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mardi 9 mars 2010

_____Théosophie: La connaissance sur l'homme intérieure et de sa destinée spiritual..Est Le déni du Psyché Mental-Déficient Acquis Africain. Ne serais-ce pas la nature des différences actuelles entre l'Intelligence Africaine et l'Intelligence Occidentale»

Le Psyché Mentalo - Déficient Acquis Africain (PMDAA)

THE MENTAL CAPACITY OF THE AFRICAN - La nature des différences actuelles entre l'intelligence africaine et l'intelligence occidentale»,

  • Aptitude cognitive générale innée.

On peut la mesurer avec une certaine précision à l'aide de tests qui permettent d'établir un QI (Quotient intellectuel). L'intelligence est générale en ce sens qu'une personne très intelligente réussit des tâches très diverses pour autant qu'elles soient d'ordre cognitif. Elle est cognitive en ce sens que la réussite à des tâches demandant d'autres aptitudes (physiques, affectives) est indépendante de la valeur du QI. Elle est innée car il est prouvé que le milieu influent peu sur les différences entre les aptitudes intellectuelles. On a calculé que, dans les civilisations occidentales actuelles, environ 80 p. 100 de ces variations sont liées à des facteurs génétiques et 20 p. 100 seulement au milieu.

L'intelligence est un concept, non une chose ; c'est un concept comme la gravitation ou l'électricité. Il est très important de comprendre cette distinction : on peut montrer une chose, mais un concept est partie d'une théorie scientifique. On réifie souvent le concept d'intelligence, ce qui est la cause de toutes sortes d'erreurs et de malentendus. Comme tous les concepts, celui-ci est fondé sur une recherche scientifique et sur une élaboration statistique de ses effets.

L'intelligence se distribue suivant une courbe de Gauss régulière, qui a, à peu près, la forme d'une cloche, comprenant une majorité de cas moyens et de moins en moins d'individus très brillants ou très déficients. Les gens brillants aux tests réussissent mieux dans notre type de société ; on peut montrer que si, dans une même famille, un frère est brillant et l'autre peu doué, le premier tendra à s'élever dans l'échelle sociale et l'autre à descendre à un niveau inférieur à celui de ses parents. Un quotient d'intelligence élevé est indispensable pour réussir à l'école et à l'université. Il y a peu d'activités de haut niveau pour lesquelles ce n'est pas le cas ; mais on trouve aussi dans les activités les plus simples des gens dont le niveau mental est élevé. Cela vient de ce que l'intelligence ne suffit pas pour réussir ; il faut aussi d'autres qualités comme la persévérance, ainsi qu'une forte motivation, des circonstances favorables et de la chance.

On a démontré de multiples façons l'importance des facteurs génétiques. De vrais jumeaux» élevés séparément, ont des quotients d'intelligence très voisins. Les enfants adoptés ressemblent beaucoup plus, à cet égard, à leurs parents naturels qu'à leurs parents adoptifs, bien que ceux-ci les aient élevés et leur aient donc fourni les conditions du milieu. Les différences de quotient d'intelligence sont presque aussi grandes entre des enfants élevés dans un établissement à caractère social (orphelinat) qu'entre des enfants « normaux », avec toute la diversité de milieux que cela suppose. Un effet très important de l'origine génétique de l'intelligence est ce qu'on appelle « la régression vers la moyenne » : les enfants de parents brillants sont brillants, quoiqu'un peu moins, et les enfants de parents déficients sont eux aussi débiles, mais à un moindre degré. Ce phénomène génétique bien connu évite l'imperméabilité des classes sociales ; dans une société à grande mobilité sociale, il s'opère ainsi un brassage continuel des classes, les enfants les plus brillants des classes laborieuses accédant à la classe moyenne et les moins doués des classes moyennes se retrouvant dans le prolétariat.

Les tests d'intelligence méritent moins qu'on ne le dit la critique suivant laquelle ils ne seraient que des tests d'apprentissage ou de réussite scolaire. Des Esquimaux testés sur leurs terrains de chasse dans les régions polaires ne se sont pas montrés inférieurs à des Canadiens blancs, malgré leur manque de scolarisation, et ils ont obtenu de meilleurs résultats que plusieurs groupes d'Européens dont le niveau de scolarisation était supérieur. On s'efforce d'utiliser dans les tests d'intelligence un matériel universellement familier (comme les formes perceptives et les images) et d'éviter tout ce qui fait appel à des connaissances accessibles seulement à une partie de la population à tester. Si l'on ne peut jamais éliminer complètement la varia­ble culturelle, on peut la rendre relativement négligeable. H.J.E. (trad. D.J.V)

L'intelligence est l'aptitude à comprendre les relations qui existent entre les éléments d'une situation et à s'y adapter, afin de réaliser ses fins propres. Elle est toujours compréhension et invention, dit Gaston Viaud (1899-1961). Pour que celles-ci se réali­sent, il faut au préalable une réorganisation des éléments du champ psychologique. Par exemple, comment procéder pour détruire une tumeur cancéreuse à l'aide de rayons X sans léser les tissus sains qui la recouvrent ? Pour résoudre ce problème (Duncker), il faut tout d'abord reconsidérer les données de base, calculer le rayonnement non nocif, puis faire converger à l'endroit voulu plusieurs faisceaux dont la concentration seule sera efficace. Pouvoir résoudre des problèmes nouveaux et s'adapter rapidement à de nou­velles situations est la marque spécifique de l'intelligence. Pendant longtemps, on a pensé que, seule, l'activité conceptuelle et logique de l'homme, élaborée à partir du langage, était intelligente, tandis que les autres comportements adaptatifs résultaient de l'activité instinctive.

Mais, depuis le début du xxc siècle, on a établi d'une façon à peu près certaine l'existence d'autres formes d'intelli­gence. Il n'y a pas une sorte d'intelligence, variable en degrés, mais plusieurs, qui diffè­rent selon les êtres et les espèces. Le savant, le chef militaire, le philosophe, l'ingénieur, l'artiste, le commerçant ont certainement des formes de pensée très différentes. Aussi a-t-on proposé (Thorndike, 1920)de distinguer, au moins, trois grands types d'intelligence : l'intelligence abstraite ou conceptuelle, carac­térisée par l'aptitude à utiliser le matériel verbal et symbolique ; l'intelligence pratique, qui se trouve à l'aise dans le concret, lorsqu'il faut manipuler des objets ; l'intelligence sociale enfin, qui implique la compréhension des êtres humains et la facilité à s'entendre avec eux. Les enfants (et les débiles mentaux) ont une intelligence essentiellement pratique. Mais elle n'apparaît pas sous une forme déjà définie. Les travaux de l'école genevoise montrent que l'aptitude cognitive s'élabore tout au long de l'enfance et de l'adolescence, et passe par plusieurs stades dont les premiers sont proches des formes élémentaires d'adaptation biologique et les derniers ten­dent à s'identifier aux structures logiques de la pensée mathématique. L'intelligence, écrit J. Piaget (1965, p. 133), « se construit par paliers d'équilibration successifs, tels que le travail débute, sur chacun d'eux, par une reconstruction de ce qui était déjà acquis sur le palier précédent, mais sous une forme plus restreinte ». Le premier de ces paliers se constitue, sous une forme sensori-motrice, pendant les deux premières années, environ.

L'enfant, interagissant avec son milieu, éla­bore des schèmes élémentaires qui, par leur extension et leur coordination progressives, lui permettront d'organiser le réel. Il dégage ainsi, notamment, la notion de permanence de l'objet. Au niveau suivant, « qui est celui de la pensée représentative et des opérations concrètes » (de deux à six ans), il appréhende peu à peu les relations spatiales, temporelles et causales existant entre les objets et entre ceux-ci et lui-même. Grâce au langage et à la fonction symbolique, en général, il peut reconstruire sur le plan de la représentation tout l'acquis antérieur, mais en y introduisant des déformations dues à un point de vue égocentrique. Vers l'âge de sept ans, début de la période proprement opératoire, les premières opérations réversibles s'organi­sent, et, vers l'âge de onze ou douze ans, apparaissent les opérations formelles ou hypothético-déductives, qui portent non plus sur des objets, comme au palier précédent (opérations concrètes), mais sur des énoncés logiques.

L'intelligence a fait l'objet d'innombrables travaux. On a tenté de la mesurer (le premier instrument utile fut créé par A. Binet) et de l'analyser en ses éléments. Pour Charles Edward Spearman (1863-1945), la réussite à certaines tâches intellectuelles (épreuves très variées auxquelles on soumet plusieurs sujets) dépend de deux facteurs : l'un général (facteur g), commun à tous les exercices ; l'autre spécifique (facteur s), propre à une tâche particulière. Cet auteur a proposé d'as­similer le facteur g, qu'il appelle 1'« énergie mentale », à l'intelligence. Certains psycholo­gues, sceptiques quant à la valeur de la méthode des corrélations employée par Spearman, ont perfectionné l'analyse facto-rielle et fait apparaître de nombreuses aptitu­des primaires (L.L. Thurstone, 1938), les­quelles interviennent selon la nature de la tâche à accomplir. Pour R.B. Cattell (1967), l'intelligence générale elle-même se compose­rait de deux aptitudes, qu'il qualifie de « fluide » et de « cristallisée ». La première (gf) entre en jeu dans les tâches de classifica­tion et les analogies, par exemple ; la seconde (gc) est à l'œuvre dans le raisonnement, le jugement, etc. Quoi qu'il en soit, la psycha­nalyse et la psychologie clinique nous ont enseigné que l'intelligence était autre chose qu'une faculté de l'esprit. Inséparable de l'affectivité (des émotions, des conflits intra-psychiques), elle est une conduite de la per­sonne tout entière dans une situation déter­minée : le même individu peut être brillant dans une démonstration mathématique, par exemple, et totalement désadapté devant une tâche pratique ou dangereuse. De même que l'affectivité retentit sur l'intelligence, de même celle-ci peut exercer son contrôle sur celle-là. C'est ce qui permet à certains sujets de maîtriser leurs conflits en les intellectuali­sant, c'est-à-dire en leur donnant une formu­lation discursive.

Norbert Sillamy

Ou sont l'élite africaine pour le renouveau ? Ou sont-il les mandelas, senghors, cesaires, nkrumahs, kiserbos versus miniaturisé? Ou sont-il ses larsin small soldiers de la dé-raison fondamental "noir"?

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jeudi 4 mars 2010

______Dieu, foi et religions : Si Dieu existe, pourquoi le mal, la souffrance ? La foi et la raison s'opposent-elles ? L’homme a-t-il inventé Dieu ou est-ce l'inverse ?

La plupart du temps, nous courons après des distractions diverses pour échapper aux heurts de la vie, ou nous nous réfugions dans le travail. Surtout, nous cherchons à ne pas penser. Comme si le fait même de penser à notre vie, à celle des autres, faisait mal. C'est qu'effectivement, à des degrés divers, nul n'échappe à la souffrance...

Pourquoi moi ?

Lorsque nous vivons un drame, une pensée nous vient parfois à l'esprit : "pourquoi moi ?". Nous avons un sentiment d'injustice. Dans un magazine, quelqu'un posait un jour une autre question : quand j'entends parler d'une souffrance quelconque dans le monde, pourquoi est-ce que je ne me dis jamais "pourquoi pas moi ?".

Autrement dit, puisque la souffrance affecte tous les êtres humains, puisqu'elle existe depuis la nuit des temps, puisque ni le progrès, ni la science, ni aucun système politique ou social ne l'ont jamais éradiquée, pourquoi s'étonner que cela nous arrive aussi à nous individuellement ? Pourquoi ne pas plutôt s'estimer heureux quand notre souffrance semble dérisoire par rapport à ce que certains endurent dans d'autres coins du globe ?

Cela fait effectivement réfléchir… De fait, beaucoup de personnes trouvent dans ce raisonnement le secret de leur bonheur. Satisfaits et positifs, ils prennent la vie du bon côté. Nous connaissons tous l'affliction, mais chacun a aussi sa part de bonheur dans la vie. Considérons que les choses pourraient être pires. Dans beaucoup de situations , cela devrait être notre attitude. Nous serions moins râleurs et plus aimables…

Mais cette réflexion est une bien piètre consolation quand nous souffrons profondément. Si nous nous posons instinctivement la question "pourquoi moi ?", c'est parce que nous avons tous en nous cette pensée: la souffrance est une erreur ! Elle ne devrait pas exister ! Le mal est une anomalie. Si encore nous étions "punis" lorsque nous faisons le mal, cela serait juste. Mais non. La souffrance est aveugle et apparemment arbitraire : même si nous faisons le bien, cela ne nous met pas à l'abri d'elle. Elle n'a apparemment pas de cause, et c'est ça qui en fait le drame. Pas de cause, donc pas de remède, pas d'échappatoire !

La souffrance peut-elle être expliquée ?

La souffrance a t-elle un sens ? Nous avons tous - et c'est normal - le désir d'interpréter, d'expliciter les choses, c'est-à-dire d'établir des relations causales, des liens, afin de donner un sens aux événements. Les situations deviennent ainsi moins illogiques ; elles entrent dans un tissu de continuité. La souffrance, elle, est vécue comme absurde, comme une rupture, une incohérence dans la logique de notre conception du monde. Dans son essence nous la percevons comme injuste.

Dans une certaine mesure, quand la souffrance est l'indicateur d'une anomalie modifiable, nous avons tout à gagner à en chercher la cause, afin de la traiter. Le fatalisme, qui consiste à accepter toute situation difficile sans rien dire, est de l'auto-annihilation. La souffrance n'a rien de bon en elle-même. Elle n'a pas de vertu curative ou punitive. (Heureusement, dans le domaine médical, la situation est en train de changer par rapport à cela Il existe aujourd'hui une médication analgésique adéquate et efficace).

Toutefois, s'il est juste de se poser un minimum de questions, nous ne pouvons pas chercher des raisons à toutes les souffrances, sous peine de risquer de tomber dans le négationnisme ou de tenir des propos inacceptables. Ainsi, vouloir expliquer la douleur immense de l'holocauste, de la torture, d'une catastrophe climatique ou tellurique, risque de nous faire penser et dire n'importe quoi. Nous risquons d'avoir des propos vexatoires, humiliants, injustes ou discriminatoires.

De plus, la douleur n'a plus de raison d'être entendue ni exprimée si elle est trop expliquée, trop rationalisée. Elle deviendrait alors partie intégrante des choses normales de la vie, au lieu d'être un indicateur d'anomalie. Ce n'est pas parce que je sais que j'ai un cancer incurable que je dois trouver ma douleur "acceptable" et que je n'ai plus besoin de l'exprimer.

Comment faire face à la souffrance ?




Il est possible de dépasser sa souffrance. Cela ne diminuera pas son intensité, mais de notre attitude face à elle pourront venir notre "délivrance" et notre croissance intérieure. Mal y répondre aura l'effet inverse : affaiblissement de notre être et amoindrissement de la beauté de notre caractère. Non pas que la souffrance soit une vertu en elle-même. Une telle conception cache un certain masochisme mystique. Mais nous pouvons choisir de bien réagir par rapport à la douleur, afin de grandir, de connaître, d'apprendre, de progresser. Du mal peut sortir le bien.

Comment ? Premièrement en prenant le temps de réfléchir et d'analyser ce qui se passe en nous. Être conscient de moi, de ce qui se joue en moi, de mes peurs, de mes frustrations : et si la souffrance était propice à une intériorité salutaire, si derrière les ténèbres perçait une lumière ?



Quelques fois, d'heureux changements de vie sont déclenchés par une épreuve terrible : comme pour ce jeune maghrébin d'un quartier difficile, emmuré dans sa délinquance, inconscient de sa situation, incapable de penser à se sortir de là. Maintenant, c'est un musicien doué, impliqué dans des groupes de la ville et dans une radio. Il a un métier qui le passionne, un avenir ouvert devant lui. Comment a-t-il opéré la métamorphose ? "Grâce", dit-il, "à l'accident" qui lui est arrivé. Il est en effet devenu aveugle, suite à une explosion qu'il avait provoquée. Il aurait pu s'enfoncer encore plus dans les ténèbres. Il en a fait un tremplin pour changer de vie. Bel exemple ! Beau courage !

Les évènements tragiques nous remettent en question, ébranlent nos idées reçues, disloquent les illusions ou les croyances erronées sur lesquelles reposent parfois nos vies. Et si une partie de mon mal était en vérité une atteinte à mon orgueil, à mon égoïsme ? Pour celui ou celle qui ose regarder la réalité en face et se remettre en question, le "déshonneur" peut devenir une chance. Quel épanouissement ce sera alors ! Quel bienfait pour lui (ou elle) et pour son entourage ! Ainsi, des menaces (et seulement des menaces) de divorce obligent-elles bon nombre de maris à revoir sérieusement leur comportement vis-à-vis de leurs proches. Pour celui qui souffre mais qui sait ouvrir les yeux sur lui-même, c'est un nouveau départ dans la vie, qui peut suivre.

Enfin, parler de sa plaie à quelqu'un d'autre est également nécessaire : lire, écouter, rechercher les conseils sages, dans une volonté d'échange et de partage. Dans la douleur, les gens se rapprochent les uns des autres. C'est une des conséquences bienheureuses de la souffrance. Celle-ci nous renvoie à notre humanité fragile et vulnérable. Nous (re)découvrons que nous avons besoin les uns des autres.

Nous comprenons mieux celui-là qui nous énervait auparavant, quand nous savons et expérimentons ce par quoi il est passé. Nous écoutons mieux celle-là qui souffre, parce que nous avons ressenti combien la seule écoute compréhensiveNous devenons plus humain, c'est-à-dire plus transparent, moins arrogant, plus abordable. Des masques tombent ; notre personnalité s'enrichit de compassion, c'est-à-dire d'un nouveau regard sur les autres, d'un nouveau désir d'aller vers l'autre. Notre égoïsme premier s'efface. La souffrance nous amène des amis. Et si c'était l'occasion d'apprendre un nouveau style de vie ? Pourquoi ne vivre cette proximité, ces relations retrouvées, qu'au travers de situations déplaisantes ?

La souffrance nous interpelle sur notre humanité : nous sommes faillibles, en fin de compte et l'existence est bien vite passée. Pour quoi, pour qui ? La souffrance est aussi peut-être l'occasion d'une rencontre de l'Autre… était précieuse dans l'épreuve.

Où est Dieu dans la souffrance ? Que nous soyons croyants ou non, la question de l'existence de Dieu surgit en nous lorsque nous pensons au mal. Pourquoi ? Si nous disons ne pas croire en Dieu, pourquoi nous interroger de la sorte ? Et si nous disons croire en Dieu, quelle réponse y donnons-nous ?

La Bible parle de notre vécu, ne le conteste pas, mais bien plutôt l'authentifie. Des grandes figures du passé ont souffert et exprimé leurs maux, leurs questions à Dieu - ce qui nous est rapporté dans la Bible. La foi chrétienne refuse l'illusion et les doctrines qui nous séparent de la réalité de la vie (la douleur n'est pas une abstraction de la pensée ou ne peut pas "s'anihiler" par la pensée). Jésus souffre et ne dit pas que ce n'est rien ; il voit les gens mourir et il pleure.

Le christianisme ne fait pas non plus de masochisme et s'oppose au concept de "punition" derrière les événements

Certains maux, nous dit la Bible, sont malheureusement les conséquences directes de nos actes. "Celui qui sème l'injustice récolte l'injustice" (Proverbes 22:8). Ainsi, une mauvaise gestion économique, le mépris des ressources terrestres, des choix politiques ou sociaux malheureux sont lourds de conséquence. À nous la faute. Dieu ne peut pas en être reconnu coupable. Nous avons été créés libres, ce qui veut dire - par la même occasion - libres d'expérimenter le mal que nous faisons. Il y a injustice sur terre, mais parce que l'humanité n'est pas faite d'entités indépendantes les unes des autres. (voir par exemple : Evangile de Luc ch. 13). Dieu ne prend pas plaisir à nous voir souffrir. Nous ne prouvons rien à travers la douleur, ni ne gagnons rien, contrairement à l'idée que certains mystiques ont véhiculée. Comment "expliquer" que Jésus ait dû souffrir de la faim, de la soif, de la fatigue, soit trahi, torturé, mis à mort, lui un homme parfait sur le plan moral et qui ne faisait qu'honorer Dieu ?



Peut-être devrions-nous plus réfléchir à la présence du mal en nous et l'admettre enfin, au lieu de la nier ou de l'ignorer. Ce n'est qu'en prenant le taureau par les cornes que l'on gère les situations graves et que l'on prévient les catastrophes. À trop se voiler la face, il faut attendre qu'un drame survienne et (bien souvent) seulement alors nous agissons ! À nous donc de tirer les leçons de la vie et d'apprendre à être plus sages et moins égoïstes.

Cependant, d'autres tragédies restent inexplicables : les maladies (qui emportent parfois des bébés), les désastres climatiques ou terrestres (famine, tempêtes, tremblements de terre…). Pourquoi cela a-t-il lieu ? La Bible reste silencieuse sur ce sujet. Dieu ne nous en révèle pas l'explication.

Pourquoi ? Parce que Dieu, dans sa souveraineté, a fixé là la limite à notre savoir. En effet, vouloir donner un pourquoi à la souffrance, au mal, c'est être finalement comme Dieu, connaître toute chose. Si je pouvais expliquer la souffrance, je pourrais aussi m'expliquer Dieu. Cela signifierait que Dieu est à ma mesure. Je contrôlerais tout moi-même. Mais le propre de l'être humain est d'être fini, fragile et limité. D'ailleurs je ne peux me comprendre moi-même totalement.

Cependant, Dieu n'est pas indifférent à ce qui m'arrive. Sur la croix, Jésus s'identifie pleinement à ma condition. C'est même au sein de cette condition qu'il se révèle à moi. Alors, dans la mesure où j'accepte l'incompréhension, je peux entendre la compassion réelle de Jésus et la solution qu'il me propose.



Car Dieu a une réponse à notre souffrance. Mais elle ne se pose pas en termes explicatifs et rationnels. La réponse divine à la souffrance, c'est une compassion et une consolation véritable, qui proviennent d'une identification et d'une espérance qui deviendront réalité. Dieu me comprend, m'écoute, a de l'empathie pour moi. Il sait ce que j'endure, connaît la profondeur de ma douleur, parce qu'il l'a expérimentée lui-même. Car ce Dieu si infini s'est un jour fait homme, avec toutes les limites et les faiblesses que cela comporte.

Pour s'identifier à nous et comprendre pleinement notre souffrance, en Jésus-Christ, il a choisi, de vivre pleinement notre tragédie. Il ne nous dévoile pas l'origine du mal, mais s'offre lui-même comme réponse à ce problème. En mourant sur la croix, Dieu a fait retomber sur lui tout le mal de la terre, de tous les temps : "Ce sont nos souffrances qu'il a portées ; c'est de nos douleurs qu'il s'est chargé… Il était blessé pour nos péchés, brisé pour nos iniquités… Il s'est livré lui-même à la mort parce qu'il a porté les péchés de beaucoup d'hommes et qu'il a intercédé pour les coupables" (Li-vre du prophète Esaïe, ch. 53).

Ainsi, je peux connaître Dieu à travers ma souffrance et mes besoins, à condition que je les lui exprime. C'est aussi là (mais pas seulement) qu'il se révèle. La souffrance pleinement reconnue donne place à l'autre et à l'Autre. Dès lors j'entends à sa juste valeur les phrases de Jésus : "bien-heureux ceux qui pleurent car ils seront consolés" (Evangile de Matthieu 5:4). Ceux qui acceptent de pleurer, de dire leur incompréhension et leur révolte face au mal, et de le dire à Dieu en désirant sa présence, peuvent découvrir Sa consolation. C'est l'expérience de Job, le géant de la foi (livre de Job, Ancien Testament). Mais ceux qui ne pleurent pas, qui résistent à Dieu, qui veulent tout expliquer, ne connaissent pas cette consolation.

Dieu nous promet qu'il y aura, après la mort, un au-delà dépourvu de souffrance, sans mal, pour ceux qui se seront confiés en lui. Le croyant qui expérimente une relation vivante avec Dieu, a au fond de lui-même une ferme assurance de ce futur enfin heureux : "Puis je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre…Dieu lui-même sera avec eux. Il essuiera toute larme de leurs yeux et la mort ne sera plus. Il n'y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu" (Apocalypse de jean 21:1,3-4) ; "Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés" (Evangile de Jean 5:6).

Ce récit idyllique peut paraître utopique. Pourtant, Dieu donne la certitude de sa réalité à tous ceux qui lui confient leur vie, au point que Paul disait : "nous marchons par la foi et non par la vue, mais nous sommes plein de confiance et nous aimons mieux quitter ce corps et demeurer auprès du Seigneur" (Deuxième épîtres de Paul aux Corinthiens 5:7-8). Cette assurance est, pour quiconque passe par des moments difficiles, un grand réconfort qui aide à traverser l'épreuve et à en sortir grandi. L'espoir fait vivre, dit-on. Dieu donne à ceux qui viennent à lui plus qu'un espoir : une conviction qui apporte une joie et une paix profonde au sein de la tempête.

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