____La diaspora africaine: panafricanisme ou solidarité villageoise? CADRE D'ACTION DE LA DIASPORA:: LAURENT GBAGBO OU LA MORT ANNONCÉE DU TRIBALISME - EN CÔTE D’IVOIRE
Par http://www.777-mafia.com/us/home, dimanche 17 janvier 9999 à 16:22 :: ___Battlefiel IV - BLOODSLATTERS - Survival Of The Fittes - Everyday Gun Play - Street Life :: #3803 :: rss
Cadre d'action de la diaspora
Le flux de migrations en provenance d'Afrique ne semble pas devoir s'arrêter dans un proche avenir (voir AFFORD 2000). Aussi, les mécanismes par lesquels la diaspora africaine maintient des relations transnationales avec l'Afrique et le reste de la diaspora deviendront plus importants avec le temps. En réfléchissant sur ces relations transnationales, Pires-Hester a proposé le concept de "l'ethnicité bilatérale de la diaspora", qu'il définit comme "l'utilisation stratégique de l'identification ethnique à une patrie d'origine, pour lui faire bénéficier des systèmes et des institutions de la patrie d'accueil" (1999 :486).
Nous avons déjà vu que la diaspora africaine s'identifiait fortement à ses régions d'origine, même si, particulièrement pour les nouvelles générations, cette identification s'opère au niveau micro. Comme cela a été déjà noté, la connexion des niveaux macro et micro - du village africain au continent africain - est une tâche importante mais non insurmontable. Mais qu'en est-il de l'environnement hôte, quel est le cadre régulateur et par quelles institutions la diaspora africaine pourrait-elle opérer au Royaume Uni par exemple ?
A ce sujet, la politique du Gouvernement britannique semble faire de ce pays un cadre favorable dont les initiatives d'appui au développement de l'Afrique peuvent être partagées par la diaspora africaine. Pour commencer, dans son Livre blanc sur le développement international " Eliminating World Poverty : A Challenge for the 21st Century " daté de novembre 1997, le Département pour le développement international (DFID) engage le Gouvernement britannique à " bâtir sur les compétences et les talents des immigrés et des autres membres des minorités ethniques résidant sur son territoire, pour promouvoir le développement de leurs pays d'origine ". Même si le DFID mène encore des consultations pour déterminer ce qu'implique réellement cet engagement, il constitue un point de départ pour une collaboration avec la diaspora africaine en ce qui concerne le développement de l'Afrique.
Deuxièmement, le Premier Ministre britannique, Tony Blair, a déclaré que le développement et la mutation de l'Afrique constitueraient la pierre angulaire de la politique étrangère et du développement de son deuxième mandat. Cela est plutôt exceptionnel, aucun Premier Ministre n'avait accordé la priorité à l'Afrique ces dernières années. S'adressant à l'Assemblée du Millénaire des Nations Unies qui s'est tenue en septembre 2000, le Premier Ministre a déclaré que :
" Il y a en Afrique un constat d'échec lamentable de la part du monde développé qui choque et fait honte à notre civilisation. Nulle part ailleurs, les populations ne meurent inutilement de la faim, des maladies et des conflits. Des décès sont causés non par le destin mais par des actes de l'homme. Par la mauvaise gouvernance et les rivalités entre les groupes, l'Etat a consacré le vol et la corruption. Nulle part ailleurs autant de gens ne sont laissés du mauvais côté du fossé numérique et éducationnel, les enfants se voyant refuser les opportunités qui transformeront les vies de leurs contemporains du reste du monde.
Il nous faut établir un nouveau partenariat, dirigé par l'Afrique, mais que le reste soit déterminé à mener à bien ; où on traite de tous les problèmes, non pas séparément, mais globalement, suivant un plan cohérent et unifié.
En Grande-Bretagne, nous sommes disposés à jouer notre rôle aux côtés du reste du monde et des dirigeants de l'Afrique en vue de formuler ce plan ".
Lors d'une réunion publique qui a eu lieu en janvier 2002 sur la politique africaine du Gouvernement britannique, la Baronne Valérie Amos, Ministre des affaires étrangères et du Commonwealth et porte-parole de la Chambre des Lords sur les questions de développement, a récemment exprimé un solide appui de son Gouvernement en ce qui concerne le NEPAD.
Troisièmement, comme nous l'avons vu, particulièrement en Sierra Leone, la politique étrangère du Royaume-Uni est devenue plus interventionniste, avec des interventions justifiées par un engagement en faveur de l'internationalisme, de la protection des droits de l'homme et des impératifs moraux.
Quatrièmement, au début de son mandat en 1997, le Gouvernement a créé un nouveau département d'Etat, le Département pour le développement international (DFID), dirigé par Clare Short, qui reste Secrétaire d'Etat au développement international, pour s'occuper spécifiquement du développement, retirant la responsabilité de l'information sur le développement au Ministère des affaires étrangères et du Commonwealth (FCO), qui avait le statut d'un département autonome avec son propre ministre. Pendant longtemps, le développement a été utilisé, par les pays plus nantis, comme un outil de réalisation des objectifs de leur politique étrangère et non comme une fin en soi. Le Gouvernement britannique a pris l'initiative, au niveau de ses partenaires de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), d'assouplir les liens entre l'aide et le commerce. (Cependant, l'accroissement de l'aide britannique à l'Afghanistan, à la suite de la campagne de bombardement menée par les Etats-Unis contre le régime Taliban et appuyée par la Grande-Bretagne, montre que l'aide reste liée à des objectifs politiques plus globaux de la Grande-Bretagne, ce qui vaut également pour les autres pays du Nord). Le nouveau Gouvernement avait aussi signalé que sa politique étrangère aurait une dimension éthique, ce qui a suscité beaucoup d'intérêt, mais qui s'est révélé être son talon d'Achille.
Le nouveau Gouvernement travailliste d'alors avait annoncé son intention d'instaurer une " gestion commune " (voir Ero 2000). L'objectif était d'introduire de nouvelles méthodes d'élaboration et de mise en oeuvre d'une politique plus cohérente, plus stratégique et moins fragmentée, compte tenu de la complexité croissante et de l'imbrication des problèmes que les gouvernements doivent actuellement résoudre. En termes pratiques, cette "gestion commune " signifiait une coopération accrue entre le DFID, le Ministère des affaires étrangères et du Commonwealth, le Ministère de la défense et le Ministère des finances. Elle entraînait aussi une coopération accrue avec les partenaires multilatéraux comme les Nations Unies et l'Union européenne. Curieusement, le Royaume-Uni travaille aussi en partenariat avec la France, en ce qui concerne la politique africaine. Ce partenariat, fondé sur les déclarations de Saint-Malo et de Cahors et basé sur un sens des responsabilités et des intérêts communs, a jusque-là pris la forme de deux visites ministérielles conjointes, du co-financement d'activités de maintien de la paix et d'accords de coopération en faveur du retour de la paix en République démocratique du Congo et en Sierra Leone.
Comme le note Ero (2001), l'Afrique est souvent considérée comme une zone non stratégique et non controversée, où des expériences telles que la " gestion commune " ont plus de chances de réussir, étant donné le faible niveau des intérêts en jeu. Mais, même dans ce cas, des tensions, des conflits et des contradictions ont éclaté au sein du Gouvernement, semble-t-il entre le FCO et le DFID, sur divers aspects de l'initiative en Sierra Leone, par exemple. Contrairement à l'esprit d'une " gestion commune ", le Gouvernement s'est engagé en faveur de la prévention des conflits et du maintien de la paix, mais il reste un gros fournisseur d'armes.
De même, l'orientation de la politique africaine du Royaume Uni n'est pas encore très claire pour le moment. Des commentateurs pensent que la réussite ou l'échec (ou tout au moins l'impression qui se dégagera) en Sierra Leone seront déterminants. Même si l'intervention est populaire auprès de nombreux sierra-léonais, d'aucuns y voient une recolonisation de fait. Puisque le Royaume-Uni dirige actuellement la police et l'armée sierra-léonaise et qu'il a une grande influence sur les finances publiques, sur la lutte contre la corruption ainsi que sur les réformes du Gouvernement local et de la magistrature, il semble justifié d'affirmer que le Royaume-Uni s'est complètement empêtré en Sierra Leone. Toutefois, les leçons de cette aventure, dans le cadre de l'élargissement de la politique africaine du Gouvernement britannique, restent encore à déterminer. Pour l'heure, la Sierra Leone symbolise la détermination du Royaume-Uni à redresser la situation en Afrique. Le Gouvernement espère en tirer avantage, notamment une plus grande influence mondiale, pour justifier le maintien de son statut de membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU et probablement un regain de confiance de la part du public dans le système international après les fiascos du Rwanda et de la Somalie.
Du point de vue de la diaspora africaine et de sa vision du développement de l'Afrique, il existe un réel fossé entre, d'une part, la politique intérieure britannique sur l'immigration, les réfugiés et l'octroi d'asile, dirigée par le Ministère de l'intérieur et, d'autre part, les programmes de DFID/FCO. Commentant la politique du précédent Gouvernement conservateur, Styan (1996) avait déjà observé " une fausse dichotomie entre les préoccupations intérieures et la politique étrangère ". Par exemple, on ne sait pas si les lois et règlements restrictifs qui limitent, depuis les années 1980, l'entrée des Africains en Grande-Bretagne, ont été appliquées en tenant compte de leur effet éventuel à long terme sur les relations entre l'Afrique et la Grande-Bretagne.
Face à la pénurie actuelle et future de compétences au Royaume Uni, le Ministère de l'intérieur a assoupli sa position sur l'immigration des personnes qualifiées et non qualifiées (voir Glover et al, 2001 ) et intensifié la campagne de recrutement des enseignants, des infirmiers, et autre personnel qualifié à partir de l'Afrique et d'autres régions en développement. Par contre, dans son deuxième Livre blanc sur les politiques majeures : "Eliminating World Poverty : Making Globalisation work for the Poor" (2000 :43), le DFID s'est inquiété des effets préjudiciables de l'immigration, du Sud vers le Nord, de talents éduqués et formés à un coût très élevé.
On pourrait soutenir que les deux départements n'ont rien compris. DFID doit reconnaître l'importance cruciale des migrations dans l'histoire de l'humanité et les nombreux résultats, réels ou potentiels, des migrations. Étant donné que le flux migratoire a été important, le Ministère de l'intérieur devrait prendre des mesures pour mettre fin aux discriminations, aux souffrances et aux violations des droits de l'homme et légaliser la situation de la multitude d'immigrés, africains ou autres, qui n'ont pas de statut légalement reconnu au Royaume-Uni. Cela permettrait aux Africains instruits et bien formés de prétendre à des emplois correspondant à leurs qualifications. A long terme, cela viendrait enrichir le réservoir de ressources humaines de la diaspora africaine potentiellement disponible pour contribuer au développement de l'Afrique.
La régularisation de la situation de ceux que l'on appelle des immigrés clandestins ne serait qu'une première étape. L'objectif à plus long terme serait la liberté de mouvement de tous les citoyens du monde et l'abolition des contrôles d'immigration face au besoin et au désir croissant des populations, encouragées par la mondialisation, de se déplacer en quête d'emploi, de paix et de sécurité. Comme le note Harris (2001) "ce n'est qu'avec l'imposition des contrôles frontaliers au 20ème siècle que l'on s'est efforcé d'arrêter les travailleurs d'émigrer pour travailler, gagner de l'argent et rentrer chez eux, ce qui a forcé ceux qui voulaient travailler à s'installer définitivement pour éviter d'avoir des problèmes aux frontières. La plupart de gens n'ont aucune envie de s'exiler définitivement, ils veulent travailler pour améliorer leur situation chez eux ". Pour harmoniser les objectifs en matière d'immigration et de développement, il faudra absolument inciter le DFID et le Ministère de l'intérieur à rechercher ensemble un moyen de s'assurer que les migrations fonctionnent en faveur des pays d'origine comme des pays de destination, ainsi que pour les individus concernés et leurs familles.
Après avoir examiné l'environnement général de la politique du Royaume-Uni à l'égard de l'Afrique, prenons maintenant des exemples spécifiques qui peuvent être liés à l'intégration régionale de l'Afrique et à la contribution que peut apporter la diaspora. La présente section analyse spécifiquement les technologies de l'information et de la communication (TIC). La CEA a déjà identifié les politiques et les stratégies des TIC, aux niveaux national, sous-régional et régional, comme étant des éléments importants pour permettre à l'Afrique de répondre aux défis de la mondialisation et de faire son entrée dans l'ère de l'information.
L'encadré no. 2 ci-dessous reprend certains engagements politiques récents tirés du Livre blanc sur le développement, Eliminating World Poverty : Making Globalisation work for the Poor. Les critiques ne partagent pas la conviction du Gouvernement britannique, qui pense possible de mettre la mondialisation au service des pauvres au lieu d'aggraver leur misère et leur marginalisation. De même, beaucoup regrettent qu'au cœur de sa politique, le Royaume-Uni embrasse le paradigme économique néo-libéral. Néanmoins, le Livre blanc démontre la convergence de cette politique avec celle des décideurs africains. Par exemple, en examinant les leçons à tirer de l'échec des négociations commerciales de Seattle, le Gouvernement du Royaume-Uni tire deux enseignements. Premièrement, " les pays développés doivent accorder une plus grande importance aux besoins des pays en développement, de l'accord desquels dépend le lancement d'une nouvelle série de négociations. Deuxièmement, les pays en développement, qui constituent maintenant la majorité des 140 Etats membres de l'OMC, pourraient beaucoup profiter d'une nouvelle série de négociations s'ils pouvaient exercer plus efficacement leur influence ". Le Livre blanc explique en effet plus loin qu'il est urgent, si l'on veut mettre en place un régime commercial multilatéral plus équitable, de renforcer la capacité qu'ont des pays en développement de participer efficacement à l'OMC et au système commercial multilatéral. " Quelques 23 pays en développement membres de l'OMC n'ont pas de représentation à Genève, où il peut y avoir chaque semaine plus de 40 réunions touchant divers sujets ". Le document identifie aussi un besoin similaire de renforcement des capacités de négociation dans les instances environnementales internationales. Le document estime que les organisations régionales doivent plaider la cause des pays en développement, et tout particulièrement les plus petits d'entre eux.
Selon le Gouvernement britannique, la société civile, aussi bien au Sud qu'au Nord, a un rôle important à jouer dans le cadre de la mondialisation et du développement. Pour lui, la société civile ne se limite pas aux seules ONG, mais elle englobe des acteurs plus nombreux, y compris les organisations de défense des droits de l'homme et des femmes, les syndicats et les coopératives, auxquels on peut ajouter les organisations des minorités ethniques, et notamment les organisations de la diaspora africaine. En ce qui concerne les ONG et les organisations de la société civile du Nord, le Gouvernement souhaite améliorer la transparence et l'obligation redditionnelle à l'égard des populations du Sud qu'elles représentent.
Ce dernier point est particulièrement pertinent pour une diaspora africaine qui veut s'impliquer dans les questions de développement international. Un facteur clef de l'échec des mécanismes actuels de coopération pour le développement est la concentration du pouvoir entre les mains de quelques acteurs du Nord au détriment des populations du Sud confrontées à la souffrance. Si la diaspora s'impliquait juste pour reproduire les dysfonctionnements des paradigmes de coopération existants (et en profiter), nous aurions fait pire qu'un retour en arrière. En effet, l'expérience d'AFFORD montre que si la diaspora africaine veut apporter une contribution significative, durable et positive au développement de l'Afrique, elle doit absolument rompre avec les pratiques et les attitudes actuelles face au développement et entrer dans une nouvelle ère de développement dirigée par les Africains et appartenant aux Africains. Les éléments clefs de ce nouveau paradigme sont notamment la foi dans la capacité des Africains à résoudre leurs propres problèmes, le pouvoir réel entre les mains des peuples africains (non seulement des dirigeants installés dans les capitales), auxquels il revient de déterminer la nature des initiatives, leur rythme, les facteurs de succès, etc.; une mobilisation plus efficace des ressources, contrôlées et gérées par les Africains (Aidoo, non daté); et enfin l'appui aux institutions et mécanismes africains pour le développement de tout le continent.
- Encadré 2: Intégration régionale en Afrique, les mouvement de personnes et les TIC : Engagements politiques du Gouvernement du Royaume-Uni
Le Gouvernement du Royaume-Uni s'engage à :
· S'assurer qu'une perspective de développement est incluse dans les accords internationaux touchant aux télécommunications et aux nouvelles technologies et que les pays pauvres ont voix au chapitre en ce qui concerne l'élaboration de ces règles dans les institutions multilatérales;
· Veiller à ce que les règles et les politiques relatives à l'entrée et à l'octroi de permis de travail dans les pays développés, ne limitent pas injustement la capacité des fournisseurs de services des pays en développement de vendre sur les marchés des pays développés, tout en tenant compte de la nécessité de ne pas aggraver le problème de la pénurie des compétences dans les pays en développement;
· Appuyer l'incorporation d'accords sur l'investissement et la concurrence dans le cadre des futures négociations commerciales multilatérales de l'OMC et parallèlement, aider les pays en développement à renforcer leurs capacités et encourager une coopération plus étroite dans ces questions;
· Coopérer avec d'autres pour renforcer la capacité des pays en développement à participer aux négociations multilatérales et à profiter des nouvelles opportunités commerciales, y compris par l'amélioration des infrastructures et des liaisons de transport;
· Accroître l'assistance aux pays les moins avancés afin de leur permettre de participer plus efficacement à la négociation des accords environnementaux multilatéraux et de bénéficier de leur mise en œuvre;
· Introduire une nouvelle loi sur le développement international pour remplacer l'Overseas Development and Co-operation Act (1980) qui est dépassé, et élargir l'éventail d'activités que le gouvernement peut soutenir ;
· Coopérer avec la société civile pour renforcer la capacité des populations pauvres à exiger que les gouvernements et les institutions internationales rendent compte des progrès réalisés dans les programmes de lutte contre la pauvreté.
Nous devons ensuite considérer la réalisation d'un consensus politique au niveau de l'Afrique elle-même, qui devrait définir ce qui se passe réellement sur le terrain. L'Initiative " Société de l'information en Afrique " (AISI) de la CEA constitue un cadre de mise en application des politiques et des mesures propres à assurer l'utilisation des TIC en vue de la réalisation des objectifs de développement tels que (CEA, non daté, a) :
· L'amélioration de la qualité de la vie de tout africain; · L'intégration économique régionale africaine; · L'amélioration des liaisons commerciales et autres avec le reste du monde. Sur le continent, un consensus s'est déjà dégagé sur la recherche de solutions aux défis suivants, qui sont tous interdépendant (CEA, non daté, b) :
· Élargissement de l'accès; · Application des TIC à la recherche de solutions aux problèmes de développement; · Collaboration en vue d'élargir les marchés et de réaliser des économies d'échelle; · Promotion de la compréhension par le public des questions relatives à la Société de l'information; · Formulation d'une vision africaine pour les négociations internationales sur les questions relatives à la Société de l'information. L'encadré 3 ci-dessous résume un certain nombre de recommandations issues du premier Forum pour le développement de l'Afrique organisé par la CEA en 1999 (ADF 99) (CEA, non daté, b).
Encadré 3: Résumé des recommandations en vue de la réalisation des buts et des objectifs de l'Initiative "Société de l'information en Afrique"
Au niveau national, initier le processus politique dans le cadre de l'Initiative " Société de l'information en Afrique " et mettre en place:
· Une équipe de travail sur l'accès des zones rurales à l'innovation des TIC pour essayer des méthodes expérimentales d'extension des réseaux aux zones rurales mal desservies;
· Un forum national de coopération entre la société civile et le gouvernement dans la gestion globale des TIC pour promouvoir un débat public informé et assurer l'efficacité des négociations;
· Aux niveaux sous-régional et régional, maximiser les avantages des initiatives politiques nationales et renforcer les capacités africaines par :
o Une communauté de régulateurs nationaux en Afrique, en vue de renforcer les capacités et définir les modèles appropriés pour l'Afrique;
o Des recherches sur l'intégration du marché, afin d'identifier les voies et moyens de réaliser l'intégration sous-régionale et régionale;
o Un réseau régional d'échange de la Société de l'information, pour échanger les expériences et les meilleures pratiques nationales;
o Une équipe de travail régionale pour donner des avis politiques, juridiques et sur la réglementation, qui conseillerait les gouvernements africains sur l'exploitation des TIC pour le développement.
· Au niveau mondial, influencer les décisions prises à l'échelle internationale sur les TIC à travers :
o Une communauté africaine de pratiques de gestion mondiale des TIC, pour rendre plus effective la participation africaine dans les instances internationales.
· Au niveau mondial, il faudra surtout:
o Influencer la forme du futur système de taux comptables;
o Faire appliquer les cessions obligatoires de licence et supprimer les droits restrictifs de propriété intellectuelle;
o Elargir les dispositions de l'Accord général de l'OMC sur le commerce de services relatives aux télécommunications et aux services universels ;
o Participation à l'ICANN (the Internet Corporation for Assigned Names and Numbers) et à la gouvernance d'Internet.
On peut envisager que la diaspora africaine -ses nombreuses organisations ou ses réseaux de connaissances professionnelles spécifiques- jouent un rôle dans l'appui et la mise en œuvre de ces recommandations.
Au niveau national :
· Les activités du public devraient aussi cibler la diaspora africaine. Les réseaux de la diaspora qui ont des connaissances spécifiques devraient jouer un rôle dans cette sensibilisation et dans le renforcement des capacités. Il sera important d'aider les groupes de la diaspora à établir la relation entre les préoccupations locales et leurs dimensions nationales, sous-régionales et régionales. De même, il faudra veiller à ce que les groupes de la diaspora intègrent l'utilisation effective des TIC dans leurs programmes d'appui et aident leurs partenaires à bénéficier des TIC au niveau local en Afrique. · A mesure que les pays élaborent et mettent en oeuvre, individuellement, des plans relatifs à leur infrastructure nationale de l'information et de la communication, les membres de la diaspora qui ont les compétences requises devraient combler les lacunes sur le continent, pour exécuter les tâches spécifiques, mais aussi pour former leurs partenaires locaux, afin de réduire leur dépendance vis-à-vis de l'extérieur. Cela se fera probablement tant sur une base volontaire que dans le cadre de contrats de consultation rémunérés.
Au niveau sous-régional :
· Le manque d'expérience peut être comblé par les Africains de la diaspora qui ont les compétences et l'expérience nécessaires; · La réticence des gouvernements à renoncer à leur souveraineté est une question politique, au sujet de laquelle la diaspora, en collaboration avec ses partenaires, dans les régions et les pays concernés, peut exercer des pressions auprès des autorités compétentes.
Au niveau mondial:
· Les membres de la diaspora qui ont l'expertise, les contacts et l'accès nécessaires doivent contribuer à la formulation de positions africaines sur les grands sujets de débat et sensibiliser la diaspora africaine à ces questions; · Les membres de la diaspora africaine ayant l'expertise technique nécessaire doivent appuyer les négociateurs et les participants aux réunions internationales pour qu'ils soient mieux à même de défendre les intérêts de l'Afrique dans les débats et dans la prise de décisions.
7. Le temps d'agir - Panafricanisme pour l'ère de l'information
Pour que des résultats concrets se fassent jour prochainement, il faut que les acteurs principaux œuvrant de concert à la réalisation d'objectifs convenus précis.
Associer tous les Africains
Les initiatives doivent venir de l'Afrique, aux niveaux communautaire, national, sous-régional et régional et être relayées par la diaspora africaine, qui pourra appuyer ses partenaires sur le terrain. Cette méthode a été définie par les dirigeants africains, qui aspirent à une nouvelle forme de panafricanisme pour l'ère de l'information. Il faut maintenant y faire adhérer les Africains de la diaspora. Il sera important de convenir, en termes généraux, des attributions des différents acteurs. Les principales parties prenantes (CEA, gouvernements africains, etc.) doivent collaborer avec les réseaux et les organisations de la diaspora africaine à sensibiliser les esprits à l'intégration régionale, à l'Initiative " Société de l'information en Afrique " et à certaines activités spécifiques visant au développement durable de l'Afrique. Les Africains de la diaspora ont un rôle crucial à jouer et les acteurs basés en Afrique (CEA, gouvernements, etc.) doivent le rappeler sans ambiguïté à leurs partenaires de coopération au développement. Cela permettra de créer un nouveau cadre de coopération pour le développement où les donateurs du Nord, les décideurs et les ONG cesseront de marginaliser la diaspora africaine et se mettront à la considérer comme une ressource stratégique prête à contribuer au développement de l'Afrique.
Définir et affiner les positions africaines
Il est beaucoup plus facile de dégager un consensus sur une vision globale que d'œuvrer patiemment à la réalisation d'objectifs précis. Il est nécessaire de convenir des principes fondamentaux qui sous-tendront les positions de l'Afrique lors des négociations internationales et, à cet égard, il faudra se baser sur la notion d'intérêt public. Il importe que les acteurs clefs soutiennent cette orientation et encouragent le débat à cet égard pour établir la base d'un plaidoyer que la diaspora africaine puisse appuyer. Ce processus devrait susciter un apprentissage et les positions devraient découler de notre profonde compréhension de la manière dont les Africains utilisent véritablement les TIC dans leur vie quotidienne - dans leurs affaires, leurs loisirs, leurs interactions avec les gouvernements, etc. Cela sera un sujet de recherche inépuisable pour les universités et les groupes de réflexion, qui devront chercher à étayer et influencer les politiques à venir.
Création de l'Union de la diaspora africaine
Tout en célébrant la diversité de la diaspora africaine, nous devrions tisser un riche réseau composé d'OSC africaines (sur le continent et dans la diaspora) passionnées par l'intégration régionale et prêtes à la soutenir. Nous devons créer des mécanismes de communication, de collaboration et de coopération au sein de la société civile africaine mondiale, ainsi qu'entre cette dernière et les autorités et les décideurs d'Afrique et d'ailleurs. Nous devons mettre en place des mécanismes d'obligation redditionnelle qui étendent la formulation des visions aux définitions du succès et à l'identification des indicateurs de progrès à court et à moyen termes.
Institutionnalisation de la participation de la diaspora
Il nous faut mettre en place des mécanismes institutionnels pour exploiter le talent, la résolution et les ressources de la diaspora africaine. Pour soutenir le développement national et appuyer les compétences et l'expertise des Nigérians de l'étranger, le Président du Nigéria a créé le bureau de l'Assistant spécial du Président pour la diaspora, qui est chargé des questions relatives aux Nigérians de la diaspora. En 2001, le Gouvernement ghanéen a réuni des Ghanéens de la diaspora qui rentraient au pays pour les encourager à s'impliquer et à soutenir le développement du pays. Ces signes encourageants montrent que les gouvernements africains reconnaissent enfin le rôle important que les diasporas peuvent jouer dans les pays en développement. La CEA a également beaucoup fait ces dernières années pour associer la diaspora au processus de développement de l'Afrique. Etant donné son rôle central dans la promotion d'un développement conduit par l'Afrique et lui appartenant en propre, ainsi que dans l'intégration régionale, la CEA devrait envisager sérieusement de mettre en place des mécanismes institutionnels stratégiques propres à faciliter la participation durable et efficace de la diaspora africaine à tous les aspects de son travail. Du point de vue de la diaspora, il serait utile de pouvoir collaborer avec un partenaire unique ayant des responsabilités intersectorielles, qui serait son principal interlocuteur.
Identification des acteurs de la diaspora
Suite à la Conférence régionale sur l'exode des compétences et le développement des capacités en Afrique tenue à Addis-Abeba en 2000, la CEA et ses partenaires avaient jugé nécessaire de créer une base de données sur les ressources humaines de la diaspora. Cette base est en cours de création par la CEA, en collaboration avec AFFORD et d'autres agences. Elle devra être dynamique, orientée vers la demande et les besoins, ainsi que vers l'utilisateur et les tâches à accomplir. Nous devons d'abord identifier les utilisateurs potentiels de la base de données et préciser minutieusement leurs besoins. Dans un premier temps, les efforts doivent viser les besoins prioritaires, par exemple, le renforcement des capacités des institutions régionales ou des négociateurs dans les instances internationales. Se cantonner à répertorier des noms et des renseignements dans une base de données, sans stratégie d'utilisation précise, risque de produire un dossier statique qui sera vite périmé, et de décevoir les enthousiastes qui auront communiqué leurs coordonnées. L'anéantissement de ces espoirs risque aussi de compromettre la crédibilité de l'initiative et de rendre le suivi très difficile. La sensibilisation à l'intégration régionale et à l'AISI devrait faire partie intégrante du processus d'élaboration de la base de données afin de créer une synergie entre les activités et tirer le maximum de gains de l'investissement. La diaspora étant perpétuellement en construction, nous devrions maintenir en permanence des contact avec les secteurs clés comme par exemple les étudiants africains poursuivant leurs études dans des pays du Nord. AFFORD a déjà commencé à explorer le moyen de dialoguer avec les étudiants africains poursuivant des études de développement au Royaume-Uni pour exploiter leur connaissance de l'Afrique et faciliter leur contribution continue à son développement.
Création d'un observatoire des TIC et de l'intégration régionale
L'existence d'une diaspora africaine dans les pays du Nord représente pour l'Afrique un avantage dont elle doit profiter. Comme nous l'avons vu, les politiques adoptées au Nord peuvent avoir une incidence directe sur l'Afrique. De même, il y a des questions soulevées au niveau des instances internationales qui nécessitent une action positive de la part des Africains pour préserver les intérêts du continent. Les réseaux de la diaspora doivent se montrer vigilants, rassembler l'information, la digérer et la transmettre aux principaux décideurs en Afrique. L'observatoire proposé analyserait aussi les expériences africaines passées, aussi bien de réussite que d'échec, en ce qui concerne les stratégies adoptées au niveau international pour promouvoir les intérêts de l'Afrique. Les enseignements tirés devraient être largement diffusés, discutés et servir de base aux campagnes futures. L'observatoire serait tout d'abord un réseau informel des réseaux de connaissances existants ayant une expertise dans des domaines spécifiques ou s'y intéressant. Il comporterait également d'autres organisations présentant des avantages comparatifs et travaillerait en partenariat avec une institution semblable en Afrique pour s'assurer que les idées sont véritablement pertinentes pour les acteurs ciblés.
Promouvoir l'excellence
Nous devons faire davantage pour accroître la visibilité des activités de la diaspora africaine dans le contexte de l'intégration régionale et de la société de l'information en Afrique. Cela stimulerait le processus dans la mesure où le succès appelle le succès. Il faudrait peut-être envisager un système de remise annuelle de prix, pour faire connaître, célébrer et récompenser les efforts menés au niveau du continent, à l'échelle régionale, nationale et locale, par les divers acteurs de la société civile, les petites et moyennes entreprises, etc. Les critères d'identification des cas d'excellence incluraient la visibilité, la crédibilité, l'innovation, le leadership, l'influence, les avantages en chaîne, la durabilité et l'impact.
Diriger le programme à partir d'Afrique
Nous devons au sein de la diaspora africaine développer un réseau d'avocats qui amèneraient les donateurs à mieux rendre compte, à leurs sièges au Nord, de leurs activités avec les autorités et les agences africaines en ce qui concerne le développement du continent. L'objectif devrait être d'accroître la transparence et l'obligation redditionnelle pour s'assurer que l'Afrique est le véritable propriétaire et le gestionnaire de son développement, avec l'appui de l'étranger. Nous devrions commencer par une ou deux questions sur lesquelles la mobilisation de la diaspora est possible, tirer des leçons et partir de là.
Régler le problème de l'exode des compétences
Face au problème de l'exode des compétences, les autorités africaines doivent adopter la stratégie dite des "3 R ". Elles doivent d'abord chercher à Retenir les Africains qualifiés en appliquant les réformes institutionnelles nécessaires pour les valoriser, les rémunérer, les faire progresser et les stimuler. Deuxièmement, elles doivent chercher à Renverser la situation en encourageant les Africains de la diaspora qui le désirent et en sont capables à retourner dans un court terme, en ayant notamment recours aux programmes de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) etc. La troisième stratégie est la Récupération par laquelle les autorités africaines peuvent puiser dans les connaissances, les ressources, les contacts, les réseaux et les idées des Africains de la diaspora incapables ou non désireux de retourner définitivement en Afrique. Les gouvernements africains doivent continuer à lutter contre l'exode des compétences dans le cadre des négociations avec leurs partenaires de coopération au développement. Ils doivent plaider pour des plans spécifiques susceptibles de permettre à la diaspora africaine de participer plus activement et plus efficacement au développement du continent. L'harmonisation des politiques d'immigration et de développement, par exemple, est un élément essentiel qui devrait tendre vers l'assouplissement plutôt que vers une plus grande restriction du mouvement des personnes. En même temps, les gouvernements africains ne devraient pas être nationalistes à l'excès en ce qui concerne le problème de l'exode des compétences. L'intégration régionale signifie que tout Africain de la diaspora devrait être considéré comme un élément important de l'ensemble des ressources disponibles pour contribuer au développement de l'Afrique. Etant donné l'incapacité continue des ONG du Nord à collaborer stratégiquement et efficacement avec la diaspora africaine, les gouvernements africains devraient aussi poursuivre des négociations avec les ONG et les agences multilatérales pour explorer le meilleur moyen d'utiliser plus efficacement les ressources humaines de la diaspora africaine. Là où les ONG ont des raisons valables d'affecter un personnel expatrié en Afrique - ce qui devrait être très rare de nos jours - elles devraient prendre plus au sérieux leurs responsabilités et aider à renforcer les capacités africaines en cherchant à reconnecter la diaspora africaine vivant dans leurs pays au développement de l'Afrique.
Sensibilisation du gouvernement du Royaume uni
Le Gouvernement britannique, qui accorde une attention inhabituelle à l'Afrique, a déclaré avoir l'intention de présenter au Parlement un nouveau projet de loi sur le développement international. C'est pour les responsables africains une occasion de travailler de concert avec la diaspora africaine basée au Royaume-Uni pour faire avancer les principales préoccupation du continent en termes d'intégration régionale. Ces travaux législatifs semblent imminents et une collaboration entre la diaspora africaine et les responsables compétents basés en Afrique constituerait un bon départ pour la concrétisation des bonnes intentions. En outre, une activité initiale dans un domaine comme celui-ci serait source d'enseignements importants qui pourraient inspirer la collaboration future entre l'Afrique et la diaspora.
Création d'une force de volontaires
Conscientes de leurs responsabilités citoyennes, beaucoup d'entreprises mettent en place des plans qui permettent à leurs employés de travailler auprès des communautés défavorisées pour partager leurs compétences et leur savoir-faire. Beaucoup d'Africains de la diaspora travaillent dans divers domaines des TIC et nous devrions travailler avec les gouvernements du Nord (le Gouvernement britannique, par exemple) à un plan qui inciterait les entreprises à encourager leur personnel africain à se porter volontaire pour les projets et les affectations concernant l'intégration régionale de l'Afrique et la mise en œuvre de l'Initiative " Société de l'information en Afrique ".
Formation de la nouvelle génération des Africains de la diaspora
Comme nous l'ont montré les données sur les tendances démographiques au niveau de la diaspora africaine vivant au Royaume-Uni, les Africains de la diaspora qui ont vécu une expérience directe de l'Afrique disparaîtront progressivement et laisseront place à des générations sans expérience directe de l'Afrique, qui ne seront pas nécessairement aussi attachées à son développement. Il est crucial d'enseigner les questions de développement pour former, au sein des plus jeunes générations d'Africains de la diaspora, des citoyens du monde, à même de comprendre et de relever les défis du développement de l'Afrique. Avec le temps, ces nouvelles générations s'identifieront non pas à telle ou telle ville africaine, tel ou tel village africain ou tel ou tel groupe ethnique, mais avec le continent dans son ensemble, ce qui justifie l'importance cruciale des messages sur l'intégration régionale dans les programmes d'enseignement sur développement.
Puiser dans les ressources humaines des retraités de la diaspora
Les données démographiques du Royaume-Uni révèlent qu'une génération d'Africains de la diaspora ayant une bonne expérience est actuellement disponible ou part bientôt à la retraite et cherche à continuer une vie productive, probablement au service de l'Afrique. On peut dire que beaucoup de ces Africains de l'ancienne génération ont la mémoire et l'expérience des efforts antérieurs de promotion de l'intégration régionale et du panafricanisme. Pleins de sagesse, ils ont d'importantes leçons à transmettre aux générations plus jeunes. Il nous faut des plans qui puisent dans cette base de connaissances et qui mettent au point des programmes auxquels peuvent contribuer les retraités de la diaspora africaine.
Références
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Appendice A : Présentation de AFFORD
AFFORD est une petite association sans but lucratif, fondée en 1994 par un groupe d'Africains basés à Londres. Elle est née du constat que les décideurs clefs du développement, les praticiens et les donateurs négligeaient les efforts considérables et diversifiés fournis par les Africains pour contribuer au développement de l'Afrique et qu'ils ne cherchaient pas à les exploiter ou les maximiser. AFFORD a donc pour mission d'étendre et de renforcer la contribution des Africains de la diaspora au développement de l'Afrique.
L'organisation s'acquitte de sa mission à travers trois programmes de fond. Premièrement, l'appui aux OSC africaines basées au Royaume-Uni qui s'intéressent d'une manière ou d'une autre au développement de l'Afrique. Ensuite, la promotion de la contribution des Africains de la diaspora en vue de l'intégration de la pensée et de la pratique du développement - en Afrique et au Nord. Troisièmement, la promotion et la facilitation des relations entre la diaspora africaine et ses partenaires en Afrique. En ce qui concerne la première Etude sur les organisations africaines de Londres, réalisée par AFFORD, des recherches concrètes se poursuivent pour soutenir le travail et les interventions de l'organisation.
Ces dernières années, AFFORD a appuyé plus de 100 OSC africaines basées à Londres, leur prodiguant des conseils sur la recherche de financements; leur facilitant l'accès aux donateurs; les aidant pour les formalités de création; renforçant la visibilité des efforts de développement déployés par les Africains de la diaspora; mettant ces organisations en contact avec leurs homologues de la diaspora et d'Afrique. Par la recherche, le plaidoyer et la participation aux conférences, AFFORD a contribué à la réflexion de grandes institutions telles que le DFID ( voir le Livre blanc de 2000 sur la mondialisation et le développement, Globalisation and development : A diaspora dimension au site : http://www.afford-uk.org) ou la CEA (stratégies de conversion de l'exode des compétences en acquisition des compétences). Récemment, AFFORD s'est embarquée dans un programme pilote pour faciliter les liaisons et le partenariat entre les Ghanéens, les Nigérians et les Sierra-Léonais de la diaspora et leurs partenaires dans ces trois pays. Pour toutes ces activités, les technologies d'information et de communication (TIC) sont des outils important qui permettent d'améliorer la communication et la collaboration entre l'Afrique et la diaspora. Les TIC sont également d'importants domaines pour les politiques et les activités propres à faciliter le développement global de l'Afrique à l'ère de l'information.
3 - 8 mars 2002, Addis-Abeba, Ethiopie
© 2001 Commission Economique pour l'Afrique (CEA) Pour de plus amples informations, contacter l'administrateur du site Dernière mise à jour: February 11, 2002 10:44 .
- LAURENT GBAGBO OU LA MORT ANNONCÉE DU TRIBALISME EN CÔTE D’IVOIRE
Laurent Gbagbo, une malédiction ivoirienne!
Laurent Gbagbo illustre à lui-seul l’impasse politique et sociale à laquelle est parvenue l’Afrique. Notre historien de formation préfère y végéter plutôt que d’en sortir. Ce qui s’avère le comble pour un dirigeant qui laisse de côté l’atout que constitue la science historienne. Il préfère s’abonner à la folie de ses caprices comme mode de gestion de l’État. Ce qui fait qu’il est incapable de lire ce grand livre palpitant de vie qu’est la Côte d’Ivoire, ruche active de tant de populations linguistiques qui n’aspirent qu’à vivre et prospérer dans la cohésion, la solidarité et la fierté d’appartenir à un ensemble national appelé à s’affirmer et à guider par des choix déterminants et irréversibles.
Pourtant, un homme exceptionnel a montré la voie: le sage Félix Houphouët Boigny qui trouva dans la paix, le travail et la prospérité partagée, les atouts-maîtres qui conjurent le mal par un dépassement et une projection du monde ivoirien dans un avenir différent du passé colonial. Ce mal, c’est le tribalisme combattu par le président Houphouët Boigny mais que Laurent Gbagbo a toujours chéri et exploité dans sa stratégie de conquête et de conservation du pouvoir. Tribalisme qu’il a su faire passer pour du nationalisme aux yeux des crédules, par l’hypocrisie et le mensonge. Comme si l’habit pouvait faire le moine très longtemps! Nationaliste, il ne l’a jamais été! Le masque tombe aujourd’hui, et le voici nu devant ceux qu’il a trompés depuis longtemps: les Ivoiriens qui se souviennent de leur passé récent sous la houlette du sage de Yamoussoukro dont il s’est ingénié à détricoter les acquis. Tous les Ivoiriens le disent et le crient: Gbagbo n’a rien fait et les seuls acquis en matière d’infrastructures sont ceux du Présidents Houphouët Boigny. Dix ans pour rien donc, uniquement consacrés à perpétrer le crime et la désolation. Tel est le triste bilan d’un menteur qui a fait du tribalisme l’arme d’une stratégie politique fondée par l’ignorance et la haine. Or le tribalisme est un virus colonialiste injecté dans les esprits pour créer les désordres sociaux et retarder l’Afrique. Il ne repose sur rien de tangible cependant que ses ravages sont immenses et caustiques.
Laurent Gbagbo, l’allié objectif du néo-colonialisme!
Sous les coups de boutoir de l’esclavage et de la colonisation, cette forme achevée de la Nation que furent dans la pratique l’Afrique des Empires, périclita et disparut de l’esprit des Africains. C’est cette forme de gouvernement que les Africains tentent de retrouver à travers le combat démocratique d’aujourd’hui, que les envahisseurs d’hier, aujourd’hui néocolonialistes, soutiennent avec modération mais toujours avec une arrière pensée. Car il ne faut pas se voiler la face, l’accès des Africains à une démocratie responsable et prospère risque de compromettre l’ordre des choses. On préfère une Afrique diminuée et mendiante à une Afrique émancipée et rayonnante qui jouisse librement de ses richesses. Pour y parvenir, les puissants cultivèrent scientifiquement l’esprit de division que fonde le principe du diviser pour régner. Et des peuples qui jadis vivaient dans une relative harmonie de bonne intelligence, on fit des monstres en quête de guerres et de sang. Le mythe du «Nègre anarchique» vit le jour avec son horrible corolaire: le tribalisme!
En réalité l’Afrique n’était plus au stade tribal quand les conquérants débarquèrent. Ils ne virent que des peuples à leur arrivée, des peuples formant des empires grands et petits et qui vivaient dans des espaces homogènes. L’Afrique y était parvenue par un englobement permanent qui faisait très peu appel à la guerre. Mais cet englobement pouvait être de deux ordres. Soit un englobement qui ressemblât davantage à un sursaut «national» de la gens devant une situation de grande panique qui ressoudait des sociétés du même ancêtre mais séparées au fur et à mesure d’une trop forte poussée démographique. Soit par instinct de domination, en soumettant les groupes les plus faibles pour former des entités plus grandes et plus fortes. Ce sont ces deux mouvements de peuplement qui expliquent les fortes disparités rencontrées dans la composition des différentes populations linguistiques des pays africains. Il faut préciser que le nombre élevé de telle ou telle composante de la population nationale n’indique pas que ce grand nombre proviendrait d’un don particulier de la nature dans la procréation. Il peut s’agir tout simplement d’un englobement ancien de peuples qui n’avaient rien de commun au départ. Le plus fort a imposé sa loi et converti les autres à sa langue et à sa culture.
Ce bel ordonnancement prit fin avec l’invasion des conquérants. Le découpage sauvage et anarchique de l’Afrique actuelle n’a rien de commun avec celle des empires. Et la répartition des populations de part et d’autre des frontières l’indique clairement. Tout cela est rendu difficile et irrespirable du fait qu’on nous oblige à vivre ainsi au nom de l’intangibilité des frontières. Mais ce principe n’est pas totalement mauvais car sa transgression ne ferait que raviver le problème fondamental: celui de l’incapacité de renouer avec l’harmonie perdue de nos empires d’autrefois.
Or la nouvelle harmonie à laquelle nous aspirons ne peut plus se fonder sur les vieux socles que furent nos peuples antiques et dont il ne reste que des lambeaux que s’ingénient à lacérer davantage les frontières. Que faire?
Les langues ne renvoient pas à une existence de tribus et d’ethnies au sens propre du terme. Car pour qu’il y ait tribus ou ethnies, il faut une terre exclusivement dévolue à la liberté d’existence et d’être. Donnons à cette conjonction de la terre et de la langue, le terme de tribalité. Mais la tribalité n’existe donc plus du fait que sur le même sol national cohabitent des populations linguistiques différentes qui ne sont plus propriétaires de la terre devenue propriété d’une entité nouvelle. Cette nouvelle entité territoriale qui a vu le jour s’appelle l’État postcolonial qu’aucune population linguistique ne peut revendiquer comme sa propriété. Or l’État postcolonial est appelé à devenir une Nation. C’est le nouveau défi que ne comprennent pas les tribalistes de l’acabit de Laurent Gbagbo.
Adieu à Laurent Gbagbo et au tribalisme en Côte d’ivoire!
Monsieur n'a jamais compris que l’esclavage et la colonisation ont mis fin à la tribalité et que son problème demeure son attachement morbide et imbécile, non pas à la tribalité détruite par le surgissement du blanc, mais à des fantasmes abondamment nourris par le tribalisme avide de haine de l’autre et de génocides. Car le tribalisme n'est pas le nationalisme né du désir légitime de liberté face à l’occupation coloniale, mais bien une chimère de mort nostalgique d'un certain passé inconnu ou mal assimilé. C’est souvent une conduite atavique surgie du fond de l’inconscient de quelques intellectuels désaxés ou déséquilibrés profondément par leur contact avec l’Occident. C’est alors le retour à des comportements étonnants ou choquants. Au nom d’une identité qu’ils sont incapables de formuler. C’est une certaine forme de folie. Laurent Gbagbo est un parangon significatif du tribalisme fou.
Le tribaliste est le produit achevé du colonialisme et du néocolonialisme, et un allié objectif des exploiteurs occidentaux qui l’utilisent pour casser et piller le pays. Il ne construit rien, il n’agrandit rien et à sa disparition le pays se retrouve souvent divisé en deux. Ce que Laurent Gbagbo est en train de faire par la violence et l’assassinat gratuit. C’est un désaxé résolument tourné vers un passé révolu qu’il ne connaît même pas!
En effet, autrefois la seule force pouvait suffire à recomposer un nouvel empire. Aujourd’hui ce n’est plus possible, ni moralement ni militairement. La seule issue reste le devoir de créer la nouvelle harmonie à partir des données nouvelles que représentent l’État et les populations linguistiques qui le composent. C’est à cela qu’appelle le nouveau mythe de l’unité nationale ou le nationalisme. C’est seulement après la réalisation harmonieuse de cette entité nouvelle que les États pourront aspirer à une nouvelle entité plus grande appelée États Unis d’Afrique Mais le chemin est long et d’ici là il faut passer par des formes concrètes comme l’UMOA, BECEAO, UA, CEDEAO, etc., des entités politiques et économiques qui ne peuvent être que l’aboutissement d’un élément de base: l’État actuel qui doit être pacifié par le jeu démocratique et ne plus compter que sur la force morale et productive de chaque citoyen-ne. Voilà la vérité que le pauvre Laurent Gbagbo ne perçoit, dépourvu de culture conceptualisée et conceptualiste. Dépourvu surtout de la vision, de la theoria, lui l’ancien séminariste mari officiel de deux femmes. Et ami du cardinal Agré!
C’est pourquoi il déchire et incendie les belles pages de ce beau puzzle que composent les populations linguistiques de la Côte d’Ivoire! Il voudrait y parvenir par la force bété et, comme autrefois en égorgeant et en tuant à tour de bras, procéder à la création d’un nouvel empire gbagbo dans un sens qui n’est pas celui de l’histoire africaine qui, elle, avance toujours vers un plus grand englobement harmonieux par le dialogue et la paix. La voie houphouétiste par excellence!
Sa seule existence est un cauchemar pour des millions d’Ivoiriens. Sa disparition de la scène, au propre comme au figuré, signifie clairement la fin du tribalisme en Côte d’Ivoire qui renouera alors avec l’héritage du vieux Sage de Yamoussoukro. Le Sage ivoirien n’a pas seulement indiqué la direction mais tracé le sillon en nommant son premier ministre en la personne de Alassane Ouattara en qui le Peuple ivoirien a confié sa destiné le 28 novembre 2010: démocratiquement. Il revient au Président Ouattara de renouer avec l’héritage houphouétiste et de hisser très haut le flambeau reçu du Vieux./.
Région parisienne, France Par Agon Picdagou
- ..http://www.uneca.org/fdaiii/docs/fr_chikezie2.htm''
- ..http://www.diastode.org/Echos/invit11264.html
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