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jeudi 23 décembre 9999

____Une fois à la rue et livrés à eux-mêmes, les enfants, le corps rongé par la crasse et la vermine dorment sur des bancs ou à même le trottoir. tentent de s'organiser en reproduisant les schémas sociaux qui leur ont été inculqués.

Livrés à eux-mêmes dans une nature sauvage et paradisiaque, les nombreux enfants survivants tentent de s'organiser en reproduisant les schémas sociaux qui leur ont été inculqués.

Mais bien vite le vernis craque, la fragile société vole en éclats et laisse peu à peu la place à une organisation tribale, sauvage et violente bâtie autour d'un chef charismatique et d'une religion rudimentaire. Sacrifices humains, chasse à l'homme, guerres sanglantes : la civilisation disparaît au profit d'un retour à un état proche de l'animal que les enfants les plus fragiles ou les plus raisonnables paient de leur vie. En France, ce roman est souvent considéré comme un livre pour enfant et régulièrement étudié en primaire ou au collège. Pourtant, sa violence sauvage, crue et sensuelle en fait un livre difficile et troublant. La finesse de son analyse et la qualité de son écriture en font par ailleurs une œuvre à part entière.

Guerres, archaïsmes des structures sociétales, industrialisation sauvage et désordonnée, démographie galopante, __désintégration des liens sociaux sont les effets les plus destructeurs sur des millions d’enfants qui semblent ne voir le jour que pour sombrer aussitôt dans la nuit. Pour un enfant sur dix environ la rue est devenue son foyer__.



Qui sont les enfants des rues ? :

Les enfants des rues ont entre 5 et 16 ans, mais il est courant d’en rencontrer qui ont à peine 3 ou 4 ans aux côtés de frères plus âgés qui assurent leur protection. La majorité des enfants des rues sont des garçons. Les filles ont en effet moins visibles dans la rue pour deux raisons:



La première

..est qu’elles sont moins aventureuses et hésitent plus à quitter leur milieu familial même lorsque les conditions de vie sont exécrables.




La seconde raison

..est qu’elles travaillent de façon moins visible comme domestiques, ouvrières dans des ateliers clandestins ou comme prostituées dans les établissements spécialisés. Elles concernent 10% des enfants des rues, sauf à Bangkok où elles sont 70% en raison de la prostitution. Dans beaucoup de pays, leur nombre tend à augmenter. Souvent avant d'être pubères, elles s'habillent en garçon pour ne pas être embêtées. Même très petites, elles sont pratiquement toujours victimes de la prostitution.

Dans la majorité des cas, les enfants des rues sont issus de familles nombreuses rurales que le mirage des villes a poussé à migrer. Actuellement près de la moitié de tous les enfants des pays en voie de développement vit dans des agglomérations urbaines, c’est à dire pour la plupart dans des bidonvilles.

Les enfants des rues ne rentrent pas tous dans la même typologie.

Bien que la situation de chacun de ces enfants soit tragique les organismes spécialisés les classent en 3 groupes :


  • Les enfants qui ont conservé une relation constante avec leur famille

-c’est à dire qu’ils vivent avec leur famille dans la rue.


  • Les enfants qui travaillent dans la rue,

y passent leurs journées et une partie de la nuit, mais qui gardent un contact permanent avec leur famille qui possède un domicile, même précaire. L’action de ces enfants dans la rue est souvent un apport économique non négligeable à la famille. Leur présence dans la rue est également liée à de graves problèmes familiaux.


  • Les enfants démunis,

qui n’ont plus aucun contact avec leur famille ce qui constitue les situations les plus critiques. Leurs origines sont diverses. Ils peuvent être orphelins, enfants réfugiés ou déplacés, avoir été chassés de la maison pour réduire le nombre de bouches à nourrir, avoir été abandonnés par des parents qui n’arrivent pas à survivre ou encore fugueurs comme c’est le cas dans de nombreux pays occidentaux.

Une fois à la rue et livrés à eux-mêmes, les enfants, le corps rongé par la crasse et la vermine dorment sur des bancs ou à même le trottoir. Les plus débrouillards se construisent des abris en carton. D’autres, comme en Russie vivent dans les égouts. Pourchassés par la police, livrés à l’indifférence générale ces enfants ont très peu de chances de trouver assistance. Seules les ONG (Organisations Non Gouvernementales), lorsqu’elles existent, tentent d’apporter un réconfort. Ici où là des initiatives individuelles voient également le jour. Beaucoup d’enfants vivent en bandes, se livrent à la délinquance et survivent grâce à la rapine et la mendicité.




Beaucoup des enfants des rues exercent une activité laborieuse. Les petits métiers pratiqués sont les mêmes sur tous les continents. Il s’agit en fait d’une incessante quête quotidienne pour trouver de quoi subsister non seulement pour eux-mêmes mais aussi, le cas échéant, pour leur famille. Deux situations sont à considérer :


  • Le travail organisé par la famille c’est à dire que l’enfant est le vecteur économique de celle-ci à qui il reverse la recette de son activité qui est généralement issue de la vente.

  • L’enfant abandonné qui crée son propre emploi pour survivre. Il est porteur devant un supermarché, livreur, gardien ou laveur de voitures, cireur de chaussures, vendeur de différents produits, nettoyeur de tombes comme au Pérou, tireur de pousse-pousse ou pousseur de chariots-taxi comme aux Philippines….

Les dangers de la rue :

Les enfants des rues rencontrent des dangers et des dérives qui leurs sont souvent fatals. Ils sont meurtris par les intempéries, les privations, le dénuement, les maladies, les accidents et l’indifférence. A cela s’ajoutent la précarité, la violence, les sévices sexuels, la loi du plus fort qui les exposent aux rencontres et influences les plus nuisibles. Les petites filles sont sollicitées sexuellement dès leur plus jeune âge et finissent par se prostituer. D’ailleurs, dans la plupart des pays, la prostitution des filles et des garçons se banalise et constitue une source de revenus pour les enfants. Enfin la plupart des enfants des rues connaissent la drogue, même les plus petits. En fonction du pays ils consomment la coca, la marijuana, les déchets de cocaïne (bazoca), le cacao sabanico dont les pépins sont hallucinogènes ou encore des mélanges tel que le pipo en Colombie (mélange de lait, d’alcool local et d’essence).

Mais la vraie drogue des pauvres la plus répandue est la colle de cordonnier. On la verse dans un sac en plastique avant de la respirer. Il arrive également que faute de colle, les enfants débouchent les réservoirs d’essence des voitures pour en inhaler les vapeurs. Dans les pays industrialisés ce sont le crack et l’extasie qui font le plus de ravages.

Les enfants et les gangs :

Une des caractéristiques des enfants des rues est leur rassemblement en bandes ou en gangs qui comptent en général entre 10 et 20 membres mais qui peuvent atteindre 50 ou 100 enfants. Dans certains pays ces bandes deviennent de véritables fléaux. Libérés de toutes contraintes sociales, rejetant les lois et les institutions, elles ont leur langage, leur code, leur territoire, leur organisation et vivent principalement de vols, de cambriolages et d’agressions. Mais le risque le plus grand pour ces enfants est de se faire enrôler dans un véritable gang criminel qui va les utiliser pour le trafic de drogue, la mendicité, le vol, les agressions armées et quantités d’autres activités illégales.

Quelques exemples :

Aux États Unis, les armes à feu sont la première cause de mortalité chez les enfants et les adolescents masculins. Toutes les deux heures un enfant est tué par balle ! Pas étonnant dans un pays qui compte 200 millions d’armes en circulation et qui relève 25 000 homicides (meurtres) par an. Un sénateur américain, qui se bat contre la prolifération des armes, relevait récemment que son pays compte 31 fois plus de vendeurs d’armes que de restaurants Mac Donalds ! Il ne faut donc pas être surpris de constater que des gosses de 10 ou 11 ans, appartenant à des gangs de rue soient armés jusqu’aux dents. En 1996, plus de 6000 élèves ont été expulsés de leur établissement scolaire pour avoir tenté d’y introduire une arme à feu. Certaines écoles ont même installé des détecteurs de métaux à l’entrée de leur établissement. De récentes affaires ont défrayé la chronique où des adolescents avaient ouvert le feu sur leur camarades. En 1999 on a dénombré 68 meurtres par arme à feu dans les écoles américaines.

Les enfants des rues pourchassés ou tués :

Certains pays ont organisé des réactions violentes pour faire face à la prolifération du nombre d’enfants des rues. C’est la cas notamment du Guatemala, de la Colombie, du Pérou et du Brésil. Je citerai par exemple les trop célèbres « escadrons de la mort » au Brésil qui sont financés par des hommes d’affaires locaux qui souhaitent « nettoyer » leurs quartiers des enfants des rues. Ces escadrons de la mort, composés de policiers subalternes et d’officiers de la police militaire, veulent se substituer aux lois estimées trop lentes et inefficaces. Depuis une quinzaine d’années, tous les jours, des enfants, souvent très jeunes, meurent assassinés. A l’instar des escadrons de la mort des milices privées se sont créées dans les pays précédemment cités. La présence importante d’enfants dans la rue assure à ces milices une certaine approbation de la population nantie et donc leur quasi impunité.

Les enfants des rues en chiffres :

Zaïre :

''++au moins 35 000 enfants sont dans les rues des principales villes du pays. Dans la capitale Kinshasa, ils sont plus de 7 000 totalement abandonnés. Réputés porter malheur, ils sont appelés « enfants sorciers » par la population qui les fuit et les persécute++.''

États Unis :

1 850 000 enfants sont portés disparus chaque année. La majorité d’entre sont des fugueurs. 10 à 20 000 de ces enfants ne sont jamais retrouvés et deviennent, pour la plupart, des enfants des rues. A Chicago par exemple ils sont 4 à 5 000 sans abri.

http://www.droitsenfant.com/rue.htm

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jeudi 18 novembre 9999

_____Nous observons le nid de l'oiseau et disons que la Nature est belle et ingénieuse. Le HLM est la Nature aussi?

Réponses (1) by Sostène Leroidec Membre depuis : 30 septembre 2010



nan, pas tellement. Le HLM est un nid à bonobos mais ils ne l'ont pas fait eux-mêmes. Il y a 2 heures

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_____"Ne trouvez-vous pas que l'homme seul a un pouvoir ridicule, minuscule, insignifiant et limité dans le temps?"

Ne trouvez-vous pas que l'homme seul a un pouvoir ridicule, minuscule, insignifiant et limité dans le temps?

Est-ce que cela peut engendre une frustration, comment se manifeste-t-elle?

  • Meilleure réponse - Choisie par les votants

Le Christ était un de ceux-la et Mahomet aussi, et pourtant ils ont réussi à modifier le cours de l´histoire et des évenements.

Celui qui n'a pas de parole est un homme insignifiant L'homme est mesuré par sa parole et est évalué par ses actions, dis donc ce qui a le plus de poids et fais ce qui a le plus de valeur.

Sources : "Vraiment, vous serez pris selon vos paroles, ne parlez donc que bien." http://fr.answers.yahoo.com/question/index?qid=20081027051425AAYBcpn

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____Nous avons cru à l’amour de RSS::..1. «RSS est amour : celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu en lui» (1 Jn 4, 16). L'UNITÉ DE L'AMOUR DANS LA CRÉATION ET DANS L'HISTOIRE DU SALUT

«Dieu est amour : celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu en lui» (1 Jn 4, 16). Ces paroles de la Première Lettre de saint Jean expriment avec une particulière clarté ce qui fait le centre de la foi chrétienne: l’image chrétienne de Dieu, ainsi que l'image de l'homme et de son chemin, qui en découle. De plus, dans ce même verset, Jean nous offre pour ainsi dire une formule synthétique de l’existence chrétienne : «Nous avons reconnu et nous avons cru que l’amour de Dieu est parmi nous».

Nous avons cru à l’amour de Dieu: c’est ainsi que le chrétien peut exprimer le choix fondamental de sa vie. À l’origine du fait d’être chrétien, il n’y a pas une décision éthique ou une grande idée, mais la rencontre avec un événement, avec une Personne, qui donne à la vie un nouvel horizon et par là son orientation décisive. Dans son Évangile, Jean avait exprimé cet événement par ces mots : «Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique : ainsi tout homme qui croit en lui ... obtiendra la vie éternelle» (3, 16). En reconnaissant le caractère central de l’amour, la foi chrétienne a accueilli ce qui était le noyau de la foi d’Israël et, en même temps, elle a donné à ce noyau une profondeur et une ampleur nouvelles. En effet, l’Israélite croyant prie chaque jour avec les mots du Livre du Deutéronome, dans lesquels il sait qu’est contenu le centre de son existence : «Écoute, Israël: le Seigneur notre Dieu est l’Unique. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force» (6, 4-5). Jésus a réuni, en en faisant un unique précepte, le commandement de l’amour de Dieu et le commandement de l’amour du prochain, contenus dans le Livre du Lévitique : «Tu aimeras ton prochain comme toi-même» (19, 18 ; cf. Mc 12, 29-31). Comme Dieu nous a aimés le premier (cf. 1 Jn 4, 10), l’amour n’est plus seulement un commandement, mais il est la réponse au don de l'amour par lequel Dieu vient à notre rencontre.

Dans un monde où l’on associe parfois la vengeance au nom de Dieu, ou même le devoir de la haine et de la violence, c’est un message qui a une grande actualité et une signification très concrète. C’est pourquoi, dans ma première Encyclique, je désire parler de l’amour dont Dieu nous comble et que nous devons communiquer aux autres. Par là sont ainsi indiquées les deux grandes parties de cette Lettre, profondément reliées entre elles. La première aura un caractère plus spéculatif, étant donné que je voudrais y préciser – au début de mon Pontificat – certains éléments essentiels sur l'amour que Dieu, de manière mystérieuse et gratuite, offre à l'homme, de même que le lien intrinsèque de cet Amour avec la réalité de l'amour humain. La seconde partie aura un caractère plus concret, puisqu'elle traitera de la pratique ecclésiale du commandement de l'amour pour le prochain. La question est très vaste, un long développement dépasserait néanmoins le but de cette Encyclique. Je désire insister sur certains éléments fondamentaux, de manière à susciter dans le monde un dynamisme renouvelé pour l'engagement dans la réponse humaine à l'amour divin.

PREMIÈRE PARTIE

L'UNITÉ DE L'AMOURDANS LA CRÉATION ET DANS L'HISTOIRE DU SALUT

Un problème de langage

2. L'amour de Dieu pour nous est une question fondamentale pour la vie et pose des interrogations décisives sur qui est Dieu et sur qui nous sommes. À ce sujet, nous rencontrons avant tout un problème de langage. Le terme «amour» est devenu aujourd'hui un des mots les plus utilisés et aussi un des plus galvaudés, un mot auquel nous donnons des acceptions totalement différentes. Même si le thème de cette encyclique se concentre sur le problème de la compréhension et de la pratique de l’amour dans la Sainte Écriture et dans la Tradition de l’Église, nous ne pouvons pas simplement faire abstraction du sens que possède ce mot dans les différentes cultures et dans le langage actuel.

Rappelons en premier lieu le vaste champ sémantique du mot «amour» : on parle d’amour de la patrie, d’amour pour son métier, d’amour entre amis, d’amour du travail, d’amour entre parents et enfants, entre frères et entre proches, d’amour pour le prochain et d’amour pour Dieu. Cependant, dans toute cette diversité de sens, l’amour entre homme et femme, dans lequel le corps et l’âme concourent inséparablement et dans lequel s’épanouit pour l’être humain une promesse de bonheur qui semble irrésistible, apparaît comme l’archétype de l’amour par excellence, devant lequel s’estompent, à première vue, toutes les autres formes d’amour. Surgit alors une question : toutes ces formes d’amour s'unifient-elles finalement et, malgré toute la diversité de ses manifestations, l’amour est-il en fin de compte unique, ou bien, au contraire, utilisons-nous simplement un même mot pour indiquer des réalités complètement différentes ?

«Eros» et «agapè» – différence et unité.

3. À l’amour entre homme et femme, qui ne naît pas de la pensée ou de la volonté mais qui, pour ainsi dire, s’impose à l’être humain, la Grèce antique avait donné le nom d’eros. Disons déjà par avance que l'Ancien Testament grec utilise deux fois seulement le mot eros, tandis que le Nouveau Testament ne l'utilise jamais: des trois mots grecs relatifs à l’amour – eros, philia (amour d’amitié) et agapè – les écrits néotestamentaires privilégient le dernier, qui dans la langue grecque était plutôt marginal. En ce qui concerne l'amour d'amitié (philia), il est repris et approfondi dans l’Évangile de Jean pour exprimer le rapport entre Jésus et ses disciples. La mise de côté du mot eros, ainsi que la nouvelle vision de l’amour qui s’exprime à travers le mot agapè, dénotent sans aucun doute quelque chose d’essentiel dans la nouveauté du christianisme concernant précisément la compréhension de l’amour. Dans la critique du christianisme, qui s’est développée avec une radicalité grandissante à partir de la philosophie des Lumières, cette nouveauté a été considérée d’une manière absolument négative. Selon Friedrich Nietzsche, le christianisme aurait donné du venin à boire à l’eros qui, si en vérité il n’en est pas mort, en serait venu à dégénérer en vice1. Le philosophe allemand exprimait de la sorte une perception très répandue : l’Église, avec ses commandements et ses interdits, ne nous rend-elle pas amère la plus belle chose de la vie ? N’élève-t-elle pas des panneaux d’interdiction justement là où la joie prévue pour nous par le Créateur nous offre un bonheur qui nous fait goûter par avance quelque chose du Divin ?

4. En est-il vraiment ainsi ? Le christianisme a-t-il véritablement détruit l’eros ? Regardons le monde pré-chrétien. Comme de manière analogue dans d’autres cultures, les Grecs ont vu dans l’eros avant tout l’ivresse, le dépassement de la raison provenant d'une «folie divine» qui arrache l’homme à la finitude de son existence et qui, dans cet être bouleversé par une puissance divine, lui permet de faire l’expérience de la plus haute béatitude. Tous les autres pouvoirs entre le ciel et la terre apparaissent de ce fait d’une importance secondaire : «Omnia vincit amor», affirme Virgile dans les Bucoliques – l’amour vainc toutes choses – et il ajoute : «Et nos cedamus amori» – et cédons, nous aussi, à l’amour2. Dans les religions, cette attitude s’est traduite sous la forme de cultes de la fertilité, auxquels appartient la prostitution «sacrée», qui fleurissait dans beaucoup de temples. L’eros était donc célébré comme force divine, comme communion avec le Divin.

L’Ancien Testament s’est opposé avec la plus grande rigueur à cette forme de religion, qui est comme une tentation très puissante face à la foi au Dieu unique, la combattant comme perversion de la religiosité. En cela cependant, il n’a en rien refusé l’eros comme tel, mais il a déclaré la guerre à sa déformation destructrice, puisque la fausse divinisation de l’eros, qui se produit ici, le prive de sa dignité, le déshumanise. En fait, dans le temple, les prostituées, qui doivent donner l’ivresse du Divin, ne sont pas traitées comme êtres humains ni comme personnes, mais elles sont seulement des instruments pour susciter la «folie divine»: en réalité, ce ne sont pas des déesses, mais des personnes humaines dont on abuse. C’est pourquoi l’eros ivre et indiscipliné n’est pas montée, «extase» vers le Divin, mais chute, dégradation de l’homme. Il devient ainsi évident que l’eros a besoin de discipline, de purification, pour donner à l’homme non pas le plaisir d’un instant, mais un certain avant-goût du sommet de l’existence, de la béatitude vers laquelle tend tout notre être.

5. De ce regard rapide porté sur la conception de l’eros dans l’histoire et dans le temps présent, deux aspects apparaissent clairement, et avant tout qu’il existe une certaine relation entre l’amour et le Divin: l’amour promet l’infini, l’éternité – une réalité plus grande et totalement autre que le quotidien de notre existence. Mais il est apparu en même temps que le chemin vers un tel but ne consiste pas simplement à se laisser dominer par l’instinct. Des purifications et des maturations sont nécessaires; elles passent aussi par la voie du renoncement. Ce n’est pas le refus de l’eros, ce n’est pas son «empoisonnement», mais sa guérison en vue de sa vraie grandeur.

Cela dépend avant tout de la constitution de l’être humain, à la fois corps et âme. L’homme devient vraiment lui-même, quand le corps et l’âme se trouvent dans une profonde unité ; le défi de l’eros est vraiment surmonté lorsque cette unification est réussie. Si l’homme aspire à être seulement esprit et qu’il veuille refuser la chair comme étant un héritage simplement animal, alors l’esprit et le corps perdent leur dignité. Et si, d’autre part, il renie l’esprit et considère donc la matière, le corps, comme la réalité exclusive, il perd également sa grandeur. L’épicurien Gassendi s’adressait en plaisantant à Descartes par le salut: «Ô Âme !». Et Descartes répliquait en disant: «Ô Chair !»3. Mais ce n’est pas seulement l’esprit ou le corps qui aime : c’est l’homme, la personne, qui aime comme créature unifiée, dont font partie le corps et l’âme. C’est seulement lorsque les deux se fondent véritablement en une unité que l’homme devient pleinement lui-même. C’est uniquement de cette façon que l’amour – l'eros – peut mûrir, jusqu’à parvenir à sa vraie grandeur.

Il n’est pas rare aujourd’hui de reprocher au christianisme du passé d’avoir été l’adversaire de la corporéité; de fait, il y a toujours eu des tendances en ce sens. Mais la façon d'exalter le corps, à laquelle nous assistons aujourd’hui, est trompeuse. L’eros rabaissé simplement au «sexe» devient une marchandise, une simple «chose» que l’on peut acheter et vendre; plus encore, l'homme devient une marchandise. En réalité, cela n’est pas vraiment le grand oui de l’homme à son corps. Au contraire, l’homme considère maintenant le corps et la sexualité comme la part seulement matérielle de lui-même, qu’il utilise et exploite de manière calculée. Une part, d’ailleurs, qu'il ne considère pas comme un espace de sa liberté, mais comme quelque chose que lui, à sa manière, tente de rendre à la fois plaisant et inoffensif. En réalité, nous nous trouvons devant une dégradation du corps humain, qui n’est plus intégré dans le tout de la liberté de notre existence, qui n’est plus l’expression vivante de la totalité de notre être, mais qui se trouve comme cantonné au domaine purement biologique. L’apparente exaltation du corps peut bien vite se transformer en haine envers la corporéité. À l'inverse, la foi chrétienne a toujours considéré l’homme comme un être un et duel, dans lequel esprit et matière s’interpénètrent l’un l’autre et font ainsi tous deux l’expérience d’une nouvelle noblesse. Oui, l’eros veut nous élever «en extase» vers le Divin, nous conduire au-delà de nous-mêmes, mais c’est précisément pourquoi est requis un chemin de montée, de renoncements, de purifications et de guérisons.

6. Comment devons-nous nous représenter concrètement ce chemin de montée et de purification ? Comment doit être vécu l’amour, pour que se réalise pleinement sa promesse humaine et divine ? Nous pouvons trouver une première indication importante dans le Cantique des Cantiques, un des livres de l’Ancien Testament bien connu des mystiques. Selon l’interprétation qui prévaut aujourd’hui, les poèmes contenus dans ce livre sont à l’origine des chants d’amour, peut-être prévus pour une fête de noces juives où ils devaient exalter l’amour conjugal. Dans ce contexte, le fait que l’on trouve, dans ce livre, deux mots différents pour parler de l'«amour» est très instructif. Nous avons tout d’abord le mot «dodim», un pluriel qui exprime l’amour encore incertain, dans une situation de recherche indéterminée. Ce mot est ensuite remplacé par le mot «ahabà» qui, dans la traduction grecque de l’Ancien Testament, est rendu par le mot de même consonance «agapè», lequel, comme nous l’avons vu, devint l’expression caractéristique de la conception biblique de l’amour. En opposition à l’amour indéterminé et encore en recherche, ce terme exprime l’expérience de l’amour, qui devient alors une véritable découverte de l’autre, dépassant donc le caractère égoïste qui dominait clairement auparavant. L’amour devient maintenant soin de l’autre et pour l’autre. Il ne se cherche plus lui-même – l’immersion dans l’ivresse du bonheur – il cherche au contraire le bien de l’être aimé : il devient renoncement, il est prêt au sacrifice, il le recherche même.

Cela fait partie des développements de l'amour vers des degrés plus élevés, vers ses purifications profondes, de l'amour qui cherche maintenant son caractère définitif, et cela en un double sens : dans le sens d’un caractère exclusif – «cette personne seulement» – et dans le sens d’un «pour toujours». L’amour comprend la totalité de l’existence dans toutes ses dimensions, y compris celle du temps. Il ne pourrait en être autrement, puisque sa promesse vise à faire du définitif : l’amour vise à l’éternité. Oui, l’amour est «extase», mais extase non pas dans le sens d’un moment d’ivresse, mais extase comme chemin, comme exode permanent allant du je enfermé sur lui-même vers sa libération dans le don de soi, et précisément ainsi vers la découverte de soi-même, plus encore vers la découverte de Dieu : «Qui cherchera à conserver sa vie la perdra. Et qui la perdra la sauvegardera» (Lc 17, 33), dit Jésus – une de ses affirmations qu’on retrouve dans les Évangiles avec plusieurs variantes (cf. Mt 10, 39; 16, 25; Mc 8, 35; Lc 9, 24; Jn 12, 25). Jésus décrit ainsi son chemin personnel, qui le conduit par la croix jusqu’à la résurrection; c’est le chemin du grain de blé tombé en terre qui meurt et qui porte ainsi beaucoup de fruit. Mais il décrit aussi par ces paroles l’essence de l’amour et de l’existence humaine en général, partant du centre de son sacrifice personnel et de l’amour qui parvient en lui à son accomplissement.

7. À l’origine plutôt philosophiques, nos réflexions sur l’essence de l’amour nous ont maintenant conduits, par une dynamique interne, jusqu’à la foi biblique. Au point de départ, la question s’est posée de savoir si les différents sens du mot amour, parfois même opposés, ne sous-entendraient pas une certaine unité profonde ou si, au contraire, ils ne devraient pas rester indépendants, l’un à côté de l’autre. Avant tout cependant, est apparue la question de savoir si le message sur l’amour qui nous est annoncé par la Bible et par la Tradition de l’Église avait quelque chose à voir avec l’expérience humaine commune de l’amour ou s’il ne s’opposait pas plutôt à elle. À ce propos, nous avons rencontré deux mots fondamentaux : eros, comme le terme désignant l’amour «mondain», et agapè, comme l’expression qui désigne l’amour fondé sur la foi et modelé par elle. On oppose aussi fréquemment ces deux conceptions en amour «ascendant» et amour «descendant». Il y a d’autres classifications similaires, comme par exemple la distinction entre amour possessif et amour oblatif (amor concupiscentiæ – amor benevolentiæ), à laquelle on ajoute parfois aussi l’amour qui n’aspire qu’à son profit.

Dans le débat philosophique et théologique, ces distinctions ont souvent été radicalisées jusqu'à les mettre en opposition entre elles : l’amour descendant, oblatif, précisément l’agapè, serait typiquement chrétien; à l'inverse, la culture non chrétienne, surtout la culture grecque, serait caractérisée par l’amour ascendant, possessif et sensuel, c’est-à-dire par l’eros. Si on voulait pousser à l’extrême cette antithèse, l’essence du christianisme serait alors coupée des relations vitales et fondamentales de l’existence humaine et constituerait un monde en soi, à considérer peut-être comme admirable mais fortement détaché de la complexité de l’existence humaine. En réalité, eros et agapè – amour ascendant et amour descendant – ne se laissent jamais séparer complètement l’un de l’autre. Plus ces deux formes d’amour, même dans des dimensions différentes, trouvent leur juste unité dans l’unique réalité de l’amour, plus se réalise la véritable nature de l’amour en général. Même si, initialement, l’eros est surtout sensuel, ascendant – fascination pour la grande promesse de bonheur –, lorsqu’il s’approche ensuite de l’autre, il se posera toujours moins de questions sur lui-même, il cherchera toujours plus le bonheur de l’autre, il se préoccupera toujours plus de l’autre, il se donnera et il désirera «être pour» l’autre. C’est ainsi que le moment de l’agapè s’insère en lui ; sinon l'eros déchoit et perd aussi sa nature même. D’autre part, l’homme ne peut pas non plus vivre exclusivement dans l’amour oblatif, descendant. Il ne peut pas toujours seulement donner, il doit aussi recevoir. Celui qui veut donner de l’amour doit lui aussi le recevoir comme un don. L’homme peut assurément, comme nous le dit le Seigneur, devenir source d’où sortent des fleuves d’eau vive (cf. Jn 7, 37-38). Mais pour devenir une telle source, il doit lui-même boire toujours à nouveau à la source première et originaire qui est Jésus Christ, du cœur transpercé duquel jaillit l’amour de Dieu (cf. Jn 19, 34).

Dans le récit de l’échelle de Jacob, les Pères ont vu exprimé symboliquement, de différentes manières, le lien inséparable entre montée et descente, entre l’eros qui cherche Dieu et l’agapè qui transmet le don reçu. Dans ce texte biblique, il est dit que le patriarche Jacob vit en songe, sur la pierre qui lui servait d’oreiller, une échelle qui touchait le ciel et sur laquelle des anges de Dieu montaient et descendaient (cf. Gn 28, 12; Jn 1, 51). L’interprétation que le Pape Grégoire le Grand donne de cette vision dans sa Règle pastorale est particulièrement touchante. Le bon pasteur, dit-il, doit être enraciné dans la contemplation. En effet, c’est seulement ainsi qu’il lui sera possible d’accueillir les besoins d’autrui dans son cœur, de sorte qu’ils deviennent siens: «Per pietatis viscera in se infirmitatem caeterorum transferat»4. Dans ce cadre, saint Grégoire fait référence à saint Paul qui est enlevé au ciel jusque dans les plus grands mystères de Dieu et qui, précisément à partir de là, quand il en redescend, est en mesure de se faire tout à tous (cf. 2 Co 12, 2-4; 1 Co 9, 22). D’autre part, il donne encore l’exemple de Moïse, qui entre toujours de nouveau dans la tente sacrée, demeurant en dialogue avec Dieu, pour pouvoir ainsi, à partir de Dieu, être à la disposition de son peuple. «Au-dedans dans la tente, ravi dans les hauteurs par la contemplation, il se laisse au dehors de la tente prendre par le poids des souffrants: Intus in contemplationem rapitur, foris infirmantium negotiis urgetur».5

8. Nous avons ainsi trouvé une première réponse, encore plutôt générale, aux deux questions précédentes : au fond, l’«amour» est une réalité unique, mais avec des dimensions différentes; tour à tour, l’une ou l’autre dimension peut émerger de façon plus importante. Là où cependant les deux dimensions se détachent complètement l’une de l’autre, apparaît une caricature ou, en tout cas, une forme réductrice de l’amour. D’une manière synthétique, nous avons vu aussi que la foi biblique ne construit pas un monde parallèle ou un monde opposé au phénomène humain originaire qui est l’amour, mais qu’elle accepte tout l’homme, intervenant dans sa recherche d’amour pour la purifier, lui ouvrant en même temps de nouvelles dimensions. Cette nouveauté de la foi biblique se manifeste surtout en deux points, qui méritent d’être soulignés: l’image de Dieu et l’image de l’homme.

La nouveauté de la foi biblique

9. Il s’agit avant tout de la nouvelle image de Dieu. Dans les cultures qui entourent le monde de la Bible, l’image de Dieu et des dieux reste en définitive peu claire et en elle-même contradictoire. Dans le parcours de la foi biblique, à l’inverse, on note que devient toujours plus clair et plus univoque ce que la prière fondamentale d’Israël, le shema, reprend par ces paroles : «Écoute, Israël: le Seigneur notre Dieu est l’Unique» (Dt 6, 4). Il existe un seul Dieu, qui est le Créateur du ciel et de la terre, et qui est donc aussi le Dieu de tous les hommes. Deux éléments sont singuliers dans cette précision : le fait que, en vérité, tous les autres dieux ne sont pas Dieu, et que toute la réalité dans laquelle nous vivons remonte à Dieu, qu’elle est créée par lui. Naturellement, l’idée d’une création existe aussi ailleurs, mais c’est là seulement qu’apparaît de manière absolument claire que ce n’est pas un dieu quelconque, mais l’unique vrai Dieu, lui-même, qui est l’auteur de la réalité tout entière; cette dernière provient de la puissance de sa Parole créatrice. Cela signifie que sa créature lui est chère, puisqu’elle a été voulue précisément par Lui-même, qu’elle a été «faite» par Lui. Ainsi apparaît alors le deuxième élément important: ce Dieu aime l’homme. La puissance divine qu’Aristote, au sommet de la philosophie grecque, chercha à atteindre par la réflexion, est vraiment, pour tout être, objet du désir et de l’amour – en tant que réalité aimée cette divinité met le monde en mouvement6 –, mais elle-même n’a besoin de rien et n’aime pas; elle est seulement aimée. Au contraire, le Dieu unique auquel Israël croit aime personnellement. De plus, son amour est un amour d’élection : parmi tous les peuples, il choisit Israël et il l’aime, avec cependant le dessein de guérir par là toute l’humanité. Il aime, et son amour peut être qualifié sans aucun doute comme eros, qui toutefois est en même temps et totalement agapè7.

Les prophètes Osée et Ézéchiel surtout ont décrit cette passion de Dieu pour son peuple avec des images érotiques audacieuses. La relation de Dieu avec Israël est illustrée par les métaphores des fiançailles et du mariage; et par conséquent, l’idolâtrie est adultère et prostitution. On vise concrètement par là, comme nous l’avons vu, les cultes de la fertilité, avec leur abus de l’eros, mais, en même temps, on décrit aussi la relation de fidélité entre Israël et son Dieu. L’histoire d’amour de Dieu avec Israël consiste plus profondément dans le fait qu’il lui donne la Torah, qu’il ouvre en réalité les yeux à Israël sur la vraie nature de l’homme et qu’il lui indique la route du véritable humanisme. Cette histoire consiste dans le fait que l’homme, en vivant dans la fidélité au Dieu unique, fait lui-même l’expérience d’être celui qui est aimé de Dieu et qu’il découvre la joie dans la vérité, dans la justice, la joie en Dieu qui devient son bonheur essentiel : «Qui donc est pour moi dans le ciel si je n’ai, même avec toi, aucune joie sur la terre ? ... Pour moi, il est bon d’être proche de Dieu» (Ps72 73 , 25.28).

10. L’eros de Dieu pour l’homme, comme nous l’avons dit, est, en même temps, totalement agapè. Non seulement parce qu’il est donné absolument gratuitement, sans aucun mérite préalable, mais encore parce qu’il est un amour qui pardonne. C’est surtout le prophète Osée qui nous montre la dimension de l’agapè dans l’amour de Dieu pour l’homme, qui dépasse de beaucoup l’aspect de la gratuité. Israël a commis «l’adultère», il a rompu l’Alliance; Dieu devrait le juger et le répudier. C’est précisément là que se révèle cependant que Dieu est Dieu et non pas homme : «Comment t’abandonnerais-je, Éphraïm, te livrerais-je, Israël ? ... Mon cœur se retourne contre moi, et le regret me consume. Je n’agirai pas selon l’ardeur de ma colère, je ne détruirai plus Israël, car je suis Dieu, et non pas homme: au milieu de vous je suis le Dieu saint» (Os 11, 8-9). L’amour passionné de Dieu pour son peuple – pour l’homme – est en même temps un amour qui pardonne. Il est si grand qu’il retourne Dieu contre lui-même, son amour contre sa justice. Le chrétien voit déjà poindre là, de manière voilée, le mystère de la Croix : Dieu aime tellement l’homme que, en se faisant homme lui-même, il le suit jusqu’à la mort et il réconcilie de cette manière justice et amour.

L’aspect philosophique, historique et religieux qu’il convient de relever dans cette vision de la Bible réside dans le fait que, d’une part, nous nous trouvons devant une image strictement métaphysique de Dieu: Dieu est en absolu la source originaire de tout être; mais ce principe créateur de toutes choses – le Logos, la raison primordiale – est, d’autre part, quelqu’un qui aime avec toute la passion d’un véritable amour. De la sorte, l’eros est ennobli au plus haut point, mais, en même temps, il est ainsi purifié jusqu’à se fondre avec l’agapè. À partir de là, nous pouvons ainsi comprendre que le Cantique des Cantiques, reçu dans le canon de la Sainte Écriture, ait été très vite interprété comme des chants d’amour décrivant, en définitive, la relation de Dieu avec l’homme et de l’homme avec Dieu. De cette manière, le Cantique des Cantiques est devenu, dans la littérature chrétienne comme dans la littérature juive, une source de connaissance et d’expérience mystique, dans laquelle s’exprime l’essence de la foi biblique; oui, il existe une unification de l’homme avec Dieu – tel est le rêve originaire de l’homme. Mais cette unification ne consiste pas à se fondre l’un dans l’autre, à se dissoudre dans l’océan anonyme du Divin; elle est une unité qui crée l’amour, dans lequel les deux, Dieu et l’homme, restent eux-mêmes et pourtant deviennent totalement un: «Celui qui s’unit au Seigneur n’est avec lui qu’un seul esprit», dit saint Paul (1 Co 6, 17).

11. La première nouveauté de la foi biblique consiste, comme nous l’avons vu, dans l’image de Dieu; la deuxième, qui lui est essentiellement liée, nous la trouvons dans l’image de l’homme. Le récit biblique de la création parle de la solitude du premier homme, Adam, aux côtés duquel Dieu veut placer une aide. Parmi toutes les créatures, aucune ne peut être pour l’homme l’aide dont il a besoin, bien qu’il ait donné leur nom à toutes les bêtes des champs et à tous les oiseaux, les intégrant ainsi dans son milieu de vie. Alors, à partir d’une côte de l’homme, Dieu modèle la femme. Adam trouve désormais l’aide qu’il lui faut: «Cette fois-ci, voilà l’os de mes os et la chair de ma chair» (Gn 2, 23). À l’arrière-plan de ce récit, on peut voir des conceptions qui, par exemple, apparaissent aussi dans le mythe évoqué par Platon, selon lequel, à l’origine, l’homme était sphérique, parce que complet en lui-même et autosuffisant. Mais, pour le punir de son orgueil, Zeus le coupe en deux, de sorte que sa moitié est désormais toujours à la recherche de son autre moitié et en marche vers elle, afin de retrouver son intégrité8. Dans le récit biblique, on ne parle pas de punition; pourtant, l’idée que l’homme serait en quelque sorte incomplet de par sa constitution, à la recherche, dans l’autre, de la partie qui manque à son intégrité, à savoir l’idée que c’est seulement dans la communion avec l’autre sexe qu’il peut devenir «complet», est sans aucun doute présente. Le récit biblique se conclut ainsi sur une prophétie concernant Adam : «À cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme et tous deux ne feront plus qu’un» (Gn 2, 24).

Deux aspects sont ici importants: l’eros est comme enraciné dans la nature même de l’homme; Adam est en recherche et il «quitte son père et sa mère» pour trouver sa femme; c’est seulement ensemble qu’ils représentent la totalité de l’humanité, qu’ils deviennent «une seule chair». Le deuxième aspect n’est pas moins important: selon une orientation qui a son origine dans la création, l’eros renvoie l’homme au mariage, à un lien caractérisé par l’unicité et le définitif; ainsi, et seulement ainsi, se réalise sa destinée profonde. À l’image du Dieu du monothéisme, correspond le mariage monogamique. Le mariage fondé sur un amour exclusif et définitif devient l’icône de la relation de Dieu avec son peuple et réciproquement: la façon dont Dieu aime devient la mesure de l’amour humain. Ce lien étroit entre eros et mariage dans la Bible ne trouve pratiquement pas de parallèle en dehors de la littérature biblique.

Jésus Christ – l’amour incarné de Dieu

12. Même si nous avons jusque-là parlé surtout de l’Ancien Testament, cependant, la profonde compénétration des deux Testaments comme unique Écriture de la foi chrétienne s’est déjà rendue visible. La véritable nouveauté du Nouveau Testament ne consiste pas en des idées nouvelles, mais dans la figure même du Christ, qui donne chair et sang aux concepts – un réalisme inouï. Déjà dans l’Ancien Testament, la nouveauté biblique ne résidait pas seulement en des concepts, mais dans l’action imprévisible, et à certains égards inouïe, de Dieu. Cet agir de Dieu acquiert maintenant sa forme dramatique dans le fait que, en Jésus Christ, Dieu lui-même recherche la «brebis perdue», l’humanité souffrante et égarée. Quand Jésus, dans ses paraboles, parle du pasteur qui va à la recherche de la brebis perdue, de la femme qui cherche la drachme, du père qui va au devant du fils prodigue et qui l’embrasse, il ne s’agit pas là seulement de paroles, mais de l’explication de son être même et de son agir. Dans sa mort sur la croix s’accomplit le retournement de Dieu contre lui-même, dans lequel il se donne pour relever l’homme et le sauver – tel est l’amour dans sa forme la plus radicale. Le regard tourné vers le côté ouvert du Christ, dont parle Jean (cf. 19, 37), comprend ce qui a été le point de départ de cette Encyclique : «Dieu est amour» (1 Jn 4, 8). C’est là que cette vérité peut être contemplée. Et, partant de là, on doit maintenant définir ce qu’est l’amour. À partir de ce regard, le chrétien trouve la route pour vivre et pour aimer.

13. À cet acte d'offrande, Jésus a donné une présence durable par l’institution de l’Eucharistie au cours de la dernière Cène. Il anticipe sa mort et sa résurrection en se donnant déjà lui-même, en cette heure-là, à ses disciples, dans le pain et dans le vin, son corps et son sang comme nouvelle manne (cf. Jn 6, 31-33). Si le monde antique avait rêvé qu’au fond, la vraie nourriture de l’homme – ce dont il vit comme homme – était le Logos, la sagesse éternelle, maintenant ce Logos est vraiment devenu nourriture pour nous, comme amour. L’Eucharistie nous attire dans l’acte d’offrande de Jésus. Nous ne recevons pas seulement le Logos incarné de manière statique, mais nous sommes entraînés dans la dynamique de son offrande. L’image du mariage entre Dieu et Israël devient réalité d’une façon proprement inconcevable: ce qui consistait à se tenir devant Dieu devient maintenant, à travers la participation à l’offrande de Jésus, participation à son corps et à son sang, devient union. La «mystique» du Sacrement, qui se fonde sur l’abaissement de Dieu vers nous, est d’une tout autre portée et entraîne bien plus haut que ce à quoi n’importe quelle élévation mystique de l’homme pourrait conduire.

14. Mais il faut maintenant faire attention à un autre aspect: la «mystique» du Sacrement a un caractère social parce que dans la communion sacramentelle je suis uni au Seigneur, comme toutes les autres personnes qui communient: «Puisqu’il y a un seul pain, la multitude que nous sommes est un seul corps, car nous avons tous part à un seul pain», dit saint Paul (1 Co 10, 17). L’union avec le Christ est en même temps union avec tous ceux auxquels il se donne. Je ne peux avoir le Christ pour moi seul; je ne peux lui appartenir qu’en union avec tous ceux qui sont devenus ou qui deviendront siens. La communion me tire hors de moi-même vers lui et, en même temps, vers l’unité avec tous les chrétiens. Nous devenons «un seul corps», fondus ensemble dans une unique existence. L’amour pour Dieu et l’amour pour le prochain sont maintenant vraiment unis : le Dieu incarné nous attire tous à lui. À partir de là, on comprend maintenant comment agapè est alors devenue aussi un nom de l’Eucharistie : dans cette dernière, l’agapè de Dieu vient à nous corporellement pour continuer son œuvre en nous et à travers nous. C’est seulement à partir de ce fondement christologique et sacramentel qu’on peut comprendre correctement l’enseignement de Jésus sur l’amour. Le passage qu’Il fait faire de la Loi et des Prophètes au double commandement de l’amour envers Dieu et envers le prochain, ainsi que le fait que toute l’existence de foi découle du caractère central de ce précepte, ne sont pas simplement de la morale qui pourrait exister de manière autonome à côté de la foi au Christ et de sa réactualisation dans le Sacrement : foi, culte et ethos se compénètrent mutuellement comme une unique réalité qui trouve sa forme dans la rencontre avec l’agapè de Dieu. Ici, l’opposition habituelle entre culte et éthique tombe tout simplement. Dans le «culte» lui-même, dans la communion eucharistique, sont contenus le fait d’être aimé et celui d’aimer les autres à son tour. Une Eucharistie qui ne se traduit pas en une pratique concrète de l’amour est en elle-même tronquée. Réciproquement, – comme nous devrons encore l’envisager plus en détail – le «commandement» de l’amour ne devient possible que parce qu’il n’est pas seulement une exigence: l’amour peut être «commandé» parce qu’il est d’abord donné.

15. C’est à partir de ce principe que doivent aussi être comprises les grandes paraboles de Jésus. Du lieu de sa damnation, l’homme riche (cf. Lc 16, 19-31) implore pour que ses frères soient informés de ce qui arrive à celui qui a, dans sa désinvolture, ignoré le pauvre dans le besoin. Jésus recueille, pour ainsi dire, cet appel à l’aide et s’en fait l’écho pour nous mettre en garde, pour nous remettre dans le droit chemin. La parabole du bon Samaritain (cf. Lc 10, 25-37) permet surtout de faire deux grandes clarifications. Tandis que le concept de “prochain” se référait jusqu’alors essentiellement aux membres de la même nation et aux étrangers qui s’étaient établis dans la terre d’Israël, et donc à la communauté solidaire d’un pays et d’un peuple, cette limitation est désormais abolie. Celui qui a besoin de moi et que je peux aider, celui-là est mon prochain. Le concept de prochain est universalisé et reste cependant concret. Bien qu’il soit étendu à tous les hommes, il ne se réduit pas à l’expression d’un amour générique et abstrait, qui en lui-même engage peu, mais il requiert mon engagement concret ici et maintenant. Cela demeure une tâche de l’Église d’interpréter toujours de nouveau le lien entre éloignement et proximité pour la vie pratique de ses membres. Enfin, il convient particulièrement de rappeler ici la grande parabole du Jugement dernier (cf. Mt 25, 31-46), dans laquelle l’amour devient le critère pour la décision définitive concernant la valeur ou la non-valeur d’une vie humaine. Jésus s’identifie à ceux qui sont dans le besoin: les affamés, les assoiffés, les étrangers, ceux qui sont nus, les malades, les personnes qui sont en prison. «Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits, qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait» (Mt 25, 40). L’amour de Dieu et l’amour du prochain se fondent l’un dans l’autre: dans le plus petit, nous rencontrons Jésus lui-même et en Jésus nous rencontrons Dieu.

Amour de Dieu et amour du prochain

16. Après avoir réfléchi sur l’essence de l’amour et sur sa signification dans la foi biblique, une double question concernant notre comportement subsiste : Est-il vraiment possible d’aimer Dieu alors qu’on ne le voit pas ? Et puis: l’amour peut-il se commander ? Au double commandement de l’amour, on peut répliquer par une double objection, qui résonne dans ces questions. Dieu, nul ne l’a jamais vu – comment pourrions-nous l’aimer ? Et, d’autre part : l’amour ne peut pas se commander; c’est en définitive un sentiment qui peut être ou ne pas être, mais qui ne peut pas être créé par la volonté. L’Écriture semble confirmer la première objection quand elle dit: « Si quelqu’un dit: "J’aime Dieu", alors qu’il a de la haine contre son frère, c’est un menteur. En effet, celui qui n’aime pas son frère, qu’il voit, est incapable d’aimer Dieu, qu’il ne voit pas» (1 Jn 4, 20). Mais ce texte n’exclut absolument pas l’amour de Dieu comme quelque chose d’impossible; au contraire, dans le contexte global de la Première Lettre de Jean, qui vient d’être citée, cet amour est explicitement requis. C’est le lien inséparable entre amour de Dieu et amour du prochain qui est souligné. Tous les deux s’appellent si étroitement que l’affirmation de l’amour de Dieu devient un mensonge si l’homme se ferme à son prochain ou plus encore s’il le hait. On doit plutôt interpréter le verset johannique dans le sens où aimer son prochain est aussi une route pour rencontrer Dieu, et où fermer les yeux sur son prochain rend aveugle aussi devant Dieu.

17. En effet, personne n’a jamais vu Dieu tel qu’il est en lui-même. Cependant, Dieu n’est pas pour nous totalement invisible, il n’est pas resté pour nous simplement inaccessible. Dieu nous a aimés le premier, dit la Lettre de Jean qui vient d’être citée (cf. 4, 10) et cet amour de Dieu s’est manifesté parmi nous, il s’est rendu visible car Il «a envoyé son Fils unique dans le monde pour que nous vivions par lui» (1 Jn 4, 9). Dieu s’est rendu visible: en Jésus nous pouvons voir le Père (cf. Jn 14, 9). En fait, Dieu se rend visible de multiples manières. Dans l’histoire d’amour que la Bible nous raconte, Il vient à notre rencontre, Il cherche à nous conquérir – jusqu’à la dernière Cène, jusqu’au Cœur transpercé sur la croix, jusqu’aux apparitions du Ressuscité et aux grandes œuvres par lesquelles, à travers l’action des Apôtres, Il a guidé le chemin de l’Église naissante. Et de même, par la suite, dans l’histoire de l’Église, le Seigneur n’a jamais été absent: il vient toujours de nouveau à notre rencontre – par des hommes à travers lesquels il transparaît, ainsi que par sa Parole, dans les Sacrements, spécialement dans l’Eucharistie. Dans la liturgie de l’Église, dans sa prière, dans la communauté vivante des croyants, nous faisons l’expérience de l’amour de Dieu, nous percevons sa présence et nous apprenons aussi de cette façon à la reconnaître dans notre vie quotidienne. Le premier, il nous a aimés et il continue à nous aimer le premier; c’est pourquoi, nous aussi, nous pouvons répondre par l’amour. Dieu ne nous prescrit pas un sentiment que nous ne pouvons pas susciter en nous-mêmes. Il nous aime, il nous fait voir son amour et nous pouvons l’éprouver, et à partir de cet «amour premier de Dieu», en réponse, l’amour peut aussi jaillir en nous.

Dans le développement de cette rencontre, il apparaît clairement que l’amour n’est pas seulement un sentiment. Les sentiments vont et viennent. Le sentiment peut être une merveilleuse étincelle initiale, mais il n’est pas la totalité de l’amour. Au début, nous avons parlé du processus des purifications et des maturations, à travers lesquelles l’eros devient pleinement lui-même, devient amour au sens plein du terme. C’est le propre de la maturité de l’amour d’impliquer toutes les potentialités de l’homme, et d’inclure, pour ainsi dire, l’homme dans son intégralité. La rencontre des manifestations visibles de l’amour de Dieu peut susciter en nous un sentiment de joie, qui naît de l’expérience d’être aimé. Mais cette rencontre requiert aussi notre volonté et notre intelligence. La reconnaissance du Dieu vivant est une route vers l’amour, et le oui de notre volonté à la sienne unit intelligence, volonté et sentiment dans l’acte totalisant de l’amour. Ce processus demeure cependant constamment en mouvement: l’amour n’est jamais «achevé» ni complet; il se transforme au cours de l’existence, il mûrit et c’est justement pour cela qu’il demeure fidèle à lui-même. Idem velle atque idem nolle9 – vouloir la même chose et ne pas vouloir la même chose; voilà ce que les anciens ont reconnu comme l’authentique contenu de l’amour: devenir l’un semblable à l’autre, ce qui conduit à une communauté de volonté et de pensée. L’histoire d’amour entre Dieu et l’homme consiste justement dans le fait que cette communion de volonté grandit dans la communion de pensée et de sentiment, et ainsi notre vouloir et la volonté de Dieu coïncident toujours plus: la volonté de Dieu n’est plus pour moi une volonté étrangère, que les commandements m’imposent de l’extérieur, mais elle est ma propre volonté, sur la base de l’expérience que, de fait, Dieu est plus intime à moi-même que je ne le suis à moi-même10. C’est alors que grandit l’abandon en Dieu et que Dieu devient notre joie (cf. Ps 72 73, 23-28).

18. L’amour du prochain se révèle ainsi possible au sens défini par la Bible, par Jésus. Il consiste précisément dans le fait que j’aime aussi, en Dieu et avec Dieu, la personne que je n’apprécie pas ou que je ne connais même pas. Cela ne peut se réaliser qu’à partir de la rencontre intime avec Dieu, une rencontre qui est devenue communion de volonté pour aller jusqu’à toucher le sentiment. J’apprends alors à regarder cette autre personne non plus seulement avec mes yeux et mes sentiments, mais selon la perspective de Jésus Christ. Son ami est mon ami. Au-delà de l’apparence extérieure de l’autre, jaillit son attente intérieure d’un geste d’amour, d’un geste d’attention, que je ne lui donne pas seulement à travers des organisations créées à cet effet, l’acceptant peut-être comme une nécessité politique. Je vois avec les yeux du Christ et je peux donner à l’autre bien plus que les choses qui lui sont extérieurement nécessaires: je peux lui donner le regard d’amour dont il a besoin. Ici apparaît l’interaction nécessaire entre amour de Dieu et amour du prochain, sur laquelle insiste tant la Première Lettre de Jean. Si le contact avec Dieu me fait complètement défaut dans ma vie, je ne peux jamais voir en l’autre que l’autre, et je ne réussis pas à reconnaître en lui l’image divine. Si par contre dans ma vie je néglige complètement l’attention à l’autre, désirant seulement être «pieux» et accomplir mes «devoirs religieux», alors même ma relation à Dieu se dessèche. Alors, cette relation est seulement «correcte», mais sans amour. Seule ma disponibilité à aller à la rencontre du prochain, à lui témoigner de l’amour, me rend aussi sensible devant Dieu. Seul le service du prochain ouvre mes yeux sur ce que Dieu fait pour moi et sur sa manière à Lui de m’aimer. Les saints – pensons par exemple à la bienheureuse Teresa de Calcutta – ont puisé dans la rencontre avec le Seigneur dans l’Eucharistie leur capacité à aimer le prochain de manière toujours nouvelle, et réciproquement cette rencontre a acquis son réalisme et sa profondeur précisément grâce à leur service des autres. Amour de Dieu et amour du prochain sont inséparables, c’est un unique commandement. Tous les deux cependant vivent de l’amour prévenant de Dieu qui nous a aimés le premier. Ainsi, il n’est plus question d’un «commandement» qui nous prescrit l’impossible de l’extérieur, mais au contraire d’une expérience de l’amour, donnée de l’intérieur, un amour qui, de par sa nature, doit par la suite être partagé avec d’autres. L’amour grandit par l’amour. L’amour est «divin» parce qu’il vient de Dieu et qu’il nous unit à Dieu, et, à travers ce processus d’unification, il nous transforme en un Nous, qui surpasse nos divisions et qui nous fait devenir un, jusqu’à ce que, à la fin, Dieu soit «tout en tous» (1 Co 15, 28).

LETTRE ENCYCLIQUE BENOÎT XVI

AUX PRÊTRES ET AUX DIACRES AUX PERSONNES CONSACRÉES ET À TOUS LES FIDÈLES LAÏCS SUR L'AMOUR CHRÉTIEN

DEUXIÈME PARTIE

CARITAS

L’EXERCICE DE L’AMOUR DE LA PART DE L’ÉGLISE EN TANT QUE «COMMUNAUTÉ D’AMOUR»

La charité de l'Église comme manifestation de l'amour trinitaire

19. «Tu vois la Trinité quand tu vois la charité», écrivait saint Augustin.11Dans les réflexions qui précèdent, nous avons pu fixer notre regard sur Celui qui a été transpercé (cf. Jn 19, 37; Za,12, 10), reconnaissant le dessein du Père qui, mû par l'amour (cf. Jn 3, 16), a envoyé son Fils unique dans le monde pour racheter l'homme. Mourant sur la croix, Jésus – comme le souligne l’Évangéliste – «remit l'esprit» (Jn 19, 30), prélude du don de l’Esprit Saint qu’il ferait après la résurrection (cf. Jn 20, 22). Se réaliserait ainsi la promesse des «fleuves d'eau vive» qui, grâce à l’effusion de l’Esprit, jailliraient du cœur des croyants (cf. Jn 7, 38-39). En effet, l’Esprit est la puissance intérieure qui met leur cœur au diapason du cœur du Christ, et qui les pousse à aimer leurs frères comme Lui les a aimés quand il s’est penché pour laver les pieds de ses disciples (cf. Jn 13, 1-13) et surtout quand il a donné sa vie pour tous (cf. Jn 13, 1; 15, 13).

L’Esprit est aussi la force qui transforme le cœur de la Communauté ecclésiale, afin qu’elle soit, dans le monde, témoin de l’amour du Père, qui veut faire de l’humanité, dans son Fils, une unique famille. Toute l’activité de l’Église est l’expression d’un amour qui cherche le bien intégral de l’homme: elle cherche son évangélisation par la Parole et par les Sacrements, entreprise bien souvent héroïque dans ses réalisations historiques; et elle cherche sa promotion dans les différents domaines de la vie et de l’activité humaines. L’amour est donc le service que l’Église réalise pour aller constamment au-devant des souffrances et des besoins, même matériels, des hommes. C’est sur cet aspect, sur ce service de la charité, que je désire m’arrêter dans cette deuxième partie de l’Encyclique.

La charité comme tâche de l’Église

20. L’amour du prochain, enraciné dans l’amour de Dieu, est avant tout une tâche pour chaque fidèle, mais il est aussi une tâche pour la communauté ecclésiale entière, et cela à tous les niveaux: de la communauté locale à l’Église particulière jusqu’à l’Église universelle dans son ensemble. L’Église aussi, en tant que communauté, doit pratiquer l’amour. En conséquence, l’amour a aussi besoin d’organisation comme présupposé pour un service communautaire ordonné. La conscience de cette tâche a eu un caractère constitutif dans l’Église depuis ses origines: «Tous ceux qui étaient devenus croyants vivaient ensemble, et ils mettaient tout en commun; ils vendaient leurs propriétés et leurs biens, pour en partager le prix entre tous selon les besoins de chacun» (Ac 2, 44-45). Luc nous raconte cela en relation avec une sorte de définition de l’Église, dont il énumère quelques éléments constitutifs, parmi lesquels l’adhésion à «l’enseignement des Apôtres», à «la communion» (koinonía), à «la fraction du pain» et à «la prière» (cf. Ac 2, 42). L’élément de la «communion» (koinonía), ici initialement non spécifié, est concrétisé dans les versets qui viennent d’être cités plus haut: cette communion consiste précisément dans le fait que les croyants ont tout en commun et qu’entre eux la différence entre riches et pauvres n’existe plus (cf. aussi Ac 4, 32-37). Cette forme radicale de communion matérielle, à vrai dire, n’a pas pu être maintenue avec la croissance de l’Église. Le noyau essentiel a cependant subsisté: à l’intérieur de la communauté des croyants il ne doit pas exister une forme de pauvreté telle que soient refusés à certains les biens nécessaires à une vie digne.

21. Une étape décisive dans la difficile recherche de solutions pour réaliser ce principe ecclésial fondamental nous devient visible dans le choix de sept hommes, ce qui fut le commencement du ministère diaconal (cf. Ac 6, 5-6). Dans l’Église des origines, en effet, s’était créée, dans la distribution quotidienne aux veuves, une disparité entre le groupe de langue hébraïque et celui de langue grecque. Les Apôtres, auxquels étaient avant tout confiés la «prière» (Eucharistie et Liturgie) et le «service de la Parole», se sentirent pris de manière excessive par le «service des tables»; ils décident donc de se réserver le ministère principal et de créer pour l’autre tâche, tout aussi nécessaire dans l’Église, un groupe de sept personnes. Cependant, même ce groupe ne devait pas accomplir un service simplement technique de distribution: ce devait être des hommes «remplis d’Esprit Saint et de sagesse» (cf. Ac 6, 1-6). Cela signifie que le service social qu’ils devaient effectuer était tout à fait concret, mais en même temps, c’était aussi sans aucun doute un service spirituel; c’était donc pour eux un véritable ministère spirituel, qui réalisait une tâche essentielle de l’Église, celle de l’amour bien ordonné du prochain. Avec la formation de ce groupe des Sept, la «diaconia» – le service de l’amour du prochain exercé d’une manière communautaire et ordonnée – était désormais instaurée dans la structure fondamentale de l’Église elle-même.

22. Les années passant, avec l’expansion progressive de l’Église, l’exercice de la charité s’est affirmé comme l’un de ses secteurs essentiels, avec l’administration des Sacrements et l’annonce de la Parole: pratiquer l’amour envers les veuves et les orphelins, envers les prisonniers, les malades et toutes les personnes qui, de quelque manière, sont dans le besoin, cela appartient à son essence au même titre que le service des Sacrements et l’annonce de l’Évangile. L’Église ne peut pas négliger le service de la charité, de même qu’elle ne peut négliger les Sacrements ni la Parole. Quelques références suffisent à le démontrer. Le martyr Justin ( vers 155) décrit aussi, dans le contexte de la célébration dominicale des chrétiens, leur activité caritative, reliée à l’Eucharistie comme telle. Les personnes aisées font des offrandes dans la mesure de leurs possibilités, chacune donnant ce qu’elle veut. L’Évêque s’en sert alors pour soutenir les orphelins, les veuves et les personnes qui, à cause de la maladie ou pour d’autres motifs, se trouvent dans le besoin, de même que les prisonniers et les étrangers12. Le grand auteur chrétien Tertullien ( après 220) raconte comment l’attention des chrétiens envers toutes les personnes dans le besoin suscitait l’émerveillement chez les païens13. Et quand Ignace d’Antioche ( vers 117) qualifie l’Église de Rome comme celle «qui préside à la charité (agapè)»14, on peut considérer que, par cette définition, il entendait aussi en exprimer d’une certaine manière l’activité caritative concrète.

23. Dans ce contexte, il peut être utile de faire référence aux structures juridiques primitives concernant le service de la charité dans l’Église. Vers le milieu du IVe siècle, prend forme en Égypte ce que l’on appelle la «diaconie»; dans chaque monastère, elle constitue l’institution responsable de l’ensemble des activités d’assistance, précisément du service de la charité. Depuis les origines jusqu’à la fin du VIe siècle se développe en Égypte une corporation avec une pleine capacité juridique, à laquelle les autorités civiles confient même une partie du blé pour la distribution publique. En Égypte, non seulement chaque monastère mais aussi chaque diocèse finit par avoir sa diaconie, institution qui se développera ensuite en Orient comme en Occident. Le Pape Grégoire le Grand ( 604) fait référence à la diaconie de Naples; en ce qui concerne Rome, les documents font allusion aux diaconies à partir du VIIe et du VIIIe siècles. Mais naturellement, déjà auparavant et cela depuis les origines, l’activité d’assistance aux pauvres et aux personnes qui souffrent faisait partie de manière essentielle de la vie de l’Église de Rome, selon les principes de la vie chrétienne exposés dans les Actes des Apôtres. Cette tâche trouve une expression vivante dans la figure du diacre Laurent ( 258). La description dramatique de son martyre était déjà connue par saint Ambroise ( 397) et elle nous montre véritablement en son centre l’authentique figure du Saint. À lui, qui était responsable de l’assistance aux pauvres de Rome, a été accordé un laps de temps, après l’arrestation de ses confrères et du Pape, pour rassembler les trésors de l’Église et les remettre aux autorités civiles. Laurent distribua l’argent disponible aux pauvres et les présenta alors aux autorités comme le vrai trésor de l’Église15. Quelle que soit la crédibilité historique de ces détails, Laurent est resté présent dans la mémoire de l’Église comme un grand représentant de la charité ecclésiale.

24. Une référence à la figure de l’empereur Julien l’Apostat ( 363) peut montrer encore une fois que la charité organisée et pratiquée par l’Église des premiers siècles est essentielle. Alors qu’il avait six ans, Julien avait assisté à l’assassinat de son père, de son frère et d’autres de ses proches par des gardes du palais impérial; il attribua cette brutalité – à tort ou à raison – à l’empereur Constance, qui se faisait passer pour un grand chrétien. Et de ce fait, la foi chrétienne fut une fois pour toutes discréditée à ses yeux. Devenu empereur, il décida de restaurer le paganisme, l’antique religion romaine, mais en même temps de le réformer, de manière qu’il puisse devenir réellement la force entraînante de l’Empire. Dans cette perspective, il s’inspira largement du christianisme. Il instaura une hiérarchie de métropolites et de prêtres. Les prêtres devaient être attentifs à l’amour pour Dieu et pour le prochain. Dans une de ses lettres16, il écrivait que l’unique aspect qui le frappait dans le christianisme était l’activité caritative de l’Église. Pour son nouveau paganisme, ce fut donc un point déterminant que de créer, à côté du système de charité de l’Église, une activité équivalente dans sa religion. De cette manière, les «Galiléens» – ainsi disait-il – avaient conquis leur popularité. On se devait de faire de l’émulation et même de dépasser leur popularité. De la sorte, l’empereur confirmait donc que la charité était une caractéristique déterminante de la communauté chrétienne, de l’Église.

25. Arrivés à ce point, nous recueillons deux éléments essentiels de nos réflexions:

a) La nature profonde de l’Église s’exprime dans une triple tâche: annonce de la Parole de Dieu (kerygma-martyria), célébration des Sacrements (leitourgia), service de la charité (diakonia). Ce sont trois tâches qui s’appellent l’une l’autre et qui ne peuvent être séparées l’une de l’autre. La charité n’est pas pour l’Église une sorte d’activité d’assistance sociale qu’on pourrait aussi laisser à d’autres, mais elle appartient à sa nature, elle est une expression de son essence elle-même, à laquelle elle ne peut renoncer17.

b) L’Église est la famille de Dieu dans le monde. Dans cette famille, personne ne doit souffrir par manque du nécessaire. En même temps, la caritas-agapè dépasse aussi les frontières de l’Église; la parabole du Bon Samaritain demeure le critère d’évaluation, elle impose l’universalité de l’amour qui se tourne vers celui qui est dans le besoin, rencontré «par hasard» (cf. Lc 10, 31), quel qu’il soit. Tout en maintenant cette universalité du commandement de l’amour, il y a cependant une exigence spécifiquement ecclésiale – celle qui rappelle justement que, dans l’Église elle-même en tant que famille, aucun membre ne doit souffrir parce qu’il est dans le besoin. Les mots de l’Épître aux Galates vont dans ce sens: «Puisque nous tenons le bon moment, travaillons au bien de tous, spécialement dans la famille des croyants» (6,10).

Justice et charité

26. Depuis le dix-neuvième siècle, on a soulevé une objection contre l’activité caritative de l’Église, objection qui a été développée ensuite avec insistance, notamment par la pensée marxiste. Les pauvres, dit-on, n’auraient pas besoin d’œuvres de charité, mais plutôt de justice. Les œuvres de charité – les aumônes – seraient en réalité, pour les riches, une manière de se soustraire à l’instauration de la justice et d’avoir leur conscience en paix, maintenant leurs positions et privant les pauvres de leurs droits. Au lieu de contribuer, à travers diverses œuvres de charité, au maintien des conditions existantes, il faudrait créer un ordre juste, dans lequel tous recevraient leur part des biens du monde et n’auraient donc plus besoin des œuvres de charité. Dans cette argumentation, il faut le reconnaître, il y a du vrai, mais aussi beaucoup d’erreurs. Il est certain que la norme fondamentale de l’État doit être la recherche de la justice et que le but d’un ordre social juste consiste à garantir à chacun, dans le respect du principe de subsidiarité, sa part du bien commun. C’est ce que la doctrine chrétienne sur l’État et la doctrine sociale de l’Église ont toujours souligné. D’un point de vue historique, la question de l’ordre juste de la collectivité est entrée dans une nouvelle phase avec la formation de la société industrielle au dix-neuvième siècle. La naissance de l’industrie moderne a vu disparaître les vieilles structures sociales et, avec la masse des salariés, elle a provoqué un changement radical dans la composition de la société, dans laquelle le rapport entre capital et travail est devenu la question décisive, une question qui, sous cette forme, était jusqu’alors inconnue. Les structures de production et le capital devenaient désormais la nouvelle puissance qui, mise dans les mains d’un petit nombre, aboutissait pour les masses laborieuses à une privation de droits, contre laquelle il fallait se rebeller.

27. Il est juste d’admettre que les représentants de l’Église ont perçu, mais avec lenteur, que le problème de la juste structure de la société se posait de manière nouvelle. Les pionniers ne manquèrent pas: l’un d’entre eux, par exemple, fut Mgr Ketteler, Évêque de Mayence ( 1877). En réponse aux nécessités concrètes, naquirent aussi des cercles, des associations, des unions, des fédérations et surtout de nouveaux Ordres religieux qui, au dix-neuvième siècle, s’engagèrent contre la pauvreté, les maladies et les situations de carence dans le secteur éducatif. En 1891, le Magistère pontifical intervint par l’Encyclique Rerum Novarum de Léon XIII. Il y eut ensuite, en 1931, l’Encyclique de Pie XI Quadragesimo anno. Le bienheureux Pape Jean XXIII publia, en 1961, l’Encyclique Mater et magistra; pour sa part Paul VI, dans l’encyclique Populorum progressio (1967) et dans la lettre apostolique Octogesima adveniens (1971), affronta de manière insistante la problématique sociale, qui, dans le même temps, était devenue plus urgente, surtout en Amérique Latine. Mon grand Prédécesseur Jean-Paul II nous a laissé une trilogie d’Encycliques sociales : Laborem exercens (1981), Sollicitudo rei socialis (1987) et enfin Centesimus annus (1991). Ainsi, face à des situations et à des problèmes toujours nouveaux, s’est développée une doctrine sociale catholique qui, en 2004, a été présentée de manière organique dans le Compendium de la doctrine sociale de l’Église, rédigé par le Conseil pontifical Justice et Paix. Le marxisme avait présenté la révolution mondiale et sa préparation comme étant la panacée à la problématique sociale : avec la révolution et la collectivisation des moyens de production qui s’ensuivit – affirmait-on dans cette doctrine –, tout devait immédiatement aller de manière différente et meilleure. Ce rêve s’est évanoui. Dans la situation difficile où nous nous trouvons aujourd’hui, à cause aussi de la mondialisation de l’économie, la doctrine sociale de l’Église est devenue un repère fondamental, qui propose des orientations valables bien au-delà de ses limites : ces orientations – face au développement croissant – doivent être appréhendées dans le dialogue avec tous ceux qui se préoccupent sérieusement de l’homme et du monde.

28. Pour définir plus précisément la relation entre l’engagement nécessaire pour la justice et le service de la charité, il faut prendre en compte deux situations de fait fondamentales:

a) L’ordre juste de la société et de l’État est le devoir essentiel du politique. Un État qui ne serait pas dirigé selon la justice se réduirait à une grande bande de vauriens, comme l’a dit un jour saint Augustin: «Remota itaque iustitia quid sunt regna nisi magna latrocinia ? »18. La distinction entre ce qui est à César et ce qui est à Dieu (cf. Mt 22, 21), à savoir la distinction entre État et Église ou, comme le dit le Concile Vatican II, l’autonomie des réalités terrestres19, appartient à la structure fondamentale du christianisme. L’État ne peut imposer la religion, mais il doit en garantir la liberté, ainsi que la paix entre les fidèles des différentes religions. De son côté, l’Église comme expression sociale de la foi chrétienne a son indépendance et, en se fondant sur sa foi, elle vit sa forme communautaire, que l’État doit respecter. Les deux sphères sont distinctes, mais toujours en relation de réciprocité.

La justice est le but et donc aussi la mesure intrinsèque de toute politique. Le politique est plus qu’une simple technique pour la définition des ordonnancements publics : son origine et sa finalité se trouvent précisément dans la justice, et cela est de nature éthique. Ainsi, l’État se trouve de fait inévitablement confronté à la question : comment réaliser la justice ici et maintenant ? Mais cette question en présuppose une autre plus radicale: qu’est-ce que la justice ? C’est un problème qui concerne la raison pratique ; mais pour pouvoir agir de manière droite, la raison doit constamment être purifiée, car son aveuglement éthique, découlant de la tentation de l’intérêt et du pouvoir qui l’éblouissent, est un danger qu’on ne peut jamais totalement éliminer.

En ce point, politique et foi se rejoignent. Sans aucun doute, la foi a sa nature spécifique de rencontre avec le Dieu vivant, rencontre qui nous ouvre de nouveaux horizons bien au-delà du domaine propre de la raison. Mais, en même temps, elle est une force purificatrice pour la raison elle-même. Partant de la perspective de Dieu, elle la libère de ses aveuglements et, de ce fait, elle l’aide à être elle-même meilleure. La foi permet à la raison de mieux accomplir sa tâche et de mieux voir ce qui lui est propre. C’est là que se place la doctrine sociale catholique : elle ne veut pas conférer à l’Église un pouvoir sur l’État. Elle ne veut pas même imposer à ceux qui ne partagent pas sa foi des perspectives et des manières d’être qui lui appartiennent. Elle veut simplement contribuer à la purification de la raison et apporter sa contribution, pour faire en sorte que ce qui est juste puisse être ici et maintenant reconnu, et aussi mis en œuvre.

La doctrine sociale de l’Église argumente à partir de la raison et du droit naturel, c’est-à-dire à partir de ce qui est conforme à la nature de tout être humain. Elle sait qu’il ne revient pas à l’Église de faire valoir elle-même politiquement cette doctrine : elle veut servir la formation des consciences dans le domaine politique et contribuer à faire grandir la perception des véritables exigences de la justice et, en même temps, la disponibilité d’agir en fonction d’elles, même si cela est en opposition avec des situations d’intérêt personnel. Cela signifie que la construction d’un ordre juste de la société et de l’État, par lequel est donné à chacun ce qui lui revient, est un devoir fondamental, que chaque génération doit à nouveau affronter. S’agissant d’un devoir politique, cela ne peut pas être à la charge immédiate de l’Église. Mais, puisque c’est en même temps un devoir humain primordial, l’Église a le devoir d’offrir sa contribution spécifique, grâce à la purification de la raison et à la formation éthique, afin que les exigences de la justice deviennent compréhensibles et politiquement réalisables.

L’Église ne peut ni ne doit prendre en main la bataille politique pour édifier une société la plus juste possible. Elle ne peut ni ne doit se mettre à la place de l’État. Mais elle ne peut ni ne doit non plus rester à l’écart dans la lutte pour la justice. Elle doit s’insérer en elle par la voie de l’argumentation rationnelle et elle doit réveiller les forces spirituelles, sans lesquelles la justice, qui requiert aussi des renoncements, ne peut s’affirmer ni se développer. La société juste ne peut être l’œuvre de l’Église, mais elle doit être réalisée par le politique. Toutefois, l’engagement pour la justice, travaillant à l’ouverture de l’intelligence et de la volonté aux exigences du bien, intéresse profondément l’Église.

b) L’amour – caritas – sera toujours nécessaire, même dans la société la plus juste. Il n’y a aucun ordre juste de l’État qui puisse rendre superflu le service de l’amour. Celui qui veut s’affranchir de l’amour se prépare à s’affranchir de l’homme en tant qu’homme. Il y aura toujours de la souffrance, qui réclame consolation et aide. Il y aura toujours de la solitude. De même, il y aura toujours des situations de nécessité matérielle, pour lesquelles une aide est indispensable, dans le sens d’un amour concret pour le prochain.20L’État qui veut pourvoir à tout, qui absorbe tout en lui, devient en définitive une instance bureaucratique qui ne peut assurer l’essentiel dont l’homme souffrant – tout homme – a besoin : le dévouement personnel plein d’amour. Nous n’avons pas besoin d’un État qui régente et domine tout, mais au contraire d’un État qui reconnaisse généreusement et qui soutienne, dans la ligne du principe de subsidiarité, les initiatives qui naissent des différentes forces sociales et qui associent spontanéité et proximité avec les hommes ayant besoin d’aide. L’Église est une de ces forces vives : en elle vit la dynamique de l’amour suscité par l’Esprit du Christ. Cet amour n’offre pas uniquement aux hommes une aide matérielle, mais également réconfort et soin de l’âme, aide souvent plus nécessaire que le soutien matériel. L’affirmation selon laquelle les structures justes rendraient superflues les œuvres de charité cache en réalité une conception matérialiste de l’homme : le préjugé selon lequel l’homme vivrait «seulement de pain» (Mt 4,4; cf. Dt 8, 3) est une conviction qui humilie l’homme et qui méconnaît précisément ce qui est le plus spécifiquement humain.

29. Ainsi nous pouvons maintenant déterminer avec plus de précision, dans la vie de l’Église, la relation entre l’engagement pour un ordre juste de l’État et de la société, d’une part, et l’activité caritative organisée, d’autre part. On a vu que la formation de structures justes n’est pas immédiatement du ressort de l’Église, mais qu’elle appartient à la sphère du politique, c’est-à-dire au domaine de la raison responsable d’elle-même. En cela, la tâche de l’Église est médiate, en tant qu’il lui revient de contribuer à la purification de la raison et au réveil des forces morales, sans lesquelles des structures justes ne peuvent ni être construites, ni être opérationnelles à long terme.

Le devoir immédiat d’agir pour un ordre juste dans la société est au contraire le propre des fidèles laïques. En tant que citoyens de l’État, ils sont appelés à participer personnellement à la vie publique. Ils ne peuvent donc renoncer «à l’action multiforme, économique, sociale, législative, administrative, culturelle, qui a pour but de promouvoir, organiquement et par les institutions, le bien commun»21. Une des missions des fidèles est donc de configurer de manière droite la vie sociale, en en respectant la légitime autonomie et en coopérant avec les autres citoyens, selon les compétences de chacun et sous leur propre responsabilité22. Même si les expressions spécifiques de la charité ecclésiale ne peuvent jamais se confondre avec l’activité de l’État, il reste cependant vrai que la charité doit animer l’existence entière des fidèles laïques et donc aussi leur activité politique, vécue comme «charité sociale».23

Les organisations caritatives de l’Église constituent au contraire son opus proprium, une tâche conforme à sa nature, dans laquelle elle ne collabore pas de façon marginale, mais où elle agit comme sujet directement responsable, faisant ce qui correspond à sa nature. L’Église ne peut jamais se dispenser de l’exercice de la charité en tant qu’activité organisée des croyants et, d’autre part, il n’y aura jamais une situation dans laquelle on n’aura pas besoin de la charité de chaque chrétien, car l’homme, au-delà de la justice, a et aura toujours besoin de l’amour.

Les nombreuses structures de service caritatif dans le contexte social actuel

30. Avant de tenter une définition du profil spécifique des activités ecclésiales au service de l’homme, je voudrais maintenant considérer la situation générale de l’engagement pour la justice et pour l’amour dans le monde d’aujourd’hui.

a) Les moyens de communication de masse ont rendu désormais notre planète plus petite, rapprochant rapidement hommes et cultures profondément différents. Si ce «vivre ensemble» suscite parfois incompréhensions et tensions, cependant, le fait d’avoir maintenant connaissance de manière beaucoup plus immédiate des besoins des hommes représente surtout un appel à partager leur situation et leurs difficultés. Chaque jour, nous prenons conscience de l’importance de la souffrance dans le monde, causée par une misère tant matérielle que spirituelle revêtant de multiples formes, en dépit des grands progrès de la science et de la technique. Notre époque demande donc une nouvelle disponibilité pour secourir le prochain qui a besoin d’aide. Déjà le Concile Vatican II l’a souligné de manière très claire : «De nos jours, ... à cause des facilités plus grandes offertes par les moyens de communication, la distance entre les hommes est en quelque sorte vaincue ..., l’action caritative peut et doit aujourd’hui avoir en vue absolument tous les hommes et tous les besoins».24

Par ailleurs – et c’est un aspect provocateur et en même temps encourageant du processus de mondialisation –, le temps présent met à notre disposition d’innombrables instruments pour apporter une aide humanitaire à nos frères qui sont dans le besoin, et tout spécialement les systèmes modernes pour la distribution de nourriture et de vêtements, de même que pour la proposition de logements et d’accueil. Dépassant les confins des communautés nationales, la sollicitude pour le prochain tend ainsi à élargir ses horizons au monde entier. Le Concile Vatican II a noté avec justesse: «Parmi les signes de notre temps, il convient de relever spécialement le sens croissant et inéluctable de la solidarité de tous les peuples».25 Les organismes de l’État et les associations humanitaires favorisent les initiatives en vue d’atteindre ce but, par des subsides ou des dégrèvements fiscaux pour les uns, rendant disponibles des ressources considérables pour les autres. Ainsi la solidarité exprimée par la société civile dépasse de manière significative celle des individus.

b) Dans cette situation, à travers les instances étatiques et ecclésiales, sont nées et se sont développées de nombreuses formes de collaboration, qui se sont révélées fructueuses. Les institutions ecclésiales, grâce à la transparence de leurs moyens d’action et à la fidélité à leur devoir de témoigner de l’amour, pourront aussi animer chrétiennement les institutions civiles, favorisant une coordination réciproque, dont ne manquera pas de bénéficier l’efficacité du service caritatif26. Dans ce contexte, se sont aussi formées de multiples organisations à but caritatif ou philanthropique qui, face aux problèmes sociaux et politiques existants, s’engagent pour parvenir à des solutions satisfaisantes dans le domaine humanitaire. Un phénomène important de notre temps est l’apparition et l’expansion de diverses formes de bénévolat, qui prennent en charge une multiplicité de services.27 Je voudrais ici adresser une parole de reconnaissance et de remerciement à tous ceux qui participent, d’une manière ou d’une autre, à de telles activités. Le développement d’un pareil engagement représente pour les jeunes une école de vie qui éduque à la solidarité, à la disponibilité, en vue de donner non pas simplement quelque chose, mais de se donner soi-même. À l’anti-culture de la mort, qui s’exprime par exemple dans la drogue, s’oppose ainsi l’amour qui ne se recherche pas lui-même, mais qui, précisément en étant disponible à «se perdre» pour l’autre (cf. Lc 17, 33 et par.), se révèle comme culture de la vie.

De même, dans l’Église catholique et dans d’autres Églises et Communautés ecclésiales ont surgi de nouvelles formes d’activité caritative, et de plus anciennes sont réapparues avec un élan renouvelé. Ce sont des formes dans lesquelles on arrive souvent à constituer un lien heureux entre évangélisation et œuvres de charité. Je désire confirmer explicitement ici ce que mon grand Prédécesseur Jean-Paul II a écrit dans son Encyclique Sollicitudo rei socialis28, lorsqu’il a affirmé la disponibilité de l’Église catholique à collaborer avec les Organisations caritatives de ces Églises et Communautés, puisque nous sommes tous animés de la même motivation fondamentale et que nous avons devant les yeux le même but : un véritable humanisme, qui reconnaît dans l’homme l’image de Dieu et qui veut l’aider à mener une vie conforme à cette dignité. En vue d’un développement harmonieux du monde, l’Encyclique Ut unum sint a de nouveau souligné qu’il était nécessaire pour les chrétiens d’unir leur voix et leur engagement «pour le respect des droits et des besoins de tous, spécialement des pauvres, des humiliés et de ceux qui sont sans défense».29 Je voudrais exprimer ici ma joie, car ce désir a trouvé dans l’ensemble du monde un large écho à travers de nombreuses initiatives.

Le profil spécifique de l’activité caritative de l’Église

31. L’augmentation d’organisations diversifiées qui s’engagent en faveur de l’homme dans ses diverses nécessités s’explique au fond par le fait que l’impératif de l’amour du prochain est inscrit par le Créateur dans la nature même de l’homme. Cependant, cette croissance est aussi un effet de la présence du christianisme dans le monde, qui suscite constamment et rend efficace cet impératif, souvent profondément obscurci au cours de l’histoire. La réforme du paganisme tentée par l’empereur Julien l’Apostat n’est que l’exemple initial d’une telle efficacité. En ce sens, la force du christianisme s’étend bien au-delà des frontières de la foi chrétienne. De ce fait, il est très important que l’activité caritative de l’Église maintienne toute sa splendeur et ne se dissolve pas dans une organisation commune d’assistance, en en devenant une simple variante. Mais quels sont donc les éléments constitutifs qui forment l’essence de la charité chrétienne et ecclésiale ?

a) Selon le modèle donné par la parabole du bon Samaritain, la charité chrétienne est avant tout simplement la réponse à ce qui, dans une situation déterminée, constitue la nécessité immédiate: les personnes qui ont faim doivent être rassasiées, celles qui sont sans vêtements doivent être vêtues, celles qui sont malades doivent être soignées en vue de leur guérison, celles qui sont en prison doivent être visitées, etc. Les Organisations caritatives de l’Église, à commencer par les Caritas (diocésaines, nationales, internationale), doivent faire tout leur possible pour que soient mis à disposition les moyens nécessaires, et surtout les hommes et les femmes, pour assumer de telles tâches. En ce qui concerne le service des personnes qui souffrent, la compétence professionnelle est avant tout nécessaire : les soignants doivent être formés de manière à pouvoir accomplir le geste juste au moment juste, prenant aussi l’engagement de poursuivre les soins. La compétence professionnelle est une des premières nécessités fondamentales, mais à elle seule, elle ne peut suffire. En réalité, il s’agit d’êtres humains, et les êtres humains ont toujours besoin de quelque chose de plus que de soins techniquement corrects. Ils ont besoin d’humanité. Ils ont besoin de l’attention du cœur. Les personnes qui œuvrent dans les Institutions caritatives de l’Église doivent se distinguer par le fait qu’elles ne se contentent pas d’exécuter avec dextérité le geste qui convient sur le moment, mais qu’elles se consacrent à autrui avec des attentions qui leur viennent du cœur, de manière à ce qu’autrui puisse éprouver leur richesse d’humanité. C’est pourquoi, en plus de la préparation professionnelle, il est nécessaire pour ces personnes d’avoir aussi et surtout une «formation du cœur» : il convient de les conduire à la rencontre avec Dieu dans le Christ, qui suscite en eux l’amour et qui ouvre leur esprit à autrui, en sorte que leur amour du prochain ne soit plus imposé pour ainsi dire de l’extérieur, mais qu’il soit une conséquence découlant de leur foi qui devient agissante dans l’amour (cf. Ga 5, 6).

b) L’activité caritative chrétienne doit être indépendante de partis et d’idéologies. Elle n’est pas un moyen pour changer le monde de manière idéologique et elle n’est pas au service de stratégies mondaines, mais elle est la mise en œuvre ici et maintenant de l’amour dont l’homme a constamment besoin. L’époque moderne, surtout à partir du dix-neuvième siècle, est dominée par différents courants d’une philosophie du progrès, dont la forme la plus radicale est le marxisme. Une partie de la stratégie marxiste est la théorie de l’appauvrissement : celui qui, dans une situation de pouvoir injuste – soutient-elle –, aide l’homme par des initiatives de charité, se met de fait au service de ce système d’injustice, le faisant apparaître supportable, au moins jusqu’à un certain point. Le potentiel révolutionnaire est ainsi freiné et donc le retour vers un monde meilleur est bloqué. Par conséquent, la charité est contestée et attaquée comme système de conservation du statu quo. En réalité, c’est là une philosophie inhumaine. L’homme qui vit dans le présent est sacrifié au Moloch de l’avenir – un avenir dont la réalisation effective reste pour le moins douteuse. En vérité, l’humanisation du monde ne peut être promue en renonçant, pour le moment, à se comporter de manière humaine. Nous ne contribuons à un monde meilleur qu’en faisant le bien, maintenant et personnellement, passionnément, partout où cela est possible, indépendamment de stratégies et de programmes de partis. Le programme du chrétien – le programme du bon Samaritain, le programme de Jésus – est «un cœur qui voit». Ce cœur voit où l’amour est nécessaire et il agit en conséquence. Naturellement, à la spontanéité de l’individu, lorsque l’activité caritative est assumée par l’Église comme initiative communautaire, doivent également s'adjoindre des programmes, des prévisions, des collaborations avec d’autres institutions similaires.

c) De plus, la charité ne doit pas être un moyen au service de ce qu’on appelle aujourd’hui le prosélytisme. L’amour est gratuit. Il n’est pas utilisé pour parvenir à d’autres fins30. Cela ne signifie pas toutefois que l’action caritative doive laisser de côté, pour ainsi dire, Dieu et le Christ. C’est toujours l’homme tout entier qui est en jeu. Souvent, c’est précisément l’absence de Dieu qui est la racine la plus profonde de la souffrance. Celui qui pratique la charité au nom de l’Église ne cherchera jamais à imposer aux autres la foi de l’Église. Il sait que l’amour, dans sa pureté et dans sa gratuité, est le meilleur témoignage du Dieu auquel nous croyons et qui nous pousse à aimer. Le chrétien sait quand le temps est venu de parler de Dieu et quand il est juste de Le taire et de ne laisser parler que l’amour. Il sait que Dieu est amour (cf. 1 Jn 4,8) et qu’il se rend présent précisément dans les moments où rien d’autre n’est fait sinon qu’aimer. Il sait – pour en revenir à la question précédente – que le mépris de l’amour est mépris de Dieu et de l’homme, et qu’il est la tentative de se passer de Dieu. Par conséquent, la meilleure défense de Dieu et de l’homme consiste justement dans l’amour. La tâche des Organisations caritatives de l’Église est de renforcer une telle conscience chez leurs membres, de sorte que, par leurs actions – comme par leurs paroles, leurs silences, leurs exemples –, ils deviennent des témoins crédibles du Christ.

Les responsables de l’action caritative de l’Église

32. Enfin, nous devons encore porter notre attention vers les responsables de l’action caritative de l’Église, déjà cités. Dans les réflexions précédentes, il est désormais apparu clairement que le vrai sujet des différentes Organisations catholiques qui accomplissent un service de charité est l’Église elle-même – et ce, à tous les niveaux, en commençant par les paroisses, en passant par les Églises particulières, jusqu’à l’Église universelle. C’est pourquoi il a été plus que jamais opportun que mon vénéré Prédécesseur Paul VI ait institué le Conseil pontifical Cor unum comme instance du Saint-Siège responsable de l’orientation et de la coordination entre les organisations et les activités caritatives promues par l’Église universelle. Il découle donc de la structure épiscopale de l’Église que, dans les Églises particulières, les Évêques, en qualité de successeurs des Apôtres, portent la responsabilité première de la mise en œuvre, aujourd’hui encore, du programme indiqué dans les Actes des Apôtres (cf. 2, 42-44): l’Église, en tant que famille de Dieu, doit être aujourd’hui comme hier, un lieu d’entraide mutuelle et, en même temps, un lieu de disponibilité pour servir aussi les personnes qui, hors d’elle, ont besoin d’aide. Au cours du rite de l’Ordination épiscopale, le moment précis de la consécration est précédé de quelques questions posées au candidat, où sont exprimés les éléments essentiels de sa charge et où lui sont rappelés les devoirs de son futur ministère. Dans ce contexte, l’ordinand promet expressément d’être, au nom du Seigneur, accueillant et miséricordieux envers les pauvres et envers tous ceux qui ont besoin de réconfort et d’aide.31 Le Code de Droit canonique, dans les canons concernant le ministère épiscopal, ne traite pas expressément de la charité comme d’un domaine spécifique de l’activité épiscopale, mais il expose seulement de façon générale la tâche de l’Évêque, qui est de coordonner les différentes œuvres d’apostolat dans le respect de leur caractère propre.32 Récemment cependant, le Directoire pour le ministère pastoral des Évêques a approfondi de manière plus concrète le devoir de la charité comme tâche intrinsèque de l’Église entière et de l’Évêque dans son diocèse,33 et il a souligné que l’exercice de la charité est un acte de l’Église en tant que telle et que, au même titre que le service de la Parole et des Sacrements, elle fait partie, elle aussi, de l’essence de sa mission originaire.34

33. En ce qui concerne les collaborateurs qui accomplissent concrètement le travail de la charité dans l’Église, l’essentiel a déjà été dit : ils ne doivent pas s’inspirer des idéologies de l’amélioration du monde, mais se laisser guider par la foi qui, dans l’amour, devient agissante (cf. Ga 5,6). Ils doivent donc être des personnes touchées avant tout par l’amour du Christ, des personnes dont le Christ a conquis le cœur par son amour, en y réveillant l’amour pour le prochain. Le critère qui inspire leur action devrait être l’affirmation présente dans la Deuxième Lettre aux Corinthiens: «L’amour du Christ nous pousse» (5, 14). La conscience qu’en Lui Dieu lui-même s’est donné pour nous jusqu’à la mort doit nous amener à ne plus vivre pour nous-mêmes, mais pour Lui et avec Lui pour les autres. Celui qui aime le Christ aime l’Église, et il veut qu’elle soit toujours plus expression et instrument de l’amour qui émane de Lui. Le collaborateur de toute Organisation caritative catholique veut travailler avec l’Église et donc avec l’Évêque, afin que l’amour de Dieu se répande dans le monde. En participant à la mise en œuvre de l’amour de la part de l’Église, il veut être témoin de Dieu et du Christ et, précisément, pour cela il veut faire gratuitement du bien aux hommes.

34. L’ouverture intérieure à la dimension catholique de l’Église ne pourra pas ne pas disposer le collaborateur à vivre en harmonie avec les autres Organisations pour répondre aux différentes formes de besoin; cela devra cependant se réaliser dans le respect du profil spécifique du service demandé par le Christ à ses disciples. Dans son hymne à la charité (cf. 1 Co 13), saint Paul nous enseigne que la charité est toujours plus qu’une simple activité : «J’aurai beau distribuer toute ma fortune aux affamés, j’aurai beau me faire brûler vif, s’il me manque l’amour, cela ne sert à rien» (v. 3). Cette hymne doit être la Magna Charta de l’ensemble du service ecclésial. En elle sont résumées toutes les réflexions qu’au long de cette Encyclique j’ai développées sur l’amour. L’action concrète demeure insuffisante si, en elle, l’amour pour l’homme n’est pas perceptible, un amour qui se nourrit de la rencontre avec le Christ. La participation profonde et personnelle aux besoins et aux souffrances d’autrui devient ainsi une façon de m’associer à lui : pour que le don n’humilie pas l’autre, je dois lui donner non seulement quelque chose de moi, mais moi-même, je dois être présent dans le don en tant que personne.

35. Cette juste manière de servir rend humble celui qui agit. Il n’assume pas une position de supériorité face à l’autre, même si la situation de ce dernier peut à ce moment-là être misérable. Le Christ a pris la dernière place dans le monde – la croix – et, précisément par cette humilité radicale, il nous a rachetés et il nous aide constamment. Celui qui peut aider, reconnaît que c’est justement de cette manière qu’il est aidé lui-aussi. Le fait de pouvoir aider n’est ni son mérite ni un titre d’orgueil. Cette tâche est une grâce. Plus une personne œuvre pour les autres, plus elle comprendra et fera sienne la Parole du Christ : «Nous sommes des serviteurs quelconques» (Lc 17, 10). En effet, elle reconnaît qu’elle agit non pas en fonction d’une supériorité ou d’une plus grande efficacité personnelle, mais parce que le Seigneur lui en fait don. Parfois, le surcroît des besoins et les limites de sa propre action pourront l’exposer à la tentation du découragement. Mais c’est alors justement que l’aidera le fait de savoir qu’elle n’est, en définitive, qu’un instrument entre les mains du Seigneur ; elle se libérera ainsi de la prétention de devoir réaliser, personnellement et seule, l’amélioration nécessaire du monde. Humblement, elle fera ce qu’il lui est possible de faire et, humblement, elle confiera le reste au Seigneur. C’est Dieu qui gouverne le monde et non pas nous. Nous, nous lui offrons uniquement nos services, pour autant que nous le pouvons, et tant qu’il nous en donne la force. Faire cependant ce qui nous est possible, avec la force dont nous disposons, telle est la tâche qui maintient le bon serviteur de Jésus-Christ toujours en mouvement: «L’amour du Christ nous pousse» (2 Co 5,14).

36. L’expérience de l’immensité des besoins peut, d’un côté, nous pousser vers l’idéologie qui prétend faire maintenant ce que Dieu, en gouvernant le monde, n’obtient pas, à ce qu’il semble: la solution universelle de tous les problèmes. D’un autre côté, elle peut devenir une tentation de rester dans l’inertie, s’appuyant sur l’impression que, quoi qu’il en soit, rien ne peut être fait. Dans cette situation, le contact vivant avec le Christ est le soutien déterminant pour rester sur la voie droite : ni tomber dans un orgueil qui méprise l’homme, qui en réalité n’est pas constructif mais plutôt détruit, ni s’abandonner à la résignation, qui empêcherait de se laisser guider par l’amour et, ainsi, de servir l’homme. La prière comme moyen pour puiser toujours à nouveau la force du Christ devient ici une urgence tout à fait concrète. Celui qui prie ne perd pas son temps, même si la situation apparaît réellement urgente et semble pousser uniquement à l’action. La piété n’affaiblit pas la lutte contre la pauvreté ou même contre la misère du prochain. La bienheureuse Teresa de Calcutta est un exemple particulièrement manifeste que le temps consacré à Dieu dans la prière non seulement ne nuit pas à l’efficacité ni à l’activité de l’amour envers le prochain, mais en est en réalité la source inépuisable. Dans sa lettre pour le Carême 1996, la bienheureuse écrivait à ses collaborateurs laïques: «Nous avons besoin de ce lien intime avec Dieu dans notre vie quotidienne. Et comment pouvons-nous l’obtenir ? À travers la prière».

37. Le moment est venu de réaffirmer l’importance de la prière face à l’activisme et au sécularisme dominant de nombreux chrétiens engagés dans le travail caritatif. Bien sûr, le chrétien qui prie ne prétend pas changer les plans de Dieu ni corriger ce que Dieu a prévu. Il cherche plutôt à rencontrer le Père de Jésus Christ, lui demandant d’être présent en lui et dans son action par le secours de son Esprit. La familiarité avec le Dieu personnel et l’abandon à sa volonté empêchent la dégradation de l’homme, l’empêchent d’être prisonnier de doctrines fanatiques et terroristes. Une attitude authentiquement religieuse évite que l’homme s’érige en juge de Dieu, l’accusant de permettre la misère sans éprouver de la compassion pour ses créatures. Mais celui qui prétend lutter contre Dieu en s’appuyant sur l’intérêt de l’homme, sur qui pourra-t-il compter quand l’action humaine se montrera impuissante ?

38. Job peut certainement se lamenter devant Dieu pour la souffrance incompréhensible et apparemment injustifiable qui est présente dans le monde. Il parle ainsi de sa souffrance : «Oh ! si je savais comment l’atteindre, parvenir à sa demeure …. Je connaîtrais les termes mêmes de sa défense, attentif à ce qu’il me dirait. Jetterait-il toute sa force dans ce débat avec moi ? … C’est pourquoi, devant lui, je suis terrifié ; plus j’y songe, plus il me fait peur. Dieu a brisé mon courage, le Tout-Puissant me remplit d’effroi» (23, 3. 5-6. 15-16). Souvent, il ne nous est pas donné de connaître la raison pour laquelle Dieu retient son bras au lieu d’intervenir. Du reste, il ne nous empêche pas non plus de crier, comme Jésus en croix: «Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?» (Mt 27,46). Dans un dialogue priant, nous devrions rester devant sa face avec cette question: «Jusques à quand, Maître saint et véritable, tarderas-tu ?» (Ap 6, 10). C’est saint Augustin qui donne à notre souffrance la réponse de la foi: «Si comprehendis, non est Deus – Si tu le comprends, alors il n’est pas Dieu»35. Notre protestation ne veut pas défier Dieu, ni insinuer qu’en Lui il y a erreur, faiblesse ou indifférence. Pour le croyant, il est impossible de penser qu’il est impuissant ou bien qu’ «il dort» (1 R 18, 27). Ou plutôt, il est vrai que même notre cri, comme sur les lèvres de Jésus en croix, est la manière extrême et la plus profonde d’affirmer notre foi en sa puissance souveraine. En effet, les chrétiens continuent de croire, malgré toutes les incompréhensions et toutes les confusions du monde qui les entoure, en la «bonté de Dieu et en sa tendresse pour les hommes» (Tt 3,4). Bien que plongés comme tous les autres hommes dans la complexité dramatique des événements de l’histoire, ils restent fermes dans la certitude que Dieu est Père et qu’il nous aime, même si son silence nous demeure incompréhensible.

39. Foi, espérance et charité vont de pair. L’espérance s’enracine en pratique dans la vertu de patience, qui ne fait pas défaut dans le bien, pas même face à l’échec apparent, et dans celle d’humilité, qui accepte le mystère de Dieu et qui Lui fait confiance même dans l’obscurité. La foi nous montre le Dieu qui a donné son Fils pour nous et suscite ainsi en nous la certitude victorieuse qu’est bien vraie l’affirmation: Dieu est Amour. De cette façon, elle transforme notre impatience et nos doutes en une espérance assurée que Dieu tient le monde entre ses mains et que malgré toutes les obscurités il triomphe, comme l’Apocalypse le révèle à la fin, de façon lumineuse, à travers ses images bouleversantes. La foi, qui prend conscience de l’amour de Dieu qui s’est révélé dans le cœur transpercé de Jésus sur la croix, suscite à son tour l’amour. Il est la lumière – en réalité l’unique – qui illumine sans cesse à nouveau un monde dans l’obscurité et qui nous donne le courage de vivre et d’agir. L’amour est possible, et nous sommes en mesure de le mettre en pratique parce que nous sommes créés à l’image de Dieu. Par la présente Encyclique, voici à quoi je voudrais vous inviter: vivre l’amour et de cette manière faire entrer la lumière de Dieu dans le monde.

CONCLUSION

40. Considérons enfin les Saints, ceux qui ont exercé de manière exemplaire la charité. La pensée se tourne en particulier vers Martin de Tours († 397), d’abord soldat, puis moine et évêque: presque comme une icône, il montre la valeur irremplaçable du témoignage individuel de la charité. Aux portes d’Amiens, Martin partage en deux son manteau avec un pauvre: Jésus lui-même, dans la nuit, lui apparaît en songe revêtu de ce manteau, pour confirmer la valeur permanente de la parole évangélique: «J’étais nu, et vous m’avez habillé.... Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait» (Mt 25, 36. 40).36 Dans l’histoire de l’Église, combien d’autres témoignages de charité peuvent être cités ! En particulier, tout le mouvement monastique, depuis ses origines avec saint Antoine, Abbé († 356), fait apparaître un service de charité considérable envers le prochain. Dans le «face à face» avec le Dieu qui est Amour, le moine perçoit l’exigence impérieuse de transformer en service du prochain, en plus du service de Dieu, toute sa vie. On peut expliquer ainsi les grandes structures d’accueil, d’assistance et de soins nées à côté des monastères. Cela explique aussi les initiatives de promotion humaine et de formation chrétienne considérables, destinées avant tout aux plus pauvres, tout d’abord pris en charge par les Ordres monastiques et mendiants, puis par les différents Instituts religieux masculins et féminins, tout au long de l’histoire de l’Église. Des figures de saints comme François d’Assise, Ignace de Loyola, Jean de Dieu, Camille de Lellis, Vincent de Paul, Louise de Marillac, Joseph B. Cottolengo, Jean Bosco, Louis Orione, Teresa de Calcutta – pour ne prendre que quelques noms –, demeurent des modèles insignes de charité sociale pour tous les hommes de bonne volonté. Les saints sont les vrais porteurs de lumière dans l’histoire, parce qu’ils sont des hommes et des femmes de foi, d’espérance et d’amour.

41. Parmi les saints, il y a par excellence Marie, Mère du Seigneur et miroir de toute sainteté. Dans l’Évangile de Luc, nous la trouvons engagée dans un service de charité envers sa cousine Élisabeth, auprès de laquelle elle demeure «environ trois mois» (1, 56), pour l’assister dans la phase finale de sa grossesse. «Magnificat anima mea Dominum», dit-elle à l’occasion de cette visite – «Mon âme exalte le Seigneur» – (Lc 1, 46). Elle exprime ainsi tout le programme de sa vie: ne pas se mettre elle-même au centre, mais faire place à Dieu, rencontré tant dans la prière que dans le service du prochain – alors seulement le monde devient bon. Marie est grande précisément parce qu’elle ne veut pas se rendre elle-même grande, mais elle veut rendre Dieu grand. Elle est humble: elle ne veut être rien d’autre que la servante du Seigneur (cf. Lc 1, 38. 48). Elle sait qu’elle contribue au salut du monde, non pas en accomplissant son œuvre, mais seulement en se mettant pleinement à la disposition des initiatives de Dieu. Elle est une femme d’espérance: uniquement parce qu’elle croit aux promesses de Dieu et qu’elle attend le salut d’Israël; l’ange peut venir chez elle et l’appeler au service décisif de ces promesses. C’est une femme de foi: «Heureuse celle qui a cru», lui dit Élisabeth (Lc 1, 45). Le Magnificat – portrait, pour ainsi dire, de son âme – est entièrement brodé de fils de l’Écriture Sainte, de fils tirés de la Parole de Dieu. On voit ainsi apparaître que, dans la Parole de Dieu, Marie est vraiment chez elle, elle en sort et elle y rentre avec un grand naturel. Elle parle et pense au moyen de la Parole de Dieu; la Parole de Dieu devient sa parole, et sa parole naît de la Parole de Dieu. De plus, se manifeste ainsi que ses pensées sont au diapason des pensées de Dieu, que sa volonté consiste à vouloir avec Dieu. Étant profondément pénétrée par la Parole de Dieu, elle peut devenir la mère de la Parole incarnée. Enfin, Marie est une femme qui aime. Comment pourrait-il en être autrement ? Comme croyante qui, dans la foi, pense avec les pensées de Dieu et veut avec la volonté de Dieu, elle ne peut qu’être une femme qui aime. Nous le percevons à travers ses gestes silencieux, auxquels se réfèrent les récits des Évangiles de l’enfance. Nous le voyons à travers la délicatesse avec laquelle, à Cana, elle perçoit les besoins dans lesquels sont pris les époux et elle les présente à Jésus. Nous le voyons dans l’humilité avec laquelle elle accepte d’être délaissée durant la période de la vie publique de Jésus, sachant que son Fils doit fonder une nouvelle famille et que l’heure de sa Mère arrivera seulement au moment de la croix, qui sera l’heure véritable de Jésus (cf. Jn 2, 4; 13, 1). Alors, quand les disciples auront fui, elle demeurera sous la croix (cf. Jn 19, 25-27); plus tard, à l’heure de la Pentecôte, ce seront les disciples qui se rassembleront autour d’elle dans l’attente de l’Esprit Saint (cf. Ac 1, 14).

42. La vie des Saints ne comporte pas seulement leur biographie terrestre, mais aussi leur vie et leur agir en Dieu après leur mort. Chez les Saints, il devient évident que celui qui va vers Dieu ne s’éloigne pas des hommes, mais qu’il se rend au contraire vraiment proche d’eux. Nous ne le voyons mieux en personne d’autre qu’en Marie. La parole du Crucifié au disciple – à Jean, et à travers lui, à tous les disciples de Jésus: «Voici ta mère» (Jn 19, 27) – devient, au fil des générations, toujours nouvellement vraie. De fait, Marie est devenue Mère de tous les croyants. C’est vers sa bonté maternelle comme vers sa pureté et sa beauté virginales que se tournent les hommes de tous les temps et de tous les coins du monde, dans leurs besoins et leurs espérances, dans leurs joies et leurs souffrances, dans leurs solitudes comme aussi dans le partage communautaire. Et ils font sans cesse l’expérience du don de sa bonté, l’expérience de l’amour inépuisable qu’elle déverse du plus profond de son cœur. Les témoignages de gratitude qui lui sont attribués dans tous les continents et dans toutes les cultures expriment la reconnaissance de cet amour pur qui ne se cherche pas lui-même, mais qui veut simplement le bien. De même, la dévotion des fidèles manifeste l’intuition infaillible de la manière dont un tel amour devient possible: il le devient grâce à la plus intime union avec Dieu, en vertu de laquelle elle s’est totalement laissé envahir par Lui – condition qui permet à celui qui a bu à la source de l’amour de Dieu de devenir lui-même une source d’où «jailliront des fleuves d’eau vive» (Jn 7, 38). Marie, la Vierge, la Mère, nous montre ce qu’est l’amour et d’où il tire son origine, sa force toujours renouvelée. C’est à elle que nous confions l’Église, sa mission au service de l’Amour:

Sainte Marie, Mère de Dieu, tu as donné au monde la vraie lumière, Jésus, ton fils – Fils de Dieu. Tu t’es abandonnée complètement à l’appel de Dieu et tu es devenue ainsi la source de la bonté qui jaillit de Lui. Montre-nous Jésus. Guide-nous vers Lui. Enseigne-nous à Le connaître et à L’aimer, afin que nous puissions, nous aussi, devenir capables d’un amour vrai et être sources d’eau vive au milieu d’un monde assoiffé.

Donné à Rome, près de Saint-Pierre, le 25 décembre 2005, solennité de la Nativité du Seigneur, en la première année de mon Pontificat.




BENEDICTUS PP. XVI


1 Cf. Jenseits von Gut und Böse, IV, 168 (Par delà le bien et le mal). 2 X, 69: Les Belles Lettres, Paris (1942), p. 71.

3 Cf. René Descartes, Œuvres XII: V. Cousin éd., Paris (1824), pp. 95 ss.

4 II, 5: SCh 381, p. 196.

5 Ibid., p. 198.

6 Cf. Métaphysique, XII, 7.

7 Cf. Pseudo-Denys l’Aréopagite qui, dans Sur les noms divins IV, 12-14: PG 3, 709-713:Œuvres complètes, Paris (1943), pp. 106-109, appelle Dieu en même temps eros et agapè.

8 Cf. Le Banquet, XIV-XV, 189c-192d: Les Belles Lettres, Paris (1984), pp. 29-36.

9 Salluste, Conjuration de Catilina, XX, 4.

10 Cf. Saint Augustin, Confessions, III, 6, 11: CCL, 27, 32: Bibliothèque augustinienne 13, Paris (1962), p. 383.

11 De Trinitate, VIII, 8, 12: CCL 50, 287: Bibliothèque augustinienne 16, Paris (1955), p. 65.

12 Cf. Apologie I, 67: PG 6, 429: Les Pères dans la foi, Paris (1982), pp. 91-92.

13 Cf. Apologeticum 39,7: PL 1, 468: Les Belles Lettres, Paris (1929), p. 83.

14 Épître aux Romains, titre: PG, 5, 801: SCh 10, p. 108.

15 Cf. Saint Ambroise, De officiis ministrorum, II, 28, 140: PL 16, 141.

16 Cf. Ep. 83: L’empereur Julien, Œuvres complètes, J. Bidez éd., Les Belles Lettres, Paris (1960), vol I, 2a, p. 145.

17 Cf. Congrégation pour les Évêques, Directoire pour le ministère pastoral des Évêques Apostolorum Successores (22 février 2004), n. 194: Cité du Vatican (2004), pp. 215-216.

18La Cité de Dieu, IV, 4: CCL 47, 102: La Pléiade, Paris (2000), p. 138.

19 Cf. Const. past. sur l’Église dans le monde de ce temps Gaudium et spes, n. 36.

20 Cf. Congrégation pour les Évêques, Directoire pour le ministère pastoral des Évêques Apostolorum Successores (22 février 2004), n. 197: Cité du Vatican (2004), p. 219.

21 Jean-Paul II, Exhort. apost. post-synodale Christifideles laici (30 décembre 1988), n. 42: AAS 81 (1989), p. 472: La Documentation catholique 86 (1989), p. 177.

22 Cf. Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Note doctrinale sur certaines questions sur l’engagement des chrétiens dans la vie politique (24 novembre 2002), n. 1: La Documentation catholique 100 (2003), pp. 130-131.

23 Catéchisme de l’Église catholique, n. 1939.

24 Décret sur l’apostolat des laïcs Apostolicam actuositatem, n. 8.

25 Ibid., n. 14.

26 Cf. Congrégation pour les Évêques, Directoire pour le ministère pastoral des Évêques Apostolorum Successores (22 février 2004), n. 195: Cité du Vatican (2004), pp. 217-218.

27 Cf. Jean-Paul II, Exhor. apost. post-synodale Christifideles laici (30 décembre 1988), n. 41: AAS 81 (1989), pp. 470-472: La Documentation catholique 86 (1989), p. 177.

28 Cf. n. 32; AAS 80 (1988), p. 556; La Documentation catholique 85 (1988), pp. 246-247.

29 N. 43; AAS 87 (1995), p. 946: La Documentation catholique 92 (1995), p. 579.

30 Cf. Congrégation pour les Évêques, Directoire pour le ministère pastoral des Évêques Apostolorum Successores (22 février 2004), n. 196: Cité du Vatican (2004), pp. 218-219.

31 Cf. Pontificale Romanum, De ordinatione episcopi, n. 43: Paris (1996), n. 40, p. 34.

32 Cf. can. 394: Code des Canons des Églises orientales, can. 203.

33 Cf. nn. 193-198: l.c., pp. 214-221.

34 Cf. ibid., n. 194: l.c., pp. 215-216.

35 Sermon 52, 16: PL 38, 360.

36 Cf. Sulpice Sévère, Vie de saint Martin, 3, 1-3: SCh 133, 256-258.

© Copyright 2005 - Libreria Editrice Vaticana

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/encyclicals/documents/hf_ben-xvi_enc_20051225_deus-caritas-est_fr.html

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dimanche 24 janvier 9999

___Street Children - Mozambique - Teach a Child to Read.. La question "être alphabétisé pour quoi faire ?"

The sun did not shine. It was too wet to play. So we sat in the house all that cold, cold, wet day. I sat there with Sally. We sat there, we two. And I said, "How I wish we had something to do!" -from The Cat in the Hat by Dr. Seuss -

  • Thirty-eight percent of all fourth graders in the United States can't read this simple poem.1 Is your child one of them?
  • Does your child drone, hesitate, and torture words while reading?

He or she is one of 7 million elementary-aged children who is performing below his or her reading potential.

Certainly millions of children in America can't be stupid, lazy, or have ADD. Children sitting in the best classrooms in the country struggle with reading. Moms and dads are scratching their heads wondering whether to get a part-time job to pay for tutoring for Jerome or Ashley.

This past decade, educators have been fighting a Phonics versus Whole Language reading war. Each side has strong advocates, yet many children still emerge from schools unable to read. Meanwhile, scientists have been busy trying to identify the missing puzzle piece of how children learn to read.

Here's some good news: Research indicates that 90 to 95% of all children can learn to read at grade level with proper intervention. You can make a profound difference in your child's ability to read by spending fifteen minutes per day with your son or daughter, using information provided in this website, playing games and reading good books together.

So let's begin to help your child improve in reading!

Prevalence, Abuse & Exploitation of Street Children

Republic of Mozambique

At independence in 1975, Mozambique was one of the world's poorest countries. Socialist mismanagement and a brutal civil war from 1977-92 exacerbated the situation.

Mozambique remains dependent upon foreign assistance for much of its annual budget, and the majority of the population remains below the poverty line. Subsistence agriculture continues to employ the vast majority of the country's work force. A substantial trade imbalance persists although the opening of the Mozal aluminum smelter, the country's largest foreign investment project to date, has increased export earnings. The World Factbook, U.S.C.I.A. 2009






CAUTION: The following links and accompanying text have been culled from the web to illuminate the situation in Mozambique. Some of these links may lead to websites that present allegations that are unsubstantiated or even false. No attempt has been made to validate their authenticity or to verify their content.


*** FEATURED ARTICLE ***

Saving 'Street Kids' in Mozambique

After wars, many Africans return from exile not to their native countryside but to unfamiliar cities. The lands where they originally lived are not safe because of deadly landmines. With no food production and recurrent famines, orphaned or cast-off children become "street kids." Young boys and girls who have had no education or moral teaching are now bringing up children of their own. All too often, a 16-year-old father abandons a 14-year-old mother, leaving her with a child to care for. She has no food, no place to live, and no one to help her raise the child; so she decides to dump the baby in a garbage can. Sometimes the young mother can manage to care for the child up to a certain age. But when her life becomes unbearably hard, she abandons the child to life as a "street kid."

FINDING A SOLUTION - Two years ago, Bishop Felton E. May came to Maputo, the capital city of Mozambique. I drove him past an area where Maputo's street children live. When he returned last November, he asked me about these children. I told him that the ones he had seen were all still there, growing up, some having babies of their own. Meanwhile, smaller children were being added to the outcast group. The government was doing nothing–saying that the churches should provide the help.





*** ARCHIVES ***

UNICEF - The Big Picture

U.S. Dept of Labor Bureau of International Labor Affairs

INCIDENCE AND NATURE OF CHILD LABOR - Children work on family farms and in informal work including guarding cars, collecting scrap metal, and selling goods in the streets. Large numbers of children in the informal sector work in transport, where they are employed as conductors, collecting fares in minibus taxis known as “chapas.” Other forms of informal work done by children include collecting scrap metal, and selling of food or trinkets in the street. Street children are reported to suffer from police beatings and sexual abuse.

Bur of Democracy, Human Rights & Labor - Country Reports on Human Rights Practices - 2005

CHILDREN - The country continued to have a problem with street children. There were no reliable figures on the number of street children nationwide. In 2004 the NGO Rede de Crianca, comprised of 33 community organizations that work with youth in Maputo, identified 3,419 street children in their programs.

The Maputo City Office of Women and Social Action continued its program of rescuing abandoned orphans and assisting single mothers who head families of three or more persons. They also offered special classes to children of broken homes in local schools. NGO groups sponsored food, shelter, and education programs in all major cities.

Concluding Observations of the Committee on the Rights of the Child (CRC) - 2002

68 The Committee is concerned that: (a) There are large numbers of children living on the street in urban areas; (b) Street children are vulnerable to, inter alia, sexual abuse, violence, including from the police, exploitation, lack of access to education, substance abuse, sexually transmitted diseases, HIV/AIDS and malnutrition; (c) The primary response to the situation of these children, as described by the State party in its report, is placing them in institutions.

FOCUS: A place for Maputo's children

We were in the rubble-strewn back yard of a derelict shell of a building in downtown Maputo. Home, if you can call it that, to a gang of street children aged between 15 and 21. We were here to try to talk to them for a short film on the work of architects for Aid, to be shown next month at BD's Architect of the Year Awards. But as their hostility made clear, they weren't keen to talk to us. Another British journalist had been here a few months before and had paid them for interviews. Information was now a currency to be traded, a commodity like the junk the children scavenge to sell on the street. There would be no filming without an exchange of cash.

Information about Street Children - Mozambique DOC

www.streetchildren.org.uk/reports/Mozambique%20Child.doc

At one time this article had been archived and may possibly still be accessible here

45.7% of the population is under the age of 15; 30% of the population lives in urban areas; there has been economic improvement in the last 5 years. Numbers of street children are estimated between 3,500 and 4,500 with numbers growing due to the impact of HIV/AIDS.

Mozambique Journal: February 9th. 2002

As we drove through town, we were told many of the apartment blocks had no running water on the top floor, and we saw more than a few street children in the stylish avenues and around the garbage dumps.

Saving 'Street Kids' in Mozambique

After wars, many Africans return from exile not to their native countryside but to unfamiliar cities. The lands where they originally lived are not safe because of deadly landmines. With no food production and recurrent famines, orphaned or cast-off children become "street kids." Young boys and girls who have had no education or moral teaching are now bringing up children of their own. All too often, a 16-year-old father abandons a 14-year-old mother, leaving her with a child to care for. She has no food, no place to live, and no one to help her raise the child; so she decides to dump the baby in a garbage can. Sometimes the young mother can manage to care for the child up to a certain age. But when her life becomes unbearably hard, she abandons the child to life as a "street kid."

FINDING A SOLUTION - Two years ago, Bishop Felton E. May came to Maputo, the capital city of Mozambique. I drove him past an area where Maputo's street children live. When he returned last November, he asked me about these children. I told him that the ones he had seen were all still there, growing up, some having babies of their own. Meanwhile, smaller children were being added to the outcast group. The government was doing nothing–saying that the churches should provide the help.

Accao Voluntario em Mocambique (AVM)

Accao Voluntario em Mocambique (AVM) is dedicated to helping the neglected and abused street children of Maputo. AVM strives to improve their quality of life with programs that house, feed, educate, and offer comfort, stability and hope. Most of the children are either orphans or victims of extreme poverty that makes it impossible for their parent(s) to care for them.

Meninos de Mocambique

streetchildafrica.org.uk/mozambique.htm

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Meninos de Mocambique operates a clinic that helps malnourished street children, who are even more susceptible to malaria, skin diseases and sexually transmitted diseases. Meninos also has outreach workers who visit the streets of Maputo on a daily basis and befriend the street children. Through the gradual development of a trusting relationship, Meninos can help street children make choices about leaving the streets.

Save the Children in Mozambique

www.savethechildren.org.uk/en/docs/Moza.pdf

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Over the past 22 years, we have improved the lives of tens of thousands of children through providing basic services such as healthcare and education, and through our child protection work, focusing on orphans and other vulnerable children. We have provided food, access to clean water and other basic assistance to children and their families during times of emergency. We have helped thousands of children register their birth so they are eligible for government benefits and other support. And we continue to help children who are affected by HIV and AIDS.

Mozambique Floods Unleash Children's Fears

Most of the girls arrive at the center from the street, having fled abusive family situations, or their parents have died and a stepparent rejected them.

Birth Registration - Right From The Start DOC

www.sahims.net/temp_batchfiles/16_07_03_wednesday/day_african_child/Day%20of%20the%20African%20Child%20PR.doc

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Most babies in Mozambique are still denied their “membership card” to society, because they are not registered at birth. This has serious consequences, particularly for orphans and other children made vulnerable by being excluded from basic social services and entitlements such as the right to be exempted from school fees.

Massacre Of The Innocents

Missionary beaten to death with a hammer. After denouncing the ever more frequent cases of children and adolescents disappearing from Nampula, in the north of Mozambique.

World Congress Against the Commercial Sexual Exploitation of Children

www.usemb.se/children/csec/feature5.html

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Poverty increasingly drives children onto the streets of Mozambique's big cities. There, they hope to survive. There, they hope to earn a little money for themselves and their families. UNICEF estimates the number of street children in Mozambique at 5,000. For many girls, life on the streets leads to prostitution.


  • http://www.gvnet.com/streetchildren/Mozambique.htm
  • http://www.succeedtoread.com/

1 – UN TERME GENERIQUE, PARFOIS AMBIGU

De façon générale, l'alphabétisation renvoie au processus d'enseignement de la langue écrite à une population donnée. Mais selon les caractéristiques de ces populations et le cadre d'enseignement, le terme évoque des réalités quelque peu différentes.

• L'alphabétisation, ce peut être l'ensemble des actions qui permettent de confronter dans le cadre scolaire ou post-scolaire, une population d'enfants ou d'adultes à l'apprentissage de la langue écrite. C'est dans ce sens qu'on parle de campagne d'alphabétisation dans les pays en développement ou de l'évolution de l'alphabétisation des français au 19ème siècle.

• Ce terme est aussi utilisé pour désigner l'ensemble des actions de formation post-scolaire s'adressant à des adultes. Ainsi, l'alphabétisation dans les pays industrialisés est un enjeu important des dernières décennies et concerne aussi bien les travailleurs étrangers qui sont venus s'installer dans ces pays que les populations autochtones, scolarisés, pour lesquels l'éducation de base n'a pas assuré l'acquisition de compétences suffisantes pour faire face aux situations de communication écrite de plus en plus complexes.

"Il est clair qu'il y a un problème d'analphabétisme dans la population adulte des pays industrialisés" peut-on lire en conclusion d'un séminaire international, réunissant 16 pays d'Europe et d'Amérique du Nord (Séminaire d'Eastbourne, 1981). Mais cet analphabétisme renvoie à une réalité bien différente de ce que peuvent vivre certaines populations du tiers monde, non scolarisés, totalement vierges de tout enseignement de l'écrit, quel qu'il soit. C'est pourquoi, très vite, des difficultés de terminologie sont apparues.

Les notions d'alphabétisation et d'analphabétisme fonctionnels ont été utilisées, pour différencier ces phénomènes propres aux pays industrialisés et l'alphabétisation dans les pays du tiers monde. L'adjectif "fonctionnel" illustre le lien entre les difficultés de lecture/écriture et la participation aux activités sociales, culturelles, professionnelles pour lesquelles la maîtrise de l'écrit est indispensable. Certaines personnes peuvent avoir été alphabétisées et ne pas satisfaire aux normes fonctionnelles d'une société donnée. La France, quant à elle, a adopté le nom "illettrisme" pour évoquer ce phénomène.

Cependant, malgré ces différenciations lexicales, le terme générique commun d'alphabétisation a été préservé à l'échelon mondial, sous l'influence de l'UNESCO. Dans le cadre de rencontres internationales en langue française, c'est ce vocable qui est retenu.

En Belgique francophone et au Québec, ce qu'on appelle "l'alpha" renvoie aux dispositifs de formation linguistique de base, qu'ils s'adressent aux populations autochtones scolarisés ou aux populations issues de l'immigration. La France n'a pas tout à fait suivi ce mouvement international. Ayant eu recours à partir du milieu des années 80 à la notion de lutte contre l'illettrisme pour les actions

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de formation s'adressant à des natifs, scolarisés, maîtrisant mal l'écrit, elle a réservé celle d'alphabétisation à la formation linguistique des adultes issues de l'immigration.

• Ainsi, et cela constitue le 3ème sens possible, l'alphabétisation désigne l'ensemble des programmes de formation s'adressant à des immigrés (financés par le FASILD, ex FAS, Fonds d'Action et de Soutien à l'Intégration et à la Lutte contre la Discrimination). Cet emploi reste cependant ambigu, puisque pour de nombreux étrangers la formation linguistique ne constitue pas une alphabétisation, mais une formation à une langue étrangère ou à une langue seconde. D'ailleurs, sous l'impulsion du FASILD, l'appellation "alpha" perd du terrain au profit de celle de "formation linguistique".

Ainsi le mot "alphabétisation" a souvent un sens générique peu précis. Il peut nommer un processus de confrontation initiale à un code écrit, mais aussi une remise à niveau, un réapprentissage ou une consolidation. De plus, ce terme peut évoquer l'accès à un code écrit d'une langue étrangère ou seconde, mais aussi l'accès à celui de la langue maternelle. Enfin, il peut s'appliquer à un enseignement à des enfants dans le cadre scolaire ou à un enseignement à des adultes dans le cadre postscolaire de l'Education Permanente.

Par ailleurs, le concept d'alphabétisation prend place dans un réseau sémantique plus large : "lutte contre l'illettrisme", "formation de base", "alphabétisme", "littératie". Il constitue aussi la base d'une déclinaison plus large qui enrichit le lexique : on parle de "post-alphabétisation", d'"alphabétisation de survie", d'"alphabétisation fonctionnelle", etc.

Le recours à cette terminologie plus nuancée s'explique par la complexité du phénomène d'alphabétisation. Comment, en effet, rendre compte des différentes finalités de l'alphabétisation, des différentes formes qu'elle revêt, des différents enjeux sous-jacents ?

Un seul terme, même générique, ne peut épuiser cette multidimensionnalité qui se cache derrière ces questions : qu'est-ce qu'être alphabétisé ?

Comment et où s'alphabétise-t-on ?

Et pour quoi faire ?

2 – QU'EST-CE QU'ETRE ALPHABETISE ?

• Etre alphabétisé peut être caractérisé par la capacité à déchiffrer un message simple, à décoder, à manipuler le code de correspondance grapho-phonétique. L'alphabétisation constitue une première étape de confrontation aux bases de la lecture/écriture, la post-alphabétisation traduisant alors les étapes suivantes. De même, certains militants de l'Association Française pour la Lecture ont réservé le terme "alphabétisation" à l'accès à des compétences de simple décodage et ont utilisé le mot "lecturisation" pour qualifier le processus de développement d'une réelle maîtrise de la communication écrite.

• On peut aussi considérer qu'être alphabétisé, c'est être capable de faire face à toutes les situations de l'écrit, en production comme en réception, et ce, quels que soient le contexte et la nature des écrits. 3 Une question demeure donc. Où est le seuil au delà duquel quelqu'un est alphabétisé ? Qui décide de ce seuil ? Les réponses sont bien sûr variables selon les périodes, les pays, les contextes socio-économiques. L'alphabétisation est une notion relative et historiquement située.

Pour sortir de cette impasse de l'opposition alphabétisé / non alphabétisé (valable également pour l'opposition française entre illettré / non illettré), le recours à la notion de continuum est courant. Il n'y aurait alors pas d'opposition nette entre deux états, mais une succession d'étapes sur le long parcours de la maîtrise de l'écrit. C'est dans ce sens qu'il est fait référence à de nouvelles notions : "l'alphabétisme" utilisée par les québécois et la "littératie" utilisée à l'échelon international, notamment par l'OCDE.

L'alphabétisme, comme la littératie, peuvent se définir comme l'ensemble des capacités de lecture et d'écriture que les adultes utilisent dans la vie quotidienne pour pouvoir fonctionner dans la société, parfaire leurs connaissances et développer leur potentiel et celui de leur société. Ces définitions sont assez proches de celles de l'alphabétisation fonctionnelle. On y retrouve l'idée de développement de la société, de développement personnel et l'idée de fonctionnalité.

Ainsi il est possible de définir des niveaux d'alphabétisme et de littératie. C'est d'ailleurs sur la base de cette catégorisation en 5 niveaux croissants de littératie que des enquêtes internationales ont permis de tester des populations dans les pays industrialisés (OCDE, 1995 et 1997).

• La question "qu'est-ce qu'être alphabétisé" renvoie également au problème du rapport compétence orale / compétence écrite. En effet, être alphabétisé c'est avoir accès au code écrit de sa langue maternelle parlée quotidiennement dans les interactions les plus intimes, mais ce peut être aussi avoir accès au code écrit d'une langue seconde dominante sur le plan politique et administratif (cas des pays africains…), mais ce peut être encore avoir accès au code écrit d'une langue d'un pays d'accueil dans lequel on a immigré. Selon la nature des relations entre pratiques à l'oral et compétences à l'écrit, les processus d'apprentissage seront bien sûr différents. Par ailleurs, au delà des enjeux pédagogiques, il existe des enjeux sociolinguistiques.

Quelle politique mener dans certains pays africains. Par exemple, au Mali, faut-il mieux être alphabétisé en français, en Bambara ou en Sonrhaï ?

Derrière les réponses à "qu'est-ce qu'être alphabétisé ?" se cachent des conceptions différentes qui induisent des politiques différentes de l'alphabétisation. De même, les réponses "comment et où s'alphabétiser" sont porteuses de divergences.

3 – OU ET COMMENT S'ALPHABETISER ?

L'école et l'organisme de formation d'adultes, constituent des lieux traditionnels d'alphabétisation. Mais il existe aussi une alphabétisation non formelle. L'association de quartier, le village, l'école coranique, la famille, le réseau d'amis, l'entreprise, la bibliothèque, l'atelier théâtre, etc. sont aussi des endroits où les populations se confrontent à l'écrit et peuvent développer leurs compétences.

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Les réponses à l'analphabétisme ne sont pas uniquement du côté de l'institution de type scolaire. Elle sont aussi présentes dans les communautés, les échanges locaux, les réseaux parallèles. Les pratiques s'appuient alors sur d'autres conceptions de la formation, plus proches de celles de l'éducation populaire.

A la question du "où", s'adjoint celle du "comment" qui lui est indissolublement liée. L'apprentissage peut être conduit, guidé, organisé dans le cadre d'institutions ; il peut être aussi auto-dirigé dans le cadre d’un processus d'autodidaxie. Dans un enseignement formalisé, les modalités pédagogiques sont hétérogènes.

S'agit-il d'un stage collectif ou d'une classe de type traditionnel ?

S'agit-il d'un enseignement tutoré dans un centre de ressources individualisé ?

S'agit-il d'un groupe de production et d'échanges à l'initiative des populations elles-mêmes ? … Les approches didactiques et pédagogiques sont multiples.

Pour les adultes, sontelles proches d'une optique communautaire et politique, du type alphabétisation conscientisante, ou proches d'une optique plus scolarisante ?

L'accent est-il mis sur l'articulation communication écrite / pratiques citoyennes, sociales et culturelles ou sur une démarche apolitique, techniciste, focalisée sur les aspects strictement linguistiques ?

Pour les enfants des pays en voie de développement, l'alphabétisation en milieu scolaire reproduit-elle les modèles les plus traditionnels importés des pays européens (méthodes syllabiques des années 50-60 proposées dans des manuels obsolètes) ou cherche t-elle de nouvelles voies didactiques propres au contexte particulier de cette première confrontation à l'écrit de jeunes enfants ? La multiplicité des choix didactiques et pédagogiques révèle la variabilité des conceptions de ce qu'est la lecture/écriture et de ce qu'est l'enseignement/apprentissage de la communication écrite. Par ailleurs, ces choix sont directement influencés par d'autres choix plus larges, liés à la question du sens et des finalités de l'alphabétisation. Être alphabétisé pour quoi faire ?

4 – ÊTRE ALPHABETISE – POUR QUOI FAIRE ?

Une représentation dominante consiste à faire de l'alphabétisation une bataille contre l'ignorance, pour le progrès des sociétés. L'alphabétisation permet de diminuer les inégalités sociales, elle sert le développement social et économique des pays. Elle permet le développement de l'autonomie et de la citoyenneté des individus, elle enrichit le développement cognitif. Tous les discours concernant l'alphabétisation, et la lutte contre l'illettrisme, tournent autour de ces quelques généralités consensuelles. Mais est-ce si simple ? Certains auteurs ont montré que les liens entre alphabétisation et évolution socio-économique sur plusieurs siècles, en Occident, étaient complexes. D'autres ont insisté sur la difficulté de démontrer réellement le rôle de l'alphabétisation comme facteur de développement social et économique dans le tiers monde.

Certaines voix dissidentes, très minoritaires il faut le dire, rappellent les tensions qui occupent le champ de l'alphabétisation et nuancent le discours dominant parfois réductionniste (Harvey Graff parle de "literacy myth", 1979). 5 Au delà de ces débats politiques, il reste aux "alphabétiseurs", prescripteurs, et agent éducatifs de toute catégorie, à définir exactement les finalités et buts des actions de formation. Les choix sont variés et déterminent des politiques d'alphabétisation parfois totalement opposées.

Veut-on former un citoyen actif, socialement qualifié, jouant pleinement son rôle dans la communauté ? Dans ce cas, l'alphabétisation n'est qu'une partie d'un ensemble : l'accès aux savoirs de base, savoirs de base qui dépassent la stricte maîtrise de l'écrit et qui incluent les savoirs logico-mathématiques, les connaissances de l'environnement, les capacités de raisonnement et d'adaptation… La "formation de base" est alors un terme bien utile pour montrer l'élargissement aux dimensions extra linguistiques dans le développement des individus. Veut-on former un salarié plus compétitif, plus adaptable, plus polyvalent dans le cadre des transformations économiques ? Dans ce cas, l'alphabétisation n'est qu'un volet d'une formation professionnelle s'adressant aux populations de faible niveau de qualification.

La "formation des premiers niveaux de qualification" fait alors concurrence au terme "alphabétisation" trop restrictif. Veut-on éviter l'explosion sociale dans les quartiers et occuper les populations les plus marginalisées ? Dans ce cas, l'alphabétisation est au service d'une finalité plus large "d'insertion sociale" et de lutte contre les exclusions ou l'anomie sociale et perd complètement son sens initial.

Dans les pays en voie de développement, les mêmes choix se posent. L'alphabétisation peut être mise au service du développement rural au détriment du milieu urbain. Elle peut être focalisée sur un type de population (les paysans, les femmes…), marquant ainsi des orientations précises. Que ce soit dans les pays en voie de développement ou les pays industrialisés, l'alphabétisation se décline selon des finalités très différentes.

La question du sens de l'alpha doit être posée également au niveau des populations concernées elles-mêmes. Ceci est particulièrement vrai pour l'alphabétisation des adultes dans les pays industrialisés.

Que représente ce processus pour ces personnes ?

Qu'est-ce qu'elles gagnent à participer à ces actions ? Quels sont leurs motifs d'engagement et de poursuite ? Pourquoi y a-t-il un analphabétisme de résistance comme le soulignent certains chercheurs québécois ?

Quels sont les besoins exacts des apprenants ?

Que dire des obligations d'alphabétisation auxquelles on assiste dans les programmes de formation des demandeurs d'emploi ?

Ce versant de compréhension de l'analphabétisme et du processus d'alphabétisation, analysé du point de vue des populations, est encore largement à explorer. Cela permettrait d'avoir des hypothèses explicatives à propos d'un certain décalage entre une offre d'alphabétisation somme toute assez généreuse dans les pays industrialisés et les demandes de formation qui peinent à émerger.

La question "être alphabétisé pour quoi faire ?" ne peut réellement être traitée que si les pratiques et discours des personnes concernées sont envisagées.

http://trg45.univ-lille1.fr/abc/xyz/FBROS/docs/doc115-389-art_alphabetisation_VL.pdf

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dimanche 10 janvier 9999

___Dans l'ombre profane de la mort, au coeur de l'impermanence.. Quel monde se construit autour de l'immondice?

La collecte et le traitement des ordures pose problème depuis un certain nombre d’années dans la capitale congolaise et je me demande bien si une solution sera un jour trouvée à ce problème. Il suffit de se mettre en hauteur pour se rendre compte que la ville de Kinshasa, est recouverte d’un tapis d’immondices. On ne parle plus de « Kinshasa la belle » comme jadis mais désormais c’est « Kinshasa la poubelle ».

Dans certains quartiers de la capitale, les habitants creusent des trous pour enterrer leurs ordures, dans d’autres c’est tout simplement le regroupement et du feu pour les brûler. Il y a aussi les récolteurs privés et il faut peut-être mentionner aussi ceux qui attendent la nuit pour vider leurs poubelles dans les rares canalisations encore existantes.

Comme dans tous les autres domaines, des systèmes parallèles se mettent en place pour palier au manque de structures formelles de récolte et traitement des immondices. J’ai croisé ce aujourd’hui le monsieur qui passe pour récolter les ordures dans mon quartier. Tous les matins, il sillonne les rues avec son « pousse-pousse » en criant : « débarrassez-vous de vos ordures… ». Ceux qui entendent son message et qui ont les poubelles pleines paient, et « papa matiti » se charge de les vider. Le coût de la commission varie entre 500 et 1000 francs congolais (entre 1 et 2 dollars américains). Plus la quantité de vos immondices est importante, plus vous payez.

Notre ramasseur d’ordures parvient ainsi à se faire un peu d’argent et ses clients sont ravis de pouvoir se débarrasser de leurs déchets mais ignorent ou tout simplement s’en foutent de savoir là où elles finissent. Après la récolte, « papa matiti » va vider sa cargaison dans la rivière Makelele qui se déverse quelques mètres plus loin dans le fleuve Congo.

Ce que je trouve bizarre c’est que les gouvernants, ceux qui sont à la tête de cette énorme poubelle qu’est devenue Kinshasa n’ont pas honte ! Ils ne semblent pas se soucier de ce problème élémentaire de salubrité et construisent leurs villas et roulent avec leurs 4×4 dans cette poubelle.

http://www.cedrickalonji.com/kinshasa-belle-ou-poubelle/

Jean-Pierre Bemba aux obsèques de sa mère adoptive12/01/2011



Il est provisoirement sorti de prison sous escorte policière



Par Panapress



© daylife.com




L'opposant congolais, Jean-Pierre Bemba, président du Mouvement pour la libération du Congo (MLC), détenu à la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye, aux Pays-Bas, a assisté sous escorte policière, lundi à Bruxelles, aux obsèques de Mme Josette Efika Lola, qui fut l'épouse, en deuxième noce, de Jeannot Bemba Saolona, le père du leader du MLC, décédé lui-même en décembre 2009 en Belgique.

Des centaines de Congolais dont de nombreux militants du MLC étaient présents à la cérémonie funèbre qui avait commencé par une messe à l'Eglise Saint Paul de Waterloo en mémoire de la défunte. On n'y a noté également la présence de Zanga Mobutu, fils du défunt président Mobutu et actuel vice-Premier ministre du gouvernement de Kinshasa.

Devenu veuf après la mort de la mère biologique de Jean-Pierre Bemba, son père Jeannot Bemba Saolona, avait épousé en seconde noce Josette Efika Lola, qui était ainsi devenue la mère adoptive de celui qui allait devenir le leader du MLC. Des dizaines de policiers belges, descendus sur les lieux avec des véhicules, gyrophares allumés, assuraient la sécurité pendant toute la durée des obsèques, de l'Eglise jusqu'au cimetière pour l'inhumation.



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Immédiatement après la cérémonie, Jean-Pierre Bemba a été pris en charge par une importante escorte de la Police qui l'a reconduit au quartier pénitentiaire de la CPI. Le procès de Jean-Pierre Bemba, accusé de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre, a commencé au mois de novembre 2010 et devrait se poursuivre durant au moins un an.

Les avocats de l'ancien vice-président congolais, espèrent toujours que leur client va finalement bénéficier d'un non-lieu, soutenant que Jean-Pierre Bemba, à l'époque à la tête du groupe rebelle du MLC (devenu par la suite parti politique) n'a jamais mis ses pieds en Centrafrique où les milices du MLC, placées sous le commandement de Ange Félix Patassé, à l'époque président de la Centrafriqiue, avaient commis des atrocités qualifiées de crimes contre l'humanité par la CPI.

Jean-Pierre Bemba espère surtout être acquitté, à temps, pour pouvoir présenter sa candidature à l'élection présidentielle, prévue en novembre prochain en République démocratique du Congo. Il avait été battu au second tour de l'élection présidentielle de 2006 par Joseph Kabila.

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___Le sapin vient de rendre l'âme; cette nouvelle année peut donc commencer. Tel un Moïse sur le mont Sinaï de la branchitude.

8- Te déconnecter, tu tenteras.

Sans tomber dans l'isolationnisme, certains avant-gardistes prônent la décroissance numérique où l'art de laisser tomber Facebook dans le bus pour profiter un peu du paysage.

tendances 2011

Le sapin vient de rendre l'âme; cette nouvelle année peut donc commencer. Tel un Moïse sur le mont Sinaï de la branchitude, le cahier 2.0 prédit les tendances de 2011.

  • 1- Fier d'être français, tu seras.

L'extrême droite n'a pas le monopole du drapeau tricolore. Preuve en est, en 2011, il est bon de se sentir patriote. Disney fait appel à Daft Punk pour la BO de Tron, David Guetta façonne la bande FM, sans compter Marion Cotillard, Mélanie Laurent et Guillaume Canet, nouveaux rois d'Hollywood. Cocorico !

  • 2- Les enfants stars, tu chériras.

Il y a eu Jordy, Macaulay Culkin et Justin Bieber. Préparez-vous à devenir fan de Willow Smith, 10 ans. La fille de Will affole déjà les charts. Elle Fanning, 12 ans, sœur de Dakota, s'affiche, elle, au ciné dans Somewhere de Sofia Coppola.

  • 3- Polysexuel, tu deviendras.

A Londres, beaucoup boîtes de nuit ne sont plus hétéros ou gays mais polysexuelles. Bref, on y trouve de tout et tout le monde se mélange. Et depuis que Lea T, mannequin transsexuel, est devenue le nouveau visage féminin de Givenchy, la confusion des genres est devenue la norme de la hype.

  • 4- Hédoniste, tu seras.

Les Mayas prédisent la fin du monde en 2012, il vous reste donc plus qu'une année pour ne plus faire la gueule et profiter à fond de votre vie.

  • 5- Les geeks chics, tu admireras.

Depuis que les traders n'ont plus la cote, c'est les génies de la Silicon Valley qui déclenchent les passions à coups de milliards de dollars. A toi de devenir le prochain Mark Zuckerberg.

  • 6- Les chats, tu adopteras.

Les félins n'ont jamais eu autant la cote. Mouloud Achour passe son temps à twitter sur son chat, Pedro Winter vient de baptiser sa marque de produits dérivés « Coolcats » et les imprimés félidés s'affichent sur tous les t-shirts.

  • 7- Grand fan de séries télé,

plus que jamais tu seras. Difficile d'entretenir une vie sociale normale sans connaître les derniers rebondissements de « Mad Men » ou « Gossip Girl ». Profitez de l'hiver pour bachoter.

  • 8- Te déconnecter, tu tenteras.

Sans tomber dans l'isolationnisme, certains avant-gardistes prônent la décroissance numérique où l'art de laisser tomber Facebook dans le bus pour profiter un peu du paysage.

  • 9- Les 90's, tu redécouvriras.

Madeleine de Proust des trentenaires, les nineties reviennent. On porte des Reebok Pump, des doudounes Chevigon, le tout en écoutant du grunge à l'ancienne.

  • 10- Les mixtapes, tu écouteras.

Brodinski et M.I.A. ne sortent plus d'albums mais des mixtapes gratos à télécharger sur le Net. Une tendance lourde de l'industrie du disque qui vend du live.

  • 11- Toi-même, tu resteras.

Tout est dans le titre. Bonne année.

http://www.20minutes.fr/article/648944/culture-les-onze-commandements

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samedi 1 décembre 6666

______Guerre psychologique: C’est L'Art de la guerre, suivant Sun Zi, qui consiste à subjuguer l’adversaire sans combattre. Physique, psychique, éthique et logique de la puissance.. Pouvoir, vouloir, devoir et savoir..

__Guerre psychologique: C’est L'Art de la guerre, suivant Sun Zi, qui consiste à subjuguer l’adversaire sans combattre. Physique, psychique, éthique et logique de la puissance.. Pouvoir, vouloir, devoir et savoir.. La ruse de guerre : La guerre est un état de droit où prime la force du droit sur le droit de la force d'une « mêlée générale »

http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_psychologique

La guerre psychologique est l'utilisation de techniques psychologiques pour amener l'adversaire à penser qu'il est en position de faiblesse ou qu'il a intérêt à se rendre. C'est la guerre par les idées plutôt que par les armes matérielles.

Introduction ...

Au plus simple, la guerre psychologique peut être assimilé à une partie de poker où chaque joueur cherche à se présenter aux autres comme celui ayant la meilleure main. C’est L'Art de la guerre, suivant Sun Zi, qui consiste à subjuguer (to subdue de l’ancien français « soduire » lui-même issu du bas latin « subdere ») l’adversaire sans combattre. C’est une combinaison intime du physique avec le psychique alliée à la science du savoir et la sagesse de la morale dans une organisation par disponibilité à l’évènement du principe « Order from Noise » de Heinz von Foerster diversement utilisé par Henri Atlan, Edgar Morin et les autres.

Dans l’éco-politique de la théorie des contextes chez Anthony Wilden la guerre psychologique est un enveloppement stratégique d’attaque au niveau supérieur de la commande politique. Le niveau politique est celui du choix et de l’attribution des ressources entre la paix ou la guerre. Il oriente et délimite les stratégies militaires et diplomatiques possibles. Le niveau stratégique choisit, oriente et délimite les batailles possibles dans lesquelles se trouvent les combats tactiques orientés et délimités par la stratégie de la Bataille. Sans cette orientation et délimitation, le Maréchal Erwin Rommel volait de victoires tactiques en victoires tactiques vers la défaite finale de la Bataille d'Afrique du Nord.

La guerre psychologique est caractérisée, dans sa pratique, par l’effet de surprise psychique et l’effet de choc physique, effets répercutés et amplifiés par la propagande. La stratégie militaire de la Bataille de ".." a amené le gouvernement français à négocier les accords de Genève. Cette stratégie militaire soutenue par la stratégie diplomatique, environ un mois après la chute de la garnison dans l’organisation par disponibilité à l’évènement, dans l’enchevêtrement de Devoir Pouvoir, Savoir et Vouloir. De la même façon, l’offensive du ".." a conduit le gouvernement des États-Unis aux Accords de paix de Paris.

Toute guerre est psychologique, faite par des êtres humains dotés d'une combinaison du physique avec le psychique dans les règles de jeu d'un état de droit. La guerre est un état de droit où prime la force du droit sur le droit de la force d'une « mêlée générale » de l'Antiquité et du Moyen Âge qui avait des traditions.

Guerre révolutionnaire, guérilla et guerre psychologique ...

Primitivement, la guerre psychologique s’entend souvent par propagande en vue de démoraliser l’adversaire et soutenir le moral de nos propres troupes et de notre population sous formes de tracts et d’affiches. La propagande s’oriente en trois directions :

1 – la dissuasion ou promesse du pire pour casser toute volonté de résistance ou d’agression, comme la marche du Général Sherman à travers la Géorgie en détruisant tout sur son passage durant la guerre de Sécession et comme les Mongols de Gengis Khan précédés de leur réputation de férocité à chaque fois qu’ils se présentent devant une cité qui se rend pour éviter la destruction et encore comme la stratégie de la destruction mutuelle assurée (acronyme en anglais : MAD = Fou) qui a fait l’économie d’une Troisième Guerre mondiale nucléaire.

2 – la persuasion ou promesse du mieux suivant la prescription de Sun Tzu de laisser s’enfuir l’adversaire pour éviter le combat.

3 – la séduction ou promesse du meilleur pour s’implanter de façon durable, comme Alexandre de Macédoine qui a essaimé des colonies hellénistiques sur les territoires conquis.

Mais, pour le Général Võ Nguyên Giáp, une guerre est à la fois diplomatique, militaire, politique et psychologique. La bataille de ".." dont il a été le maître d’œuvre en est l’exemple illustratif. Cette bataille fut militaire sur le théâtre des opérations, diplomatique en tant qu’argument pour les négociations des Accords de Genève de juin 1954 négociés par ".." après la capitulation inconditionnelle de la garnison en mai de 1954 et politique pour la consécration et la consolidation de l’indépendance du Viêt Nam déclarée le 2 septembre 1945. Elle fut psychologique par le renversement des perceptions de la situation, de glorification en misérabilisme auprès du CEFEO (Corps expéditionnaire français en Extrême-Orient).

L’offensive du ".." en février de 1968 a été une défaite militaire pour ce qui est du terrain pris et gardé, mais elle a été une victoire psychologique en amplifiant l’opposition aux États-Unis à la guerre du Viêt Nam et une victoire diplomatique en conduisant les États-Unis à négocier les accords de paix de Paris qui aboutissaient au retrait total des troupes terrestres en 1973, laissant le champ libre à l’offensive finale de la chute de Saigon en avril 1975.

Pour Sun Tzu, la guerre est l’art de la tromperie et la dimension psychologique est une partie intégrante, voire fondamentale, dans la conduite d’une guerre.

Pour Clausewiz, la guerre est l’utilisation illimitée de la force brute et la dimension psychologique n’est qu’accessoire dans la propagande.

À la suite des guerres de décolonisations, la notion de guerre psychologique a pris de l’ampleur avec la conquête du cœur et de l’esprit par rapport à la conquête du terrain.

Pour Richard Taber, la guerre révolutionnaire par des tactiques de guérilla a pour but le remplacement d’un ordre établi par un ordre nouveau, ce qui privilégie la conquête du cœur et de l’esprit orientant et délimitant les opérations militaires possibles.

Physique, psychique, éthique et logique de la puissance ...

Comprendre la guerre, c’est avant tout comprendre ceux qui la font. Pourquoi les hommes arrivent-ils à se battre ? Comment s’exercent la violence, la coercition et la contrainte ? Quels sont les véritables rapports de force dans les conflits contemporains ?

Voilà les questions auxquelles le modèle développé au fil de cet article tente de répondre. Les déconvenues des armées dans les conflits de basse intensité ou guérilla ont pour cause principale leur incapacité à cerner les conditions de leur engagement, et notamment à s’écarter des schémas hérités de la guerre totale de Clausewitz. La tendance des militaires à privilégier les facteurs matériels au détriment des facteurs immatériels, encore renforcée par la mécanisation et l’informatisation, réduit leur aptitude à maîtriser la violence par l’exercice d’une coercition mesurée.

À l’inverse, le terrorisme contemporain exploite la couverture médiatique en continu pour obtenir des effets psychologiques totalement disproportionnés, alors que les organisations non gouvernementales utilisent leur posture éthique pour mieux influer sur les opérations militaires et les armes qu’elles emploient.

De toute évidence, les rapports de force ne peuvent plus être réduits à la taille ou le nombre de la réalité physique matérielle.

Une conception détaillée des sources et résultats des effets matériels, émotionnels, moraux et cognitifs permet de surmonter la subjectivité des perceptions et de cerner la gamme des actions possibles.

L’évolution de la situation internationale souligne l’urgence que revêt aujourd’hui un tel changement de perspective. Comment expliquer que la guérilla irakienne n’ait pas réussi à retourner l’opinion publique américaine malgré la mort au combat de plus de 4 000 soldats, alors qu’il a suffi 10 ans plus tôt de 18 morts pour précipiter le retrait de Somalie ? Pourquoi les Palestiniens n’ont-ils pas réussi à diviser la société israélienne depuis septembre 2000, au contraire de la première Intifada ? Pour quelles raisons les attentats du 11 septembre ont-ils uni la population américaine autour de leur gouvernement, alors que ceux du 11 mars n’ont pas eu le même effet en Espagne ?

Toutes ces questions mettent en jeu des forces et des règles qui sont celles de l’homme dans son activité belligérante, réelle ou potentielle. C’est donc celle-ci qu’il s’agit d’étudier. L’anthropologue Margaret Mead s’est aventurée à étudier le caractère national. Pour elle et avec la culture des fermiers et des pionniers, à chaque attaque reçue, l’Américain répond avec rage et par l’union sacrée. Du jour au lendemain, l’attaque aéronavale japonaise sur Pearl Harbor a transformé l’isolationnisme en interventionnisme et les industries en arsenal de la démocratie.

Pouvoir, vouloir, devoir et savoir !!

Prenons l’histoire militaire vietnamienne récente du XXe siècle, de la décolonisation française (1945-1955) à la réunification (1955-1975), du bombardement de Haiphong en 1946 au sabotage des Accords de Genève rendant impossible la réunification des parties séparées temporairement pour la technicité des regroupements militaires avant l’évacuation du CEFEO jusqu’à la chute de Saigon en 1975.

En 1945, la toute jeune République démocratique du Viêt Nam formée par des paysans attachés à leur indépendance après environ 80 ans de colonisation française et revendiquant leur liberté et leur identité nationales voyait son existence menacée par la reconquête coloniale après 5 ans de « solitude indochinoise » où la puissance protectrice française n’a pas pu protéger l’Indochine française de l’occupation japonaise.

Parti d’une opération de police avec des troupes de l'empire colonial français et la légion étrangère équipées à l’anglaise au début de 45-49 et à l’américaine dans la phase finale de 49-54, le CEFEO (Corps Expéditionnaire Français en Extrême-Orient) est tombé dans le bourbier de l’enlisement jusqu’à la bataille de ".." qui a été à la décolonisation ce que furent la prise de la Bastille et les soldats de l’an II à l’Europe libérale.

Cette première grande victoire en Asie des paysans contre des militaires professionnels en armes va cependant au-delà de l’affrontement factuel, et pose plusieurs questions d’importance. Pourquoi les Vietnamiens de l'Armée populaire vietnamienne (APVN) étaient-ils prêts à se battre contre la France et sa troupe, qui formait une armée moderne avec tout son armement ?

Essentiellement pour défendre leur société rurale et leur conception de la liberté contre l’impérialisme de la France, mais également parce qu’ils avaient le goût du combat et que se battre était le devoir de chaque homme valide.

À l’inverse, les soldats du corps expéditionnaire français étaient mus par l’intérêt d’une solde, aussi maigre soit-elle à la sortie des privations de l’occupation nazie, par l’aventure pour certains et par le patriotisme de la défense et conservation de la puissance française pour d’autres, principalement pour ses dirigeants. Les enjeux étaient donc différents.

Henry Kissinger a déclaré que la victoire d’un peuple de paysans sur les États-Unis était une catastrophe.

Cet exemple résumé reprend la distinction établie par Carl von Clausewitz entre les fins, les moyens et les voies, qui facilite l’appréhension de chaque belligérant. Les enjeux de la guerre expliquent ainsi son caractère déterminé des uns et hésitant des autres : les vietnamiens sont allés jusqu’au bout des difficultés parce que la survie de la toute jeune République démocratique du Viêt Nam exigeait la défaite d’une configuration coloniale majoritairement antagoniste.

De même, leurs ressources limitées expliquent la méthode choisie : la connaissance du terrain et des intentions ennemies ainsi que la volonté de combattre à mort, c’est-à-dire la supériorité cognitive et psychologique, ont permis aux vietnamiens de contrebalancer leur infériorité physique – obligés qu’ils étaient de se battre avec des armes de fortune– par une guerre longue et ruineuse pour une puissance industrielle dans le combat du tigre et de l’éléphant où le tigre peut épuiser l’éléphant à longueur de temps qui démoralise les Français et amplifie le sentiment national des Vietnamiens.

« L'esprit de l'homme est plus fort que ses propres machines... Ce sera une guerre entre un tigre et un éléphant. Si jamais le tigre s'arrête, l'éléphant le transpercera de ses puissantes défenses. Seulement le tigre ne s'arrêtera pas. Il se tapit dans la jungle pendant le jour pour ne sortir que la nuit. Il s'élancera sur l'éléphant et lui arrachera le dos par grands lambeaux puis il disparaîtra à nouveau dans la jungle obscure. Et lentement l'éléphant mourra d'épuisement et d'hémorragie. Voilà ce que sera la guerre d'Indochine. » Ho Chi Minh

Voilà, illustrée en quelques mots, l’articulation fondamentale qui forme le cœur de cette approche : la matière, la psyché, la morale et le savoir forment la quadrature de la puissance, les quatre domaines dans lesquels s’inscrivent les guerres humaines. Chaque acteur d’un conflit est ainsi caractérisé par des enjeux, des ressources et des méthodes dont la nature est physique, psychologique, éthique et/ou cognitive. Montrer pourquoi et comment les hommes se battent revient à se plonger dans les profondeurs de leur être, à tenter de systématiser les moyens, les pulsions, les impératifs et les concepts qui façonnent leur puissance et qu’ils emploient pour l’exprimer. Le modèle qui en résulte doit dès lors s’appliquer à toutes les formes d’affrontements et à tous les types d’acteurs, sans distinction de lieux et d’époques.

Un exemple d’opération tactique combinée militaire et psychologique est dans l’offensive vietnamienne au Cambodge pendant la Troisième Guerre d’Indochine qui a été aussi une campagne psychologique en même temps qu’une campagne militaire. Les troupes vietnamiennes de première ligne distribuaient des marmites et des ustensiles de cuisine à la population, leur signifiant la fin des cuisines communautaires qu’elle détestait particulièrement. Le régime de Pol Pot avait imposé avec une brutalité insensée cette forme de “communautarisme” maoïste des “Communes Populaires” pour briser l’unité familiale traditionnelle.

Les confusions ...

Il y a de nettes confusions entre « guerre psychologique » et « ruse de guerre ». La confusion signifie à la fois « fondre l'un dans l'autre » et « prendre l'un pour l'autre ».

La ruse de guerre

La ruse de guerre existe déjà dans le monde animal avec le camouflage pour se fondre dans le décor, à l'exemple du caméléon et avec le déguisement d'une proie en un féroce prédateur pour éviter de se faire manger. L'Opération « Mincemeat » a été élaborée par les Britanniques en 1943 pour faire croire aux Allemands à un débarquement en Grèce. Elle consiste en un vrai cadavre d'un faux officier portant de faux documents concernant les préparatifs d'un débarquement en Grèce et s'arranger pour que ce cadavre soit découvert inopinément et les faux documents transmis aux autorités allemandes. La même configuration s'est reproduite avec une fausse armée américaine dirigé par George S. Patton pour faire croire à un débarquement au Pas-de Calais et détourner l'attention des Allemands du vrai lieu du débarquement en Normandie.

Ces enjeux étaient de l'ordre de la guerre psychologique qui consistait à attaquer les symboles. Ces symboles étaient la capitale impériale de Huê pour l'opinion publique vietnamienne et Saigon pour l'opinion publique américaine et internationale, en frappant la capitale économique et politique avec l'occupation, même seulement et pendant quelques heures du rez-de-chaussée de l'ambassade des États-Unis, le Saint des Saints (Sanctus Sanctorum). Pour qu'une ruse de guerre réussisse, il faut qu'elle soit crédible et rejoigne les croyances et les obsessions les plus prégnantes et les plus profondes de l'adversaire. Il y a eu auparavant un débarquement en Grèce des Britanniques et le projet allemand d'envahir l'Angleterre par le Pas-de-Calais et il y a eu aussi auparavant l'invasion de la Corée du Sud par la Corée du Nord qui a passé la Ligne de Démarcation Militaire. Or, Khê Sanh se trouve juste au Sud de la Ligne de Démarcation Militaire entre le Nord et le Sud du Viêt Nam. Une ruse de guerre est du ressort de la « désinformation », de l'illusion, alors que la guerre psychologique est de l'ordre des raisons de se battre.

Conclusion

La guerre n’est pas seulement une mêlée générale, l’utilisation illimitée de la force brute, à la manière de Clausewitz, mais un état de droit, une tentative de canaliser le droit de la force par la force du droit. La clameur et la fureur de la « noise » masquent la querelle au sujet d’un ou des points de droit qui est la signification première ou authentique du mot « conflit » désignant un choc ou un heurt. Finalement, c’est la lutte entre deux volontés dont l’aspect matériel du conflit armé masque aussi l’enchevêtrement du devoir-pouvoir-savoir-vouloir.

En contraste à Clausewitz, Sun Tzu privilégie la « psyché » dans l’art de la tromperie au dépens de la « physis » de la force brute dans la guerre psychologique.

En Occident, la guerre psychologique a peut-être débuté dans la période biblique avec la métaphore de Josué qui a fait écrouler les murs de Jéricho avec les trompettes. Dans la civilisation chinoise, la guerre psychologique fait partie de L'Art de la guerre avec Sun Tzu, pour qui la guerre est l'art de la tromperie.

La guerre psychologique ne se rapporte pas seulement aux conflits armés, mais également aux rivalités économiques et concurrences commerciales. L' « harmonie industrielle » est une idéologie japonaise fondée sur les valeurs confucéennes qui fabriquent le Devoir et le Vouloir d'une paix sociale, permettant un management à « flux tendus » à travers une coalition tripartite du Capital-Travail- État pour augmenter le Pouvoir et le Savoir de l'industrie et du commerce. En 1991, Édith Cresson, alors Premier ministre de François Mitterrand, parlait de « fourmis » à propos de l'industrie japonaise fondée sur une culture du Devoir et du Vouloir que ne possèdent pas les fourmis qui agissent par instinct des insectes sociaux.L'économie politique asiatique est une approche écosystémique au développement économique total, du physique au psychique et du social au culturel du Vouloir et Devoir qui oriente et délimite les possibilités du Pouvoir et Savoir.


La guerre est un état de droit où prime la force du droit sur le droit de la force d'une « mêlée générale »

La ruse de guerre http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_psychologique

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dimanche 18 novembre 6666

____Question ouverte; Sommes nous les acteurs de notre spectacle ou les spectateurs de nos actes.? Ou serions nous dans ce théâtre de notre vie.. les deux à la fois.? "L’acte libre est celui dans lequel je suis tout entier engagé" Henri B.

Sommes nous les acteurs de notre spectacle ou les spectateurs de nos actes..? Ou serions nous dans ce théâtre de notre vie.. les deux à la fois.?...Nooon.. vous croyez ça possible...?

Réponses (6) Afficher : by Chiasmos Petit papa des peuples

  • Les causes de nos actes ne se trouvent pas que dans notre volonté. l'inconscient, l'environnement ont un rôle prépondérant.

il en découle que nous ne sommes pas que spectateurs de nos actes.

"L’acte libre est celui dans lequel je suis tout entier engagé" Henri Bergson Par liberté, nous entendons communément le pouvoir de choisir entre plusieurs actions possibles. Nous sommes libres, pensons-nous, quand nous nous déterminons nous-mêmes. Nous nous posons tels des spectateurs face à une scène. Nous faisons un schéma : une route avec plusieurs directions qui correspondent aux choix possibles. Mais là est notre erreur. Nous ne sommes pas spectateurs de nos actions et quand nous faisons un schéma, nous transformons la réalité.

Quand j’agis, et c’est bien là que se pose la question de ma liberté, je ne suis pas spectateur, mais acteur. Quand nous sommes spectateurs d’un acte, nous nous le représentons de la manière suivante :

--conception de l’acte ; --délibération ("Que vais-je faire ou que dois-je faire ?") ; --décision ("Je vais agir comme cela") ; --exécution ("J’agis").

Et ceci, sur la ligne du temps. Tout cela suit un ordre : la conception détermine la délibération qui détermine la décision qui détermine l’exécution.

Mais là encore, cela ne correspond pas à la réalité. Il n’y a pas des instants séparés les uns des autres. De tels instants n’existent pas. La réalité ne se découpe pas. La durée est indivisible. Qu’est-ce alors qu’un acte libre ? C’est l’acte pour lequel je suis tout entier dans mon acte et non dispersé par des fausses représentations. Se dire qu’il y a des moments séparés qui déterminent le moment suivant, c’est encore se raconter une histoire, c’est jouer la comédie, c’est encore se faire du cinéma ! Il faut arrêter de se raconter des histoires : l’acte libre est celui dans lequel je suis tout entier engagé.

http://fr.answers.yahoo.com/question/index;_ylt=ArdQxk70PbYbhb97jpkrLcwGBAx.;_ylv=3?qid=20101118023455AAU9fhs

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_____Chimère acte.1L’insignifiant. « Mon berceau a de ma tombe, ma tombe a de mon berceau : mes souffrances deviennent des plaisisirs, mes plaisirs des douleurs, et je ne sais plus,

L’insignifiant

La dernière opposition illustre assez joliment la question « d’en avoir ou pas », la problématique du phallus.

Est-ce l’opposition ivoire-ivoirien qui déclenche une dérive dont l’affleurement ultime, les nuits blanches, ouvre l’accès à la satisfaction substitutive, névrotique, du désir infantile ?

N’est-ce pas le zéro (place vide, manque, trou, béance) qui introduit une pesanteur, un déséquilibre entraînant à son tour l’oscillation d’une mécanique signifiante ?

Astrid Regina

Une jeune femme avait entrepris une psychanalyse, après une dépression, en raison d’angoisses fréquentes et de vécus d’étrangeté, d’irréalité.

Son histoire, dramatique, peut se résumer ainsi : sa mère, exdemi- mondaine, alcoolique, l’avait étroitement associée à sa vie mouvementée. Changements d’hommes, changements de pays sur fond d’ivresses et de tentatives de suicide. Dès son plus jeune âge, la patiente avait materné sa mère, la lavant de son vomi lors de ses cuites, de son sang lorsqu’elle se tailladait les poignets. Tout cela sans jamais protester, sans le

-nuit

-noir

-sommeil

-bête

-mauvais

-patronyme africain

-ivoirien ébène

À mon fils Serge

Loi de l’Univers et du Livre. « Ce qui arriva était arrivé depuis longtemps. »

(Edmond Jabès, Postface à L’arrêt de mort de Maurice Blanchot, Gallimard, 1948.) « Mon berceau a de ma tombe, ma tombe a de mon berceau : mes souffrances deviennent des plaisisirs, mes plaisirs des douleurs, et je ne sais plus, en achevant de lire ces Mémoires, s’ils sont d’une tête brune ou chenue. »

(Chateaubriand, Mémoires d’outre-tombe, avant-propos, Gallimard, 1951.) DANS UN MONDE HUMAIN, TOUT EST SIGNIFIANT. Lorsque le langage saisit l’homme, il ne le lâche plus.

Lacan a assurément raison : le langage est la condition de l’Ics, et de la folie.

L’Ics est structuré comme un langage. Le sujet est parlé, à son insu, par le langage. On connaît l’anecdote du sauvage qui tourne et retourne une échelle dans tous les sens, sans saisir le moyen d’en user pour s’élever. Pour lui il n’y a pas de Signifiant échelle, dès lors il n’y a pas d’échelle. Et pourtant, elle tourne, l’échelle !

Lacan a assurément raison. Encore faut-il savoir ce qu’est le Signifiant et ce qu’est le langage.

L’Empereur de Chine

Dans La Cendre et la Foudre, Frédérick Tristan (1982) nous conte l’origine légendaire de la Société secrète du Ciel et de la Terre, ou Société de la Grande Triade : la Loge fondatrice des Hong.

À l’avènement de la dynastie mandchoue des Qing, cinq moines bouddhistes, détenteurs du sceau sacré des empereurs Ming, font le serment de renverser l’usurpateur et de restaurer l’ancienne dynastie. De nuit, ils placardent, dans les villages, un appel à la révolte. En voici le contenu :

« Habitants des neuf provinces, les cinq rescapés du massacre de Shiu Lam vous saluent !

Depuis trois années, l’Empire n’est plus au centre.

Le Suprême milieu s’est perdu. Nous, gardiens du sceau sacré de la divine Bodhisattva Guan Yin, proclamons que l’aîné des officiers majeurs, descendant des mandchous, qui actuellement usurpe le pouvoir et la fonction du trône impérial, doit être considéré comme traître à l’Empire. Son pouvoir est indigne. Il répand la souffrance et la mort. Sa fonction est un travesti.

Elle parodie la justice. Le ciel et la terre sont séparés.

Habitants des neuf provinces, soulevez-vous contre le Quig comme vous le feriez contre un adversaire étranger ! Les moines du monastère de Shiu Lam ont repoussé les Éleuthes. Ils repousseront le Qing au nom de l’empereur Ming dont ils ont reçu le Sceau. Que la lune et le soleil resplendissent, et les sept astres !

Que la guerre nettoie la Chine et ramène la paix ! »

Que viennent ici faire le suprême milieu, le ciel et la terre, le soleil et la lune et les sept astres ? Sont-ils un hommage au beau livre de Viderman (1977) Le céleste et le sublunaire ?

Sont-ils une licence poétique ou un exemple de ce style vif et concret qui fait tout le charme des romans chinois ?

Il n’en est rien. Ces images sont prescrites par la lettre du texte chinois.

L’insignifiant

  • CHIMERES 3

La Chine, c’est ZHONG GUO, littéralement l’empire du milieu. L’usurpation du trône impérial par les Mandchous, peuple des confins, « décentre » donc l’empire.

L’idéogramme WANG = empereur, figure « celui (trait horizontal intermédiaire) qui unit (trait vertical) la terre et le ciel (traits horizontaux inférieur et supérieur) ».

L’abolition du souverain légitime « désunit » ciel et terre.

Le caractère MING (= 1. nom dynastique 2. éclatant, vif, brillant 3. clair, distinct) est constitué des radicaux, ou clefs, RI = soleil YUE = lune.

La mort du dernier empereur Ming « obscurcit » ciel et terre.

Quant aux sept astres, il m’a été suggéré que ce sont les étoiles de la Grande Ourse.

Le sens en serait-il que la Chine a perdu le Nord, que l’empire est déboussolé ?

Tristan se réfère à des sources en anglais. Le message, s’il gagne en tension poétique, perd en français une grande part de redondance, de surdétermination dont on imagine aisément la force d’impact dans l’original chinois.

Mais que quelque chose de la lettre survive, quoiqu’affadi, aux traductions successives illustre bien le concept de l’autonomie du signifiant. C’est en effet ici l’idéogramme

– le signifiant, le code – qui impose le contenu du message.

Celui-ci est mis en forme par les défilés obligés du signifiant, comme le message de Nelson, à l’escadre britannique, à l’engagement de la bataille de Trafalgar (Mannoni 1969 p. 100). Dostoïevski

Un jeune Noir africain me consulte. Ses premières paroles sont textuellement : « Je passe des nuits blanches ! » Un moment de stupeur – un blanc – et je l’invite à poursuivre. Je note :

« Depuis qu’il est tout petit, il rêve de devenir blanc. Il méprise les Noirs.

Tout ce qui est noir est affecté d’une valence négative, tout ce qui est blanc d’une valence positive. Le monde en noir et blanc. Originaire de Côte d’Ivoire. Il est ivoirien ! Son argument décisif : « Les Blancs ont l’avion ! »

La dernière opposition illustre assez joliment la question « d’en avoir ou pas », la problématique du phallus.

Est-ce l’opposition ivoire-ivoirien qui déclenche une dérive dont l’affleurement ultime, les nuits blanches, ouvre l’accès à la satisfaction substitutive, névrotique, du désir infantile ?

N’est-ce pas le zéro (place vide, manque, trou, béance) qui introduit une pesanteur, un déséquilibre entraînant à son tour l’oscillation d’une mécanique signifiante ?

..etc http://www.revue-chimeres.fr/drupal_chimeres/files/05chi04.pdf

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vendredi 2 novembre 6666

______Projet D-3, Au delà des barreaux.. campagne nationale de prévention et de sensibilisation à l'univers carcéral "Etre en prison ce n'est pas comme dans Prison Break" -**Grigny (91) **

Projet D-3

Outils pédagogiques/multimedia

L'objectif est simple. La mission est délicate. Dans le documentaire D3 - Au-delà des barreaux, Omar Dawson et Karim Bellazaar veulent en finir avec les clichés - notamment des jeunes - sur la prison. Le clip vidéo, réalisé pour la campagne nationale de prévention et de sensibilisation à l'univers carcéral, reprend des images d'un précédent documentaire: Fleury Merogis: les images interdites. Dans ce 52 minutes, diffusé dans l'émission Envoyé Spécial, le quotidien des détenus est filmé à vif par les prisonniers eux-mêmes à l'aide de caméras introduites sans autorisation dans l'établissement pénitentiaire.

"Le but c'est de sensibiliser l'opinion aux conditions de détention, raconte Omar Dawson. Il faut déconstruire l'image de l'incarcération: être en prison, ce n'est pas comme dans la série 'Prison Break', il n'y a pas d'action. L'ennui est le pire ennemi du détenu", ajoute-t-il. Pour Karim Bellazaar, également à l'initiative du projet, "le documentaire 'désaméricanise' l'image de la prison: les jeunes sont choqués par la violence et le côté insalubre".

La principale cible des deux producteurs: les jeunes. "Il y a une image fantasmée de la prison, il faut casser les clichés qui font de l'incarcération un passage initiatique. La prison ne donne pas un statut de dur", prévient Karim Bellazaar. Pour sensibiliser les jeunes, les producteurs ont également donné la parole, dans leur film, à des célébrités ayant connu la prison tels que le chanteur Sinik ou l'acteur Samy Nacéry.

Le court-métrage est diffusé dans les associations de quartier à la demande des villes. "C'est une campagne très large, il y a des demandes de projection dans des quartiers sensibles mais pas seulement: le documentaire pourrait très bien être diffusé dans le 16e arrondissement", confie Omar Dawson.

D-3 est une campagne nationale de prévention et de sensibilisation à l'univers carcéral.

Unique et percutante dans son fond comme dans sa forme, elle repose sur la projection d'un documentaire inédit accompagné d'un débat et d'une expo photos mettant en lumière comme jamais auparavant la vie en prison.




Le projet D-3 se veut un outil novateur de sensibilisation à la vie en détention et surtout de prévention des comportements pouvant amener les plus jeunes à aller en prison.

Projections de la tournée D-3

Calendrier des villes participant à la tournée D-3 :

Tremblay-en-France (93) le 01-10-2010

Tremblay-en-France (93) le 27-10-2010



A venir

Paris (19ème) 01-12-2012


**Grigny (91) **

Vitry-sur-Seine (94)

Orly (94)

Champigny (94)

  • Dans le cadre d'une tournée nationale commençeant en IDF, notre structure propose une projection d’un documentaire couplée d’une exposition photo sur l’univers carcéral basé sur des images inédites de prison française complété par des témoignages d’experts (sociologues, psychologues, représentants d’associations spécialisées dans le milieu carcéral(OIP, GENEPI, Ban public, avocats, anciens détenus, hommes et femmes politiques(Ex ministre de la Justice, députés, sénatrices), artistes (Sinik) etc…).



Le travail de sensibilisation sera facilité par le fait que les images inédites contenues dans le documentaire ont déjà été présentées au public lors d’une projection télévisuelle d’une version reportage sur France 2 ayant fait plus de 6 millions de téléspectateurs.

Lors de ces projections débats, les villes/institutions le souhaitant pourront se voir proposer des outils multimédias renforçant cette campagne de prévention:




-DVD du documentaire

-Un livre écrit par les détenus décourageant les plus jeunes à aller en prison

-La mise en place d'un concours interactif d'écriture/chant/slam en ligne sur la thématique de la prévention carcérale




Objectifs:

Ce DVD servira de support à des projections/débats organisés dans des MJC , centres culturels, collèges ou lycées dans le cadre de la campagne de prévention.

Il est avant tout destiné aux jeunes personnes de zones sensibles qui peuvent considérer la prison comme une étape initiatique vers une « virilité délinquante » complètement fantasmagorique.




Au contact de cette réalité vécue par d’anciennes personnes détenues, certaines pourront comprendre la prison telle qu’elle est. De ce fait, elles pourraient se remettre en cause et comprendre que même la petite délinquance peut mener à l’incarcération. Enfin, ce travail permettra d’aller à la rencontre de citoyens souvent mal informés ou peu intéressés par la problématique carcérale.




Briser les idées préconçues sur la question carcérale et faire tomber les fantasmes et préjugés sur la prison sont les objectifs majeurs de notre travail.




Comment participer au Projet D3:




Toute institution, municipalité, structure liée l'éducation et la prévention est invitée à nous contacter si elle souhaite organiser une projection ou se procurer nos supports multimedias (Livres, DVD).

http://webcache.googleusercontent.com/search?q=cache:XpV2X4iBtBUJ:projetd3.jimdo.com/+d3+au+dela+des+barreuax&cd=5&hl=fr&ct=clnk&gl=fr

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jeudi 8 mars 6666

____**L'invisible et l'éveil de l'homme en harmonie avec les «drogues medecine»; La Sagesse universelle enseigne que, bien que l'homme demi divin soit en relation avec la partie invisible aussi bien qu'avec la partie visible du domaine terrestre,

word 666 pour guide du monde terrestre:

L’HOMME (s) ET LES MONDES INVISIBLES environnantes..

l'invisible et l'éveil de l'homme en harmonie avec les «drogues medecine»

''Parmi ceux qui cherchent la signification de la présence de l’homme dans ce monde, beaucoup ont naturellement tendance à repousser dans l’au-delà la solution des problèmes, des énigmes et des mystères de la vie''.

  • Croyant que tout se termine avec le dernier souffle, certains s’empressent de classer comme

anormaux beaucoup de phénomènes gênants, « maudits », qui, suggérant la persistance d’une forme de vie, contredisent leurs affirmations. Plus radicalement même, ils refusent de les prendre en considération. D’autres, bien au contraire, relèvent dans la description de ces phénomènes des « preuves » que les théories et spéculations avancées ne sont pas dépourvues de quelque vérité. Des « miracles », des apparitions d’anges ou de démons, de maîtres lumineux, de saints et de vierges, caractéristiques d’une certaine religion, viendront toujours confirmer ses adeptes conformément à leur croyance. Or, dans ces croyances religieuses, les aspects invisibles du monde dialectique sont pris pour le Monde originel, le « Royaume des cieux », confusion semblable à celle qui nous fait parler de nos capacités intellectuelles et de notre sensibilité comme de notre « âme ».

  • ++La Sagesse universelle enseigne que, bien que l’homme soit en relation avec la partie invisible aussi

bien qu’avec la partie visible du domaine terrestre, sa conscience, trop liée aux aspects les plus denses, l’empêche de saisir l’ensemble++.

Aucune entreprise, tant dans l’aspect matériel que dans l’aspect plus subtil de ce monde, n’échappe aux limitations et aux lois du monde dialectique. Comprendre cela peut amener chez le chercheur recru d’expériences et revenu de toutes les illusions où l’a entraîné son désir d’absolu et de permanent, un premier éveil de la conscience de l’âme. Ce réveil de conscience dépendra de la lucidité de son observation quant aux influences emprisonnantes aussi bien que libératrices subies sur les plans matériel, éthérique, astral et mental.

Touché par l’impulsion spirituelle de la ressouvenance, le chercheur voit son idéalisme ne lui apporter qu’insatisfaction. Face aux contraintes de la vie matérielle, il cherche sans cesse, par réaction, un autre monde où n’existeraient ni la douleur, ni l’imperfection qu’il rencontre dans cette vie ; un autre monde qui lui permettrait, par les qualités qu’il lui suppose, de justifier les insuffisances de celui-ci. Alors qu’actuellement, la tendance générale est au scepticisme et au doute systématique, alors qu’il faut toujours tout démontrer et prouver, nous voyons souvent la crédulité et le manque de discernement être de règle quand il s’agit de l’autre vie. Et cela démontre bien le manque d’intérêt véritable que les hommes ont pour cette vie, dont ils parlent beaucoup mais dont bien peu sont prêts à faire l’expérience. Or c’est parce que nous appartenons bien à ce monde qu’en réalité nous nous en satisfaisons, que nous imaginons le monde invisible seulement comme complémentaire du premier et ne remettant pas en cause ce que nous apprécions ici-bas : le développement et la culture de l’ego, et surtout l’espoir de pouvoir nous maintenir comme personnalité-moi après la mort.

''Ces idées tranquillisantes permettent de chasser de la conscience le trouble qu’apporterait l’observation lucide de la condition humaine. Le vrai chercheur, délaissant tout dogmatisme et rêverie sentimentale ou mystique, devra donc affronter la réalité, les lois, les pièges comme les possibilités du monde invisible qu’il retrouve en lui''.

Comment se fait-il qu’une partie de nous-mêmes et du monde échappe à notre conscience alors que nous y pénétrons spontanément par le sommeil (ou artificiellement par des drogues) et par ce « sommeil » profond qu’est la mort du corps physique ? Cela ne démontre-t-il pas que l’intérêt trop

exclusif que nous portons aux activités de l’ego, l’agitation intense et superficielle de l’intellect et de la sentimentalité voilent à notre conscience un aspect important de notre monde ? Notre recherche doit aussi dépasser ces domaines, limités par essence, de notre vie dialectique. Il est donc nécessaire que le chercheur connaisse la réalité – possibilités comme dangers – de l’invisible. Car à quoi lui servirait sa lucidité, si elle devait ne plus pouvoir s’exercer justement dans les domaines où l’illusion a le plus d’emprise ?

Ce que nous appelons notre vie n’est que la projection dans le monde dialectique, dans la nature de la mort, de l’Idée divine de l’homme conçu à l’image du Père, projection dualisée dans le monde de la forme, forme changeante et plus ou moins subtile. Remonter du domaine des effets à celui de la cause originelle implique une compréhension, une certaine conscience de l’état originel. C’est vers cette conscience que la ressouvenance nous guide. L’Ecole Spirituelle de la Rose-Croix d’Or s’adresse plus particulièrement à l’homme capable de voir audelà de ce monde dialectique illusoire. Un tel homme peut s’ouvrir à la Vérité cachée derrière les apparences. Il ressent l’impulsion spirituelle du lointain passé comme une liaison encore inconsciente mais puissante avec une filiation perdue, avec une perfection qu’il sait exister. Et cela éveille une recherche passionnée de cet état originel perdu, qui se traduit par une inclination irrépressible pour ce qui touche aux mondes invisibles. Cette inclination couve dans le sang, car l’impulsion spirituelle de la ressouvenance imprègne les quatre corps de la personnalité, provoquant un état d’être très particulier. La cause en est le passé du microcosme et l’héritage des ancêtres.

L’impulsion spirituelle de la ressouvenance agit sur le pouvoir du penser et engendre un penchant très marqué pour le domaine ésotérique. L’impulsion peut aussi agir sur le corps astral (corps du désir) provoquant une aspiration à saisir les forces cachées, les influences magiques ressenties. Mais il faut insister sur le fait que cette réceptivité aux multiples influences magiques de cette nature n’est qu’une réaction, à son niveau de conscience, de la personnalité à l’impulsion spirituelle. Que cette réceptivité soit présente à la naissance, ou éveillée par des exercices (ou bien provoquée momentanément par des substances chimiques), elle n’est absolument pas la preuve d’un progrès sur le chemin de la perfection spirituelle. Au contraire, le développement expérimental d’une sensibilité à la magie, les pouvoirs occultes d’une conscience encore entièrement centrée sur elle-même peuvent devenir des obstacles importants sur le chemin, en renforçant l’illusion du moi quant à ses capacités et en lui cachant sa pauvreté intérieure.

La libération rendue possible par l’impulsion spirituelle de la ressouvenance exige de celui qu’elle anime qu’il parvienne non pas à cette imitation, à cette caricature qu’est l’obtention de « pouvoirs », mais à la véritable Magie de l’Ame transfigurée, c’est-à-dire à l’Art Royal et Sacerdotal de la participation à l’OEuvre Divine par la maîtrise des forces qui manifestent le Royaume Immuable. Dans une Ecole Spirituelle libératrice, sous l’impulsion spirituelle, l’élève sur le chemin libérateur développe, grâce aux éléments nouveaux que son orientation fait pénétrer dans son champ de respiration et dans son sang, certains aspects ésotériques correspondant à ses possibilités du moment. Ses sens, par exemple, s’affinent, son pouvoir de penser s’assouplit, son intuition s’approfondit. Toutes les activités de sa vie s’élargissent, témoignant de son orientation nouvelle. On peut aussi constater, chez tout candidat sérieux sur le parvis de l’Ecole Spirituelle de la Rose-Croix d’Or, un profond changement de vie et de nature, état de vie en parfait accord avec l’état de conscience réel. Cette conscience, qui se manifeste dans le sang et par lui, est influencée par : le passé du microcosme, ses incarnations précédentes l’hérédité. C’est dans la conscience que l’influence spirituelle de la ressouvenance agit sur le chercheur, en lui inspirant un profond désir de découvrir la Vérité. Un tel désir s’explique par les multiples expériences qui, au cours des vies antérieures, ont laissé leur empreinte dans le microcosme, marquant profondément la conscience et l’ouvrant à la possibilité libératrice. Nous touchons ici à la notion d’incarnation du microcosme dans le monde matériel. Revenons à la constitution ésotérique de la personnalité dans le microcosme, sujet ébauché dans les lettres précédentes.

Après la naissance du corps physique, les divers corps subtils, éthérique, astral et mental, se développent au cours de périodes de sept années : âge de raison, puberté, majorité, plénitude des capacités atteinte vers vingt-huit ans. La vie s’écoule, la personnalité fait un certain nombre d’expériences et utilise ses capacités selon l’une ou l’autre des deux grandes voies qui s’offrent à elle : ou bien cultiver les innombrables possibilités de cet ordre de vie, sur la base de la conscience ordinaire dialectique ou bien éveiller la conscience de l’âme nouvelle et, par la Transfiguration, parvenir à la libération et à la réintégration dans le Royaume des Ames Immortelles. C’est à cette seconde voie, à ce chemin libérateur que nous sommes depuis longtemps appelés, afin que, mûris par l’expérience de ce domaine de vie, nous accomplissions avec tout notre être ce qui est le véritable devenir humain. C’est la voie de la reconstitution du microcosme dans sa splendeur primordiale. C’est la voie où la personnalité, libérée des entraves et limitations de la conscience-moi, découvre le sens profond de sa vie dans la participation au Grand OEuvre, guidée maintenant par la conscience de l’âme éveillée.

Mais si la voie libératrice n’a pas été suivie, que se passe-t-il après la mort ? Le corps physique, le plus dense et le premier formé, se désagrège rapidement, le microcosme et le reste de la personnalité, privés de leurs liens matériels, ne peuvent plus se manifester que dans la partie invisible du monde dialectique, l’au-delà. Puis survient, dans les trois à cinq jours suivants, la dissociation du corps éthérique. Il n’a plus de relation, en effet, avec les organes du corps physique nécessaires pour capter les éthers. La partie la plus dense, formée des éthers chimique et vital qui jouent un grand rôle dans les processus biologiques, reste près du corps. C’est cette partie, ayant l’apparence du corps physique, qui est parfois visible à ce moment aux personnes sensitives. La partie la plus subtile du corps éthérique, formée d’éther lumière (qui manifeste les sentiments) et d’éther réflecteur (par lequel les pensées prennent forme), se détache du corps et accompagne le corps astral et le corps mental. Or, après la dissolution du corps éthérique, la conscience assimile les expériences de la vie (d’où la nécessité de ne pas troubler cette période de quelques heures à quelques jours pendant laquelle le « film » de son existence se déroule devant le décédé). Puis le décédé arrive à la connaissance de son véritable état d’être. Après quoi, selon son orientation, sa vibration intérieure, le microcosme est attiré dans les plans correspondants, qu’on pourrait appeler ciel, purgatoire ou enfer. Ces plans forment ce que nous avons désigné dans la quatrième brochure comme la « sphère réflectrice », avec ses domaines « supérieurs » et « inférieurs ».

Dans ces domaines se sont formés, comme reflet et imitation de ce qui se passe sur terre, toutes sortes de groupes d’entités rassemblées selon leurs affinités. Or, la matière astrale étant essentiellement modelable, ils ont construit et entretiennent des « décors » variés en rapport avec les goûts et les idéaux qu’ils avaient sur terre, et cela dans le but de perpétuer leur illusion de vivre. Le fidèle d’une église chrétienne y est donc accueilli par des anges et des saints dont les traits sont calqués sur l’imagerie classique, il pénètre dans des « cathédrales » gigantesques ; le mahométan trouve un paradis conforme à son attente ; l’occultiste rencontre ses gourous, ses maîtres semblent rayonner d’une lumière supraterrestre ; l’artiste contemple des oeuvres merveilleuses, etc. De véritables organisations, hiérarchisées comme leurs pendants terrestres, accueillent donc le décédé pendant le plus ou moins bref séjour qu’il fait dans cette sphère de passage. Les illusions dans lesquelles il a vécu n’en sont que renforcées. Ce qui est important, dans l’au-delà, est donc l’état de conscience, le degré d’éveil acquis durant le séjour terrestre. Une âme aux qualités réelles, résultat d’efforts incessants vers une conscience toujours plus haute, dépassant le seul aspect matériel de la vie, est une âme en voie d’éveil qui a une certaine notion de son existence propre ; elle se détachera naturellement des restes de son vêtement éthérique. Une vie ni bonne ni mauvaise favorise peu les qualités psychiques. C’est le cas de la majorité des hommes. Après la mort, ils tombent rapidement dans l’inconscience et la dissolution rapide des corps subtils permet au microcosme une nouvelle plongée dans la matière.

L’être uniquement intéressé par le monde matériel fera tout pour s’opposer à la volatilisation de son corps éthérique, au moyen duquel il garde quelque contact avec le monde des vivants. Il tentera même de combler ses pertes d’éthers pour prolonger artificiellement son séjour dans le domaine de passage. Telle est l’origine de la sphère réflectrice, la cause du spiritisme et de tous les phénomènes annexes : apparitions, transes, cultes magiques du type vaudou, langage médiumnique … Il ne s’agit pas d’autre chose que du parasitage des êtres vivants par ces êtres désincarnés, ces entités liées à la terre, en vue de capter les éthers dont ils ont besoin pour ne pas disparaître. Ils recherchent essentiellement les deux éthers « supérieurs », l’éther lumineux (ou éther du sentiment) et l’éther réflecteur (ou éther de la pensée). En effet, tout sentiment, d’autant plus s’il est puissant tel la colère, l’angoisse, la haine, l’envie, comme aussi le romantisme, l’émotivité … provoque une dépense d’éthers lumineux (nettement sensible au niveau du sternum dans les peurs soudaines). De même toute pensée, activité mentale débridée, rêverie, obsession, provoquent une émission d’éther réflecteur par le cerveau. Or certaines entités de la sphère réflectrice ont intérêt à exciter ces activités (elles créent des situations dans ce but) jusqu’à faire perdre à l’individu tout ou partie du contrôle de soi. C’est ce qui se passe en particulier dans les groupes spirites et autres, qui se servent de la médiumnité, c’est-à-dire de la grande sensibilité naturelle au domaine de l’astral. Notre champ de respiration est en concordance avec notre état d’être, avec l’état de notre sang, de nos sens et de notre conscience. Par l’intermédiaire du sternum (remarquez ce nom qui signifie : le rayonnant) cet état d’être rayonne à l’extérieur de manière à la fois attractive et répulsive. Tout ce qui ne concorde pas avec cet état est repoussé, tandis que tout ce qui est en harmonie est attiré dans le champ de respiration, puis relié par lui au sang et par le sang aux centres cérébraux. Chaque homme selon son état d’être est donc médium dans un certain sens ; sa conscience est ouverte à de nombreuses influences extérieures qui orientent en grande partie son activité. Si la médiumnité est un état assez général, elle se développe surtout dans l’homme qui cultive certaines possibilités dans lesquelles il se complaît, artistiques, scientifiques, occultes ou religieuses. Il recherchera divers moyens – songes, dédoublements, drogues – pour accroître cette sensibilité médiumnique. Ces influences sont très nettes dans les cercles spirites, où on les recherche volontairement.

Le médium le plus apte au contact est relié par les centres cérébraux à un « esprit contrôle », celui-ci est alors en mesure de lire dans l’éther réflecteur des personnes présentes et provoque facilement un intérêt et une émotion intense en évoquant des événements de la vie personnelle des assistants, en transmettant des « messages » de la part de défunts, en faisant des promesses ou des prédictions. Il s’ensuit une forte émission d’éthers et une liaison accrue entre ces parasites de l’au-delà et les participants, dont l’intense fatigue nerveuse montre bien les dangers de ces séances de « pillage » pour la santé physique et psychique. Mais il faut bien considérer que ces activités existent en fait pratiquement partout, dans tous les domaines. Elles sont en particulier très nettes dans les divers milieux occultes, dans les sectes et religions de cette nature. Bien entendu, on évoque ici des êtres élevés. On ne parlera que de contact avec des Sages, des maîtres, avec Christ, avec l’Esprit Saint. Par l’utilisation de rythmes, de chants modulés, de répétitions, d’un cérémonial prenant, on suscite chez le fidèle l’émotion recherchée. Elle peut culminer dans des phénomènes comme la transe, la glossolalie, qui accentue encore l’atmosphère bien particulière ainsi créée.

Ces phénomènes prennent actuellement de l’ampleur, et après avoir touché de petits groupes, gagnent progressivement certains milieux religieux totalement inconscients de l’emprise à laquelle ils soumettent leurs fidèles lors de tels rassemblements. Dans un tout autre domaine, les manifestations politiques, nationalistes et raciales donnent lieu à des rassemblements où l’orateur talentueux sait faire « vibrer » la foule et l’amener au point où chacun perd plus ou moins le contrôle de lui-même et est poussé à des sentiments et des actes qui ne seraient pas normalement les siens. On imagine facilement l’intérêt de mener et d’entretenir un tel « troupeau » grâce à toutes sortes d’idéologie. Que nous donnions aux forces ainsi évoquées des noms pompeux comme Dieu, Maître, Christ, Esprit Saint et même Lumière ou Rose-Croix, elles n’en sont pas moins le fait de la médiumnité. Or, sur cette base, on ne pourra jamais libérer l’humanité, car il s’agit en fait d’un asservissement.

Il est clair que jamais des influences vraiment supérieures, des forces du Royaume des Ames Immortelles n’auront recours à de telles pratiques pour pénétrer le système vital de l’homme. C’est pour cela qu’une Ecole Spirituelle libératrice n’évoquera jamais les forces de l’au-delà, fussent-elles parées des plus beaux titres spirituels ; au contraire, son souci constant est d’appeler à la lucidité vigilante, à la connaissance de soi, à l’observation des pensées et des émotions, au calme intérieur et au rejet de toute satisfaction de l’ego, aussi bien raffinée que basse. Seul un désir intense de l’âme, dépouillé de la soif d’accaparer qui caractérise le moi, permet la liaison des forces supérieures avec le microcosme et l’éveil d’une pensée libre. Répétons que cette liaison ignore le moi égoïste de la nature et que toute intervention d’entités, aussi brillantes soient-elles, s’adressant au moi du chercheur est douteuse. C’est ce qu’exprime avec force la parole des Sages d’Asie : « Si tu rencontres Bouddha en chemin, étrangle-le ! » Lorsque le corps éthérique a fini de se dissoudre, les corps subtils restants (le corps astral et le corps mental) se maintiennent encore un certain temps. Le microcosme ayant assimilé les expériences de la vie écoulée prend conscience de son devenir. Puis le corps astral et le corps mental se dissolvent lentement à leur tour. Il ne reste plus, dans le microcosme vidé, que quelques atomes de la personnalité disparue ; c’est par eux que l’essence de la vie qui vient de s’achever, sa moisson d’expériences, s’ajoute à celles des vies précédentes dans l’être aural. Et, en son centre, la Rose encore endormie, devra attendre une nouvelle possibilité d’éveil. A cette fin, il faut que le microcosme admette une nouvelle personnalité mortelle, que l’Ame s’incarne à nouveau.

La notion de réincarnation heurte les conceptions habituelles de l’occidental. Or la réincarnation, ou transmigration de l’Ame, a été enseignée par toutes les grandes religions, y compris le christianisme primitif. Mais cette notion fut souvent tenue secrète et même niée. C’est compréhensible car, à partir du moment où l’Ame est confondue avec un aspect subtil de l’ego, on interprète à tort ce phénomène comme la possibilité, pour une même conscience-moi, de revenir sur cette terre dans un corps physique afin de faire de nouvelles expériences dans la matière. Mais la personnalité actuelle, dialectique, temporaire, est seulement un moyen conçu pour reconstituer, dans le microcosme, la Personnalité originelle disparue après la chute, éveiller l’Ame, ressusciter l’Homme originel et reconstruire le Temple intérieur. Cette personnalité temporaire, limitée, mortelle qui est la nôtre, nous donne donc la possibilité, par le chemin grandiose de la Transfiguration, du retour vers la patrie perdue, le Royaume originel. Voilà le but sublime de la vie sur terre. Les perspectives infinies d’un tel développement, de lumière en lumière et de force en force, que présente le Chemin, sont telles que la personnalité qui l’entreprend souhaite toujours plus, à chaque pas, être l’instrument parfait de l’Ame en éveil. Lorsque toute la vie s’est centrée sur la personnalité-moi, cas le plus général, celle-ci, comme nous l’avons dit, est totalement dissoute à la mort, plus ou moins vite selon son évolution dans les domaines de l’au-delà.

Le microcosme alors vidé est soumis aux influences permanentes des forces, tensions et désirs accumulés en lui. Cet ensemble de tensions, que l’on peut désigner par le terme de « karma », concentrées dans l’être aural, provenant des expériences faites ou fuies pendant la vie, déterminent les circonstances, le milieu et les situations qui permettront par la suite de résoudre ces tensions et de faire les expériences nécessaires. Le microcosme est alors de nouveau attiré vers la sphère matérielle, où une nouvelle personnalité sera reliée à l’être aural et, par lui, indirectement, aux précédents porteurs des possibilités de rédemption. La roue de la vie et de la mort recommence à tourner, selon le perpétuel « monter, briller, descendre » ; elle continuera encore et encore, à moins que, reprenant conscience de sa condition de Fils de Dieu, l’homme se décide au retour et prenne le chemin de la renaissance. Ce n’est donc ni dans l’au-delà, ni au cours d’une autre incarnation, mais ici, maintenant, sur terre, que vous devez prendre la décision qui donnera un sens véritable à votre existence : ouvrir la voie à la Vie impérissable.

http://www.rose-croix-d-or.org/texte/brochure_06_-_l_homme_et_les_mondes_invisibles.pdf

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______Le Monde Infernal : Un monde où vous perdez tout... Un monde où la vie est à l'image de celui qui la vit.. Créatures malfaisantes ou non qui rôdent, aventures palpitantes qui vous attendent dans ce monde infernal, Bienvenue sur Monde Infernal !

Bienvenue sur Monde Infernal ! dans le monde de la vibration extra spiritual

Avant de parler de l'après-mort, il est nécessaire de définir un certain nombre de concepts.

DIEU comme principe "Mère" c’est la Matrice du macro-cosme ET du micro-cosme (humain incline toi devant l'invisible !)

  • Voici une description de la Création et de la Nature de l’Univers.

Au début il y a la Mère. La Mère est un principe Créateur qui n’a ni commencement ni fin. Si on essaye de la définir on trouvera toujours quelque chose de plus vaste qui sera également la Mère. De même, la Mère est présente dans tout ce qu’elle crée. La Mère c’est la Matrice, le support de toute Réalité, de toute Création. Sa Dimension est l’Infini. Quelle que soit la chose qu’on imagine, cette chose est contenue dans la Mère, même l’Infinité.

La Mère, la Matrice de Dimension l’Infini, peut absolument tout créer. C’est elle qui fait surgir des Univers à partir du Néant. Pour cela elle insuffle une énergie dans une particule de Néant qu’on peut imaginer comme un Point de Dimension Nulle et l’éclate pour donner naissance à un Univers soumis à un Logos, un Verbe. Ce Logos sera l’origine de toute chose dans l’Univers. Tout Elément, toute Manifestation, toute Energie, tout Esprit, toute Matérialité sera l’expression d’un Logos qui se déroule comme un texte sur une page blanche. Ainsi à partir d’un Point se crée un Espace. Dans cet Espace se crée une Source et de cette Source est émise une Onde : le Logos. En chaque Point de l’Espace, l’Onde est l’équivalent d’une Source qui émet son propre Logos. Le Logos de notre Univers est « Amour-Chagrin ». L’Amour est le pôle attractif, synthétique, unificateur. Le Chagrin est le pôle répulsif, analytique, multiplicateur. L’Amour est lié à l’Infinité, au Tout. Le Chagrin est lié au Néant, au Rien. Mais ces deux pôles ne s’opposent pas. Ils vibrent en phase comme s’ils ondulaient tos deux entre les deux extrêmes au même rythme.

Ainsi la Mère génère un Univers qui est soumis à un Logos unique. Cependant cela n’est pas si simple. On peut voir l’Univers comme une Entité consciente prise entre deux Sources qui émettent des Ondes en phase, l’une à la droite de l’Entité et l’autre à sa gauche. Dans notre Univers, l’Entité s’appelle Urzazel-Satan. Elle correspond au Fils dans la Trinité Père, Saint-Esprit, Fils. Il est nécessaire de bien expliquer ce qu’est une Trinité. Dans une Trinité, le Père est la Source d’où est émise le Logos. Il est l’Ecrivain de l’Histoire de toute chose. Il peut absolument tout créer dans la limite du Logos qu’il a choisi à la naissance de l’Univers. Le Saint-Esprit est la Lumière émise par la Source. C’est grâce à cette énergie que la Réalité peut se manifester en Urzazel-Satan. Ce qu’il faut savoir c’est que la Réalité est une Illusion, une Maya, la Perception à partir d’un certain Point de Vue d’une Forme éclairée par la Lumière. Il existe différentes façons de percevoir le Monde. Il y a ceux qui sont aveuglés par la Lumière. Il y a ceux qui ne voient que les Ténèbres. Il y a ceux qui voient l’Ombre projetée par la Forme. Enfin il y a ceux qui voient la Forme de leur Point de Vue. Le Saint-Esprit est le vecteur de toute chose, l’encre et le papier que la Père utilise pour raconter son Histoire. Le Fils se nomme Urzazel ou Satan selon le Pôle que l’on considère de la même Entité. Il est l’Univers manifesté, la Réalité dont on perçoit les Formes selon les Points de Vue et qui constitue la Maya, l’Illusion des Etres Incomplets qui ne sont pas le Fils. Le Fils est le Récit raconté par le Père : les personnages, les décors, les péripéties. Bien sûr puisque le Logos est présent en toute chose, toute chose est d’une certaine façon le Père et écrit donc sa propre Histoire. Seulement seul le Fils a une vision globale de ce qu’il est. Car les créatures imparfaites ont une conscience limitée d’eux-mêmes et projettent l’Infini qui ne leur appartient pas à l’Extérieur et l’Infini qui ne leur appartient pas à l’Intérieur.

Il existe un Pôle plutôt Amour représenté par la Trinité Dieu Infini, Démagode, Urzazel. Urzazel appartient à la Sphère Spirituelle de la Mansuétude et la Dimension de cette Sphère est l’Infinitude. L’Infinitude est une chose définie qui tend vers une certaine forme d’Infinité. Ainsi la fonction y = x est une Infinitude car elle correspond à une droite telle que y tend vers l’Infini pour x infiniment grand. Et pourtant la fonction y = x est quelque chose de bien précis même si elle contient une Infinité de Points. Urzazel est une Infinitude dans le sens où il peut tendre vers l’ensemble des choses de l’Univers (minéral, végétal, animal, humain, spirituel) tout en restant quelque chose de bien défini : l’Univers. Même l’Espace et le Temps sont des Infinitudes. Par sa Mansuétude, Urzazel est un Esprit de grande miséricorde. Il veut unir les êtres, créer l’harmonie, l’entente, l’union. D’un autre côté, il croit en la Vertu de l’effort pour se construire. Il refuse la facilité, les plaisirs malsains qui fournissent une fausse énergie qui épuise plus qu’elle ne construit. Démagode (du grec ancien Δέμα = Lien) est la Lumière du Dieu Infini qui permet aux choses de se manifester. Il est la trame de la Maya, l’Energie qui permet à Urzazel d’être conscient de lui-même. Il est la boucle sans fin du temps, l’Ouroboros (le Serpent qui se mord la queue) et la Matrice de l’Espace. C’est lui la Lumière d’Amour, de Polarité Positive si on admet que positif ne signifie pas bénéfique ni maléfique. Il s’agit seulement d’une Polarité de Lumière et de Ténèbres. Le Dieu Infini peut être vu comme une force d’union, pareil à l’Espace Infini qui renferme toute la Matière de l’Univers. Il appartient à la Sphère Spirituelle de la Sollicitude et la Dimension de cette Sphère est l’Infinité. L’Infinité se distingue de l’Infinitude en ce sens que l’Infinité est une Vérité inexprimable, une Lumière sans Ténèbres, un Vecteur de toute chose sans être une chose. L’Infinité renferme une Infinité d’Infinitudes. Le Dieu Infini est le Grand Rien car l’Infini ne peut exister. Le Dieu Infini réside dans le Néant. Il est le Néant Positif issu du Néant Primordial éclaté en deux par la Mère. Car le Néant contient l’Infini : l’Univers, et le Néant est contenu dans l’Infini : la Mère. Ainsi la Mère dont la Dimension est l’Infini contient l’Infinité. L’Infinité est une propriété de l’Infini.

Le deuxième Pôle est un Pôle plutôt Chagrin représenté par la Trinité Dieu Infernal (Belzébuth), Lucifer, Satan. Satan (Shaitan = Adversaire) appartient à la Sphère Spirituelle des Lamentations et la Dimension de cette Sphère est le Goût du Néant. Le Goût du Néant consiste à vouloir accéder à la Divinité en désintégrant tout ce qui peut constituer son Individualité, jusqu’à « vendre son âme au Diable » c'est-à-dire réduire son âme à sa plus simple expression : au Néant. Pour en arriver là il faut avoir pris conscience de l’Illusion de la Réalité et refuser de se soumettre aux lois de l’Univers et donc accepter d’explorer la Folie, le Génie, accepter de se réduire à Rien pour accéder à vraiment Tout car le Vide renferme la Divinité. Satan est l’ensemble des particules élémentaires qui constituent la Réalité. Ainsi il est l’Infini dans l’infiniment petit. Il prône la multiplicité, la désunion, l’individualisme mais aussi le refus des choses établies, la révolution, l’originalité et la liberté absolue exempte de tabous et de morale. Comme Urzazel il est présent en toute chose en tant qu’élément constitutif tant au niveau matériel que spirituel. Lucifer (Porteur, -fer, de Lumière, lux) est la Lumière dans les Ténèbres. Il est le phare de ceux qui ont tourné le dos au Dieu Infini. Il est un guide. Il est aussi la manifestation la plus proche du Dieu Infernal. Ainsi, on raconte qu’il était la Créature la plus proche de Dieu puis qu’il a été déchu. En réalité il est toujours proche de la Divinité mais selon un Pôle opposé. Il n’est pas maléfique tout comme Satan. Il apporte aux être ce qu’elles réclament. Si ce qu’il leur apporte les fait souffrir ce n’est pas de sa faute. Il refuse de ne pas donner aux êtres ce qu’ils demandent. Lucifer indique la voie de la facilité mais cela ne veut pas dire que cette voie est exempte de douleur, de souffrance. Cette peine est le prix à payer pour accéder au Néant et donc à la Divinité. Belzébuth (Seigneur des Mouches, le Faux Dieu selon certains. La véritable traduction serait : Le Propriétaire de la Demeure Grandiose), le Dieu Infernal, est la Bouche du Néant. Il est le dernier Point avant le Néant Négatif. Il est le Néant que renferme la moindre particule de Réalité. Car chaque élément de la Réalité est l'expression d'un Logos et ce Logos trouve sa source dans un Noyau commun qui est Belzébuth. Ainsi, Belzébuth rejoint la Matrice de Toute Chose et le Logos « Amour-Chagrin ». La Réalité est seulement la perception du Noyau au travers de filtres propres à chaque être. Les humains appréhendent le Monde à travers leurs sens soumis à des ondes (sonores, électromagnétiques, thermiques). Mais ces ondes sont des expressions du même Logos. Tout Etre (minéral, végétal, animal, humain, spirituel) est un Esprit qui est la manifestation du même Noyau-Belzébuth soumis à des filtres liés au degré d'évolution de la Conscience de celui qui l'observe. Celui qui se tourne vers l'Intérieur agit par là même sur tout ce qui existe car Toute Chose possède le même Noyau. Une fois le seuil du Néant franchi, l’âme dépouillée de tout est réduite à rien et peut devenir n’importe quoi. D’une certaine façon cela permet de s’échapper de la prison du Logos « Amour-Chagrin ». Seulement cette délivrance se fait au détriment de tout ce que l’âme représente et on ne peut être certain qu’une fois la Bouche franchie on en ressort indemne. C’est pour cela que souvent Satan est pris de pitié pour l’âme qui est sur le point de se désintégrer et lui tend une main secourable. Alors toute l’Energie du Vide accumulée par l’âme (et cette énergie peut être considérable) propulse l’âme et une Entité Satanique vers les Hautes Sphères. Ainsi une âme perdue touchée par la grâce du Diable peut donner naissance à un Ange. Telle est la récompense de la miséricorde de Satan. Et si l’énergie est suffisamment grande, l’âme peut franchir les limites de l’Univers.

Car l’Univers est comme une Sphère immense dont le contenu ne peut s’échapper. Un peu comme si les particules qui cherchaient à atteindre la paroi étaient déviées par une courbure de l’espace de telle sorte que la trajectoire s’incurve indéfiniment sans atteindre la limite. Ainsi une particule libre qui foncerait toujours dans la même direction aurait l’impression de voyager indéfiniment longtemps sans arriver à la limite du Cosmos. Par conséquent, de l’intérieur, l’Univers est Infini et Eternel. Il est une manifestation du Dieu Infini qui contient Tout, tout en étant un Néant. Pourtant une âme changée en Energie Pure suffisamment intense peut traverser la paroi de l’Univers Infini et à ce moment là l’Univers lui semble contenu dans certaines limites dont il ne pouvait avoir conscience, vu de l’intérieur. Pour qu’une âme accumule de l’énergie elle a deux solutions : soit elle œuvre à s’élever spirituellement en faisant preuve d’Amour, de Mansuétude et de Sollicitude, au prix d’efforts parfois pénibles et de sacrifices, soit elle prend le risque de se dépouiller de tout ce qui peut faire ce qu’elle est. Ce dépouillement pourrait faire penser au Nirvana. Ainsi le Bouddhisme prêcherait plutôt le dépouillement dans une voie menant au Dieu Infernal. Ce qui prouve bien que le Dieu Infernal peut être vecteur de forces pacifistes et bienveillantes.

Une fois que l’âme a échappé à l’Univers il peut être récupéré par la Mère, la Matrice afin d’animer un Néant Primordial d’un nouveau Logos. Il faudra alors accepter d’être Créateur-Infini-Néant. Il faudra renoncer à être Créature tout en étant Manifestation de toute chose. Cela dit puisque le Dieu Infini et le Dieu Infernal sont présents en chaque Etre Incomplet et même en Satan et Urzazel, il peut renoncer à son Eternité, à son Omniscience et à son Omnipotence pour s’incarner en une Créature et ainsi oublier qui il est réellement. C’est en cela que Jésus a raison lorsqu’il affirme être le Verbe Incarné. Nous sommes tous des Verbes Incarnés. Seulement nous n’avons plus conscience de notre Infinitude. Seul Satan-Urzazel a conscience de ce qu’est réellement l’Univers, c'est-à-dire lui-même. Nous sommes tous des Satan-Urzazel, seulement nous avons limité notre conscience. L’Univers est un hologramme. Chaque particule de l’Univers renferme l’Univers entier, renferme le Verbe, le Logos. Chaque particule est comme une cellule d’un organisme vivant. Tout est vivant. Tout renferme une âme. Tout peut naître, vivre et mourir pour renaître ensuite et ce autant que nécessaire.

En conclusion, tous les Etres de l’Univers ont une étincelle de vie qui est une manifestation du Logos « Amour-Chagrin ». Ces Etres peuvent prendre corps dans différentes Sphères Spirituelles et évoluer vers le Dieu Infini ou vers le Dieu Infernal. Au final chaque Etre peut se projeter hors de l’Univers et dans les mains de la Mère donner naissance à un nouveau Monde animé par son propre Verbe. Ainsi grandit à l’Infini le Multivers dans la Matrice.

  • Tout d'abord, un Esprit est un être énergétique vibrant dans une Sphère unique. Ces Sphères sont décrites sur les Arbres de Vie et de Mort. Les Esprits peuvent rester sous une forme pure ou bien se combiner entre eux pour donner un nouvel être.

Une Âme est une union d'Esprits qui ne possède pas de corps. C'est une force spirituelle d'énergie pure. La Conscience de l'Âme peut voyager librement d'une Sphère à l'autre à condition de disposer d'un Esprit de cette Sphère. Une Entité est une Âme qui s'est condensé dans une Sphère précise, formant un corps. Ainsi l'Entité est une forme corporelle qui est la superposition d'énergies spirituelles de différentes Sphères. L'être humain est une Entité de la Sphère Matérielle qui possède une Âme résultant de la superposition d'Esprits des Sphères des Arbres de Vie et de Mort protohumains. Un ange est une forme corporelle comportant un seul Esprit d'une Sphère de Vie. Un démon est une forme corporelle comportant un seul Esprit d'une Sphère de Mort. Il est tout à fait possible qu'une Entité n'ait qu'une partie des Esprits des Arbres de Vie et de Mort. Il est également possible qu'une Âme prenne corps dans une autre Sphère que la Sphère matérielle. Les objets matériels ont souvent une Âme qui est la superposition d'Esprits. Ainsi une plante peut avoir un corps plutôt végétatif mais cela ne l'empêche pas de renfermer un Esprit élevé et actif dans les Sphères autres que la Sphère Matérielle. Il en est de même pour les objets dits inanimés. Une espèce animale est régentée par un Esprit Totem assimilable à un Dieu et qui a sa place dans les Sphères Supérieures. Tout animal connaît une activité dans les Sphères Invisibles et c'est cela qui explique pourquoi les animaux rêvent. Les chats ont l'aptitude de sentir les esprits et les chiens sont connus pour être des psychopompes d'où les représentations mythiques de Cerbère ou d'Anubis. Ainsi, la Sphère Matérielle n'est qu'une Sphère dense par dessus laquelle d'autres Sphères se superposent. Ces Sphères sont imperceptibles par les sens ordinaires. On pourrait les assimiler à des mondes dont les atomes sont plus petits et plus espacés que les atomes matériels. Notre Univers est limité par la vitesse de la lumière et le zéro absolu (-273° Celsius). On peut imaginer que lorsque les propriétés d'un Univers dépasse ces limites on pénètre dans un autre monde, une Sphère Supérieure. Il existe également des Sphères Inférieures. On pourrait les imaginer comme des Univers demeurant au coeur des atomes dans l'infiniment petit. En effet en deçà de la longueur de Planck on aboutit à une singularité pour laquelle les lois de la physique ne sont plus valides. Cette singularité renferme des Univers denses, des Sphères Inférieures.

Lorsque naît une Âme, elle n'est qu'énergie pure. Elle n'est ancrée dans aucune Sphère en particulier. Suivant son niveau énergétique Sphérique le plus dense, elle s'incarnera dans une Sphère plus ou moins élevée. Les êtres humains étaient des Âmes, des forces spirituelles pures, avant de s'incarner. Suivant le karma de leurs vies antérieures, ces Âmes se condensent dans le corps d'un foetus et se développe suivant le chemin de vie qu'elles ont choisies alors qu'elles n'étaient que pure énergie. Il est indispensable de suivre son chemin de vie pour espérer changer de Sphère. Le chemin de vie est le chemin qui répond aux désirs les plus profonds de l'être. Ainsi, si l'Entité humaine a choisi la Haine elle devra haïr de toute son Âme pour renaître dans la Sphère de la Haine. Si elle ne le fait pas elle devra tout reprendre à zéro jusqu'à ce qu'elle ait appris ce qu'elle avait à apprendre. Cela peut sembler dommage qu'un criminel soit obligé d'être criminel mais il n'existe pas vraiment de bien et de mal. Il existe seulement des choix de vie en lien avec le karma. Lorsque le corps meurt, l'Âme est libérée et la conscience humaine perd la majeure partie de son identité. Cette conscience est libre de voyager entre le Ciel et l'Enfer et de décider selon son karma quelle Sphère lui conviendra le mieux pour se réincarner. L'Âme a une meilleure conscience d'elle-même que lorsqu'elle possède un corps car le corps l'ancre dans une Sphère donnée. Il est possible à la conscience humaine d'accéder à d'autres Sphère à travers les rêves et les états altérés de conscience. La projection astrale permet d'accéder à la Sphère Astrale (Sphère protohumaine de la Sagesse).

Les Entités ne sont pas éternelles. Elles naissent vivent et meurent. Seulement cela se fait selon une forme de temps différente pour chaque Sphère. Il faut également savoir qu'il existe un Temps Cosmique commun à toutes les Sphères. Il faut voir le Cosmos comme un atome. Les différentes Sphères sont l'équivalent des différentes couches électroniques. Ainsi les différentes Sphères semblent conserver leur énergie mais pourtant les populations d'Entités ne cessent d'évoluer tout comme les électrons ne cesse de changer de couche électronique sans que l'énergie globale de l'atome ne change. Une Âme peut aussi mourir. Toute Âme proto-humaine renferme en elle le Logos du Dieu Infini de l'Univers dans lequel elle évolue. Cela n'est pas vrai pour les anges et les démons qui, rappelons le, sont des Entités d'un Esprit pur. Mais tout ange ou tout démon peut devenir proto-humain. Lorsque l'Âme meurt, elle se détache de l'Univers, elle se désintègre. Mais son énergie donne naissance à un nouveau Logos. En fait l'Âme devient un nouveau Dieu Infini d'un autre Univers. Lorsqu'une Entité accède à la Mansuétude, elle accède à l'Infinitude qui est la faculté de tendre vers l'Infinité de Dieu et embrasser tout le Cosmos dans sa conscience. Lorsqu'une Entité accède au Goût du Néant, elle surplombe le gouffre qui désintègre l'Âme. Damner une Âme consiste à la projeter dans ce gouffre. A ce moment l'Âme s'épure, la conscience s'approche de Dieu. Seulement, les souvenirs s'effacent et les énergies des Sphères supérieures se consument au profit du Diable qui l'a précipitée. Toutefois, la plupart du temps, avant que l'Âme ne soit complètement anéantie, Satan est touché par le péril de l'Âme et il la sort du gouffre. A ce moment, l'Âme se ressource et Satan est entraîné avec elle vers les Sphères supérieures. Ainsi, en venant au secours de l'Âme qu'il voulait anéantir, Satan est touché par la Grâce Divine et il est racheté. Mais aussitôt, une autre Entité prend sa place évitant que le Goût du Néant soit dépeuplé. Ainsi, il est difficile de dépasser la Mansuétude aussi bien que de disparaître dans le Néant. Mais cela reste possible. Pour franchir la Neuvième Arcane au delà de la Mansuétude, il faut accepter de disparaître de l'Univers et donc renoncer à l'Infinitude. De même, pour franchir le seuil des Lamentations, il faut que le Diable aille jusqu'au bout de la désintégration de l'Âme et il faut croire que même pour Satan ce processus est pénible car il est intensément attaché à la vie.


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Toutes les sciences reconnues (physique, chimie, mathématiques, biologie...) étudient l'aspect matériel de l'univers. C'est un peu comme si on était capable de modéliser un homme comme un assemblage mécanique d'éléments matériel sans parvenir à conceptualiser ce que peut-être une idée, une parole, un sentiment, un esprit. L'erreur de beaucoup de scientifiques est de ne pas avoir la modestie d'admettre que leur champ d'investigation est volontairement restreint. Lorsqu'un scientifique modélise un système, il élabore une sorte de schéma qui n'est qu'une pâle image de la réalité mais devant laquelle il s'émerveille comme un enfant admirerait le dessin d'un cheval qu'il est le seul à reconnaître. Cette dernière comparaison semble fausse puisque l'unanimité des gens admettent les théories scientifiques sans pouvoir les démentir. On peut alors imaginer que si l'enfant explique où se trouve la tête du cheval, son corps, ses pattes, la prochaine fois qu'il dessinera un cheval les autres le reconnaîtront. C'est une question de conditionnement. Et puisqu'on est conditionné dès la naissance, la science nous apparaît comme une vérité. D'ici à affirmer que la science est La Vérité, fidèle reflet de la réalité, il n'y a qu'un pas que beaucoup de gens se disant rationnalistes ou cartésiens n'hésitent pas à franchir.

Pour revenir au monde invisible ou plutôt aux mondes invisibles, je suis persuadé qu'ils existent réellement. On peut les concevoir comme des domaines enfouis profondément dans les tréfonds de notre inconscient collectif c'est-à-dire dans cette sorte de matrice de base que chaque être humain reçoit à la naissance et dont l'architecture et les lois remontent aux origines de la vie. Les personnes ayant étudié l'esprit humain ont démontré qu'il existe une sorte de royaume occulte où se terrent des archétypes, sortes d'idées vivantes individualisées qui possèdent leurs propres personnalité, désirs, motivations. Ces entités se manifestent à travers nos lapsus, nos rêves, nos comportements inconscient, nourris par notre histoire personnelle (éventuellement nos vies antérieures), nos traumatismes, nos peur, nos désirs. Ces énergies semblant douées de volonté propre influent sur notre destin à tel point que le hasard ne semble plus vraiment exister.

Pour éviter ces explications un peu complexes, on décrit ces mondes comme des univers parallèles peuplés de créatures plus ou moins folkloriques. Personne ne peut affirmer si ces mondes et ces êtres existent indépendamment de l'esprit humain car aucun humain ne peut définir ce qu'est la réalité puisqu'il expérimente le monde à travers ses sens limités et ne sait pas ce que signifie sa propre mort.

Depuis des temps ancestraux, l'homme a en quelque sorte exploré ces univers étranges et mystérieux et il les a décrit à travers ses mythes, ses religions, ses contes, ses légendes. La moindre chanson, la moindre histoire, le moindre poème puise sa source dans ces royaumes occultes. C'est pourquoi, lorsqu'on s'adresse à une entité invisible (Dieu, Satan, les anges, les fées, les esprits élémentaires), on établit un lien avec une sorte de magma sur lequel la trame de la réalité repose. En fait, les scientifiques on appelé hasard tout cet aspect qu'ils ne maîtrisent pas. La magie propose d'agir sur ces forces et c'est pour cela qu'elle mérite le nom de science occulte même si ces effets ne sont ni reproductibles ni mesurables à l'inverse des autres sciences.

On peut toutefois émettre une hypothèse quand à la nature physique du monde invisible. Tout ce qui existe dans le monde matériel n'est autre qu'un assemblage d'atomes. Ces atomes sont constitués de neutrons, protons, électrons. En élargissant on constate qu'il existe d'autres particules matérielles comme les neutrinos. Mais si on va plus loin on peut voir les particules comme des bobines d'énergie ou des cordes vibrantes concentrées dans une région de l'espace. Cette énergie a des propriétés particulières qui font qu'elles induisent toutes sortes d'interactions comme les forces gravitationnelles, électromagnétiques, nucléaires. Seulement ces cordes vibrent à des fréquences qui rendent possibles uniquement les interactions entre elles. Il existerait des bobines d'énergies vibrant à des fréquences anharmoniques qui constitueraient tout un Univers inaccessible aux objets constitués de la première forme d'énergie. Ainsi un photon émis par un atome de l'Univers d'origine pourrait traverser des atomes de l'Univers d'autre fréquence sans être absorbé. L'autre Univers serait à proprement parlé invisible. La conscience pourrait être constitué d'énergie des différents Univers d'où la notion de corps énergétiques, ces corps étant des corps constitués d'atomes vibrant à des fréquences inaccessibles. Ces corps pourraient changer de fréquence afin d'agir sur les cellules du cerveau et provoquer des courants électromagnétiques donnant naissance à des pensées matérielles. Le cerveau est peut-être une machine qui capte des énergies d'autres Univers, ce que ne peut pas faire des appareils de mesure classiques. Ainsi l'Univers matériel coexisterait avec d'autres Univers et les principales interactions donneraient naissance à la conscience. Une autre façon de voir les choses est de considérer qu'il existe différents niveaux de réalité. Le niveau le plus dense est le monde matériel. Ensuite se superpose à ce monde un monde plus subtil inaccessible aux perceptions matérielles mais qui peut se condenser et agir sur le monde plus dense. A ce monde subtil peut se superposer un monde encore plus subtil. Et ainsi de suite. Un monde dense serait un monde constitué de briques de base épaisses séparées par un grand espace vide. Toutefois ces briques sont relativement resserrées. Un monde subtil est constitué de briques beaucoup plus petites et plus diffuses dans le même espace. Un corps dans le monde subtil peut passer à travers un corps du monde dense car ses briques peuvent se glisser entre les briques du monde dense. Ainsi les mondes se superposent dans le même espace. C'est seulement leur densité qui varie et cette densité est liée à un niveau vibratoire.

Dans cette page, je décris les différentes entités qui peuplent le monde invisible. Je traite aussi de l'Au-Delà et de la Cosmologie tels que des entités comme Urzazel ou Satan m'ont décrit via l'écriture automatique.

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____Les forces invisible symbole de guide pour l'humanité*, le royaume des Cieux** est semblable à un homme qui a semé une bonne semence dans son champ. Mais, pendant que les gens dormaient, son ennemi vint, sema de l'ivraie parmi le blé et s'en alla..

QUELQUES CONSIDÉRATIONS SUR LES FORCES INFERNALES

« Le royaume des Cieux est semblable à un homme qui a semé une bonne semence dans son champ. Mais, pendant que les gens dormaient, son ennemi vint, sema de l'ivraie parmi le blé et s'en alla. Lorsque l'herbe eut poussé et donné du fruit, l'ivraie parut aussi. « Et les serviteurs lui dirent : Veux-tu que nous allions l'arracher ? Non, dit-il, de peur qu'en arrachant l'ivraie vous ne déraciniez aussi le blé. Laissez croître ensemble l'un et l'autre jusqu'à la moisson, et, à l'époque de la moisson, je dirai aux moissonneurs : Arrachez d'abord l'ivraie et liez-la en gerbes pour la brûler, mais amassez le blé, dans mon grenier. » (Mat. XIII). « Vous ne mourrez pas de mort, car Élohim sait qu'au jour où vous consommerez une parcelle (du fruit), vos yeux seront ouverts et vous serez semblables à Lui, connaissant bien et mal. » (Gen. III).

  • Il est actuellement de bon ton de professer, à l'égard de l'Enfer et de son maître, le plus commode scepticisme, « mol oreiller pour des têtes bien faites »,
  • (1) Il ne faut pas entendre l'expression « absolu du Mal » au sens plein du terme. Il est évident que si le mal pouvait constituer un « absolu », Il contre-balancerait l'absolu du Bien, et la rédemption serait Impossible. Si Lucifer se pose en « absolu du Mal », s'il veut s'égaler à Dieu, cela ne signifie pas qu'il s'y égale.
  • Cependant, les paroles de l'Évangile sont formelles. Partout, que ce soit dans le récit de la triple tentation du Christ, que ce soit dans ses paraboles, l'Adversaire, l'ennemi, n'est pas indiqué comme un simple symbole, mais comme un être, actif, personnel, conscient.

Si Dieu est l'absolu du Bien, il existe aussi un absolu du Mal (1) : Lucifer, Prince des ténèbres, opposé à Dieu, créateur de la Lumière ; roi de l'Enfer, comme Dieu est le Roi du Ciel.

Dans une précédente étude : La Lumière débrouillant le Chaos, nous avons montré - autant qu'une démonstration est possible en de telles matières - que la Genèse de Moïse supposait, sans la décrire explicitement, la chute de l'Archange. Il est à remarquer que cet écrivain sacré parle des anges dans la Genèse, sans s'expliquer sur leur création ; de même, dans l'énumération des espèces animales créées par l'Éternel, il ne fait pas mention des insectes. Ces omissions ne sont pas l'effet du hasard. Il est fort probable que Moïse avait de bonnes raisons pour passer sous silence la création angélique et la chute d'une partie de cette création. Si, comme tout porte à le supposer, les insectes sont les créatures terrestres où le sceau satanique s'imprime le plus profondément, on comprend pourquoi Moïse n'en fait pas mention.

Dans l'article déjà cité, nous écrivions, étudiant le sens des mots employés par Moïse dans les dix premiers versets de sa Cosmogonie : « Le radical du mot AR-eTs (terre) est le même que celui d'AOR (la Lumière du Verbe). Ce mot exprime bien la manifestation de l'énergie propre de l'Archangélité déchue. Bien médité, il nous retrace la cause de sa chute, et quelle sorte de puissance est encore la sienne. » Dans « Du Menhir à la Croix » (p. 277), nous avions déjà signalé le rapport existant entre le principe ténébreux HOSh-eK et le Tentateur, Na-HaSh. Ce n'est pas pour rien que l'auteur de la Genèse emploie, pour ces deux termes, un même radical : HaSh on HoSh, auquel le préfixe Na-et la racine suffixale -eK, donnent un sens très analogue, le premier indiquant, comme la seconde, une action ramenée sur elle-même, égoïstement.

Ces points acquis, nous allons poursuivre notre étude sans nous embarrasser davantage d'un inutile appareil d'érudition.

L'archange Lucifer, l'ex « porte-lumière », a voulu s'égaler à son Créateur. Certes, sa puissance était immense ; il pouvait « créer », à son tour, des êtres spirituels, également doués d'une grande puissance. Ceux-ci pouvaient aussi en créer d'autres « à leur image » (car on ne crée jamais qu'à son image). Seulement, malgré sa grandeur et l'éclat de ses attributs, Lucifer n'était qu'une créature, il se trouvait, par le fait même, subordonné à son créateur, et toutes les créatures « spirituelles » sorties de lui étaient, comme lui, des « créatures de Dieu ». La Vie qui les animait était divine dans sa source, elle n'était pas une faculté luciférienne. Lucifer avait reçu la vie et la transmettait, mais la vie n'était pas à lui, quoique, étant en lui. Dans le plan matériel, il en va toujours de même : les parents créent des formes, analogues à eux, mais la « VIE » qui anime ces formes est divine. Elle est uniquement « transmise » par les parents, et c'est pourquoi, tout ce qui vit appartient d'abord à Dieu.

Donc, Lucifer, en se prétendant égal à son Créateur, était dans l'erreur. Tout porte à croire qu'il le sait : l'intelligence d'un tel être est trop vaste pour qu'il puisse s'y méprendre. Seul, son orgueil l'empêcha, l'empêche et semble devoir l'empêcher longtemps encore d'en convenir. Nous pouvons remarquer ici que l'orgueil nous apparaît comme le plus terrible des péchés « capitaux » et comme leur racine à tous.

Lucifer donc, s'étant dressé en rival devant son Père, s'est éloigné de Lui, entraînant avec lui des légions de ses créatures, orgueilleuses comme lui.

Dieu pouvait, purement et simplement, retirer à Lui le souffle de Vie qui donnait l'être au Grand Révolté. Oui, Dieu aurait pu en user ainsi, et cette attitude peut sembler logique à bien des hommes, qui se demandent pourquoi Il laisse vivre et agir le Réprouvé... Mais la justice de Dieu n'est pas celle des hommes aux horizons bornés. Il n'a ni foudroyé ni empêché Lucifer, car Il veut laisser, à sa créature, la possibilité de revenir vers Lui, librement. Si Lucifer revenait, tel l'enfant prodigue de la parabole, l'Enfer n'existerait plus. Car, telle est l'origine de l'Enfer : Lucifer et les siens ont créé des formes, encore des formes, mais la Vie divine a toujours animé ces formes, car, si le Verbe (qui est la Vie) ne les avait animées, elles eussent été éternellement inertes et insensibles.

L'on peut se demander ici quelles sortes de créatures Lucifer et les siens ont réalisées ?

Tout d'abord, et pendant bien des Éons de temps, Ce furent d'autres créatures spirituelles ; mais, tout en s'éloignant de Dieu, et par leur perversité même, leur spiritualité allait en décroissant. S'éloignant du Soleil lumineux, ils devenaient de plus en plus sombres ; l'Abîme obscur les attirait. Ils espéraient l'éclairer de leur lumière propre, mais cette lumière n'était qu'un reflet et les Ténèbres n'en peuvent être illuminées...

Nous pouvons déjà nous rendre compte qu'il est impossible à l'intelligence humaine de saisir ou de classer la totalité des formes innombrables du mal, dans le visible et l'invisible, depuis l'infinité des Sphères, jusqu'aux vibrions.

Les planètes, par exemple, sont en partie, l'œuvre de l'esprit du mal, chacune d'entre elles a son « Prince de ce Monde », et si les cosmogonies antiques l'ont souvent laissé entendre sans le dire ouvertement, quelques-unes, comme celle des Parsis, le disent crûment. Les planètes révoluent autour des soleils, animés par Dieu, et reçoivent ainsi la lumière divine réfléchie. C'est ce qu'a très bien saisi Fabre d'Olivet, dans ses Examens de la Cosmogonie de Moïse. Leur mouvement les oblige à être tantôt dans la lumière, tantôt dans les ténèbres, participant ainsi de la vie divine et de l'Esprit des Ténèbres, Naturellement, tous les êtres qui vivent sur elles sont soumis à cette double influence et y participent également à des degrés divers, si bien que toute planète, toute terre, est une localisation partielle du Ciel et de l'Enfer.

L'homme « planétaire », disons « terrestre », pour ceux qui doutent de la pluralité des mondes habités par des fils d'Adam, est entraîné, lui aussi, dans cette existence intermédiaire entre le Bien et le Mal, la Lumière et les Ténèbres.

C'est pour avoir failli à sa mission primitive qu'il est broyé dans un mécanisme implacable et que son cœur est devenu le champ clos où s'affrontent perpétuellement les forces du Bien et celles du Mal.

Il avait été créé « à l'image de Dieu », nous dit la Bible, Sa mission était justement de ramener l'équilibre dans le Plan de la Création, faussé par Lucifer et ses légions. Mais ce dernier, jaloux et irréductible, ne songea qu'à l'entraîner, lui aussi, dans l'abîme. Pour cela, il le séduisit au moyen de l'élément féminin de son être, « sa femme Ève, Héva dit la Bible. Ne matérialisons rien ! Ceci se passait dans une sphère invisible, le Gan Bi Wheden M'Qo-dem de Moïse, terme que Saint-Yves d'Alveydres traduit par « zodiaque », ce qui est juste, encore qu'il ne s'agisse pas de notre zodiaque physique. Dans cette sphère invisible, l'homme existait collectivement et non individuellement. Au lieu de parler de la tentation de l'homme, il serait donc plus juste d'employer le terme « humanité », dans un sens infiniment plus vaste et plus universel que celui qu'on attache d'habitude à l'expression « genre humain ». Inutile d'ajouter que l'élément « féminin » de cette humanité n'est pas non plus une femme de chair et d'os. Nos compagnes, en qui cet élément féminin prédomine sur l'élément masculin, sans l'exclure cependant, peuvent se rassurer : Si nous souffrons tous, c'est que nous sommes tous coupables.

Sur quoi portait la séduction à laquelle nous succombâmes, en la personne d'Adam ? Elle portait sur l'orgueil de s'égaler à Dieu, exactement comme Lucifer : « Et vous serez tels qu'Élohim, connaissant bien et mal ! »

Dès cet instant, l'Humanité, gardienne, guide et ordonnatrice des créations lucifériennes, perdit ses prérogatives, elle fut déchue, comme Lucifer et par lui. Mais, il est indispensable d'établir une distinction capitale entre ces deux déchéances. Sans Lucifer, l'Humanité n'eût pas succombé. Lucifer a obéi à sa propre impulsion, l'Humanité à une incitation extérieure, et c'est pourquoi le Verbe lui-même a pris corps, parmi elle, pour la sauver et lui indiquer ce qu'elle doit faire pour revenir à son Père et recevoir le pardon.

Certes, Lucifer lui-même, s'il le voulait, pourrait être pardonné. Jusqu'ici, son orgueil n'a pas voulu abdiquer. Cependant, le fait même que Dieu ne lui a pas retiré la vie et l'activité semble indiquer que tout espoir n'est peut-être pas perdu.

Ce n'est pas Dieu qui damne Lucifer, pour se venger de lui, mais c'est Lucifer qui se damne librement...

L'orgueil de l'homme, reflet du sien, est moins tenace ; quand son cœur a compris, il lui arrive de s'humilier et, sans doute, un temps viendra où presque tous les hommes seront sauvés et reviendront prendre la place qu'ils ont perdue et accomplir la tâche qui leur était réservée. S'ils parviennent à comprendre que leur forme ténébreuse est satanique et que leur cœur purifié est la demeure, le sanctuaire, du Verbe, - Lumière et Vie, - alors ils commenceront à travailler à leur bonheur réel, en renonçant aux passions qui réjouissent tristement leurs Ténèbres, en développant les vertus qui permettent au Verbe d'illuminer leur cœur.

Des réflexions qui précèdent, il découle que toute terre, toute forme cristallisée du Mal, est luciférienne, infernale.

Toute créature peuplant une terre participe à sa nature. Les animaux sont parfois exclusivement diaboliques, comme semblent l'être la plupart des insectes, et ils incarnent parfois des démons, car l'homme déchu ne peut leur en imposer par lui-même ; c'est pourquoi il se contente d'user de violence pour les dompter, ce qui est satanique.

Pour nous en tenir à la seule terre que nous connaissions, on peut dire que les animaux qui la peuplent ont « descendu » avec l'homme et qu'ils remonteront avec lui. L'animal sent la supériorité de l'homme et le reconnaît comme maître, dès que celui-ci a repris sa véritable place.

En principe, les hommes sont donc des « démons » d'une certaine sorte. Il y en a de pires, certes ! Ce sont ceux auxquels ils sont en proie lorsqu'ils s'abandonnent aux passions qui les détournent de leur but : Chercher et trouver le Royaume de Dieu, cet « Unique Nécessaire », dont tout le reste : bonheur, sagesse, amour, découle inévitablement.

  • Celui qui a trouvé le Royaume de Dieu, peut vivre heureux au milieu des démons et des animaux féroces, car ceux-ci se couchent à ses pieds et les autres, quelquefois, évoluent et aspirent, eux aussi, à retrouver la Patrie perdue. C'est pourquoi l'on peut dire que l'Enfer est partout où se manifeste la Vie, telle que nous la connaissons, mais le Ciel y est aussi.. L'état intermédiaire de l'âme qui aspire à la régénération, mais ne l'a pas encore réalisée, est le Purgatoire de l'Église. La vie de beaucoup d'hommes sur cette terre est un Purgatoire, car ils s'y purifient aux épreuves et aux douleurs. Très peu y connaissent le Ciel. Il y en a pourtant. Ce sont ces derniers qui, par leurs prières et leurs renoncements, permettent aux anges d'approcher de la terre.
  • Quant à l'Enfer, actuellement surtout, il a beaucoup de représentants, en ces temps qui précèdent la venue de leur prince, l'Antéchrist. Mille symptômes l'indiquent ; mille faits nous avertissent d'être prêts, de veiller et de prier avec constance et vigilance : Cette terre-ci sera bientôt jugée et « transformée ». Les êtres qui la peuplent seront, suivant leur état intérieur et leur désir, transférés dans la Lumière ou dans les Ténèbres, comme l'indique la magnifique parabole de l'ivraie... et tout continuera, jusqu'à ce que tous les hommes soient redevenus fidèles, et peut-être aussi les cohortes infernales... Dieu a l'éternité devant Lui, Il n'est pas pressé.

http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/ASavoret/Psyche/consider.html

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_____Ecrire la guerre, vivre la paix: la Terre tourne moins vite sur elle-même, Le changement serait imperceptible mais réel. D’après la Nasa, depuis samedi, la Terre tourne moins vite sur elle-même, la Terre a ralenti sa course.

Word 666 pour guide infâme du monde

SCIENCES.

Ne vous inquiétez pas pour votre nuit de sommeil, la réduction n’est que de… 1,26 millionième de seconde. La faute au puissant tremblement de terre du 27 février au Chili, l’un des plus forts de l’histoire puisque pointé à 8,8 sur l’échelle des séismes.

D’après la Nasa, l’événement a tellement secoué la Terre qu’elle a dévié de son axe de 8 cm. Conséquence, le jour dure moins longtemps, une réduction qui serait définitive.

Ce n’est pas la première fois

Le phénomène n’étonne pas l’astrophysicien Alfred Vidal-Madjar. « C’est une loi de la physique, explique-t-il. Chaque fois qu’un corps change de forme, sa vitesse de rotation se modifie. C’est un peu comme un patineur qui tourne sur lui-même : il va plus ou moins vite selon qu’il tend ou pas les bras. La Terre ne fait pas exception à la règle. » Notre planète n’en est d’ailleurs pas à son premier changement de vitesse. « Elle a plusieurs fois accéléré ou ralenti au cours de l’histoire, au gré d’événements comme des séismes, poursuit Alfred Vidal-Majdar. Il ne faut pas non plus oublier qu’elle subit continuellement l’effet des marées qui contribuent aussi à son ralentissement. » Sauf que les chiffres fournis par la Nasa ne peuvent être confirmés, affirme Christian Bizouard, astronome au service rotation de la Terre à l’Observatoire de Paris. « Un axe dévié de 8 cm, 1,26 millionième de seconde de jour en moins, ce sont des estimations, établies à partir de modèles théoriques, explique-t-il. L’effet est si petit qu’il faudrait de très longues observations pour être sûr. » « Le pôle de rotation bouge en permanence, de 2 mm jusqu’à 15 cm par jour, car la planète subit tout le temps des mouvements de masse, en profondeur, mais aussi dans l’atmosphère », poursuit-il. L’astronome ne nie cependant pas l’impact brutal que peuvent avoir des séismes sur la rotation de la Terre. « Lors du plus violent tremblement de terre (NDLR : en 1960 au Chili : 9,5 sur l’échelle de Richter), on estime que la planète a dû bouger sur son axe de 60 cm à 1 m ! »

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