaï, en Egypte. Ces explosions n'ont pas fait de blessé, a précisé la source. La dernière attaque, fin septembre, qui avait coûté la vie à un soldat israélien et à trois assaillants avait été revendiquée par le groupuscule jihadiste Ansar Jerusalem ("Les Partisans de Jérusalem").

18h07 : Vingt raids israéliens à Gaza, six morts Au total, ce sont plus de vingt raids aériens qui ont été menés au-dessus de la bande de Gaza mercredi, tuant six personnes, dont Ahmed al Djabari, le chef militaire du Hamas, a annoncé le ministère de l'intérieur du Hamas, qui contrôle le territoire côtier. Vingt-cinq personnes auraient été blessés.

17h20 : Israël prêt à une opération terrestre Sur Twitter, un porte-parole de l'armée militaire a dit ne pas exclure une opération terrestre dans la bande de Gaza "si nécessaire". "Toutes les options sont sur la table", a ajouté cette source quelques heures après la mort dans une frappe de Ahmed al Djabari.

16h50 : Les Etats-Unis soutiennent Israël Suite au raid israélien à Gaza, le Pentagone a déclaré que les Etats-Unis étaient "solidaires de notre partenaire israélien dans son droit de se défendre contre le terrorisme". Washington a ajouté "surveiller de près" la situation explosive au Proche-Orient.

Comment l’escalade va-t-elle se faire?

Nous allons enfin comprendre pourquoi les sionistes ont soutenu les frères musulmans et pourquoi l’occident est allié avec Al-Qaeda pour faire tomber des régimes hostiles à Israël ou bien souhaitant ériger une résistance à l’empire comme le colonel Kadhafi, Castro le cubain ou Chavez le Vénézuélien.

Il y a quelques jours on avait l’info comme quoi le lobby sioniste US était en visite en Egypte pour rencontrer les frères musulmans (Lire ICI :)

Publié le : dimanche 11 novembre Mots-clés : géo-politique; Islam; Sionisme

http://www.egaliteetreconciliation.fr/Les-Freres-musulmans-se-jettent-dans-les-bras-du-lobby-sioniste-14834.html

(dernier : 18 novembre 09:02 par TUM) Source : algeriepatriotique.com

Le mouvement des Frères musulmans au pouvoir en Égypte connaît, selon des observateurs avertis, une curieuse évolution qui se traduit par la compromission avec des milieux d’affaires américains partisans inconditionnels d’Israël. On a noté, avec surprise, la visite du milliardaire juif américain, David Bonderman, au Caire où il a rencontré Kheirat Al-Shater, qui est l’adjoint du chef des Frères musulmans.






Le milliardaire israélo-américain David Bonderman (à gauche). D. R.

Des personnes présentes au moment du départ de Bonderman à l’aéroport international du Caire ont rapporté que, durant sa visite, le célèbre milliardaire a étudié les possibilités de coopération et d’investissement en Égypte dans les années à venir et s’est enquis des facilités qui pourraient être offertes par l’Égypte dans le cadre de l’action menée par Al-Shater pour attirer les investisseurs internationaux. Les observateurs ont été également surpris de constater qu’une personnalité qui n’occupe aucune fonction dans le gouvernement égyptien soit chargée de cette mission à la place du ministre concerné par les investissements étrangers.

Le mouvement des Frères musulmans subit de fortes pressions pour soutenir le président égyptien Morsi. C’est ce qui explique, selon les mêmes observateurs, qu’Al Shater coopère avec des hommes d’affaires américains qui passent pour être les véritables décideurs aux États-Unis, dans le but de sauver le pouvoir de Morsi d’une déroute économique certaine. Le plus étrange est que les Frères musulmans savent que David Bonderman est un des partisans et sympathisants de l’Etat d’Israël les plus acharnés.

En réalité, ce qui motive les Frères musulmans égyptiens, c’est de rester au pouvoir à tout prix, et pour cela, ils tendent la main y compris à Israël. Il y a lieu de rappeler la lettre envoyée par le président Morsi à Shimon Peres dans laquelle il le qualifie de « cher grand ami ». Les Frères musulmans avaient essayé de démentir cette information puis ont justifié ce geste par son caractère protocolaire.

Autre élément troublant : les Frères musulmans veulent apparaître comme tolérants et souhaitent mettre de côté le lourd différend historique avec les juifs, y compris sur la question palestinienne. Leur message est adressé aux Israéliens, mais flatte également les Américains dont on sait qu’ils placent Israël avant leurs intérêts. Il n’est d’ailleurs pas exclu que les Frères musulmans reconnaissent l’Holocauste et qu’ils acceptent aussi une Palestine aux frontières de 1967, comme l’a fait le Hamas. En fait, c’est la reprise de la démarche incarnée par Moubarak pour mieux satisfaire les bailleurs de fonds.

Malgré ces appels du pied, discrets ou flagrants, Israël doute des intentions de la confrérie et estime que le pouvoir de Morsi est une nouvelle dictature, comme l’a souligné le chef de la cellule politico-sécuritaire du ministère israélien de la Défense, Gilad Amos.

Enfin, fait significatif : les Frères musulmans qui ne cessaient de clamer que l’islam est la solution ont pris leurs distances avec ce slogan comme le prouve leur appel à des crédits bancaires à caractère usuraire. La vraie devise des Frères musulmans, concluent ces observateurs, est le maintien au pouvoir et cela justifie tous les moyens, y compris la relation avec Israël et la violation des règles islamiques. On s’attend à une réaction de dissidence interne au mouvement qui pourrait conduire à renforcer les groupes salafistes concurrents.

Il convient de noter que David Bonderman a été classé 209e sur la liste du magazine Forbes des personnes les plus riches aux États-Unis, sa fortune était estimée à deux milliards de dollars en 2011. Il est le fondateur du groupe d’investissement Texas Pacific Group, connu sous le nom TPG Capital, qui détient une participation importante dans celui-ci. Il est également le fondateur de Newbridge Capital, spécialisé dans l’investissement en Asie.

Karim Bouali

Aujourd’hui l’Egypte qui a mis les frères musulmans au pouvoir est en train de prendre une position radicale contre l’agression d’Israël sur Gaza (Lire ICI :).

  • Allain Jules

L'information déjantée, au Kärcher, et la liberté d'expression dans sa quintessence:



"Mieux vaut mourir debout que de vivre à genoux" Dolores Ibárruri GómezBANDE DE GAZA : L’Egypte menace d’attaquer Israël s’il poursuit son offensive contre Gaza. Publié le 15 novembre 2012

http://allainjules.com/2012/11/15/bande-de-gaza-legypte-menace-dattaquer-israel-sil-poursuit-son-offensive-contre-gaza/

Hier, l’aile politique des Frères musulmans, un parti anciennement dirigé par l’actuel président égyptien Mohammed Morsi, a annoncé que l’Egypte s’impliquera dans le conflit entre le Hamas et Israël, si ce dernier continuait de « tuer les Palestiniens dans la bande de Gaza ». Une telle action israélienne, a déclaré le parti, inciterait l’Egypte à une action conjointe arabe et internationale pour arrêter les massacres. Le parti a également averti qu’Israël « doit prendre en compte les changements dans la région arabe et surtout en Egypte…

« L’Egypte ne permettra plus que les Palestiniens soient soumis à l’agression israélienne, comme par le passé », a déclaré son porte-parole. La question est maintenant de savoir si l’administration Obama sera en mesure d’empêcher l’Égypte de tenter une intervention ouverte ou secrète au nom du Hamas dans la bande de Gaza. « Si les Etats-Unis se conduisent par faiblesse disent les supporters américains d’Israël, la sécurité de celui-ci sera en grand danger. »

Les dizaines de roquettes qui ont été tirées sur Israël ont néanmoins vu l’administration Obama réagir « en faveur d’Israël contre le terrorisme », ce même terrorisme qu’ils soutiennent en..Syrie. L’administration Obama est donc au pied du mur. Elle à l’initiative et qui vante le printemps arabe ou plutôt ce qu’elle nomme l’éveil de la liberté, se transforme plutôt en printemps salafiste.

En outre, la remise en cause par l’Egypte de la signature du traité de paix de Camp David avec Israël se précise. Israël est finalement le boulet de l’Occident et ceci risque d’aller plus loin. Le rappel au Caire de l’ambassadeur égyptien accrédité à Tel Aviv et le renvoi de l’ambassadeur israélien qui a une heure pour quitter le Caire sont des indicateurs…Mais, avec le déluge de feu qui tombe actuellement sur Israël, où, on compte rien que ce soir plus de 200 blessés et 3 morts dont un militaire suite aux missiles Al-Qassam tombés sur Tel Aviv, Ashdod et Dimona, l’heure est grave. Le responsable du Shin Bet aurait réchappé à un tir d’un missile Grad mais serait gravement blessé. Moscou demande à Israël d’arrêter la violence. L’Iran a quant à elle déclaré qu’Israël doit savoir que la situation n’est plus comme avant, car la riposte sera douloureuse.

Nous sommes donc en pleine escalade…

Dans le même temps les USA ont déclaré prendre position très clairement derrière Israël et dénoncent les agressions venant de Gaza…Faut-il vraiment en rire? Les tirs de missile gazaoui ont fait 3 blessés légers en Israël à croire qu’ils sont chargés à blancs. La riposte israélienne elle n’est pas à blanc! (Lire ICI :)

Publié le : mercredi 14 novembre Mots-clés : international Commentaires : 13



(dernier : 15 novembre 21:59 par Samir) Source : fr.rian.ru

http://www.egaliteetreconciliation.fr/Une-invasion-de-Gaza-par-l-armee-israelienne-en-preparation-14887.html

L’actuelle opération israélienne contre les groupes terroristes dans la bande de Gaza, se limitant pour le moment à des frappes aériennes, peut dégénérer en invasion militaire dans l’enclave palestinienne, rapporte mercredi le commandement les Forces de défense israéliennes (FDI).

"Toutes les variantes sont possibles. Si besoin, l’armée est prête à lancer une opération terrestre à Gaza", a écrit sur Twitter le service de presse de Tsahal.

L’armée israélienne a lancé mercredi une opération d’envergure contre l’infrastructure des organisations terroristes et leurs activistes dans la bande de Gaza, contre le Hamas et le Jihad islamique en premier lieu.

Cette opération sous le nom de code "Colonne de Fumée" a débuté par l’élimination du chef des brigades Ezzeddine Al-Kassam, Ahmad Jaabari, figurant parmi les membres du Hamas les plus recherchés par Israël, qui considère l’organisation comme terroriste.

Selon les militaires israéliens, les bombardements ont pour objectif essentiel d’anéantir les arsenaux des groupes palestiniens armés, notamment les stocks souterrains de roquettes d’artillerie Fajr-5, dont la portée est supérieure à 40 km.

Un nouveau cycle de violences à la frontière entre la bande de Gaza et Israël avait éclaté le week-end dernier. Depuis, les Palestiniens ont tiré plus de 120 roquettes contre la partie sud d’Israël.

Au moins trois civils israéliens ont été blessés. Tsahal a riposté, en tuant sept habitants de Gaza, y compris trois combattants. Une quarantaine de Palestiniens ont été blessés.

La précédente opération des FDI - Plomb durci - avait fait 1 400 morts palestiniens dans la bande de Gaza durant l’hiver 2008-2009.

Sur le même sujet, en vente chez Kontre Kulture :

Et Tsahal promet une invasion terrestre s’il le faut.

La Syrie via Bachar El Assad vient de condamner très fermement Israël. On comprend mieux pourquoi notre pays très sioniste qu’est la France, vient de décider de soutenir officiellement les terroristes islamistes en Syrie! Notre pays est en pointe dans le soutien intégral aux sionistes et nous en payerons le prix…(Lire ICI:)

  • Actualité Monde RSS


Syrie : le pari (risqué) de Hollande

Le Point.fr - Publié le 14/11/2012 à 20:43 - Modifié le 15/11/2012 à 12:01

Le président français est le premier chef d'État occidental à reconnaître l'opposition syrienne comme représentant du peuple syrien. Un geste prématuré.



François Hollande a parlé de la nouvelle coalition de l'opposition syrienne comme du futur gouvernement provisoire de la Syrie démocratique. © Bertrand Langlois / AFP



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Il l'avait promis en août dernier aux opposants syriens et il a tenu parole.

François Hollande a été, mardi, le premier chef d'État occidental à reconnaître la nouvelle coalition de l'opposition syrienne en tant que seule représentante du peuple syrien. Mais il est même allé au-delà des attentes en nommant de facto le nouvel organe futur gouvernement provisoire de la Syrie démocratique. "Il s'agit d'une position très forte et courageuse qui montre la volonté de la France de sauver le peuple syrien en trouvant une solution du conflit", estime Fahd al-Masri, porte-parole du commandement conjoint de l'Armée syrienne libre de l'intérieur.

http://www.lepoint.fr/monde/syrie-le-pari-risque-de-hollande-14-11-2012-1529126_24.php

La Russie quant à elle se dit « fortement préoccupée ».

Nous voyons donc bien le puzzle se mettre en place. Les frères musulmans vont être chargés de jouer le rôle des radicaux islamiques défenseurs de la Palestine, tout en sachant que l’armée égyptienne est totalement sous contrôle des USA comme l’est Morsi lui-même (Lire ICI :).

http://litinerantcitoyen.wordpress.com/2012/06/24/en-egypte-election-de-mohamed-morsy-le-nouveau-pion-americain-sur-lechiquier-du-moyen-orient/

L’Egypte a enfin accouché d’un nouveau président après des mois d’une révolution civile et après un coup de force des militaires. Ce sera donc le représentant des frères musulmans, Mohamed Morsy. Dans une lutte contre un nouvel ordre mondial à venir doit-on se réjouir de l’élection de Mohamed Morsy sous prétexte qu’en tant que musulman il serait un résistant? Pas du tout! En fait l’empire a placé son nouveau pion à la tête du pays qui a la plus grosse armée de la région, un pion sorti opportunément du chapeau après le désistement du candidat prévu jugé peut-être un peu trop « enflammé ». Mohamed Morsy sera lui bien docile.

Un nouveau frère en fraternité sur la planète…

Il faut dire qu’il a suivi de longues études aux USA (17 ans) et ce n’est pas anodin lorsqu’on est élu président d’un pays qui voudrait incarner une autre polarité de ce monde. Égypte sera bien dans le camp de l’empire americano-sioniste et celui de l’Otan lorsqu’il le faudra. Certes les « Frères » musulmans sont antisionistes revendiqués mais c’est un apparat de théâtre chère à la franc-maçonnerie qui aime à faire prendre des vessies pour des lanternes.

Lire: Les frères musulmans

C’est donc une organisation créée de toutes pièces par l’empire anglais en 1920 pour empêcher la réconciliation entre juifs et musulmans. De cette matrice maçonnique part toutes les soi-disantes branches révolutionnaires islamiques contre le sionisme:

Chaque groupe révolutionnaire qui est crée par les agents anglais bénéficie de différentes tactiques, de plans d’actions et de projets précis de leur part. Par exemple, en Iran, les différentes organisations fanatiques que sont les fedayins de l’Islam, les Ismaéliens, les Hodjatya, les Moudjahiddines du Peuple, ainsi qu ‘en dehors de l’Iran le Hamas, les fou de Dieu au Liban, les Moudjahiddines de l’Islam, Al-Quida (la base, le fondement de l’Islam) et toutes les autres organisations, sont en fait les diverses branches d’un tronc commun que sont les frères musulmans, qui évidemment poursuivent avec des objectifs différents les mêmes buts révolutionnaires.

La révolution arabe de 2010 accouche donc en Egypte d’un candidat lié aux intérêts de l’empire americano-sioniste comme prévu. C’est la branche modéré de l’islamisme qui a été choisi par les américains:

Le 11 janvier 2012, Morsi reçoit William Burns, sous-secrétaire d’État américain. C’est la première fois qu’une personnalité américaine de ce rang rencontre les dirigeants de la confrérie. Il affirme que son parti s’engage en faveur des droits de l’homme, de la tolérance religieuse, et qu’il respectera les obligations internationales de l’Égypte. Il dit aussi « croire en l’importance des relations égypto-américaines », mais estime qu’elles « doivent être équilibrées ».

L’Egypte est une chasse gardée américaine en ce qui concerne les investissements industriels et énergétiques et le gouvernement égyptien ne peut prendre le risque de se fâcher avec l’empire: Lire ICI

Tout est donc sous contrôle! Depuis le début de cette révolution égytpeinne le passage de Rafah (frontière Palestine) est toujours aussi fermé et soumis au droit de veto israélien! Lire ICI, alors que la révolution égyptienne avait fait entrevoir l’ouverture complète de cette porte.On peut donc s’attendre à ce que rien ne change du côté égyptien pour le peuple palestinien sinon cela reviendrait à déclarer la guerre à l’empire americano-sioniste…

La collusion entre les frères musulmans et les services secrets occidentaux n’est pas une légende, Lire ICI, et le fait que Tarik Ramadan ouvre un centre de recherche islamique au Qatar montre bien l’allégeance de ce mouvement à l’empire maçonnique mondial.

Finalement tout se tient et tout est logique dans cette région. L’objectif c’est la tension permanente et la possibilité de pouvoir dégénérer en conflit à tout moment. Un conflit qui profitera bien évidemment à l’empire americano-sioniste qui pourra construire le grand Israël, remodeler l’Islam aux valeurs occidentales, et anéantir définitivement toute possibilité de révolte arabe par une dépopulation massive.

Le nouvel ordre mondial est en marche.

Leur rôle au moyen-orient? Exciter les foules pour déclencher l’émeute contre Israël et que la confrontation devienne inéluctable. C’est d’ailleurs la grande préoccupation d’Obama (Lire ICI:).

Le nouvel ordre mondial est en marche.

Obama s’apprête à mener une guerre contre les Frères musulmans Publié le : mercredi 14 novembre Mots-clés : géo-politique; international; Islam



(dernier : 16 novembre 16:23 par dédé75) Source : algeriepatriotique.com




Entre les États-Unis et les Frères musulmans, rien ne va plus.

L’Administration américaine va revoir la nature de ses relations avec les islamistes arrivés au pouvoir à la faveur du « printemps arabe ». Des sources diplomatiques laissent même entendre qu’une des premières tâches de Barack Obama serait de combattre ce mouvement.

Les Américains semblent découvrir le double jeu des Frères musulmans et assimilés. Un diplomate arabe, qui a requis l’anonymat, a déclaré que les rapports des centres de recherches, qui déterminent les tendances de la politique étrangère américaine, ont révélé que les Frères musulmans louvoient et veulent profiter du soutien américain jusqu’à ce que leur pouvoir se stabilise pour se retourner ensuite contre Washington.

Comment peuvent-ils user du mensonge et de la tromperie et ne pas tenir leurs promesses, s’interrogent les Américains à leur propos, alors que ces pratiques sont incompatibles avec les préceptes des religions ? Selon le diplomate arabe, l’Administration américaine est en colère contre les islamistes au pouvoir en Égypte et en Tunisie, et même en Turquie, à cause de leur attitude conciliante vis-à-vis des groupes extrémistes salafistes. D’autant plus que les Frères musulmans se sont engagés, lors de réunions tenues précédemment avec des responsables américains, à lutter contre les extrémistes et à les empêcher de soulever la population contre les Américains, « mais ils ont fait exactement le contraire », notent les auteurs du rapport américain.

Des observateurs rappellent que les Frères musulmans ont tout fait pour innocenter les salafistes après les attaques contre les ambassades américaines dans les pays du « printemps arabe », en essayant d’accuser d’autres groupes. Pis encore, les Américains pensent que les Frères musulmans laissent les extrémistes porter des armes et se former dans des camps d’entraînement.

Les observateurs ont noté un changement dans le discours américain envers les islamistes depuis l’assassinat de l’ambassadeur des États-Unis en Libye. L’Administration américaine ne croit plus en l’existence de différences entre les Frères musulmans et les salafistes. Ils soulignent un paradoxe dans les positions des Frères musulmans « qui acceptent les conditions des États-Unis dans des réunions secrètes, mais sont réticents à mettre en œuvre publiquement ce qui a été convenu ».

En fait, les Frères musulmans veulent donner aux États-Unis l’illusion de travailler pour l’agenda de Washington dans la région. Leur but : obtenir l’aide américaine, faciliter les flux d’investissements de l’Ouest et accéder aux prêts des banques internationales. Inversement, les Frères musulmans essaient d’induire en erreur leur base en lui faisant croire qu’ils sont les ennemis stratégiques des États-Unis, en tant que pays anti-islam.

Le New York Times a révélé, il y a quelques semaines, que les États-Unis ont décidé d’ouvrir des canaux de communication avec les salafistes, directement, dans le but d’attiser leur rivalité avec les Frères musulmans. Le journal a indiqué que les salafistes sont devenus des visiteurs habituels de l’ambassade américaine au Caire. « Il est préférable d’avoir ces salafistes à l’intérieur de la tente plutôt qu’à l’extérieur », pensent-ils. Selon eux, cela permet à ces extrémistes de visiter les États-Unis et de voir leur système démocratique.

Karim Bouali

Tout l’occident prendra parti pour Israël c’est une certitude. Maintenant pour que cette guerre devienne mondiale il faudrait que la Russie et la Chine prennent parti pour le camp de la résistance à l’empire. C’est le vœux que font quelques résistants au nouvel ordre mondial, et pourtant c’est un vœux de fin du monde et de destruction totale. C’est pourquoi je n’y crois pas. La Russie et la Chine s’en remettront à l’ONU, bloqueront quelques initiatives sionistes mais ne s’impliqueront pas militairement dans cette guerre qui devra voir le moyen-orient remodelé à sa fin en faisant naître le grand Israël qui est la finalité du projet sioniste. Faire d’Israël un état capable d’être indépendant énergétiquement et faire de Jérusalem la capitale du nouveau monde qui naîtra de cette guerre. Voilà ce qui se joue aujourd’hui à Gaza. Que les croyants et les non-croyants prennent les populations civiles en pitié.

L’Iran sera encore plus dans le ligne de mire et plus rien ne s’opposera à sa destruction lorsqu’Ahmadinedjad prendre fait et cause pour le peuple palestinien. Le risque nucléaire sera donné comme excuse à la guerre préventive.

Et ne croyons pas que nous serons totalement épargnés. La guerre civile ethnico-religieuse cumulée avec les mesures d’austérité risque de mettre le feu dans nos banlieues et dans nos rues. Voyez comment la police réprime déjà durement les manifestations contre l’austérité. Sauvage vous avez dit?

Partout en Europe la répression se fait de plus en plus sévère alors que la crise sociale s’aggrave un peu plus chaque jour.

Est-ce vraiment une surprise pour vous d’apprendre que les associations chargées de lutter contre l’Islamophobie en France, et donc de faire perdurer les tensions ethniques et religieuses à travers la société française soient financées par les sionistes tel Soros? (Lire ICI:)

http://www.islametinfo.fr/2012/11/12/edito-quand-la-campagne-contre-lislamophobie-du-ccif-est-financee-par-des-banksters/

Le CCIF de Sami Debbah vient d ’avouer par l ’intermédiaire de son porte parole Marwan Muhammad que la campagne de publicité « Nous sommes la Nation » avait été en grande partie financée par l’Open Society Foundation, l ’organisation de l ’oligarque Georges Soros.

Quand on sait que ce Soros, financier multimilliardaire juif, a bâti sa fortune sur la misère des peuples en ruinant des pays entiers, on peut vraiment se demander s ’il convenait, islamiquement parlant, de bénéficier des « largesses » de ce philanthrope douteux.

Comment accepter, encore, l ’argent sale d ’un bankster connu pour faire partie du groupe Bilderberg véritable matrice d ’un nouvel ordre mondial prenant pour seul Dieu Mammon.

Peut être le CCIF ne voit il pas de mal à être financé par de véritables diables parmi les hommes ?Peut être le CCIF ne savait-il pas que Soros, en plus de le financer, assurait également la promotion de la libéralisation de l ’usage de la drogue, mais aussi d ’organisations « Gays » ?

Et bien non, comme vous il le savait.

Une simple recherche sur Wikipédia suffirait d ’ailleurs à n ’importe qui pour s ’enfuir en entendant le nom de Soros …

Alors oui, le CCIF est coupable.

Coupable de s ’être vendu à l ’un des pires criminels que cette terre est portée.

Coupable d ’avoir associé le nom de musulmans sincères à une entreprise payée par la mort et la souffrance de millions de personnes ruinées et spoliées par l ’abominable Soros.

Coupable de contribuer aux rachats au rabais de toutes les organisations musulmanes d ’Europe par des mondialistes manipulateurs.

L ’UOIF vendu au ministère de l ’intérieur depuis sa CFCMisation a eu des enfants …

Parmi eux, on compte Oumma.com, SaphirNews, le CCIF, Al Kanz qui ont su, eux, dire non à l ’État français … pour mieux se vautrer aux pieds des financiers cosmopolites et de l ’ambassade américaine…

Nous ne parlerons pas non plus de ces promoteurs de leur pseudo-finance islamique avec des intérêts à peine voilés !

Alors la question se doit d’être posée : Peut-on se revendiquer de l ’Islam et pactiser avec le diable personnifié ?

A Islam&Info, nous ne le pensons pas.

C ’est pourquoi nous vous appelons à boycotter les » nouveaux vendus » de la Communauté.

Que l’Amérique des financiers et ses alliés crèvent de leur belle mort mais, sans notre fric.

Voici ce que nous pouvons lire sur le facebook de Marwan Muhammed :

Remarque d ’un sympathisant à Marwan Muhammed : « Je regrette deux fautes politiques majeures, l ’une d ’avoir choisi le mot « nation » plus que critiquable sur les plans historique et idéologique, l ’autre d ’avoir accepté le financement de la fondation du spéculateur milliardaire américain Georges Soros.

A l ’avenir, pour la question de l ’islamophobie, il faudra faire le choix de l ’autofinancement »



Réponse : Le budget financier de la campagne NSLN est d’environ 70 000 euros. Le budget opérationnel est proche du double de ce montant (en comptant tout le travail fait pro bono par les partenaires comme l’agence Confluences, FoulExpress ou StatX, ainsi que les réductions sur les espaces publicitaires).

Sur la partie financière, 35 000 euros proviennent d’une bourse de l’Open Society Foundation.

Citations diaboliques résumant la situation du CCIF :

« La plus grande menace sur la liberté et sur la démocratie vient peut-être aujourd’hui dans le monde de la formation d’alliances contre nature entre les gouvernements et le monde des affaires. Ce n’est pas un phénomène nouveau. Avant cela s’appelait fascisme…

Les apparences extérieures du processus démocratique sont sauvegardées, mais les pouvoirs des Etats sont détournés au bénéfice des intérêts privés. » Georges Soros

» Comme celui qui a l ’argent est toujours le maître de l ’autre, le traitant se rend despotique sur le prince même : il n ’est pas législateur, mais il le force à donner des lois. »

Montesquieu, « L’esprit des lois. »

« Donnez moi le contrôle sur la monnaie d ’une nation,et je n ’aurai pas à me soucier de ceux qui font ses lois. » Mayer Amshel Rothschild (1743-1812)

« Je veux que le réseau de ma fondation soit la conscience du monde » George Soros

« L ’idéal est une ville qui soit la capitale planétaire d ’un univers, on peut imaginer un gouvernement mondial à Jérusalem » Jacques Attali



En résumé, on ne peut pas espérer l ’éthique islamique et l ’indépendance quand la finance cosmopolite spéculative vous subventionne car : «Dis-moi qui te paie, je te dirai qui tu es».

Jacques Attali (autre financier cosmopolite) l ’explique très bien dans la vidéo ci-dessous avec comme exemple irréfutable, Chalghoumi qui aujourd ’hui travaille pour Israël.

Ca ne vous choque pas amis musulmans de voir votre commandeur des croyants se soumettre à la loi du talmud? (Lire ICI:)

Avant-propos:

http://www.islametinfo.fr/2012/11/13/maroc-le-roi-mohammed-vi-accepte-la-loi-du-talmud-et-refuse-la-charia/

Le roi du Maroc accepte la loi du Talmud et refuse la Charia …



Chacun se fera son idée sur l ’islamité du pouvoir alaouite.

telquel-online.com - Au Maroc, trois tribunaux accueillent des chambres hébraïques où siègent des rabbins juges qui statuent selon les lois fondamentales juives. Découverte.

Mardi matin, Tribunal de première instance de Casablanca. Les allées, pourtant larges, de l’imposante bâtisse du centre-ville sont noires de monde. Avocats, badauds, policiers et justiciables y déambulent avec de gros dossiers sous le bras, accrochés au téléphone ou courant derrière un greffier ou un fonctionnaire du tribunal. Dans les salles d’audience, les dossiers à traiter s’empilent sur les bureaux des juges, obligés de liquider des centaines d’affaires en quelques heures seulement. Une aile du tribunal échappe pourtant à cette agitation presque routinière. On y accède par un escalier situé à l’extrémité de l’aile est du bâtiment. Ici, pas de policiers pour filtrer les visiteurs ou pour vérifier leur identité. Au bout des marches, un couloir désert et étroit accueille une enfilade de vieux bureaux aux portes identiques. Un calme plat (presque inquiétant) règne sur les lieux, baignés de soleil en ce début de matinée du mois de septembre. La porte entrebâillée du “133” laisse enfin apparaître une silhouette humaine. Un homme à la barbe blanche, kippa vissée sur la tête, planche sur ses dossiers dans un décor qui semble être figé depuis le début des années 1970. Bienvenue au tribunal hébraïque ! “Dites plutôt chambre hébraïque”, nous corrige, sourire en coin, Yosef Israel, rabbin juge. L’homme seconde le grand rabbin du Maroc. C’est donc une autorité religieuse respectée, fréquemment invitée aux fêtes et aux réceptions officielles, et un magistrat à part entière.

Talmud on my mind

Fonctionnaire du ministère de la Justice, il rend ses jugements en arabe et au nom du roi, comme tous les autres juges du pays. Il porte la même robe et accepte les plaidoiries des mêmes avocats agréés auprès des différentes cours du royaume. Les références de Yosef Israel sont pourtant différentes. Sur son bureau, aucune trace du Code pénal ou de celui relatif au statut personnel. Pour trancher dans les affaires qui lui sont soumises, notre rabbin juge consulte deux ouvrages majeurs : le Talmud et le Code Karo. Le premier est le livre fondamental de la loi juive. Le deuxième est un manuel rédigé par un grand rabbin, qui compile toutes les lois énoncées par le Talmud. “Je consulte des textes en hébreu, je rédige souvent mes jugements en français et les publie en arabe. Je suis fonctionnaire d’un Etat musulman, qui a la possibilité de juger selon les lois de Moïse. Tout cela est un grand motif de fierté pour moi, surtout quand je parle de mon expérience à l’étranger”, résume Yosef Israel. Mais attention, les chambres hébraïques ne sont compétentes que pour les affaires relatives au statut personnel de personnes de confession juive (mariages, divorces, héritage). En tout, la communauté israélite marocaine dispose de trois chambres spécialisées à Casablanca, Tanger et Marrakech, où siègent sept rabbins juges. “Un cas unique dans le monde arabo-musulman”, rappelle Zhor Rhihil, conservatrice du Musée du judaïsme marocain à Casablanca.

Tribunal cacher

Jusqu’aux années 1950, la métropole accueillait un tribunal hébraïque indépendant dont le siège se trouvait au boulevard Ziraoui. Des chambres spécialisées existaient dans plusieurs autres villes du royaume. Mais à partir des années 1970, le tribunal a été, à son tour, transformé en chambre judiciaire spécialisée. “A cette époque, il y avait encore beaucoup de juifs dans le pays. La chambre se trouvait au rez-de-chaussée du Tribunal de première instance. Aujourd’hui, nous sommes censés rejoindre le tribunal de la famille à Oulfa, mais ce n’est pas pratique pour la communauté. Notre présence ici (au Tribunal de première instance, ndlr) n’est donc pas officielle, elle est tolérée”, raconte, sur le ton de la confidence, Rabbi Yosef Israel, fréquemment interrompu par des appels téléphoniques. A l’autre bout du fil, des membres de “la communauté” qui se renseignent sur l’état d’avancement de leurs dossiers. “Pratiquement tous ont mon numéro de téléphone. Nous traitons plusieurs dossiers de personnes installées à l’étranger et qui doivent gérer l’héritage laissé par un proche décédé au Maroc. Parfois, on travaille à distance”, explique notre interlocuteur.

A première vue, l’exercice des rabbins juges du Maroc peut paraître simple, limite routinier : appliquer des règles religieuses spécifiques à une communauté bien identifiée. Mais c’est loin d’être le cas. “Nous recevons parfois des cas compliqués. Je me rappelle par exemple de cette femme qui s’est présentée à moi pour une affaire de divorce. Le certificat de mariage de ses parents prouvait bien qu’elle était juive, mais après enquête, je me suis aperçu qu’elle s’était convertie à l’islam en se mariant à un Marocain musulman. Elle voulait donc redevenir juive pour fuir les problèmes qu’elle vivait avec son mari. Mais cela est formellement interdit par la loi. Je ne suis pas là pour convertir les gens ou faire du prosélytisme. C’est d’ailleurs valable même pour les personnes de confession catholique qui me consultent. C’est une porte que les rabbins marocains n’ont jamais voulu ouvrir”, souligne Israel. De la même manière, le rabbin juge ne peut pas marier deux Marocains de confession juive et musulmane. Ce qui n’empêche pas certaines unions libres… qui finissent assez mal. “Un couple dans ce cas de figure a préféré ignorer la loi. Après plusieurs années de mariage contracté à l’étranger et trois enfants, ils décident de divorcer. Le tribunal civil marocain s’est déclaré incompétent parce qu’il a estimé que les enfants étaient juifs comme leur père. La chambre rabbinique s’est, elle aussi, déclarée incompétente considérant que les enfants étaient musulmans comme leur mère. Notre couple a, du coup, dû régler son affaire devant un tribunal étranger”, nous raconte cet homme d’affaires juif casablancais.

Minority Report

Pour autant, la chambre hébraïque de Casablanca ne croule pas sous les dossiers. En moyenne, les cinq juges qui y siègent ne traitent pas plus de six dossiers par mois. Dans le bureau de Yosef Israel, les archives des vingt dernières années tiennent d’ailleurs en quelques étagères seulement. “Ce n’est pas le nombre qui est important mais le principe. Celui qui fait que ce pays, dont la religion officielle est l’islam, permette à ses citoyens de confession juive de se marier, de divorcer et d’hériter selon les lois hébraïques”, affirme Israel. Existe-t-il des similitudes entre ces lois et le Code du statut personnel marocain par exemple ? Certainement, répond notre interlocuteur. “Dans les années 1950, les rabbins du Maroc se sont réunis dans le cadre de leur conseil annuel. Ils ont réformé les textes de manière à permettre à la femme non mariée d’hériter à part égale avec ses frères mâles. Depuis, l’épouse hérite également à part égale avec ses enfants. Avant, elle n’avait droit qu’à la dot inscrite sur son acte de mariage. Vous voyez donc bien que les rabbins du royaume étaient habités par le même modernisme qui a permis au Maroc, des années plus tard, de réformer son Code du statut personnel et d’être ainsi un cas unique dans la région arabe”, conclut Israel.




Profession. Juge et rabbinYosef Israel est né au début des années 1950 à Tétouan. En 1972, il part étudier le droit en France mais n’interrompt pas son apprentissage religieux pour autant. Les années passent et le jeune Yosef revient s’installer au pays en 1981. Il épouse une juive fassie et fonde une famille. “A la fin des années 1980, on m’a proposé de devenir juge à la chambre hébraïque. Les magistrats en poste à cette époque prenaient de l’âge. Il fallait donc redonner un nouveau souffle à ces chambres. Je n’ai pas hésité une seconde”, explique-t-il. Aujourd’hui, Yosef Israel partage sa vie entre le tribunal et la synagogue. “J’assume aisément les deux fonctions. Ce n’est pas toujours évident pour les justiciables qui se présentent devant moi. Ils ont plus l’impression d’avoir affaire à un rabbin. Il arrive d’ailleurs que certains me manquent de respect, auquel cas je n’hésite pas à prononcer quelques heures au cachot pour offense à magistrat, mais c’est très rare”, affirme-t-il.

Nous verrons aussi les juifs anti-sionistes se ranger au côté de leur pays Israël. Nous verrons les identitaires appelés à la solidarité avec Israël. Les fans de Marine Le Pen iront manifester leur islamophobie et vous comprendrez pourquoi est allée manger casher avec un représentant du parlement juif européen (Lire ICI:).

Source

http://blanrue.blogspot.fr/2012/11/un-membre-du-parlement-juif-europeen.html

Christian Laporte 10/11/2012

L’affaire fait grand bruit à Anvers où elle a été révélée par " Joods Actueel ", le magazine juif local qui dispose également d’un site Web très fréquenté : cette semaine, Alexander Zanzer, peu connu à Bruxelles mais directeur de la principale institution sociale juive dans la métropole flamande, la " Koninklijke Centrale ", a déjeuné de manière fort peu discrète avec la présidente du Front national, Marine Le Pen, dans un restaurant casher du quartier européen de Bruxelles. De quoi susciter de vives réactions telle celle d’Eli Ringer, le vice-président du " Forum der Joodse Organisaties ", qui a vivement déploré que le responsable d’une importante organisation juive qui est aussi membre du Parlement juif européen - un thinktank aux allures de groupe de pression bien plus qu’une vraie assemblée parlementaire - présent sur la place de Bruxelles se montre publiquement avec la représentante d’un parti " dont l’idéologie ne peut que susciter un profond malaise et davantage encore le rejet ".

Le Pr Julien Klener, président du Consistoire central israélite de Belgique, n’est pas plus tendre à l’égard d’Alexander Zanzer : " Je me pose effectivement beaucoup de questions et mets aussi des points d’exclamations plus que négatifs autour de cette rencontre. Comment est-il possible que quelqu’un qui exerce de hautes fonctions de responsabilité dans une institution comme la Centrale ne soit pas plus prudent et surtout se fasse remarquer par une rencontre politiquement très choquante quand on connaît le Front national et les déclarations du père de la présidente actuelle qui, à aucun moment, ne s’est distancée de ces propos condamnables ?"

Alexander Zanzer, pour sa part, ne semble pas vraiment comprendre pourquoi sa rencontre avec Marine Le Pen fait tant de bruit... " Je ne suis pas seulement directeur à la Centrale et membre du Parlement juif européen mais je suis aussi fondateur et membre d’honneur de la station de télévision juive Jewish News One ". Et d’expliquer que c’est dans ce contexte qu’il a été amené à rencontrer la fille de Jean-Marie Le Pen, arguant qu’il préparait un reportage sur l’extrême droite en Europe. Une réponse qui n’a pas satisfait, loin s’en faut, les responsables du Forum anversois qui avouent ne pas bien comprendre les multiples casquettes d’Alexander Zanzer. Ce dernier a réagi à son tour en invitant la communauté juive d’Anvers à le soutenir plutôt qu’à le condamner et à soutenir une station de télévision " qui ne soutient pas la propagande palestinienne ".

Les sionistes vont ratisser large et jouer sur la corde ethnique pour organiser leur soutien. Les ratonnades et les contre-ratonnades vont devenir monnaies courantes…

Tout cela nous force à penser que le moment est prêt pour la chute de l’Islam et pour l’avènement du grand Israël. Le point de départ de cette guerre du monde civilisé contre le monde barbare est commencé à Gaza. Paix et fraternité à vous toutes et tous.

http://litinerantcitoyen.wordpress.com/2012/11/15/israel-vient-de-declencher-officiellement-la-guerre-occidentale-contre-lislam/ http://litinerantcitoyen.wordpress.com/2012/11/15/israel-vient-de-declencher-officiellement-la-guerre-occidentale-contre-lislam/

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mardi 11 décembre 2012

___Australopithecus africanus : Césarion, fils de Cléopâtre, a-t-il eu pour père Jules César ? Congo : des inondations au sud de Brazzaville ont fait 13 morts ce week-end,

Australopithecus africanus est un hominidé fossile qui a vécu en Afrique au Pliocène, il y a environ 2,5 à 3,5 millions d’années. La plupart des restes fossiles de cet Australopithecus africanus

australopithèque ont été découverts en Afrique du Sud.

Comme Australopithecus afarensis apparu plus tôt et connu en Afrique orientale, A. africanus était relativement gracile. Il est cependant plus proche physiologiquement de l’homme moderne qu’A. afarensis, notamment au niveau du crâne abritant un cerveau plus volumineux (environ 450 à 530 cm3). Pour cette raison, il est considéré par certains auteurs comme un ancêtre potentiel du genre Homo .

L’enfant de Taung

L’enfant de Taung

Raymond Dart se trouvait à Taung près de Kimberley, Afrique du Sud en 1924 quand l’un de ses collègues déposa quelques fragments d’os et un crâne sur le bureau d’un carrier. Le crâne évoquait une créature étrange associant des traits simiens et humains, tels que la forme des orbites oculaires, les dents et, plus important, la position basse du foramen magnum (le trou à la base du crâne permettant la communication entre le canal vertébral et la boîte crânienne) indiquant une station bipède.

À partir de ce fossile, R. Dart définit un nouveau genre et une nouvelle espèce : Australopithecus africanus, le singe du sud africain. Il considérait que ce taxon correspondait à une espèce intermédiaire entre les singes et les humains. Cette idée fut rejetée par la majorité de la communauté scientifique d’alors. Arthur Keith suggéra notamment que le crâne devait correspondre à un jeune singe, probablement un gorille.

Sts 60 et Tm 1511modifierEn 1938, Robert Broom attribua un moulage endocrânien d’une capacité de 485 cm3, découvert par G. W. Barlow, à un nouveau taxon : Plesianthropus transvaalensis2. La pièce se décompose en un moulage endocrânien (Sts 60) indépendant de sa gangue qui contient le maxillaire gauche et une partie du crâne (Tm 1511). Ce fossile a été réattribué depuis à A. africanus

Mrs. Ples 

Le 17 avril 1947, R. Broom et John T. Robinson découvrirent un crâne appartenant à une femelle d’âge moyen à Sterkfontein (Sts 5), ce fossile fut également attribué à Plesianthropus transvaalensis et fut surnommé Mrs. Ples par la presse (en fait, il est apparu depuis que le crâne pourrait correspondre à un jeune mâle). Le faible prognathisme de la face de ce fossile et de l’enfant de Taung a été souligné par R. Dart ; ce trait les éloigne des grands singes et les rapproche des hominidés plus évolués. Comme le précédent ce fossile a été réattribué à A. africanus.

Morphologie et interprétation

Comme son homologue est africain A. afarensis, le sud africain A. africanus était un hominidé bipède même s’il était pourvu de bras légèrement plus longs que les jambes, trait que l’on retrouve chez les chimpanzés. Il présentait d’autres traits archaïques, tels que des phalanges courbes adaptées au grimper.

Ces traits primitifs conduisent certains chercheurs à considérer A. africanus comme un ancêtre des Paranthropes plutôt que des humains modernes. Paranthropus robustus est en particulier un australopithèque robuste considéré comme un descendant potentiel d’A. africanus. Les crânes de P. robustus et A. africanus sont très voisins, même si celui de P. robustus présente de fortes insertions musculaires et une mandibule puissante en relation avec une adaptation à la mastication d’aliments coriaces. Par ailleurs, A. africanus a un crâne proche de celui des chimpanzés par ses traits et sa capacité crânienne, comprise entre 400 et 500 cm3. Le pelvis d’A. africanus était légèrement mieux adapté à la bipédie que celui d’A. afarensis.

Aucune industrie lithique n’a été mise au jour en relation avec les fossiles d’A. africanus.

Charles Darwin avait suggéré que les humains aient évolué initialement en Afrique, mais au début du XXe siècle la plupart des anthropologues et des scientifiques soutenaient que les origines de l’homme devaient plus vraisemblablement être recherchées en Asie. Le caractère africain du « berceau de l’humanité » est désormais couramment admis, depuis les nombreuses découvertes de fossiles réalisées en Afrique de l’Est, à Laetoli, Olduvai ou Hadar entre autres. Avec ses traits plus humains que ceux d’A. afarensis, A. africanus reste un candidat sérieux au titre d’ancêtre direct des premiers représentants du genre Homo, à savoir Homo habilis et Homo rudolfensis apparus il y a environ 2,4 millions d’années.


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Césarion, fils de Cléopâtre, a-t-il eu pour père Jules César ?

Tweet 21 janv. 2011 Sébastien Polet

Ptolémée XV Césarion et Cléopâtre VII à Dendera - Sébastien Polet Ptolémée XV Césarion, fils et dernier mari de la célèbre reine d'Egypte Cléopâtre VII passionna les historiens antiques et modernes.

Les rapports entre Cléopâtre VII, dernière reine macédonienne d’Egypte, et le dictateur romain Caius Iulius Caesar (Jules César) furent déformés par le théâtre, les romans et même le cinéma. Il est donc difficile de retracer l’histoire de leur histoire.

César à Alexandrie

En juin 48 avant J.-C., César battit, à Pharsale, son rival Pompée. Ce dernier tenta de fuir vers l’Egypte. Mais il fut assassiné sur l’ordre du jeune roi Ptolémée XIII. César débarqua à Alexandrie quelques semaines plus tard (juillet 48). Il disposait de peu de troupes et il tomba dans des intrigues de cours entre Ptolémée XIII et sa sœur et épouse Cléopâtre VII. Celle-ci avait été bannie et levait une armée contre son frère. Néanmoins, elle rejoignit César au palais royal. Elle n’entra évidemment pas dans les appartements du Romain cachée dans un tapis, cette anecdote fut inventée par l’historien Plutarque environ deux siècles après les événements…

César ordonna la dissolution des armées égyptiennes et le payement des dettes. En effet, Ptolémée XII Néos Dionysos, le père de Ptolémée XIII et de Cléopâtre VII avait contracté d’importantes dettes auprès de Rome. Les Alexandrins prirent ces ordres comme les prémisses d’une invasion romaine et se soulevèrent contre César. Ptolémée XIII fut tué à la guerre par César. Victorieux, le dictateur romain maria Cléopâtre VII avec son second frère, Ptolémée XIV.

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Croisière sur le Nil?

César effectua ensuite la célèbre croisière en compagnie du nouveau couple royal et de 400 autres navires de guerre. Le conquérant romain profita de cette navigation pour installer des garnisons romaines aux points stratégiques de l’Egypte. Il s’agit donc plus d’une reconnaissance de capitaine que d’une croisière romantique. Ensuite, il quitta l’Egypte.

La stèle du Serapeum

D’après une stèle retrouvée dans un Serapeum, Césarion serait né le 23 juin 47. Il s’agit de l’unique mention de la date de naissance de Césarion. Cette stèle fut gravée pour célébrer son premier anniversaire (23 juin 46). Il est qualifié de roi et nommé Césarion. Or, si quelques historiens font confiance à cette stèle, elle en a fait réagir beaucoup d’autres. En effet, le 23 juin 46, Césarion n’est pas roi, le deuxième mari de Cléopâtre est toujours vivant! Et, il est plus que surprenant de retrouver le nom Césarion, qui n’est qu’un diminutif, dans une inscription royale officielle. Enfin, le 23 juin est le jour de la fête d’Isis et Cléopâtre se qualifie elle-même de «Nouvelle Isis». Cette stèle est donc un faux réalisé par la reine!

Césarion ou Ptolémée XV n’apparaît dans l’Histoire qu’en 44 avant notre ère. Le premier à le mentionner est Cicéron (Lettre à Atticus, XIV, 20, 2) (11 mai 44). L’annonce de la « paternité » de César ne se fit, à Alexandrie, qu’en 44 également. Or César n’était pas auprès de Cléopâtre durant l’année 45 et les premiers mois de 44 ! Il ne peut donc pas être le père de Césarion !

Cléopâtre espérait, en liant son fils à César, disposer d’un moyen de pression sur le Romain qui se montrait inflexible. Il réclamait le remboursement des dettes colossales de Ptolémée XII, l’entretien des trois légions qu’il avait laissées en Egypte… L’historien Suétone expliqua même qu’un ami de César, le sénateur C. Oppius, rédigea un traité pour prouver que Ptolémée XV n’était pas le fils de César. Les adversaires de César qui lui reprochaient de vouloir devenir roi n’évoquèrent jamais Césarion alors que s’il avait été le fils de César et d’une reine, il aurait trouvé là un bel argument pour démontrer que le conquérant était lié à une monarchie !

À lire aussi

La reine d'Egypte Cléopâtre était-elle laide ? Le règne de Ptolémée VI Philométor en Egypte et à Chypre, 180-145 Les sites archéologiques méconnus au nord de Louxor Cléopâtre à Rome

Lorsque Cléopâtre se rendit à Rome, elle était accompagnée par son frère et époux Ptolémée XIV. Ils participèrent aux cérémonies organisées par César pour célébrer ses victoires sur ses ennemis. Après l’assassinat du dictateur, Cléopâtre et son mari rentrèrent en Egypte. La reine fit empoisonner Ptolémée XIV et épousa son fils, Ptolémée XV Césarion. Ainsi, elle ne fut jamais seule au pouvoir. Il y avait toujours un homme à ses côtés (frères ou fils). On peut voir ce couple royal sur le mur arrière du temple d’Hathor de Dendera.

Ptolémée XV Césarion, fils et mari de Cléopâtre VII

Ptolémée XV fut exécuté par Octave, l’héritier de César, après qu’il eut battu Antoine et Cléopâtre à Actium. Plutarque expliqua qu’Octave aurait justifié son acte par cette parole: «Il n’est pas bon qu’il y ait plusieurs Césars» (Antoine, 81, 5.).

Si Cléopâtre n’avait pas inventé cette filiation fictive avec César, il est probable que Ptolémée XV eut la vie sauve car Octave épargna les enfants de Cléopâtre et d’Antoine. Il organisa même le mariage de Cléopâtre Séléné (fille de Cléopâtre et d’Antoine) avec le roi Juba II de Maurétanie. Malheureusement, le nom du vrai père de Césarion demeurera probablement inconnu à jamais.

Bibliographie sélective :

BINGEN (J.), «La Politique dynastique de Cléopâtre VII», dans Comptes-rendus des séances de l’Académie des Inscriptions et Belles-lettres, 1999, n°143, 1, p. 49-66.

LE BOHEC (Y.), César chef de guerre, Paris, 2001 (L'art de la guerre).

HÖLBL (G.), A history of the Ptolemaic empire, trad. SAAVEDRA (T.), Londres, New York, 2001.

POLET (S.), Cléopâtre VII au sein de la dynastie lagide, dans Volumen, t. 4, 2010, p. 3-52.

WILL (É.), Histoire politique du monde hellénistique, Paris, 2003 (Points / Histoire).

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BRAZZAVILLE — Au moins treize personnes ont trouvé la mort et 26 ont été blessées dans l’effondrement de leurs maisons provoqué par des pluies diluviennes qui se sont abattues ce week-end dans la partie sud de Brazzaville, a-t-on appris lundi auprès des secours et de source officielle.

La mairie a d’abord récupéré neuf corps, puis quatre autres ont été retrouvés par la Croix-Rouge, a-t-on appris auprès de cet organisme qui assure les secours. « Les blessés sont au nombre de 26 pour l’heure », a déclaré à la presse Laurel Kihounzou, maire de Makélékélé, le premier arrondissement de Brazzaville.

L’information a été confirmée par la direction de l’action humanitaire du ministère des Affaires sociales et par la gendarmerie qui dit avoir logé près de 600 sinistrés dans son camp de Bifouiti, toujours dans le sud de la ville.

Des personnes se sont noyées, d’autres ont été blessées et plusieurs dizaines de maisons se sont effondrées après qu’une rivière traversant plusieurs quartiers de Makélékélé est sortie de son lit, selon des témoins.

« Les eaux de la rivière Mfilou sont montées jusqu’à une certaine hauteur. Dans notre bloc, aucune maison n’a résisté. Les dégâts matériels sont importants. Il y a des gens portés disparus », a dit à l’AFP un habitant du quartier, Sosthène Boukanzi, 36 ans.

« J’ai perdu toute ma porcherie. J’avais un cheptel de 26 têtes et je me retrouve désormais avec six bêtes seulement », a-t-il ajouté, des larmes dans la voix.

Le gouvernement a annoncé qu’il allait loger plusieurs sinistrés dans un cercle culturel, en partie couvert, situé à Bacongo, dans le deuxième arrondissement de la ville.

Depuis la mi-octobre, c’est la saison des pluies au Congo, et les eaux, souvent mal canalisées, érodent les fondations, inondent les habitations et ensablent les canalisations.

Source: AFP




Ces pertes humaines et matérielles ont été enregistrées précisément dans les quartiers Massina, Latanaf, Bifouiti, Makazou et Kinsoundi. Des maisons se sont écroulées sous la pression des eaux, tuant plusieurs personnes surprises dans leur sommeil.

Selon les témoignages des habitants du quartier La Tanaf, certains corps et des personnes vivantes ont été emportés par les eaux. C’est le cas d’une femme et son bébé de 6 mois. La police est actuellement à pied d’œuvre au bord de la rivière Djoué pour retrouver d’éventuel corps.

«Il y avait ici une femme ressortissante de la République démocratique du Congo (RDC) qui se battait avec son bébé attaché à son dos pour ouvrir sa porte et sortir de la maison. Elle était coincée à l’intérieur par les eaux qui inondaient déjà la maison. L’eau avait tellement de pression qu’elle a cassé la porte et arraché le bébé du dos de sa maman. Celle-ci a tenté de rattraper son bébé, mais tous les deux ont été emportés. On ne les a pas encore retrouvés», a témoigné une habitante du quartier, Massamba Nadège.

La furie des eaux a laissé de nombreuses familles sans abris dans les quartiers La Tanaf, Kisoundi et Mfilou. Des routes ont été coupées en deux, l’abattoir de Kisoundi et les porcs qui s’y trouvaient, ainsi que le pont ont été emportés par les eaux. Une fillette de 6 ans a été tuée par l’effondrement d’un mur.

Le directeur général de la police, Jean-François Ndenguet, et le maire de Makélékélé étaient sur les lieux pour se rendre compte des dégâts.

Source: congo-site

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mercredi 5 décembre 2012

__ ... Histoire de l'Afrique, Afrique au XIXe siècle et Colonisation. Théâtre africain de la Première Guerre mondiale.

L'histoire de l'Afrique désigne l'ensemble des faits passés concernant l'Afrique, de la Préhistoire à aujourd'hui. Le terme « Afrique » désignait pour les Romains seulement la partie nord du continent. Les Africains étaient ceux qui croyaient en la déesse Ifri (déesse berbère), puis le terme a englobé tout le continent.

L'Afrique de l'Est est probablement le lieu où l'espèce humaine est apparue, il y a environ 2,5 millions d'années. Par la suite, des peuples se formèrent, se développèrent, et se répartirent sur le territoire africain. Vers la fin de la Préhistoire, le Sahara, qui était alors formé de grands lacs, devint aride et « coupa » l'Afrique en deux. L'histoire de l'Afrique du Nord fut alors mêlée à celle de la mer Méditerranée, et l'Afrique subsaharienne se développa de son côté.

L'histoire de l'Afrique connaît les mêmes trois grandes « révolutions techniques » que le reste de l'histoire mondiale, chacune d'elles bouleversant profondément les modes de vie antérieurs :

la « révolution du feu » intervenue (selon les hypothèses) il y a 800 000 à 400 000 ans, qui a donné au genre humain le moyen de modifier les milieux naturels (au profit du sien : la savane et la prairie), d'être un prédateur beaucoup plus efficace et de s'alimenter de nutriments cuits ; la « révolution néolithique » intervenue (selon les aires géographiques) il y a 8 000 à 2 000 ans avant notre ère, marquée par la sédentarisation et l'agriculture ; la « révolution industrielle », intervenue depuis deux siècles environ, et qui a donné au genre humain accès à l'énergie électrique et aux énergies fossiles et fissiles. L'Afrique du Nord, berceau des berbères fut tour à tour sous l'emprise des Phéniciens (notamment avec le comptoir de Carthage au nord-est de l'actuelle Tunisie) au Ier millénaire avant notre ère, des Romains, et des Arabes. Aujourd'hui, l'Afrique du Nord est majoritairement musulmane. Mais l'Afrique du Nord a aussi été l'objet de la colonisation.

En Afrique sub-saharienne, se sont développés des empires et des royaumes médiévaux, avant qu'ils soient eux aussi l'objet de l'islamisation au VIIe siècle. Pour finir, l'Afrique fut l'objet de colonisation au XIXe siècle et se décolonisa progressivement de 1910 à 1975.



Préhistoiremodifier

Paléolithiquemodifier

Schéma structural simplifié du grand rift est-africain.L'histoire du continent africain est d'abord le fruit de sa géographie.

La vallée du Rift a livré un nombre important de vestiges archéologiques et de fossiles liés à la présence des premiers hominidés préhistoriques. Cette concentration ne traduit pas nécessairement une occupation privilégiée de cette région mais plutôt un ensemble de facteurs favorisant la préservation puis la redécouverte et l'étude de ces témoignages anciens :

le fossé d'effondrement formé par le rift est africain s'est accompagné de changements climatiques importants qui se sont traduits par le développement d'une savane arborée. Selon la théorie de l’East Side Story popularisée par Yves Coppens, cet environnement particulier a pu jouer un rôle important dans l'évolution humaine. l'enfoncement du cœur du rift s'est également traduit par la multiplication d'une part des lacs et d'autre part des phénomènes sismiques et de l'activité volcanique. Les lacs s'accompagnent d'une sédimentation rapide et importante, qui favorise l'enfouissement et la fossilisation des restes osseux et des vestiges archéologiques. Les volcans contribuent à la formation de niveaux de cendres volcaniques, aisément datables par des méthodes de datation absolue telles que la datation au potassium-argon. L'activité sismique produit également des basculements importants ramenant vers la surface des terrains anciens.



Lucy, un squelette relativement complet d’Australopithecus afarensisLe grand rift d'Afrique de l'Est est donc une région dans laquelle des terrains très anciens, marqués par une sédimentation lacustre rapide et quasiment continue, sont accessibles et susceptibles d'être datés. Le caractère limité de la végétation de savane facilite également les prospections.

Les principales découvertes concernant les débuts de l’aventure humaine ont pour cadre le continent africain, et tout particulièrement l’Afrique orientale et australe. C’est de ces régions que proviennent les plus anciens fossiles attribués à la famille des Hominidés : parmi ces ancêtres - ou proches parents - de l’Homme on trouve les Australopithèques (dont Australopithecus afarensis et la fameuse Lucy, puis Australopithecus africanus et Paranthropus robustus) et les premiers représentants du genre humain proprement dit (Homo rudolfensis puis Homo habilis, le premier à avoir une capacité crânienne de plus de 600 cm3).

C’est de là également que proviennent les plus anciens outils de pierre taillée connus à ce jour : ils ont été découverts en Éthiopie, à Kada Gona, dans des terrains datés d’environ 2,6 Ma BP. Si ces premiers outils sont généralement peu élaborés, des découvertes récentes effectuées dans le site de Lokalalei au Kenya (Ouest du lac Turkana), ont montré que la taille de la pierre pouvait être assez organisée et révélait une certaine habileté technique dès 2,3 Ma BP.

Après une période durant laquelle ils sont rares, les sites à outils lithiques se multiplient à partir de 1,9 Ma BP. Les sites d’Olduvai en Tanzanie ou de Koobi Fora au Kenya ont livré de nombreux vestiges de cette industrie appelée Oldowayen. Les instruments de cette époque restent très simples et comportent essentiellement des éclats et des galets taillés.

À partir de 1,6 Ma BP, toujours en Afrique, on assiste à l’apparition de nouvelles espèces d’Hominidés fossiles et d’une nouvelle industrie lithique :

en effet, on trouve à cette époque, aux côtés des Paranthropus robustus, les Homo ergaster puis les Homo erectus. d’autre part, on voit apparaître de nouveaux outils, plus grands et plus élaborés, tels que les bifaces, les hachereaux ou les bolas, qui caractérisent l’Acheuléen. Les sites de cette époque sont extrêmement nombreux mais on peut retenir les noms d’Olduvai (Tanzanie), Olorgesailie, Kilombe, Isenya (Kenya), Melka Kunture, Gadeb (Éthiopie).

L'homme moderne (Homo sapiens) est probablement apparu en Afrique il y a environ 150 000 ans.



Civilisations néolithiquesmodifier

L'archéologue britannique John Desmond Clark examinant des gravures rupestres dans le Sahara (Mauritanie, 1967)Les pétroglyphes et les mégalithes retrouvés dans le Sahara, sur le territoire de l’actuelle Libye, témoignent d’une culture de chasseurs-cueilleurs dans les prairies sèches d’Afrique du nord pendant l’ère glaciaire. Après la désertification de la région, les populations nord-africaines se sédentarisèrent le long de la vallée du Nil, où elles allaient donner naissance aux premières civilisations égyptiennes.

La linguistique suggère que des peuples bantous émigrèrent vers le sud-ouest du Cameroun et vers le sud-est du Nigeria et repoussèrent les civilisation Khoisan durant 4000 ans. La culture du yam et du manioc leur permettait de supporter une population plus dense que les tribus de chasseurs-cueilleurs. Les bantous seraient originaires de la région du Bénoué au sud-est du Nigeria, d’où ils se seraient dispersés dans une grande partie de l’Afrique subsaharienne, jusqu’en Zambie. Les migrations bantoues vers les forêts tropicales d’Afrique centrale auraient commencé au cours du deuxième millénaire avant J.-C., subissant la pression démographique des populations du Sahara qui fuyaient l’avancée du désert. La seconde phase de migration, environ mille ans plus tard, les amena jusqu’en Afrique australe et orientale.

L’Éthiopie se distingue nettement de ses voisines et entretient des contacts intermittents avec l’Eurasie après l’expansion de l’espèce humaine hors d’Afrique. La culture, la langue ainsi que les espèces cultivées en Éthiopie (café, sorgho, teff) sont particuliers à cette région.



Développement de l’agriculture et métallurgiemodifierÀ la fin de la dernière glaciation, il y a environ 10 500 ans, le Sahara était une région fertile et peuplée. Cependant, il s’assécha petit à petit sous l’effet du réchauffement 5 000 ans plus tard. Ses habitants commencèrent alors à remonter la vallée du Nil en quête de terres plus accueillantes, au-delà de la deuxième cataracte.

En Afrique, la domestication du bétail précède l’agriculture et semble avoir existé en même temps que les tribus de chasseurs-cueilleurs. L’élevage aurait été pratiqué en Afrique du Nord dès 6 000 avant J.-C.

Les premières traces de culture du riz et du sorgho remontent à 5 000 avant J.-C. dans la région du Sahel.

À partir de 4 000 avant J.-C., l’avancée du désert au Sahara s’intensifia rapidement, asséchant lacs et rivières, ce qui provoqua des migrations vers l’Afrique de l’Ouest, plus humide.

Vers - 3 000, l’agriculture se développa à peu près simultanément en Afrique de l’Ouest, avec la culture du yam et du palmier à huile, et en Éthiopie, avec le café et le teff.

Le travail du fer fut introduit en Afrique du Nord au cours du premier millénaire avant J.-C. et se répandit rapidement vers le sud à travers le Sahara. Vers 500 avant J.-C., la métallurgie était bien implantée en Afrique de l’ouest, peut-être apportée par les Carthaginois. Des objets en cuivre provenant d’Égypte, d’Afrique du nord, de Nubie et d’Éthiopie retrouvés en Afrique de l’ouest sont datés d'environ - 500 avant J.-C., ce qui tend à penser que des routes commerciales existaient déjà.



Antiquitémodifier

Afrique du Nordmodifier

Les premières traces d'histoire écrite en Afrique datent de l'Égypte antique, dont le calendrier est toujours employé pour dater les cultures de l'âge du bronze et de l'âge du fer de la région. Le royaume d'Égypte atteint son apogée sous le Nouvel Empire, entre -1567 et -1080.

Les régions bordant la Méditerranée furent colonisées par les Phéniciens avant -1000. Ces derniers fondèrent Carthage en -814 et régnèrent sur toute l'Afrique du Nord habitée à l'ouest du golfe de Syrte.

À l'est, les Grecs fondèrent la ville de Cyrène vers -631. La Cyrénaïque devint une colonie florissante, bien qu'isolée par les déserts qui l'entouraient. Les Grecs exercèrent également une puissante influence en Égypte. La fondation d'Alexandrie est ainsi attribuée à Alexandre le Grand et la dynastie des Ptolémées tenta d'étendre son territoire vers le sud, léguant au passage des documents sur l'Éthiopie.

Les Romains vinrent cependant à bout des trois pouvoirs partagés de la Cyrénaïque, de l'Égypte et de Carthage. Cette dernière tomba en -146 après plusieurs siècles de rivalité, suivie en moins d'un siècle par les deux autres. Ils parvinrent jusqu'en Nubie et en Éthiopie, mais une expédition ordonnée par l'empereur Néron pour découvrir les sources du Nil fut un échec. Les écrits de Ptolémée, qui permettent de déduire l'étendue du monde connu (directement ou par des témoignages) des Romains, mentionnent les Grands Lacs réservoirs du Nil, des comptoirs commerciaux le long des côtes de l'océan Indien jusqu'à Rhapta en Tanzanie actuelle ainsi que le fleuve Niger.

L'invasion des Vandales au Ve siècle mit fin à la présence des civilisations classiques en Afrique. Les Vandales occupent brièvement l'Afrique du Nord et y fondent un royaume en 429, qui tombe aux mains de l'empire byzantin en 533.



Introduction du christianismemodifierSelon la légende, Saint Marc apporta le christianisme à Alexandrie en 60 et en devint le premier évêque. C'est plus probablement l'Église de Jérusalem qui envoya des missionnaires. Vers 200, Alexandrie était le siège d'une Église officiant en grec ; en 325, l'Égypte comptait 51 évêchés et la Bible circulait en copte. En 400, 90 % des Égyptiens étaient chrétiens.

À Carthage, on rapporte l'exécution en 180 de douze chrétiens qui avaient refusé de pratiquer le culte impérial. En 203, Perpétue et Félicité sont condamnées à mort et exécutées dans l'arène. D'abord sporadiques, les persécutions deviennent plus fréquentes sous l'empereur Dèce entre 249 et 251. Le christianisme poursuit néanmoins son expansion vers le sud, en particulier en Numidie. Les persécutions reprennent sous Dioclétien, qui tente de détruire les textes religieux. Par la suite, Donatus Magnus, évêque de Cellae Nigrae, refusa d'admettre les traditores qui avaient remis les livres aux autorités romaines et provoque un schisme en 305. Le donatisme qui en émergea fut majoritaire dans le Maghreb tout au long du IVe siècle jusqu'à la dissolution du mouvement en 412 à l'issue du concile de Carthage. Il survécut cependant à la répression jusqu'au VIIe siècle et l'irruption des Arabes.

En Éthiopie, c'est Frumence d'Aksoum, commerçant fait prisonnier et premier évêque d'Aksoum, qui aurait converti le roi Ezana en 333 après être devenu son précepteur. En fait, plusieurs religions cohabitaient à la cour d'Ezana et des traces d'autres religions subsistent au moins jusqu'au Ve siècle. Les écritures furent traduites en guèze et le christianisme se répandit vers Adulis. Lors du déclin de leur royaume au VIIe siècle, les populations aksoumites se seraient rapprochées des peuples kouchitiques établis plus au sud pour ancrer l'Église et le royaume d'Éthiopie.



Moyen Âgemodifier

Islamisationmodifier

Salle de prière de la Grande Mosquée de Kairouan considérée comme la plus ancienne mosquée en Afrique du Nord, située à Kairouan en Tunisie.À partir du VIIe siècle, les armées Arabes conquièrent l'Afrique du Nord. En 639, Amru ben al-As entre en Égypte à la tête de 4000 soldats. Quatre ans plus tard, en 643, il parvient en Libye, puis aux portes de Sbeïtla en 647. Après une brève interruption due à des querelles de successions, la conquête reprend en 665 sous Oqba Ibn Nafi Al Fihri, neveu d'Amru ben al-As. Il fonde Kairouan en 670 et en fait la capitale de l'Ifriqiya, ancienne province romaine fraîchement islamisée1 ; c'est au cours de la même année (670) qu'est fondée la Grande Mosquée de Kairouan considérée comme la plus ancienne mosquée de l'Afrique du Nord2. De là, il rejoint les côtes de l'Afrique de l'Ouest mais se heurte sur la route du retour à une forte résistance berbère emmenée par Koceila. Ce dernier parvient à prendre Kairouan et, après sa mort, les Arabes ne peuvent s'installer dans l'ouest de l'Algérie qu'en s'alliant aux Berbères.

Les chrétiens d'Égypte eurent le choix entre la conversion et le statut de dhimmi moyennant un impôt sur la terre. La plupart choisirent la seconde option et conservèrent d'importantes responsabilités administratives jusqu'au VIIIe siècle, où ils perdirent petit à petit leur pouvoir. L'arabe devint langue officielle et le copte fut relégué au rang de langue liturgique. Au XIVe siècle, les chrétiens ne comptaient plus que pour 10 % de la population égyptienne.

Pendant cinq siècles, plusieurs dynasties puissantes se succédèrent en Afrique du Nord. En 910, la famille des Fatimides prit le pouvoir à Kairouan et s'étendit tant vers l'ouest que vers l'est, reprenant l'Égypte des mains des Turcs dans lesquelles elle était tombée entre temps. De sévères famines entre 1062 et 1073 amorcèrent son déclin et Saladin renversa le royaume en 1171.



Afrique de l’Ouestmodifier

L'Afrique au XIIIe siècle :

Mamelouk; Perse; Arabes; Yémen. califat hafcide; Kanem; Touareg; 1-Mérinides; 2 - Abdalwadides; Empire du Mali. Éthiopie; Aloa (*); Toundjour. comptoirs arabes ; Zanzibar; Kitara (*); Grand Zimbabwe; Feti; Khoï; San.Les sociétés installées en Afrique de l'Ouest sont d'origines très diverses. Au sud, du Sénégal au golfe de Guinée, la forêt équatoriale fut colonisée par des populations parlant des langues nigéro-congolaises, à l'instar de la totalité des langues parlées au sud d'une ligne reliant le nord du Sénégal au sud de la Somalie. Plus au nord, les régions de savane virent s'installer de petits groupes parlant des langues nilo-sahariennes, probablement en quête de terres plus fertiles suite à l'avancée du désert. Ces groupes se dispersèrent le long du Moyen-Niger et sur les rives méridionales du lac Tchad, près de plaines inondables propices à l'agriculture.

À partir du IXe siècle, plusieurs États dynastiques se succèdent le long de la savane subsaharienne, de la côte Atlantique au centre du Soudan, dont les plus puissants furent l'empire du Ghana, le royaume de Gao et le royaume du Kanem-Bornou. Le Ghana commence à décliner au XIe siècle et l'empire du Mali lui succède deux siècles plus tard. Au XVe siècle, alors que le Mali commence lui-même à perdre des territoires, le chef songhaï Sonni Ali Ber échappe à l'autorité de son suzerain et fonde l'empire songhaï, au centre du Niger actuel, à partir de ce qui n'était qu'un royaume vassal du Mali.

Parallèlement, à partir du XIe siècle, des villes haoussas, en particulier Kano au nord de l'actuel Nigeria, se développaient grâce à la pratique du commerce et de l'industrie, jusqu'à former des cités-États. Elles restèrent en bordure des principaux empire soudaniques jusqu'au XVe siècle, versant des tributs à l'empire Songhaï à l'ouest et au royaume du Kanem-Bornou à l'est.

La progression des Arabes vers le sud fut interrompue par la forêt tropicale qui traverse le continent au niveau du 10e parallèle nord. Ils n'atteignirent jamais la côte de Guinée et les royaumes qui s'y développèrent restèrent hors de toute influence islamique. Ife, la plus ancienne de ces cités-États yoruba connues, était gouvernée par un prêtre-roi désigné par le titre d'oni. Centre culturel et religieux de l'actuel sud du Nigeria dès le VIIIe siècle, Ife exporta son système gouvernemental vers la ville d'Oyo, qui étendit petit à petit son pouvoir sur la région environnante jusqu'à éclipser sa cité-mère et prospérer au sein de son propre État à partir du XVe siècle, le royaume d'Oyo.

Les yorubas s'installèrent également à l'est d'Ife, en région de culture edo, au XIIIe siècle, pour y fonder le royaume du Benin. Deux-cents ans plus tard, ce dernier était devenue une importante puissance commerciale, isolant Ife de la côte et de ses ports. À son apogée entre le XVIe et le XVIIe siècle, le royaume avait annexé une partie du territoire des yorubas et des igbos.



Les siècles de la traitemodifierArticles détaillés : Traite négrière et Esclavage en Afrique. Estampe des années 1830 : soldat avec son esclave, Afrique équatorialeHistoriquement, la première grande traite des noirs africains envoyés hors de leur continent commença après le VIIe siècle avec la traite arabe. Cela a débuté en 652, lorsque le général arabe Abdallah ben Sayd impose aux Nubiens (les habitants de la vallée supérieure du Nil) la livraison de 325 esclaves par an. La zone touchée s'étendait des territoires au sud du Sahara comme le Mali à l'Afrique de l'Est en passant par le Soudan et en suivant les routes transsahariennes.

L'Afrique noire eut ses premiers contacts avec les Européens au XVe siècle. Ils établirent des comptoirs concurrents de la traite orientale ; d'abord pour commercer, ensuite aussi pour la traite des noirs à l'origine de la diaspora africaine.

On estime qu'à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle, un quart des hommes avait un statut d'esclave ou de travailleur forcé en Afrique Noire. Aussi, les colons sont aidés dans cette entreprise par les dirigeants ou dominants africains.

Les Européens, à la suite de la colonisation des Amériques, et afin de remplacer la main-d’œuvre amérindienne, importent des africains. En effet, l'esclavage des amérindiens a progressivement été interdit au XVIe siècle, que ce soit par l'Église catholique ou les Rois européens qui dominaient l'Amérique latine. Sur plus de 400 ans (1500-1888), des esclaves sont achetés à différents endroits des côtes africaines : Afrique de l'Ouest, Guinée, Bénin, Nigeria, Sénégal et Sud de l'Afrique. À partir de 1800, des mouvements noirs et antiesclavagistes se manifestent, et malgré l'abolition de l'esclavage (autour de 1850 en fonction des pays), une traite illégale continua jusqu'au début des années 1900.



La colonisationmodifier

L'Afrique coloniale en 1913 : la partition d'un continent.



Allemagne



Belgique



Espagne



France



Grande-Bretagne



Italie



Portugal



États indépendants

Articles détaillés : Afrique au XIXe siècle et Colonisation.

Article détaillé : Théâtre africain de la Première Guerre mondiale.

Au XIXe siècle, après l'abolition de l'esclavage, les États européens envahirent l'Afrique du Nord et l'Afrique subsaharienne grâce à leur avance technologique et malgré la résistance des peuples africains.

La période coloniale en Afrique s'étend de la Conférence de Berlin (1884-1885) aux indépendances des années 1960 et constitue l'acte fondateur des actuels États africains : les puissances coloniales se partagent alors l'Afrique lors de la conférence de Berlin en 1884-1885.



La bataille d'Adoua où les italiens sont défaits par les troupes du Negusse Negest Menelik II, en 1896, marque un tournant historique dans la colonisation de l'AfriqueLa colonisation a façonné l'espace et les orientations économiques des pays. Au départ, les pays colonisateurs n'ont pas l'intention de partager les territoires mais ils veulent uniquement protéger leurs compagnies contre les interventions étrangères. De ce fait, les colons partagent l'espace selon les méridiens, les latitudes, les cours d'eau et rarement selon les populations.

L'Éthiopie est le seul État africain, avec le Libéria, qui n'ait pas été colonisé par une puissance européenne, le pays ne connut qu'une brève occupation de 5 années (1936-1941). Le Libéria était colonisé par les États-Unis pour y installer des esclaves noirs libérés. Une des raisons est qu'à l'instar de rares pays africains (Égypte, Maroc), l'Éthiopie est un État historiquement constitué (le pays de Kousch décrit dans la Bible). Elle ne fut pas « inventée » du fait des colonisations européennes du XIXe siècle. Cela explique, du moins en partie, le choix d'Addis-Abeba pour l'accueil du siège de l'Union africaine en 1963.



La quête de l'autonomie politique et les indépendancesmodifierArticle détaillé : Décolonisation de l'Afrique.

Les aspirations nationalistes africaines menèrent aux indépendances qui s'étalèrent de 1910 à 1975 suivant les pays. Les régimes qui s'installèrent ne furent pas démocratiques et peinèrent à développer leurs pays. L'Afrique fut jusqu'aux années 1990 instrumentalisée par les puissances de la guerre froide. Depuis la chute du mur de Berlin, les pays africains oscillent entre guerres civiles et processus de démocratisation.

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___L’Afrique n’est plus le (seul) berceau de l’Homme moderne .. « bourrage de crâne » scientifique construit autour du paradigme du « Out of Africa ». Ce qui fait que nous sommes tous des Africains...

jeudi 2 juin 2011L’Afrique n’est plus le (seul) berceau de l’Homme moderne

Déclarant à la revue Science et Avenir (n° 772, juin 2011) que « L’Afrique n’est pas le seul berceau de l’Homme moderne », Yves Coppens fait voler en éclats le postulat de l’exclusivité des origines africaines de l’humanité. Il évacue également d’une phrase plusieurs dizaines d’années d’un hallucinant « bourrage de crâne » scientifique construit autour du paradigme du « Out of Africa ». Pour mémoire, selon ce dernier, les Homo sapiens seraient sortis d’Afrique sous leur forme moderne entre moins 100 000 ans et moins 60 000 ans, et ils auraient partout remplacé les populations antérieures, ce qui fait que nous sommes tous des Africains...

C’est en prenant en compte les découvertes récentes qu’Yves Coppens a radicalement révisé ses anciennes certitudes. Désormais, pour lui, ni l’Homme moderne européen, ni l’Homme moderne asiatique ne descendent de l’Homme moderne africain puisqu’il écrit : « Je ne crois pas que les hommes modernes aient surgi d’Afrique il y a 100 000 à 60 000 ans (…) Je pense que les Homo sapiens d’Extrême-Orient sont les descendants des Homo erectus d’Extrême-Orient ». Comment serait-il d’ailleurs possible de continuer à soutenir que les Asiatiques ont une origine africaine quand, dans une Chine peuplée en continu depuis 2 millions d’années, les découvertes s’accumulent qui mettent en évidence la transition entre les hommes dits archaïques et l’Homme moderne dont les Chinois actuels sont les très probables descendants (Dong, 2008 : 48)1. Il en est de même avec les Européens. Les importantes découvertes archéologiques qui ont permis une totale révision des modèles anciens ne sont pas des nouveautés pour les lecteurs de l’Afrique Réelle. Dans un dossier publié dans le numéro 11 du mois de novembre 20102, il a ainsi été montré que l’Homme moderne, qu’il soit asiatique, européen ou africain est issu de souches locales d’hominisation ayant évolué in situ. Un peu partout dans le monde, nous voyons en effet et clairement des Homo erectus se « sapiensiser » et donner naissance à des lignées locales, peut-être les plus lointains marqueurs des « races » actuelles. Ces « sapiensisations » observables à la fois en Asie, en Europe, dans le monde méditerranéen et en Afrique, réduisent à néant le postulat du diffusionnisme au profit de l’hypothèse multi régionaliste que je défends depuis de nombreuses années3. Les découvertes qui s’accumulent, de la Georgie4 à l’Espagne5, de la Chine au Maroc ou encore d’Israël à l’Australie et à la Mongolie vont ainsi toutes dans le sens d’hominisations indépendantes de (ou des) l’hominisation africaine. Cette déferlante ayant fait céder les fragiles digues dressées par la pensée unique, ses derniers défenseurs en sont réduits à jongler avec les faits. Le célèbre généticien André Langaney n’a ainsi plus qu’un pauvre argument à opposer aux nombreuses et très sérieuses études faites en Chine puisqu'il ne craint pas d'écrire : « Des scientifiques orientaux au nationalisme mal placé veulent à toute force que l’homme de Pékin ou d’autres fossiles chinois soient leurs ancêtres » (Sciences et Avenir, page 63). Fin du débat !

Le dossier de Science et Avenir constitue une étape essentielle dans la libération des esprits car il va toucher le plus grand nombre. En dépit d’inévitables scories idéologiques qui font surface ici ou là, et de concessions appuyées au politiquement correct, sa publication signifie qu’il n’est désormais plus possible de cacher au grand public une vérité que les spécialistes connaissaient mais qu’ils conservaient prudemment dans leurs tiroirs afin de ne pas désespérer le « Billancourt de la paléontologie »… La théorie de « l’Eve africaine » et celle d’ « Out of Africa » peuvent donc être désormais rangées dans le rayon des idéologies défuntes, quelque part entre la « lutte des classes » et le mythe de la « colonisation-pillage ».

Bernard Lugan 02/06/2011

1 Dong, W., (2008) « Les premiers hommes vus de Chine ». Les Dossiers de la Recherche, n°32, août 2008, pp. 47-49. 2 Pour les synthèses les plus récentes, voir l’Afrique Réelle n°11 (novembre 2010) et Lugan, B., (2009) Histoire de l’Afrique des origines à nos jours. Ellipses, pp.15-19. 3 Notamment dans un livre paru en 1989 et aujourd’hui dépassé sur plusieurs points qui a pour titre Afrique, l’Histoire à l’endroit. 4 Lieberman, D.E., ( 2007) « Paleoanthropology : Homing in on early Homo ». Nature, n° 449, 20 septembre 2007, pp. 291-292. 5 Carbonell, E et alii ., (2008) « The First European ? » Nature, n° 452, 27 mars 2008, pp. 465-469. Publié par Administrateur à l'adresse 00:22

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__Le MONDE EN UN SEUL PAYS: "Afrique" L'homme est un animal aux instincts de survie primitifs : son ingéniosité s'est donc développée d'abord, et son âme ensuite. » Migrations Humaines; Origines africaine de l'homme moderne

L'homme est un animal aux instincts de survie primitifs : son ingéniosité s'est donc développée d'abord, et son âme ensuite. »

Circuit Le Monde en un seul pays - Afrique

Origine africaine de l'homme moderne

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Carte des premières migrations humaines d'après la génétique des populations fondée sur l'ADN mitochondrialEn paléoanthropologie, l'origine africaine de l'homme moderne est le modèle théorique dominant le plus ancien pour décrire l'origine et les premières migrations humaines de l'homme moderne, Homo sapiens. Cette théorie est connue du public sous le nom anglais d'Out of Africa et sur le plan scientifique sous le nom d'« hypothèse d'une origine unique récente » (en anglais recent single-origin hypothesis ou RSOH), « hypothèse du remplacement » (replacement hypothesis) ou modèle de l'« origine africaine récente » (recent african origin ou RAO). L'hypothèse selon laquelle l'homme est originaire d'Afrique est formulée dans La Filiation de l'homme et la sélection liée au sexe de Charles Darwin, publié en 1871. Toutefois, l'idée est restée une spéculation jusque dans les années 1980, lorsqu'elle est finalement corroborée par l'étude de l'ADN mitochondrial, alliée à des éléments fondés sur l'anthropologie physique de spécimens archaïques.

Selon des éléments à la fois génétiques et paléontologiques, l'Homo sapiens archaïque aurait évolué vers l'homme anatomiquement moderne uniquement en Afrique, entre 200 000 ans et 100 000 ans avant le présent. Celui-ci aurait quitté l'Afrique il y a 60 000 ans pour progressivement remplacer des populations humaines antérieures comme l'homme de Néandertal et l'Homo erectus. Selon cette théorie, durant cette période, l'un des groupes africains aurait subi un processus de spéciation empêchant la circulation de gènes entre les populations africaine et eurasienne. L'origine récente unique de l'homme moderne en Afrique orientale est actuellement la position presque consensuelle adoptée au sein de la communauté scientifique1. Toutefois un nombre croissant de chercheurs suppose également que l'origine de l'homme moderne n'est pas en Afrique de l'Est ou du Sud mais en Afrique du Nord2,3,4.

L'hypothèse concurrente est celle de l'origine multirégionale de l'homme moderne. Certains chercheurs repoussent la date de la migration originelle hors d'Afrique à deux millions d'années avant le présent et l'associent à Homo erectus plutôt qu'à Homo sapiens5,6.Yves Coppens, défenseur de la théorie de l'Out of Africa vient de déclarer au cours de l'année 2011 qu'il ne croit plus à la seule origine africaine de l'Homo sapiens7,8.

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___La Maison de l'Afrique : L'exploitation agricole et l'urbanisation de la savane en Afrique, sous l'effet du fort accroissement démographique, menacent les lions, dont les deux tiers ont disparu au cours des 50 dernières années

05 décembre 2012 - 09H29

La disparition de la savane africaine met les lions en péril



L'exploitation agricole et l'urbanisation de la savane en Afrique, sous l'effet du fort accroissement démographique, menacent les lions, dont les deux tiers ont disparu au cours des 50 dernières années, avertissent des chercheurs américains dans une étude publiée mardi. AFP - L'exploitation agricole et l'urbanisation de la savane en Afrique, sous l'effet du fort accroissement démographique, menacent les lions, dont les deux tiers ont disparu au cours des 50 dernières années, avertissent des chercheurs américains dans une étude publiée mardi.

Les auteurs de cette recherche de l'université Duke, en Caroline du Nord, estiment que le nombre actuel de ces félins est de 32.000 à 35.000, contre près de 100.000 en 1960. Le déclin le plus marqué a été observé en Afrique de l'Ouest, où il n'en resterait que 500, selon eux.

Cette forte réduction de la population des lions africains a résulté de la disparition d'environ 75% de la savane depuis 50 ans, expliquent ces chercheurs américains dans des travaux publiés dans la revue internationale Biodiversity and Conservation.

"La savane évoque de vastes plaines ouvertes, mais en réalité, aujourd'hui, le défrichement et l'exploitation intensive des sols pour l'agriculture résultant de la rapide croissance démographique ont fragmenté ces espaces ou les ont dégradés", explique Stuart Pimm, professeur d'écologie à l'Université Duke, le principal auteur de l'étude.

"Aujourd'hui, il ne reste plus que 25% de la surface initiale de la savane africaine, un écosystème qui était il y a 50 ans 30% plus étendu que les Etats-Unis", ajoute-t-il.

Pour cette étude, ces chercheurs se sont appuyés sur des images de satellites à haute définition provenant de Google Earth, sur des données sur la densité démographique et sur des estimations locales des populations de lions pour déterminer les zones encore favorables à la survie de ces félins.

Ils n'en ont identifiées que 67 isolées dans la savane sur l'ensemble du continent africain, où la densité de population humaine est faible.

"Urgent d'agir"

Mais ces scientifiques ont déterminé que seules dix de ces zones réunissent toutes les conditions pour que les lions aient une excellente chance de survie. La plupart se situent dans des réserves nationales.

Aucune de ces zones privilégiées ne se trouve en Afrique de l'Ouest où la population humaine a doublé dans de nombreux pays au cours des 20 à 30 dernières années, relèvent-ils. Les 500 lions qui s'y trouvent encore sont dispersés dans huit sites.

Même dans le reste de l'Afrique où se trouvent ces zones privilégiées, plus de 5.000 lions vivent dans de petits groupes isolés, ce qui met leurs capacités de survie en péril, selon ces chercheurs.

"Cette étude, l'estimation la plus complète à ce jour du nombre de lions en Afrique, est une étape majeure pour élaborer des stratégies visant à sauver ces félins", a jugé dans un communiqué Luke Dollar, un des coauteurs de l'étude.

Il dirige le programme de mobilisation des fonds dans le cadre d'une initiative de la National Geographic Society pour sauver les lions, la "Big Cats Initiative".

"La réduction de 75% de la savane africaine est choquante et déprimante, ce qui souligne qu'il est urgent d'agir pour la conservation de cet habitat et des espèces magnifiques qui y vivent, comme les lions", ajoute Thomas Lovejoy, professeur de sciences environnementales à l'université George Mason. Il préside le comité de la "Big Cat Initiative" à la National Geographic Society.

La publication de cette dernière étude intervient après l'annonce la semaine dernière du Bureau américain de la pêche et de la vie sauvage de la décision d'examiner une demande déposée par des associations de protection de la nature visant à mettre les lions africains sous la protection de la loi sur les espèces en danger et menacées.

Une telle mesure se traduirait par l'interdiction pour les chasseurs américains de ramener aux Etats-Unis des trophées de leur safari en Afrique, où dans plusieurs pays dans lesquels les populations de lions sont encore relativement abondantes, leur chasse est autorisée.

Les lions asiatiques sont protégés par la loi américaine depuis 1970.

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mardi 4 décembre 2012

___RDCongo: Rwanda et Ouganda ont aidé le M23 à prendre Goma .. Congo: l'ONU condamne le M23 et demande l'arrêt des combats.

RDCongo: Rwanda et Ouganda ont aidé le M23 à prendre Goma 03/12/2012



C'est ce qu'affirment les experts de l'ONU



Par Redaction Grioo.com






Des membres du M23 en patrouille




Le Rwanda et l'Ouganda ont aidé militairement les rebelles du M23 dans leur récente offensive pour prendre Goma, la capitale du Nord-Kivu, dans l'est de la République démocratique du Congo, selon des experts de l'ONU.

Les forces rwandaises ont fourni un soutien direct aux rebelles dès le lancement de leur offensive début novembre, tandis que l'Ouganda fournissait surtout un appui logistique, indique un rapport de ces experts au Conseil de sécurité dont l'AFP a obtenu copie lundi.

A la fin octobre, ajoute le rapport, les forces de défense rwandaises (FDR) et l'armée ougandaise ont déployé des troupes supplémentaires en RDC pour soutenir le M23.




Quand le M23 a lancé son offensive sur Goma, il a bénéficié d'un soutien direct des FDR au cours des combats sur le front au village de Kibumba, selon d'anciens officiers des FDR, des officiers des FARDC (forces gouvernementales congolaises) et des dirigeants locaux, précise les experts.

Au total, selon les mêmes sources citées par le rapport, plus d'un millier de soldats rwandais sont venus du Rwanda pour aider le M23 pendant les opérations à Kibumba, en plus des membres des RDF déjà déployés sur les positions du M23 les semaines précédentes.

Kigali et Kampala ont toujours nié soutenir le M23.


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  • Congo: l'ONU condamne le M23 et demande l'arrêt des combats

29/11/2012



La résolution a été adoptée mercredi à l'unanimité



Par Redaction Grioo.com




Le Conseil de sécurité de l'ONU a fermement condamné mercredi les rebelles congolais, qui contrôlent une capitale provinciale, et demande l'arrêt des combats dans ce pays instable de l'est de l'Afrique.

Dans une résolution adoptée mercredi à l'unanimité, le Conseil a prolongé l'embargo sur la livraison d'armes ainsi que d'autres sanctions à l'égard des groupes armés du Congo jusqu'au 1er février 2014. L'ONU a également précisé qu'elle examinait de nouvelles sanctions contre les chefs des rebelles du M23 et "ceux qui fournissent une aide extérieure au M23".




Le Rwanda est suspecté de soutenir les rebelles congolais.

Mercredi, les rebelles du M23 ont commencé à se retirer des territoires pris la semaine dernière dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), a annoncé leur chef militaire, le général Sultani Makenga. "Mes soldats ont commencé à se retirer de Masisi. Nous nous en irons par Goma, et après cela, nous nous retirerons à 20km de Goma vers Rutshuru", a-t-il déclaré, ajoutant que l'opération serait achevée "d'ici vendredi".

L'Union africaine (UA) a demandé au M23 de quitter Goma d'ici vendredi, mais Théophile Ruremesha, vice-ministre de l'Intérieur du M23, a déclaré mercredi que cela pourrait prendre plus de temps, jusqu'à ce que le président de la RDC Joseph Kabila fasse des concessions.

Le Mouvement du 23-Mars (M23) regroupe d'anciens supplétifs de l'armée congolaise dans l'est du pays. Ces Tutsis, mobilisés autrefois par Kinshasa pour lutter contre les rebelles hutus rwandais dans la région sous la bannière du Conseil national pour la défense du peuple (CNDP), se sont révoltés cette année, reprochant au gouvernement congolais de ne pas les avoir intégrés dans l'armée régulière comme le stipulait un accord conclu le 23 mars 2009.




Par ailleurs, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a appelé mercredi tous les dirigeants africains de la région à cesser de soutenir les rebelles du M23 en République démocratique du Congo.

Soulignant que 285.000 personnes avaient été contraintes de fuir devant l'avancée des rebelles, Mme Clinton a appelé le M23 à respecter les termes d'un cessez-le-feu qu'ils ont accepté et à se retirer de la ville de Goma, dans l'est du pays.

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