____Le Rwanda dans le Commonwealth, L’adhésion vue depuis la Grande-Bretagne
Par http://www.777-mafia.com/us/home, mercredi 6 janvier 2010 à 19:50 :: __ L'Oracle imbibé(e) de sang: « territoire sans maître ». un demons ne se reconnait pas de maitre "Démon en armure" :: #2972 :: rss
- Francophonie et Commonwealth: Paris et Kigali se réconcilie pour mieux consommer le divorce. "Est-ce que plusieurs autres pays de la francophonie d'Afrique vont vouloir suivre l'exemple du Rwanda" ??
Le Rwanda a annoncé dimanche le succès de sa candidature au Commonwealth, qui réunit les États issus de l'ancien empire colonial britannique, renforçant son ancrage au sein du monde anglophone au détriment de ses relations avec la francophonie.
Ancienne colonie allemande (1885-1916) puis surtout belge, jusqu'à l'indépendance en 1962, le Rwanda est le premier pays de tradition francophone à rejoindre le Commonwealth, ce bloc qui comptera désormais 54 pays, et dont l'anglais est la langue commune.
Ce petit pays d'Afrique centrale peuplé d'un peu moins de 9 millions d'habitants sera seulement le deuxième, après le Mozambique, à rejoindre l'organisation placée sous l'autorité de la reine d'Angleterre Elizabeth II, sans avoir jamais été colonie britannique ni entretenir de lien constitutionnel avec la couronne.
"Mon gouvernement voit cette accession comme une reconnaissance des progrès remarquables accomplis par notre pays au cours des quinze dernières années", a déclaré à l'AFP la porte-parole et ministre de l'Information Louise Mushikiwabo.
"Les Rwandais sont prêts à mettre à profit les perspectives économiques, politiques, culturelles et autres offertes par le réseau du Commonwealth", a ajouté Mme Mushikiwabo, qui a annoncé l'admission de son pays décidée lors d'un sommet des chefs de gouvernement du Commonwealth à Trinidad et Tobago.
L'accession au Commonwealth, sollicitée en 2008, s'inscrit dans une politique résolue du président rwandais Paul Kagame et de son gouvernement de larguer les amarres avec le monde francophone pour rejoindre le giron anglophone.
Le Rwanda a ainsi adhéré en 2007, en même temps que son voisin le Burundi, lui aussi francophone, à l'East African Community, le bloc économique jusqu'alors limité aux trois pays anglophones d'Afrique de l'Est, le Kenyan, l'Ouganda et la Tanzanie. C'est d'ailleurs sous la présidence de M. Kagame que l'EAC a accéléré son intégration, avec la signature le 20 novembre d'un protocole prévoyant la création d'un Marché commun en juillet.
A l'intérieur du pays, l'anglais a déjà rejoint le kinyarwanda et le français comme langue officielle, et il a même supplanté le français l'an dernier comme langue d'enseignement public.
Ce rapprochement accéléré avec le monde anglophone est allé de pair avec la dégradation des relations avec la France. Kigali a suspendu ses relations diplomatiques avec Paris en 2006, après l'émission par un juge français, Jean-Louis Bruguière, de mandats d'arrêt contre des proches du président Kagame, soupçonnés d'être impliqués dans l'assassinat de l'ex président rwandais Juvénal Habyarimana, dont la mort le 6 avril 1994 est considérée comme l'élément déclencheur du génocide au Rwanda.
Les relations entre les deux pays étaient très tendues depuis 1994, les autorités de Kigali issues de la rébellion FPR à majorité tutsie accusant Paris d'avoir aidé les génocidaires hutus alors au pouvoir, ce que la France a toujours démenti.
800.000 personnes, en majorité tutsi, ont été tuées dans ce génocide.
L'organisation non gouvernementale Commonwealth Human Rights Initiative avait appelé au rejet de la candidature de Kigali, estimant que "l'état de la gouvernance et des droits de l'homme au Rwanda ne répondaient pas aux critères du Commonwealth". Cette organisation évoquait des restrictions à la liberté de parole qui "créaient un climat de peur dans la société civile" du Rwanda, un pays qui tiendra sa prochaine élection présidentielle le 9 août prochain.
FIN DU TEXTE
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Voir la même nouvelle, rapportée par la société d'État canadienne de télévision: "Radio-Canada":
Plusieurs membres du Commonwealth, dont le Canada, ont approuvé l'entrée du Rwanda, soutenant que cela pourra aider le pays à renforcer ses institutions démocratiques. D'ailleurs, Londres s'est réjoui de la nouvelle dimanche, affirmant que Kigali avait fait d'énormes progrès pour se rapprocher des valeurs de l'organisation.
« Il faudra juger à la pièce, nous verrons si d'ici un an le gouvernement rwandais aura adopté une loi sur la liberté de l'information et s'il autorisera la présence d'une opposition aux prochaines élections », a réagi Maja Daruwala, directeur de l'ONG Commonwealth Human Rights Initiative.
Le Rwanda tiendra ses deuxièmes élections depuis le génocide en août prochain.
Le Rwanda, qui vient de renouer ses relations diplomatiques avec la France, rejoint au même moment le Commonwealth. Très bien noté par les grandes institutions financières internationales, ce pays, encore largement agricole, vient quand même renforcer le poids économique du Commonwealth. En Afrique, entre Francophonie et Commonwealth, le déséquilibre est flagrant. Au moment où le Rwanda entre dans l’espace anglophone du Commonwealth, Paris et Kigali renouent après des années de brouille. En 2006, Kigali avait rompu tout contact officiel avec Paris, lorsque le juge français Bruguière délivrait des mandats d’arrêt contre des proches du président Kagame. La France et le Rwanda ont rétabli leurs relations diplomatiques suspendues depuis trois ans. Une annonce qui fait suite au voyage du secrétaire général de la présidence de la République, Claude Guéant, le 29 novembre, à Kigali, où il a rencontré le chef de l’Etat rwandais, Paul Kagamé.
« A l’issue de ces entretiens, le président de la République française et son homologue rwandais sont convenus de rétablir les relations diplomatiques entre les deux pays », précisait le communiqué de l’Elysée. Kigali avait rompu en 2006 avec Paris, alors que le juge Bruguière venait de délivrer des mandats d’arrêts contre des proches du président Kagamé, soupçonnés d’avoir pris part à l’attentat contre le président Habyarimana dont la mort, le 6 avril 1994, passe selon certains avis pour l’élément déclencheur du génocide au Rwanda. Paul Kagamé avait vu, dans cette action judiciaire, un coup de poignard de la France.
Depuis l’arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy, Bernard Kouchner a initié une politique de rapprochement avec le Rwanda. Le ministre des Affaires étrangères s’est rendu à plusieurs reprises à Kigali. Et Nicolas Sarkozy a eu deux entretiens avec Paul Kagamé lors de sommets internationaux. Certes, le contentieux entre les deux pays n'est pas encore épuré : Kigali souhaite notamment que la France présente ses excuses comme l’ont fait d’autres puissances occidentales après le génocide.
Le Rwanda dans le Commonwealth
Cette normalisation entre Paris et Kigali intervient alors que le Rwanda vient de faire un pas hautement symbolique hors de l’espace francophone. L’entrée du Rwanda dans le Commonwealth consacre une volonté de Paul Kagamé d’ancrer son pays au plus près de son allié britannique. C’est le premier pays de l’espace francophone à rejoindre l’organisation anglophone. Mais c’est aussi le deuxième pays, après le Mozambique, à rejoindre le Commonwealth sans avoir jamais été ni une colonie ni sous mandat britannique.
De tradition francophone, le Rwanda est pourtant devenu officiellement le 29 novembre 2009 le 54e membre du Commonwealth, organisation qui réunit en majorité les anciennes colonies britanniques.
C’'est une indéniable victoire pour le président rwandais qui n’a pas ménagé ses efforts ces dernières années pour convaincre la grande famille anglophone de l’accueillir dans ses rangs. Le principe de l’adhésion avait été retenu il y a deux ans mais, à l’époque, le débat acharné entre partisans et adversaires de cette entrée avait repoussé la décision. En juillet dernier, un rapport de la commission des droits de l’homme du Commonwealth estimait toujours que les libertés publiques étaient restreintes au Rwanda, au point de créer un climat de peur dans le pays. Mais hier les partisans l’ont visiblement emporté.
Le Rwanda devient donc le 54e Etat du Commonwealth, organisation qui regroupe pour une grande part les anciennes colonies britanniques. Paul Kagame, anglophone convaincu, qui a d’ailleurs fait adopter l’anglais comme langue officielle dans son pays, souhaitait depuis longtemps tourner le dos à la francophonie et à la sphère d’influence française. Après le génocide de 1994 et l’arrivée au pouvoir de Paul Kagamé qui accuse la France de complicité avec les génocidaires, les relations entre Paris et Kigali ont été difficiles.
L’adhésion vue depuis la Grande-Bretagne
En adhérant à la communauté dirigée par la reine Elizabeth II, Kigali fait un pas de plus et un pas de taille, il faut le dire vers le monde anglophone. Vu depuis la Grande-Bretagne, et même si on ne le dira pas officiellement, il y a sans aucun doute quelque chose d’anti-français dans cet accueil à bras ouverts d’un pays qui a un grave contentieux avec la France. La BBC a diffusé récemment un reportage sur les écoles rwandaises où des professeurs essayaient de faire passer à l’anglais des élèves dont la langue maternelle était le français. Et ce n’est pas facile.
Cette adhésion est un épisode de plus du combat entre la francophonie et le « tout anglais planétaire ». Plusieurs autres pays frappent à la porte du Commonwealth : le Yémen, le Soudan, mais aussi deux bastions de la francophonie : Madagascar et l’Algérie.
La nouvelle de l’admission du Rwanda était au demeurant attendue puisqu’elle avait le soutien des plus grands pays de l’organisation : le Canada, l’Australie, l’Inde et celui de son voisin ougandais.
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/International/2009/11/29/005-rwanda-commonwealth.shtml
http://amerique-francaise.forumactif.com/la-francophonie-f14/bravo-au-rwanda-d-etre-sorti-de-la-francophonie-t2618.htm http://www.dakartimes.com/fr/articles/2009-12-02/414/francophonie-et-commonwealth-paris-et-kigali-se-reconcilie-pour-mieux-consom
- Le dispositif de bases et troupes militaires françaises en Afrique est depuis plus de 40 ans l’un des piliers de la Françafrique, ce système néocolonial de confiscation des indépendances africaines, de pillage des ressources, d’escroquerie financière, de dictatures « amies de la France », de manipulations barbouzardes, d’instrumentalisation de l’ethnisme et de fomentation de guerres civiles.
- Ces bases (quelque 6 000 hommes au total) concourent au maintien des dictatures tchadienne, djiboutienne et gabonaise. Directement issues des troupes coloniales, les forces françaises opérant en Afrique n’ont jamais été incitées à se départir de leur postulat d’origine, selon lequel la vie d’un « indigène » n’est que quantité négligeable face aux « intérêts de la France » (ceux, en réalité, des lobbies coloniaux puis néocoloniaux). Ce qu’elles ont fait exactement au Rwanda, comme principal instrument de la complicité française avec les génocidaires, demeure toujours frappé du plus grand secret.
La Côte d’Ivoire d’Houphouët-Boigny a été un « modèle » françafricain de pillage des ressources et de l’argent public. Le protectorat français ne lui a pas permis de traiter (comme c’est le devoir et l’honneur d’un pays indépendant) des questions aussi cruciales que la citoyenneté, le droit foncier, la sécurité intérieure et extérieure, la diplomatie régionale. Houphouët, qui avait été l’un des principaux artisans de la mise en échec des projets d’unité africaine, puis l’un des relais des agressions françafricaines contre les pays anglophones d’Afrique de l’Ouest (Nigeria, Liberia, Sierra Leone), a aussi favorisé la rivalité entre les leaders politiques susceptibles de lui succéder. Depuis 5 ans, donc, la Côte d’Ivoire connaît une crise grave qui peut finir par l’embraser, ainsi que la sous-région. En 2002 ont été déclenchés un coup d’État puis une rébellion, correspondant certes à des problèmes réels de citoyenneté et d’accès à la terre, mais manifestement soutenus par les réseaux de la droite françafricaine et leur relais local, le dictateur burkinabè Blaise Compaoré, qui élimina en 1987 Thomas Sankara avec l’aide d’Houphouët et de Jacques Foccart, conseiller du Premier ministre français d’alors, Jacques Chirac. Rappelons que ce dernier est depuis trente ans parrain de la Françafrique.
Devant les risques de pogroms suscités par cette guerre civile et l’absence d’alternative immédiate, Survie et de nombreuses associations françaises ont appelé en 2002 à ce que les troupes françaises stationnées sur place (le 43e BIMa) s’interposent en attendant une intervention des Nations unies. Une force de l’ONU est arrivée (l’ONUCI), mais les troupes françaises, considérablement augmentées en « opération Licorne », ont conservé un statut à part. Ces forces de tradition coloniale et néocoloniale auraient pu montrer leur conversion aux objectifs pacifiques de la Charte des Nations unies si, d’une part, avaient été tirées les leçons de leurs crimes passés (au Rwanda notamment), et si d’autre part le chef des Armées, Jacques Chirac, avait su se départir d’une gestion françafricaine de la suite des événements.
Mais la Françafrique n’a pas voulu savoir que la trêve était très précaire. Forte de ses milliers d’hommes sur place, elle a cru pouvoir continuer son business as usual, jouant sur tous les tableaux économiques, politiques et barbouzards - sans guère réagir lorsque des civils étaient massacrés, et notamment à Abidjan fin mars 2004. Asservie aux évaluations fluctuantes des stratèges et entreprises françafricains, cette politique illisible (au regard des objectifs officiels) a soufflé successivement le chaud et le froid sur les parties en conflit, cherchant une fois de plus à les instrumentaliser.
À ces jeux, l’Élysée s’est fait piéger. Cible du coup d’État de 2002, le président Laurent Gbagbo a compris le bénéfice qu’il pouvait tirer de trop de contradictions et de la présence d’une importante communauté française à Abidjan. S’appuyant sur l’inavouable du passé et du présent néocoloniaux, il a replacé le conflit intérieur dans cette seule dimension Abidjan-Paris. Or il est devenu facile de mobiliser le sentiment anti-français face à une Françafrique pillarde et oppressive, qui a beaucoup trop duré.
Trop arrogant pour l’avoir perçu et peu soucieux du mandat onusien de Licorne, Jacques Chirac a ordonné une réplique disproportionnée à l’attaque subie le 6 novembre à Bouaké par un campement militaire français. Les blindés et les commandos français ont été envoyés occuper le points névralgiques d’Abidjan, dont l’hôtel Ivoire à proximité du palais présidentiel. Cela signifiait affronter la foule, et lui tirer dessus, à plusieurs reprises. Aller au massacre. Des dizaines de civils sont morts, plusieurs centaines au moins ont été blessés (le décompte précis des victimes de ces tirs reste à établir). Cette barbarie-là, longuement occultée par les médias français, les peuples africains ne la supporte plus. L’abîme est trop flagrant entre les moyens extrêmes mis en œuvre pour protéger les vies et intérêts français, et le mépris des vies africaines que Licorne est censée préserver. Jacques Chirac doit comprendre qu’il s’agit du dernier massacre néocolonial.
Définitivement, la France ne peut plus exercer sa tutelle sur le continent noir. Nous sommes aux côtés de l’Afrique qui s’en affranchit. Si l’Élysée s’acharne à prolonger la Françafrique, ne fût-ce que de quelques années, cela se fera de manière de plus en plus sale. Et pas seulement pour les Africains. Il reste très peu de temps pour annoncer et engager de manière crédible un changement radical de la politique africaine de la France. Ce dont notre pays a à rougir, il ne lui reste qu’à le reconnaître et le corriger pour retrouver un peu d’honneur.
Le premier acte de ce changement consiste à constater que la présence de troupes françaises au nom de l’héritage colonial est indécente. Imposée par des « accords de défense » lors des pseudo-indépendances, elle n’a jamais été avalisée par des instances démocratiques africaines. Seules ne doivent rester possibles que des interventions multilatérales demandées par l’ONU. Mais il faut d’abord marquer par un retrait la rupture avec le passé. Dans le cas précis de la Côte d’Ivoire, une fois admise l’incompétence du pompier pyromane, il reste aux peuples d’Afrique et à leurs institutions en pleine émergence, l’Union africaine et les organisations régionales, à se montrer à la hauteur des périls - quitte à exiger pour leur action, en partie requise par les séquelles de la colonisation européenne, un apport matériel et financier. Si ces instances africaines ne se montrent pas assez réactives, c’est aux opinions publiques et aux forces citoyennes de les y pousser.
En même temps, Survie soutient les demandes parlementaires d’une commission d’enquête sur les faits et décisions qui ont amené l’armée française à tirer sur la foule abidjanaise. À cette occasion, Survie réitère son hostilité au fonctionnement monarchique français, qui a permis tant de dégâts et de crimes en Afrique sans que le Parlement veuille ou puisse s’y opposer. Nous demandons à ce dernier de se ressaisir.
http://survie.org/francafrique/burkina-faso/Visite-de-B-Compaore-a-l-Elysee http://survie.org/francafrique/cote-d-ivoire/8-decembre-2004-Fermer-les-bases
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