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jeudi 26 janvier 2012

__L’espoir est donc permis. Mettons-nous résolument au travail bien fait et conjuguons nos efforts pour améliorer nos performances dans tous les domaines.Dieu bénisse le Bénin, notre patrie commune !

Dieu bénisse le Bénin, notre patrie commune !

Dieu bénisse le Bénin, notre patrie commune !

Dieu bénisse le Bénin, notre patrie commune !

Message de vœux de nouvel an 2012 du Président de la République

http://www.gouv.bj/spip.php?article1329 http://www.gouv.bj/




C’est à son infinie bonté que nous devons d’accueillir la nouvelle année, dans la joie, l’allégresse et l’espérance. Nous ne saurions le remercier suffisamment, pour les bénédictions dont il ne cesse de combler les filles et fils de notre pays et notre Nation tout entière. En ces moments de réjouissance, j’ai une pensée particulière à l’endroit de nos compatriotes qui sont confrontés à la maladie, à la souffrance, au dénuement ou à la solitude. Je prie Dieu de répandre sur eux ses multiples grâces et de leur accorder la guérison et le réconfort. Je veux exprimer mon affection envers tous nos frères et sœurs de la Diaspora qui ont, en ces instants particuliers, le regard tourné vers la Mère-Patrie dont ils contribuent notablement au développement et à la prospérité. Je salue leur communion avec tous nos concitoyens des villes et campagnes, les travailleurs de toutes catégories et les acteurs de la vie économique, politique, sociale et culturelle. J’apprécie, une fois encore, l’action remarquable de chacune, de chacun, dans sa sphère de compétence en faveur de la consolidation de notre démocratie et du maintien d’un climat de paix dans notre cher et beau pays, le Bénin.

Mes chers compatriotes,

Je vous convie à des manifestations de joie et d’allégresse, vous qui vous dévouez en ce moment à vos postes de combat pour garantir la sécurité générale et ceux parmi vous en mission dans divers pays en difficulté dans le cadre des opérations de maintien de la paix. Mes pensées vont enfin à tous nos partenaires étrangers qui tout au long de l’année sont restés à nos côtés et qui appuient et soutiennent constamment nos efforts de développement. Au nom du peuple béninois tout entier, je leur renouvelle notre sincère gratitude. A tous les amis du Bénin, quel que soit leur pays d’origine, qui ont choisi de vivre chez nous, je demande qu’ils se sentent chez eux sur cette terre hospitalière et je leur souhaite santé, succès et prospérité.

Béninoises, Béninois,

Mes chers compatriotes,

Au cours de l’année 2011 dont nous égrenons les ultimes minutes, notre peuple a confirmé de manière éclatante sa maturité politique et son attachement à la paix, à la démocratie et à l’Etat de droit. Pour la première fois depuis la mise en œuvre de la Constitution du 11 décembre 1990, notre pays a en effet organisé à quelques semaines d’intervalle, deux scrutins majeurs pour l’élection du Président de la République d’une part et pour le renouvellement des membres de l’Assemblée nationale d’autre part. Contrairement aux craintes exprimées ici et là, ces grands rendez-vous constitutionnels se sont déroulés sans heurts ni accroc avec l’expérimentation d’un système électoral amélioré à travers la LEPI, un outil moderne de développement qui mérite d’être audité par des experts assermentés pour le rendre encore plus performant. Je tiens à féliciter chaque Béninoise et chaque Béninois pour le rôle qu’il a joué à cette occasion et pour avoir, de la sorte, contribué au renforcement de l’unité nationale et de la cohésion sociale. Mes très chers compatriotes, Permettez-moi, une fois encore, de vous exprimer toute ma gratitude pour avoir adhéré massivement à mon projet de société dont le principe fondamental est la Refondation de notre République. J’ai compris que vous m’avez ainsi adopté et j’ai le devoir de me mettre à votre service. Je m’engage à vous demeurer fidèle et à poursuivre inlassablement avec vous l’œuvre entreprise ensemble depuis 2006, pour l’édification d’un Bénin nouveau, uni et prospère sur des bases saines, solides et durables. Il nous faudra asseoir, mieux que par le passé, une gouvernance de qualité dans la conduite des affaires de notre cité commune mais surtout agir avec fermeté en faveur de la restauration de nos valeurs spirituelles, morales et éthiques. Dans ce cadre, les réformes que j’entends entreprendre et poursuivre sans relâche avec votre précieux soutien, appellent des sacrifices de la part de chacune et de chacun ainsi qu’une remise en cause de nos pratiques et comportements de nature à freiner notre marche vers le progrès.

Mes chers compatriotes,

La question de la lutte contre la corruption est d’une importance capitale. Le dispositif législatif et réglementaire mis en place va permettre à mon Gouvernement de jouer un rôle de leadership de par son propre comportement ainsi que dans l’information et la sensibilisation de tous nos concitoyens dans la perspective de rendre sain le corps social béninois. J’invite donc tout le peuple béninois à y adhérer afin que notre pays prenne définitivement le chemin de la vertu. Très chers compatriotes, Comme j’ai eu à le dire dans mon message sur l’état de la Nation devant la Représentation Nationale, notre pays est encore confronté à la pauvreté dont le niveau se situe à 35 % contre une moyenne de 50 % au plan africain. En d’autres termes, 1 Béninois sur 3 vit encore en-deçà du seuil de pauvreté. Face à cette situation et conscient de la crise internationale notamment de la dette souveraine de nos principaux partenaires et donc de la rareté de l’Aide Publique au Développement et même des investissements directs étrangers qui en découlerait, mon Gouvernement a décidé de s’engager dans une vision ayant pour objectif de réduire de manière radicale la pauvreté et de travailler à la création de nombreux emplois pour les jeunes et les femmes ainsi que plusieurs pôles de développement de nos localités. Pour y parvenir, mon Gouvernement est déterminé à combattre résolument la pauvreté d’ici les trois années à venir par une croissance plus forte que d’habitude, de l’ordre de 7 à 8 %. Naturellement, cette croissance doit être de qualité parce que mieux répartie.

Mes chers compatriotes,

Ceci est possible ! Par conséquent, j’ai choisi de mettre en œuvre en accord avec le Gouvernement un partenariat avec le secteur privé aussi bien national qu’international soutenu par la Communauté Internationale dans son volet bilatéral et multilatéral. Ce partenariat de grande envergure permettra au Bénin de mobiliser d’importantes ressources de l’ordre de 1 000 milliards de nos francs dans le cadre d’un plan de financements innovants de développement auprès des marchés et des institutions financières. Ces ressources seront affectées à la réalisation de grandes infrastructures véritablement viables dans les domaines portuaire, aéroportuaire, ferroviaire, routière, énergétique, pétrolière, agricole, agro-industriel et touristique sans oublier le secteur de l’éducation et de la santé. Ce faisant, le revenu par tête d’habitant devra doubler, passant de 750 à 1 500 dollars américains à l’horizon 2015. Cette dynamique ferait rapidement passer le Bénin, de pays sous-développé à pays à revenu intermédiaire pour préparer son entrée dans le club des pays émergents. L’année 2012 sera donc marquée par notre engagement à booster notre économie en vue de réduire sensiblement la pauvreté dans notre pays. Les négociations sont en cours avec la Communauté Internationale et se déroulent avec de bonnes perspectives parce que notre pays offre aujourd’hui une excellente perception du fait de sa stabilité démocratique, de son attachement à la paix et de son engagement à faire prévaloir la bonne gouvernance à tous les niveaux.

Béninoises, Béninois,

L’espoir est donc permis. Mettons-nous résolument au travail bien fait et conjuguons nos efforts pour améliorer nos performances dans tous les domaines. Ce qui nous unit est plus important que ce qui nous divise, car l’enjeu est l’avenir du Bénin, notre commune Patrie. Nous donnerons ainsi une chance de succès à notre rêve commun : la construction, à l’horizon 2025, d’un pays phare, bien gouverné, uni et de paix, à économie prospère et compétitive, de rayonnement culturel et de bien-être social. Je sais pouvoir savoir compter sur l’engagement patriotique et solidaire de toutes et de tous. C’est sur cette note d’espoir et d’espérance que je forme à chacune, à chacun et à tous, mes chaleureux vœux de robuste santé, de foi au Père Céleste, de paix profonde et de bonheur, pour l’année 2012.

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mercredi 25 janvier 2012

____«L'avenir de l'Afrique appartient aux Africains»... «Quand la sécheresse frappe, nos féticheurs ne parviennent pas à faire venir la pluie, et quand Obama nous rend visite impossible de la faire cesser»,

Le président américain s'est exprimé ce samedi devant le Parlement du Ghana, premier pays d'Afrique noire qu'il visite depuis son entrée en fonction. Principales déclarations.

«Quand la sécheresse frappe, nos féticheurs ne parviennent pas à faire venir la pluie, et quand Obama nous rend visite impossible de la faire cesser», rigole un chauffeur de minibus en négociant le fleuve de boue qui a envahi la chaussée d’une capitale qui s’est tardivement pavoisée vendredi à l’aube aux couleurs nationales et américaines. «Akwaaba bienvenue, ndlr, partenaires du changement», clament des milliers affiches représentant côte à côte les présidents Obama et Atta-Mills ou bien Barack et Michelle Obama. Les radios passent en boucle Barack Obama le tube de Black Rasta, la star locale du reggae. Il l’avait écrit durant la campagne électorale américaine sans penser qu’il le ressortirait moins d’un an plus tard pour accueillir dans son pays celui qui incarnait pour beaucoup le rêve afro-américain. Plus de 10 000 policiers vont assurer la sécurité du couple présidentiel. Mais l’article qui a le plus de succès en cette saison des pluies est un immense parapluie coloré avec les photos des deux présidents.

Pétrole. A cause des intempéries, le gouvernement ghanéen vient d’annuler le grand meeting en plein air prévu samedi matin au profit d’une conférence au cours de laquelle le président américain s’adressera à l’Afrique depuis le Centre de conférences internationales de la capitale. Auparavant, Obama se sera entretenu avec le président Atta-Mills, élu sur le fil quelques semaines après lui, lors de la cinquième élection présidentielle en seize ans. L’alternance entre le NDC (National Democratic Congress) et le NPP (New Patriotic Party) a joué déjà par deux fois. Un modèle de démocratie qui, selon le président américain, a provoqué le choix du Ghana pour sa première visite présidentielle en Afrique noire. Elle provoque chez tous la même réaction, un formidable sourire : «He is coming !»

«Obama vient pour le pétrole», assurent les hommes d’affaires expatriés. Les gisements découverts seraient comparables à ceux de l’Angola. Légende ou réalité ? Seule certitude, la plus grose plateforme de forage du monde opère à 100 miles du port de Takoradi avec un programme de 80 forages ces trois prochaines années. Les importations de matériel de prospection explosent. Le pétrole devrait couler en 2010 ou en 2011. Mais la principale raison du voyage d’Obama est ailleurs. Dans le passé. Aussitôt après son discours de politique africaine, Barack, Michelle et leurs deux filles monteront dans l’un des six hélicoptères amenés pour la circonstance et s’envoleront vers Cape Coast, l’une des quinze forteresses qui jalonnent encore la côte. Elles furent érigées là par toutes les nations européennes dès le XVe siècle pour la traite du métal précieux, puis pour celle des esclaves. Sur cette ronde de la mort et du négoce se construisit le Nouveau Monde. La famille Obama survolera en chemin plusieurs de ces forts devenus hôtels, musées (l’un d’eux abrite la présidence) d’où partirent des millions d’esclaves à destination des Caraïbes et des Amériques. Aujourd’hui plus de 10 000 Afro-Américains en quête de leurs racines les visitent chaque année. C’est à leur demande qu’est inscrit au-dessus de la poterne débouchant sur l’océan, «la porte sans retour», et de l’autre côté, «la porte du retour».

Rita Marley. Louis Armstrong amorça dès 1957 ce retour aux racines. Depuis, 4 000 Afro-Américains ont suivi son exemple, dont plusieurs célébrités comme Stevie Wonder, Dionne Warwick, Isaac Hayes ou Rita Marley, la veuve de Bob. Comme eux Barack, Michelle, Malia et Sasha pénétreront dans les vastes cachots aux plafonds voûtés situés sous les remparts. Ils reprendront ensuite l’hélicoptère pour l’aéroport d’Accra d’où ils s’envoleront vers les Etats-Unis pour un voyage que les Ghanéens ne souhaitent évidemment pas sans retour.

http://www.liberation.fr/monde/0101579127-le-ghana-plebiscite-obama-l-africain

Barack Obama et sa femme Michelle sont arrivés vendredi soir au Ghana, premier pays d'Afrique noire que le président américain visite depuis son entrée en fonction.

Samedi, lors de son discours devant le Parlement ghanéen, Obama a lancé: «Nous devons commencer par ce postulat simple: l'avenir de l'Afrique appartient aux Africains eux-mêmes».

Obama a ravivé le grand slogan de sa campagne électorale victorieuse, "yes, you can" pour appeler les Africains à ne plus invoquer le colonialisme pour expliquer les guerres, la maladie, le sous-développement, les pratiques antidémocratiques et la corruption sur un continent plein de «promesses».

«Vous pouvez vaincre la maladie, mettre fin aux conflits, changer fondamentalement les choses. Vous pouvez faire ça. Oui, vous le pouvez» ("yes, you can), a-t-il dit, soulevant les clameurs des députés ghanéens devant lesquels il s'exprimait.

«Mais cela n'est possible que si, vous tous, vous assumez la responsabilité de votre avenir. Cela ne sera pas facile. Cela réclamera du temps et des efforts. Il y aura des épreuves et des déconvenues. Mais je peux vous promettre ceci: l'Amérique sera à vos côtés, à chaque étape, en tant que partenaire, en tant qu'amie».

Mettre fin à la corruption Il a appelé l'Afrique à mettre fin aux pratiques antidémocratiques et brutales et à la corruption, pour adopter des règles de bonne gouvernance. Il a énoncé un principe selon lui fondamental: «Le développement dépend de la bonne gouvernance. C'est un ingrédient qui a fait défaut pendant beaucoup trop longtemps, dans beaucoup trop d'endroits».

Obama a souligné que le soutien américain au développement serait lié au respect des règles démocratiques: «Ce que nous ferons, c'est augmenter notre assistance aux individus et aux institutions responsables, en faisant porter l'effort sur le soutien aux règles de bonne gouvernance».

La lutte contre les maladies Obama a promis la poursuite du soutien américain à la lutte contre les maladies en Afrique, avec l'objectif d'éradiquer la malaria, la tuberculose et la polio, dans un grand discours à Accra devant le parlement ghanéen.

Il a invoqué les 63 milliards de dollars déjà alloués par les Etats-Unis au combat sanitaire et indiqué qu'il poursuivrait l'effort déployé par son prédécesseur George W. Bush contre le sida.

Des réponses internationales «L'Afrique n'est pas la caricature qu'on en fait d'un continent en guerre. Mais les conflits font partie de la vie de trop d'Africains, avec la même constance que le soleil»,a t-il dit encore.

«Nous encourageons la vision d'une architecture régionale de sécurité qui soit forte et qui puisse produire une force transnationale efficace quand il le faut».

«L'Amérique a la responsabilité de favoriser cette vision, pas seulement par les mots, mais par un soutien qui renforce les capacités africaines. Quand on a un génocide en cours au Darfour ou des terroristes en Somalie, il ne s'agit pas seulement de problèmes africains, ce sont des défis lancés à la sécurité internationale, et ils réclament une réponse internationale.»

Le Ghana, un choix symbolique Pour son premier déplacement en Afrique noire, le président Obama a choisi ce petit pays anglophone ouest-africain en raison de son bilan démocratique qui contraste singulièrement avec la situation générale sur le continent, où les élections frauduleuses et violentes sont monnaie courante.

Le président américain voulait aussi symboliquement enchaîner le sommet du G8 par un voyage en Afrique avant de rentrer à Washington pour bien montrer que "l'Afrique est directement connectée à notre politique étrangère".

(Source AFP)

Monde Le 11 juillet 2009 à 15h16 (Mis à jour à 15:46)

La fin de la période de repentance Pour Obama, l’ère de «la faute à la colonisation» est close. Au menu, pétrole, démocratie et terrorisme.


«Il n’y a pas de pseudo-fraternité» L’écrivain djiboutien Abderhamane Waberi décrypte le voyage du président américain :


«Le désir d’un monde nouveau» Abderrahmane Sissako, cinéaste mauritanien:

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____L'Afrique, notre avenir... Jacques Attali, dans sa chronique, revient sur le défi africain, continent de toutes les souffrances et de tous les potentiels.

L'Afrique, notre avenir Par Jacques Attali, publié le 18/11/2009 à 19:00

comment:

wally - 25/11/2009 15:05:06 Je suis d'accord M. ATTALI quand vous dites que l'Afrique a un potentiel. Toutefois, ce potentiel ne peut s'exprimer que si les africains n'attendront plus rien des soi disant puissances, notamment, penser que les autres feront quelques chose pour enrayer la faim en Afrique.

..http://www.lexpress.fr/actualite/monde/afrique/l-afrique-notre-avenir_829344.html.....

Jacques Attali, dans sa chronique, revient sur le défi africain, continent de toutes les souffrances et de tous les potentiels. Selon les statisticiens, l'Afrique vient de franchir le seuil du milliard d'habitants: elle abrite désormais 1 humain sur 7, alors qu'elle n'en accueillait que 1 sur 10 en 1950, et en hébergera 1 sur 5 en 2050, soit 2 milliards d'habitants. Ce n'est qu'un des signes qui font de l'Afrique, principal creuset de misère, une source de croissance et la matrice de notre avenir.

L'Afrique, certes, est d'abord le lieu de toutes les souffrances: une durée de vie inférieure de quinze ans à la moyenne planétaire, une mortalité infantile 20 fois plus élevée qu'en Europe de l'Ouest, le taux d'exode rural le plus élevé du monde, avec la multiplication des bidonvilles et le délabrement des infrastructures. La moitié de son territoire, qui abrite la moitié de la population, est désertique ; la famine y est permanente et, comme le manque d'eau, s'aggravera avec le changement climatique, ce qui entraînera d'immenses mouvements de population.

C'est le continent de toutes les souffrances et de tous les potentiels L'Afrique est aussi le poumon écologique de la planète: de ses forêts, qui couvrent environ 22 % du continent (et même 45 % de l'Afrique centrale, en particulier avec le bassin du Congo, deuxième forêt tropicale du monde) dépendent la maîtrise des gaz à effet de serre, la protection de la diversité, la stabilisation des sols, la qualité et l'écoulement des eaux.

L'Afrique est l'un des moteurs de la croissance mondiale, puisque la sienne est supérieure, depuis des années, à la moyenne planétaire, et dépasse encore 2% en 2009, contre 5% auparavant, ce qui n'est pas assez pour empêcher des millions d'Africains de tomber dans une pauvreté extrême.

L'Afrique est enfin le lieu de toutes les promesses. C'est le continent le plus riche en matières premières (pétrole, minerais, produits agricoles). C'est aussi le plus jeune: 43% des Africains subsahariens ont moins de 15 ans et, dans le seul Nigeria, il naît chaque année plus d'enfants que dans l'ensemble de l'Union européenne. L'Ouganda est même le pays le plus jeune du monde, avec 56% de moins de 15 ans.

La scolarisation est en pleine explosion, la natalité, de mieux en mieux maîtrisée, en particulier au Maroc, en Tunisie, au Sénégal, en Afrique du Sud et au Kenya; l'espérance de vie a progressé de seize ans depuis 1950. Des marchés financiers s'ouvrent partout, les universités s'améliorent, les connections Internet sont bouleversées par la mise en service de deux câbles sous-marins. Enfin, les mentalités changent incroyablement vite et la gouvernance s'améliore, malgré le maintien, trop souvent, du népotisme et de la corruption.

Aussi, nous, en Europe et en particulier en France, devrions considérer l'Afrique comme un formidable potentiel, bien plus proche de nous que tous les autres géants qui nous fascinent. Si l'on sait y organiser des partenariats pour développer sur place les ressources naturelles, au lieu de les abandonner aux Chinois et aux Américains, une fois de plus ligués contre les Européens. Si l'on sait compléter la zone Franc par d'autres institutions de coopération, stabilisant les cours des matières premières et valorisant les fabuleuses capacités créatives du continent. Si l'on sait ainsi, au-delà de tout altruisme, dont il ne faut rien attendre, préparer notre avenir en nous accrochant à cette exceptionnelle locomotive.

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____Sur un continent où la démocratie peine à s'enraciner, les élections se suivent et ne se ressemblent pas - même si elles sont souvent sources de réelles tensions. Carte 2011-2012 des élections présidentielles et législatives en Afrique

Légende : rouge : élection présidentielle, bleu : élections législatives, jaune : autres scrutins nationaux

http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAWEB20110704102631/

un continent où la démocratie peine à s'enraciner, les élections se suivent et ne se ressemblent pas - même si elles sont souvent sources de réelles tensions. Petit tour d'horizon des scrutins présidentiels et législatifs organisés dans les prochains mois en Afrique, grâce à une carte interactive actualisée en temps réel par la rédaction de jeuneafrique.com.

Mis à jour le 26/12 à 14h04

Après la Guinée, la Côte d'Ivoire, le Bénin, le Niger, le Nigeria et la Centrafrique, Sao Tomé e Principe, le Cap-Vert, la Zambie, le Cameroun, le Liberia et la RDC (28 novembre 2011), c'est désormais au tour du Sénégal (février 2012), du Mali (avril 2012), de la Sierra Leone (septembre 2012), du Ghana et du Kenya (décembre 2012), de Madagascar et de l'Angola (2012) d'organiser des scrutins présidentiels. Des élections à la magistrature suprême toujours à haut risque sur le continent, comme l'a montré la crise postélectorale ivoirienne ou celle en cours en RDC. Mais des législatives étaient ou sont également au programme, soit en même temps que le scrutin présidentiel (Madagascar et RDC) soit de manière séparée. Ce fut le cas au Maroc (élections anticipée du 25 novembre) et en Côte d'Ivoire, et ce le sera bientôt en Guinée, en Algérie, au Burkina Faso, au Congo-Brazzaville. Un scrutin législatif en plusieurs phases est également en cours en Égypte, pays pour lequel la date de l'élection présidentielle n'a pas encore été annoncée.

Légende : rouge : élection présidentielle, bleu : élections législatives, jaune : autres scrutins nationaux

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___Nigeria : des dizaines d'arrestation dans la ville de Kano au Nigeria... 158 personnes suspectes d'être membres de Boko Haram arrêtées



Nigeria : des dizaines d'arrestation dans la ville de Kano au Nigeria 25/01/2012



158 personnes suspectes d'être membres de Boko Haram arrêtées



Par Redaction Grioo.com



La police monte la garde devant la Maison de l'Emir de Kano




Les forces armées nigérianes ont arrêtées 158 personnes suspectées d'être membres de l'organisation islamiste radicale Boko Haram dans la ville de Kano. Boko Haram a revendiqué une série d'attentats à la bombe qui ont tué environ 200 personnes vendredi dernier. L'organisation affirme vouloir renverser le gouvernement nigérian pour imposer la loi islamique.

Mardi soir, des individus non identifiés ont jeté des explosifs sur un bureau de police et ouvert le feu. Selon des témoins cités par l'AFP, les coups de feu ont duré au moins 25 minutes.

L'opération menée par la police nigériane a fait deux morts. Lors de l'année 2011, les attentats commis par Boko Haram ont tué près de 1000 personnes. Selon Amnesty International, le "gouvernement nigérian a de façon répétée, échoué dans la prévention, dans les enquêtes et dans les poursuites" mises en oeuvre pour punir ces actes. Le principal suspect de l'attentat qui a tué au moins 40 personnes à Noël s'est échappé en début de mois.

L'Union Africaine s'inquiète des possibles extensions des actions de Boko Haram en Afrique centrale : "la possibilité que ce groupe étende ses activités dans les pays frontaliers, et au coeur de l'Afrique centrale ne devrait pas être écartée" a ainsi dit Francisco Caetano Jose Madeira, en charge des opérations de contre terrorisme à l'Union Africaine.



http://www.grioo.com/ar,nigeria_des_dizaines_d_arrestation_dans_la_ville_de_kano_au_nigeria,21975.html

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jeudi 12 janvier 2012

____HOUPHOUËT-BOIGNY (Félix)A Boigny qui signifie bélier,loi Houphouët-Boigny " et adoptée en 1947, met un terme définitif au travail forcé dans les territoires d'outre-mer.

http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/biographies/IVRepublique/houphouet-boigny-felix-18101905.asp

Accueil > Histoire et patrimoine > Biographies des députés de la IVe République > Félix HOUPHOUËT-BOIGNY Félix HOUPHOUËT-BOIGNY

HOUPHOUËT-BOIGNY (Félix)

Né le 18 octobre 1905 à Yamoussoukro (Côte d'Ivoire)

Décédé le 7 décembre 1993 à Yamoussoukro

Membre de la Première et de la Seconde Assemblée nationale Constituante (Côte d'Ivoire)

Député de la Côte d'Ivoire de 1946 à 1958

Ministre délégué à la Présidence du Conseil du 1er février 1956 au 13 juin 1957

Ministre d'Etat du 12 juin au 6 novembre 1957

Ministre de la Santé publique et de la population du 6 novembre 1957 au 15 avril 1958

Ministre d'Etat du 14 mai 1958 au 8 janvier 1959.

Félix Houphouët-Boigny est né à Yamoussoukro probablement en 1905 dans une famille de chefs baoulés de Côte d'Ivoire. A Boigny qui signifie bélier, il associa le prénom de Félix quand il devint catholique. Elève de l'Ecole de médecine de Dakar, il en sortit major en 1925 et jusqu'en 1940 se consacra à l'assistance médicale.

A la mort de son frère, Félix Houphouët-Boigny devint le grand chef du pays baoulé et ainsi un grand propriétaire terrien. En 1944, il fonde à Abidjan le Syndicat agricole africain de la Côte d'Ivoire et en devint président. Il défend alors les intérêts des planteurs ivoiriens qui refusent de vendre leur production à un prix dérisoire. L'action syndicale déboucha sur l'engagement politique.

Comme il fut décidé que les territoires d'outre-mer auraient des représentants à l'Assemblée nationale constituante, Félix Houphouët-Boigny prit la résolution de poser sa candidature devant le collège des non-citoyens. En dépit de l'opposition de l'administration, il devança son adversaire de plus de mille voix. Le 4 novembre 1945, Félix Houphouët-Boigny fut élu député au deuxième tour avec 12 980 voix sur 31 081 suffrages exprimés. A la seconde Assemblée nationale Constituante, il fut réélu sans difficulté avec 21 099 voix sur 37 888 suffrages exprimés. A Bamako, Félix Houphouët-Boigny, Gabriel Lisette ou bien encore Gabriel d'Arboussier fondèrent le Rassemblement Démocratique Africain (RDA) en 1946.

Au Palais Bourbon, le député de la Côte d'Ivoire est nommé membre de la Commission des territoires d'outre-mer. Le 1er mars 1946, il dépose une proposition de loi tendant à la suppression du travail forcé dans les territoires d'outre-mer et dépose le 30 mars un rapport sur son propre texte. Cette loi, communément appelée " loi Houphouët-Boigny " et adoptée en 1947, met un terme définitif au travail forcé dans les territoires d'outre-mer. Dans le prolongement, il dépose, le 3 avril 1946, une proposition de résolution tendant à inviter le gouvernement à unifier la réglementation du travail dans les territoires de l'Afrique continentale, Madagascar et dépendances. Mais, il fallut attendre 1952 pour que le code du travail préparé par les socialistes soit adopté. Le 27 septembre 1946, il dépose un rapport au nom de la Commission des territoires d'outre-mer sur une proposition de résolution tendant à inviter le gouvernement à soumettre à l'Assemblée nationale un plan de réorganisation des services de la santé publique, dans les territoires d'outre-mer de l'Union française.

Mais, ce sont les projets constitutionnels et la place des Africains dans la future République qui retiennent son attention. Le 19 septembre 1946, il intervient lors de la discussion générale sur l'Union française. Félix Houphouët-Boigny plaide pour une Union Française " vitale pour l'avenir de la France et des Territoires d'outre-mer qui doit être à base de confiance réciproque et de mutuelle compréhension ". A condition, ajoute-t-il de ne pas voir dans l'Union Française uniquement un marché, une base militaire ou une menace de séparatisme. Il s'étonne que l'Union française fasse débat dans l'Assemblée. Rappelant les sacrifices consentis et la loyauté des colonies durant le dernier conflit, il pensait que " l'Union Française avait obtenu l'adhésion quasi unanime des députés ". Il se dit inquiet de l'évolution des territoires et s'étonne de la représentation qui leur est accordée au sein de la future Assemblée nationale. A Edouard Herriot qui avait mis en garde les constituants du danger pour la France de devenir la colonie de ses colonies si le collège unique était appliqué, Houphouët-Boigny note que les Africains ne risquent pas " de submerger les parlementaires européens ". Il ajoute que le mandat de député n'est pas une fin en soi mais un moyen de contribuer à l'évolution des territoires : " Nous prétendons être les artisans d'une union sincère entre le peuple de France et les autres peuples de l'Union. ". " Il ne faut pas qu'il y ait deux politiques, une métropolitaine démocratique et une coloniale réactionnaire. ". Et il conclut : " Quand nous vous demandons de briser l'oppression politique et économique dont nous sommes souvent victimes, nous ne vous demandons pas de nous libérer de la France, mais d'une infime minorité de Français, hélas ! combien puissants qui oublient trop souvent dans notre territoire qu'ils sont les descendants des révolutionnaires sublimes de 1789 et 1848 (...). La France n'a aucun intérêt à nous laisser attendre encore dans les bras de la misère et de l'ignorance. ".

Le 5 octobre 1946, Houphouët-Boigny participe à la discussion des propositions de loi relatives aux assemblées locales dans les territoires d'outre-mer. Le député de la Côte d'Ivoire exprime à cette occasion sa profonde amertume : " Vous allez élire sans nous le premier président de la République française, le premier président de l'Union française. (...). Le gouvernement nous a tout refusé ; nous ne sommes donc pas des constituants mais de simples figurants. Nous demandons à rester dans la République française (...) mais acceptez au moins que nous participions dès maintenant à la gestion des affaires de notre pays. ". Pour autant, il approuve le 28 septembre le second projet constitutionnel comme il avait approuvé le premier texte le 19 avril.

En novembre 1946, le collège unique ayant été établi, Félix Houphouët-Boigny à la tête d'une liste du RDA est réélu ainsi que ses deux colistiers Kabore Zinda et Coulibaly Ouezzin. Il est nommé membre de la Commission du règlement et du suffrage universel (1946) et de la Commission des territoires d'outre-mer dont il devient le secrétaire en 1947 et 1948. Il fut, en outre, secrétaire de l'Assemblée nationale en 1949. Au cours de la législature, il dépose deux propositions de loi tendant à fixer le régime électoral et la composition du conseil général des territoires de l'AOF et de l'AEF et du Conseil fédéral, le 18 février 1947. Le 9 mai 1947, il participe aux interpellations relatives aux événements de Madagascar. Il met le gouvernement en garde contre les risques de contamination et regrette que le gouvernement monte les députés d'outre-mer les uns contre les autres, or " nous savons que c'est du triomphe de la démocratie en France que nous devons attendre le salut de l'Afrique. " Le 22 juillet 1947, comme il l'avait fait lors des précédentes législatures, il réclame à nouveau la création d'assemblées locales en Afrique. La France qui a promis d'amener ces territoires à la liberté, fait-il observer, doit consentir à ce que les Africains fassent l'apprentissage de l'autonomie et de la gestion. Quant aux Assemblées de groupe, telles qu'elles sont envisagées, ce sont des caricatures d'assemblées coloniales. Il le rappelle le 4 août 1947. Quant au statut de l'Algérie, il dénonce le 1er septembre l'adoption du double collège.

A l'Assemblée, l'attitude hostile aux intérêts coloniaux des députés RDA leur valent d'être tenus en suspicion par une large partie de l'Assemblée. D'autant qu'ils ont accepté l'offre des communistes de s'apparenter à leur groupe. Cela ne pose guère de problèmes à l'époque du tripartisme. Mais, une fois les communistes dans l'opposition et la guerre froide établie, les députés du RDA sont accusés de faire en Afrique le jeu des communistes voire de l'URSS. Les tenants du statu quo dénoncent le " stalinien Houphouët". Certes, il mêle souvent sa voix à celles du groupe communiste ou quand il ne le fait pas se réfugie dans l'abstention ou ne prend pas part au vote. Mais, rien dans ses déclarations ou son attitude ne justifie une telle analyse. Houphouët-Boigny comprend qu'il est dans une impasse. Or, de janvier 1949 à février 1950, la Côte d'Ivoire est le théâtre de graves incidents responsables de la mort d'une vingtaine de personnes. L'Afrique noire est au bord du gouffre. L'Assemblée nationale décide du reste, le 28 mars 1950, d'envoyer une commission parlementaire. René Pleven devenu président du Conseil et son ministre de la France d'Outre-mer, François Mitterrand, décidèrent d'ouvrir des négociations secrètes avec Houphouët-Boigny et le RDA. L'opération n'était pas sans risques. Qu'elle fût connue et le gouvernement aurait été accusé de faire le jeu des indépendantistes. Mais, l'enjeu était de taille. Il s'agissait de détacher le RDA du PCF et de lui permettre de mener son action à l'intérieur et dans le respect de l'Union française. Houphouët-Boigny y consentit d'autant plus volontiers qu'il ne réclamait pas l'indépendance, car il était instruit de l'incapacité de l'Afrique noire à assumer seule son destin, et il mesurait tout ce que l'assimilation du RDA au PCF pouvait avoir de négatif : " Nous n'avions pas le droit de permettre l'utilisation du prétexte communiste pour justifier une politique rétrograde " devait-il expliquer. Il était, en effet, commode à l'administration de justifier son hostilité par la menace communiste. Or, Houphouët-Boigny n'avait jamais réclamé l'indépendance mais une évolution consentie vers l'autonomie. En octobre 1950, le RDA fit ainsi connaître son désapparentement du groupe communiste. En juillet 1950, Gabriel d'Arboussier qui s'était opposé à la stratégie d'Houphouët-Boigny avait démissionné du RDA.

En 1951, pour les élections législatives, Houphouët-Boigny est toujours à la tête de la liste du RDA. Mais le nombre de sièges à pourvoir étant passé de trois à deux, il est seul réélu. Coulibaly Ouezzin n'est pas réélu. La liste du RDA en obtenant 67 200 voix sur 109 759 suffrages exprimés a dû consentir un siège à la liste de l'Union française conduite par Sanogo Sekou et soutenue par le MRP qui dispute au RDA le contrôle de la Côte-d'Ivoire. Au parlement, la position du RDA consiste à soutenir tout gouvernement qui contribue à faire évoluer la situation des territoires d'outre-mer tant sur le plan politique qu'économique ou social. Houphouët-Boigny est nommé sous cette législature membre de la Commission de l'éducation nationale. Le 8 août 1951, le député de la Côte d'Ivoire prend la parole au cours du débat d'investiture du président du Conseil désigné René Pleven. Son intervention est attendue. Il lui faut expliquer à nouveau - comme il l'a fait au cours de la campagne électorale - les raisons de son ancien apparentement avec le PCF et convaincre de sa bonne volonté. Il se défend d'être à la tête d'un mouvement qui ait jamais été communiste. Accueillie avec scepticisme, son intervention ne convainc guère ; il fallut attendre l'apparentement des élus du RDA au groupe de l'UDSR en 1952 pour que Houphouët-Boigny soit cru. Le 24 août 1951, lors de la discussion du rapport sur les élections de la Côte d'Ivoire, il dénonce avec force la politisation de l'administration des territoires d'outre-mer, les fraudes électorales et la propension des gouvernements à considérer les députés africains comme de simples pions, des figurants, en somme des " machines à voter ". Il demande l'annulation des élections car estime que le RDA a été lésé. Le 13 août 1954, il participe à la discussion de la proposition de loi relative à l'organisation municipale dans les territoires d'outre-mer. Il s'agissait du projet déposé en 1951 et qui ne fut adopté qu'en 1955.

En 1956, après la dissolution décidée par Edgar Faure, Houphouët-Boigny non seulement est réélu mais obtient le retour au Palais Bourbon de Coulibaly Ouezzin. Avec 502 711 voix sur 579 550 suffrages exprimés, la liste du RDA ne laisse que des miettes pour les treize autres listes en présence. Ce succès témoigne de la popularité du leader africain. Il est désormais totalement intégré à la République. Son lointain apparentement avec les communistes est oublié. Le temps de sa participation au conseil de gouvernement est venu. Houphouët-Boigny fait figure de modéré et incarne une politique qui pourrait servir de modèle pour les Algériens.

Durant la dernière législature de la Quatrième République, le député de Côte d'Ivoire est nommé membre de la Commission du suffrage universel, des lois constitutionnelles, du règlement et des pétitions. Les neuf élus du RDA forment avec les députés UDSR un groupe commun.

Félix Houphouët-Boigny est nommé ministre délégué à la Présidence du Conseil dans le gouvernement de Guy Mollet. Pour la première fois, un élu africain occupe dans un gouvernement un poste de tout premier plan. En cette qualité, le 1er août 1956, il dépose un projet de loi créant une organisation commune de régions sahariennes et défend ce projet devant l'Assemblée le 13 décembre. Il répond aux attaques des communistes qui présentent ce projet comme un moyen de piller la région. Il s'agit, au contraire, précise Félix Houphouët-Boigny, de " valoriser un patrimoine commun à l'Afrique et à la France ". Quant à l'accusation qui consiste à le présenter comme un colonisé qui s'associe à un gouvernement qui exploite d'autres peuples colonisés, il rappelle qu'il avait défendu en 1947 pour l'Algérie le collège unique qui aurait donné, s'il avait été retenu, des interlocuteurs valables. L'organisation saharienne a pour but d'assurer l'indépendance énergétique de l'Union française. Il rappelle que l'indépendance politique sans l'indépendance économique est bien peu de chose - " nous ne confondons pas le cadre doré de l'indépendance avec le contenu effectif de l'indépendance ". Le projet présenté a précisément pour but de faciliter le développement économique et social des territoires d'outre-mer. Sa nomination comme ministre est précisément le symbole de la volonté du gouvernement de " poursuivre, parfaire et défendre la communauté franco-africaine ". Il rappelle que le gouvernement avait fait l'objet des mêmes critiques de dénigrement lorsque le projet de loi-cadre sur les Territoires d'outre-mer était venu en discussion devant l'Assemblée en mars dernier. La loi-cadre Defferre qui accordait l'autonomie aux TOM portait en partie la marque de Félix Houphouët-Boigny. Dans le gouvernement Bourgès-Maunoury, il est nommé ministre d'Etat puis ministre de la santé publique et de la population dans le gouvernement Gaillard. le docteur Houphouët-Boigny présente en janvier et en mars 1958, plusieurs projets de loi modifiant le code de la santé publique.

Symbole de l'entente entre la France et l'Afrique, Houphouët-Boigny est nommé ministre d'Etat dans le cabinet Pierre Pflimlin. Il est acquis à l'idée du retour au pouvoir du général de Gaulle. Celui-ci du reste le nomme ministre d'Etat dans le gouvernement qu'il forme le 1er juin. Le même jour, Houphouët-Boigny dépose un projet de loi relatif aux pleins pouvoirs ainsi que le projet de loi modifiant l'article 90 de la Constitution. Il approuve le nouveau texte constitutionnel et la création d'une Communauté. Le mot appartenait du reste au vocabulaire de l'UDSR et du RDA. Aussi, ne fut-il guère favorable au démantèlement de la Communauté qu'entraîna l'accès à l'indépendance de ses membres car il craignit qu'elle ne se traduise, comme il l'avait annoncé, par la balkanisation et la pauvreté. Parce qu'il ne put s'y opposer, il proclama à son tour l'indépendance de la Côte d'Ivoire le 7 août 1960 et en devint le premier président de la République.

Réélu sept fois à ce poste, Félix Houphouët-Boigny décède à Yamoussoukro le 7 décembre 1993.

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lundi 9 janvier 2012

____AFRIK// Au Nigeria, "Boko Haram fait tout pour qu'il y ait un début de guerre civile" Une secte islamiste assassine des dizaines de chrétiens au Nigéria. Attentats meurtriers, épuration ethnique : Envoyons donc la glorieuse US Army, avec sup

Au Nigeria, "Boko Haram fait tout pour qu'il y ait un début de guerre civile" LEMONDE.FR | 06.01.12 | 17h08 • Mis à jour le 09.01.12 | 10h32



http://www.lemonde.fr/afrique/article/2011/12/29/le-nigeria-face-au-spectre-d-une-guerre-de-religion_1623966_3212.html




06/01/12 - 19h44 Envoyons donc la glorieuse US Army, avec ses supplétifs Anglais et Français, elle réglera le problème en deux temps et trois mouvements. Répondre

06/01/12 - 23h06

Le Nigeria est un pays violent où l'insécurité fait rage. Vous pouvez être attaqué en pleine rue ou au volant de votre voiture et il est de toutes les façons déconseillé de circuler seul. Si vous habitez un logement individuel, il est indispensable qu'il soit sécurisé. Murs d'enceinte élevés, portail résistant, porte d'entrée blindée. Et une zone de sécurité à l'épreuve des effractions, où vous pourrez vous réfugier le cas échéant, devra être prévue à l'intérieur. Charmant pays!.. Répondre

06/01/12 - 20h52

Attentats meurtriers, épuration ethnique : être chrétien dans cette région est bien dangereux mais il semble que cela n'émeut guère nos habituels "indignés". Répondre

06/01/12 - 20h28



Waouh, anonyme Brancaleone ! Quel esprit de repartie ! Une bande armée terroriste organise un début de génocide (souvenez-vous du Biafra "nigérian" en 1968) et veut prendre le pouvoir dans ce grand pays qu'est le Nigéria, et vous, vous ironisez en incriminant les puissances occidentales, qui n'ont (malheureusement) pas encore dit un mot sur cette situation de veille de guerre civile à coloration génocidaire ?

06/01/12 - 20h59 Vous faites bon usage de la liberté d'expression et ainsi, contribuez à élever le niveau du courrier des lecteurs !

06/01/12 - 22h45 Je persiste et signe, les puissances occidentales et particulièrement Bush et Blair ont contribué à l'expansion terrifiante de l'extrémisme islamiste. L'Occident ne traite pas les problèmes de l'injustice mais les aggrave quand il ne les génère pas. La menace de génocide que vous agitez ne sert qu'à justifier l'emploi d'encore plus de force pour imposer une vision monolithique du monde: la Nôtre ! 130.000 irakiens ont perdu la vie, et les GI's sont partis d’Irak en y laissant Al Qaida.

07/01/12 - 09h34 Une secte islamiste assassine des dizaines de chrétiens au Nigéria et bien évidemment c'est la faute de l'Occident...Battons notre coulpe, restons les bras croisés et attendons les prochains massacres!

07/01/12 - 11h07 Arnaud Leroux, je suis sur le fond d'accord avec vous. MAIS que faire contre une petite armée de terroristes qui pratique l'épuration ethnique ? Entre vos réactions et ma présente réponse, Boko Haram a encore tué des chrétiens dans une église du Nord Nigéria (France Info, sam. 07-01, 10h30)... Alors ? Je me souviens seulement que, face à des exactions du même type en Bosnie, la communauté internationale est allée réprimer durement les extrémistes. Et que ça a stoppé le massacre...

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2/Le Nigeria face au spectre d'une guerre de religion | 29.12.11 | 13h14 • Mis à jour le 09.01.12 | 10h39

"Nous avons peur que la situation dégénère en guerre de religion et que le Nigeria ne survive pas en tant qu'entité unie", s'est inquiété Saidu Dogo, secrétaire pour la partie nord du pays de l'Association des chrétiens du Nigeria (CAN).REUTERS/AKINTUNDE AKINLEYE

Johannesburg Correspondant - Des blessés meurent encore au Nigeria après le triple attentat perpétré le jour de Noël contre des chrétiens à la sortie d'églises. Avant même que soit connu le bilan définitif de la tuerie, des dérapages menacent. L'attentat a été revendiqué par un porte-parole du groupe islamiste Boko Haram, alourdissant le risque de voir le cycle des représailles reprendre entre communautés religieuses dans un pays de 160 millions d'habitants où la mixité est la règle - même si le Sud est en majorité chrétien et le Nord à forte dominante musulmane. Mardi 27 décembre, un nouvel attentat a visé une école dans le sud du pays, dans le quartier hausa (nordiste, musulman) de Sapele, petite ville du delta du Niger. Ce n'était qu'une bombe artisanale mal conçue, mais son objectif était de détruire bien plus que des corps. Jetée en pleine heure d'étude, elle a blessé six enfants, âgés de cinq à huit ans, et un adulte.

S'agissait-il d'un acte de vengeance ou bien d'une nouvelle tentative d'enclencher des violences entre communautés ? Au Nigeria, les violences interconfessionnelles ont fait des milliers de morts. "Nous avons peur que la situation dégénère en guerre de religion et que le Nigeria ne survive pas en tant qu'entité unie", s'est inquiété Saidu Dogo, secrétaire pour la partie nord du pays de l'Association des chrétiens du Nigeria (CAN).

Le président de la CAN, le révérend Ayo Oritsejafor, a averti, mercredi soir, avant un entretien avec le chef de l'Etat nigérian, Goodluck Jonathan, que "la communauté chrétienne au niveau national n'aura pas d'autre choix que de répondre de façon appropriée s'il y a d'autres attaques contre nos membres, nos églises et nos biens."

C'est sans doute l'effet recherché par les auteurs de l'attentat : mélanger les responsabilités, alimenter les haines entre les populations. Ces derniers mois, des affrontements meurtriers ont eu lieu, mais ils mettaient aux prises essentiellement Boko Haram et les membres des organes de sécurité (une force conjointe police-armée et services secrets).

L'un des trois attentats de Noël a eu lieu à Damaturu, au nord-est du pays, où faisaient rage, depuis plusieurs jours, des combats de rues entre insurgés islamistes et forces gouvernementales, qui avaient bouclé des quartiers entiers avant d'y déployer des blindés. Il y a eu à Damaturu, selon le chef d'état-major de l'armée nigériane, le lieutenant général Azubuike Ihejirika, "plus de cinquante" membres de Boko Haram tués en début de semaine.

En novembre, les hommes de Boko Haram avaient déjà lancé une série d'attaques dans cette ville, s'en prenant à des églises, des postes de police et même, dans certains cas, à des passants sortant des mosquées. On avait compté environ 150 morts. Un porte-parole du groupe, Abou Qaqa, promettait alors de "continuer à attaquer les formations du gouvernement fédéral jusqu'à ce que les forces de sécurité arrêtent de persécuter nos membres et les citoyens vulnérables".

Les forces de l'ordre ont la main lourde. Après l'explosion d'une bombe sur un marché de Maiduguri (capitale de l'Etat de Borno, nord-est du pays), en juillet, blessant trois soldats, Amnesty International avait recueilli des informations permettant d'établir qu'en représailles "la force conjointe nigériane a riposté en tirant et en tuant un certain nombre de personnes, apparemment au hasard, avant de mettre le feu au marché". Au total, 23 personnes sans lien avec l'attentat ont été tuées.

Courant décembre, les violences s'intensifient et les foyers se multiplient, comme si Boko Haram pariait sur un embrasement. On compte onze morts à Maiduguri. A Potiskum, dans la même région, des inconnus incendient des dizaines de magasins appartenant à des chrétiens.

Dans le nord du Nigeria, les membres des différentes confessions vivent désormais dans des quartiers séparés, et se sont organisés en milices. Les représailles peuvent être plus meurtrières que les actes qui les ont déclenchées. Souvent, ce sont les responsables religieux qui calment les esprits, tandis que des responsables politiques tentent d'instrumentaliser la violence pour leur compte.

Y a-t-il une tentation chez les responsables politiques du Nord, de plus en plus marginalisés et auxquels échappent le pouvoir et ses ressources, de parier sur le chaos ? Richard Oguche, le porte-parole de la police dans l'Etat de Niger, proche d'Abuja, où a eu lieu l'attentat le plus meurtrier visant l'église catholique Sainte-Thérèse, l'affirme : "Nous cherchons (les responsables de l'attentat) au-delà de Boko Haram, car il y a d'autres personnes qui s'efforcent de déstabiliser le gouvernement et qui, pour y parvenir, font des choses sous ce nom."

Un sénateur de l'Etat de Borno, Mohammed Ali Nduma, accusé d'être l'un des cerveaux du groupe, a été arrêté en novembre par les services secrets.

Depuis l'an 2000, dans la foulée du retour à la démocratie, les Etats du Nord voyaient s'instaurer la charia. Des troubles religieux éclataient alors, provoquant des milliers de morts, "la pire effusion de sang jamais survenue depuis la guerre civile (1967-1970)", déclarait le président de l'époque, Olusegun Obasanjo. Chrétiens et musulmans s'affrontaient aussi pendant les périodes électorales, signe que les violences étaient en partie manipulées.

Dans une mosquée de Maiduguri, en 2002, un groupe de fidèles réuni autour d'un prêcheur, Mohammed Yusuf, forme alors le Jama'atu Ahlu Sunna Lidda'awati Wal Jihad ("Peuple engagé dans la propagation de l'enseignement du Prophète et du jihad"), connu aussi sous le nom de Boko Haram ("L'enseignement occidental est impur"). Certains de ses membres avaient fait partie des "talibans nigérians", un groupe resté marginal, et du reste sans contact avec l'Afghanistan, créé sur les bases d'un mouvement islamiste apparu deux décennies plus tôt à Kano, le Maitatsine.

Sous le commandement de Mohammed Yusuf, Boko Haram prend de l'ampleur, lance des attaques pour se financer et s'armer. En 2009, ils sont à la tête d'une petite insurrection dans la région de Maiduguri. La réplique des forces de sécurité est sévère. Sept cents à huit cents morts, de nombreuses exécutions de prisonniers, dont Mohammed Yusuf et deux de ses commandants.

Les survivants se replient vers les pays voisins, notamment le Tchad et le Niger. Avant de revenir en force. En 2010, Boko Haram reprend ses activités au Nigeria. Attaques de banques, de postes de polices. Mais aussi, désormais, attentats à la voiture piégée ou attentats suicides.

Au cours de l'année 2011, un climat insurrectionnel permanent s'installe dans les Etats du nord du pays. Dans l'intervalle, Boko Haram s'est sans doute scindé en plusieurs branches (de trois à cinq). L'un de ses principaux responsables est l'ex-numéro deux du mouvement, l'imam Abubakar Shekau. Un autre responsable, Alhadji Mamman Nur, est soupçonné d'avoir établi des relations avec le groupe Al-Chabab (la jeunesse), qui mène une insurrection islamiste en Somalie et revendique des liens avec Al-Qaida, avant de revenir au Nigeria où il serait le cerveau de l'attentat contre le siège des Nations unies, à Abuja, en août (24 morts).

Boko Haram semble aussi avoir tissé des liens avec les katiba (brigades) d'Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), qui évoluent autour du Sahara. Deux sources différentes qui ont été en contact direct avec l'une des katiba les plus radicales, celle d'Abou Zeid, affirment que des combattants nigérians faisaient partie du groupe présent dans le nord du Mali.

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_____AFRIQUE// Au Nigeria, des chrétiens craignent un "nettoyage ethnique et religieux systématique"... Les attaques contre la population chrétienne se succèdent au Nigeria

publié le 09 janvier 2012 à 10:39

Face aux récents meurtres de dizaines de chrétiens par un groupe islamiste armé dans le nord du Nigeria, des leaders de cette communauté ont évoqué le spectre d'un "nettoyage ethnique et religieux systématique" et averti qu'ils "ont décidé de définir les moyens nécessaires pour se défendre face à ces tueries insensées". "Nous avons le droit légitime de nous défendre quoiqu'il en coûte", a déclaré l'Association chrétienne du Nigeria (CAN), regroupant protestants et catholiques, après une réunion d'urgence, samedi 7 janvier.

Attentats et affrontements se sont multipliés depuis jeudi, faisant une trentaine de morts dans plusieurs Etats du Nord-Est du Nigeria. Les meurtres ont été revendiqués par le groupe islamiste Boko Haram, qui dit vouloir chasser les chrétiens du Nord majoritairement musulman et imposer la charia, la loi islamique. Boko Haram avait déjà revendiqué une série d'attaques à la bombe ayant fait des dizaines de morts le jour de Noël.

> Lire notre entretien avec Benjamin Augé, chercheur à l'IFRI "Boko Haram fait tout pour qu'il y ait une guerre civile au Nigeria"

"ÇA NOUS RAPPELLE LES DÉBUTS DE LA GUERRE CIVILE"

Les leaders protestants et catholiques ont accusé les gouverneurs des Etats du Nord de ne rien faire pour empêcher ces violences. "Nous les tenons pour responsables de ces tueries", a affirmé Ayo Oritsejafor, dirigeant de la CAN. Dans l'Etat d'Adamawa, un couvre-feu de 24 heures a été imposé samedi. C'est dans cet Etat qu'a eu lieu l'attaque la plus meurtrière des derniers jours avec la mort de 17 personnes vendredi à Mubi. Fin décembre, le président Goodluck Jonathan avait déjà décrété l'état d'urgence dans des Etats du centre et du Nord-Est touchés, et notamment dans l'Etat de Borno, bastion de Boko Haram.

2/Les attaques contre la population chrétienne se succèdent au NigeriaLEMONDE.FR avec AFP | 06.01.12 | 06h29 • Mis à jour le 06.01.12 | 20h25

Des attentats visant la population chrétienne, revendiqués la secte islamiste Boko Haram, se succèdent au Nigeria. Des hommes armés ont tué dix-sept personnes dans l'Etat d'Adamawale, au nord-est du pays, vendredi 6 janvier. La tuerie a eu lieu lors des funerailles des cinq personnes tuées jeudi lors d'une attaque contre une église. Le commissariat de la ville de Potiskum a également été attaqué, vendredi. Cette ville est régulièrement la cible des islamistes. En tout, au moins 28 personnes ont été tuées depyis vendredi. "Ces attaques sont l'une des conséquences de la fin de notre ultimatum", a expliqué un porte-parole de la secte dans un communiqué.

Lire notre entretien avec le chercheur Benjamin Augé Au Nigeria, "Boko Haram fait tout pour qu'il y ait un début de guerre civile"

Un état d'urgence dans toute la région du nord-est a été décrété ce week-end par le président nigérian, Goodluck Jonathan, alors qu'avait expiré l'ultimatum adressé par Boko Haram, qui a revendiqué une série d'explosions en début de semaine. La secte n'a en revanche pas revendiqué les deux attentats meurtriers qui ont suivi.

FORTE CONTESTATION

Lié à Al-Qaida, Boko Haram s'est vu attribuer des centaines de morts dans des attentats ces derniers mois, sur fond de violences religieuses et ethniques dans le Nord. Les autorités ont attribué au groupe la vague d'attaques contre des chrétiens et des militaires le jour de Noël.

Ces violences interviennent à un moment où le Nigeria est en proie à une forte contestation à la suite de l'annonce, dimanche, par le gouvernement de la fin des prix subventionnés des carburants – une mesure qui a entraîné une hausse en flèche des prix à la pompe, le litre d'essence passant dès lundi de 65 nairas (0,30 euro) à au moins 140 nairas (0,66 euro).

Plusieurs manifestations contre la hausse des prix de l'essence ont eu lieu depuis lundi, notamment à Lagos, Abuja et Kano, où elles ont été pour la plupart dispersées par la police, parfois violemment, à la matraque et aux gaz lacrymogènes, comme à Kano dans la nuit de mercredi à jeudi, selon des syndicats.

Le Nigeria est le pays le plus peuplé d'Afrique avec 160 millions d'habitants, à peu près autant de musulmans, majoritaires dans le Nord, que de chrétiens, plus nombreux dans le Sud. Des représentants chrétiens du Nord ont menacé de se défendre ou de répondre en cas de nouvelles attaques. Les évêques catholiques avaient demandé samedi au président Jonathan de faire appel à des experts étrangers pour combattre Boko Haram.

3/Le Nigeria et la menace d'une guerre civileEdito du Monde | | 09.01.12 | 10h37 • Mis à jour le 09.01.12 | 11h02


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Le Nigeria et la menace d'une guerre civile Edito du Monde | | 09.01.12 | 10h37 • Mis à jour le 09.01.12 | 11h02



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Le plus peuplé des pays d'Afrique traverse une phase difficile. Dans ce pays, le Nigeria, l'un des plus prometteurs du continent, c'est synonyme de danger : ce géant pétrolier a déjà prouvé son aptitude à s'enfoncer dans de terribles guerres ethnico-religieuses. Hausse des prix du pétrole aidant, le Nigeria – 160 millions d'habitants et le plus gros producteur d'hydrocarbures d'Afrique – connaît une forte croissance : 8,4 % en 2011. Mais 2012 commence de manière inquiétante, sur fond de troubles sociaux et, plus grave peut-être, de menace de guerre civile.

La journée du lundi 9 janvier devait être marquée par une grève générale dure, étendue à tout le pays. Elle a été décrétée par deux des plus grands syndicats nigérians. Ils protestent contre la décision du gouvernement du président Goodluck Jonathan de supprimer une importante subvention au secteur pétrolier.

C'est une mesure de bonne gestion. Ladite subvention permet de diviser par deux le prix de l'essence, et profite le plus à une classe moyenne et supérieure qui roule souvent en grosse cylindrée. Mais le gouvernement n'a pas pris en compte le fait que le coût des transports pèse de façon disproportionnée sur les 70 % de Nigérians qui vivent en dessous du seuil de pauvreté.

Les Eglises chrétiennes ont qualifié d'"immorale" la décision du gouvernement. Le président Jonathan serait bien inspiré d'assouplir sa politique budgétaire ; il lui faut prendre des mesures de compensation pour les plus pauvres. Sinon, il risque une grève longue, dure et violente dans un pays déjà en proie à un début de guerre civile dans le Nord.

Immense, le Nigeria compte autant de chrétiens que de musulmans. La mixité y est la règle, même si les premiers sont majoritaires dans le Sud. Dans le Nord, une insurrection armée, conduite par le mouvement Boko Haram, un groupe islamiste, a pris de l'ampleur depuis Noël. Elle s'en prend aux banques, aux bâtiments publics et, plus encore, aux chrétiens. Eglises, écoles et quartiers chrétiens sont régulièrement attaqués. On compte près d'une centaine de morts depuis décembre. Ici et là, l'armée a déployé des chars, alors que des combats de rue opposaient les djihadistes aux forces gouvernementales.

Dans cet immense pays, c'est un deuxième foyer d'insurrection : l'armée, qui se comporte en général avec une insigne brutalité, est déjà opposée à une rébellion des habitants du delta du Niger. Sans doute lié à d'autres groupes djihadistes, notamment ceux de l'Afrique sahélienne, Boko Haram "exige" le départ des chrétiens du Nord. Ceux-ci parlent à juste titre de "nettoyage religieux". Ils évoquent la guerre civile qui, à la fin des années 1960, a fait près d'un million de victimes dans le pays.

La tragédie du Nord est symptomatique. Le Nigeria est en pleine croissance, avec un dynamisme privé admirable. Mais il reste sous-équipé et sous-administré. Il lui faut d'urgence bâtir un secteur public. C'est à sa portée.

Article paru dans l'édition du 10.01.12

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Grève générale au Nigeria LEMONDE.FR avec AFP | 09.01.12 | 07h16 • Mis à jour le 09.01.12 | 11h35

Des milliers de personnes manifestaient, lundi 9 janvier, au Nigeria au premier jour d'une grève générale illimitée, pour protester contre le doublement du prix des carburants dans le pays, principal producteur africain de pétrole, sur fond d'attaques islamistes contre les chrétiens au nord. Dans la capitale économique Lagos, des jeunes ont bloqué un important axe routier en enflammant des pneus, jetant des pierres sur les policiers. "Bad Luck Jonathan" (Jonathan la malchance), criaient certains, en détournant le prénom du président nigérian, Goodluck (bonne chance) Jonathan. Les rues de la métropole économique Lagos, habituellement embouteillées, étaient complètement vides, à l'exception des manifestants. A Abuja, la capitale fédérale, des milliers de personnes sont également descendues dans la rue malgré un important déploiement des forces de l'ordre qui tentaient de les empêcher d'atteindre le centre-ville, ont constaté des journalistes de l'AFP. Les syndicats de travailleurs menacent d'une grève illimitée si le gouvernement ne rétablit pas les subventions sur les prix du carburant, dont la suppression le 1er janvier a entraîné une brusque hausse des prix de l'essence. Le litre à la pompe est ainsi passé dès lundi de 65 nairas (0,30 euro) à au moins 140 nairas (0,66 euro). Des manifestations ont éclaté depuis dans tout le pays pour protester contre cette mesure, extrêmement impopulaire.

La chambre basse du Parlement nigérian a adopté une motion pour demander au gouvernement de faire marche arrière sur sa décision pour permettre une évolution du dialogue lors d'une session d'urgence dimanche. Les parlementaires ont également demandé aux syndicats de "suspendre leur projet de grève générale et de participer à un dialogue approfondi sur cette question".

TENSIONS INTERCONFESSIONNELLES GRANDISSANTES Le président Goodluck Jonathan a fait une tentative de dernière minute samedi soir dans une adresse télévisée pour défendre la politique de son gouvernement dans l'espoir que les syndicats annulent leur projet de grève. Mais les syndicats ont indiqué qu'ils n'étaient pas influencés par le discours de M. Jonathan et qu'ils allaient poursuivre dans la voie de la grève qui menace de mettre le pays, qui compte 160 millions d'habitants, à l'arrêt.

Cette grogne sociale dans le pays plus gros producteur de pétrole d'Afrique se développe sur fond de tensions interconfessionnelles grandissantes et d'attentats meurtriers. Depuis les sanglants attentats visant les célébrations du jour de Noël et qui avaient fait au moins 49 morts, six nouvelles attaques contre des chrétiens du Nord musulman ont fait plus de 80 morts. La majorité de ces raids ont été revendiqués par Boko Haram, un groupe islamiste qui réclame l'application de la charia (loi islamique) dans l'ensemble du pays. Dimanche, M. Jonathan a estimé que Boko Haram disposait de soutiens et de sympathisants au sein de tout l'appareil d'Etat et que les violences antichrétiennes actuelles étaient "pires" que la guerre civile des années 60.

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Au Nigeria, "Boko Haram fait tout pour qu'il y ait un début de guerre civile" Benjamin Augé, chercheur associé à l'IFRI | LEMONDE.FR | 06.01.12 | 17h08 • Mis à jour le 09.01.12 | 10h32

Les attentats visant la population chrétienne se succèdent au Nigeria. Des hommes armés ont tué dix-sept personnes dans le nord-est du pays, vendredi 6 janvier. La tuerie a eu lieu lors des funerailles des cinq personnes tuées, jeudi, lors d'une attaque contre une église. Elles interviennent juste après l'expiration d'un ultimatum fixé par un porte-parole de la secte islamiste Boko Haram aux chrétiens pour qu'ils quittent le Nord majoritairement musulman du pays. Benjamin Augé, chercheur associé au programme Afrique de l'Institut français des relations internationales (IFRI), analyse les raisons politiques, économiques et religieuses de ce regain de violences.

Pourquoi les violences religieuses ressurgissent au Nigeria ?

Il y a plusieurs raisons. En premier lieu, une évidente radicalisation de l'islam dans le nord du pays. Certains Etats du Nord ont en effet adopté officiellement la charia entre 1999 et 2001, mais dans les faits celle-ci n'est pas appliquée aussi strictement que les islamistes le voudraient. Il y a donc des revendications religieuses. Mais il faut souligner par ailleurs que le président actuel, Goodluck Jonathan (président depuis mai 2010 après la mort du président Umaru Yar'Adua et élu en avril 2011), est chrétien et vient de la région du Delta où se trouvent les principales régions pétrolières.

C'est une première dans l'histoire de ce pays où le pétrole est la principale ressource financière (en 2010, il a rapporté 60 milliards de dollars au gouvernement d'Abuja). Sur la part de ces revenus qui reviennent à l'Etat fédéral, 13 % sont redistribués aux neuf Etats pétroliers. Pour le reste, c'est l'état fédéral qui décide des répartitions. Or historiquement, le Nord a toujours été déshérité, il y a donc une forte demande de rééquilibrage économique qui est instrumentalisé par un noyau d'extrémistes religieux.

En outre, les militants du Sud qui ont lutté, armes à la main, via le Mouvement pour l'émancipation du delta du Niger (MEND) à partir de 2006 contre l'Etat fédéral, ont obtenu des contreparties. 26 000 d'entre eux bénéficient grâce à la loi d'amnistie de 2009 d'un revenu mensuel de 400 dollars et d'un accès privilégié à des formations professionnelles. Cela a renforcé encore un peu plus le sentiment d'injustice chez les nordistes. Boko Haram applique en fait une stratégie miroir en semant la terreur, comme le MEND l'a fait, pour rééquilibrer la situation économique du pays. Un chemin que les militants du Sud refusent catégoriquement.

Cela signifie-t-il que Boko Haram rencontre une forte audience dans le Nord ?

Dans les pratiques violentes du mouvement, non. Si les chrétiens sont principalement visés, des musulmans sont également victimes des attentats aveugles. Mais la secte croît sur le terreau d'une situation économique défavorable. Même si les leaders mettent en avant le conflit religieux, ils peuvent aisément fédérer leurs militants sur cette question de pauvreté et d'abandon d'Abuja. Boko Haram fait tout pour qu'il y ait un début de guerre civile et pousser Goodluck Jonathan à négocier une nouvelle répartition des revenus de l'Etat principalement basés sur le pétrole.

Par ailleurs, le président a pris la décision début janvier de supprimer les subventions des prix du carburant. Une mesure très impopulaire qui a fait passer les prix à la pompe de 30 à 90 centimes de dollar le litre. Dans le contexte actuel, c'est le pire moment pour lancer cette réforme très probablement soufflée par la Banque mondiale.

Certains assurent que des hommes politiques du Nord soutiennent Boko Haram. Est-ce crédible ?

Oui, c'est très probable qu'une partie des élites du Nord financent, soutiennent ou à minima ne condamnent pas cette violence terroriste. Certains membres du Parti démocratique populaire (PDP), le parti des trois derniers présidents, ne souhaitaient pas voir Goodluck Jonathan, lui-même membre du PDP, accéder à la présidence. Cela tient à une raison historique qui veut que traditionnellement le poste soit attribué alternativement à une personnalité politique du Nord puis du Sud. Or Jonathan, du Sud, est arrivé au pouvoir à la faveur du décès de Yar'Adua, du Nord, qui n'a donc pas pu finir son mandat. Certains au sein du PDP ont estimé que la présidence devait donc revenir à un homme politique du Nord.

Quelles peuvent être les clés d'une sortie de crise ?

Pour Jonathan, il s'agirait d'entrer dans des négociations directes avec Boko Haram. Le gouvernement a envoyé ses forces spéciales, la Joint Task Force, pour mater la secte islamiste. La réponse du pouvoir a été elle aussi très violente. Mais c'est une façon de vouloir résoudre le problème uniquement par la voie militaire. Jonathan peut par ailleurs compter sur le soutien d'un certain nombre de pays occidentaux comme la France ou les Etats-Unis. Il a été mieux élu que ses prédécesseurs et a beaucoup contribué au départ de l'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, ce qui lui confère une grande légitimité aux yeux des Occidentaux.

Qu'en est-il des liens de Boko Haram avec d'autres groupes islamistes radicaux ?

Il est pour l'instant très difficile d'établir la réalité des liens de Boko Haram avec Al-Qaida au Maghreb islamique ou les shebabs en Somalie. Si ces violences m'apparaissent avant tout comme relevant de problèmes politiques et économiques nationaux, les Etats-Unis par exemple envisagent le cas de Boko Haram principalement comme un mouvement terroriste à tendance religieuse et à visées régionales. Le dernier rapport du Congrès (en pdf) sur la secte rendu public en décembre et décrivant Boko Haram comme une menace émergente pour les intérêts du Nigeria et des Américains montre bien cette inquiétude.

Propos recueillis par Simon Piel

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