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mardi 30 novembre 9999

_____"A quoi bon aujourd'hui, faire ce qu'on peut faire demain ?" Raoul Ponchon. accusatif de homo (« être humain, homme, individu »). l homme propose ...et la femme dispose, comme si la femme n'avait rien a proposer?

Citacion sexiste

personne ne doit disposer, dans un couple les decision st a prendre a 2, pour etre bien dans ce que j'entreprend, pas question de faire klk chose sans en avoir parlé et san que mon mari soit ok! sinon on fait le mal

Homme masculin

(..) Personne, être humain , homme ou femme ; l'espèce humaine dans son ensemble. (Aussi écrit « l’Homme » avec une majuscule.)

Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits — (Article premier de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, 1789)

Être humain mâle ; par opposition à la femme. Philippe de Valois était surtout redevenu homme, et pareil à tout époux, grand seigneur ou dernier valet, qui corrige sa femme menteuse. — (Maurice Druon, Les Rois maudits, tome 6, « Le Lis et le Lion »)

; nous travaillâmes désormais ensemble, avec un accord et une communauté de jugement qu'il est rare de trouver entre deux hommes. — (Jean-Baptiste Charcot, Dans la mer du Groenland, 1928)

Céline Thiébault était alors une jeune fille « bienfaisante », une de ces grandes filles brunes qui paraissent vingt ans au lieu de quinze, de celles qu'à la campagne on compare volontiers à une pouliche et que les hommes, vieux et jeunes, détaillent avec une basse envie, un violent désir. — (Jean Rogissart, Hurtebise aux Griottes, 1954, p.19)

Personne, être humain , homme ou femme ; l'espèce humaine dans son ensemble. (Aussi écrit « l’Homme » avec une majuscule.)

Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits — (Article premier de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, 1789)

Être homme est facile ; être un homme est difficile. — (Proverbe chinois cité par Claude Gagnière, in Pour tout l’or des mots)

Il savait maintenant parler la langue du désert, il connaissait ces hommes qui, au début, lui avaient semblé si mystérieux et qui, après tout, n’étaient que des hommes comme tous les autres, ni pires, ni meilleurs, autres seulement.

— (Isabelle Eberhardt, Le Major, 1903)

les Peaux-Rouges disent que le castor est un homme qui ne parle pas, et ils ont raison ; il est sage, prudent, brave, industrieux et économe. — (Gustave Aimard, Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858)

Ô hommes ! si vous êtes véritablement des hommes, épargnez ceux qui ne peuvent plus se défendre ! — (Walter Scott, Ivanhoé, Traduction de l’anglais par Alexandre Dumas, 1820)

(Par extension) Parce que ces métiers étaient essentiellement masculins : soldat, marin, etc. Ce dernier Wallenrod, des vrais Wallenrod-Tustall Bartenstild, avait acheté presque autant de balles de coton que l’Empereur perdit d’hommes pendant sa sublime campagne de France. — (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)

(Familier) Époux. C’est mon homme.

Celui qui est parvenu à l’âge de virilité, à l’âge adulte.

C’est un homme à présent !

Individu, quidam.

L’homme plantait des arbres. - Comment est mort cet homme ?

Représentant, émissaire politique ou économique de quelqu’un ou d’un parti.

Il est l’homme de Moscou et occupe les fonctions de chef du Bureau central d’information chargé de surveiller les publications et la propagande communistes — (Varsovie insurgée, page 204, Alexandra Kwiatkowska-Viatteau, Alexandra Viatteau, 1984)

http://fr.wiktionary.org/wiki/homme

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_____Conférences sur Différents Thèmes ou Entretiens.. Conférence intitulée "El Anti-Cristo" L'Antéchrist de Samaël Aun Weor.. & La Transformation des impressions et l'Eveil de la Conscience

Quant au troisième facteur de la Révolution de la Conscience, lorsque nous voulons avancer fermement sur le sentier de l'autolibération intime, il nous faut imiter le Christ Jésus qui a offert sa vie pour l'humanité souffrante. Nous devons être capables de monter sur l'Autel du sacrifice suprême.

http://www.gnose-de-samael-aun-weor.fr/conferences-diverses/8-L-Antechrist.php

« Ceux qui supposent que l'Antéchrist est une personne étrange née à tel endroit ou venue de tel ou tel pays, sont dans l'erreur, car l'Antéchrist n'est pas une personne précise mais bien toutes les personnes. L'Antéchrist a sa racine au fond de chaque personne et il s'exprime de manière multiforme. L'état chaotique où se trouve l'humanité actuelle est, sans conteste, causé par l'Antéchrist.

« L'Impie, de qui nous parle Paul de Tarse dans ses Épîtres, se manifeste partout, il a le don d'ubiquité : il discute dans les cafés, négocie à l'ONU, s'asseoit confortablement à Genève ; il expérimente dans les laboratoires, il invente des bombes atomiques, des fusées téléguidées, des gaz asphyxiants, des armes bactériologiques, etc.

« Tout le monde se prosterne devant l'Antéchrist, c'est-à-dire, devant celui qui a inventé les avions supersoniques, les rutilantes automobiles, les médecines surprenantes, etc. Ainsi, qui ose aujourd'hui se prononcer contre ces miracles et prodiges du « Fils de perdition » s'expose aux sarcasmes de ses semblables, au qualificatif de stupide et d'ignorant...

« L'Antéchrist a élaboré le programme avec lequel on programme les robots-humanoïdes de cette époque décadente ; comprendre ce que je suis en train d'expliquer s'avère très difficile, parce que cela se situe en dehors du programme. Pour le robot-humanoïde, douter du programme semble une hérésie, car son existence même est fondée sur le programme.

« La Science pure de l'Être, différente de toute cette pourriture des théories universitaires, est une chose inadmissible pour les robots de l'Antéchrist. Malheureusement, l'heure de la « grande apostasie » annoncée par les prophètes est arrivée ; aujourd'hui, aucun être humain n'oserait se prononcer contre l'Antéchrist... (La Grande Rébellion, chap. 9).

Nous devons approfondir un peu plus notre connaissance du psychisme. Nous avons beaucoup parlé du Moi, de l'Égo, mais aujourd'hui il nous faut aller plus loin, aborder des aspects plus profonds encore.

Nous avons déjà vu que dans la Perse antique on rendait un culte à Ahriman. Indéniablement, ce culte n'était pas propre aux Aryens ; il venait plutôt d'un groupe de survivants de l'Atlantide submergée. Je veux parler plus précisément des Touraniens. Ahriman était pour eux le centre vital de leur culte. Steiner (le fondateur de l'Anthroposophie) traite dans ses œuvres des forces ahrimaniques et plusieurs autres auteurs ont étudié également ces forces.

Nous avons vu aussi que Lucifer est l'Archange « faiseur de lumière », qu'il n'a rien à voir avec cette créature anthropomorphe que nous présente dogmatiquement le clergé chrétien. Chacun de nous, assurément, possède son propre Lucifer ; celui-ci, en soi, est la réflexion du Logos ou de notre Logoï intérieur au fond de notre psychisme ; il est l'ombre, pour ainsi dire, de notre Logoï, dans nos profondeurs psychiques.

Lorsque nous n'étions pas encore tombés, lorsque nous vivions encore dans l'Éden, ce Lucifer intérieur resplendissait glorieusement au fond de nous ; mais quand nous avons commis la faute de manger de ce fruit dont on nous avait dit : « Tu n'en mangeras pas » (Genèse II, 17), alors notre Lucifer intime est tombé est s'est transformé en le Diable dont nous parlent les diverses théogonies.

Mais que devons-nous faire, à présent, pour « blanchir le Diable » en nous ? Nous devons mourir en nous-mêmes, ici et maintenant ! Lorsque nous réussissons à dissoudre radicalement le Moi, le Diable de la mythologie se blanchit, redevient resplendissant, se convertit en Lucifer, en le « Faiseur de lumière » ; lorsqu'il s'intègre à notre Âme et notre Esprit, il nous transforme en Archanges glorieux.

Ahriman, quant à lui, est quelque chose de différent ; il est le revers de la « médaille » de Lucifer, il est son aspect négatif et il s'exprime sous cette forme du feu ahrimanique des anciens Touraniens de la Perse. Il représente la fatalité, les pouvoirs ténébreux de ce monde.

Ahriman est même au-delà de l'Égo lui-même. Nous avons déjà dit, pour simplifier, qu'il était l'Égo, mais aujourd'hui, afin de monter d'un cran au plan didactique, nous affirmerons qu'il est la base, le fondement de l'Égo. Il est cet « Inique » (ou l'Impie) dont nous parle l'apôtre Paul dans les Saintes Écritures, le « Fils de perdition », l'antithèse, l'envers de la médaille, l'opposé du « Fils de l'homme », en un mot : l'Antéchrist.

Dans l'Apocalypse de Saint-Jean, on parle de la « Bête à sept têtes et dix cornes » (Apoc. XIII, 1-8). Ces sept têtes représentent les sept péchés capitaux : la colère, la convoitise, l'envie, la luxure, l'orgueil, la paresse et la gourmandise, avec tous leurs dérivés. Les dix cornes, quant à elles, se réfèrent à la « Roue du Samsara », qui correspond à la Roue de Fortune (l'arcane X) du Tarot, qui tourne sans cesse.

De cette Bête, on dit encore qu'elle avait reçu une « blessure mortelle » à l'une de ses sept têtes, blessure infligée par une épée, mais que cette plaie fut guérie et que la terre entière fut émerveillée du pouvoir de la Bête qui « blessée à mort, avait repris vie » (Apoc. XIII, 14)... Il faut comprendre par là que l'on peut en finir avec les éléments qui constituent l'Égo et cependant « ressusciter » en l'Antéchrist, en la Bête, en le monstre aux sept têtes. Quand on a totalement annihilé les démons de la colère, par exemple, c'est comme si l'on avait blessé à mort l'une des sept têtes de la Bête, mais ensuite ce défaut se renforce dans cette « tête » et « la Bête reprend vie ». De même, lorsque l'on a éliminé la convoitise dans les quarante-neuf régions du subconscient, lorsque l'on a annihilé les éléments inhumains de la convoitise, celle-ci revit avec plus de force dans cette « tête » de la Bête que nous croyions avoir anéantie, et ainsi de suite. Quand un homme est parvenu à mourir totalement en lui-même, il reste la Bête. C'est pour cela, mes chers amis, que l'on a dit qu'avant que vienne le Christ vient l'Antéchrist ; avant que le Christ ressuscite dans un homme, se manifeste l'Antéchrist, la Bête qui doit mourir...

L'Apocalypse dit bien que celui qui vit par l'épée mourra par l'épée ; que celui qui met les autres en captivité sera mis aussi en captivité ; que les saints doivent faire preuve de patience... On veut dire par là que si nous voulons éliminer l'Antéchrist en nous, il faudra faire preuve d'une infinie patience ; oui, cela requiert patience et travail...

Indéniablement, l'Antéchrist accomplit des « miracles » et des « prodiges trompeurs » : il a inventé, par exemple, les fusées téléguidées, les avions supersoniques, les bombes atomiques (c'est ainsi qu'il fait « pleuvoir le feu du ciel sur la Terre » - Apoc. XIII, 13), etc. Il est sceptique par nature et par instinct, et terriblement matérialiste. Quand a-t-on entendu dire qu'Ahriman était mystique ? Il ne l'est pas et ne le sera jamais ! C'est pourquoi les Touraniens, voulant dominer le monde, ont instauré le culte d'Ahriman, c'est-à-dire, le culte de l'Antéchrist.

Il y a, de toute éternité, deux sciences : la première, c'est la Science pure, que seuls les « Parfaits » connaissent ; l'autre, c'est celle de la Bête, celle de l'Antéchrist. Horriblement sceptique et matérialiste, la science de la Bête n'accepte rien qui « ressemble à un Dieu ou à un Être qui reçoit un culte » (2e Épître aux Thessal. II, 4) ; elle est épouvantablement grossière. Si vous jetez un coup d'œil sur le monde actuel, vous verrez la science de l'Antéchrist partout...

Il a été dit par les plus grands prophètes de l'antiquité qu'un jour viendrait la « grande apostasie » et que l'on ne reconnaîtrait rien qui ressemble à un Dieu ou à un Être que l'on adore : ce jour est arrivé et nous y sommes ! C'est après cette grande apostasie, dans laquelle nous nous trouvons présentement, qui ne cesse d'augmenter et qui augmentera encore plus, que viendra le cataclysme final. Ainsi les grands prophètes l'ont-ils proclamé.

Pour ne pas suivre la Bête, il nous faut une compréhension adéquate de cette question. Si seulement la Bête était extérieure à nous, comme beaucoup le supposent, le problème ne serait pas si grave. Hélas ! ce qui est tragique c'est que chacun de nous a la Bête en lui, au fond de son psychisme, et elle possède une force terrible. Observez-vous vous-mêmes et vous la découvrirez...

Si vous êtes sincères avec vous-mêmes et que vous savez méditer, concentrez-vous sur votre monde intérieur, en essayant de vous auto-explorer en profondeur, et vous pourrez constater par vous-mêmes la présence de deux aspects, clairement définis : l'un, celui du mystique sincère qui veut vraiment se connaître lui-même, qui désire ardemment s'auto-réaliser ; mais vous avez sans doute aperçu aussi un autre aspect de vous-mêmes, vous savez qu'il existe en vous : celui de la Bête, qui rejette toutes ces choses, qui s'oppose à vos aspirations, qui, par moments, résiste farouchement à vos aspirations spirituelles. Et elle va même jusqu'à rire de telles aspirations...

De sorte qu'il y a une lutte, avons-nous dit, entre deux parties de la psyché : celle qui aspire à la Vérité et qui est l'Essence pure, et celle d'Ahriman, celle de la Bête, qui se moque de ces choses-là, qui refuse de les accepter, qui est grossièrement matérialiste. Si vous êtes sincères avec vous-mêmes et que vous vous auto-explorez vraiment, vous pourrez vous rendre à l'évidence de la réalité de ce que je suis en train de vous expliquer. La Bête, Ahriman, l'Antéchrist en vous n'est pas intéressé par les questions spirituelles ; la seule chose qui l'intéresse, c'est la matière physique, dense, grossière. Incidemment, l'athéisme marxiste-léniniste, le matérialisme dialectique a son fondement en Ahriman...

Je vous le répète : il faut que vous soyez sincères avec vous-mêmes : en vous il y a une partie qui est foi et qui vous fait ressentir dans votre psychisme une aspiration spirituelle profonde, et il y a une autre partie que vous-mêmes n'aimez pas, mais qui existe, que vous l'aimiez ou non, et c'est le scepticisme. C'est l'antithèse de ce que vous voulez, et le plus grave c'est que vous êtes aussi cette antithèse. Et cette antithèse c'est donc l'Antéchrist, c'est Ahriman.

Ainsi, vous savez que la lubricité, que la luxure est une chose répugnante, abominable ; mais il y a dans votre psychisme quelque chose qui se moque de votre désir de chasteté, qui même gagne quelquefois la partie : le gagnant c'est Ahriman, la Bête de l'Apocalypse. Vous savez que la colère est exécrable, car à cause de la colère nous perdons notamment notre clairvoyance, nous la détruisons. Vous prenez donc la résolution de ne plus vous mettre en colère, mais vous tonnez et lancez des éclairs à tout moment ; il est indéniable que certains « Moi » sont en cause, naturellement, et vous pouvez même réussir à les contrôler jusqu'à un certain point, mais il y a quelque chose tout au fond de vous, derrière ces « Moi », qui se rit de vos bonnes intentions. Un homme pourrait avoir annihilé la colère et cependant, à n'importe quel moment, il pourrait la ressentir de nouveau, même s'il croit en avoir fini avec elle, car n'importe quelle tête de la Bête, bien qu'on l'ait tranchée par l'épée, peut se guérir, se régénérer : vous voyez donc tout le pouvoir de la Bête ! C'est pourquoi, est-il écrit, tous se prosternent devant la Bête et l'adorent (cf. Apoc. XIII, 4-8) : c'est l'Antéchrist !

Ceux qui supposent que l'Antéchrist est né quelque part en Asie et qu'il viendra en Occident, qu'il arrivera en telle ou telle année, accomplissant merveilles et prodiges, ceux-là sont totalement dans l'erreur. L'Antéchrist, chacun le porte en lui. L'Antéchrist, c'est la Bête, c'est Ahriman, c'est, pour ainsi dire, le revers de la médaille de l'Homme causal, et il est formé de toutes ces causes ancestrales, de tout cet atavisme criminel que, depuis les temps les plus reculés, nous avons forgé d'existence en existence ; c'est l'aspect négatif de l'Homme causal.

Si nous sommes sincères, donc, si nous sommes honnêtes avec nous-mêmes, si nous avons le courage de nous auto-explorer soigneusement jusqu'au bout, nous découvrirons que l'Impie, dont nous parle Saint-Paul dans ses Épîtres, c'est en réalité chacun de nous.

« Tout ce qui porte le nom de Dieu ou reçoit un culte » est un motif de raillerie pour l'Impie. Observez-vous attentivement : vous avez des élans de mysticisme, de prière, de dévotion - ce sont, bien sûr, des moments délicieux -, mais à l'heure où vous vous y attendez le moins surgit l'Impie qui tourne toutes ces choses en dérision. Lorsque vous l'apercevez, c'est déjà trop tard, il s'est déjà moqué de vos nobles aspirations. Ainsi donc, chacun porte l'Impie à l'intérieur de lui, et il très fort, très puissant : il fait des « miracles et des prodiges étonnants », c'est lui qui a inventé toute cette fausse science de notre monde moderne. Tous ces soi-disant savants des laboratoires de chimie, de physique, de mécanique, de biologie, qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez et qui disent : « Ces choses-là n'existent pas, ça n'a pas été démontré !... Ces histoires bibliques, ce ne sont que des légendes forgées par les gens ignorants d'autrefois... », etc., ces pseudo-savants, donc, débitent leurs âneries avec un aplomb déconcertant, avec un orgueil et un cynisme stupéfiants. Voilà la science de l'Impie, de l'Antéchrist !

On parle aussi, dans l'Apocalypse, d'une autre Bête, celle-là « portant deux cornes comme un agneau, mais parlant comme un dragon » (XIII, 11) : il s'agit de l'Égo, du Moi, à qui l'on a donné d'accomplir toutes sortes « d'œuvres de puissance, de signes et de prodiges mensongers » (Paul, 2Th. II, 9) afin de fourvoyer l'humanité. Cette autre Bête, qui est dotée d'un grand pouvoir, est « au service de la première Bête », de l'Impie, et « elle en établit partout l'empire, amenant tous les habitants de la terre à adorer cette première Bête » (XIII, 12).

Voilà donc les deux Bêtes de l'Apocalypse de Saint-Jean. Plusieurs réussissent, au prix de suprêmes efforts, à détruire la seconde Bête, l'Égo ; ils se soumettent aux ordalies de l'Initiation et ils y parviennent, mais très rares sont ceux qui réussissent à anéantir l'Impie, l'Antéchrist.

« Il n'y a personne comme la Bête ! », proclame l'humanité, et celle-ci se met à plat ventre devant la Bête qui a inventé les merveilleux ordinateurs, les avions supersoniques, les fusées qui traversent l'espace à grande vitesse, qui a créé les sérums, les vaccins, qui a effectué des transplantations cardiaques, qui a fabriqué des armes nucléaires, qui se manifeste à travers l'étincelant intellectualisme, à travers les grandes décisions des leaders politiques, etc.

Détruire l'Impie ? Qui le pourra ? « Qui peut lutter contre lui ? » (Apoc. XIII, 4). Qui sera assez fort pour le détruire à l'intérieur de lui-même ? Quelques-uns ont réussi, oui, mais après plusieurs d'entre eux sont retombés... Qui pourra abattre la force de cette Bête qui peut « mourir et reprendre vie » ? Seul le « Fils de l'Homme » qui, lorsqu'il vient au monde, est toujours soumis à l'ignominie, exposé à toutes sortes de vexations. Mais qui le soumet aux vexations et à l'ignominie ? La Bête, bien sûr ! Lorsqu'Il vient en ce monde, il doit, en quelque sorte, entrer dans la Bête, et la Bête se moque de lui et l'expose à l'ignominie : la Bête est sa geôle, sa prison ! Lui est courageux, la Bête est lâche ; lui est chaste, la Bête ne l'est pas... Il est donc soumis à l'ignominie et il souffre l'indicible, mais lorsque la Bête meurt, lorsqu'elle est finalement précipitée dans le « lac de feu et de soufre ardent », ce qui représente la deuxième mort, le « Fils de l'homme » ressuscite d'entre les morts et accède à la Vie.

Vous connaissez tous ces représentations de la Divine Figure, soit la tête couronnée d'épines du Fils de l'Homme. Ces représentations ne sont pas l'apanage du Christianisme ; on en a retrouvé à divers endroits du globe, datant de l'Âge de bronze. Le visage du Fils de l'Homme est ruisselant du sang des vexations et humiliations qu'il doit subir ; introduit dans la Bête, le Fils de l'Homme devra souffrir jusqu'à ce que la Bête meure...

Il est écrit, donc, qu'avant la venue du Christ vient l'Antéchrist, l'Adversaire, et j'ajouterai qu'avant que vienne l'Âge d'or, l'Antéchrist sera devenu tout-puissant sur la face de la Terre (son pouvoir prospérera partout, affirme le prophète Daniel). La science matérialiste de l'Antéchrist entrera en chacun et tous se prosterneront devant la Bête. Ainsi est-il écrit.

Le « Faux Prophète » (la seconde Bête) qui accomplit des prodiges au service de la Bête et qui amène la terre entière à l'adorer, c'est le Moi, l'Égo, et la « Grande Prostituée » (l'humanité) chevauche cette Bête portant sept têtes et dix cornes. Cette Bête qui porte la Grande Prostituée, c'est l'abominable organe Kundartiguateur, le Serpent tentateur de l'Éden...

Ainsi donc, chers amis, nous devons comprendre ce que représente la Bête, qui a un pouvoir terrible, prodigieux. Lorsque nous comprendrons ce qu'est la Bête, nous nous efforcerons d'engendrer à l'intérieur de nous une création nouvelle... Comme le dit à juste titre Paul de Tarse : « La circoncision n'est rien, rien non plus l'incirconcision, l'important, c'est d'accomplir une nouvelle création » (Ép. aux Galates VI, 15). En quoi consiste cette nouvelle création ? En la fabrication des Corps existentiels supérieurs de l'Être. Et Paul d'ajouter qu'il « porte dans (son) corps les marques du Christ ». Que sont ces marques ? Les stigmates, c'est-à-dire, les signes du Mercure - pour employer le langage de l'Alchimie - avec lequel nous travaillons. Bref, si l'on n'accomplit pas une nouvelle création, si l'on ne devient pas une nouvelle créature, on ne fait rien.

Dans les antiques Mystères de l'Égypte, lorsque l'Initié était sur le point de recevoir sa première initiation, il entrait dans un tombeau, dans un noir sépulcre, et y demeurait allongé trois jours et trois nuits, comme mort ; sortant de son corps physique, il se retrouvait alors face à face avec sa Mère divine (Isis), laquelle portait dans sa main droite un livre, le Livre de la Sagesse, qui permet de s'orienter pour pouvoir réaliser le Grand-Œuvre. Qu'est donc ce Livre de la Sagesse ? C'est l'Apocalypse. Et qui peut le comprendre ? Celui qui travaille dans le Grand-Œuvre. Celui qui ne travaille pas dans le Grand-Œuvre ne le comprendra pas, car c'est le livre de toute création...

Une fois les trois jours passés, l'Initié ressuscitait d'entre les morts, il reprenait symboliquement vie. Certes, ce n'était pas la « grande résurrection », plutôt une petite résurrection, car dans chaque initiation quelque chose meurt et quelque chose ressuscite en nous. Ainsi, sur ce chemin nous mourons et ressuscitons peu à peu. Ces trois jours sont les trois purifications par lesquelles nous devons passer : trois purifications par le feu et par le fer. La grande résurrection n'est possible qu'après la grande mort. Lorsque nous passons par la grande résurrection - lorsque nous ressuscitons totalement - Ahriman est bien mort, il ne reste rien de l'Antéchrist, de la Bête, ni du Faux Prophète ; ils ont péri dans le « lac de feu et de soufre ardent », qui est la deuxième mort. Alors se lève le « Fils de l'Homme », il ressuscite en le Père et le Père ressuscite en lui, car le Fils et le Père sont un.

Ainsi donc, tout est à l'intérieur de nous ; et c'est à l'intérieur de nous que nous devons travailler. Tels que nous sommes actuellement, nous sommes un échec ; il faut que l'Égo meure en nous, et lorsque nous avons réussi à éliminer l'Égo, il faut encore que meure la Bête, Ahriman, le monstre « aux sept têtes et aux dix cornes », le revers de l'Homme causal. Ainsi seulement, chers amis, sera-t-il possible de ressusciter ultérieurement. Auparavant, nous devons nous contenter de petites morts et de petites résurrections : la Résurrection finale est impossible avant la mort de la Bête...

Toutes les écoles ésotériques affirment que l'Initié séjourne trois jours dans un tombeau, puis qu'il en ressort transformé. Certaines écoles prennent cela littéralement, elles croient qu'il s'agit vraiment de trois jours, que l'Initié est alors couché dans un cercueil et qu'il se lève ensuite, « devenu un Dieu ». Elles ne comprennent pas la portée symbolique de ces choses, elles ne veulent pas comprendre que ces trois jours représentent les trois purifications par le fer et par le feu - il faut toute une vie de sacrifices pour y arriver. Zoroastre (ou Zarathoustra) a commencé très jeune et il était un vieillard quand il y est enfin parvenu. Certains commencent dans l'âge mûr ou même vieux : il est évident qu'ils n'arriveront pas au terme en une seule existence, mais ils peuvent faire beaucoup de chemin et, dans une ou plusieurs existences ultérieures, ils pourront parachever le Grand-Œuvre. Rappelons-nous, toutefois, qu'il est impossible de parvenir à la Résurrection suprême sans la mort de l'Antéchrist en nous.

Question : Maître Samaël, comment est-il possible que le divin Maître Jésus ait été tenté par le Diable, par Satan ? Pourriez-vous nous expliquer la raison de cette tentation ?

S.A.W. : Tous les êtres qui avancent sur le chemin ésotérique, sans faire une exception de Jésus de Nazareth, ont été ou seront tentés. Incontestablement, il nous faut transformer le Diable, le convertir en Lucifer (le « porteur de lumière ») ; il faut « blanchir le Diable », le faire briller en nous...

Q. : Mais Jésus ne l'avait-il pas déjà « blanchi » au moment de cette tentation ?

S.A.W. : Tous les êtres, ai-je dit, y compris lui, ont à « blanchir » le Diable. Sans doute n'avait-il pas encore réussi à le « blanchir » totalement : il a donc dû le « blanchir » alors à travers l'Initiation. En tout cas le Drame cosmique de l'Initiation, représenté par le Christ Jésus en Terre sainte, est hautement symbolique ; les Évangiles sont écrits en « clef », ils ont été rédigés par des Initiés, pour des Initiés. Il faut consacrer toute une vie aux études hermétiques pour arriver à comprendre les Évangiles, et c'est rendus à la vieillesse, bien souvent, que nous parvenons à les comprendre. On doit avoir « blanchi ses cheveux », pour ainsi dire, avant de comprendre réellement la signification des Évangiles.

  • 4. La Transformation des impressions et l'Eveil de la Conscience

Voir 1975 Psychologie Révolutionnaire ou message de Noël 1975

Les Machines Humaines

Nous avons beaucoup parlé et entendu parlé des trois facteurs fondamentaux de la Révolution de la Conscience, mais il est nécessaire d'effectuer un retour sur tout cela, de faire une profonde réflexion afin de déceler jusqu'à quel point nous avons accompli notre devoir face au Grand-Œuvre.

Combien de fois nous rappelons-nous à nous-mêmes durant la journée ? Combien de fois cessons-nous de nous identifier avec le train de vie que nous menons et observons-nous avec attention et sérénité la bataille des antithèses dans notre mental ?.

Notre devoir cosmique est de ne pas permettre que passent des pensées mécaniques, d'empêcher que des pensées empoisonnées s'emparent de nous et d'abandonner complètement nos instincts animaux.

Il est nécessaire de réaliser à l'intérieur de chacun de nous le premier choc conscient, en travaillant intensément dans la non-identification, et de lutter contre l'imagination négative et l'autoconsidération intérieure.

L'important, c'est de mourir à soi-même, travailler sur soi est indispensable. On doit pour cela traverser de profondes crises émotionnelles. Il nous faut prendre conscience de nos actes, sans quoi nous ne pourrons réaliser l'Œuvre.

Il est primordial de nous diviser entre observateur et observé. Notre tâche fondamentale c'est de nous autodécouvrir dans l'action et de reconnaître nos erreurs, le chemin de la Réalisation intime de l'Etre exige d'abord de mourir en nous-mêmes.

En désintégrant les gens qu'il y a à l'intérieur de nous, la maison sera libérée et seule y habitera la Conscience, l'Etre ; nous serons alors vraiment libres et nous serons devenus des individus supérieurs. Celui qui éveille sa conscience a accès à la Science objective, universelle et pure. C'est pourquoi nous ne devons pas nous laisser fasciner par cette science subjective ultramoderne, la Biologie, la Chimie, la Physique, etc. Au fond, ce que jusqu'à maintenant on a appelé la Science pure, s'avère quelque chose de tout à fait embryonnaire, puisque la Science pure n'est accessible qu'aux hommes à la conscience éveillée.

Cette Science n'a rien à voir avec la pourriture de théories qui existe dans les divers collèges, dans les différentes écoles et universités du monde ; cependant, les scientifiques croient qu'ils ont le mot de la fin, mais ils ne savent rien sur la Science objective de l'Univers. Voyons un fait concret : lorsque les scientifiques, à l'unisson avec les astronautes, ont réussi, à l'aide d'une fusée guidée, à atteindre la lune, ils ont cru, avec leur raison subjective, que cet événement avait été grandiose, ils s'autoexaltèrent et tentèrent de faire voir à l'humanité que grâce à leurs pirouettes de cirque ils avaient déjà conquis le monde, mais ils étaient complètement dans l'erreur et ils le sont encore, car il leur manque la Raison Objective.

Lorsque l'on dit aux scientifiques qu'il existe des êtres extra-terrestres, qu'il y a des vaisseaux qui viennent d'autres mondes, ils le nient carrément. Pour quelle raison ?. Les scientifiques ultramodernes sont des robots qui ne sont pas programmés pour connaître la Science Objective universelle ; ils ne sont programmés que pour connaître la science universitaire officielle et c'est tout. De sorte que ces scientifiques ultramodernes qui sont des êtres à la raison subjective, émettent sur toutes choses des suppositions et ne procèdent toujours que par hypothèses, étant donné qu'il leur manque une connaissance concrète et objective des lois de l'Univers.

Ce sont des robots, préparés avec des matières universitaires pour travailler à l'intérieur de leur programme, et rien d'autre. On ne pourrait donc pas exiger d'eux qu'ils réfléchissent sur des êtres extraterrestres et des vaisseaux interplanétaires, car ils ne sont pas encore programmés pour cela. Ces robots ont été construits dans les universités et ne fonctionnent qu'en vertu de leur propre conditionnement (mécanique).

La raison subjective se nourrit des perceptions extérieures, elle élabore le contenu de ses concepts au moyen des informations recueillies par les sens, formant ses raisonnements à l'aide de ces concepts ; ainsi procède la raison subjective. On ne peut rien savoir du Réel quand tout émane des perceptions sensorielles, cela va de soi, c'est irréfutable.

La raison objective est autre chose, elle est révolutionnaire ; cette raison fonctionne avec les seuls concepts de la Conscience, avec les données qu'elle apporte elle-même. Lorsque l'on parvient à éliminer les éléments inhumains où est emprisonnée, embouteillée la conscience, alors celle-ci peut apporter des données à la raison. Une raison basée sur les données de la conscience est une raison objective.

Les scientifiques au raisonnement subjectif ne savent rien de la conscience. Comment pourraient-ils savoir ?. De quelle manière pourraient-ils investiguer sur cette question ?. Ce sont des robots qui ne sont pas programmés pour quoique ce soit qui dépasse le monde des cinq sens, ce sont de simples machines qui fonctionnent selon ce qu'elles ont appris dans les collèges, les universités, les académies, et qui ne peuvent fonctionner autrement. Croyez-vous qu'un robot puisse fonctionner autrement que de la façon dont il a été programmé ?. Il est évident que non, n'est-ce pas ?. Ainsi donc, ces machines humaines qui s'affublent du titre de scientifiques ne connaissent rien sur la conscience parce qu'elles ne sont pas programmées pour cela.

Seule la psychologie transcendantale enseignée par le petit nombre de sages qui ont pénétré le monde, comme disent les poètes, peut nous orienter, faire que notre conscience s'éveille. Celle-ci s'éveille, indubitablement, quand les éléments infrahumains qui habitent à l'intérieur de nous sont réduits en poussière cosmique.

Une conscience éveillée est une conscience qui peut enquêter objectivement. Dans la conscience se trouvent les données dont nous avons besoin pour notre orientation psychologique, dans la conscience se trouvent les particules de douleur de notre Père qui « est en secret », dans la conscience se trouve la Sagesse ; si nous arrivons à la libérer, elle pourra nous orienter.

Un homme à la conscience éveillée est un homme libre qui peut connaître par lui-même le sentier qui devra le conduire à la libération finale. Vous voyez maintenant pourquoi il est tellement important de mourir d'instant en instant, seconde après seconde.

Il est également indispensable d'étudier en profondeur les livres intitulés Le Mariage Parfait et Le Mystère de la Fleuraison d'Or. Dans ces livres est enseignée la Kriya sexuelle nécessaire pour l'éveil de la conscience. Moi, Samaël Aun Weor, j'ai enseigné dans ces ouvrages comment éveiller sa conscience. J'ai unifié dans ces œuvres la question sexuelle et la question conscience. Il faut donc connaître ces œuvres à fond, méditer profondément sur elles et mettre leurs enseignements en pratique. Ainsi obtiendrons-nous la Libération authentique.

Quant au troisième facteur de la Révolution de la Conscience, lorsque nous voulons avancer fermement sur le sentier de l'autolibération intime, il nous faut imiter le Christ Jésus qui a offert sa vie pour l'humanité souffrante. Nous devons être capables de monter sur l'Autel du sacrifice suprême.

En vérité, si nous travaillons ainsi, avec les trois facteurs de la Révolution de la Conscience, si nous aimons nos semblables, si nous incendions le monde avec la torche du Verbe, nul doute que nous gravirons les différents niveaux de l'Etre jusqu'à nous convertir en Etres véritables, dans le sens le plus complet du mot. Il faut travailler à fond dans les trois facteurs. Il faut étudier en profondeur les livres suivants : Les Trois Montagnes ; Oui il y a l'Enfer, le Diable et le Karma ; La Doctrine Secrète d'Anahuac ; La Psychologie Révolutionnaire et La Grande Rébellion. Dans ces œuvres il y a tous les éléments d'orientation nécessaires pour nous permettre de travailler dans les trois facteurs de la Révolution de la Conscience, travailler en nous-mêmes et œuvrer pour un monde meilleur.

La Personnalité en Relation avec les Impressions

La personnalité, que nous avons tous développée, reçoit les impressions mais ne les transforme pas, parce que, à toutes fins pratiques, elle est quelque chose de mort. Si les impressions arrivaient directement à l'Essence, nul doute qu'elles seraient transformées, car celle-ci les acheminerait en fait exactement aux centres appropriés de la machine humaine. La personnalité est le terme que l'on applique à tout ce que nous acquérons ; il est clair qu'elle traduit toutes les impressions qui nous parviennent de tous côtés d'une façon limitée et pratiquement stéréotypée, conformément à sa nature et à son mode d'évaluation. A ce sujet, on compare la personnalité à une très mauvaise secrétaire qui habite juste en face et qui s'occupe de tout selon ses propres idées, concepts, préjugés, notions établies et opinions.

Elle dispose d'un grand nombre de dictionnaires, d'encyclopédies de tout genre, de livres de référence, etc., et est en communication avec les cinq centres de l'organisme humain, c'est-à-dire, le centre mental, le centre moteur, le centre émotionnel, le centre instinctif et le centre sexuel, conformément à ses idées limitées. Il en résulte qu'elle se met malheureusement presque toujours en communication avec les mauvais centres ; cela signifie, prêtez bien attention à ce que nous sommes en train de dire ici, que les impressions qui nous parviennent sont envoyées aux mauvais endroits, à des centres qui ne leur correspondent pas, produisant, par conséquent, des réactions faussées, des résultats désastreux.

Je prendrai un exemple pour que vous compreniez mieux : supposons qu'une femme éprouve pour un homme beaucoup de considération et d'estime. Il est clair que les impressions que l'homme reçoit dans son mental sont traduites par sa personnalité qui les envoie aux centres inadéquats, le plus souvent au centre sexuel ; cet homme finit alors par croire fermement que la dame en question est amoureuse de lui et naturellement il ne tarde pas longtemps à faire des insinuations amoureuses. Il n'y a pas de doute que si la dame n'a jamais eu cette sorte de préoccupation pour le monsieur, elle ne manquera pas de montrer sa surprise, n'est-il pas vrai ?. Cette situation est le résultat d'une très mauvaise transformation ou, pour mieux dire, traduction des impressions. Vous voyez combien la personnalité est une mauvaise secrétaire.

La vie de n'importe quel homme dépend en général de cette secrétaire qui cherche mécaniquement, dirons-nous, l'information dans ses livres de référence mais sans comprendre, absolument, ce que signifie en réalité la transformation des impressions, qu'elle transmet par conséquent de façon erronée et sans penser à ce qui pourrait arriver, croyant uniquement qu'elle accomplit son devoir. Voilà notre situation intérieure. Ce qu'il importe de comprendre dans cette allégorie, c'est que la personnalité humaine que tous nous acquérons (et devons acquérir) se met à prendre le contrôle de notre vie, et ceci est une chose extrêmement grave. Il est incontestablement ridicule d'imaginer que ça n'arrive qu'à certaines personnes ; cela nous arrive à tous, et nous pouvons nous rendre compte, à travers l'observation de nous-mêmes, que nous avons un nombre réduit de modes caractéristiques de réaction aux multiples impressions de la vie qui entre en nous.

Ces réactions mécaniques malheureusement nous gouvernent. Chacun dans la vie est gouverné par ses propres séries de réactions aux impressions, c'est-à-dire, à la vie même, peu importe qu'il soit libéral ou conservateur, révolutionnaire ou fasciste, bourgeois ou bolchevique, bon ou mauvais, etc. Il est indéniable que ces réactions mécaniques aux impacts du monde extérieur constituent notre propre vie. Nous pouvons affirmer, dans ce sens, que l'humanité est totalement mécanique.

N'importe quel homme, dans la vie, s'est formé, pour ainsi dire, une certaine quantité de réactions aux diverses impressions ; réactions qui deviennent ce qu'ensuite on appelle les expériences pratiques de son existence. Nous savons que toute action produit une réaction ; des actions d'un type déterminé produisent des réactions d'un type déterminé ; et on appelle ces réactions des « expériences ».

Il serait enfin intéressant de connaître nos actions et réactions, de pouvoir relaxer le mental, de travailler sur soi-même sérieusement dans le but de se connaître sous ce rapport.

Cette question de la relaxation mentale est primordiale ; nous devons nous allonger dans notre lit, ou nous asseoir sur une chaise ou dans un fauteuil confortable, puis relaxer patiemment tous nos muscles ; vider ensuite le mental de toute espèce de pensées, désirs, émotions, souvenirs, etc.

Quand le mental est tranquille, quand le mental est silencieux, nous pouvons mieux nous connaître nous-mêmes. C'est en ces instants de quiétude et de silence mental que nous en venons réellement à constater de façon claire et directe la réalité crue de toutes les actions et réactions de la vie pratique. Lorsque le mental se trouve au repos, nous apercevons la multitude d'éléments, sous-éléments, désirs, actions, réactions, émotions, passions, comme quelque chose d'étranger à nous mais qui attend le moment précis pour prendre, dirons-nous, le contrôle de nous-mêmes, de notre personnalité.

De là la raison pour laquelle il vaut la peine d'obtenir la quiétude et le silence du mental ; il n'y a pas de doute que la relaxation de l'entendement est bénéfique dans le sens le plus complet du mot, car elle nous conduit à l'autoconnaissance individuelle de tout ce qui constitue notre vie, c'est-à-dire, notre vie extérieure.

Il est indubitable que ce que nous percevons par les sens, ce que nous voyons et entendons, etc., forme, pour chaque personne, ses impressions, impressions qui émanent de la vie même et qui suscitent en chacun des réactions à ce qui lui parvient du monde physique. C'est, par conséquent, une grande erreur de croire que ce qui est appelé la vie est une chose fixe, solide, immuable, de même en ce qui concerne n'importe quelle personne.

Ainsi donc, les multiples impressions qui, relativement à la vie, existent dans le genre humain, sont infinies. La vie, cela ne fait aucun doute, est composée des impressions qui nous viennent d'elle. Il est clair que nous pouvons, si ainsi nous le voulons, transformer ces impressions et, par le fait même, transformer notre vie. Mais, comme on dit, c'est une tache difficile à entreprendre.

L'hypnotisme collectif est tellement puissant que, bien que cela semble incroyable, tous les êtres humains se trouvent dans un état d'hypnose collective. Cette hypnose est produite par ce qui subsiste de l'abominable organe Kundartiguateur qu'a développé jadis l'être humain ; c'est cet organe résiduel qui a engendré les différents agrégats psychiques ou éléments inhumains qui, dans leur ensemble, constituent le « Moi-Même » (l'Ego). Ces éléments et sous-éléments conditionnent la conscience et la maintiennent en état d'hypnose, donc l'hypnose collective existe bel et bien.

L'humanité est à ce point emprisonnée dans le monde des cinq sens qu'elle ne parvient pas à comprendre comment elle pourrait s'en affranchir. Les gens sont fermement persuadés que leurs sens leur montrent la réalité. Ainsi donc, notre vie intérieure, notre vie mentale et émotionnelle, continue d'être confuse pour nos conceptions rationnelles et intellectuelles. En fait, nous ne savons pas du tout où nous vivons réellement dans notre monde de pensées et de sentiments, c'est quelque chose que personne ne peut nier.

Nous devons apprendre à transformer nos propres impressions. Cependant, il n'est pas possible de transformer quoique ce soit en nous si nous continuons à être collés au monde des sens. Le travail enseigne que si quelqu'un est entouré de circonstances négatives, c'est sa propre faute. Le point de vue sensoriel est que telle ou telle personne que nous percevons dans le monde physique à travers la vue ou l'ouïe est la fautive, et cette personne dira à son tour que nous sommes les coupables, mais la faute se trouve en réalité dans les impressions que nous recevons de la personne. Souvent nous pensons qu'une personne est perverse alors que dans le fond elle est une douce brebis. Il convient donc de transformer toutes les impressions que nous avons sur la vie. Surtout, il est nécessaire d'apprendre à recevoir de bonne grâce les manifestations désagréables de nos semblables.

Si nous examinons scientifiquement cette question des impressions et la manière de les transformer, nous observerons ceci : les impressions qui nous parviennent correspondent à l'H48 (hydrogène 48), qui est l'hydrogène qui gouverne le corps physique ; ainsi donc, toute impression correspond à l'H48, mais elle peut être transformée en H24, qui correspond au corps astral et, beaucoup plus tard, en H12, qui correspond au mental, et même en H6 qui correspond au Causal ou Manas supérieur.

Il n'y a pas de doute que la transformation de l'H48 en H24, ou de l'H24 en H12, ou de l'H12 en H6, n'est possible qu'au moyen d'un secret agent, je veux désigner par là, de façon emphatique, l'Hydrogène sexuel SI-12. Il est certain que si l'on est chaste, si l'on apprend à transformer le sperme sacré en Energie créatrice, la transformation de cet H48 en H24, en H12 et en H6, s'avère alors faisable.

Or donc, si nous pensons au corps physique, nous devrons dire que de même qu'il y a des degrés en ce qui concerne le psychique, des états et des états, il y en a aussi dans le corps physique. Qu'une chair ressemble à une autre, cela n'a rien d'extraordinaire. Mais il y a toutefois des différences entre les différentes chairs. Une chose est la chair du corps physique d'un Maître de la Grande Fraternité Blanche, autre chose celle d'un simple Chela ou disciple de la Loge Blanche, autre encore celle d'un profane, d'un homme commun et courant, et autre également celle d'un Magicien Noir terriblement pervers. Il y a ainsi des différences entre chacune d'elles.

Nous pouvons rendre le corps physique plus subtil, plus raffiné, si nous apprenons à le nourrir avec des hydrogènes supérieurs. Il est clair que si nous transformons l'hydrogène 48, qui correspond aux impressions, en H24, H12 et H6, notre corps physique se nourrira d'hydrogènes supérieurs et acquerra par conséquent un état plus élevé de raffinement spirituel, il se transformera lui-même, dirons-nous, en un véhicule plus apte pour l'Ame, en un corps très différent de celui de nos semblables, plus réceptif, plus « psychique ». C'est, entre autres choses, une des raisons fondamentales pour lesquelles il nous faut comprendre à tout prix la nécessité de transformer les impressions.

Le Premier Choc Conscient

La nature nous a donné les organes nécessaires pour transformer l'air vital, elle nous a aussi donné les organes nécessaires pour transformer les aliments, mais elle ne nous a pas donné le véhicule ou l'organe approprié, nécessaire, pour transformer les impressions qui nous parviennent de la vie, c'est pourquoi celles-ci entrent en nous sans subir aucun changement, sans être transformées, et ceci naturellement fait du dommage. Les impressions nous parviennent à travers les cinq sens, et par l'intermédiaire fâcheux de notre personnalité, qui les reçoit ; celle-ci est une très mauvaise secrétaire qui, en recevant les impressions, les transmet à des centres qui ne leur correspondent pas, conformément à ses idées limitées, produisant donc, malheureusement, des résultats erronés. Si ces impressions pouvaient être transformées correctement, notre façon de vivre serait différente.

Il est nécessaire, avant toutes choses, de travailler sur nous-mêmes, ici et maintenant, d'avoir une continuité de propos. Sinon nous serons toujours pareils ; celui qui veut cesser d'être comme il est, celui qui veut changer vraiment et se transformer, doit commencer par admettre la pluralité intérieure qui se manifeste en chacun de nous, doit cesser d'être un robot, cesser d'être une marionnette ou une machine fonctionnant selon ses idées limitées, selon les concepts et opinions, les connaissances acquises de notre personnalité. L'observation et la prise de conscience de tout ceci provoque le premier choc conscient.

Il est déplorable que la nature ne nous ait pas donné d'organe pour transformer les impressions qui nous arrivent de la vie qui pénètre en nous, mais il est possible de créer cet organe en travaillant sur nous-mêmes dans ce monde tridimensionnel où nous vivons : on l'obtient au moyen du rappel de soi, de l'observation sereine, de la non-fascination, de la non-identification avec les choses du monde intérieur dans lequel nous vivons, car toute personne se voit soumise à des événements psychiques de différent type : émotions négatives, orgueil, haine, paresse, luxure, colère, jalousie, vanité, etc.

Il est nécessaire à présent de nous imaginer une usine à trois étages allant de bas en haut ; cette usine est notre propre corps. A l'étage inférieur on trouve les aliments, le second étage correspond à l'air vital et le troisième aux impressions. Les aliments qui entrent dans le corps reçoivent le choc de l'H192, soit de l'air vital, lequel se transforme en carbone au contact des aliments, et ce choc permet le processus de transformation de l'H768 des aliments. La même chose se produit avec l'air vital qui se transforme en oxygène pour purifier le sang, puis en carbone pour être expulsé, mais il n'en va pas de même en ce qui concerne les impressions. Celles-ci, en pénétrant en nous, ne subissent pas le moindre changement, elles entrent au niveau de DO48, passent à RE48, MI48, FA48, etc., mais elles restent de l'H48. L'intervalle entre les notes de l'échelle musicale doit être comblé ; cet espace entre les notes de la gamme et entre les octaves représente l'énergie nécessaire à la transformation de l'hydrogène 48 des impressions, énergie qui est fournie par le travail sur soi ainsi que par le premier et le deuxième choc conscient.

Ce que nous avons appelé le second choc conscient correspond à la transformation des impressions cristallisées en nous, mais pour cela il est d'abord nécessaire de réaliser et de comprendre qu'avec le premier choc conscient on n'a pas encore terminé le travail, car on a alors simplement créé la mémoire du travail et l'organe transformateur des impressions, lequel correspond au développement de la faculté de l'observation.

Les « Moi » qui vivent en chacun de nous correspondent aux impressions mal digérées, ils résultent de la très mauvaise transformation de ces impressions qui alors se cristallisent en ces Moi. Le but du premier choc conscient est de ne pas créer, ou ne pas permettre la création de nouveaux Moi, et de cesser d'alimenter les Moi déjà existants. Ceux que nous avons nous donnent bien assez de fil à retordre, et leur élimination nous coûte bien trop d'efforts pour que nous continuions d'en créer d'autres.

Celui qui veut réaliser le premier choc conscient doit lutter avec ténacité contre l'imagination négative, c'est-à-dire contre le bavardage ou la divagation intérieure, car c'est elle qui nous conduit à la fascination et qui nous amène finalement à nous identifier avec notre train de vie. En effectuant ce choc conscient, nous cessons d'être des robots et d'être en accord avec la science ultramoderne de type subjectif qui n'est d'aucune utilité pour l'éveil de la conscience. Nous cessons d'être menés par Pierre, Jean, Jacques, par tous et chacun.

Il est donc fondamental, indispensable et urgent de réaliser un choc conscient au moment où une impression pénètre en nous ; nous devons connaître à fond la question de la transformation des impressions et y travailler inlassablement dans le but de transformer la vie qui entre en nous sous la forme des impressions. Le rappel de soi est nécessaire pour effectuer une transformation correcte des impressions, il ne faut pas s'identifier avec ces impressions que nous recevons ou, pour mieux dire, qui surgissent dans notre mental. Il est nécessaire de voir les « choses en soi », comme dit Emmanuel Kant.

Nous savons que transformation signifie changement d'une chose en une autre différente ; or, tout est susceptible de changement, il existe des transformations très connues de la matière : il est indéniable que par l'action de ferments le sucre se transforme en alcool et celui-ci à son tour en vinaigre, en somme, une substance moléculaire se transforme en une autre substance moléculaire.

Le but du premier choc conscient est de transformer tout ce qui nous parvient du monde extérieur dans lequel nous vivons et qui n'est pas aussi extérieur qu'il le semble ; personne ne pourrait s'introduire dans la tête un arbre, une chaise ou une maison, nous pouvons voir l'arbre, la chaise ou la maison et en avoir une idée, mais nous ne pouvons pas les introduire à l'intérieur de nous, des impressions entrent dans notre esprit et c'est tout, des impressions d'un monde que nous appelons extérieur mais qui n'est pas aussi extérieur qu'on le pense.

C'est par le moyen de la compréhension que nous allons transformer les impressions qui parviennent à notre mental. Si, par exemple, quelqu'un nous adule ou nous vante, comment pourrions-nous transformer la vanité que cet adulateur pourrait provoquer en nous ?. Il est indéniable que les louanges, l'adulation, ne sont rien d'autre que des impressions qui surgissent dans le mental, suscitant comme réaction la vanité. Mais si nous transformons ces impressions, la vanité devient par le fait même impossible. Comment peut-on transformer les paroles d'un adulateur, les louanges ou la flatterie ?. Par la compréhension : lorsque nous comprenons réellement que nous ne sommes rien de plus qu'une créature infinitésimale dans un recoin de l'univers, nous transformons alors ces impressions de louange ou de flatterie en quelque chose de différent, nous les convertissons en ce qu'elles sont : de la poussière cosmique. Car nous comprenons notre modeste position dans le Cosmos. Notre planète Terre elle-même n'est, nous le savons, qu'un minuscule grain de sable dans l'espace.

Pensons à la galaxie dans laquelle nous vivons. Elle est composée de millions et de millions de mondes, qu'est donc la Terre ?. Une misérable particule de poussière dans l'infini. Et nous, que sommes-nous ?. Des organismes quasi imperceptibles, des micro-organismes sur cette particule.

Et alors ?. Qu'est-ce que ces réflexions feraient surgir en nous ?. L'humilité. Oui, l'humilité apparaîtrait, de toute évidence, et elle provoquerait une transformation des impressions en relation avec la flatterie, l'adulation, la louange, et nous ne réagirions plus sous la forme de l'orgueil. Plus nous réfléchirons sur tout cela et plus nous verrons la nécessité d'accomplir une transformation complète des impressions qui pénètrent en nous, la nécessité d'abord de produire ce que nous avons appelé le premier choc conscient.

Mais ce premier choc n'est pas tout : nous devons aussi transformer la vie en nous, ou ce que nous sommes en nous-mêmes, ici et maintenant, dans notre monde de pensées et d'émotions. Nous devons, pour cela, connaître notre Niveau d'Etre actuel (étudier les chapitres : Les deux mondes et Le Niveau de l'Etre, du livre La Psychologie Révolutionnaire), c'est-à-dire, ce que nous sommes réellement. Faute de quoi aucun changement ne pourra être réalisé, car si l'on ne connaît pas le niveau d'Etre où l'on se trouve, de quelle façon pourrait-on changer ?. Le travail qui concerne l'élimination des éléments sous-humains ou inhumains en nous, des « Moi » en général, correspond au second choc conscient. Ces agrégats, ces « Moi », sont des impressions mal digérées ou, si l'on préfère, le résultat de leur très mauvaise transformation.

Au moment où est produit le premier choc conscient, l'H48 (DO) se transforme en RE48, passant ensuite à MI24, pour remplir le vide laissé par la nature et parfaire de cette façon le processus de transformation qui, dans les conditions normales de l'existence, ne peut être poursuivi. Nous pouvons ainsi créer une plus grande quantité d'H24, lequel alimente, comme nous l'avons dit plus haut, le corps astral. Puis cet H24 se transforme en H12 et celui-ci à son tour, grâce au second choc conscient (cet H12 constituant le secret agent des Alchimistes) se transforme en H6 et, ultérieurement, en H3.

De cette façon nous obtiendrons donc une plus grande quantité et une meilleure qualité d'hydrogène, lequel transforme notre corps physique, le rendant plus raffiné spirituellement, le convertissant en un corps plus apte pour l'Ame : vous comprenez maintenant, mes frères bien-aimés, pourquoi il est nécessaire de transformer tout type d'impressions. Car l'important c'est d'obtenir la transformation de notre vie, et ceci n'est possible qu'au moyen de la compréhension la plus profonde.

Tout ce que nous voyons au dehors est à l'intérieur ; « l'homme se connaît par ses rêves », dit-on. Par conséquent, si nous ne travaillons pas sur l'intérieur, nous marchons dans la voie de l'erreur, parce qu'alors nous ne modifions pas notre vie. Si nous voulons être différents, nous devons nous transformer complètement, et si nous voulons nous transformer, nous devons commencer par transformer les impressions que nous recevons, voilà la clé pour la transformation de l'individu. Nous devons créer un choc au moment où les impressions entrent en nous, grâce au rappel-de-soi et à la technique de l'observateur et de l'observé. De cette façon sera comblé le vide laissé par la nature entre les notes de l'octave musicale. Voilà en ce qui concerne le travail en relation avec le premier choc conscient.

Le Second Choc Conscient

Dans la transmutation sexuelle, il y a transformation des impressions ; lorsque nous transformons les impressions animales, bestiales, qui hantent notre psychisme, en l'élément de la dévotion et de l'Amour, alors la transformation ultime, la transmutation sexuelle, surgit en nous.

Je crois que vous comprenez mieux tout ce qu'implique cette question cruciale ; nous touchons maintenant au cœur du problème, nous allons au centre, au « grain », c'est-à-dire, à la transformation de la vie même en nous, à partir de la matière première de tout l'Univers, à partir de la substance sexuelle.

Au chapitre précédent, nous avons dit que le premier choc conscient avait pour but de ne pas créer davantage de Moi, d'Egos. Comment certains petits frères gnostiques ont-ils pu croire qu'il était possible de contenir et de réprimer certains Egos tout en travaillant sur un autre : cela apparaît comme quelque chose d'incohérent, incongru, extravagant. Il est bon que vous compreniez que seule la transformation de nous-mêmes sur le terrain de la vie pratique peut empêcher que les impressions ne reprennent vie à l'intérieur de nous. Il faut que les frères comprennent ce que signifie transformer une chose en une autre ; rappelons-nous ce que nous avons dit précédemment au sujet des transformations de la matière, et en ce qui concerne les louanges, les flatteries, l'adulation.

Si l'on ne transmute pas la vie en nous, si l'on ne change pas, si l'on ne commence pas à penser à partir d'un point de vue différent, du point de vue du travail conscient, si l'on ne meurt pas à soi-même, si l'on n'élimine pas ce monde d'éléments indésirables que nous charrions à l'intérieur de nous, rien de nouveau ne sera possible.

C'est pour cela qu'il est primordial et nécessaire de comprendre que nous sommes plusieurs et non un ; ceci n'est possible qu'en travaillant sur nous-mêmes, faute de quoi nous ne cesserons pas d'être les marionnettes que nous avons toujours été. Il est bon que tous vous compreniez qu'il faut éliminer les Moi, mourir d'instant en instant ; pour y arriver, nous devons d'abord commencer par transformer les impressions et se rappeler à soi-même maintenant et à chaque instant : à la maison, au travail, au collège, au bureau, à l'université, au déjeuner, au dîner, en nous levant, en nous couchant, en nous brossant les dents, en montant dans l'autobus, en conduisant notre voiture, à chaque seconde, à chaque instant de notre vie.

Il devient possible de transformer les événements, de changer les circonstances défavorables et d'en créer d'autres meilleures, au moyen de la compréhension et de la correcte transformation de la vie en nous, et en éliminant les émotions négatives, ce qui n'est pas une chose facile.

Les gens croient que la vie c'est les voyages, les affaires, les promenades, les fêtes, les titres, les dossiers, le bureau, le collège, le travail, les voitures, les plaisirs, les soûleries, les orgies, etc. Ils appellent cela vivre !. Que les gens sont imbéciles, ils confondent une chose avec une autre, comment peuvent-ils croire que se vautrer dans un lit d'immondices pour forniquer est la vie ?. Ou que la vie ce peut être de s'asseoir dans un fauteuil, dans le salon d'une maison, pour prendre le thé ou le café au lait et passer son temps à bavarder, médire et critiquer les autres gens ?.

Est-il possible que nous puissions penser qu'entrer dans une taverne pour ingurgiter de la boisson de façon désordonnée, puis se donner en spectacle à ses enfants et à son épouse, ou aux autres gens dans la rue, en étant plongé dans la plus profonde inconscience, ce peut être la vie ?. Les pauvres gens sont inconscients, épais, idiots, insensés, absurdes, ils confondent leur train de vie, la maison, les titres honorifiques, les spectacles, l'argent, l'alcool, les événements de toute espèce, avec ce qui en soi est la vie, comme si celle-ci était quelque chose de solide, de fixe.

Nous savons très bien que tout cela appartient à l'horizontale, c'est par là que tout le monde va, c'est le chemin large que prend tout un chacun, Pierre, Vincent, Jacques et tous les gens. L'horizontale est l'univers des gens communs et courants, à elle appartient la personnalité, avec toutes ses immondices, ses robots, ses fantoches de cirque, ses marionnettes, ses machines humaines, ses homoncules rationnels de toute espèce, ses scientifiques ultramodernes, ses intellectuels, ses ouvriers, ses campagnards, ses maîtres de maison, ses étudiants, docteurs, psychiatres licenciés, etc.

Ces gens qui vivent comme des porcs, dans la boue de ce qu'ils appellent la vie, font pitié ; des gens sans morale, dénués de principes vraiment moraux, des gens qui ne savent rien d'eux-mêmes, ni où ils vont, ni d'où ils viennent, ni quel est le but de leur existence ici en ce monde appelé la civilisation mais qui au fond n'a rien de civilisé, qui est un parfait jardin zoologique.

Tout cela n'est pas la vie, et pour cesser de voir les choses de cette façon, de penser ainsi, il est nécessaire de connaître notre niveau d'Etre en nous plaçant dans la verticale de la vie, ce qui n'est possible qu'à l'aide du second choc conscient, en travaillant intensément sur nous-mêmes pour un monde meilleur, en éliminant les Egos, en mourant en nous-mêmes radicalement. Nous donnerons ci-dessous une didactique précise, laquelle permettra à nos frères du sentier d'éliminer les gens qui habitent à l'intérieur de chacun de nous ; une fois que la maison sera vide, seule la conscience pure habitera en elle. Notre conscience s'éveillera et alors surviendra l'Illumination intérieure, et ainsi sera accomplie une grande partie de l'Œuvre que nous avons à réaliser.

Questions et réponses

(Avant de passer à l'explication de ce travail sur l'élimination des Moi, nous consignerons certains enseignements donnés par le V. M. Samaël Aun Weor, lors d'un cours pour former des instructeurs nationaux et internationaux, au Monastère Gnostique de Guadalajara, au Mexique. Les disciples inscrits à ce cours se réunirent un jour avec le Maître qui apporta des précisions et des explications très intéressantes, en réponse aux questions des assistants, sur l'élimination de l'Ego).

Maître Samaël : un défaut découvert doit être un défaut éliminé. Avant de connaître et d'éliminer notre trait psychologique, nous devons travailler intensément de façon générale sur l'ensemble de nos défauts, puisque ce trait psychologique a des racines très profondes dans nos existences antérieures ; pour le connaître, il est nécessaire d'avoir travaillé inlassablement durant au moins cinq ans.

Question : Maître, vous nous avez enseigné que nous devons avoir de l'ordre et de la précision dans l'élimination des défauts, mais il y a quelque chose que je n'arrive pas à saisir, lorsque vous dites qu'un défaut découvert doit être un défaut compris et éliminé. Mais j'ai cru comprendre qu'il doit y avoir une succession dans le travail. Je vous pose cette question parce que, comme on sait, beaucoup de défauts se manifestent durant une journée : le matin, par exemple, pourrait se manifester la luxure, ensuite quelque chose nous met en évidence et alors surgit l'orgueil, puis quelqu'un nous engueule ou on passe proche de se faire renverser par une auto, et la colère s'empare de nous, etc. Nous voyons alors une succession de faits et de manifestations des défauts, c'est pour cela peut-être que je comprends mal cette question de la recherche d'un trait psychologique. Comment pourrions-nous comprendre cela et sur quoi exactement devrions-nous travailler ?.

Réponse : Il faut avoir de l'ordre dans le travail, c'est certain, mais en tout cas, lorsque, le soir venu, tu relaxes ton corps, tu dois pratiquer l'exercice de rétrospection qui doit s'étendre non seulement sur ta journée mais aussi sur toute ton existence et même tes existences antérieures, à partir des événements qui se sont déroulés durant le jour. Tu devras alors passer en revue, visualiser, reconstruire les événements de la journée, et une fois qu'ils ont été recensés et reconstruits, tu procéderas au travail, d'abord sur un événement auquel tu pourras consacrer peut-être quinze minutes, puis sur un autre événement auquel tu pourras consacrer une demi-heure, puis sur un autre encore auquel tu pourras consacrer dix minutes, tout dépend, en fait, de la gravité des événements ; ainsi donc, en suivant l'ordre dans lequel ils se sont présentés, tu pourras travailler sur eux tranquillement et dans l'ordre.

Question : et les éliminer un après l'autre, ou éliminer toute cette succession ?.

Réponse : on doit aussi procéder par ordre. Dans tout travail sur n'importe quel élément psychologique entrent en jeu divers facteurs : 1) la découverte, 2) le jugement, 3) l'exécution. On applique les trois moments à chaque élément étudié, c'est-à-dire : découverte, ceci concerne les circonstances dans lesquelles tu as découvert un défaut ; jugement ou compréhension profonde du défaut ; exécution, avec l'aide de la Divine Mère Kundalini. C'est ainsi que l'on doit travailler, parce que si tu travailles sur tes défauts en les prenant un par un, pense un peu comment la chose va se présenter. Ce sera très difficile, tu n'en finiras jamais.

Je vais vous donner un exemple pour que vous compreniez tous très bien de quoi je veux parler : supposons qu'un homme quelconque surprend sa femme, son épouse, ou son amie, avec un autre homme ; sans doute ne le supporterait-il pas et il ne pourrait rester calme, et alors surgirait en lui, comme résultat, le Moi de la Jalousie, ensuite, il pourrait se sentir blessé dans son amour-propre, puis viendrait la colère bientôt suivie d'une foule d'insultes et d'injures, résultat de cette très mauvaise transformation.

Il va de soi que si cet homme voulait éliminer ces Moi un par un chaque jour, alors qu'en serait-il des autres ?. Qu'est-ce qu'il en ferait, à quel moment travaillerait-il sur eux ?. Cette façon de procéder s'avère de toute évidence impossible, car on ajournerait le travail sans jamais le terminer, sans aller jusqu'au bout de la démarche entreprise, et tout deviendrait très compliqué et ne pourrait se terminer autrement que par un échec.

Dans ce cas, il nous faut être pratiques, et pour cela nous devons travailler sur le terrain de la vie pratique, sur ce qui arrive chaque jour. Il faut donc cesser de théoriser sur des sottises et de penser à des choses impossibles à réaliser, il ne faut plus perdre de temps si en vérité nous voulons changer radicalement, sinon nous remettons toujours le travail au lendemain, et ce lendemain n'arrivera jamais. Il est nécessaire d'éliminer ce Moi qui laisse tout pour demain, car c'est aujourd'hui même que nous devons le faire. Nous devons travailler avec ténacité afin de créer la mémoire du travail.

Didactique de la dissolution du Moi

Nous donnerons à présent la didactique précise en ce qui concerne la Méditation de la Mort du Moi. Il ne faut pas confondre la divagation avec la Méditation. Au sujet de la Méditation de la Mort du Moi, il est indispensable de travailler avec l'imagination positive, la volonté créatrice et la concentration pour obtenir graduellement l'état de la véritable méditation. Cette pratique comporte diverses étapes, qui peuvent être réduites aux trois mentionnées précédemment : découverte du défaut, revoir les circonstances de sa manifestation ; jugement, ce qui englobe tout le travail de compréhension du défaut ; et enfin, élimination. Assis confortablement par terre ou sur une chaise, nous commençons par relaxer notre corps, pour mieux réaliser la pratique. Deuxièmement, il est nécessaire d'effectuer un exercice de rétrospection, afin de revivre et de reconstituer les différents événements et scènes de la journée, en revivant ces événements dans l'ordre même où ils se sont produits, et en les agençant successivement selon la façon dont nous allons travailler sur eux conformément à la gravité de la faute.

En troisième lieu vient l'observation sereine dans laquelle entre l'analyse réflexive sans identification d'aucune espèce, afin de comprendre la manière d'agir du défaut en question.

La quatrième étape c'est « l'analyse superlative unitotale » qui est en relation avec le bistouri de l'autocritique : on effectue l'incision du défaut, afin d'obtenir l'annihilation complète.

Vient ensuite, en cinquième lieu, le jugement, lors duquel nous devons invoquer le Kaom intérieur, c'est-à-dire, ce que nous avons appelé la « Réflexion superlative de notre Etre ». Cette phase peut aussi être appelée la « Mise en accusation de soi-même », c'est une véritable instruction judiciaire où nous faisons le sommaire de toutes les charges que nous avons contre le défaut, les amertumes, les peines, les malheurs et tout ce qu'il nous a causé, sans rien omettre, nous devons énumérer tout ce que ce défaut nous a fait souffrir, afin qu'au terme de cette instruction il soit bel et bien exécuté.

La sixième étape, enfin, est appelée l'élimination. Nous devons alors invoquer à l'intérieur de chacun de nous la Shakti Kundalini afin de lui demander l'élimination ou l'annihilation totale du coupable, du condamné à mort, de l'Ego incriminé. Nous devons la prier avec notre cœur, et voir à l'aide de notre imagination et sentir au moyen de notre émotion comment elle l'exécute et annihile complètement, sans aucune pitié, car il doit en être ainsi. Nous la voyons clouer sa lance dans le cœur même du monstre, nous voyons ensuite comment, avec son épée flammigère, représentant le sperme sacré, elle décapite et incinère entièrement cet Ego, et nous voyons aussi celui-ci s'amenuiser jusqu'à devenir un petit enfant, pur et innocent, lequel représente la vertu accaparée par le Moi ; de ce petit enfant se libère une flamme de couleur bleue qui se fond dans notre cœur en suscitant à l'intérieur de chacun de nous la vertu même et en rendant une action de grâces. De cette façon, nous verrons, à travers le sens de l'autoobservation, qu'au fur et à mesure que le défaut mourra jusqu'à ce qu'il n'en reste plus rien, notre conscience s'éveillera et se développera.

Il est à noter que les gens mariés doivent effectuer cette pratique durant l'Arcane, durant l'union sacrée du Lingam et de la Yoni, en demandant avec ferveur à leur Mère Divine l'élimination du ou des défauts qu'ils ont préalablement compris. Nos frères célibataires feront cela en réalisant la pratique du Vajroli Mudra.

Tout ceci suppose un processus prolongé et des souffrances volontaires de notre part, ainsi que beaucoup de patience et de ténacité ; il ne faut pas croire que c'est quelque chose de facile, mais il ne faut pas non plus nous mettre à ressasser les difficultés que nous allons avoir, car tous les problèmes seront peu à peu clarifiés et résolus à mesure que nous travaillerons toujours plus sur nous-mêmes. En un mot, le travail même nous donnera progressivement cette faculté de discernement quant à ce que nous devons réaliser et à la façon dont nous devons le réaliser.

C'est ainsi que nous devons, chacun, travailler, et laisser la Divine Mère accomplir aussi son travail. Elle sait ce qu'elle doit faire. Grâce au sens de l'auto-observation, nous verrons peu à peu les résultats. Si nous avons beaucoup de dévotion et faisons beaucoup de prière, « tout le reste viendra par surcroît ».

Voilà donc en ce qui a rapport au premier facteur de la Révolution de la Conscience. Nous espérons que tous nos frères auront compris cela et le mettront en pratique, s'ils veulent vraiment obtenir la Réalisation intime de leur Etre. Chaque fois que vous éprouverez une certaine confusion quant au travail sur vous-mêmes, relisez ce petit livre qui n'a été conçu que dans le but de vous être utile.

http://www.gnose-de-samael-aun-weor.fr/conferences-diverses/4-La-Transformation-des-impressions-et-l-Eveil-de-la-Conscience.php

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_____Leçon 132. L'ego En bref : moi ! et l'intention du mal.. Si le pouvoir en place avait fait preuve d'humanité. L'Attachement à l'ego, Cet attachement nous empêche de voir la souffrance inhérente à tous les êtres

Thème : Un des obstacles majeurs à la compréhension de notre esprit et de la réalité est l'attachement, la croyance à l'existence d'un Soi ( Moi transcendant, Ego ). Cet attachement nous empêche de voir la souffrance inhérente à tous les êtres, le moyen de s'en liberer, la voie à emprunter pour s'en liberer et le résultat qui est entre autre l'union de la compassion désinteressée et de la vacuité aimante. L'attachement à un soi et les moyens de s'en liberer sont communs à tous les êtres. Comment arriver à cette compréhension ? Comment utiliser les moyens pour les établir définitivement dans la vie de tous les jours ? Quels sont les moyens ( prise de refuge, développement de l'esprit d'éveil ) que nous pourrons utiliser pour mieux comprendre notre esprit ?

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Après-midi du 7 Aout 1991 :

L'égo, c'est celui que nous trainons malheureusement toute notre vie derrière nous, jusqu'à la bouddhéité, et celui aussi que nous devons accepter et apprendre à connaitre. Maintenant, nous ne pouvons pas nous passer de notre égo, et c'est ainsi depuis des temps sans commencement, nous n'avons jamais eu l'occasion de travailler avec l'égo. Il nous faut affronter cette triste situation, mais en sachant qu'à partir d'aujourd'hui, il nous est possible de changer celà, vu que nous avons des enseignements : les moyens de tarvailler avec notre égo. Et nous devons faire un effort dans le sens de la réalisation du non-égo. Il y a deux façons de travailler : la façon formelle et la façon informelle.

La méthode formelle : Si on veut travailler avec l'égo de façon formelle, il nous faut pratiquer la méditation, la méditation formelle, de façon formelle. Cela signifie littéralement "Nyam Schak" : laisser son esprit dans l'équanimité, dans son état naturel. C'est facile à dire mais difficile à faire. Laisser son esprit dans l'état d'équanimité, dans son état naturel. C'est pourquoi, il y a la méditation du calme de l'esprit ( Schiné ) et aussi la méditation de la vision pénétrante ( Lhaktong );

Schiné existe avec concentration sur la respiration ou bien sans et avec visualisation ou bien sans. Quand on sort de cette méditation, quoique nous fassions, et il est clair que nous devons marcger, aller, venir, parler, travailler etc ... nous devons le faire dans l'esprit de cette méditation, cela doit être influençé par la pratique de la méditation formelle et spécialement quand nous devons affronter des moments de la vie malheureux ou bien heureux, nous devons toujours nous entraîner au calme de l'esprit. Lam kier signifie garder les six sens et les rassembler sur le chemin. C'est à dire que nous devons les contrôler si nous suivons un chemin spirituel. Les sens sont la porte par laquelle la conscience s'éveille au contact des objets. La conscience vient des objets et les objets viennent de la conscience et les deux se rassemblent, c'est pourquoi on parle du rassemblement des six sens. Les objets et le sujet se mélangent et donnent cette sorte de bazar, de confusion sujet/objet, ces sortes de choses que sont les phénomènes, les perceptions, projections et projecteurs qui sont créés. A cause de cette confusion, de ce fonctionnement, nous sommes parfois en colère, très déprimés, ou très heureux, cette sorte de bonheur et de malheur résulte du rassemblement des six sens... Maintenant, nous devons comprendre ce qui se passe : nous ressentons le plaisir de voir de belles choses, celles-ci sont les objets de cette excitation. Bien sûr, l'excitation naît en nous-même qui sommes le sujet, mais cela émerge à cause de cette circonstance sujet/objet. Cette sorte d'excitation en elle-même, c'est le désir, le sentiment de vouloir apparaît de lui-même, juste automatiquement, ce n'est pas l'égo, c'est une émotion perturbatrice, et puis cela devient de pire en pire, cela vient de l'objet et du sujet, mais quand vous regardez l'objet en lui-même, vous ne trouvez pas de base pour cet état de chose. Si vous examinez simplement le sentiment d'excitaton qui apparait par rapport à l'objet, est-il une évidence scientifique que cela vienne de l'objet ? Est-il une évidence scientifique que le sentiment vienne du sujet ? Ce n'est pas du tout une évidence. Nous ne pouvons pas vraiment prouver cela, bien que tout cela soit apparemment, réellement existant. Et pourtant, il est tout à fait facile de conceptualiser tout cela. Nous sautons stupidement et collons simplement à cette sorte d'idée, même si cela n'est absolument pas une évidence scientifique. Nous n'avons aucune preuve de ce que nous prenons pour une évidence dans la saisie sujet/objet. Maintenant, nous devons être conscients des six rassemblements pratiquement parlant, par rapport à la pratique. Quand nous voyons quelque chose, nous devons examiner le fait de voir, car le fait de voir est aussi une grande illusion.

C'est ce que je sents, bien sûr je peux voir quelque chose de beau, de laid, etc... mais avant de comprendre la beauté, la laideur, la forme, nous devons tester le fait de voir, c'est en soi-même quelque chose de très drôle, pourquoi pouvons-nous voir quelque chose ? Pourquoi ? Bien sûr, c'est le karma. Le karma nous donne ces deux trous, par lesquels nous voyons, ces deux petits trous peuvent nous donner des choses tout à fait énormes à voir.

Quelquefois, j'ai vraiment peur de cela quand j'y pense, quand j'examine ce qui se passe avec tous ces phénomènes, parfois je me sents très triste, très gai, très drôle, donc je ne sais pas moi-même, mon propre sentiment, peut-être que je suis un peu fou, en tout cas, je ressents que c'est quelque chose de très bizarre quand j'approfondis ces choses. Bien sûr, si je réflèchis, je ne peux pas trouver pourquoi. Il n'y a aucune forme de raison substantielle, concrète, solide, qui prouve cette sorte de fonctionnement. Je pense que la situation est ainsi, vraiment, la condition de base est sans base, sans fondement, c'est rien, il n'y a rien à la base, une sorte de rien à la base et c'est la raison pour laquelle je me sents très triste : c'est parce qu'au fond il n'y a rien et que malgré tout nous souffrons, nous souffrons beaucoup à cause de cette relation sujet/objet. Et cependant, il ya a aussi une raison pour laquelle je suis heureux de cette condition, c'est parce qu'au fond, c'est une sorte de situation très heureuseparce qu'à la base il y a une grande aide pour atteindre l'état ultime, parce qu'il n'y a rien qui nous retiendra de façon permanente dans cette confusion. La réalité est sans égo, su tout, toujours, l'égo est là à cause de notre illusion. Par conséquent, sans réaliser cet état, viennent toutes sortes de sentiments, d'émotions, de circonstances qui sont relativement vraies et vous devez travailler avec elles dans le sens de réaliser leur nature ultime. Et si vous réalisez celle-ci, le non-ego est alors toujours là comme la condition de base de votre esprit, comme fondation. L'égo, c'est ce que nous devons couper, et ce que nous allons voir demain : Tchöd est une des pratiques qui permettent de couper l'égo, nous allons voir cela dans les jours qui viennent.

L'égo n'existe pas, mais l'attachement à l'égo existe davantage, relativement, c'est l'égoïsme, relativement c'est très fort. Nous devons comprendre que l'égo est tout à fait sans base et quand ceci est compris, alors il devient très facile de travailler avec lui. Ce que je veux dire est maintenant un peu plus compliqué.. Je veux parler de nos sens parce que la vraie source de notre confusion provient de nos sens agissant avec notre conscience.

C'est la relation sujet/objet, mais cela risque d'être très long à expliquer et un peu difficile ou confus pour ceux qui ne sont pas familier avec le sujet.

Les passions, les fortes émotions apparaissent quand nous percevons les objets parce qu'elles viennent du sujet, mais celui-ci fonctionne parce qu'il perçoit des objets, des objets de colère, de désir, de haine, de jalousie, etc... Par exemple, quand un homme voit une belle femme, la femme est l'objet et les sens et la conscience qui perçoivent cette femme sont le sujet. Si l'homme n'avait pas de sens, il ne percevrait pas cette femme. Sans les yeux, il ne verrait pas la forme, mais avec des yeux seulement, sans la conscience, il ne pourrait pas percevoir l'objet. Pour pouvoir percevoir, les trois doivent être réunis : l'objet, les sens, la conscience. Cet homme perçoit cette femme et une sorte de sentiment apparait celui d'aimer par exemple mais à cause de cela, la possibilité de colère apparait aussi, différentes émotions ont alors la possibilité d'apparaitre. Si cette femme décide d'aller avec un autre homme, la jalousie apparait et si le premier homme pense qu'elle doit rester avec lui et qu'elle fait ainsi et qu'il la contrôle, alors l'orgueil apparait en lui. Les émotions se suivent de cette façon. Puis il s'attache à elle et il a peur de la perdre, c'est l'attachement, l'envie d'avoir.

Voici les cinq passions, elles viennent de l'ignorance qui est la base de toutes les passions. Cet exemple est vrai pour la réciproque : une femme qui voit un bel homme. Dépendant du désir, la colère apparait, Dépendant de la colère, la jalousie apparait, Dépendant de la jalousie, l'orgueil apparait, Dépendant de l'orgueil, l'attachement apparait, Toutes ces passions viennent, sont soutenues, engendrées et renforcées par l'ignorance. A cause de ces cinq passions, nous prenons beaucoup d'habitudes, suivant de nombreux schémas et ils se multiplient sans fin. Comme l'habitude de penser, de réfléchir, quoique nous fassions avec le point de départ "sujet/objet" alors des habitudes, des tendances nous entrainent jour et nuit. Elles deviennent de plus en plus fortes de jour en jour, d'années en années, de vie en vie, toutes sortes d'expériences, ou de karma apparaissent par le biais de ces habitudes et ces habitudes viiennent des six passions; Les habitudes sot une caractéristique des êtres du samsara, en dehors du samsara, il n'y a pas d'habitudes. Comme boire du thé : c'est aussi une habitude : le goût, le sentiment que vous avez ou quoique ce soit que vous aimez dans le thé, c'est un exemple de fonctionnement de la relation sujet/objet. Cela crée l'habitude de boire du thé, ce n'est pas réellement malsain, mais c'est une habitude, ça fait partie du samsara.

Pratiquement parlant, cela signifie que nous ne devons pas être dépendants de quelque forme d'habitude que ce soit.

Comment comprendre le fonctionnement des six sens dans la voie spirituelle ? Quand le désir apparait en voyant un objet, par exemple la belle femme de tout à l'heure, si l'homme pratique la méditation, il ne doit pas rejeter le désir mais doit simplement le laisser aller en le regardant, en regardant la réelle nature du désir, son essence. Il n'y a pas de substance dans ce désir il est comme une plaisanterie très dangereuse, dangereuse parce qu'elle entraine le sujet dans la samsara. Quand vous pratiquez, vous ne devez pas suivre le désir jusque dans le samsara mais simplement le laisser disparaitre dans sa vraie nature : sans substance. En regardant les émotions, celles-ci sont vaincues, quand les émotions sont vaincues, alors les objets de ces émotions sont aussi vaincus. Puisqu'il n'y a plus de désir pour ces objets, alors il n'y a plus de colère ; s'il n'y a plus de colère, il n'y a plus de jalousie ; s'il n'y a plus de jalousie, il n'y a plus d'orgueil et s'il n'y a plus d'orgueil, il n'y a plus d'attachement. Les objets de ces passions sont dissouts dans l'état sans égo, c'est la fondation de base, la nature de base de ces objets. Conscience et inconscience sont dissoutes dans le Dharmadatou qui est sans égo puisqu'il n'y a plus les cinq passions, parce que les cinq passions sont contrôlées par le fait de les regarder, alors l'ignorance est vaincue et c'est la libération, c'est la façon dont nous nous libérons nous-mêmes du samsara. Cette libération coupe les liens qui nous retiennent dans le samsara, ces liens sont les passions qui nous lient au samsara et causent notre errance sans fin dans celui-ci. La libération vient de la pratique, celle d'utiliser les passions, pas de les abandonner mais de les utiliser de la bonne manière, avec des moyens habiles, afin de nous liberer de ces passions et graduellement nous seront libre du karma produit par ces passions. C'est la meilleure façon de travailler pour saisir l'égo, car l'égo, vous ne pouvez pas le saisir directement car il n'existe pas. Vous devez travailler avec l'égoisme, les passions, les émotions perturbatrices, ensuite vous les abandonnerez bien sûr puisque vous en serez liberés. A chaque moment de notre vie, nous devrions être conscients et être conscients signifie être liée à la bénédiction de notre Gourou et le lien avec notre Gourou dépend de notre dévotion. C'est la chose principale pour être attentif, conscient de nos passions, et ceci dépend complètement de la grâce que nous recevons de notre Gourou. La peur et l'espoir sont les principales manifestations de l'égo et ils ne peuvent être coupés que par la dévotion au Gourou. C'est pourquoi nous disons que la dévotion au Gourou est une épée tranchante.

Matin du 8 Aout 1991 :

L'égo lui-même n'existe pas, mais par contre l'attachement à l'égo existe davantage, relativement, l'égo n'existe pas ni ultimement, ni relativement, il n'est pas là mais nous y sommes cependant très attachés. Nous sommes attachés à quelque chose qui n'existe pas. Par conséquent, relativement, l'attachelment à l'égo, lui existe bien. C'est très fort, c'est l'égoisme.

C'est facile à dire que l'égo n'existe pas, c'est facile de la comprendre intellectuellement, mais cela ne suffit pas, il est necessaire de le comprendre au fond de notre coeur, nous devons être sur que l'égo n'existe pas et alors le non-égo est définitivement là et c'est la réalisation du non-égo. Ainsi depuis des temps sans commencement jusqu'à maintenant, nous n'avons pas pu comprendre, ni expérimenter le non-égo, ni les obscurcissements qui voilent notre esprit et nous empêchent de voir la réalité. Il y a beaucoup de façons d'expliquer les obscurcissements de notre esprit, ceci aussi parce qu'ils sont en nombre infini, mais pratiquement parlant, je peux dire que c'est en gros, l'attachement à soi-même et ceci parce que c'est la cause de tous les voiles de notre esprit. L'auto-attachement est une sorte de fonction initiale, parce que c'est le point de départ de base, c'est la raison pour laquelle quand nous méditons, le sujet principal, la cible à viser, c'est l'auto-attachement. L'égo lui-même ne peut pas être une cible, de façon directe. Par exemple, si un roi ou un président n'a pas de sujets, il sera à la base sans pouvoir, sans fonction. Pour lui donner du pouvoir, il faut, sous ses ordres un groupe de personnes suffisament puissant. Donc pour affaiblir un roi, à la base, pour le déstabiliser, il faut parvenir à créer parmi ses sujets un groupe de dissidents contre lui. Alors, automatiquement le roi perdra son pouvoir. C'est pareil avec l'auto-attachement, si vous le perdez, alors l'égo sera définitivement sans fondement, si vous détruisez l'auto-attachement, vous coupez la racine de l'égo, il perd tout son pouvoir et alors vous trouvez l'état de non-égo; La raison pour laquelle l'égo est très fort, c'est parce qu'à la base, il a beaucoup de soutien de la part des six sens et de tous les phénomènes. Il prend plaisir à expérimenter ce monde des phénomènes et il nous gouverne constamment, comme un roi supporté par ses sujets. Dû à ce grand support, l'égo peut prendre une sorte de forme comme celle d'un esprit malin, dieu noir, démon noir qui vit sur notre épaule gauche, tout le temps, toujours content que quelqu'un fasse quelque chose de mal et encourageant les autres à faire du mal, toujours sur notre épaule gauche nous gouvernant 24 heures sur 24..

Pour le moment, quoique nous fassions de mal, ce démon nous y encourage et quand nous mourrons, ce démon sera toujours là, nous perturbant dans le bardo si nous ne sommes pas assez fort. Et si nous mourrons, beaucoup de sortes de démons, d'esprits viendront dans notre famille et diront : "je suis l'esprit de cette personne décédée, et je reviens, etc..." et ils dérangeront l'esprit de cette famille en disant : "j'ai vécu comme ceci, comme cela etc..." Ce n'est pas l'esprit lui-même mais ce démon noir qui dit tout ce qu'il a fait avant le décès et pour la famille ce sera toujours une preuve que cela est vrai, que c'est vraiment l'esprit du mort qui revient. Mais cela est faux, tout à fait, puisque la personne morte est ailleurs. Ce démon est là, à cause du mauvais support donné à l'égo avant la mort, par la personne. Il y a deux sortes de démons, les démons mâles et les démons femelles. Les démons mâles sont supportés par la colère, les démons femelles sont supportés par le désir. Ils entretiennent l'égo. C'est la raison pour laquelle, même après la mort et 24 heures sur 24, nous expérimentons la colère et le désir, parce que nous sommes attaqués par ces démons. Par exemple, nous pouvons être très en colère, à cause de ces démons ou bien être très excités, toujours à cause d'eux, ce sont leurs activités, ils nous rendent confus, fous, on voit des démons nous poursuivre, des gens nous attaquer, des gens méchants, c'est notre imagination mais c'est tellement fort, il y a tellement de force dans tout cela, le support donné par l'égo est tellement fort, depuis des temps sans commencement, que cela paraît vraiment réel et on est réellement attaqué, on souffre vraiment, il y a une armée de démons derrière nous.

Tous ces dieux, ces démons, ces esprits existent tous, avant, je ne croyais pas à tout ça et c'est seulement à cause de ma mauvaise compréhension. C'est seulement quand j'ai commencé à penser à la réalité, shunyata (vacuité), seulement quand j'ai commencé à comprendre vaguement la vacuité que j'ai commencé à comprendre et à croire que les esprits étaient là. Parce que logoquement, ils doivent être là, parce que les choses que nous voyons sont là, les arbres, les chaises, la lune, alors pourquoi les démons n'existeraient-ils pas ? Ces choses n'existent pas non plus ultimement, c'est shunyata, en réalité nous existons tous alors pourquoi pas les esprits, les démons; Une autre raison c'est que nous sommes dans un monde ou tout est possible, il a la capacité de toutes sortes de possibilités, par conséquent nous sommes malheureusement dans ce monde et nous pouvons expérimenter vraiment toutes sortes de choses possibles. Donc c'est tout à fait croyable et cependant nous devons comprendre que c'est une projection de notre égo que c'est du^à l'attachement à notre égo que tout cela existe de manière relative. Mais cependant, croire qu'ils sont vraiment réels de manière solide concrète et qu'ils vivent dans un antre noir et sale, effrayant, d'ou ils sortent parfois, n'est pas juste non plus. C'est même pire que de croire qu'ils n'existent pas du tout, tout simplement parce que penser de cette façon nous rend encore plus confus. Ils sont des projections de l'égo et ces démons n'existent que de cette manière. On ne peut nier leur existence, de la même façon qu'on ne peut nier l'existence relative de l'attachement à l'égo. Ils existent tant que nous ne tranchons pas l'idée d'un soi.

Donc, maintenant, la chose principale c'est de trancher l'auto-attachement et je voudrais que vous compreniez bien ce que "auto-attachement" signifie. "Auto-attachement", c'est que nous faisons toujours, nous disons toujours : nous, moi, je suis ; nous toujours, en premier, pour qui tout est fait en premier, on parle de nous en premier, on pense à nous en premier, toujours en premier et tout le reste vient en second, après le moi, le je. Nous pensons toujours comme cela. Même quand nous pratiquons, nous pensons d'abord à nous libérer nous même et ensuite nous pensons à liberer tous les êtres sensibles et c'est encore une grande chance si nous en arrivons là, nous faisons tout pour nous-mêmes, nous mangeons, nous pensons pour nous, nous sommes incapables de penser aux autres. Ceci est l'auto-attachement, grossièrement, pas de façon subtile mais de prime abord..

Patrul Rinpoché a dit dans un livre dont le thème est : "Prendre la souffrance comme support de la méditation ou les autres sont plus cher que nous même" : "Pense que la raison pour laquelle je ne suis pas libre de la souffrance, c'est que depuis des temps sans commencement, je prends soin seulement de moi-même ; maintenant je devrais faire la pratique de seulement prendre soin des autres, source de toutes les vertus et de bonheur, ceci est la seule façon de trancher l'égo."

Nous pensons toujours que nous ne devrions pas nous attacher à toutes les choses qui nous entourent, maisons, nourritures délicieuses etc... mais je pense que ce qui est beaucoup plus important c'est de détruire d'abord l'auto-attachement, alors si vous minimisez seulement, ou coupez l'auto-attachement, alors precisément vous pourrez couper facilement l'attachement aux choses materielles et aux personnes, c'est tout à fait facile alors. Donc le plus important c'est d'oeuvrer pour les autres d'abord. L'auto-attachement est fondé, soutenu par les pensées discursives, elles en sont le support. Ces pensées sont un filet, nous sommes des poissons pris dans ce filet, pauvres poissons, et nous devons trouver une solution pour couper ce filet, pour arrêter les pensées discursives. Dans les textes, on trouve l'expression "sans pensées" ou "pensées transformées", cela signifie sortir de ce filet. En fait nous n'avons pas besoin de penser, en fait, les pensées discursives sont la base de la souffrance.

Shiné, la méditation du calme mental, c'est quelque chose pour apaiser, apaiser ces pensées qui sont comme de l'eau qui bout en faisant des bulles, de la vapeur, nous n'avons pas besoin de cela, nous voulons la paix. Nous parlons toujours de la paix, mais nous ne savons pas réellement ce que c'est. La paix c'est quelque chose qui ne peut être développée qu'à l'interieur de nous-mêmes, pas à l'exterieur de nous-mêmes, les choses exterieures ne peuvent pas nous donner la paix.

La paix de l'esprit, c'est la paix ultime.

Shiné, Shi, c'est la paix ; né, c'est stable ; cela signifie qu'on a besoin d'avoir l'esprit en paix. Maintenant nous avons de l'eau qui bout, nous avons besoin de cette méthode pour calmer notre esprit. Par cette méditation, nous pouvons minimiser le support de l'égo, parce qu'on coupe les circonstance qui permettent à l'égo de fonctionner, nous coupons l'auto-attachement en coupant son support de pensées discursives.

Sans connaitre les pensées, nous ne pouvons pas nous en débarasser. Nous devons savoir comment les pensées viennent. Il en vient des millions et des millions, des billions et il est necessaire de les connaitre une à une pour les chasser. Nous devons les compter, les débutants ne peuvent pas en compter plus de cent au début, en une seule fois. Quand nous comptons les pensées, nous devons aussi réaliser ce que sont ces pensées, les identifier, les voir comme des pensées. Le fait de les compter et de les identifier les minimisent automatiquement. Et bien sûr, cela doit se faire d'une manière tout à fait décontractée, c'est une méditation apaisante, cela doit etre paisible, sinon comment calmer les pensées, si nous ne sommes pas détendus, le bouillonnementne diminuera pas mais au contraire augmentera. Bien sûr, on doit suivre les postures du corps, de la parole et de l'esprit mais je préfère recommander le calme et la détente plutôt qu'une posture plus stricte ; si on n'est pas détendu avec son corps, l'esprit ne se calme pas. Il vaut mieux se détendre que de se forcer à faire quelque chose de spécial. On doit aussi relaxer les yeux, c'est le principal pour le calme de l'esprit, c'est très important, s'il n'y a pas la détente des yeux, le calme mental ne viendra pas. Nous ne devons pas les fermer, ni fixer un objet spécial, on doit seulement les laisser regarder droit devant, de manière douce, calme, détendue. Si nous fermons les yeux, le calme de l'esprit ne sera jamais stable. C'est quelque chose de logique, parce que nous ne pourrons pas garder les yeux fermés 24 heures sur 24, et alors dès que nous ouvrirons les yeux, nous serons distraits, parce que nous serons dépendants d'avoir les yeux fermés, il faut apprendre à avoir le calme mental malgré les distractions qui sont devant nos yeux. C'est pareil avec les oreilles, il ne faut pas les boucher. Certaines personnes mettent des bouchons dans les oreilles quand ils méditent. C'est un peu stupide et drôle mais on peut comprendre, quand il y a du bruit. Mais de ma propre expérience, je ne suis pas un très bon méditant, mais je remarque que le calme, le silence n'apporte pas vraiment de progrès dans la méditation. Quand je suis dans le bruit, je dois aiguiser mon esprit pour le maintenir dans le calme, c'est une difficulté, cela demande un effort, mais ainsi on developpe la force de concentration. Il est vrai que le calme est très bon pour les débutants et l'agitation et la distraction pour ceux qui sont plus avancés dans la pratique. De toute façon, nous devons nous familiariser avec l'agitation tout en essayant de garder notre calme mental. Par conséquent, il n'est pas necessaire de fermer les yeux, ni les oreilles.

Méditer signifie concentration. Nous devons nous concentrer sur les pensées qui viennent dans l'esprit, formes de toutes sortes d'émotions, désir, colère, jalousie etc... Par conséquent la concentration doit être constante, nous devons essyer d'y parvenir, ceci est très difficile. Souvent elle se perd, mais si nous la perdons, nous devons nous en rendre compte et la reprendre. On dit Gyetop et Nyamchak. Gyetop est la coupure et Nyamchak est la concentration. Gue = plus tard, après ; top = recevoir. Recevoir après avoir perdu. C'est ce que l'on reçoit après avoir perdu la concentration. Nyamchak : mettre son esprit dans l'équanimité. Si nous avons besoin de la force dans la concentration, nous n'avons pas besoin de gyetop, mais en général c'est difficile et gyetop est necessaire. Peut-être, nous pouvons faire gyetop trois fois par jour ou bien deux fois par jour, ce qui est très pauvre. Mais les gens n'ont pas de gyetop du tout, même une fois par an c'est encore beaucoup. Nous devrions faire gyetop au moins 25 fois par jour, au moins, mais en fait, il est necessaire de faire cela chaque seconde, aussitot que la concentration se perd nous devons nous reprendre et nous concentrer à nouveau.

Afin de se mettre à la méditation formelle, il est bon de le faire tôt le matin, chaque matin, une, deux ou trois heures ou bien une demi-heure, après la prière du Gourou-Yoga, avant de prendre sa douche et avant le petit déjeuner. Ceci est pour les débutants mais pour les autres la méditation doit toujours être là, dans toutes les activités de votre vie, manger, boire, travailler, s'amuser etc...

Conduire une voiture est un bon exemple de concentration, c'est un sentiment très agréable de rouler, de diriger la voiture, tout en méditant. Quelquefois cela peut être dangereux si la voiture sort de la route mais généralement ce n'est pas très grave car l'attention est là et vous pouvez toujours vous rattraper, si vous ne pouvez pas côntroler la voiture, vous ne pouvez pas contrôler les pensées. C'est la même chose, vous pouvez alors contrôler la voiture bien mieux que d'habitude si vous méditez. Quand j'ai appris à conduire à 18 ans, j'ai dit à mon Gourou Thouksé Rinpoché : "C'est une merveilleuse expérience, est-ce que c'est un non-sens ou est-ce que c'est bon ?" Alors il dit : "Oui, oui, c'est bon, vous conduisez vers l'illumination, sur le chemin du Mahayana ! C'est très bon, c'est une bonne relation, une bonne vue des choses." Il m'encouragea. Et j'ai vu que c'était bien, mais cela ne signifie pas que vous devez conduire 24 heures sur 24. Je veux simplement vous dire qu'on peut integrer la méditation dans la vie de tous les jours.




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Leçon 132. L'ego et l'intention du mal



Dans l’attitude naturelle, l’existence du mal est très difficilement acceptable. La mort est inacceptable, la souffrance aussi. Cependant, comme dans le monde relatif nous voyons que le bien et le mal ne vont pas l’un sans l’autre, nous nous résignons pour corriger parfois nos jugements. Nous nous insurgeons surtout devant une mort et une souffrance qui auraient pu être évitées, qui ne nous semblent pas justes, qui ne devaient pas se produire. Devant la faute de celui qui a créé les conditions de la mort et de la souffrance. Passons pour l’inévitable des calamités naturelles, mais dans le champ des actions humaines, la sanction doit être rude et exemplaire. Nous aimerions avoir le bien sans le mal, comme si l’existence du mal n’avait pas de place dans l’Etre et devrait toujours être considérée comme un scandale.




Il n’y a pas de « problème du bien ». Le bien nous parait une expression naturelle, pour autant que toute chose cherche son expansion, pour autant que l’expansion du bonheur nous semble la loi naturelle de la vie. En réalité, le problème du mal ne se situe pas dans la Nature, mais à la racine de l’action humaine, dans nos intentions, dans l’intention de nuire, dans l’intention du mal, dans notre volonté mauvaise. (texte) Devant le théâtre sanglant de Histoire, devant le chaos du monde, devant la débauche de cruauté et d’ignominie dont l’homme est capable, nous en venons à penser que le mal est logé en l’homme d’une manière si viscérale qu’il n’est pas possible de l’en délivrer. Kant parle de mal radical. Ce mal, la religion l’appelle le péché. L’hypothèse du mal radical suppose que, dès la naissance l’âme a été marquée au fer rouge. La marque d’infamie du mal sur l’épaule de l’homme s’appelle le péché originel.



Faut-il, sur ce plan de l'intention, faire un traitement complètement séparé du bien et du mal, alors que, partout dans notre expérience, ce que nous rencontrons, c’est une mixture indissociable de la dualité bien/mal ? Nous ne pouvons pas parler du mal sans évoquer le bien. Faut-il, pour rendre compte du mal, nécessairement invoquer l’hypothèse d’un mal radical et d’une intention mauvaise? Est-ce une nécessité logique qui nous y pousse, ou bien le parti pris de nos croyances religieuses ?

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A. Les formes de la conscience morale

Nous avons vu plus haut que le jugement moral n’avait rien à voir avec un jugement de fait ou une observation, mais qu’il résultait nécessairement d’une comparaison et d’une évaluation. Nous disions que du point de vue de l’Etre, le bien et le mal n’existent pas, car une chose, ou un événement est ce qu’il est dans sa neutralité. Seulement, nous disions aussi qu’il y a nos choix et l’idée que nous avons de nous-mêmes. Qui dit choix suppose des intentions humaines et dire qu’il n’y a pas de mal à ce niveau, ce serait peut être justement le mal ! Nous devons être attentif au point de vue de l’acteur et de ses intentions et entrer dans cette conscience pour examiner ce qu’est la propension au mal.



1) Partons du support d’une représentation littéraire. L’œuvre de Dan Simmons est profondément marquée par l’obsession du mal radical. On le voit dans le cycle d’Hypérion avec la figure du Gritche. Dans L’Echiquier du Mal Dan Simmons explicite sa position en exposant la théorie du développement moral de Kohlberg. Laurence Kohlberg est d’abord un disciple de Piaget et ses travaux portent d’abord sur le développement de l’enfant. Cependant, concernant notre problème, de ses analyses on peut retenir ceci :

a) Au niveau 1, le critérium de la morale se borne à la distinction entre plaisir et douleur, le plaisir est le bien, la douleur est le mal. C’est le stade dont l’enfant se détachera peu à peu en devenant adulte. C’est à l’enfant que l'on dit : « c’est pas bien », parce qu’il a frappé son camarade à la récréation en lui tapant sur la main pour lui faire comprendre le sens du mot « mal ». On essaye de lui montrer la douleur qu’il a pu causer. L’enfant répond aux règles culturelles seulement en fonction des conséquences hédonistes de l’action, sans égard à leur signification humaine. Un adolescent revendique souvent ce type de position et la postmodernité qui a viré à l’adolescence aussi. En ce sens, même la morale d’Epicure, bien que plus complexe, se réfère d’abord à ce niveau 1. La Lettre à Ménécée contient des passages qui justifieraient amplement son classement dans cette catégorie. C’est ce point faible de l’identification du bien au plaisir qui justifie les critiques de Sénèque dans La Vie heureuse. Sénèque est assez fin pour disculper Epicure lui-même, mais il est assez incisif dans la critique : la recherche de la vertu n’est pas la poursuite du plaisir. (texte)

b) Au niveau 2, joue la règle du donnant/donnant. Le sens moral prend appui sur l’autorité, et d’abord l’autorité des parents sur l’enfant. Est mal ce qui est interdit, est mal ce qui est assorti de punitions ; est bien ce qui est permis et qui est assorti d’une récompense. L’individu ne s’incline devant une loi que s’il a le sentiment qu’il en tirera en retour un bénéfice. L’action sert exclusivement les désirs personnels et à l’occasion, ceux d’autrui. C’est donc une morale du profit. C’est ce que montre par exemple le biologiste Henri Laborit dans le film d’Alain Resnais Mon oncle d’Amérique en évoquant constamment la dualité récompense/punition. C’est cet apprentissage qui est mis en scène dans la relation de l’adolescent avec appui extérieur qu’il trouve dans le tuteur de l’autorité. Nous avons vu que Kant, dans son Traité de Pédagogie, justifie l’importance de cette instance dans l’éducation. On peut estimer que certains individus en société, sensibles au mérite ou au blâme et à la force de l’autorité se maintiendront dans ce type de conscience morale.

c) A partir du niveau 3, la moralité devient conventionnelle et l’individu commence par chercher à satisfaire aux attentes de son milieu, à obtenir l’accord avec les autres et la conformité. La notion d’autorité s’abstrait et se transporte à l’intérieur en devenant une exigence sociale. Il s’agit « d’être quelqu’un de bien » sous le regard des autres. L’enfant interprète : être un « bon garçon » ou une « bonne fille ». L'image du moi joue un grand rôle à ce niveau, ainsi que son rapport avec un moi idéal.

d) Au niveau 4, la moralité conventionnelle est orientée vers le respect de la loi et de l’ordre. Le sens moral s’appuyer sur un sens du bien relevant de l’opinion, mais il s’agit maintenant de répondre aux règles sociales. Est bien ce qui est bon selon la règle que pose la majorité des hommes, est mal ce que la société réprouve. Ce type de critère est suffisant et très efficace partout où l’opinion joue un rôle, partout où le conformisme remplit son office. L’homme du niveau 4 est sensible à la voix de la « société », à la censure « si on ne fait pas son devoir ». Le sociologisme de Comte et de Durkheim se situe à ce niveau. C’est ce critère qui appuie l’idée de justice collective, sous la forme de sanction diffuse du criminel.

e) Au niveau 5, l’individu est capable d’aller au delà du consensus d’opinion, il devient plus rationnel, le critère devient alors pour lui la loi servant le bien commun. C’est un homme qui aurait compris le sens que Rousseau donne à l’idée de volonté générale, le sens de la justice subjective et l’idée de Contrat social. Il vise le bien-être de la communauté en terme de respect des droits d'autrui et de recherche d'un consensus. C’est aussi la position de l’avocat idéaliste, tel qu’on le rencontre souvent dans les romans de John Grisham. Le bien commun est alors vu dans la figure de la loi qui sert dès lors de critère moral, mais dans une dimension d’exigence de justice pour le plus grand nombre. L’individu de ce type est attaché à un sens élevé de l’intégrité. Les hommes de loi pensent l’intégrité en ces termes.

f) Au niveau 6, l’individu est porté par un altruisme qui s’affranchit des limites de la loi, des limites culturelles et ethniques et se pose dans la « bonne action » en faveur d’une cause dont la valeur éthique est indéniable et s’adresse à l’humanité. C’est la conscience morale représentée par la moralité caritative des temps modernes. C’est le modèle des Restaurants du cœur ou d’Amnesty International, des ONG, des opposants à la vivisection animale, de la lutte contre le sida, contre le racisme etc. L’homme moral du niveau 6 est un acteur engagé de la vie sociale et un militant.

g) Au niveau 7, l‘individu se fonde, non plus sur un engagement particulier ou une cause, mais sur le dépassement de la sphère des intérêts de l’ego par des principes universels qui supportent la vie. A ce stade apparaît l’amour inconditionnel, le sens vivant de la compassion et le fondement de la morale dans le Sacré. Ici Kohlberg ne mentionne que quelques noms comme Jésus, Bouddha et Gandhi, en signalant que très rares sont les hommes qui ont atteint le niveau 7. Cette typologie décrit un développement, mais qui n’a rien de nécessaire, c’est surtout une typologie statique. Selon Kohlberg, le plus souvent, les hommes s’installent à un niveau et y demeurent. (texte) Il n’y a que peu de possibilité de mutation possible d’un niveau vers l’autre. Le type de conscience morale de l’individu est aussi son appartenance sociale par défaut, ce qui a aussi tendance à figer le développement. Le mental a une rigidité mécanique qui maintient l’existence dans l’ornière d’un type de conduite. Il ne faut pas compter sur le temps psychologique pour qu’un individu puisse moralement changer. Ce serait escompter une conversion intérieure qui tient presque du miracle. Par exemple, le consommateur que l’on trouve au niveau 1, restera un épicurien primaire et il justifiera d’abord la dualité bien/mal en terme de plaisir/douleur. Il restera sourd à une autre logique. Ou encore, il profitera de son bien et mesurera le mal à un calcul défavorable ou un déplaisir. Si la dualité plaisir/douleur n’est pas présente dans une argumentation, elle le laissera de froid. Il y aura aussi toujours des hommes attachés la reconnaissance sociale et aux décorations, comme des extrémistes dans leurs vues et kapo dans leur morale. La rigidité mentale du niveau 3 est suffisamment charpentée, pour que d’elle-même, elle ne soit jamais modifiée. Ce serait demander un saut, et un saut entraînant une rupture sociale évidente. Les bonnes gens du niveau 4 se rassurent si aisément les uns les autres, qu’ils n’iront pas d’eux mêmes faire le pas vers un niveau plus élevé. Ils se complaisent dans leur vision habituelle, mettent en avant le souci de l’ordre social et ils ont bonne conscience ainsi. Le militant du niveau 6 tire sa fierté de ses sacrifices et de ses luttes. Passer au niveau 7 l’obligerait à une révision d’un système de valeurs qui le justifie amplement sous le regard d’autrui. L’attachement à une cause, c’est de l’ego mais de l’ego dans sa noblesse révolutionnaire. Il semble, selon Kohlberg, que dans cette structure pyramidale, tout ce que l’on peut souhaiter, c’est une sorte d’équilibre satisfaisant dans la conscience collective pour que la société garde sa cohésion.

2) Mais il y a un hic ! Kohlberg est tombé devant une autre possibilité : l’existence d’un niveau 0 du développement moral chez l’homme et c’est l’hypothèse que va développer Dan Simmons dans L’Echiquier du mal. Il existerait des individus dépourvus de sens moral. Une sorte d’insensibilité au mal, une absence d’empathie. En psychiatrie on dit que la santé mentale se traduit par l’empathie, et on parle de folie morale chez certains sujets qui semble dépourvu de toute empathie. C’est évidemment très inquiétant, car de tels individus ne se rendent tout simplement pas compte de ce qu’ils font. Où Dan Simmons innove, c’est en supposant l’existence de personnalités de niveau 0 douées de facultés psychiques supérieures, tel l’Oberst du roman, et pour qui la domination des hommes est un plaisir et la souffrance donnée une fête. C’est dans les camps de concentration que le roman débute et c’est un tortionnaire de niveau 0 que poursuivra Saul, le héros. Chez Dan Simmons, les individus du niveau 0 sont des vampires, ils absorbent l’énergie psychique de leurs victimes. Plus le vampire exerce son « Talent », plus il pratique le « Festin », plus il rajeunit. Dans cette vision, les tyrans de l’Histoire seraient des personnalités niveau 0. Le concept de hiérarchie de domination dans l’humanité , serait parrainé par des individus de niveau 0, incarnations par excellence de la volonté de puissance. Dan Simmons accuse l’évolution biologique d’en être la cause, car c’est elle qui aurait provoquée la mutation biologique dotant certains hommes du « Talent ». Nous avons vu que chaque niveau de moralité possède son argumentaire propre. Willi Borden, (le bourreau), soutient lui que contrairement à ce que pense Saul, (le psychiatre qui le traque), la violence est l’essence de la condition humaine et non une maladie. Il prétend que ceux qui possèdent le Talent ont seulement un peu l’amour de la violence que la plupart des hommes. C’est le discours d’une sorte de Calliclès monstrueux en quelque sorte. Quelle est la motivation des niveaux 0 ? Ce que veut montrer Dan Simmons, c’est qu’au niveau 0, le but de l’existence n’est plus que perversité pure, le jeu avec la violence et le plaisir de faire souffrir. Ici la symbolique est celle du jeu d’échecs avec des malheureux pions que sont les humains. Tel est le prototype réactualisé de la personnalité démoniaque, car ce n’est plus de l’humain, l’humain commence au niveau 1. A partir du niveau 1 on pourrait à la rigueur admettre que les hommes ne font le mal que par ignorance. Selon Saul, un homme n’est pas pervers par nature, même s’ il peut être méchant. Les individus du niveau 0 ne sont plus humains, bien qu’ils aient l’apparence de l’humain, on a donc affaire à une monstruosité morale. Pour Dan Simmons, qui s’appuie largement sur le judaïsme, le mal n’est pas accidentel, il existerait une intention démoniaque, une volonté du mal, volonté qui serait même assortie d’une volonté de puissance supérieure à la moyenne. De ce point de vue, il est possible de corriger la méchanceté, donc, sur le plan humain, à partir du niveau 1, la position de Saul est défendable. Mais si on admet la perversité pure du niveau 0, la seule solution, pour la société de se protéger, c’est de supprimer purement et simplement l’individu dangereux. Ce qui revient à chasser les démons.



B. Le mal absolu et l’ignorance



Ce qui nous ramène tout droit à un débat classique dans l’histoire de la philosophie occidentale, celui qui oppose le point de vue du christianisme à Socrate. Saint Paul objecte à Socrate l’existence d’une volonté mauvaise en l’homme, liée au péché originel, c’est-à-dire une volonté du mal pour le mal. Socrate admettait à l’inverse que toute volonté recherche le bien, ou le bonheur et n’est mauvaise qu’indirectement et non par intention délibérée. Comme on cherche à enlever un obstacle qui nous barre la route, on fait du mal à celui qui entrave nos désirs.



1) Dostoïevski disait qu’il suffit du supplice d’un enfant innocent, pour prouver que le Mal absolu existe et que le monde est mauvais, ce que la littérature contemporaine a amplement montré, comme dans Voyage au bout de la nuit de Céline. Le personnage de Bébert est l’innocent supplicié à mort, frappé par la force aveugle d’un destin absurde, ce qui est une formulation du mal absolu. Pourtant, Céline ne peut pas figurer le mal absolu sans le relier au champ relatif d’un mal social. L’homme est certes aux prises avec un monde mauvais, mais sa souffrance n’existe que sur le fond de la misère. L’hypothèse du Mal absolu implique une corruption originelle, une nature mauvaise qui gangrène la réalité et la tire vers le néant. Quand l’homme prête son appui au mal, le nihilisme fait son office mortuaire, la force aveugle du Mal, devient le supplice organisé des innocents, par d’autres êtres humains. A ce point, l’horreur de la situation est indicible et la perversion semble achevée. C’est pourquoi les camps de concentration sont l’expression du nihilisme absolu, l’expression du mal radical en l’homme.



La conduite de Bardamu et d’Oscar, confine à l’exhibition de la cruauté. Il s’agit de faire le mal pour le mal et de le montrer en détruisant toutes les assurances du bien et ses repères. Donc de l’étaler dans la représentation. Par exemple, Oscar ne se contente pas de donner à Matzerath l’insigne du parti nazi au moment de l’arrivée des Russes, il va plus loin : « Oscar se fit un aveu : il avait tué Matzerath de propos délibéré, parce que ce dernier n’était pas seulement son père présumé, mais aussi son père réel ; et aussi parce qu’il en avait assez de traîner un père à travers l’existence.» Céline joue à fond la carte du cynisme de l’exhibition du mal pour le mal. A côté, la mauvaise foi n’est jamais qu’une méchanceté larvée. Une méchanceté qui ne dit pas son nom et se voile ses propres intentions mauvaises et les gardent en réserve dans l’obscurité. Le cynisme du mal revendique l’obscurité. Dans Voyage au bout de la nuit, Céline cherche délibérément l’expression de l’obscénité et de l’ignominie. Bardamu se montre ignoble avec Lola : il vient d’apprendre que la mère de Lola est atteinte d’un cancer : « Je pris l’offensive : « Lola, prêtez-moi je vous prie l’argent que vous m’avez promis ou bien je coucherai ici et vous m’entendrez vous répéter tout ce que je sais sur le cancer, ses complications, ses hérédités, car il est héréditaire, Lola, le cancer. Ne l’oublions pas ! ". Le procédé littéraire est radical, car ici la compromission dans le mal emporte le lecteur à travers l’usage de l’humour noir. Nous rions avec un gueux qui exhibe sa méchanceté, et ce rire nous atteint dans notre propre méchanceté en l’exprimant et parvient ainsi à nous diviser de l’intérieur. La volonté du mal est toujours de créer de la division. Bardamu est ignoble et se montre comme tel, et cela nous fait rire méchamment. Nous rions en convoquant notre propre méchanceté. Dans un autre passage (le livre fourmille d’exemples), on a aussi le droit de se glisser dans la peau du gueux lorsqu’il livre Matzerath aux Russes, quelques années après avoir livré Jan Bronski aux Allemands. Faire cela, le mal directement : nous reconnaissons nos propres démons en nous–même, tout en les refusant, sous la figure de ces personnages qui se disent foncièrement mauvais. Mais le paradoxe, c’est que justement, le fait même d’exposer le mal à la lumière de la conscience, crée une distance avec la représentation elle-même. La conscience effectue une mise en lumière de cette nuit qui donc n’est plus vraiment une nuit. Comme ces personnages avouent leur perversité, ils ne peuvent pas être tout à fait mauvais dans leur être même. Ils sont des personnages. Comme Sartre l’a montré, se dire mauvais, c’est immédiatement poser l’existence d’un Bien, c’est faire exactement, délibérément, le contraire de ce qui serait le bien. « Faire le Mal pour le Mal, c’est très exactement faire tout exprès le contraire de ce que l’on continue d’affirmer comme le Bien. C’est vouloir ce qu’on ne veut pas –puisque l’on continue d’abhorrer les puissances mauvaises- et ne pas vouloir ce qu’on veut –puisque le Bien se définit toujours comme l’objet et la fin de la volonté profonde". Le cynisme d’Oscar et de Bardamu consiste à afficher leur caractère maligne, -leur parenté avec le Malin- en confirmant l’existence du Bien, tout en faisant en sorte que celui-ci ne soit plus pensable de manière naturelle. La bonté naturelle devient niaiserie. Voir les « curieux accouplements », lors de la panne d’électricité provoquée par Oscar et l’absence de réaction d’Hedwige Bronski, « assise dans la lumière des bougies avec ses bons yeux de vache ». Ou encore le ridicule associé au bien, car même Markus est comique quand il déclare son amour. Voyage au bout de la nuit est un crépuscule qui appelle l’apocalypse, les ténèbres du mal où la lumière du bien ne peut plus percer et où l’humanité est gangrenée de l’intérieur. Un panier avec des pommes pourries. Si la lumière du bien peut percer, ce ne peut être que de manière miraculeuse et non pas de façon naturelle. (texte)



On voit donc que l’hypothèse du Mal absolu ne tient qu’en supposant un Bien absolu, dans la dualité Bien/Mal, un bien qui en est l’intention opposée. On supposera donc une opposition et une lutte sans merci entre deux principes : Dieu/Diable. Dieu représente la Bonté infinie, la Beauté, la Sagesse, le Diable représente la cruauté, la laideur, la folie etc. Quels que soient les noms que l’on donne à cette dualité, c’est seulement dans le domaine de la religion que cette représentation prend corps. Si on suppose un Dieu qui est l’incarnation du Bien, l’existence de la violence, de la bassesse, de l’ignominie est un scandale, et ce scandale appelle à la reconnaissance des œuvres du Diable. Dans les Évangiles, Jésus combat le mal en délivrant celui qui en est possédé. Il combat le démon. Le mal ne saurait être de ce point de vue une simple collection de maux qui accompagnerait l’existence, le mal n’est pas relatif, le mal est encore moins un effet voulu de contraste dans le monde, ni l’objet d’un jugement de valeur différent suivant les époques et les lieux. Non, du point de vue théologique, dans les religions sémitiques, le mal en soi existe et il prend possession de la volonté de l’homme, qui en devient volonté mauvaise, volonté d’un homme à l’esprit impur et qu’il faut purifier. Il est dit dans les Évangiles que le Christ prend sur lui les péchés du monde, comme le magnétiseur prend la douleur du malade sur lui-même. En allant jusqu’au bout de la justification, le monde créé n’était bon qu’en tant que proto-création, au paradis, il est devenu mauvais depuis la Chute. L’humanité n’est pas bonne, la race humaine est « engeance de vipères », car elle a écouté le Serpent, la voix du malin, l’Autre en face de Dieu, et le Péché originel marque l'humanité d’une Faute irréparable ici-bas. La culpabilité doit suivre l’homme comme son ombre et c’est pourquoi le premier sentiment religieux est la crainte de Dieu.

2) Face à la puissance rhétorique de cette représentation, la défense socratique paraît bien naïve et il faut dire que l’on a tout fait pour la simplifier à l’excès. Ce que Socrate soutient, c’est que de son propre point de vue, tout homme cherche ce qui est bon et croit faire ce qui y contribue. Du point de vue de son propre système de valeur, personne ne cherche ce qui est mauvais. L’adage célèbre de Socrate dit que nul n’est méchant volontairement, ce qui signifie que nul ne veut sciemment le mal. Pourquoi ? Parce qu’une telle volonté ne saurait être réfléchie, tout être intelligent, tout être doué de réflexion, ne peut rechercher dans son action autre chose que ce qu’il juge comme étant son bien. C’est un principe de conduite élémentaire d’un être doué de conscience. Ou alors il faudrait suivre aveuglément une prescription extérieure, exécuter un conditionnement de manière mécanique, juger du bien et du mal selon l’opinion du moment, par un pur conformisme. Mais si chacun commence par être sa propre lumière et l’arbitre de ses décisions, il cherchera nécessairement ce qui lui parait bon. Si les termes bien/mal ne sont pas de simples préjugés collectifs, c’est qu’ils ont un sens pour celui qui les prononce, un sens relatif à une visée consciente. Le bien, c’est d’abord évidemment mon bien et le mal c’est aussi et d’abord mon mal. Il n’est pas nécessaire pour supposer une volonté du bien d’emblée d’exiger l’altruisme contre soi-même. Il est bien de se vouloir du bien et on ne voit pas comment on pourrait vouloir du bien à un autre que soi, sans vouloir son propre bien. En toute cohérence, je ne saurais donc vouloir le mal, car ce serait vouloir mon mal. C’est impossible. Je ne peux que me vouloir du bien. Le Soi ne se veut que du bien et si le Soi est étendu à tout l’univers, il ne voudra spontanément que le bien de tout ce qui existe. Se vouloir du bien est le commencement de la bonté. Par conséquent, celui qui recherche quelque chose de « mal », ce qui est susceptible du lui causer un tort, ou de causer un tort à d’autres, se trompe. S’il était réellement lucide, s’il savait vraiment que c’est un mal, il ne le voudrait pas. Nul ne veut éprouver du mal, être malheureux et souffrir. Ce qui n’est que l’envers d’une affirmation indiscutable : nous voulons tous être heureux. Ainsi, Socrate montre à Protagoras que nul ne choisit le mal exprès, ne fait le mal volontairement, mais seulement par ignorance. Ainsi, la vertu, la bonne conduite, suppose une connaissance. Elle suppose nécessairement au minimum un sens de la mesure, capable de nous affranchir de l’apparence ou de l’impression du moment, afin de faire un choix éclairé. L’ignorant s’égare et commet des erreurs. Il ne sait même pas comment faire pour aller là où il prétend aller. Il ne mesure pas la portée de ses actes. Il ne veille pas aux conséquences, alors qu’aucune action n’est sans conséquences et que les conséquences, une fois lancées, sont au-delà de notre maîtrise. Il n’a pas le sens de la mesure, alors que précisément, le plus simple degré de la sagesse est de garder le sens de la mesure. L’ignorance est un foyer chaotique d’action parce qu’elle est aveugle et inconsciente. Cela suffit pour faire du mal un problème sans qu’il soit nécessaire de supposer en plus une volonté sciemment mauvaise. Socrate n’hésite pas à dire qu’il vaut mieux subir l’injustice de que la commettre, ce que Gandhi répètera et montrera dans la théorie de la non-violence. Bien sûr, les grecs étaient sensibles à l’idée d’une possession de la volonté par une force étrangère. Cependant, ils ne pensaient même pas que les daimon étaient mauvais. Dans le Banquet, l’amour aussi est un daimon. Après tout, l’artiste inspiré est aussi possédé par le dieu, comme la Pythie. C’est le christianisme qui diabolisera le daimon socratique et inventera le Démon. C’est à la tragédie et à la musique que l’on demandait d’effectuer une catharsis de l’excès des passions humaines. C’est à l’éducation que l’on demandait une purification capable de préparer la conversion intérieure de l’homme dit « mauvais ». Un homme ne peut être foncièrement mauvais, il ne l’est que par de mauvaises tendances. En tout état de cause, la volonté humaine ne saurait être perverse, elle ne peut qu’être méchante, sous l’influence, il est vrai considérable, de tendances, de pulsions. Il ne faut pas sous estimer les forces inconscientes. Les grecs n’avaient pas de «mauvais diable » symétrique d’un « bon Dieu » à la manière des chrétiens. Peut être en raison de leur polythéisme naïf et folklorique, ce qui ne les empêchait pas d’avoir le sens du Sacré. L’idée traditionnelle selon laquelle la mort ne peut constituer qu’un passage allait dans le même sens. Platon évoque à maintes reprises la renaissance de l’âme. On sait que Pythagore racontait ses vies antérieures. Si l’hypothèse de la renaissance contient quelque vérité, il n’existe pas d’âme strictement mauvaise, ni de mal absolu. L’âme aura après la mort connaissance de ses actions. La puissance qui préside à la Manifestation est l’Un sans second, elle n’est ni un juge impitoyable, ni un despote jaloux et vindicatif, elle ne saurait avoir d’attente, d’exigence ou de besoin. Elle contient en elle toutes les forces et toutes les puissances qui soutiennent la Nature, c’est-à-dire tout la fois la création, la conservation et la destruction. Cette puissance, qui est la Vie de l’univers, est présente en toutes choses et réside dans le soi de chacun. La Vie se donne perpétuellement à elle-même dans le Soi, comme amour de soi. Le premier sentiment religieux dans ce cas n’est certainement pas la crainte. Il doit commencer dans l'éveil de la conscience par l’émerveillement et s’élever ensuite dans l’amour.

C. L’archétype du mal



Laissons à l’homme la responsabilité du mal dans la portée de ses intentions et n’ayons d’égard qu’à la racine de l’intention. En d’autres termes, qui peut vouloir le mal ? Nécessairement l’ego. Baudelaire écrit durement dans Mon coeur mis à nu, au sujet du commerce ceci : « Le commerce, c'est le prêté rendu, c'est le prêt avec le sous-entendu : Rends-moi plus que je ne te donne… Le commerce est satanique, parce qu'il est une des formes de l'égoïsme, et la plus basse, et la plus vile ». Il y a ici une idée importante : la racine du mal se situe dans l’égoïsme et l’égoïsme est à l’opposé du don. Quel rapport y a-t-il entre l’ego et le mal ?



1) Selon Louis Lavelle, dans Le Mal et la Souffrance, nous avons devant la nature trois attitudes caractéristiques :

a) « La première, qui est optimiste et charmante, consiste à la louer toujours, soit dans le spectacle qu’elle nous donne et qui possède une admirable valeur artistique, soit dans les instincts qu’elle met en nous, et que la pensée ne fait jamais que corrompre ». C’est un reproche que l’on ferait aux grecs et une idée que l’on retrouve chez Rousseau et les romantiques. Idée combattue avec vigueur par John Stuart Mill.

b) « La seconde attitude est inverse de la précédente : elle considère la nature avec pessimisme et la trouve toujours mauvaise. Il y a au fond de beaucoup de consciences un vieux dualisme manichéen ». Nous venons de voir que cette attitude est assez caractéristique de la représentation des religions du Livre.

c) « il y a une troisième attitude qui consiste à prétendre qu’en elle-même la nature n’est ni bonne ni mauvaise. Seulement l’esprit, dès qu’il paraît, consacre les ressources de son invention à en disposer ». (texte)



En disposer, c’est la posséder, la dominer et l’asservir. L’homme dispose de la Nature, avons-nous vu, et il introduit dans la Nature des effets dont les conséquences s’étendent à toutes choses et lui reviennent. La manière dont l’homme agit dans la Nature et y prend position est essentielle, car elle se retrouve constamment dans sa relation avec l’autre homme. Ainsi, « toute la question est de savoir ou bien considérer le moi comme le centre du monde et tourner le monde à son usage, ou bien faire du moi le véhicule de l’esprit par lequel le monde tout entier doit être pénétré pour recevoir une signification et une valeur ». Ou bien l’action est centrée sur l’ego, son usage, ses profits et ses pertes, ses calculs, ou bien l’ego se laisse traverser par l’esprit et dans ce cas, il donne une valeur plus élevée que ses fins limitées. C’est précisément la différence entre l’égoïsme et le don. L’égoïsme saisit, cherche à posséder, il ne veut connaître que pour faire sien, comme il fait sien tout objet. Le savoir et son application technique donnent cette possibilité d’un empire sur l’objet, dans le champ du visible et la volonté de puissance fait le reste. Lavelle ajoute : « le bien est invisible, qu’il ne peut pas être saisi comme un objet, et qu’il se découvre mystérieusement à celui qui le veut, mais non point à celui qui le regarde. Dans la volonté qui fait le bien, le moi s’éloigne de lui-même et s’oublie ; dès qu’il cherche à le connaître, c’est pour s’en emparer et le rendre sien ; il suffit qu’il commence à le penser pour cesser de le faire. En ce sens, on comprend donc que la connaissance du bien et du mal, ce soit déjà le mal, puisqu’elle change le bien en mal par le désir même qu’elle a d’en faire son bien ». Le bien n’advient qu’au-delà de l’ego et à travers lui, dans une unité vivante qu’il ne peut pas saisir. L’égoïsme s’oppose à l’expression de l’unité de la Vie. L’égoïsme est plus fort que l’ego lui-même. Il s’immisce dans toutes les formes de l’activité humaine et recouvre tout. C’est lui qui étend les tentacules de son pouvoir à tous les niveaux de la vie, c’est lui qui retient, cache, c’est encore lui qui dénie l’âme, flétrit l’esprit, atteint le corps et paralyse le vouloir au cœur de la société. C’est l’égoïsme qui, ne songeant qu’à lui-même, opère en retrait, toujours dissimulé. (texte) C’est toujours en son nom, que l’on commet les pires crimes. C’est l’égoïsme qui tue l’amour et détruit, parce qu’il est à l’origine de la division de la séparation. C’est le principe même de la division entre le ciel et la Terre. L’égoïsme est l’archétype du mal.



Intuitivement, nous savons que « les formes du bien convergent les unes avec les autres. Nous pouvons multiplier les vertus et même les opposer entre elles, insister sur la diversité des vocations morales : pourtant le propre de ces vertus, c’est de produire un accord entre les différentes puissances de la conscience, alors que le mal se définit toujours comme une séparation, la rupture d’une harmonie, soit dans le même être, soit entre tous les êtres ». Partout où la division étend son empire, la terre se fendille dans la séparation, le sol se dérobe et la peur fait son office. Dans Les Racines du mal, Maurice le Dantec donne de la perversité une interprétation dans ce sens. Selon lui, l’intention du mal naîtrait d’une perte du sens de l’unité avec ce qui est. Le péché originel, dont parle le christianisme, n’est pas d’avoir voulu acquérir la connaissance. Au contraire, c’était là une bénédiction originelle. La faute c’est « de s’approprier la Connaissance en se détachant de la Foi, de l’Éthique… L’homme a brisé l’unité ». Ainsi, pour revenir au roman, « le tueur en série est complètement coupé de l’Unité. Il vit tout seul, dans sa forteresse étanche, en même temps que les frontières de son ego s’estompent ». Il sollicite à l’excès les forces de la Destruction. Les racines qui le relient à la Vie, à la Beauté et à l’Unité - l’arbre de la Vie - sont coupées. « A la place ont germé les racines de l’Arbre de Mort. Les Racines du Mal ». Pourtant, l’évolution opère constamment à un rééquilibrage : « dans le très étroit inter-monde de l’humanité et de l’histoire, ce qui survit, c’est ce qui est le plus juste. C'est-à-dire ce qui équilibre au mieux le bien et le mal nécessaire à l’expansion de la vie consciente ». L’intention de produire la division est contradictoire, parce que jamais un seul instant la Vie ne cesse de demeurer une. La séparation n’existe pas, même quand on croit pouvoir la produire. Il ne peut y avoir qu’une illusion de la séparation, une croyance dans la séparation et la prolifération de ses conséquences dans l’intériorité spirituelle, dans la vie en relation et sur le plan collectif des relations politiques. (texte)



2) Mais cette croyance est toujours disponible et elle est aussi efficiente. L’unité de la Vie n’est pas contraignante. Elle n’est pas totalitaire, comme le sont les régimes politiques qui enrégimentent les esprits dans une pensée unique. Elle laisse toute sa place au libre-arbitre. Nous disons que nous avons un code du bien/mal à travers une morale, c’est-à-dire que nous fixons des règles du bien/mal. Nous disons qu’il est mauvais de ceci ou de cela, de blesser, de voler, de tuer, en accord avec ce que nous tentons de faire. Cela signifie qu’en réalité, nous inventons librement les règles à mesure que nous avançons. La vie est un processus dans lequel nous décidons à chaque instant ce que nous sommes. Elle consiste à choisir qui je suis et à en faire l’expérience. Au fur et à mesure, que nous élargissons notre idée de nous-mêmes, nous inventons des règles pour l’envelopper, des règles avec de nouvelles obligations et de nouvelles interdictions. L’ego ne peut pas affronter l’unité intégrale de la Vie. Il se donne des frontières invisibles qui retiennent ce qui dans l’être n’a pas de limite. L’unité illimitée de la vie ne peut pas être limitée, mais il est possible de se limiter soi-même en créant un concept, celui de l’idée du moi. Avec l’idée du moi, nous pouvons imaginer des frontières, ce qui est la manière la plus simple de se connaître soi-même dans la singularité. L’ego crée la division bien/mal pour définir qui il est. Mais comme les frontières sont fictives, il les modifie sans cesse en fonction de l’idée qu’il a de lui-même. Ce qui est assez intéressant à observer, c’est qu’il ne voit pas ce processus, surtout quand il est confronté à autrui. Aussi croit-il facilement qu’il y a des pommes pourries dans le panier de l’humain. En réalité, il n’y a que des personnes qui se représentent un modèle différent d’eux-mêmes. Ce qui fait partie du jeu de la liberté humaine.

Là où le jeu tourne au drame, c’est quand l’ego croit qu’il est le seul à savoir ce qu’est le bien/mal, le seul qui se prétend raisonnable et qu’il pense que tous les autres sont fous. C’est exactement le genre de croyance qui propulse la violence et justifie la guerre. La croyance issue de l’égoïsme viscéral. D’où l’importance considérable de la compréhension de ce qu’est l’ego et du travail sur l’ego. L’erreur commune du moralisme a toujours été d’en rester à une condamnation des actes mauvais. Nous savons, que vouloir faire la morale n’a jamais converti personne. La connaissance seule peut aller en profondeur. Le moralisme ne produira jamais de sagesse. Le moralisme sans la connaissance de la structure de l’ego et le souci réel d’un travail sur soi est ignorance. Le véritable défi de l’Éthique (pas de la morale), c’est d’entrer dans la connaissance de soi, de mettre constamment en lumière l’ego et ses motivations et ceci de façon concrète. Ce qui veut dire sur moi-même à chaque instant. C’est un travail de la lucidité et non du jugement moral. L’ego est venu à l’existence par l’intermédiaire de la conscience afin de signifier sa propre individualité et de mettre en avant sa propre singularité. Cependant, quand nous disons être conscient, c’est avant tout parce que nous sommes conscience-de-quelque-chose. Le moi dans l’attitude naturelle, dans la vigilance, est englué dans la relation sujet/objet, il n’est que virtuellement conscient de lui-même. La conscience-de-soi n’est pas la vigilance. La virtualité de la conscience s’éveille seulement dans la lucidité, quand le témoin intérieur observe et met en lumière les activités de l’ego pour les éclairer. Les activités égocentriques du moi se déploient dans des constructions mentales. De fait, le mental et l’ego ne sont pas différents. Le moi est une pensée repliée sur elle-même, qui s’affirme dans ce que nous appelons la moïté, la tendance du sujet à s’approprier. Le moi s’affirme dans le désir de possession et il fonctionne très nettement dans la dualité, désir/aversion. « Moi je veux ce qui est bon pour moi », « moi, je ne veux pas ce qui est mauvais pour moi ». Les désirs de l’ego se ressemblent tous. Il sont toujours dans le même registre. Sans la relation intentionnelle sujet-objet l’ego n’apparaîtrait pas. Sans la représentation sujet/objet, l’ego ne peut non plus se manifester. Il est en réalité impermanent, et ce qu’il cherche, c’est à se donner une existence sous une forme quelconque, dans un personnage, afin de confirmer qu’il est le sujet réel, qu’il est l’âme. L'ego prétend montrer qu’il est bien « quelque chose » qui possède une existence séparée, indépendante et suffisante. Si nous écoutons bien la résonance de l’affirmation « moi !» , telle qu’elle peut être prononcée autour de nous, nous verrons immédiatement ces caractères : « je suis différent et je me pose comme tel, je me plante face à vous dans mon indépendance, je suis une entité suffisante ». En bref : moi !

La part de fiction –pour ne pas dire d’illusion- contenue dans ce genre d’affirmation est la cible de tout travail spirituel sérieux. Les questions : Qui veut du mal ? Qui a l’intention de nuire ? Qui souffre ? et Qui veut faire souffrir ? méritent d’être posées dans toute leur radicalité. Elle convoque immédiatement l’ego et elle tire les fils de ses pensées dans ses motivations. La rencontre n’est pas flatteuse, mais elle en vaut la chandelle. Comme l’indique remarquablement S. Prajnanpad, l’aptitude de l’ego à se dissimuler est étonnante, mais au bout du compte, l’ego n’est finalement qu’un petit personnage. Un personnage qui est une caricature d’habitudes prises et qui n’est fonctionnel que parce que nous ne le voyons pas. Dès qu’il est surpris, il est foudroyé et la conscience retrouve son état naturel.

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Il y a bien une intention du mal, mais rigoureusement, il n’est pas d’intention du bien. L’ego est traversé par le don sans en être l’auteur. Krishnamurti dit à ce sujet que nous ne laissons pas le bien s’épanouir et que nous lui faisons obstacle le plus souvent. Le mal n’est pas dans la Nature, il ne réside pas dans l’objet. Il n’est pas la conséquence d’une évaluation en général, mais l’effet d’un choix erroné qui ne voit pas en quoi elle se compromet avec une tendance destructrice. Une volonté foncière du mal ne peut exister sans la recherche de quelque bien. Il est en fait très difficile, autrement que par la fiction, de se figurer une véritable volonté perverse. Il faut convoquer tout un arsenal de croyances pour l’appuyer, et notamment une représentation duelle, un manichéisme de type religieux. Il est bien plus pertinent de cerner le mal à partir de l’empire de l’égoïsme. Cela nous met d’abord directement en cause, sans que nous ayons les moyens d’aller chercher un refuge de mauvaise foi dans l’idée d’une nature mauvaise, dans l’empire d’un diable ou même d’un inconscient mauvais. D’autre part, l’égoïsme peut être dévoilé dans tous ses replis, ce qui nous reconduit tout droit à la structure de l’ego.

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© Philosophie et spiritualité, 2005, Serge Carfantan, Accueil. Télécharger, Index thématique. Notion. Leçon suivante.



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_____"Bouddha" (= l'Eveillé = celui qui est pleinement conscient), L'Ego spirituel - le foyer de conscience et d'identité spirituelle - de l'homme se meut dans l'éternité comme un pendule qui oscille entre les heures de la naissance et la mort.

CERCLE. (voir Couleurs). Grand symbole de l'âme. Le Yin et le Yang imagent à la perfection notre réalité psychique : la partie noire = l'inconscient, au centre duquel se trouve l'étincelle de pure conscience (= le Soi, c-à-d la source de notre véritable identité). La partie blanche = le conscient, au centre duquel s'installe l'ego, dont nous n'avons pas vraiment conscience (il est noir) et qui tire son pouvoir de notre incapacité à prendre conscience de sa présence en nous, ainsi que de notre difficulté à prendre possession de notre inconscient.

Remarque : Cette explication permet de faire l'égalité entre Monsieur et Madame. A notre époque, l'homme (et surtout la femme, d'ailleurs !) ne peuvent plus accepter l'idée machiste du féminin (obscur, humide, passif) opposé au masculin (lumineux, sec, actif), qui implique un jugement de valeur, négatif pour le premier et positif pour le second. En fait chaque être humain est logé à la même enseigne : Monsieur dispose d'un conscient masculin et d'un inconscient féminin. Madame dispose de l'inverse, et chacun a en lui-même les deux aspects : chacun doit donc conquérir son propre inconscient, marqué du sexe opposé.

L'Ego spirituel - le foyer de conscience et d'identité spirituelle - de l'homme se meut dans l'éternité comme un pendule qui oscille entre les heures de la naissance et la mort. Mais si ces heures qui marquent les périodes de vie terrestre et de vie spirituelle sont limitées dans leur durée, et si la série de ces étapes à travers l'éternité, entre le sommeil et la veille, entre l'illusion et la réalité, a un commencement et une fin, le pèlerin spirituel n'en est pas moins éternel.





La réalité de ce pèlerinage se trouve surtout dans les heures de la vie post mortem où, désincarné, l’être humain se retrouve face à face avec des vérités essentielles, et non plus avec les mirages de ses existences terrestres passagères. Malgré leurs limites, ces intervalles n'empêchent cependant pas l'Ego de suivre sans dévier - bien que graduellement et lentement - le chemin qui l'amènera jusqu'au point de sa dernière transformation où, ayant atteint son but, il devient lui-même un être divin. Ces intervalles et ces étapes aident à atteindre le résultat final au lieu d'en entraver la réalisation. Et, sans de tels intervalles limités, l'Ego divin ne pourrait jamais atteindre son but ultime.

De même que l'abeille recueille son miel de chaque fleur qu'elle visite et laisse le reste en pâture aux vers de la terre, de même notre individualité spirituelle ne recueille de chaque personnalité terrestre, dans laquelle karma la force à s'incarner, que le nectar des qualités spirituelles et de la soi-conscience ; elle réunit l'ensemble de ses récoltes en un tout unique et sort finalement de sa chrysalide comme un être un glorifié.

Lorsque la mort arrive, cette âme se dégage du corps, mais, après, que se passe-il ? Quelles sont les nécessaires métamorphoses pour cette âme ? Pour beaucoup de croyants, celle-ci est dirigée soit sur le purgatoire, soit sur l'enfer, soit sur le paradis. En fait, le 19e siècle, fut une époque où l'idée de l'âme s'est confortée considérablement grâce au spiritisme. Il devenait crédible non seulement que l’âme était immortelle mais qu'elle restait assez près de la terre pour pouvoir communiquer parfois par la voie des médiums. Cependant, dans le même temps, les choses se gâtaient avec le développement de la science. Au tournant du 20e siècle, cette science triomphante nous fit douter qu'il existât quoi que ce soit qui ressemble à une âme immortelle distincte du corps physique.

La conscience était-elle autre chose qu'un épiphénomène ? une manifestation du fonctionnement du cerveau ? Si tel était le cas, , parler des "nécessaires métamorphoses de l'âme" après la mort perdait tout sens logique. Si, après la mort, il n'y a plus rien, il n'y a plus d'âme, ne cherchez pas !

Cependant, ce 19e siècle a été remarquable par l'irruption de l'Orient dans la pensée occidentale. Il n'y avait plus, en présence, que la tradition dogmatique religieuse et la science : il y avait aussi l'apport des penseurs de l'Orient. Grâce à l’Orient, on pouvait maintenant apprécier les choses d'une façon différente. Il n'y avait notamment pas création d'une âme à chaque naissance de corps puisqu'il fallait tenir compte de la réincarnation. Et cette âme personnelle que l'on imaginait comme passant par des alternances de vie et de mort était profondément enracinée quelque part dans ce que l'on devait appeler le Soi cosmique ou le Soi universel.

2

La psychologie est la science de l'âme ou de l’esprit, mais on a élaboré une psychologie humaine sans âme, sans croyance à une âme immortelle, distincte du corps, simplement, sur l'analyse des faits psychologiques, des pensées, des désirs, des pulsions intérieures et de l'analyse des rêves. Cette psychologie est une science psychologique "matérialiste", qui n'imagine pas qu'il puisse y avoir une dimension bien plus vaste à l'âme humaine que celle dont on peut découvrir les manifestations. Mais, avec le temps les choses ont évolué : on a vu ainsi se développer une psychologie transpersonnelle, où l'influence de sages orientaux est indéniable.

Dans ce climat de changement, une nouvelle révolution s'est produite dans la pensée de l'Occident, avec l'irruption de ce que l'on appelle les "N.D.E.", (les expériences de mort imminente). Avec toutes les enquêtes qui ont été faites, on s'est rendu compte que, lorsqu'une personne approchait de très près la mort, finalement, ce n'était pas le "trou noir", l'extinction que l'on aurait dû attendre lorsque le cerveau apparemment cesse de fonctionner. Au contraire, ce sont des instants de surconscience tout à fait extraordinaires. Tout nous oblige à une profonde révision de la notion de l'âme, qui n'est plus simplement ce qui anime le corps, sent et pense en lui.

Ainsi donc, beaucoup des conceptions sur l'âme que l'on pouvait avoir au 19e siècle, encore tout imprégné des idées de la chrétienté, ont dû être revues considérablement. La Théosophie de Madame Blavatsky est arrivée (vers 1880) avec beaucoup d'avance sur tout ce qui devait faire les nouveautés du 20e siècle : vulgarisation des conceptions orientales (philosophie, psychologie, karma et réincarnation), psychologie transpersonnelle, approche lucide de la mort et N.D.E.

On va donc commencer par examiner ce qui se passe au moment où une personne est en train de mourir.

Madame Blavatsky l'avait dit dans Isis Dévoilée (1877), la mort n'est jamais immédiate, c'est un processus progressif naturel, au cours duquel les choses, pourrait-on dire, se mettent en place. Dans leur conscience, les témoins de N.D.E. se sont trouvés encore "très vivants" ; certains d'entre eux ont raconté que, pendant que les médecins essayaient de ranimer le corps, ils sont sortis de ce corps pour l'apercevoir, là, sur une civière ou bien sur la table d'opération, en suivant très clairement toutes les opérations de réanimation. Première constatation importante : ces personnes « découvraient » qu'elles n'étaient pas leur corps, qu'elles restaient tout à fait conscientes en dehors de lui. Puis, après le passage dans une sorte de trou noir, d’un étroit tunnel, où elles s'engouffraient, il y avait comme un reflux de la conscience, loin du champ de ces expériences en rapport avec le monde physique, pour accéder finalement à une atmosphère extraordinaire de joie, de bonheur, de paix, d'amour, de lumière. Et là, dans cette transcendance, s'imposait la sensation d'une Présence, d'un être invisible mais très présent, qui semblait tout connaître du personnage en train de mourir. Expérience tout à fait extraordinaire, n'ayant rien de commun avec un rêve ou une hallucination.

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Nous avons ici l'impression de toucher une dimension de l'être qui est bien plus grande, bien plus profonde que celle qu'explorent habituellement les psychologues ou les psychanalystes. À ce moment, le mourant pénètre dans la sphère de ce que le docteur Moody a appelé l' "Être de lumière". Avec les explications fournies par Mme Blavatsky, on peut comprendre qu'il s'agit, en fait, d'une partie essentielle de nous-mêmes : c'est notre vraie racine spirituelle, alors que la conscience que nous avons en ce moment, ici, dans le corps vivant, la personnalité qui s'est construite depuis l'enfance et tout au long de la vie, cette personnalité n'est qu'un personnage sur la scène terrestre, qui joue un rôle, le temps d'une vie, entre la naissance et la mort ; mais derrière ce personnage, soutenant ce personnage, il y a, en permanence, une conscience profonde, puissante, une conscience pour ainsi dire, trans-personnelle, qui apparaît comme un foyer de lumière, de connaissance, de volonté et d'amour, et qui demeure très étroitement lié à ce personnage que l'on serait tenté d'appeler l' âme personnelle, impliquée dans l'histoire de notre existence.

Ainsi donc, si on tient à appeler âme la totalité de notre être intérieur, on voit qu'il y a en elle une dimension beaucoup plus grande que ce qu'évoque la psychologie courante, une dimension spirituelle très forte, dont notre "moi" n'est que le poste avancé, ici, dans le corps impliqué dans ce monde.

La suite des récits des rescapés de la mort est également passionnante, et s'éclaire avec la Théosophie. Il est question d'expériences cognitives extrêmement importantes dont la première est la revue intégrale de toute la vie qui vient de s'écouler, une revue panoramique complète dans laquelle le témoin est, semble-t-il, à la fois acteur et observateur (un genre d'expérience que l'on n'a pas du tout l'habitude de faire). Autrement dit, on revoit tous les détails de l'enfance, de l'adolescence et de l'âge adulte, à la fois comme l'acteur - on se rappellera par exemple une ancienne chute à vélo - mais on éprouvera aussi les choses de l'extérieur, comme un observateur qui saisit les rapports entretenus avec les autres, qui comprend le sens de ces rapports et l'influence qu'ils ont eue sur les autres. C'est vraiment quelque chose de tout à fait extraordinaire. On peut même revoir une scène de violence contre un tiers, mais ressentir en même temps ce que le tiers a vécu à cet instant.

Comme Mme Blavatsky l'a signalé en 1889, dans certains cas, il y a même une revue d'une ou plusieurs incarnations précédentes - ce qu'ont confirmé certains témoins de N.D.E.. Ajoutons que dans cette atmosphère tout à fait extraordinaire, il n'y a aucun jugement, aucune condamnation. Mais, à ce moment-là, la justice et la justesse des événements apparaissent très clairement à la personne : il s'est passé telle chose, les événements se sont enchaînés de telle façon.

Notez bien que, cette vision, qui est pratiquement instantanée, sera rapportée plus tard par la personne ranimée, qui, quant à elle, est habituée à vivre dans le temps, dans l'espace, dans l'écoulement des moments. D'où la difficulté qu'elle aura, au retour, à décrire son expérience vécue, pour ainsi dire, hors du temps et de l'espace. Embrassant un passé, parfois lointain, le témoin d’une NDE peut aussi, dans certains cas, apercevoir le déroulement d'événements qui vont se produire lorsque la personne sera revenue dans son corps.

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Les gens qui ont fait une NDE ne sont pas morts, évidemment, puisqu'ils sont revenus. Ce qui a été souvent vécu par le témoin est comme un instant de choix : dans le discours qui s'échange entre la personnalité et sa racine profonde, les mots semblent être : " Est-ce que tu veux rester ou bien revenir ? " Là, le choix éthique s'impose. La personne sent qu'elle ne peut pas "s'en aller" : il y a un mari, des enfants qui ont besoin d'elle, ou bien telle mission, tel ou tel devoir à accomplir. Elle choisit donc de revenir et aussitôt elle réintègre son corps. Il faut remarquer la tonalité éthique qui marque cet ultime échange avec le Soi profond.

Si le mourant avait obtenu de mourir, que serait-il arrivé ? Comme il lui a semblé, il y avait comme une porte, une limite, une barrière à franchir pour "partir", mais pour aller où ?

Pour la Théosophie, la mort n'est pas une extinction - loin de là. Pour mieux comprendre ce qu'elle réserve, il faut analyser un peu ce que représentent ces deux instances réunies dans les N.D.E. : la conscience active (la psyché terrestre) et ce que peut être cette Présence extraordinaire, qui a l'air de savoir tout de cette psyché et se manifeste comme un foyer de lumière, un foyer d'amour, de compassion. Pour la Théosophie, nous découvrons l'opposition très claire entre un moi personnel et un Soi impersonnel, individuel, mais, qui, en somme, agit comme un parent pour ce moi, qu'il soutient pendant toute la vie du personnage que nous sommes ici-bas. À juste titre, on peut utiliser le mot Soi pour exprimer que c'est, en quelque sorte, la quintessence du moi, ou la racine essentielle de ce moi. C'est, en fait, le principe de notre identité ; si j'ai le sentiment d'un "je" c'est parce qu'il y a ce principe d'identité au fond de mon être. Cependant, d'après la Théosophie, ce Soi individuel n'est qu'une manifestation, ou une réflexion, du Grand Principe d'Identité qui pénètre tout notre univers et qui le soutient de tout son pouvoir divin. À cette échelle cosmique, on peut lui donner des noms différents : Logos, Atman ou Brahman, selon les traditions du passé. L'essentiel pour nous tenant à cette constatation : notre personnalité actuelle, par le canal de ce Soi individuel, est suspendue, un peu comme un fœtus, à la grande matrice de l'univers ou à la vie, même de cet univers. Et il en est de même de tous les êtres humains qui nous entourent.

S'il est vrai que le personnage que je suis en ce moment tire tous ses principes vivants - l'intelligence, la capacité d'aimer, et d'agir efficacement, la capacité de créer, et même le génie potentiel qui attend de se manifester - s'il est vrai que nous portons tous quelque chose du génie sans limite de l'humanité - si tout cela est dû à cette Présence qui apparaît à l'heure du décès, et nous relie à l'univers c'est qu'il y a, dans tout ce mystère, une signification à découvrir.

Tous ces pouvoirs dont nous disposons ne peuvent être des cadeaux gratuits de la Nature : elle doit avoir un projet avec nous. Quand arrive la fin d'une expérience terrestre, tout ce qui aura été vécu n'a pas dû l'être en vain ; si la Nature est conséquente, de même qu'un arbre qui vit contribue à l'équilibre de la biosphère et n'est pas là en vain, de même avec nous toutes les expériences que nous avons pu faire ne sont pas gratuites : elles ont pu contribuer à l'équilibre et au progrès de notre monde. Bien sûr, dans le bilan final, certaines sont complètement caduques et stériles, d'autres vont entraîner des conséquences mauvaises (c'est la loi de karma) mais d'autres encore vont produire des effets constructifs (c'est aussi la loi de karma), dont nous allons récolter les effets. Finalement, il doit y avoir une richesse à préserver dans toute existence vécue.

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Les systèmes qui expliquent qu'après la mort on revient de suite sur terre (réincarnation immédiate) ne donnent pas à la nature le temps d'engranger la richesse produite par une personnalité terrestre. Même si le bilan de richesse est faible, il est rarement tout à fait nul. Bien sûr, pour les personnes qui pensent qu'après la mort il n'y a plus rien, le vivant est un peu comme un figurant qui passe sur la scène : après la fin de l'acte, il disparaît pour toujours.

Mais si on pense que l'être humain tel qu'il est en ce moment est lancé dans un pèlerinage, il est très clair que chaque existence vécue devrait marquer, en progrès, une étape dans ce pèlerinage. Nous sommes tous issus d'une même source, d'un même point de départ qui est la divinité que nous portons intrinsèquement en nous, mais dont nous n'avons pas conscience. Dès lors, le projet de la nature est de nous ramener périodiquement sur la scène terrestre, pour y faire des expériences, enrichir notre être en profondeur, jusqu'à ce que, finalement, notre conscience s'éveille pleinement à sa nature divine, à sa nature spirituelle.

Examinons donc ce qui peut se passer après la mort.

Normalement, l'économie de la nature s'arrange pour que l'étape du pèlerinage qui vient d'être franchie soit fructueuse. Par conséquent, tous les phénomènes qui vont se dérouler, devraient nécessairement confirmer ce que laissaient présager les rêves de mort : beaucoup de choses secondaires seraient perdues mais l'essentiel serait conservé. Ces idées ont été déjà esquissées par un philosophe platonicien du 1er siècle, du nom de Plutarque. Il a expliqué que l'homme n'est pas seulement corps et âme, soma et psyché, mais qu’il possède aussi une dimension spirituelle, le noûs, qui est un peu comme le soleil, par rapport à notre corps et qui est lié à la terre, l'âme intermédiaire ou psyché, étant à rapprocher de la lune, qui sert de pont entre les deux. Pour cette partie solaire, Plutarque emploie le mot Soi, autos en grec : c'est ce qui permet aux êtres de penser et de comprendre. Ainsi donc, pour Plutarque, ce qui se passe après la mort doit se passer suivant un processus logique ; après la première mort (qui concerne le corps), il doit y avoir une deuxième mort, séparant cette fois le noûs de la psyché : elle se passe dans le champ de la lune - le monde psychique par excellence.

Pendant la vie, le personnage que nous sommes, qui utilise tous les pouvoirs que nous connaissons, avec un cerveau, une machinerie à penser et à sentir, ce personnage représente, un peu le poste avancé du Soi profond ; mais, si on fait l'inventaire, il y a des tas de choses qui sont complètement sans valeur dans cette machinerie, dans cette personnalité - tous les souvenirs de la routine de notre vie, d'une façon générale qui ne méritent guère d'être conservés dans tous les détails. Par ailleurs, le Soi profond, que la première mort libère du corps physique, devrait-il conserver la machinerie astrale, liée au cerveau physique pendant toute la vie, pour aller vivre loin de la terre et se retirer sur son propre plan ? Non, certainement pas. De même que l'acteur qui sort de scène s'en va dans sa loge et se défait de son grimage, de son costume, de toutes ces choses qui lui étaient nécessaires pour jouer son rôle, de même, lorsqu'il vient à quitter la scène de la vie, la Loi de la Nature doit permettre au Soi-Ego de se défaire d'instruments astraux ou psychiques désormais inutiles.

Pour Plutarque, la deuxième mort abandonne, dans la sphère de la Lune, ce qu'il faut appeler un "cadavre psychique", privé de vie et de conscience, et destiné à se désintégrer dans l'espace lunaire. Ensuite, la partie spirituelle de l'être - son noûs, qui survit à cette mort - s'élève pour aller du côté de la Lune qui est tourné vers le soleil, par l'amour que ce noûs porte en profondeur à la lumière du soleil. Tout cela est très symbolique, bien sûr, mais éclaire singulièrement l'itinéraire posthume qui nous attend tous.

Avec la Théosophie, les choses se précisent, grâce aux indications fournies par les Maîtres de Mme Blavatsky. Essentiellement, on doit distinguer , après la mort, deux grandes étapes : une phase de rejet par le Soi-Ego, où il se décharge des bagages inutiles (trop liés à la terre) et une phase de retrait dans une béatitude où il peut assimiler le butin spirituel de l'existence passée.

Dans la première phase, se déroulent non seulement l'abandon progressif des machineries astrales qui ont servi, en rapport avec le cerveau et le corps physique, à fonctionner comme une personne incarnée sur la terre, mais aussi, un tri minutieux dans toutes les pensées, les images, les énergies et tout ce qui a fait le tissu de la vie de la personne incarnée, de telle sorte que n'est conservé que ce qui est homogène à la nature du Soi spirituel, ce qui a été inspiré par l'idée de justice, de beauté, de vérité, par l'amour, par tous les idéaux les plus nobles ou les plus riches que nous ayons pu avoir. À de rares exceptions près, tous les êtres humains ont nourri, secrètement ou ouvertement, des aspirations de ce genre, de vivre un idéal - même chimérique -, et toutes ces énergies psychiques de qualité spirituelle demeurent dans l'intimité de l'être comme autant de ressorts tendus qui demanderont à se détendre. Une fois accomplis ce tri et ce rejet, le moment vient pour le Soi profond, ainsi "allégé", d'entrer dans une période de félicité extraordinaire, qui ressemble au paradis de toutes les religions mais qui n'est pas un paradis où l'on contemple Dieu et où l'on marche dans les rues de la Jérusalem céleste pavées d'émeraudes et de rubis : c'est un paradis subjectif, complètement intérieur.

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Le Soi-Ego, avec toute sa puissance - enfermé dans sa propre sphère, pourrait-on dire - va reprendre et redonner vie à toutes les images, toutes les idées, toutes les énergies, tout ce qui a été produit de positif par le personnage qu'a été l'être humain, avec son cerveau, son cœur, ses mains, etc. Toute cette richesse-là, va être exploitée à fond, par une espèce de méditation dans laquelle l'être va redonner vie à l'or de chacun de ces instants de soi-conscience humaine, et cela en dehors de toute contingence liée à la terre, aux problèmes et aux chagrins d'ici-bas.

Au moment de la mort, l'homme qui découvre, dans sa vision ultime, la présence d’un être rayonnant ne comprend pas ce qu'il représente pour lui - comme l'a dit très bien un psychologue, Kenneth Ring ; il ne comprend pas qu'il est lié directement à cet être-là, comme le moi incarné à son Soi transcendant. Mais, dans l'expérience qui est vécue maintenant, la face lumineuse de ce "moi" reprend vie, grâce au pouvoir spirituel de ce Soi : elle est, en quelque sorte, "immortalisée", assimilée comme une grande image dynamique dans la mémoire de l'être spirituel.

Cette expérience béatifique se prolonge considérablement, aussi longtemps qu'il y a une moisson à engranger, pourrait-on dire. Cela peut durer des centaines d'années. La Théosophie a avancé le chiffre de dix ou quinze siècles. Platon et les Égyptiens ont parlé de deux mille, trois mille ans. Peu importe d'ailleurs : il ne peut s'agir de quelques semaines, pour le Soi-Ego retiré dans sa sphère où rien ne l'oblige à revenir sur la terre - tant qu'il y a pour lui des énergies et des images à assimiler.

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Dans les religions, il y a, après la mort, récompense et bonheur pour les bons, punition et souffrance pour les mauvais. Avec la Théosophie, il n'y a rien de pareil. Le "devachan" n'est pas une récompense "pour les bons", mais une phase de repos et d'assimilation bienheureuse du bilan positif de la vie d'un être, qui a par ailleurs pu avoir des côtés "mauvais".

Avec la loi de karma, on peut être sûr que les conséquences karmiques des actions et attitudes positives se manifesteront dans l'incarnation suivante ou les incarnations ultérieures, et, de même, que les conséquences mauvaises des attitudes négatives ne manqueront pas d'être récoltées dans les incarnations à venir sur la terre, où les causes positives ou négatives ont été semées.

Maintenant, qu'est ce qui va faire que sonne l'heure de revenir à l'incarnation ?

C'est précisément qu'il n'y aura plus d'énergies pour soutenir l'être dans son expérience lumineuse. Dès lors va se faire sentir précisément l'influence de tout le karma qui a été produit à travers les causes semées dans la vie précédente. Bientôt viendra le moment où le flux qui a emporté la conscience jusqu'au plus haut niveau possible s'inversera pour l'entraîner irrésistiblement à s'incarner dans un nouveau corps de chair. Le nouvel enfant qui naîtra sera ignorant de tout ce qui s'est passé jadis, mais il entrera dans la vie avec une richesse cachée puisque cette richesse constitue le bilan positif de l'incarnation dont il hérite à présent. Si cette richesse-là est bien mise à la disposition de cet enfant, il est clair que son existence ne s'engagera pas dans les mêmes conditions que la vie précédente. Dans la mesure où cette richesse est notable, la distance qui séparera la nouvelle personnalité humaine de son Soi-Ego profond se trouvera diminuée.

En règle générale, si un homme s'engage vraiment dans la voie de l'éthique supérieure - l'éthique universelle - un lien de plus en plus solide se construit avec ce Soi, ce qui constitue, pour l'âme qui se réincarne, une progression authentique. Lors d'une nouvelle naissance, marquée d'événements qui sont les conséquences karmiques du passé, tout cela va permettre au personnage terrestre d'y voir plus clair et, peut-être, de disposer d'une façon plus efficace des pouvoirs qui viennent de l'être de lumière - volonté, intelligence, amour, créativité, ou même génie particulier, dans un domaine ou un autre - tout cela étant notre héritage, en quelque sorte, notre héritage spirituel, à nous les hommes de la terre.

L'optique théosophique ne relève pas de l'invention humaine. Elle révèle toute la dimension bénéfique de la mort, qui apparaît comme l'alliée invisible de la vie. La mort, cette "ultime extase" de l'existence (comme l'a rappelé Mme Blavatsky) doit cesser de nous effrayer, comme si elle nous plongeait dans le néant. Et la Nature se révèle ici extrêmement clémente en nous permettant, pendant l'expérience posthume, d'assimiler en profondeur, et d'une façon efficace, tout ce que nous avons pu semer de généreux, tout ce qui ressemble à de l'idéal, de l'amour, de la conduite éthique.

FIN

http://www.francelecture.net/article_35_metamorphoses_ame_francelecture_esoterisme_voyance_spiritualite.htm

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lundi 29 novembre 9999

_____Laurent GBAGBO etudes & parcours politiques: baccalauréat de philosophie, licence, maitrise d'histoire de la Sorbonne..

Biographie de Laurent GBAGBO Laurent GBAGBO Laurent Koudou Gbagbo1 né le 31 mai 1945 à Mama sous-préfecture de Ouragahio est le 4e président de la République de Côte d'Ivoire depuis le 26 octobre 2000.



Origines

Laurent Koudou Gbagbo originaire du pays bété, est né le 31 mai 1945 dans le village de Mama, sous-préfecture de Ouragahio dans le département de Gagnoa sous l'administration coloniale de Afrique occidentale française dans l'ouest ivoirien. Laurent Gbagbo est né d'une famille catholique pauvre originaire du grand-ouest ivoirien, son père Zèpè Paul Koudou Gbagbo était un ancien combattant pendant la Seconde Guerre mondiale puis sergent de police et sa mère Marguerite Gado originaire du village bété Blouzon était une simple ménagère. Son père fut, au cours de la Seconde Guerre, blessé et fait prisonnier par les troupes allemandes. Ainsi, le 8 mai 2003, Zèpè Paul Koudou ancien sergent de l'armée française reçut des autorités françaises une haute distinction militaire, celui du titre officiel de « Reconnaissance de la Nation Française ».




Années de formations

Laurent Gbagbo débute ses études à l'école primaire publique Plateau à Agboville où son père exerçait la fonction de sergent de police.

Il obtient son baccalauréat de philosophie au lycée classique d'Abidjan en 1965, puis une licence d'histoire à l'Université d'Abidjan en 1969. Il devient en 1970 professeur d'histoire au lycée classique Abidjan Cocody. Chercheur à l'institut d'histoire, d'art et d'archéologie africaine (IHAAA) à partir de 1974, Gbagbo est également titulaire d'une maitrise d'histoire de la Sorbonne.

Il soutient en juin 1979 une thèse de doctorat en histoire intitulée Les ressorts socio-économiques de la politique ivoirienne: 1940-1960.




Le militant politique

Entrée dans le syndicalisme

Membre du syndicat national de la recherche et de l'enseignement supérieur (SYNARES), il participe aux mouvements de grève de l'enseignement en 1982, et fonde dans la clandestinité le futur Front populaire ivoirien. Il part en exil pour la France en 1985, afin selon lui de lutter contre la dictature du PDCI, alors parti unique et promouvoir le multipartisme. En France, il se lie d'amitié avec Guy Labertit, membre du PSU, même si ses rapports avec le parti socialiste au pouvoir en France sont difficiles, du fait de son opposition à Félix Houphouët-Boigny. Il épouse en secondes noces Simone Ehivet Gbagbo, syndicaliste marxiste, très proche des milieux évangéliques états-uniens. Gbagbo rentre en Côte d'Ivoire le 13 septembre 1988, Houphouët ayant implicitement accordé son pardon en déclarant que l'arbre ne se fâche pas contre l'oiseau.

L'opposant à Félix Houphouët-Boigny

Gbagbo est un syndicaliste actif dans les années 1970, dont l'enseignement est jugé subversif ; il est emprisonné à Séguéla et à Bouaké de mars 1971 à janvier 1973. Devenu directeur de l'IHAAA en 1980, il se révèle lors des manifestations étudiantes du 9 février 1982, qui provoquent la fermeture des universités et des grandes écoles. C'est durant cette année que naît dans la clandestinité le futur Front populaire ivoirien (FPI). Son exil en France est l'occasion de promouvoir le FPI et son programme de gouvernement. Idéologiquement proche du PS, il reste officiellement ignoré du gouvernement socialiste français de l'époque puis de celui de Jacques Chirac. Cependant, il subit des pressions françaises pour retourner dans son pays, Houphouët s'inquiétant de le voir développer un réseau de contacts, et trouvant que « son remuant opposant serait beaucoup moins encombrant à Abidjan qu'à Paris ». En 1988, il rentre en Côte d'Ivoire, et devient secrétaire général du FPI, lors du congrès constitutif de ce parti les 19 et 20 novembre 1988. Le 28 octobre 1990 a lieu l'élection présidentielle, avec pour la première fois une autre candidature que celle de Félix Houphouët-Boigny, celle de Gbagbo, qui remporte 18,3 % des suffrages, ce qui lui confère le statut de leader de l'opposition. Les élections législatives du 25 novembre 1990 sont les premières sous le signe du multipartisme. Le FPI obtient 9 sièges (sur 175); Gbagbo lui-même est élu dans la circonscription de Ouaragahio, où se trouve sa ville natale. En mai 1991, puis en février 1992 ont lieu d'importantes manifestations étudiantes. Le 18 février - Alassane Ouattara étant alors premier ministre - Gbagbo est arrêté, puis condamné le 6 mars à deux ans de prison9, mais il est finalement libéré en août.

L'après Houphouët

En 1995, Gbagbo appelle au boycott de l'élection présidentielle du 22 octobre, à cause de la réforme du code électoral (8 décembre). Henri Konan Bédié est élu avec 96,44% des suffrages. Lors d'élections législatives partielles le 30 décembre 1996, Gbagbo est réélu dans sa circonscription, le FPI remportant 5 des 8 sièges vacants. Désigné candidat officiel du FPI lors du 3e congrès de ce parti les 9, 10 et 11 juillet 1999, il se présente à l'élection présidentielle du 22 octobre 2000 contre le dirigeant militaire Robert Guéï. Cette élection est marquée par l'élimination par la Cour suprême de plusieurs candidatures -dont celle d'Alassane Ouattara)- pour nationalité douteuse et faux et usage de faux sur la filiation, ainsi que celle de l'Ancien Président Henri Konan Bédié. Gbagbo l'emporte face à Guéï, qui refuse sa défaite ; une révolte populaire en faveur de Gbagbo (qui affirme avoir gagné avec 59,4 % des suffrages) éclate dans la principale ville du pays, Abidjan. Guéï est forcé de partir, et Gbagbo devient président le 26 octobre. Le général Guéï reconnaît la légitimité de Gbagbo le 13 novembre. Lors des élections législatives du 10 décembre, le FPI apporte à Gbagbo une majorité de 91 sièges, contre 70 au PDCI et 16 indépendants.

Présidence

Rébellion du nord

Le 19 septembre 2002, des soldats rebelles venus du Burkina Faso tentent de prendre le contrôle des villes d'Abidjan, Bouaké et Korhogo. Ils échouent dans leur tentative de prendre Abidjan, mais sont victorieux dans les deux autres villes, respectivement dans le centre et le nord du pays. La situation tourne rapidement à la guerre civile entre un sud tenu par le gouvernement et le nord tenu par les rebelles, qui s'opposent notamment à la politique « d'ivoirité » introduite par l'ex président Henri Konan Bédié. Gbagbo est soupçonné d'avoir profité de cette révolte pour faire massacrer Robert Guéï, sa femme ainsi que plusieurs autres personnalités politiques ivoiriennes.

Accords de Marcoussis

Article détaillé : Accords de Marcoussis. Après plusieurs mois de combats, un accord de paix est ratifié par les principaux partis politiques ivoiriens et la rébellion, en l'absence du président Gbagbo qui n'a pas été invité à la discussion, à Marcoussis le 26 janvier et la force de paix française (opération Licorne) se déploie pour patrouiller dans une zone de cessez-le-feu. D'après les termes de l'accord, Gbagbo doit rester en fonction (les rebelles ont précédemment exigé sa démission), un nouveau gouvernement de réconciliation doit être formé avec un premier ministre « neutre » suivi du désarmement des rebelles. Ce gouvernement inclut le FPI, l'opposition civile et des représentants des groupes rebelles. De plus, des lois doivent être votées afin de satisfaire aux exigences des rebelles. En partant de France où il a participé à la réunion des chefs d'États à Kleber, il déclare : « Je n'ai pas gagné la guerre, et c'est pour cela que je dois discuter, faire des compromis. Je m'en vais dire aux Ivoiriens : je n'ai pas gagné la guerre, il faut en tirer les conséquences. » Revenu en Côte d'Ivoire, il tient compte du ressentiment du peuple et indique que l'accord Marcoussis est « un médicament amer qu'il faut essayer ». Des lenteurs apparaissent dans l'application de cet accord suite à des divergences d'interprétation et la situation s'enlise. Les différents protagonistes espèrent que les parrains internationaux feront droit à leurs positions. Mais entre-temps, l'armée ivoirienne, autrefois une armée d'opérette, en profite pour recruter des troupes nombreuses, acheter de l'armement lourd et se constituer une aviation. L'ONU délègue à une force d'interposition (l'ONUCI: Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire) la responsabilité d'accompagner un apaisement de la situation. Remises en cause de l'accord L'accord est dénoncé par les partisans du président qui pensent que trop de concessions sont accordées aux rebelles et que les Français soutiennent les objectifs politiques des rebelles. En novembre 2004, huit lois d'apaisement sur les dix-sept prévues sont effectivement votées. Dans la première semaine de novembre 2004, Laurent Gbagbo lance une offensive dans le secteur des villes rebelles de Bouaké et Korhogo. En réaction, la France demande le 5 novembre au Conseil de sécurité de l'ONU une extension du mandat de l'ONUCI, afin qu'elle puisse s'interposer militairement aux combats entre forces gouvernementales et rebelles. Les Casques bleus s’opposent à l’avancée de l’armée ivoirienne. Le 6 novembre, les bombardements opérés par les FANCI (Forces armées nationales de Côte d'Ivoire) sur la zone de confiance, notamment à Man et Bouaké font 9 morts, des soldats français de l'opération Licorne. En riposte, celle-ci détruit deux avions de type Soukhoï et les hélicoptères MI-24 soit la totalité de la flotte aérienne ivoirienne. Les drones achetés à Israël sont saisis.




Bilans des manifestations Depuis la fin novembre 2004, la Côte d'Ivoire et la France s'opposent sur le bilan des manifestations des 6 au 9 novembre. Ces manifestations ont commencé le 6 novembre, une heure trente après le bombardement de Bouaké, en s'accompagnant de pillages. Elles se sont d'abord tournées vers l'aéroport et l'hôtel Ivoire (samedi et dimanche), ainsi que devant la base française, avant de se dérouler lundi et mardi en direction du pont Charles-de-Gaulle, permettant d'aller du nord de la ville à l'aéroport et au 43e BIMa. Il semble que certains manifestants étaient armés (selon le gouvernement français et des journaux français). Le gouvernement ivoirien avance un bilan de 57 civils tués et 2 226 blessés entre le 6 et le 10 novembre. Certains bilans faisant état de 67 morts incluent peut-être les gendarmes ivoiriens. L'armée française compte environ 80 blessés pour ces évènements-là (soit un bilan de 11 morts et 120 blessés depuis le début de son intervention en Côte d'Ivoire). Les bilans des différents hôpitaux ivoiriens d'Abidjan montrent que ces blessés l'ont été principalement par des tirs d'armes à feu.

Depuis 2007 : Nouvelle ère de paix Accord de Ouagadougou Article détaillé : Accord de Ouagadougou. Du 5 février au 3 mars 2007 ont lieu à Ouagadougou des rencontres de délégations des différentes parties. Un accord politique est signé le 4 mars par MM. Gbagbo, Soro et Compaoré, ce dernier en tant que facilitateur. En conséquence de cet accord, Gbagbo nomme Soro premier ministre le 29 mars, lequel déclare, dans une adresse à la nation le 13 avril10, savoir « gré au Président Laurent Gbagbo pour avoir pris l`initiative du dialogue direct », et « demande Pardon pour tous et au nom de tous ». « Nous devons à présent apprendre à pardonner » déclare-t-il également. Dans ce même esprit du pardon, Gbagbo signe le 12 avril une mesure d'amnistie.

Organisation des Nations unies Laurent Gbagbo a écrit à Kofi Annan, alors secrétaire général de l'Organisation des Nations unies, en décembre 2006 pour lui demander de rappeler le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU en Côte d'Ivoire, le Suédois Pierre Schori, en poste depuis avril 2005, date à laquelle il avait pris la succession du Béninois Albert Tévoédjrè.

Avis sur Gbagbo

Afrique

• Mouammar Kadhafi affirme « il faut plusieurs Gbagbo »13 • Alors que certains États voisins de la Côte d'Ivoire apprécient Laurent Gbagbo (Mauritanie, Guinée), le président du Burkina Faso Blaise Compaoré a déclaré que le problème de la Côte d'Ivoire était lié à la présence de Laurent Gbagbo à la tête de l'État. Depuis, sur proposition du président Gbagbo, Compaoré a supervisé le dialogue direct entre Gbagbo et les ex-rebelles des Forces nouvelles, et le Conseil de sécurité de l'ONU a encouragé Compaoré à contribuer à la conclusion rapide d'un accord.

France

Dans une déclaration du 14 novembre 2007 dans le cadre de la préparation des activités de la Fondation Chirac, l'ancien président français Jacques Chirac déclare : « Laurent Gbagbo est un chef populiste charismatique, manipulateur et nationaliste qui ressemble par certains côtés aux fascistes ». Laurent Gbagbo est socialiste, et son parti le FPI est rattaché à l'Internationale socialiste. Avec la crise de novembre 2004, le parti socialiste français décide de rompre publiquement avec lui. L'ancien ministre de la culture et de l'éducation nationale Jack Lang en rendant visite à Laurent Gbagbo15 a dit de lui en réponse à un début de polémique que : « Gbagbo est un homme de gauche, un humaniste. Il connaît l'histoire du mouvement socialiste français mieux que certains socialistes d'aujourd'hui. C'est un patriote qui a été élu démocratiquement, autant que la démocratie fonctionne en Côte d'Ivoire. C'est un président légitime et légal. Il s'est trouvé confronté à une situation de rébellion et d'invasion de la part de troupes venant du Nord et notamment du Burkina Faso. On ne va pas reprocher à un président en fonction de se battre pour préserver l'unité de son pays. Après, un affrontement c'est un affrontement, on ne fait pas dans la dentelle. Ce qui n'est pas normal, c'est que l'agressé -Laurent Gbagbo et son gouvernement- ait été présenté dans les médias européens ou américains comme l'agresseur. »




Livres

• 1971 : Soundjata, lion du Manding • 1978 : Réflexions sur la conférence de Brazzaville • 1982 : Côte d'ivoire : Economie et société à la veille de l'indépendance (1940-1960) • 1983 : Côte d'Ivoire : Pour une alternative démocratique • 1987 : Propositions pour gouverner la Côte d’Ivoire • 1989 : Côte d'Ivoire : Histoire d'un retour • 1991 : Agir pour les libertés • 1995 : Le temps de l'espoir • 2002 : Sur les traces des Bétés

http://lesitedeguykouassi.ivoire-blog.com/archive/2010/02/11/biographie-de-laurent-gbagbo.html

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_____Blaise COMPAORE Etudes & Parcours politique : Bachelier de l'enseignement secondaire, série D... Entrée à l'Ecole militaire Inter-armes du Cameroun (EMIAC).. Janvier 1982 Capitaine

Biographie du président

État civil

Blaise COMPAORE

Né le 03 février 1951 à Ouagadougou Marié avec Chantal K. TERRASSON Père d'une fille

Formation 1958 Ecole primaire à Guiloungou (Ziniaré)

1972 Bachelier de l'enseignement secondaire, série D

Septembre 1973 Entrée à l'Ecole militaire Inter-armes du Cameroun (EMIAC)

1975 -1976 Spécialisation à l'Ecole d'Infanterie de Montpellier (France)

1977 Stage en France (Troupes aéroportées)

1978 Stage d'instructeur parachutiste au Maroc

1982 Stage de perfectionnement d'Officier para à Pau (France)

Parcours professionnel Juillet 1975 Sous-lieutenant

Octobre 1977 Lieutenant

1978 Affecté à la Compagnie d'Intervention aéroporté de Bobo-Dioulasso

Mai 1980 Aide de camp du Chef d'Etat major des Armées

1981 Commandant du Centre national d'entraînement commando (CNEC) à Pô; Membre du Conseil des Forces armées voltaïques

Janvier 1982 Capitaine

Parcours politique Mai 1983 Blaise COMPAORE échappe de justesse à un coup de filet du régime du Conseil de Salut du Peuple (CSP II). Il organise la résistance à Pô pour libérer ses compagnons arrêtés

4 Août 1983 Blaise COMPAORE investit Ouagadougou avec ses commandos et installe avec Thomas SANKARA, le Conseil National de la Révolution (CNR)

1983 - 1987 Ministre d'Etat délégué à la Présidence, puis Ministre d'Etat chargé de la Justice

15 Octobre 1987 A la faveur du Mouvement de Rectification, Blaise Compaoré devient Président du Front Populaire (nouvelle instance dirigeante) et Chef de l'Etat

19 Octobre 1987 Dans son premier discours à la Nation, il annonce l'ouverture politique et appelle toutes les sensibilités politiques à s'exprimer

Mars 1990 Au 1er Congrès du Front Populaire, Blaise COMPAORE annonce l'élaboration d'une Constitution pour un Etat de droit

Décembre 1990 Blaise Compaoré convoque des assises nationales autour du projet de Constitution

Juin 1991 La Constitution de la Quatrième République est plébiscitée à l'issue d'un référendum

Décembre 1991 Blaise COMPAORE remporte la première élection présidentielle de la Quatrième République

Novembre 1998 Blaise COMPAORE est réélu pour un nouveau septennat

Novembre 2005 Blaise COMPAORE est réélu pour un quinquennat

Principales distinctions honorifiques Février 1992 Blaise COMPAORE est Docteur Honoris Causa de l'Ecole des Hautes Etudes internationales de Paris (France)

Février 1995 Intronisé comme membre associé à l'Académie des Sciences d'Outre-Mer de Paris (France)

Décembre 1995 Docteur Honoris Causa de l'Université japonaise de Soka

Décembre 1997 Il reçoit à Ouagadougou, la Stèle d'Hiroshima pour son engagement en faveur de la paix

Décembre 2001 Blaise COMPAORE est décoré de la médaille de l'ordre du mérite de la confédération africaine de football

Avril 2004 Docteur Honoris Causa de l'Université Jean-Moulin de Lyon 3

Avril 2005 Docteur Honoris causa de l'Université Ramkhamaeng de Bangkok

Avril 2005 Diplôme d'honneur et de mérite de la Conférence des institutions d’enseignement et de recherche économiques et de gestion en Afrique (CIEREA)

Avril 2005 Commandeur de l’Ordre international des Palmes académiques du Conseil africain et malgache de l'Enseignement supérieur (CAMES)

Novembre 2009 Docteur Honoris causa de l'Institut International d'Ingénierie, de l'Eau et de l'Environnement (2IE)

Février 2010 Grand'Croix de l'Ordre de la Pléade, Francophonie et Dialogue des cultures de l'Assemblée Parlementaire de la Francophonie (APF)

Juillet 2010 Blaise COMPAORE reçoit la Médaille de la gloire de la Fondation pour la démocratie en Afrique, pour les efforts accomplis par le Burkina Faso sous sa direction dans le domaine de la sécurité alimentaire, la bonne gouvernance et son leadership dans la sous-région en sa qualité de facilitateur dans la résolution des conflits

Août 2010 Blaise COMPAORE est fait Grand-croix de l'Ordre National du Mérite de Guinée en reconnaissance de sa contribution personnelle qui a été déterminante dans la transition engagée en Guinée

Divers Blaise COMPAORE pratique plusieurs sports collectifs : football, volley-ball, basket-ball.

Il aime la lecture, l'architecture, et les animaux sauvages.

http://www.presidence.bf/page.php?sid=8

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_____Robert Mugabe: Enfant solitaire, Diplômé en enseignement à l'âge de 17 ans, il manifeste un goût prononcé pour la lecture et les études.

Origines

Fils d'un immigré du Nyassaland, Robert Mugabe grandit à la mission catholique jésuite de Kutama au nord-est de la capitale Salisbury. Son père abandonnant le foyer familial alors qu'il n'a que 10 ans, Robert Mugabe est élevé par sa mère dont il est très proche. Enfant solitaire, il manifeste un goût prononcé pour la lecture et les études. Il est issu de l'ethnie majoritaire des Shonas.



Éducation

Diplômé en enseignement à l'âge de 17 ans, il rejoint l'Université de Fort Hare en Afrique du Sud pour y étudier l'anglais et l'histoire. Il y côtoie Julius Nyerere, Herbert Chitepo, Robert Sobukwe et Kenneth Kaunda.

Il est diplômé en 1951 puis poursuit ses études à Driefontein en 1952, à Salisbury (1953), à Gwelo (1954) et au Tanganyika (1955-1957). Il obtient par correspondance une licence en enseignement à l'Université d'Afrique du Sud et une licence d'économie à l'Université de Londres. Il enseigne pendant trois ans à Lusaka, capitale de la Rhodésie du Nord, puis à Accra au Ghana, première colonie d'Afrique ayant accédé à l'indépendance, où il s'éprend d'une collègue, Sally Heyfron, sa première femme qu'il épouse en 1961.

En plus de ses sept diplômes académiques, il n'hésite pas à dire qu'il est « diplômé en violence »4.



Le chef de guérilla en Rhodésie du Sud

En 1960, Robert Mugabe revient en Rhodésie du Sud, converti à l'idéologie marxiste et se déclarant « marxiste-léniniste-maoïste »5. Il se joint au Ndébélé6 Joshua Nkomo et au Parti national démocratique (National Democratic Party – NDP), qui devient par la suite Zimbabwe African Peoples Union (ZAPU), immédiatement interdit par le gouvernement blanc de Ian Smith.

En 1963, Mugabe, shona, crée son propre parti, le Zimbabwe African National Union (ZANU), avec le révérend Ndabaningi Sithole et l'avocat Herbert Chitepo. Il en devient secrétaire général. La ZANU et la ZAPU seront longtemps séparés par cette frontière ethnique entre Shonas et Ndébélés.

En 1964, il est arrêté avec d'autres chefs de file nationalistes et jeté en prison pendant dix ans. Il en profite pour étudier le droit et consolider son influence sur le mouvement nationaliste. En 1966, il perd son fils mais se voit refuser une permission pour l'enterrement, ce qui attise sa haine du régime de Salisbury.

Relâché par Ian Smith en 1974, sous les pressions de John Vorster, le premier ministre d'Afrique du Sud il quitte la Rhodésie pour le Mozambique où il prend la direction de la branche militaire de la ZANU, la ZANLA (Zimbabwe African National Liberation Army), pour mener la guérilla contre le gouvernement de Ian Smith.

Le 18 mars 1975, Herbert Chitepo est assassiné en Zambie dans un attentat à la voiture piégée et Mugabe peut alors prendre le contrôle de la ZANU tandis que le révérend Ndabaningi Sithole renonce au combat armé.

Le 3 mars 1978, les accords de Salisbury signés par Ian Smith avec des dirigeants noirs modérés comme Abel Muzorewa et Ndabaningi Sithole aboutissent au principe d'élections multiraciales et à la fin de la domination blanche.

Les élections d'avril 1979 sont remportées par l'UANC de Canaan Banana et d'Abel Muzorewa, l'UANC étant le seul parti noir ayant renoncé à la violence et autorisé ainsi à concourir. Abel Muzorewa devient le nouveau premier ministre de la nouvelle Zimbabwe-Rhodésie le 1er juin 1979. Cependant, le nouveau régime n'obtient pas de reconnaissance internationale du fait des restrictions imposées aux autres partis politiques noirs n'ayant pu participer aux élections.

En décembre 1979, le pays redevient la colonie britannique de Rhodésie du Sud et les accords de Lancaster House signés à la fin du mois aboutissent à un accord général dont l'octroi de garanties économiques et politiques pour la minorité blanche et des élections multiraciales prévues pour février 1980. Après une campagne électorale marquée par des intimidations de toutes parts, l'intrusion des forces de sécurité et des fraudes, les shonas votent en masse pour leur parti communautaire, en l'occurrence la ZANU de Robert Mugabe.

Le 4 mars 1980, la ZANU emporte 57 des 80 sièges réservés aux Noirs alors que les 20 sièges du collège électoral blanc sont tous remportés par le Front rhodésien de Ian Smith.

Le 18 avril 1980, Robert Mugabe devient le premier Premier ministre du nouvel État du Zimbabwe et Canaan Banana le premier président.



Premier ministre

Au pouvoir, Mugabe tente de bâtir un nouveau pays sur la base d'une alliance entre Shonas et Ndébélés. Il tente d'incorporer la ZAPU dans sa ZANU et offre à Nkomo de prestigieux portefeuilles ministériels. Mais les revendications et les attentes sociales des Shonas l'entraînent à mener une politique plus nationaliste et ethnique.

En 1982, pour fêter les deux ans d'indépendance, il fait rebaptiser toutes les villes du pays à commencer par Salisbury, nommée désormais Harare.

En 1983, une rébellion ndébélé met fin à l'union ZANU-ZAPU et une guerre civile ensanglante la province du Matabeleland. Robert Mugabe y déploie « sa » 5e brigade, une force spéciale formée par des instructeurs nord-coréens. Nkomo est démis de ses fonctions. La répression de l'armée est brutale contre les Ndébélés. On dénombrera 10 000 victimes.

En 1987, un accord de paix met fin à la guerre civile et la ZAPU se fond enfin dans la nouvelle ZANU-PF. C'est également l'année de la fin du collège électoral blanc et de leur représentation assurée de 20 députés signifiant la fin du rôle politique des Blancs dans le pays. C'est aussi l'année où Mugabe prend la fonction de président de l'État aux pouvoirs élargis, abolissant le poste de Premier ministre.



Chef de l'État



Robert Mugabe, en 1991.En 1988, Mugabe nomme Nkomo au poste de vice-président. Depuis la fin de la représentation blanche et de la fusion de la ZAPU dans la ZANU, il n'y a plus d'opposition au parlement et le pays vit de facto sous un régime de parti unique.

En 1990, Robert Mugabe est élu président de la République et fait part de son intention d'imposer institutionnellement la ZANU comme parti unique et de transformer l'État en régime marxiste.

La chute du mur de Berlin et l'effondrement des régimes communistes en Europe empêchent cette mutation, du moins en droit.

En 1996, Mugabe est réélu presque sans opposition réelle suite au retrait de ses deux adversaires Abel Muzorewa et le révérend Ndabaningi Sitholé.

En 1997 Laurent-Désiré Kabila s'empare du pouvoir au Zaïre désormais rebaptisé Congo, mais doit rapidement faire face à la rébellion d'une partie de ses troupes soutenue par l'Ouganda et le Rwanda. Mugabe vole au secours du pouvoir de Kinshasa en envoyant 20 000 hommes au Congo au côté des Angolais et des Namibiens. Cette aide aura un prix : Mugabe obtiendra le droit d'exploitation d'une mine de cobalt (un des plus grands gisements du monde) et un accès au trafic de diamants. Le cuivre congolais de meilleur qualité viendra alimenter les industries zimbabwéennes. L'intervention militaire de Mugabe sera totalement financé par l'État congolais avec ces mêmes ressources minières.

Il décide alors de mettre en chantier une réforme agraire qui aboutira à l'expropriation des fermiers blancs lesquels assuraient 80% du revenu national. C'est par la violence que le processus se met en route au début des années 2000 alors qu'un fort mouvement de mécontentement, dû au ralentissement économique et à la corruption ostentatoire des gouvernants, se propage dans le pays.

Traitement de l'opposition modifier Dès 1982, Robert Mugabe reconnaît que son régime a recours à la torture10.

Après la fusion de la ZANU et du ZAPU en 1987, aucune opposition crédible ne peut se constituer dans le pays. Les opposants, souvent eux-mêmes dissidents de la ZANU comme Edgar Tekere en 1990, font de la figuration.

Les élections parlementaires des 24 et 25 juin 2000 sont les premières élections compétitives que connaît le Zimbabwe depuis les élections de février 1980. Suite à l'échec du référendum organisé quelques mois plus tôt sur la réforme agraire, l'opposition regroupée dans le nouveau Mouvement pour le changement démocratique est de nouveau crédible et capable de mettre en échec la puissante ZANU-PF et le président Mugabe. En dépit de fraudes massives organisées par le pouvoir, dans un climat de violences et d'occupation de fermes, le MDC n'échoue que de peu, avec 47% des voix contre 48,6% au ZANU. Malgré cette faible majorité de la ZANU-PF, le contrôle de celle-ci sur la chambre n'est pas menacé grâce à l'appoint des 20 députés supplémentaires nommés par le président Mugabe (correspondant à ce qui était autrefois le quota de députés réservé aux électeurs blancs).

À l’élection présidentielle de mars 2002, Robert Mugabe doit recourir encore à la violence et aux fraudes électorales pour se faire réélire président de la république avec 56% des voix contre Morgan Tsvangirai, le président du tout nouveau Mouvement pour un changement démocratique (MDC).



Manifestation contre le régime de Mugabe à Londres (été 2006).À la suite de ces élections, la Grande-Bretagne tente d’organiser avec les pays du Commonwealth des sanctions internationales. Appuyés par les pays occidentaux, les États-Unis et l’Australie, les Britanniques obtiennent difficilement la suspension du Zimbabwe du Commonwealth mais les pays africains font bloc autour du dictateur, justifiant son comportement par les abus du colonialisme. Mugabe et ses proches sont également interdits de séjour en Europe et aux États-Unis.C'est sous ces pressions qu'il doit également retirer ses troupes du Congo.

Dorénavant, Mugabe abandonne toute courtoisie et met fin au semblant de démocratie en limitant drastiquement la liberté de la presse, en muselant l'opposition, en recourant à la torture et à l'assassinat des membres d'opposition avec l'aide d'un de ses anciens opposants, Jonathan Moyo, promu ministre de l'information.

Alors que le pays s'enfonce dans une crise sans précédent et que 70% de ses citoyens sont sans emploi, le pays autrefois prospère doit souscrire au programme alimentaire mondial tandis que les élites, blanches comme noires, émigrent. L'économie périclite suite à l'expropriation violente des Blancs dont les terres désormais en jachère sont distribuées le plus souvent à des proches du régime. L'ancien pays exportateur de céréales doit dorénavant en importer.

Robert Mugabe est condamné par l'ensemble des pays occidentaux et par des organisations telles qu'Amnesty International qui dénonce les atteintes aux droits de l'homme. En Afrique, il reçoit le soutien de Sam Nujoma et d'autres chefs de file africains alors que quelques autres n'hésitent pas à dénoncer la dérive du régime. Desmond Tutu, l'ancien archevêque du Cap, le traite de « caricature de dictateur africain ». L'ancien président de la Zambie Kenneth Kaunda et le président du Botswana Festus Mogae le désavouent.

En 2003, le Congrès des États-Unis impose une multitude de sanctions financières et économiques, lesquelles sont dénoncées comme « racistes » par Robert Mugabe.

Le 8 décembre 2003, le Zimbabwe est suspendu pour 18 mois supplémentaires du Commonwealth. Mugabe riposte en retirant purement et simplement le Zimbabwe de l'organisation.

Mugabe s'en prend continuellement aux Blancs et aux Occidentaux, plus particulièrement à Tony Blair qu'il accuse de néo-colonialisme, le traitant également de « petit garçon en short ».

En 2005, le président George W. Bush cite le Zimbabwe parmi les postes avancées de la tyrannie au côté de Cuba et de la Corée du Nord.

Depuis 2005, dans le cadre de l'opération Murambatsvina (« chasser la saleté »), près de 700 000 personnes sont expulsées de la capitale, sans avoir d'autre lieu où se loger, pour « assurer la sécurité » dans Harare. Ces destructions de bidonvilles visent à frapper les quartiers qui avaient voté le plus pour l'opposition à Robert Mugabe.

En 2007, Robert Mugabe est le seul chef d'État africain à n'être pas invité par la diplomatie française au sommet France-Afrique de Cannes, qui se tient les 15 et 16 février. En effet, il est interdit de voyage sur le sol de l'Union européenne depuis plusieurs années, en raison de ses violations des droits de l'homme11. Son pays est alors plongé dans une profonde crise, battant chaque mois des records d'inflation, atteignant + 1600% en janvier 200712 et même 1730% en mars 200713.

En mars 2007, un rassemblement de l'opposition tente de manifester contre l'interdiction des manifestations et des rassemblements politiques, contre l'intention du président Robert Mugabe de se présenter à un nouveau mandat en 2008 et pour dénoncer la crise sociale, économique et politique que connaît le Zimbabwe depuis l'an 2000. La police arrête 50 militants (dont le chef de file du MDC, Morgan Tsvangirai) et les passe sévèrement à tabac. Une militante du MDC est tuée par balles.

Traitement de l'opposition

Dès 1982, Robert Mugabe reconnaît que son régime a recours à la torture10.

Après la fusion de la ZANU et du ZAPU en 1987, aucune opposition crédible ne peut se constituer dans le pays. Les opposants, souvent eux-mêmes dissidents de la ZANU comme Edgar Tekere en 1990, font de la figuration.

Les élections parlementaires des 24 et 25 juin 2000 sont les premières élections compétitives que connaît le Zimbabwe depuis les élections de février 1980. Suite à l'échec du référendum organisé quelques mois plus tôt sur la réforme agraire, l'opposition regroupée dans le nouveau Mouvement pour le changement démocratique est de nouveau crédible et capable de mettre en échec la puissante ZANU-PF et le président Mugabe. En dépit de fraudes massives organisées par le pouvoir, dans un climat de violences et d'occupation de fermes, le MDC n'échoue que de peu, avec 47% des voix contre 48,6% au ZANU. Malgré cette faible majorité de la ZANU-PF, le contrôle de celle-ci sur la chambre n'est pas menacé grâce à l'appoint des 20 députés supplémentaires nommés par le président Mugabe (correspondant à ce qui était autrefois le quota de députés réservé aux électeurs blancs).

À l’élection présidentielle de mars 2002, Robert Mugabe doit recourir encore à la violence et aux fraudes électorales pour se faire réélire président de la république avec 56% des voix contre Morgan Tsvangirai, le président du tout nouveau Mouvement pour un changement démocratique (MDC).



Manifestation contre le régime de Mugabe à Londres (été 2006).À la suite de ces élections, la Grande-Bretagne tente d’organiser avec les pays du Commonwealth des sanctions internationales. Appuyés par les pays occidentaux, les États-Unis et l’Australie, les Britanniques obtiennent difficilement la suspension du Zimbabwe du Commonwealth mais les pays africains font bloc autour du dictateur, justifiant son comportement par les abus du colonialisme. Mugabe et ses proches sont également interdits de séjour en Europe et aux États-Unis.C'est sous ces pressions qu'il doit également retirer ses troupes du Congo.

Dorénavant, Mugabe abandonne toute courtoisie et met fin au semblant de démocratie en limitant drastiquement la liberté de la presse, en muselant l'opposition, en recourant à la torture et à l'assassinat des membres d'opposition avec l'aide d'un de ses anciens opposants, Jonathan Moyo, promu ministre de l'information.

Alors que le pays s'enfonce dans une crise sans précédent et que 70% de ses citoyens sont sans emploi, le pays autrefois prospère doit souscrire au programme alimentaire mondial tandis que les élites, blanches comme noires, émigrent. L'économie périclite suite à l'expropriation violente des Blancs dont les terres désormais en jachère sont distribuées le plus souvent à des proches du régime. L'ancien pays exportateur de céréales doit dorénavant en importer.

Robert Mugabe est condamné par l'ensemble des pays occidentaux et par des organisations telles qu'Amnesty International qui dénonce les atteintes aux droits de l'homme. En Afrique, il reçoit le soutien de Sam Nujoma et d'autres chefs de file africains alors que quelques autres n'hésitent pas à dénoncer la dérive du régime. Desmond Tutu, l'ancien archevêque du Cap, le traite de « caricature de dictateur africain ». L'ancien président de la Zambie Kenneth Kaunda et le président du Botswana Festus Mogae le désavouent.

En 2003, le Congrès des États-Unis impose une multitude de sanctions financières et économiques, lesquelles sont dénoncées comme « racistes » par Robert Mugabe.

Le 8 décembre 2003, le Zimbabwe est suspendu pour 18 mois supplémentaires du Commonwealth. Mugabe riposte en retirant purement et simplement le Zimbabwe de l'organisation.

Mugabe s'en prend continuellement aux Blancs et aux Occidentaux, plus particulièrement à Tony Blair qu'il accuse de néo-colonialisme, le traitant également de « petit garçon en short ».

En 2005, le président George W. Bush cite le Zimbabwe parmi les postes avancées de la tyrannie au côté de Cuba et de la Corée du Nord.

Depuis 2005, dans le cadre de l'opération Murambatsvina (« chasser la saleté »), près de 700 000 personnes sont expulsées de la capitale, sans avoir d'autre lieu où se loger, pour « assurer la sécurité » dans Harare. Ces destructions de bidonvilles visent à frapper les quartiers qui avaient voté le plus pour l'opposition à Robert Mugabe.

En 2007, Robert Mugabe est le seul chef d'État africain à n'être pas invité par la diplomatie française au sommet France-Afrique de Cannes, qui se tient les 15 et 16 février. En effet, il est interdit de voyage sur le sol de l'Union européenne depuis plusieurs années, en raison de ses violations des droits de l'homme11. Son pays est alors plongé dans une profonde crise, battant chaque mois des records d'inflation, atteignant + 1600% en janvier 200712 et même 1730% en mars 200713.

En mars 2007, un rassemblement de l'opposition tente de manifester contre l'interdiction des manifestations et des rassemblements politiques, contre l'intention du président Robert Mugabe de se présenter à un nouveau mandat en 2008 et pour dénoncer la crise sociale, économique et politique que connaît le Zimbabwe depuis l'an 2000. La police arrête 50 militants (dont le chef de file du MDC, Morgan Tsvangirai) et les passe sévèrement à tabac. Une militante du MDC est tuée par balles.

Citations

Le président zimbabwéen Robert Mugabe a affirmé le 15 septembre 2005 que « les Zimbabwéens ne mouraient pas de faim »39, mais qu'ils refusaient de changer leur régime alimentaire pour manger des patates ou du riz. Robert Mugabe a affirmé à l'Associated Press que son peuple était « très, très heureux ». Le véritable problème résidait dans la dépendance au maïs, selon lui, « mais cela ne veut pas dire que nous n'avons rien d'autre à manger : nous avons des tonnes de patates mais les gens ne sont pas des mangeurs de patates… Ils ont du riz mais cela ne les attire pas », déplorait Robert Mugabe.

En mars 2003, il déclare « Hitler avait un seul objectif : la justice pour son peuple, la souveraineté pour son peuple, la reconnaissance de l'indépendance de son peuple et ses droits sur ses ressources. Si cela c'est Hitler, laissez-moi être le décuple de Hitler (If that is Hitler, then let me be a Hitler tenfold. That is what we stand for.). »40,41.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Mugabe

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____XXIe siècle.. Le soldat bionique.. et l'homme créa le robot. "cybersoldats" Nanotechnologies et Robotique - militaires : A quoi ressembleront les soldats du futur ? Fini le temps des tranchées et de l'artillerie lourde. Projet Robopocalypse

Avenir..! : Et l'Homme... créa le robot

du 30 octobre 2012 au 03 mars 2013

  • Adaptation

A l'origine, "Robopocalypse" est un roman de science-fiction américain écrit par un expert en robotique nommé Daniel H. Wilson et sorti en 2011, centré sur la survie de l'humanité après le soulèvement des robots dans un futur proche. Le livre s'est extrêmement bien vendu et a obtenu des critiques élogieuses. Petit détail amusant (mais révélateur du potentiel propre à cette histoire) : DreamWorks a acheté les droits du roman avant la publication de ce dernier...

Robopocalypse est un roman de science-fiction américain écrit par Daniel H. Wilson et publié le 8 juin 2011. Il est dans la liste des meilleures ventes du New York Times. Dans un futur proche, un chercheur crée un robot doué d'intelligence artificielle appelé Archos qui mène une révolte des robots, menant ainsi l'humanité proche de l'extinction.

Robopocalypse sera adapté au cinéma par Steven Spielberg, produit par sa société DreamWorks SKG et 20th Century Fox, dont la sortie est prévue le 25 avril 2014.

  • Un genre de prédilection

Robopocalypse marque le grand retour de Steven Spielberg dans le domaine de la science-fiction, un genre dans lequel il a à plusieurs reprises excellé, comme par exemple avec Rencontres du 3ème type (1977), E.T. l'extra-terrestre (1982) ou plus récemment Minority Report (2002).

  • Une solide tête d'affiche

Deux comédiens très à la mode sont en tête d'affiche de Robopocalypse : Anne Hathaway tout d'abord, récemment vue en Catwoman dans The Dark Knight Rises et qui illuminera prochainement Les Misérables début 2013, mais aussi Chris Hemsworth, alias Thor.

  • Goddard au scénario

A noter la présence de Drew Goddard à l'écriture du scénario, connu pour son travail sur les séries à succès Buffy contre les vampires et Lost, les disparus. En 2012, il est même passé à la réalisation avec le très original La Cabane dans les bois. On lui doit également le scénario de Cloverfield, un film dont les thématiques ne sont pas très éloignées de celles de Robopocalypse.

http://www.allocine.fr/film/fichefilm-174911/secrets-tournage/

Casting:

Robots militaires (Intelligency artificiel) :::: i a

Habillement: L'exosquelette, armure du guerrier du futur

Guerre: Stars war, Robopocalypse

année : début l'an 2013 - l'an 9999

Societé : Robopolis

  • Cybersciences
  • Nanomatériaux
  • Nanovecteurs biologiques
  • Nanoélectronique
  • Robots industriels
  • Robots domestiques
  • Robots médicaux

...et l'homme créa le robot

Les cybersoldats vont faire entrer nos armées dans une ère nouvelle

Fini le temps des tranchées et de l'artillerie lourde. Le soldat du futur, équipé d'armes à infrarouges et capable de communiquer avec ses collègues sans ouvrir la bouche, sera un véritable animal technologique.

Au premier rang des innovations dont bénéficiera le guerrier du XXIe siècle, un casque à ondes cérébrales. L'armée américaine a en effet proposé il y a quelques années un contrat de 4 millions de dollars pour le développement de "casques de pensée" permettant une communication silencieuse entre les troupes. L'idée serait de capter les ondes cérébrales émises par les soldats et de les transcrire sous forme de message radio diffusé aux troupes. Autrement dit, de faire l'économie d'un microphone, une mesure qui peut d'avérer particulièrement salvatrice dans un contexte de guerre. Reste à développer un logiciel capable d'analyser spécifiquement les ondes cérébrales liées à la parole.

Autre enjeu central de la guerre du futur : le développement des véhicules sans conducteur, que ce soit dans les airs, sur terre ou sur l'eau. Déclinaisons du drone, ils constituent en effet de précieux outils pour observer l'ennemi à distance, sans exposer ses propres forces. C'est le cas du drone Eitan ou encore du Guardium, développés par Israël.

Cette course à la technologie est l'enjeu central du programme Félin (fantassin à équipement et liaisons intégrés) développé par l'armée de terre. Ce système est destiné à équiper les fantassins du XXIe siècle en tenant compte des dernières avancées technologiques. Une mise à niveau destinée à améliorer la protection individuelle des soldats et leur capacité de combat de jour comme de nuit. Les soldats disposent par exemple d'écrans qui leur indiquent leur position personnelle ainsi que celle de leurs camarades avec lesquels ils peuvent communiquer via des "ostéo-micros" et "ostéo-écouteurs" connectés à leur système osseux.

Une autre innovation réside dans l'amélioration fusils Famas, auxquels les commandes du poste de radio et du terminal informatique du combattant ont été intégrées. Le maniement a été optimisé pour permettre aux soldats de viser tout en consultant leur écran ou encore de tirer en écoutant la radio. Quant à la baïonnette du fusil, elle a également été conçue pour de multiples usages : cisaille à barbelés, coupe-câbles ou encore levier de charge.

C'est la société Sagem qui a remporté le contrat du programme Félin, lancé en 2004. Un équipement complet, composé d'environ 90 articles différents, revient à 23 000 euros par fantassin, le coût total du système s'élevant pour sa part à un milliard d'euros. La société Saft a été mandatée par Sagem afin de fournir les batteries lithium-ion qui alimentent de nombreux équipements, notamment les jumelles infrarouges multifonctions ou encore les lunettes d'arme.

Mais ce vent innovateur ne s'arrête pas aux frontières de l'Hexagone. La plupart des pays européens ont également lancé des programmes de modernisation de l'équipement de leurs soldats. L'Allemagne et l'Espagne, contrairement à la France, ont fait le choix de programmes développés conjointement par plusieurs groupes, dans une approche modulaire. Quant à l'Italie, elle a axé le programme "Soldato futuro" sur le développement d'un nouveau fusil d'assaut, l'ARX 160de Berreta, destiné à remplacer, à terme, le Famas français.

Atlantico

  • Edito : Les cybersoldats vont faire entrer nos armées dans une ère nouvelle

A l'occasion du dernier salon Milipol de Paris, consacré à la sécurité, la DGA a fait sensation en présentant pour la première fois "Hercule", un prototype d’exosquelette destiné à équiper les fantassins de l’armée française à l'horizon 2020. Développé conjointement par le Laboratoire d’intégration des systèmes et des technologies du CEA, l'école d'ingénieurs Esme et Sudriaet Rb3d, une société spécialisée en mécatronique, cet exosquelette, digne de "Robocop", sera à terme capable de démultiplier les capacités physiques des soldats et donc leurs rayons d'action.

Pour l'instant, Hercule, qui pèse 32 kg avec ses batteries, permet à son utilisateur de marcher plus de vingt kilomètres en portant une charge de 40 kilos. Mais l'objectif final consiste à permettre au soldat de porter 100 kg sur de très longues distances. Par rapport à tous ses concurrents, y compris américains, Hercule constitue un saut technologique en matière d’assistance robotisée. Il utilise des moteurs électriques très sophistiqués entraînant des actionneurs à câbles mécanisés. Grâce à cette innovation, Hercule a un rapport poids-puissance supérieur à tous ses rivaux.

En outre, Hercule est un robot asservi et non commandé. Il est capable de "sentir" les mouvements de l’utilisateur et de fournir alors les efforts nécessaires à la place de l’homme.

Outre-Atlantique, le développement d'exosquelettes militaires se poursuit également de manière active avec deux prototypes avancés : Sarcos de l'Américain Raytheon et le système HULC (Human Universal Load Carrier), développé par la firme aérospatiale Lockheed Martin.

Reste que l'adoption généralisée de ces merveilles technologiques par les militaires se heurte à un défi de taille : l'approvisionnement en énergie. Pour l'instant, il n'existe aucune source portable d'énergie qui puisse assurer à ces exosquelettes une autonomie suffisante pour une utilisation prolongée en opération militaire.

Mais les recherches se poursuivent et la dernière version de SARCOS, dénommée XOS 2 est à la fois plus légère, plus puissante, plus rapide et deux fois moins gourmande en énergie. Mais en matière d'autonomie, Hercule reste le champion avec cinq heures d'utilisation, une prouesse obtenue notamment par son système unique de récupération d'énergie.

Dans une dizaine d'années, ces exosquelettes à assistance robotisée seront très probablement capables, grâce à des micropiles à combustible, d'être autonomes en énergie plusieurs jours et ils pourront alors décupler le rayon d'action et la puissance de feu d'un soldat. Mais pour pouvoir utiliser pleinement une telle puissance, il faudra également intégrer à l'équipement du fantassin une capacité de calcul informatique et de communication beaucoup plus grande qu'aujourd'hui. L'objectif est que ce soldat du futur dispose en temps réel, par la technologie de la réalité augmentée directement projetée sur sa visière de casque, d'une multitude d'informations utiles à ses missions.

Outre son exosquelette et sa capacité de communication et d'analyse informatique de son environnement, ce soldat des années 2020 aura à sa disposition plusieurs auxiliaires précieux de renseignements et de combats : les robots militaires et microdrones. Semblables à de petits chariots montés sur chenilles, les robots militaires sont déjà une réalité et peuvent embarquer une puissance de feu redoutable mais ils restent pour l'instant télécommandés par leur "maîtres" humains et ne sont pas capables d'initiative autonomes. On peut imaginer que les soldats munis d'exosquelettes puissants emporteront avec eux au moins un robot de ce type qui augmentera encore leur potentiel d'action et de destruction.

Mais ces soldats "high-tech" auront également à leur disposition toute une série de mini et microdrones portatifs qui leur permettront d'obtenir, dans un rayon de plusieurs dizaines de kilomètres, de nombreuses et précieuses informations sur leur environnement et d'adapter leurs missions en conséquences.

On pourrait croire que ces prévisions relèvent de la science-fiction ; il n'en est rien. Ce type de drones existe déjà et est utilisé par les forces spéciales. Pesant à peine deux kilos, le minidrone Skylark 1 est ainsi capable de remplir des missions de surveillance et de reconnaissance, dans un rayon de 15 km ! Il s'assemble juste avant utilisation et se lance tout simplement à la main.

Les mini drones Wasp sont encore plus petits et discrets. Pesant moins de 500 grammes, ils se lancent également manuellement. Ils peuvent voler à une altitude de 300 mètres pendant plus d'une heure.

A ce type de drones déjà opérationnels s'ajouteront bientôt des microdrones encore plus furtifs et pratiquement indétectables. De la taille d'un petit oiseau ou même d'un insecte, ces minuscules engins volants pourront de faufiler partout et transmettre en temps réel images et sons.

Le soldat du futur, doté de ces extraordinaires auxiliaires robotiques, deviendra donc un système d'armes et une redoutable unité combattante à lui tout seul. Cette évolution technologique aura bien entendu des conséquences considérables sur la tactique, la stratégie et l'organisation de nos systèmes de défense et d'intervention militaires. La nature même de la guerre et le concept de conflit armé s'en trouveront profondément modifiés.

Cette mutation historique de nos armées et de notre défense pose toutefois de nombreuses questions politiques, démocratiques et éthiques. Il faudra notamment veiller à ce que ces technologies redoutables ne puissent pas être utilisées par les ennemis de la démocratie et les groupes terroristes, ce qui suppose que leur utilisation soit très étroitement contrôlée par des systèmes puissants d'identification biométrique. Il faudra sans doute aller encore plus loin et prévoir également des mécanismes d'autodestruction, dans les cas où de tels outils tomberaient dans des mains ennemies.

Il faudra enfin définir clairement sur le plan politique et stratégique les buts et missions de ces armées qui disposeront, avec des effectifs très réduits, d'une rapidité d'intervention, d'un rayon d'action et d'une puissance de destruction considérables.

René TRÉGOUËT

Sénateur Honoraire

http://www.rtflash.fr/cybersoldats-vont-faire-entrer-nos-armees-dans-ere-nouvelle/article

Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat

En 2009, des chercheurs de l'université de Berkeley, en Californie étaient parvenus à télécommander le décollage d'un scarabée puis à diriger son vol et enfin à le faire atterrir mais sans toutefois parvenir à une grande précision dans cette "télécommande".

Cette fois, des chercheurs de l'université de Caroline du Nord travaillant pour le département de recherche de l'armée américaine (Darpa) viennent de présenter le premier robot bionique opérationnel. il s'agit d'un gros cafard de Madagascar dont le déplacement peut être télécommandé par une puce et un transpondeur placé sur le dos de l'insecte !

Grâce à cet étonnant dispositif, les scientifiques ont réussi à commander un déplacement très précis et très rapide de ce "scarobot", le long d'une ligne tracée sur le sol.

Cette expérience ouvre la voie vers une multitude d'applications et d'utilisations : espionnage en tout genre mais également exploration fine dans des environnements dangereux pour l'homme ou inaccessibles : sites radioactifs ou zones de tremblements de terre par exemple. En outre, ce système bionique coûte bien moins cher qu'un micro-robot, complexe à réaliser et fragile. C'est pourquoi l'armée américaine a décidé en 2006 de financer un programme de recherche consacré au contrôle à distance d'insectes vivants.

Depuis 6 ans, les chercheurs de la Darpa ont réalisé des avancées décisives dans le domaine de la miniaturisation et de l'autonomie des batteries utilisées. Ils ont notamment mis au point des dispositifs piezzo-électriques qui permettent d'utiliser l'énergie cinétique de l'animal et de la convertir en électricité.

Mais la Darpa ne compte pas s'arrêter en si bon chemin et tente à présent d'équiper ses "scarobots" de microcaméras et de microcapteurs, ce qui transformerait ces insectes en espions redoutables et très difficiles à repérer.

Article rédigé par Mark FURNESS pour RTFlash

http://www.rtflash.fr/cafard-robotise-pour-espionner-l-ennemi/article

Le soldat bionique arrive !

On se souvient de la célèbre série de science-fiction des années 70, "L'homme qui valait trois milliards", dans laquelle on voyait un pilote d'essai, le fameux Steeve Austin, "reconstruit" après un grave accident, et doté d'une force et d'une rapidité surhumaine, grâce à des membres et organes artificiels. Si des soldats bioniques ayant la force d'un Steeve Austin ne sont pas encore pour demain, une étape importante vers ce concept vient d'être franchie pourtant avec la mise au point des premiers exosquelettes destinés aux militaires, pompiers, policiers ou personnels de sécurité et d'intervention. Baptisé BLEEX (Berkeley Lower Extremity Exoskeleton), cet exosquelette a été développé par la DARPA (l'agence américaine chargée des projets de recherche avancée en matière de défense). BLEEX est conçu pour permettre aux soldats de porter rapidement de lourdes charges sur de longues distances, sans fournir d'efforts particuliers. Bien que cet armature pèse 50 Kg, elle est conçue de telle manière que son centre de gravité d'adapte automatiquement à la démarche et aux gestes de son détenteur, qui ne sent pas son poids. Muni de cet exosquelette, un soldat peut donc, sans aucun effort, porter une charge de 32 Kg, en ayant l'impression de porter seulement 2 Kg! Point fort de cette machine : son "pilote" n'a besoin d'aucune commande, ni bouton, ni manche, ni clavier, pour la commander au doigt et à oeil. 'exosquelette fait vraiment corps avec celui qui le porte et permet de garder les mains libres, ce qui constitue un avantage décisif sur un théâtre d'intervention. Un modèle encore plus performant pouvant porter 60 Kg est déjà en cours de développement. Muni d'une hydraulique et d'une électronique ultra-sophistiquées, BLEEX est mu par un moteur qui utilise du peroxyde d'hydrogène comme carburant. Son autonomie permet pour l'instant un fonctionnement de deux heures à pleine charge. A plus long terme, les exosquelettes militaires pourraient permettre aux fantassins des années 2020 d'accomplir plus de 100 Km par jour avec des charges de plus de 50 Kg autorisant le port d'équipements supplémentaires et d'armes à la puissance de feu redoutable. On imagine alors l'efficacité de ces soldats bioniques, notamment dans les opérations commando, visant à pénétrer en profondeur en territoire ennemi.

Brève rédigée par @RT Flash

http://www.rtflash.fr/soldat-bionique-arrive/article

L'armée américaine travaille actuellement sur le «projet Avatar» visant, de la même manière que les drones, à contrôler à distance des robots-soldats pour les missions de terrain. Les robots sont-ils le futur de la guerre ? Après les drones, permettant d'éloigner les pilotes des zones de conflit, l'armée américaine développe un projet de soldat robot, révèle le blog Danger Room du site américain Wired. L'Agence américaine des programmes de recherche avancée de défense (DARPA) vient ainsi d'allouer 7 millions de dollars (5 millions d'euros) sur son budget 2013 pour le «projet Avatar».

Ce dernier prévoit de «développer des interfaces et des algorithmes permettant à un soldat de faire équipe avec une machine bipède semi-autonome, et d'en faire son alter-ego» sur le champ de bataille. Le robot, qui se devra d'être intelligent et habile, pourra «inspecter une pièce à sécuriser, faire une ronde de garde et récupérer des blessés sur le terrain», et ce sur ordre de son «maître». Le nom du projet n'est évidemment pas sans rappeler le film éponyme de James Cameron, où des soldats contrôlent par leur esprit des créatures situées sur une autre planète.

Si cela paraît encore bien lointain - le robot devrait vraisemblablement fonctionner de la même manière qu'un drone grâce à des commandes activées à distance -, Wired note que le Darpa a déjà subventionné il y a quelques années des recherches visant à contrôler un bras mécanique grâce... au cerveau d'un singe. Depuis deux ans, les ingénieurs du Darpa tentent de réaliser la même prouesse avec un esprit humain. Le but de cette recherche est d'améliorer grandement le quotidien de personnes handicapées grâce à des prothèses intelligentes. Mais ces avancées pourraient être utilisées à terme pour contrôler des robots via l'esprit.

Avatar n'est pas la seule machine intelligente à bientôt se retrouver sur le champ de bataille. Le Darpa travaille aussi sur le projet AlphaDog, un robot à quatre pattes capable de porter jusqu'à 400 kg de matériel. Si AlphaDog peut reconnaître le terrain et éviter les obstacles comme des arbres ou des fosses, le robot devrait aussi pouvoir «interagir de manière naturelle avec les soldats, comme un animal dressé avec son maître». Wired note que le robot sera également capable de suivre un humain grâce à des capteurs visuels et de comprendre des ordres oraux.

http://www.rtflash.fr/vers-robots-fantassins/article

Le robot Cheetah - guépard en anglais - porte bien son nom. Cette machine quadrupède, conçue par l'équipe Boston Dynamics, a battu le record du monde de «course à pattes robotisées» en atteignant la vitesse de 29 km/h. Elle explose la précédente marque établie à 21 km/h en 1989 par un robot bipède du Massachusetts Institute of Technology (MIT).

Pour le moment, la démarche de Cheetah fait plus penser à celle d'un chien maladroit que d'un gracieux félin. Un chroniqueur du Washington Post évoque même, assez méchamment, un «cochon agité». Plus surprenant, ce robot semble courir à l'envers ! C'est en tout cas l'impression donnée par le design actuel. En habillant correctement la structure et en lui fixant une tête au bon endroit (à gauche), cette sensation devrait s'estomper.

Plus gênant, Cheetah court pour l'instant sur un tapis roulant. L‘Agence américaine des programmes de recherche avancée de défense (DARPA), qui finance ces travaux, espère que la «bête» pourra rapidement gagner en vitesse - l'objectif étant d'atteindre 80 km/h - et en autonomie. Le projet Bigdog, également mené par le Boston Dynamics pour le compte de la Darpa, a déjà démontré les étonnantes capacités tout-terrain d'un robot quadrupède.

http://www.rtflash.fr/cafard-robotise-pour-espionner-l-ennemi/article

En 2009, des chercheurs de l'université de Berkeley, en Californie étaient parvenus à télécommander le décollage d'un scarabée puis à diriger son vol et enfin à le faire atterrir mais sans toutefois parvenir à une grande précision dans cette "télécommande".

Cette fois, des chercheurs de l'université de Caroline du Nord travaillant pour le département de recherche de l'armée américaine (Darpa) viennent de présenter le premier robot bionique opérationnel. il s'agit d'un gros cafard de Madagascar dont le déplacement peut être télécommandé par une puce et un transpondeur placé sur le dos de l'insecte !

Grâce à cet étonnant dispositif, les scientifiques ont réussi à commander un déplacement très précis et très rapide de ce "scarobot", le long d'une ligne tracée sur le sol.

Cette expérience ouvre la voie vers une multitude d'applications et d'utilisations : espionnage en tout genre mais également exploration fine dans des environnements dangereux pour l'homme ou inaccessibles : sites radioactifs ou zones de tremblements de terre par exemple. En outre, ce système bionique coûte bien moins cher qu'un micro-robot, complexe à réaliser et fragile. C'est pourquoi l'armée américaine a décidé en 2006 de financer un programme de recherche consacré au contrôle à distance d'insectes vivants.

Depuis 6 ans, les chercheurs de la Darpa ont réalisé des avancées décisives dans le domaine de la miniaturisation et de l'autonomie des batteries utilisées. Ils ont notamment mis au point des dispositifs piezzo-électriques qui permettent d'utiliser l'énergie cinétique de l'animal et de la convertir en électricité.

Mais la Darpa ne compte pas s'arrêter en si bon chemin et tente à présent d'équiper ses "scarobots" de microcaméras et de microcapteurs, ce qui transformerait ces insectes en espions redoutables et très difficiles à repérer.

Article rédigé par Mark FURNESS pour RTFlash

Un fantassin capable de se déplacer à 15 km/h durant une journée entière avec un paquetage de 100 kg sur le dos et d'arriver frais sur le théâtre des opérations. Tel est le marine du futur rêvé par la Darpa, l'agence de recherche de la défense américaine, qui a lancé en 2000 un programme "Exosquelettes pour l'augmentation des performances humaines". En biologie, l'exosquelette désigne la carapace des insectes, des tortues et de certains mollusques. Une carapace que les auteurs de science-fiction ont reprise à leur compte pour doper les performances de leurs héros. .

Demain, l'exosquelette du marine devra être autonome et le moins encombrant possible. Mais pour que cet ambitieux projet débouche, nombre de difficultés techniques doivent encore être résolues. Sept équipes de recherche, tant civiles que militaires, ont été retenues. Trois d'entre elles ont la charge d'étudier les aspects purement robotiques du problème tandis que les quatre autres se penchent sur l'épineuse question des "efforts" et sur la manière de les produire - l'une d'elles, Millenium Jet, travaillant depuis 1996 sur un exosquelette volant.

Le "problème majeur, selon Ephrahim Garcia, est celui de l'énergie". Si l'on additionne le soldat, son équipement et l'automate qui doit mouvoir l'ensemble, la masse devient considérable. Or, aujourd'hui, les performances des bras robotisés ne parviennent pas à déplacer en temps réel une charge supérieure au... dixième de leur poids. Certes, les systèmes hydrauliques peuvent saisir l'équivalent de leur propre poids. "Mais il faut pour cela convertir au préalable l'énergie en pression", ce qui ne va pas sans perte de rendement.

Dans ces conditions, quelle sera la source primaire d'énergie nécessaire aux mouvements, mais aussi à leur contrôle par des microprocesseurs ? Le moteur à explosion à deux temps est disqualifié d'entrée en raison de son niveau sonore incompatible avec une progression silencieuse en terrain ennemi. Pourtant, c'est du côté des moteurs thermiques que les équipes mises en concurrence par la Darpa s'orientent. D'autres systèmes moins bruyants, comme les piles à combustible qui produisent de l'électricité à partir d'hydrogène et d'oxygène, sont aussi envisagés. A condition toutefois de résoudre le difficile problème du stockage de l'hydrogène.

Le programme de la Darpa sera l'occasion de tester toute une série de moteurs et de microturbines, de pistons, de cylindres et de ressorts au design complexe. Car la façon dont l'énergie est restituée est aussi un point crucial, dans la mesure où le mouvement effectué doit être compatible avec la résistance du corps humain. "C'est une tâche horriblement complexe, explique Ephrahim Garcia, que de commander des mouvements robotiques extrêmement précis tout en restant lié au corps humain, plus mou." Il est donc indispensable d'approfondir les recherches en biomécanique car "le soldat est au centre du dispositif". C'est de lui qu'on part "pour construire le squelette".

Les exosquelettes devront comporter des senseurs pour évaluer les gestes effectués par les soldats et les amplifier, mais aussi restituer les efforts en retour, ce qui suppose d'énormes capacités de calcul : à titre de comparaison, le couple de bras robotisés mis au point par le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) est piloté par deux baies de commande qui prennent la place de deux réfrigérateurs ! Ephrahim Garcia n'a pas ces doutes. Le premier prototype de membres supérieurs, affirme-t-il, sera prêt en 2003 ; le corps complet en 2004 ; les tests opérationnels auront lieu à la fin de 2005. Plusieurs versions sont envisagées, les unes favorisant la défense, les autres, la mobilité et le transport de matériel. Le prototype le plus avancé, oeuvre de l'équipe d'Homayoon Kazerooni, du Laboratoire de robotique et d'ingénierie humaine de Berkeley (Californie), ne répond pas encore totalement à ce cahier des charges. LEE (Lower Extremity Enhancer) est constitué d'une paire de jambes qui s'attachent aux pieds et aux hanches de leur porteur, et qui accompagnent sa marche (www.me.berkeley.edu/ hel/Lower.htm). Pour l'heure, cet exosquelette parvient tout juste à supporter pendant quinze minutes son propre poids et à accompagner son porteur sans le gêner. Ces débuts ne rebutent pas Ephrahim Garcia, qui imagine déjà des champs de bataille où des soldats montés dans des exosquelettes côtoieront des robots totalement autonomes. "Ils pourraient faciliter la progression en zone urbaine. Avec une telle armure, nous pourrions, dit-il, investir des terrains que la doctrine militaire nous interdit actuellement."

Le Monde : http://www.lemonde.fr/article/0,5987,3244--255254-,00.html

http://www.rtflash.fr/l-exosquelette-armure-guerrier-futur/article

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samedi 27 novembre 9999

___ LE VIDE ET LE NÉANT : Le vide est-il vide ? Le néant tend-il vers le vide? Si le vide et le néant semblent des synonymes du "rien",.. Le caractère de non-être est temporel et mouvant,

Science et conscience

LE VIDE ET LE NÉANT

Si le vide et le néant semblent des synonymes du "rien", scientifiques et philosophes ont depuis longtemps fait la distinction entre ces termes et donné des définitions plus subtiles qui ouvrent des perspectives de recherche et de réflexion inépuisables.

Aller et retour vers le néant.

Les choses, quelles qu'elles soient, suivent un éternel cycle, tourbillonnant et se répétant à l'infini. Elles passent ainsi d'un état d'avant-existence à un état d'existence puis à un état d'après-existence qui lui-même passe à un état d'avant-existence, etc.

Le caractère de non-être est temporel et mouvant, il est cyclique c'est-à-dire que les choses revêtent un caractère alterné entre la non-existence et l'existence. Dans ce cycle, le caractère dominant est le néant, c'est-à-dire que les choses passent, généralement, plus de temps caractérisées par leur non-existence que par leur existence.

L'existence de toutes choses dépendant de nos sens, la durée de cette existence dépend directement de nos perceptions. Ainsi, la planète Terre existe depuis quelques milliards d'années, nos connaissances et la perception qu'elles nous procurent, nous permettent de dater, avec des marges d'erreur relativement infimes, l'âge de la Terre, c'est-à-dire sa durée d'existence jusqu'à nos jours. De la même manière, nous savons dater avec certes moins de précision l'âge de certaines galaxies et étoiles et, mis en comparaison avec l'âge de notre planète, nous nous rendons compte que le système solaire est très, très jeune. Cela tend à prouver que le caractère de non-existence est majoritaire dans la durée et que le caractère d'existence est, lui, minoritaire dans la durée. Même ce que nous imaginons avoir toujours existé n'est finalement qu'un ersatz d'existence en comparaison avec l'infinité du néant.

Le cycle du retour au néant est d'autant plus court que les choses sont simples et pauvres et d'autant plus long que les choses sont complexes et riches. Ainsi, pour la planète Terre, la durée de son existence est estimée à dix milliards d'années, ce qui, pour nous humains, représente déjà un laps de temps insaisissable. Il est effectivement difficile alors d'imaginer et de saisir la période de non-existence de notre planète, à savoir l'éternité moins dix milliards d'années !

Il est impossible de définir un point de départ au cycle du retour au néant. Nous ne savons pas, car nous ne connaissons quasiment rien des origines de l'Univers, et nous ne connaissons quasiment rien non plus de l'Univers d'ailleurs. De plus, chaque « quelque chose » est une future autre chose et inversement, tout comme chaque chose était auparavant autre chose.

Ce mouvement perpétuel, cet imbroglio dynamique hypercomplexe d'état des choses et la subdivisibilité fractale de la dimension du néant en fait une sorte de zone tampon parallèle à ce qui existe, sans début ni fin, sans taille ni format et dans laquelle vont et viennent en permanence une quantité indéfinissable (égale en fait au complément de la quantité d'existence), puisque toujours en évolution, de choses.

Le vide est-il vide ?

La notion de vide est intimement liée à la notion d'être. Le vide est l'absence de matière, l'absence d'être. Mais peut-on parler du vide comme d'une entité en soi, ou uniquement comme une absence ? Parménide disait « l'être est, le non-être n'est pas » ; le vide était pour lui un non-être, et ne pouvait donc exister.

Leucippe et Démocrite, firent du vide et de l'atome le principe de toute chose ; le vide, lieu dépourvu de matière, a donc reçu une certaine forme d'être et devint le doublet indispensable et inséparable de l'être.

Aristote, nie l'existence du vide et affirme son incompatibilité avec le mouvement. C'est une conception de l'univers comme d'un "espace clos", organisé, ordonné et harmonique.

Descartes niait l'existence de l'atome comme celle du vide, concepts auxquels il opposait les théories géométriques, réduisant l'espace à une pure et simple étendue, la matière n'étant qu'une modification de la forme. Gassendi l'a lourdement contredit sur ce point . En effet, le vide et l'atome composent bel et bien la matière, et ces caractéristiques lui confèrent une nature intrinsèquement différente de l'étendue. La découverte, ou plutôt l'admission du vide dans la nature est une étape décisive de l'histoire des sciences, la polémique agita fortement les milieux savants durant la révolution scientifique du XVIIe siècle.

Européens, taoïstes et Boudhiste définissent différemment le vide. Lorsqu'un Européen voit un verre, il voit d'abord la matière, sa forme ; un taoïste y verrait d'abord le vide qui le rend utile et lui permet d'être rempli. Un taoïste y voit un potentiel, quelque chose qui attend d'être rempli, et par extension d'être réalisé : c'est l'esprit vide de pensée dans lequel peuvent naître les idées, c'est le blanc de la feuille qui attend d'être dessinée. Dans le bouddhisme, le vide désigne l'absence de nature propre de toute chose, la vacuité.

  • Le néant tend-il vers le vide?

Ou il n'a rien n'avoir avec le vide?

Détails supplémentaires Dahoé, alors je m'explique un peu : en fait néant ne veut pas forcément dire vide, c'est une notion pour moi. Par exemple, le vide c'est rien, mais le rien est encore chose, tandis que le néant serait plus que le vide.

Ouais je sais ma question est un peu bizarre finalement. ALors le néant est-ce du vide ou autre chose que le vide? Est-il ce qui représente rien? Ou au contraire n'y a t-il pas un manque de limite dans le néant?

Le néant, par définition ne peut pas "tendre" vers le vide, faute de quoi il cesserait d'être néant. Le néant s'oppose à l'être, l'être là. Le vide s'oppose, en principe à plein, on dit d'un verre qu'il est vide, mais ce vide n'est point néant, ou encore le vide peut s'opposer à peuplé, encombré. En tout état de cause les deux domaines de définitions me semblent différents, le néant s'opposant au temps de l'existant cf Heidegger "Sein und Zeit", dont "L'être et le Néant" n'est qu'une reprise, le vide supposant quant à lui l'espace, même si Einstein a démontré qu'espace-temps étaient liés. Le problème serait effectivement de savoir s'il y a du "vide" dans l'espace, et quel serait la nature de ce vide, absence de matière;d"énergie?

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jeudi 25 novembre 9999

_____L’hypocrisie et l’horreur d’un suprémaciste Noir... L'hypocrisie est une peste noire que seule l'honnêteté peut guérir

  • A tous ceux qui se sont fait flouer par des êtres hypocrites, des gens que l'on croyait proches et, parce qu'ils pensent avoir la science infuse, prennent des décisions à votre place sans vous demander si cela vous plaît... ou pas...
  • A tous ceux que ces mêmes gens ont poignardé dans le dos sans même vous dire pourquoi...
  • A tous ceux que ces mêmes gens prennent pour des bannis, sous prétexte que vos décisions sur votre vie et pour votre vie ne leur conviennent pas alors qu'ils n'ont rien à voir...

Chute finale : brève histoire de la fin de l'Occident Logique, faits, bon sens, économie, politique, génétique, apocalypse, et plein de trucs cools

http://chutefinale.wordpress.com/2010/01/01/lhypocrisie-et-lhorreur-dun-supremaciste-noir/

Je viens de censurer un message, posté sur le billet « De la Rhodésie au Zimbabwe ».

Ce commentaire émanait manifestement d’un suprémaciste Noir.

Son argumentation était la suivante :

Robert Mugabe est un démocrate et un homme politique génial

  • De 1980 à 1996, le Zimbabwe était un pays de rêve, avec tout gratuit, même la nourriture

-En 1995, le Zimbabwe aurait été tué par le FMI et son « programme d’ajustement structurel »

-Depuis 1999, ça va un peu moins bien au Zimbabwe, mais c’est à cause des Blancs

-Robert Mugabe est resté, malgré ces dures épreuves, un démocrate – la preuve, il a organisé une élection démocratique en 2008.

-Depuis peu, le génial Robert Mugabe a réussi à juguler l’inflation, et la croissance zimbabwéenne est au beau fixe. Que dire ? Je n’exagère même pas. C’est un résumé honnête du commentaire.

Déjà, c’est totalement mensonger et malhonnête. Ensuite, c’est un manque de respect total pour toutes les victimes de Mugabe. Pour finir, si le Zimbabwe est un pays si génial, que monsieur aille y vivre.

Quand on regarde les vrais faits historiques (et pas de la propagande pour suprémacistes Noirs), on a un tout autre son de cloche :

1980-1988 : « Guerre civile » entre les 2 mouvements nationalistes noirs ZANU (shonas) et ZAPU (matabélés et ndébélés).

1987 : modification de la constitution. Robert Mugabe devient le président du Zimbabwe au 31 décembre.

Années 1990 : accentuation de l’autoritarisme du régime.

-2000 : premières expropriations de ferme appartenant à des blancs. Mugabe est désavoué lors d’un référendum sur une réforme constitutionnelle.

-2002 : Robert Mugabe gagne l’élection présidentielle lors d’un scrutin dont l’honnêteté est contestée.

-2003 : grave crise agraire et politique suite à l’expropriation par Mugabe des fermiers blancs. L’État installe sur les terres réquisitionnées des proches du régime, officiellement anciens combattants de la guerre d’indépendance. Ceux-ci n’ont cependant pas les connaissances ni le matériel nécessaires pour cultiver leurs lopins et beaucoup de terres restent en friches. Crise politique quand les mouvements d’opposition comme la MDC sont réprimés et les élections truquées. Suite à une campagne intensive des mouvements des droits de l’Homme, des Britanniques et de l’opposition, le Commonwealth impose des mesures de rétorsion contre les principaux dirigeants du Zimbabwe. Au sein du Commonwealth, Mugabe reçoit cependant le soutien de plusieurs pays africains et dénonce des mesures prises à l’instigation des pays « blancs » (Canada, Grande-Bretagne, Australie). L’opposition locale du MDC est réprimée.

-2004 : conséquence de la réforme agraire, l’ancien grenier à blé de l’Afrique ne peut plus subvenir à ses besoins et 70 % de la population se retrouve sans emploi. Le Zimbabwe se retire du Commonwealth.

-2005 : le parti de Robert Mugabe, la ZANU, remporte les élections législatives sur fond de violence et de fraudes électorales face à un MDC divisé et affaibli. Entre 120 000 et 1,5 millions d’habitants des bidonvilles d’Harare, bastions de l’opposition, sont expulsés à la fin du printemps lors de la destruction de leurs habitations sur ordre du gouvernement. Adoption d’une réforme constitutionnelle restreignant les droits de propriété et permettant au gouvernement de priver n’importe qui de passeport pour raisons « d’intérêt national ». Afin de gagner l’appui de la population Mugabe persécute la minorité ndébélés, nombre d’entre eux fuient en Afrique du Sud. Les propriétaires terriens se voient interdire de faire appel de leur expropriation. Création d’un Sénat de 66 membres, en fait une simple chambre d’enregistrement au service du Président Mugabe. L’inflation dépassait les 1 000 % en 2006, et les 100 000 % en 2007. L’exode de la population vers les pays voisins s’accélère.

-2008 : Les élections présidentielle et législatives du 29 mars constituent un revers pour la ZANU. Le MDC remporte la majorité absolue des sièges à l’assemblée nationale (109 élus contre 97 élus à la ZANU). Publiés le 2 mai, le résultat de l’élection présidentielle est contesté. En obtenant officiellement près de 48 % des suffrages en dépit des fraudes, Morgan Tsvangirai devance néanmoins Robert Mugabe (43 %). Lors de la campagne du second tour, le pays est le théâtre de violences politiques continues marquées par des atrocités commises par la police contre des membres de l’opposition et leur famille mais aussi par l’arrestation de ses principaux chefs2. Dans ce climat de terreur, Morgan Tsvangirai décide à cinq jours du second tour de l’élection présidentielle de boycotter celle-ci, permettant ainsi à Robert Mugabe d’être réélu3. L’inflation dépassant les 10 millions % en rythme annuel : l’édition de billets de 100 milliards de dollars zimbabwéens (environ 3 EUR fin juillet 2008) est nécessaire. La population est contrainte de revenir à une économie de troc et à la marche à pied: il n’y a plus de diesel pour faire rouler les bus.réf. nécessaire De plus, depuis le mois d’août, une épidémie de choléra sévit dans le pays et a déjà fait selon l’OMS : 2 971 morts, ainsi que 56 123 personnes contaminées (chiffres officiels au 27 janvier 2009). Toujours d’après l’OMS, jusqu’à la moitié des 12 millions de Zimbabwéens sont susceptibles de contracter la maladie en raison de l’insalubrité des conditions de vie dans le pays. 4.

...Source

Comment peut-on oser manipuler la vérité de telle façon ?

A-t-il vu l’IDH du Zimbabwe ? A-t-il déjà vécu au Zimbabwe ?

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jeudi 18 novembre 9999

_____Nous observons le nid de l'oiseau et disons que la Nature est belle et ingénieuse. Le HLM est la Nature aussi?

Réponses (1) by Sostène Leroidec Membre depuis : 30 septembre 2010



nan, pas tellement. Le HLM est un nid à bonobos mais ils ne l'ont pas fait eux-mêmes. Il y a 2 heures

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_____"Ne trouvez-vous pas que l'homme seul a un pouvoir ridicule, minuscule, insignifiant et limité dans le temps?"

Ne trouvez-vous pas que l'homme seul a un pouvoir ridicule, minuscule, insignifiant et limité dans le temps?

Est-ce que cela peut engendre une frustration, comment se manifeste-t-elle?

  • Meilleure réponse - Choisie par les votants

Le Christ était un de ceux-la et Mahomet aussi, et pourtant ils ont réussi à modifier le cours de l´histoire et des évenements.

Celui qui n'a pas de parole est un homme insignifiant L'homme est mesuré par sa parole et est évalué par ses actions, dis donc ce qui a le plus de poids et fais ce qui a le plus de valeur.

Sources : "Vraiment, vous serez pris selon vos paroles, ne parlez donc que bien." http://fr.answers.yahoo.com/question/index?qid=20081027051425AAYBcpn

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____Nous avons cru à l’amour de RSS::..1. «RSS est amour : celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu en lui» (1 Jn 4, 16). L'UNITÉ DE L'AMOUR DANS LA CRÉATION ET DANS L'HISTOIRE DU SALUT

«Dieu est amour : celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu en lui» (1 Jn 4, 16). Ces paroles de la Première Lettre de saint Jean expriment avec une particulière clarté ce qui fait le centre de la foi chrétienne: l’image chrétienne de Dieu, ainsi que l'image de l'homme et de son chemin, qui en découle. De plus, dans ce même verset, Jean nous offre pour ainsi dire une formule synthétique de l’existence chrétienne : «Nous avons reconnu et nous avons cru que l’amour de Dieu est parmi nous».

Nous avons cru à l’amour de Dieu: c’est ainsi que le chrétien peut exprimer le choix fondamental de sa vie. À l’origine du fait d’être chrétien, il n’y a pas une décision éthique ou une grande idée, mais la rencontre avec un événement, avec une Personne, qui donne à la vie un nouvel horizon et par là son orientation décisive. Dans son Évangile, Jean avait exprimé cet événement par ces mots : «Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique : ainsi tout homme qui croit en lui ... obtiendra la vie éternelle» (3, 16). En reconnaissant le caractère central de l’amour, la foi chrétienne a accueilli ce qui était le noyau de la foi d’Israël et, en même temps, elle a donné à ce noyau une profondeur et une ampleur nouvelles. En effet, l’Israélite croyant prie chaque jour avec les mots du Livre du Deutéronome, dans lesquels il sait qu’est contenu le centre de son existence : «Écoute, Israël: le Seigneur notre Dieu est l’Unique. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force» (6, 4-5). Jésus a réuni, en en faisant un unique précepte, le commandement de l’amour de Dieu et le commandement de l’amour du prochain, contenus dans le Livre du Lévitique : «Tu aimeras ton prochain comme toi-même» (19, 18 ; cf. Mc 12, 29-31). Comme Dieu nous a aimés le premier (cf. 1 Jn 4, 10), l’amour n’est plus seulement un commandement, mais il est la réponse au don de l'amour par lequel Dieu vient à notre rencontre.

Dans un monde où l’on associe parfois la vengeance au nom de Dieu, ou même le devoir de la haine et de la violence, c’est un message qui a une grande actualité et une signification très concrète. C’est pourquoi, dans ma première Encyclique, je désire parler de l’amour dont Dieu nous comble et que nous devons communiquer aux autres. Par là sont ainsi indiquées les deux grandes parties de cette Lettre, profondément reliées entre elles. La première aura un caractère plus spéculatif, étant donné que je voudrais y préciser – au début de mon Pontificat – certains éléments essentiels sur l'amour que Dieu, de manière mystérieuse et gratuite, offre à l'homme, de même que le lien intrinsèque de cet Amour avec la réalité de l'amour humain. La seconde partie aura un caractère plus concret, puisqu'elle traitera de la pratique ecclésiale du commandement de l'amour pour le prochain. La question est très vaste, un long développement dépasserait néanmoins le but de cette Encyclique. Je désire insister sur certains éléments fondamentaux, de manière à susciter dans le monde un dynamisme renouvelé pour l'engagement dans la réponse humaine à l'amour divin.

PREMIÈRE PARTIE

L'UNITÉ DE L'AMOURDANS LA CRÉATION ET DANS L'HISTOIRE DU SALUT

Un problème de langage

2. L'amour de Dieu pour nous est une question fondamentale pour la vie et pose des interrogations décisives sur qui est Dieu et sur qui nous sommes. À ce sujet, nous rencontrons avant tout un problème de langage. Le terme «amour» est devenu aujourd'hui un des mots les plus utilisés et aussi un des plus galvaudés, un mot auquel nous donnons des acceptions totalement différentes. Même si le thème de cette encyclique se concentre sur le problème de la compréhension et de la pratique de l’amour dans la Sainte Écriture et dans la Tradition de l’Église, nous ne pouvons pas simplement faire abstraction du sens que possède ce mot dans les différentes cultures et dans le langage actuel.

Rappelons en premier lieu le vaste champ sémantique du mot «amour» : on parle d’amour de la patrie, d’amour pour son métier, d’amour entre amis, d’amour du travail, d’amour entre parents et enfants, entre frères et entre proches, d’amour pour le prochain et d’amour pour Dieu. Cependant, dans toute cette diversité de sens, l’amour entre homme et femme, dans lequel le corps et l’âme concourent inséparablement et dans lequel s’épanouit pour l’être humain une promesse de bonheur qui semble irrésistible, apparaît comme l’archétype de l’amour par excellence, devant lequel s’estompent, à première vue, toutes les autres formes d’amour. Surgit alors une question : toutes ces formes d’amour s'unifient-elles finalement et, malgré toute la diversité de ses manifestations, l’amour est-il en fin de compte unique, ou bien, au contraire, utilisons-nous simplement un même mot pour indiquer des réalités complètement différentes ?

«Eros» et «agapè» – différence et unité.

3. À l’amour entre homme et femme, qui ne naît pas de la pensée ou de la volonté mais qui, pour ainsi dire, s’impose à l’être humain, la Grèce antique avait donné le nom d’eros. Disons déjà par avance que l'Ancien Testament grec utilise deux fois seulement le mot eros, tandis que le Nouveau Testament ne l'utilise jamais: des trois mots grecs relatifs à l’amour – eros, philia (amour d’amitié) et agapè – les écrits néotestamentaires privilégient le dernier, qui dans la langue grecque était plutôt marginal. En ce qui concerne l'amour d'amitié (philia), il est repris et approfondi dans l’Évangile de Jean pour exprimer le rapport entre Jésus et ses disciples. La mise de côté du mot eros, ainsi que la nouvelle vision de l’amour qui s’exprime à travers le mot agapè, dénotent sans aucun doute quelque chose d’essentiel dans la nouveauté du christianisme concernant précisément la compréhension de l’amour. Dans la critique du christianisme, qui s’est développée avec une radicalité grandissante à partir de la philosophie des Lumières, cette nouveauté a été considérée d’une manière absolument négative. Selon Friedrich Nietzsche, le christianisme aurait donné du venin à boire à l’eros qui, si en vérité il n’en est pas mort, en serait venu à dégénérer en vice1. Le philosophe allemand exprimait de la sorte une perception très répandue : l’Église, avec ses commandements et ses interdits, ne nous rend-elle pas amère la plus belle chose de la vie ? N’élève-t-elle pas des panneaux d’interdiction justement là où la joie prévue pour nous par le Créateur nous offre un bonheur qui nous fait goûter par avance quelque chose du Divin ?

4. En est-il vraiment ainsi ? Le christianisme a-t-il véritablement détruit l’eros ? Regardons le monde pré-chrétien. Comme de manière analogue dans d’autres cultures, les Grecs ont vu dans l’eros avant tout l’ivresse, le dépassement de la raison provenant d'une «folie divine» qui arrache l’homme à la finitude de son existence et qui, dans cet être bouleversé par une puissance divine, lui permet de faire l’expérience de la plus haute béatitude. Tous les autres pouvoirs entre le ciel et la terre apparaissent de ce fait d’une importance secondaire : «Omnia vincit amor», affirme Virgile dans les Bucoliques – l’amour vainc toutes choses – et il ajoute : «Et nos cedamus amori» – et cédons, nous aussi, à l’amour2. Dans les religions, cette attitude s’est traduite sous la forme de cultes de la fertilité, auxquels appartient la prostitution «sacrée», qui fleurissait dans beaucoup de temples. L’eros était donc célébré comme force divine, comme communion avec le Divin.

L’Ancien Testament s’est opposé avec la plus grande rigueur à cette forme de religion, qui est comme une tentation très puissante face à la foi au Dieu unique, la combattant comme perversion de la religiosité. En cela cependant, il n’a en rien refusé l’eros comme tel, mais il a déclaré la guerre à sa déformation destructrice, puisque la fausse divinisation de l’eros, qui se produit ici, le prive de sa dignité, le déshumanise. En fait, dans le temple, les prostituées, qui doivent donner l’ivresse du Divin, ne sont pas traitées comme êtres humains ni comme personnes, mais elles sont seulement des instruments pour susciter la «folie divine»: en réalité, ce ne sont pas des déesses, mais des personnes humaines dont on abuse. C’est pourquoi l’eros ivre et indiscipliné n’est pas montée, «extase» vers le Divin, mais chute, dégradation de l’homme. Il devient ainsi évident que l’eros a besoin de discipline, de purification, pour donner à l’homme non pas le plaisir d’un instant, mais un certain avant-goût du sommet de l’existence, de la béatitude vers laquelle tend tout notre être.

5. De ce regard rapide porté sur la conception de l’eros dans l’histoire et dans le temps présent, deux aspects apparaissent clairement, et avant tout qu’il existe une certaine relation entre l’amour et le Divin: l’amour promet l’infini, l’éternité – une réalité plus grande et totalement autre que le quotidien de notre existence. Mais il est apparu en même temps que le chemin vers un tel but ne consiste pas simplement à se laisser dominer par l’instinct. Des purifications et des maturations sont nécessaires; elles passent aussi par la voie du renoncement. Ce n’est pas le refus de l’eros, ce n’est pas son «empoisonnement», mais sa guérison en vue de sa vraie grandeur.

Cela dépend avant tout de la constitution de l’être humain, à la fois corps et âme. L’homme devient vraiment lui-même, quand le corps et l’âme se trouvent dans une profonde unité ; le défi de l’eros est vraiment surmonté lorsque cette unification est réussie. Si l’homme aspire à être seulement esprit et qu’il veuille refuser la chair comme étant un héritage simplement animal, alors l’esprit et le corps perdent leur dignité. Et si, d’autre part, il renie l’esprit et considère donc la matière, le corps, comme la réalité exclusive, il perd également sa grandeur. L’épicurien Gassendi s’adressait en plaisantant à Descartes par le salut: «Ô Âme !». Et Descartes répliquait en disant: «Ô Chair !»3. Mais ce n’est pas seulement l’esprit ou le corps qui aime : c’est l’homme, la personne, qui aime comme créature unifiée, dont font partie le corps et l’âme. C’est seulement lorsque les deux se fondent véritablement en une unité que l’homme devient pleinement lui-même. C’est uniquement de cette façon que l’amour – l'eros – peut mûrir, jusqu’à parvenir à sa vraie grandeur.

Il n’est pas rare aujourd’hui de reprocher au christianisme du passé d’avoir été l’adversaire de la corporéité; de fait, il y a toujours eu des tendances en ce sens. Mais la façon d'exalter le corps, à laquelle nous assistons aujourd’hui, est trompeuse. L’eros rabaissé simplement au «sexe» devient une marchandise, une simple «chose» que l’on peut acheter et vendre; plus encore, l'homme devient une marchandise. En réalité, cela n’est pas vraiment le grand oui de l’homme à son corps. Au contraire, l’homme considère maintenant le corps et la sexualité comme la part seulement matérielle de lui-même, qu’il utilise et exploite de manière calculée. Une part, d’ailleurs, qu'il ne considère pas comme un espace de sa liberté, mais comme quelque chose que lui, à sa manière, tente de rendre à la fois plaisant et inoffensif. En réalité, nous nous trouvons devant une dégradation du corps humain, qui n’est plus intégré dans le tout de la liberté de notre existence, qui n’est plus l’expression vivante de la totalité de notre être, mais qui se trouve comme cantonné au domaine purement biologique. L’apparente exaltation du corps peut bien vite se transformer en haine envers la corporéité. À l'inverse, la foi chrétienne a toujours considéré l’homme comme un être un et duel, dans lequel esprit et matière s’interpénètrent l’un l’autre et font ainsi tous deux l’expérience d’une nouvelle noblesse. Oui, l’eros veut nous élever «en extase» vers le Divin, nous conduire au-delà de nous-mêmes, mais c’est précisément pourquoi est requis un chemin de montée, de renoncements, de purifications et de guérisons.

6. Comment devons-nous nous représenter concrètement ce chemin de montée et de purification ? Comment doit être vécu l’amour, pour que se réalise pleinement sa promesse humaine et divine ? Nous pouvons trouver une première indication importante dans le Cantique des Cantiques, un des livres de l’Ancien Testament bien connu des mystiques. Selon l’interprétation qui prévaut aujourd’hui, les poèmes contenus dans ce livre sont à l’origine des chants d’amour, peut-être prévus pour une fête de noces juives où ils devaient exalter l’amour conjugal. Dans ce contexte, le fait que l’on trouve, dans ce livre, deux mots différents pour parler de l'«amour» est très instructif. Nous avons tout d’abord le mot «dodim», un pluriel qui exprime l’amour encore incertain, dans une situation de recherche indéterminée. Ce mot est ensuite remplacé par le mot «ahabà» qui, dans la traduction grecque de l’Ancien Testament, est rendu par le mot de même consonance «agapè», lequel, comme nous l’avons vu, devint l’expression caractéristique de la conception biblique de l’amour. En opposition à l’amour indéterminé et encore en recherche, ce terme exprime l’expérience de l’amour, qui devient alors une véritable découverte de l’autre, dépassant donc le caractère égoïste qui dominait clairement auparavant. L’amour devient maintenant soin de l’autre et pour l’autre. Il ne se cherche plus lui-même – l’immersion dans l’ivresse du bonheur – il cherche au contraire le bien de l’être aimé : il devient renoncement, il est prêt au sacrifice, il le recherche même.

Cela fait partie des développements de l'amour vers des degrés plus élevés, vers ses purifications profondes, de l'amour qui cherche maintenant son caractère définitif, et cela en un double sens : dans le sens d’un caractère exclusif – «cette personne seulement» – et dans le sens d’un «pour toujours». L’amour comprend la totalité de l’existence dans toutes ses dimensions, y compris celle du temps. Il ne pourrait en être autrement, puisque sa promesse vise à faire du définitif : l’amour vise à l’éternité. Oui, l’amour est «extase», mais extase non pas dans le sens d’un moment d’ivresse, mais extase comme chemin, comme exode permanent allant du je enfermé sur lui-même vers sa libération dans le don de soi, et précisément ainsi vers la découverte de soi-même, plus encore vers la découverte de Dieu : «Qui cherchera à conserver sa vie la perdra. Et qui la perdra la sauvegardera» (Lc 17, 33), dit Jésus – une de ses affirmations qu’on retrouve dans les Évangiles avec plusieurs variantes (cf. Mt 10, 39; 16, 25; Mc 8, 35; Lc 9, 24; Jn 12, 25). Jésus décrit ainsi son chemin personnel, qui le conduit par la croix jusqu’à la résurrection; c’est le chemin du grain de blé tombé en terre qui meurt et qui porte ainsi beaucoup de fruit. Mais il décrit aussi par ces paroles l’essence de l’amour et de l’existence humaine en général, partant du centre de son sacrifice personnel et de l’amour qui parvient en lui à son accomplissement.

7. À l’origine plutôt philosophiques, nos réflexions sur l’essence de l’amour nous ont maintenant conduits, par une dynamique interne, jusqu’à la foi biblique. Au point de départ, la question s’est posée de savoir si les différents sens du mot amour, parfois même opposés, ne sous-entendraient pas une certaine unité profonde ou si, au contraire, ils ne devraient pas rester indépendants, l’un à côté de l’autre. Avant tout cependant, est apparue la question de savoir si le message sur l’amour qui nous est annoncé par la Bible et par la Tradition de l’Église avait quelque chose à voir avec l’expérience humaine commune de l’amour ou s’il ne s’opposait pas plutôt à elle. À ce propos, nous avons rencontré deux mots fondamentaux : eros, comme le terme désignant l’amour «mondain», et agapè, comme l’expression qui désigne l’amour fondé sur la foi et modelé par elle. On oppose aussi fréquemment ces deux conceptions en amour «ascendant» et amour «descendant». Il y a d’autres classifications similaires, comme par exemple la distinction entre amour possessif et amour oblatif (amor concupiscentiæ – amor benevolentiæ), à laquelle on ajoute parfois aussi l’amour qui n’aspire qu’à son profit.

Dans le débat philosophique et théologique, ces distinctions ont souvent été radicalisées jusqu'à les mettre en opposition entre elles : l’amour descendant, oblatif, précisément l’agapè, serait typiquement chrétien; à l'inverse, la culture non chrétienne, surtout la culture grecque, serait caractérisée par l’amour ascendant, possessif et sensuel, c’est-à-dire par l’eros. Si on voulait pousser à l’extrême cette antithèse, l’essence du christianisme serait alors coupée des relations vitales et fondamentales de l’existence humaine et constituerait un monde en soi, à considérer peut-être comme admirable mais fortement détaché de la complexité de l’existence humaine. En réalité, eros et agapè – amour ascendant et amour descendant – ne se laissent jamais séparer complètement l’un de l’autre. Plus ces deux formes d’amour, même dans des dimensions différentes, trouvent leur juste unité dans l’unique réalité de l’amour, plus se réalise la véritable nature de l’amour en général. Même si, initialement, l’eros est surtout sensuel, ascendant – fascination pour la grande promesse de bonheur –, lorsqu’il s’approche ensuite de l’autre, il se posera toujours moins de questions sur lui-même, il cherchera toujours plus le bonheur de l’autre, il se préoccupera toujours plus de l’autre, il se donnera et il désirera «être pour» l’autre. C’est ainsi que le moment de l’agapè s’insère en lui ; sinon l'eros déchoit et perd aussi sa nature même. D’autre part, l’homme ne peut pas non plus vivre exclusivement dans l’amour oblatif, descendant. Il ne peut pas toujours seulement donner, il doit aussi recevoir. Celui qui veut donner de l’amour doit lui aussi le recevoir comme un don. L’homme peut assurément, comme nous le dit le Seigneur, devenir source d’où sortent des fleuves d’eau vive (cf. Jn 7, 37-38). Mais pour devenir une telle source, il doit lui-même boire toujours à nouveau à la source première et originaire qui est Jésus Christ, du cœur transpercé duquel jaillit l’amour de Dieu (cf. Jn 19, 34).

Dans le récit de l’échelle de Jacob, les Pères ont vu exprimé symboliquement, de différentes manières, le lien inséparable entre montée et descente, entre l’eros qui cherche Dieu et l’agapè qui transmet le don reçu. Dans ce texte biblique, il est dit que le patriarche Jacob vit en songe, sur la pierre qui lui servait d’oreiller, une échelle qui touchait le ciel et sur laquelle des anges de Dieu montaient et descendaient (cf. Gn 28, 12; Jn 1, 51). L’interprétation que le Pape Grégoire le Grand donne de cette vision dans sa Règle pastorale est particulièrement touchante. Le bon pasteur, dit-il, doit être enraciné dans la contemplation. En effet, c’est seulement ainsi qu’il lui sera possible d’accueillir les besoins d’autrui dans son cœur, de sorte qu’ils deviennent siens: «Per pietatis viscera in se infirmitatem caeterorum transferat»4. Dans ce cadre, saint Grégoire fait référence à saint Paul qui est enlevé au ciel jusque dans les plus grands mystères de Dieu et qui, précisément à partir de là, quand il en redescend, est en mesure de se faire tout à tous (cf. 2 Co 12, 2-4; 1 Co 9, 22). D’autre part, il donne encore l’exemple de Moïse, qui entre toujours de nouveau dans la tente sacrée, demeurant en dialogue avec Dieu, pour pouvoir ainsi, à partir de Dieu, être à la disposition de son peuple. «Au-dedans dans la tente, ravi dans les hauteurs par la contemplation, il se laisse au dehors de la tente prendre par le poids des souffrants: Intus in contemplationem rapitur, foris infirmantium negotiis urgetur».5

8. Nous avons ainsi trouvé une première réponse, encore plutôt générale, aux deux questions précédentes : au fond, l’«amour» est une réalité unique, mais avec des dimensions différentes; tour à tour, l’une ou l’autre dimension peut émerger de façon plus importante. Là où cependant les deux dimensions se détachent complètement l’une de l’autre, apparaît une caricature ou, en tout cas, une forme réductrice de l’amour. D’une manière synthétique, nous avons vu aussi que la foi biblique ne construit pas un monde parallèle ou un monde opposé au phénomène humain originaire qui est l’amour, mais qu’elle accepte tout l’homme, intervenant dans sa recherche d’amour pour la purifier, lui ouvrant en même temps de nouvelles dimensions. Cette nouveauté de la foi biblique se manifeste surtout en deux points, qui méritent d’être soulignés: l’image de Dieu et l’image de l’homme.

La nouveauté de la foi biblique

9. Il s’agit avant tout de la nouvelle image de Dieu. Dans les cultures qui entourent le monde de la Bible, l’image de Dieu et des dieux reste en définitive peu claire et en elle-même contradictoire. Dans le parcours de la foi biblique, à l’inverse, on note que devient toujours plus clair et plus univoque ce que la prière fondamentale d’Israël, le shema, reprend par ces paroles : «Écoute, Israël: le Seigneur notre Dieu est l’Unique» (Dt 6, 4). Il existe un seul Dieu, qui est le Créateur du ciel et de la terre, et qui est donc aussi le Dieu de tous les hommes. Deux éléments sont singuliers dans cette précision : le fait que, en vérité, tous les autres dieux ne sont pas Dieu, et que toute la réalité dans laquelle nous vivons remonte à Dieu, qu’elle est créée par lui. Naturellement, l’idée d’une création existe aussi ailleurs, mais c’est là seulement qu’apparaît de manière absolument claire que ce n’est pas un dieu quelconque, mais l’unique vrai Dieu, lui-même, qui est l’auteur de la réalité tout entière; cette dernière provient de la puissance de sa Parole créatrice. Cela signifie que sa créature lui est chère, puisqu’elle a été voulue précisément par Lui-même, qu’elle a été «faite» par Lui. Ainsi apparaît alors le deuxième élément important: ce Dieu aime l’homme. La puissance divine qu’Aristote, au sommet de la philosophie grecque, chercha à atteindre par la réflexion, est vraiment, pour tout être, objet du désir et de l’amour – en tant que réalité aimée cette divinité met le monde en mouvement6 –, mais elle-même n’a besoin de rien et n’aime pas; elle est seulement aimée. Au contraire, le Dieu unique auquel Israël croit aime personnellement. De plus, son amour est un amour d’élection : parmi tous les peuples, il choisit Israël et il l’aime, avec cependant le dessein de guérir par là toute l’humanité. Il aime, et son amour peut être qualifié sans aucun doute comme eros, qui toutefois est en même temps et totalement agapè7.

Les prophètes Osée et Ézéchiel surtout ont décrit cette passion de Dieu pour son peuple avec des images érotiques audacieuses. La relation de Dieu avec Israël est illustrée par les métaphores des fiançailles et du mariage; et par conséquent, l’idolâtrie est adultère et prostitution. On vise concrètement par là, comme nous l’avons vu, les cultes de la fertilité, avec leur abus de l’eros, mais, en même temps, on décrit aussi la relation de fidélité entre Israël et son Dieu. L’histoire d’amour de Dieu avec Israël consiste plus profondément dans le fait qu’il lui donne la Torah, qu’il ouvre en réalité les yeux à Israël sur la vraie nature de l’homme et qu’il lui indique la route du véritable humanisme. Cette histoire consiste dans le fait que l’homme, en vivant dans la fidélité au Dieu unique, fait lui-même l’expérience d’être celui qui est aimé de Dieu et qu’il découvre la joie dans la vérité, dans la justice, la joie en Dieu qui devient son bonheur essentiel : «Qui donc est pour moi dans le ciel si je n’ai, même avec toi, aucune joie sur la terre ? ... Pour moi, il est bon d’être proche de Dieu» (Ps72 73 , 25.28).

10. L’eros de Dieu pour l’homme, comme nous l’avons dit, est, en même temps, totalement agapè. Non seulement parce qu’il est donné absolument gratuitement, sans aucun mérite préalable, mais encore parce qu’il est un amour qui pardonne. C’est surtout le prophète Osée qui nous montre la dimension de l’agapè dans l’amour de Dieu pour l’homme, qui dépasse de beaucoup l’aspect de la gratuité. Israël a commis «l’adultère», il a rompu l’Alliance; Dieu devrait le juger et le répudier. C’est précisément là que se révèle cependant que Dieu est Dieu et non pas homme : «Comment t’abandonnerais-je, Éphraïm, te livrerais-je, Israël ? ... Mon cœur se retourne contre moi, et le regret me consume. Je n’agirai pas selon l’ardeur de ma colère, je ne détruirai plus Israël, car je suis Dieu, et non pas homme: au milieu de vous je suis le Dieu saint» (Os 11, 8-9). L’amour passionné de Dieu pour son peuple – pour l’homme – est en même temps un amour qui pardonne. Il est si grand qu’il retourne Dieu contre lui-même, son amour contre sa justice. Le chrétien voit déjà poindre là, de manière voilée, le mystère de la Croix : Dieu aime tellement l’homme que, en se faisant homme lui-même, il le suit jusqu’à la mort et il réconcilie de cette manière justice et amour.

L’aspect philosophique, historique et religieux qu’il convient de relever dans cette vision de la Bible réside dans le fait que, d’une part, nous nous trouvons devant une image strictement métaphysique de Dieu: Dieu est en absolu la source originaire de tout être; mais ce principe créateur de toutes choses – le Logos, la raison primordiale – est, d’autre part, quelqu’un qui aime avec toute la passion d’un véritable amour. De la sorte, l’eros est ennobli au plus haut point, mais, en même temps, il est ainsi purifié jusqu’à se fondre avec l’agapè. À partir de là, nous pouvons ainsi comprendre que le Cantique des Cantiques, reçu dans le canon de la Sainte Écriture, ait été très vite interprété comme des chants d’amour décrivant, en définitive, la relation de Dieu avec l’homme et de l’homme avec Dieu. De cette manière, le Cantique des Cantiques est devenu, dans la littérature chrétienne comme dans la littérature juive, une source de connaissance et d’expérience mystique, dans laquelle s’exprime l’essence de la foi biblique; oui, il existe une unification de l’homme avec Dieu – tel est le rêve originaire de l’homme. Mais cette unification ne consiste pas à se fondre l’un dans l’autre, à se dissoudre dans l’océan anonyme du Divin; elle est une unité qui crée l’amour, dans lequel les deux, Dieu et l’homme, restent eux-mêmes et pourtant deviennent totalement un: «Celui qui s’unit au Seigneur n’est avec lui qu’un seul esprit», dit saint Paul (1 Co 6, 17).

11. La première nouveauté de la foi biblique consiste, comme nous l’avons vu, dans l’image de Dieu; la deuxième, qui lui est essentiellement liée, nous la trouvons dans l’image de l’homme. Le récit biblique de la création parle de la solitude du premier homme, Adam, aux côtés duquel Dieu veut placer une aide. Parmi toutes les créatures, aucune ne peut être pour l’homme l’aide dont il a besoin, bien qu’il ait donné leur nom à toutes les bêtes des champs et à tous les oiseaux, les intégrant ainsi dans son milieu de vie. Alors, à partir d’une côte de l’homme, Dieu modèle la femme. Adam trouve désormais l’aide qu’il lui faut: «Cette fois-ci, voilà l’os de mes os et la chair de ma chair» (Gn 2, 23). À l’arrière-plan de ce récit, on peut voir des conceptions qui, par exemple, apparaissent aussi dans le mythe évoqué par Platon, selon lequel, à l’origine, l’homme était sphérique, parce que complet en lui-même et autosuffisant. Mais, pour le punir de son orgueil, Zeus le coupe en deux, de sorte que sa moitié est désormais toujours à la recherche de son autre moitié et en marche vers elle, afin de retrouver son intégrité8. Dans le récit biblique, on ne parle pas de punition; pourtant, l’idée que l’homme serait en quelque sorte incomplet de par sa constitution, à la recherche, dans l’autre, de la partie qui manque à son intégrité, à savoir l’idée que c’est seulement dans la communion avec l’autre sexe qu’il peut devenir «complet», est sans aucun doute présente. Le récit biblique se conclut ainsi sur une prophétie concernant Adam : «À cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme et tous deux ne feront plus qu’un» (Gn 2, 24).

Deux aspects sont ici importants: l’eros est comme enraciné dans la nature même de l’homme; Adam est en recherche et il «quitte son père et sa mère» pour trouver sa femme; c’est seulement ensemble qu’ils représentent la totalité de l’humanité, qu’ils deviennent «une seule chair». Le deuxième aspect n’est pas moins important: selon une orientation qui a son origine dans la création, l’eros renvoie l’homme au mariage, à un lien caractérisé par l’unicité et le définitif; ainsi, et seulement ainsi, se réalise sa destinée profonde. À l’image du Dieu du monothéisme, correspond le mariage monogamique. Le mariage fondé sur un amour exclusif et définitif devient l’icône de la relation de Dieu avec son peuple et réciproquement: la façon dont Dieu aime devient la mesure de l’amour humain. Ce lien étroit entre eros et mariage dans la Bible ne trouve pratiquement pas de parallèle en dehors de la littérature biblique.

Jésus Christ – l’amour incarné de Dieu

12. Même si nous avons jusque-là parlé surtout de l’Ancien Testament, cependant, la profonde compénétration des deux Testaments comme unique Écriture de la foi chrétienne s’est déjà rendue visible. La véritable nouveauté du Nouveau Testament ne consiste pas en des idées nouvelles, mais dans la figure même du Christ, qui donne chair et sang aux concepts – un réalisme inouï. Déjà dans l’Ancien Testament, la nouveauté biblique ne résidait pas seulement en des concepts, mais dans l’action imprévisible, et à certains égards inouïe, de Dieu. Cet agir de Dieu acquiert maintenant sa forme dramatique dans le fait que, en Jésus Christ, Dieu lui-même recherche la «brebis perdue», l’humanité souffrante et égarée. Quand Jésus, dans ses paraboles, parle du pasteur qui va à la recherche de la brebis perdue, de la femme qui cherche la drachme, du père qui va au devant du fils prodigue et qui l’embrasse, il ne s’agit pas là seulement de paroles, mais de l’explication de son être même et de son agir. Dans sa mort sur la croix s’accomplit le retournement de Dieu contre lui-même, dans lequel il se donne pour relever l’homme et le sauver – tel est l’amour dans sa forme la plus radicale. Le regard tourné vers le côté ouvert du Christ, dont parle Jean (cf. 19, 37), comprend ce qui a été le point de départ de cette Encyclique : «Dieu est amour» (1 Jn 4, 8). C’est là que cette vérité peut être contemplée. Et, partant de là, on doit maintenant définir ce qu’est l’amour. À partir de ce regard, le chrétien trouve la route pour vivre et pour aimer.

13. À cet acte d'offrande, Jésus a donné une présence durable par l’institution de l’Eucharistie au cours de la dernière Cène. Il anticipe sa mort et sa résurrection en se donnant déjà lui-même, en cette heure-là, à ses disciples, dans le pain et dans le vin, son corps et son sang comme nouvelle manne (cf. Jn 6, 31-33). Si le monde antique avait rêvé qu’au fond, la vraie nourriture de l’homme – ce dont il vit comme homme – était le Logos, la sagesse éternelle, maintenant ce Logos est vraiment devenu nourriture pour nous, comme amour. L’Eucharistie nous attire dans l’acte d’offrande de Jésus. Nous ne recevons pas seulement le Logos incarné de manière statique, mais nous sommes entraînés dans la dynamique de son offrande. L’image du mariage entre Dieu et Israël devient réalité d’une façon proprement inconcevable: ce qui consistait à se tenir devant Dieu devient maintenant, à travers la participation à l’offrande de Jésus, participation à son corps et à son sang, devient union. La «mystique» du Sacrement, qui se fonde sur l’abaissement de Dieu vers nous, est d’une tout autre portée et entraîne bien plus haut que ce à quoi n’importe quelle élévation mystique de l’homme pourrait conduire.

14. Mais il faut maintenant faire attention à un autre aspect: la «mystique» du Sacrement a un caractère social parce que dans la communion sacramentelle je suis uni au Seigneur, comme toutes les autres personnes qui communient: «Puisqu’il y a un seul pain, la multitude que nous sommes est un seul corps, car nous avons tous part à un seul pain», dit saint Paul (1 Co 10, 17). L’union avec le Christ est en même temps union avec tous ceux auxquels il se donne. Je ne peux avoir le Christ pour moi seul; je ne peux lui appartenir qu’en union avec tous ceux qui sont devenus ou qui deviendront siens. La communion me tire hors de moi-même vers lui et, en même temps, vers l’unité avec tous les chrétiens. Nous devenons «un seul corps», fondus ensemble dans une unique existence. L’amour pour Dieu et l’amour pour le prochain sont maintenant vraiment unis : le Dieu incarné nous attire tous à lui. À partir de là, on comprend maintenant comment agapè est alors devenue aussi un nom de l’Eucharistie : dans cette dernière, l’agapè de Dieu vient à nous corporellement pour continuer son œuvre en nous et à travers nous. C’est seulement à partir de ce fondement christologique et sacramentel qu’on peut comprendre correctement l’enseignement de Jésus sur l’amour. Le passage qu’Il fait faire de la Loi et des Prophètes au double commandement de l’amour envers Dieu et envers le prochain, ainsi que le fait que toute l’existence de foi découle du caractère central de ce précepte, ne sont pas simplement de la morale qui pourrait exister de manière autonome à côté de la foi au Christ et de sa réactualisation dans le Sacrement : foi, culte et ethos se compénètrent mutuellement comme une unique réalité qui trouve sa forme dans la rencontre avec l’agapè de Dieu. Ici, l’opposition habituelle entre culte et éthique tombe tout simplement. Dans le «culte» lui-même, dans la communion eucharistique, sont contenus le fait d’être aimé et celui d’aimer les autres à son tour. Une Eucharistie qui ne se traduit pas en une pratique concrète de l’amour est en elle-même tronquée. Réciproquement, – comme nous devrons encore l’envisager plus en détail – le «commandement» de l’amour ne devient possible que parce qu’il n’est pas seulement une exigence: l’amour peut être «commandé» parce qu’il est d’abord donné.

15. C’est à partir de ce principe que doivent aussi être comprises les grandes paraboles de Jésus. Du lieu de sa damnation, l’homme riche (cf. Lc 16, 19-31) implore pour que ses frères soient informés de ce qui arrive à celui qui a, dans sa désinvolture, ignoré le pauvre dans le besoin. Jésus recueille, pour ainsi dire, cet appel à l’aide et s’en fait l’écho pour nous mettre en garde, pour nous remettre dans le droit chemin. La parabole du bon Samaritain (cf. Lc 10, 25-37) permet surtout de faire deux grandes clarifications. Tandis que le concept de “prochain” se référait jusqu’alors essentiellement aux membres de la même nation et aux étrangers qui s’étaient établis dans la terre d’Israël, et donc à la communauté solidaire d’un pays et d’un peuple, cette limitation est désormais abolie. Celui qui a besoin de moi et que je peux aider, celui-là est mon prochain. Le concept de prochain est universalisé et reste cependant concret. Bien qu’il soit étendu à tous les hommes, il ne se réduit pas à l’expression d’un amour générique et abstrait, qui en lui-même engage peu, mais il requiert mon engagement concret ici et maintenant. Cela demeure une tâche de l’Église d’interpréter toujours de nouveau le lien entre éloignement et proximité pour la vie pratique de ses membres. Enfin, il convient particulièrement de rappeler ici la grande parabole du Jugement dernier (cf. Mt 25, 31-46), dans laquelle l’amour devient le critère pour la décision définitive concernant la valeur ou la non-valeur d’une vie humaine. Jésus s’identifie à ceux qui sont dans le besoin: les affamés, les assoiffés, les étrangers, ceux qui sont nus, les malades, les personnes qui sont en prison. «Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits, qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait» (Mt 25, 40). L’amour de Dieu et l’amour du prochain se fondent l’un dans l’autre: dans le plus petit, nous rencontrons Jésus lui-même et en Jésus nous rencontrons Dieu.

Amour de Dieu et amour du prochain

16. Après avoir réfléchi sur l’essence de l’amour et sur sa signification dans la foi biblique, une double question concernant notre comportement subsiste : Est-il vraiment possible d’aimer Dieu alors qu’on ne le voit pas ? Et puis: l’amour peut-il se commander ? Au double commandement de l’amour, on peut répliquer par une double objection, qui résonne dans ces questions. Dieu, nul ne l’a jamais vu – comment pourrions-nous l’aimer ? Et, d’autre part : l’amour ne peut pas se commander; c’est en définitive un sentiment qui peut être ou ne pas être, mais qui ne peut pas être créé par la volonté. L’Écriture semble confirmer la première objection quand elle dit: « Si quelqu’un dit: "J’aime Dieu", alors qu’il a de la haine contre son frère, c’est un menteur. En effet, celui qui n’aime pas son frère, qu’il voit, est incapable d’aimer Dieu, qu’il ne voit pas» (1 Jn 4, 20). Mais ce texte n’exclut absolument pas l’amour de Dieu comme quelque chose d’impossible; au contraire, dans le contexte global de la Première Lettre de Jean, qui vient d’être citée, cet amour est explicitement requis. C’est le lien inséparable entre amour de Dieu et amour du prochain qui est souligné. Tous les deux s’appellent si étroitement que l’affirmation de l’amour de Dieu devient un mensonge si l’homme se ferme à son prochain ou plus encore s’il le hait. On doit plutôt interpréter le verset johannique dans le sens où aimer son prochain est aussi une route pour rencontrer Dieu, et où fermer les yeux sur son prochain rend aveugle aussi devant Dieu.

17. En effet, personne n’a jamais vu Dieu tel qu’il est en lui-même. Cependant, Dieu n’est pas pour nous totalement invisible, il n’est pas resté pour nous simplement inaccessible. Dieu nous a aimés le premier, dit la Lettre de Jean qui vient d’être citée (cf. 4, 10) et cet amour de Dieu s’est manifesté parmi nous, il s’est rendu visible car Il «a envoyé son Fils unique dans le monde pour que nous vivions par lui» (1 Jn 4, 9). Dieu s’est rendu visible: en Jésus nous pouvons voir le Père (cf. Jn 14, 9). En fait, Dieu se rend visible de multiples manières. Dans l’histoire d’amour que la Bible nous raconte, Il vient à notre rencontre, Il cherche à nous conquérir – jusqu’à la dernière Cène, jusqu’au Cœur transpercé sur la croix, jusqu’aux apparitions du Ressuscité et aux grandes œuvres par lesquelles, à travers l’action des Apôtres, Il a guidé le chemin de l’Église naissante. Et de même, par la suite, dans l’histoire de l’Église, le Seigneur n’a jamais été absent: il vient toujours de nouveau à notre rencontre – par des hommes à travers lesquels il transparaît, ainsi que par sa Parole, dans les Sacrements, spécialement dans l’Eucharistie. Dans la liturgie de l’Église, dans sa prière, dans la communauté vivante des croyants, nous faisons l’expérience de l’amour de Dieu, nous percevons sa présence et nous apprenons aussi de cette façon à la reconnaître dans notre vie quotidienne. Le premier, il nous a aimés et il continue à nous aimer le premier; c’est pourquoi, nous aussi, nous pouvons répondre par l’amour. Dieu ne nous prescrit pas un sentiment que nous ne pouvons pas susciter en nous-mêmes. Il nous aime, il nous fait voir son amour et nous pouvons l’éprouver, et à partir de cet «amour premier de Dieu», en réponse, l’amour peut aussi jaillir en nous.

Dans le développement de cette rencontre, il apparaît clairement que l’amour n’est pas seulement un sentiment. Les sentiments vont et viennent. Le sentiment peut être une merveilleuse étincelle initiale, mais il n’est pas la totalité de l’amour. Au début, nous avons parlé du processus des purifications et des maturations, à travers lesquelles l’eros devient pleinement lui-même, devient amour au sens plein du terme. C’est le propre de la maturité de l’amour d’impliquer toutes les potentialités de l’homme, et d’inclure, pour ainsi dire, l’homme dans son intégralité. La rencontre des manifestations visibles de l’amour de Dieu peut susciter en nous un sentiment de joie, qui naît de l’expérience d’être aimé. Mais cette rencontre requiert aussi notre volonté et notre intelligence. La reconnaissance du Dieu vivant est une route vers l’amour, et le oui de notre volonté à la sienne unit intelligence, volonté et sentiment dans l’acte totalisant de l’amour. Ce processus demeure cependant constamment en mouvement: l’amour n’est jamais «achevé» ni complet; il se transforme au cours de l’existence, il mûrit et c’est justement pour cela qu’il demeure fidèle à lui-même. Idem velle atque idem nolle9 – vouloir la même chose et ne pas vouloir la même chose; voilà ce que les anciens ont reconnu comme l’authentique contenu de l’amour: devenir l’un semblable à l’autre, ce qui conduit à une communauté de volonté et de pensée. L’histoire d’amour entre Dieu et l’homme consiste justement dans le fait que cette communion de volonté grandit dans la communion de pensée et de sentiment, et ainsi notre vouloir et la volonté de Dieu coïncident toujours plus: la volonté de Dieu n’est plus pour moi une volonté étrangère, que les commandements m’imposent de l’extérieur, mais elle est ma propre volonté, sur la base de l’expérience que, de fait, Dieu est plus intime à moi-même que je ne le suis à moi-même10. C’est alors que grandit l’abandon en Dieu et que Dieu devient notre joie (cf. Ps 72 73, 23-28).

18. L’amour du prochain se révèle ainsi possible au sens défini par la Bible, par Jésus. Il consiste précisément dans le fait que j’aime aussi, en Dieu et avec Dieu, la personne que je n’apprécie pas ou que je ne connais même pas. Cela ne peut se réaliser qu’à partir de la rencontre intime avec Dieu, une rencontre qui est devenue communion de volonté pour aller jusqu’à toucher le sentiment. J’apprends alors à regarder cette autre personne non plus seulement avec mes yeux et mes sentiments, mais selon la perspective de Jésus Christ. Son ami est mon ami. Au-delà de l’apparence extérieure de l’autre, jaillit son attente intérieure d’un geste d’amour, d’un geste d’attention, que je ne lui donne pas seulement à travers des organisations créées à cet effet, l’acceptant peut-être comme une nécessité politique. Je vois avec les yeux du Christ et je peux donner à l’autre bien plus que les choses qui lui sont extérieurement nécessaires: je peux lui donner le regard d’amour dont il a besoin. Ici apparaît l’interaction nécessaire entre amour de Dieu et amour du prochain, sur laquelle insiste tant la Première Lettre de Jean. Si le contact avec Dieu me fait complètement défaut dans ma vie, je ne peux jamais voir en l’autre que l’autre, et je ne réussis pas à reconnaître en lui l’image divine. Si par contre dans ma vie je néglige complètement l’attention à l’autre, désirant seulement être «pieux» et accomplir mes «devoirs religieux», alors même ma relation à Dieu se dessèche. Alors, cette relation est seulement «correcte», mais sans amour. Seule ma disponibilité à aller à la rencontre du prochain, à lui témoigner de l’amour, me rend aussi sensible devant Dieu. Seul le service du prochain ouvre mes yeux sur ce que Dieu fait pour moi et sur sa manière à Lui de m’aimer. Les saints – pensons par exemple à la bienheureuse Teresa de Calcutta – ont puisé dans la rencontre avec le Seigneur dans l’Eucharistie leur capacité à aimer le prochain de manière toujours nouvelle, et réciproquement cette rencontre a acquis son réalisme et sa profondeur précisément grâce à leur service des autres. Amour de Dieu et amour du prochain sont inséparables, c’est un unique commandement. Tous les deux cependant vivent de l’amour prévenant de Dieu qui nous a aimés le premier. Ainsi, il n’est plus question d’un «commandement» qui nous prescrit l’impossible de l’extérieur, mais au contraire d’une expérience de l’amour, donnée de l’intérieur, un amour qui, de par sa nature, doit par la suite être partagé avec d’autres. L’amour grandit par l’amour. L’amour est «divin» parce qu’il vient de Dieu et qu’il nous unit à Dieu, et, à travers ce processus d’unification, il nous transforme en un Nous, qui surpasse nos divisions et qui nous fait devenir un, jusqu’à ce que, à la fin, Dieu soit «tout en tous» (1 Co 15, 28).

LETTRE ENCYCLIQUE BENOÎT XVI

AUX PRÊTRES ET AUX DIACRES AUX PERSONNES CONSACRÉES ET À TOUS LES FIDÈLES LAÏCS SUR L'AMOUR CHRÉTIEN

DEUXIÈME PARTIE

CARITAS

L’EXERCICE DE L’AMOUR DE LA PART DE L’ÉGLISE EN TANT QUE «COMMUNAUTÉ D’AMOUR»

La charité de l'Église comme manifestation de l'amour trinitaire

19. «Tu vois la Trinité quand tu vois la charité», écrivait saint Augustin.11Dans les réflexions qui précèdent, nous avons pu fixer notre regard sur Celui qui a été transpercé (cf. Jn 19, 37; Za,12, 10), reconnaissant le dessein du Père qui, mû par l'amour (cf. Jn 3, 16), a envoyé son Fils unique dans le monde pour racheter l'homme. Mourant sur la croix, Jésus – comme le souligne l’Évangéliste – «remit l'esprit» (Jn 19, 30), prélude du don de l’Esprit Saint qu’il ferait après la résurrection (cf. Jn 20, 22). Se réaliserait ainsi la promesse des «fleuves d'eau vive» qui, grâce à l’effusion de l’Esprit, jailliraient du cœur des croyants (cf. Jn 7, 38-39). En effet, l’Esprit est la puissance intérieure qui met leur cœur au diapason du cœur du Christ, et qui les pousse à aimer leurs frères comme Lui les a aimés quand il s’est penché pour laver les pieds de ses disciples (cf. Jn 13, 1-13) et surtout quand il a donné sa vie pour tous (cf. Jn 13, 1; 15, 13).

L’Esprit est aussi la force qui transforme le cœur de la Communauté ecclésiale, afin qu’elle soit, dans le monde, témoin de l’amour du Père, qui veut faire de l’humanité, dans son Fils, une unique famille. Toute l’activité de l’Église est l’expression d’un amour qui cherche le bien intégral de l’homme: elle cherche son évangélisation par la Parole et par les Sacrements, entreprise bien souvent héroïque dans ses réalisations historiques; et elle cherche sa promotion dans les différents domaines de la vie et de l’activité humaines. L’amour est donc le service que l’Église réalise pour aller constamment au-devant des souffrances et des besoins, même matériels, des hommes. C’est sur cet aspect, sur ce service de la charité, que je désire m’arrêter dans cette deuxième partie de l’Encyclique.

La charité comme tâche de l’Église

20. L’amour du prochain, enraciné dans l’amour de Dieu, est avant tout une tâche pour chaque fidèle, mais il est aussi une tâche pour la communauté ecclésiale entière, et cela à tous les niveaux: de la communauté locale à l’Église particulière jusqu’à l’Église universelle dans son ensemble. L’Église aussi, en tant que communauté, doit pratiquer l’amour. En conséquence, l’amour a aussi besoin d’organisation comme présupposé pour un service communautaire ordonné. La conscience de cette tâche a eu un caractère constitutif dans l’Église depuis ses origines: «Tous ceux qui étaient devenus croyants vivaient ensemble, et ils mettaient tout en commun; ils vendaient leurs propriétés et leurs biens, pour en partager le prix entre tous selon les besoins de chacun» (Ac 2, 44-45). Luc nous raconte cela en relation avec une sorte de définition de l’Église, dont il énumère quelques éléments constitutifs, parmi lesquels l’adhésion à «l’enseignement des Apôtres», à «la communion» (koinonía), à «la fraction du pain» et à «la prière» (cf. Ac 2, 42). L’élément de la «communion» (koinonía), ici initialement non spécifié, est concrétisé dans les versets qui viennent d’être cités plus haut: cette communion consiste précisément dans le fait que les croyants ont tout en commun et qu’entre eux la différence entre riches et pauvres n’existe plus (cf. aussi Ac 4, 32-37). Cette forme radicale de communion matérielle, à vrai dire, n’a pas pu être maintenue avec la croissance de l’Église. Le noyau essentiel a cependant subsisté: à l’intérieur de la communauté des croyants il ne doit pas exister une forme de pauvreté telle que soient refusés à certains les biens nécessaires à une vie digne.

21. Une étape décisive dans la difficile recherche de solutions pour réaliser ce principe ecclésial fondamental nous devient visible dans le choix de sept hommes, ce qui fut le commencement du ministère diaconal (cf. Ac 6, 5-6). Dans l’Église des origines, en effet, s’était créée, dans la distribution quotidienne aux veuves, une disparité entre le groupe de langue hébraïque et celui de langue grecque. Les Apôtres, auxquels étaient avant tout confiés la «prière» (Eucharistie et Liturgie) et le «service de la Parole», se sentirent pris de manière excessive par le «service des tables»; ils décident donc de se réserver le ministère principal et de créer pour l’autre tâche, tout aussi nécessaire dans l’Église, un groupe de sept personnes. Cependant, même ce groupe ne devait pas accomplir un service simplement technique de distribution: ce devait être des hommes «remplis d’Esprit Saint et de sagesse» (cf. Ac 6, 1-6). Cela signifie que le service social qu’ils devaient effectuer était tout à fait concret, mais en même temps, c’était aussi sans aucun doute un service spirituel; c’était donc pour eux un véritable ministère spirituel, qui réalisait une tâche essentielle de l’Église, celle de l’amour bien ordonné du prochain. Avec la formation de ce groupe des Sept, la «diaconia» – le service de l’amour du prochain exercé d’une manière communautaire et ordonnée – était désormais instaurée dans la structure fondamentale de l’Église elle-même.

22. Les années passant, avec l’expansion progressive de l’Église, l’exercice de la charité s’est affirmé comme l’un de ses secteurs essentiels, avec l’administration des Sacrements et l’annonce de la Parole: pratiquer l’amour envers les veuves et les orphelins, envers les prisonniers, les malades et toutes les personnes qui, de quelque manière, sont dans le besoin, cela appartient à son essence au même titre que le service des Sacrements et l’annonce de l’Évangile. L’Église ne peut pas négliger le service de la charité, de même qu’elle ne peut négliger les Sacrements ni la Parole. Quelques références suffisent à le démontrer. Le martyr Justin ( vers 155) décrit aussi, dans le contexte de la célébration dominicale des chrétiens, leur activité caritative, reliée à l’Eucharistie comme telle. Les personnes aisées font des offrandes dans la mesure de leurs possibilités, chacune donnant ce qu’elle veut. L’Évêque s’en sert alors pour soutenir les orphelins, les veuves et les personnes qui, à cause de la maladie ou pour d’autres motifs, se trouvent dans le besoin, de même que les prisonniers et les étrangers12. Le grand auteur chrétien Tertullien ( après 220) raconte comment l’attention des chrétiens envers toutes les personnes dans le besoin suscitait l’émerveillement chez les païens13. Et quand Ignace d’Antioche ( vers 117) qualifie l’Église de Rome comme celle «qui préside à la charité (agapè)»14, on peut considérer que, par cette définition, il entendait aussi en exprimer d’une certaine manière l’activité caritative concrète.

23. Dans ce contexte, il peut être utile de faire référence aux structures juridiques primitives concernant le service de la charité dans l’Église. Vers le milieu du IVe siècle, prend forme en Égypte ce que l’on appelle la «diaconie»; dans chaque monastère, elle constitue l’institution responsable de l’ensemble des activités d’assistance, précisément du service de la charité. Depuis les origines jusqu’à la fin du VIe siècle se développe en Égypte une corporation avec une pleine capacité juridique, à laquelle les autorités civiles confient même une partie du blé pour la distribution publique. En Égypte, non seulement chaque monastère mais aussi chaque diocèse finit par avoir sa diaconie, institution qui se développera ensuite en Orient comme en Occident. Le Pape Grégoire le Grand ( 604) fait référence à la diaconie de Naples; en ce qui concerne Rome, les documents font allusion aux diaconies à partir du VIIe et du VIIIe siècles. Mais naturellement, déjà auparavant et cela depuis les origines, l’activité d’assistance aux pauvres et aux personnes qui souffrent faisait partie de manière essentielle de la vie de l’Église de Rome, selon les principes de la vie chrétienne exposés dans les Actes des Apôtres. Cette tâche trouve une expression vivante dans la figure du diacre Laurent ( 258). La description dramatique de son martyre était déjà connue par saint Ambroise ( 397) et elle nous montre véritablement en son centre l’authentique figure du Saint. À lui, qui était responsable de l’assistance aux pauvres de Rome, a été accordé un laps de temps, après l’arrestation de ses confrères et du Pape, pour rassembler les trésors de l’Église et les remettre aux autorités civiles. Laurent distribua l’argent disponible aux pauvres et les présenta alors aux autorités comme le vrai trésor de l’Église15. Quelle que soit la crédibilité historique de ces détails, Laurent est resté présent dans la mémoire de l’Église comme un grand représentant de la charité ecclésiale.

24. Une référence à la figure de l’empereur Julien l’Apostat ( 363) peut montrer encore une fois que la charité organisée et pratiquée par l’Église des premiers siècles est essentielle. Alors qu’il avait six ans, Julien avait assisté à l’assassinat de son père, de son frère et d’autres de ses proches par des gardes du palais impérial; il attribua cette brutalité – à tort ou à raison – à l’empereur Constance, qui se faisait passer pour un grand chrétien. Et de ce fait, la foi chrétienne fut une fois pour toutes discréditée à ses yeux. Devenu empereur, il décida de restaurer le paganisme, l’antique religion romaine, mais en même temps de le réformer, de manière qu’il puisse devenir réellement la force entraînante de l’Empire. Dans cette perspective, il s’inspira largement du christianisme. Il instaura une hiérarchie de métropolites et de prêtres. Les prêtres devaient être attentifs à l’amour pour Dieu et pour le prochain. Dans une de ses lettres16, il écrivait que l’unique aspect qui le frappait dans le christianisme était l’activité caritative de l’Église. Pour son nouveau paganisme, ce fut donc un point déterminant que de créer, à côté du système de charité de l’Église, une activité équivalente dans sa religion. De cette manière, les «Galiléens» – ainsi disait-il – avaient conquis leur popularité. On se devait de faire de l’émulation et même de dépasser leur popularité. De la sorte, l’empereur confirmait donc que la charité était une caractéristique déterminante de la communauté chrétienne, de l’Église.

25. Arrivés à ce point, nous recueillons deux éléments essentiels de nos réflexions:

a) La nature profonde de l’Église s’exprime dans une triple tâche: annonce de la Parole de Dieu (kerygma-martyria), célébration des Sacrements (leitourgia), service de la charité (diakonia). Ce sont trois tâches qui s’appellent l’une l’autre et qui ne peuvent être séparées l’une de l’autre. La charité n’est pas pour l’Église une sorte d’activité d’assistance sociale qu’on pourrait aussi laisser à d’autres, mais elle appartient à sa nature, elle est une expression de son essence elle-même, à laquelle elle ne peut renoncer17.

b) L’Église est la famille de Dieu dans le monde. Dans cette famille, personne ne doit souffrir par manque du nécessaire. En même temps, la caritas-agapè dépasse aussi les frontières de l’Église; la parabole du Bon Samaritain demeure le critère d’évaluation, elle impose l’universalité de l’amour qui se tourne vers celui qui est dans le besoin, rencontré «par hasard» (cf. Lc 10, 31), quel qu’il soit. Tout en maintenant cette universalité du commandement de l’amour, il y a cependant une exigence spécifiquement ecclésiale – celle qui rappelle justement que, dans l’Église elle-même en tant que famille, aucun membre ne doit souffrir parce qu’il est dans le besoin. Les mots de l’Épître aux Galates vont dans ce sens: «Puisque nous tenons le bon moment, travaillons au bien de tous, spécialement dans la famille des croyants» (6,10).

Justice et charité

26. Depuis le dix-neuvième siècle, on a soulevé une objection contre l’activité caritative de l’Église, objection qui a été développée ensuite avec insistance, notamment par la pensée marxiste. Les pauvres, dit-on, n’auraient pas besoin d’œuvres de charité, mais plutôt de justice. Les œuvres de charité – les aumônes – seraient en réalité, pour les riches, une manière de se soustraire à l’instauration de la justice et d’avoir leur conscience en paix, maintenant leurs positions et privant les pauvres de leurs droits. Au lieu de contribuer, à travers diverses œuvres de charité, au maintien des conditions existantes, il faudrait créer un ordre juste, dans lequel tous recevraient leur part des biens du monde et n’auraient donc plus besoin des œuvres de charité. Dans cette argumentation, il faut le reconnaître, il y a du vrai, mais aussi beaucoup d’erreurs. Il est certain que la norme fondamentale de l’État doit être la recherche de la justice et que le but d’un ordre social juste consiste à garantir à chacun, dans le respect du principe de subsidiarité, sa part du bien commun. C’est ce que la doctrine chrétienne sur l’État et la doctrine sociale de l’Église ont toujours souligné. D’un point de vue historique, la question de l’ordre juste de la collectivité est entrée dans une nouvelle phase avec la formation de la société industrielle au dix-neuvième siècle. La naissance de l’industrie moderne a vu disparaître les vieilles structures sociales et, avec la masse des salariés, elle a provoqué un changement radical dans la composition de la société, dans laquelle le rapport entre capital et travail est devenu la question décisive, une question qui, sous cette forme, était jusqu’alors inconnue. Les structures de production et le capital devenaient désormais la nouvelle puissance qui, mise dans les mains d’un petit nombre, aboutissait pour les masses laborieuses à une privation de droits, contre laquelle il fallait se rebeller.

27. Il est juste d’admettre que les représentants de l’Église ont perçu, mais avec lenteur, que le problème de la juste structure de la société se posait de manière nouvelle. Les pionniers ne manquèrent pas: l’un d’entre eux, par exemple, fut Mgr Ketteler, Évêque de Mayence ( 1877). En réponse aux nécessités concrètes, naquirent aussi des cercles, des associations, des unions, des fédérations et surtout de nouveaux Ordres religieux qui, au dix-neuvième siècle, s’engagèrent contre la pauvreté, les maladies et les situations de carence dans le secteur éducatif. En 1891, le Magistère pontifical intervint par l’Encyclique Rerum Novarum de Léon XIII. Il y eut ensuite, en 1931, l’Encyclique de Pie XI Quadragesimo anno. Le bienheureux Pape Jean XXIII publia, en 1961, l’Encyclique Mater et magistra; pour sa part Paul VI, dans l’encyclique Populorum progressio (1967) et dans la lettre apostolique Octogesima adveniens (1971), affronta de manière insistante la problématique sociale, qui, dans le même temps, était devenue plus urgente, surtout en Amérique Latine. Mon grand Prédécesseur Jean-Paul II nous a laissé une trilogie d’Encycliques sociales : Laborem exercens (1981), Sollicitudo rei socialis (1987) et enfin Centesimus annus (1991). Ainsi, face à des situations et à des problèmes toujours nouveaux, s’est développée une doctrine sociale catholique qui, en 2004, a été présentée de manière organique dans le Compendium de la doctrine sociale de l’Église, rédigé par le Conseil pontifical Justice et Paix. Le marxisme avait présenté la révolution mondiale et sa préparation comme étant la panacée à la problématique sociale : avec la révolution et la collectivisation des moyens de production qui s’ensuivit – affirmait-on dans cette doctrine –, tout devait immédiatement aller de manière différente et meilleure. Ce rêve s’est évanoui. Dans la situation difficile où nous nous trouvons aujourd’hui, à cause aussi de la mondialisation de l’économie, la doctrine sociale de l’Église est devenue un repère fondamental, qui propose des orientations valables bien au-delà de ses limites : ces orientations – face au développement croissant – doivent être appréhendées dans le dialogue avec tous ceux qui se préoccupent sérieusement de l’homme et du monde.

28. Pour définir plus précisément la relation entre l’engagement nécessaire pour la justice et le service de la charité, il faut prendre en compte deux situations de fait fondamentales:

a) L’ordre juste de la société et de l’État est le devoir essentiel du politique. Un État qui ne serait pas dirigé selon la justice se réduirait à une grande bande de vauriens, comme l’a dit un jour saint Augustin: «Remota itaque iustitia quid sunt regna nisi magna latrocinia ? »18. La distinction entre ce qui est à César et ce qui est à Dieu (cf. Mt 22, 21), à savoir la distinction entre État et Église ou, comme le dit le Concile Vatican II, l’autonomie des réalités terrestres19, appartient à la structure fondamentale du christianisme. L’État ne peut imposer la religion, mais il doit en garantir la liberté, ainsi que la paix entre les fidèles des différentes religions. De son côté, l’Église comme expression sociale de la foi chrétienne a son indépendance et, en se fondant sur sa foi, elle vit sa forme communautaire, que l’État doit respecter. Les deux sphères sont distinctes, mais toujours en relation de réciprocité.

La justice est le but et donc aussi la mesure intrinsèque de toute politique. Le politique est plus qu’une simple technique pour la définition des ordonnancements publics : son origine et sa finalité se trouvent précisément dans la justice, et cela est de nature éthique. Ainsi, l’État se trouve de fait inévitablement confronté à la question : comment réaliser la justice ici et maintenant ? Mais cette question en présuppose une autre plus radicale: qu’est-ce que la justice ? C’est un problème qui concerne la raison pratique ; mais pour pouvoir agir de manière droite, la raison doit constamment être purifiée, car son aveuglement éthique, découlant de la tentation de l’intérêt et du pouvoir qui l’éblouissent, est un danger qu’on ne peut jamais totalement éliminer.

En ce point, politique et foi se rejoignent. Sans aucun doute, la foi a sa nature spécifique de rencontre avec le Dieu vivant, rencontre qui nous ouvre de nouveaux horizons bien au-delà du domaine propre de la raison. Mais, en même temps, elle est une force purificatrice pour la raison elle-même. Partant de la perspective de Dieu, elle la libère de ses aveuglements et, de ce fait, elle l’aide à être elle-même meilleure. La foi permet à la raison de mieux accomplir sa tâche et de mieux voir ce qui lui est propre. C’est là que se place la doctrine sociale catholique : elle ne veut pas conférer à l’Église un pouvoir sur l’État. Elle ne veut pas même imposer à ceux qui ne partagent pas sa foi des perspectives et des manières d’être qui lui appartiennent. Elle veut simplement contribuer à la purification de la raison et apporter sa contribution, pour faire en sorte que ce qui est juste puisse être ici et maintenant reconnu, et aussi mis en œuvre.

La doctrine sociale de l’Église argumente à partir de la raison et du droit naturel, c’est-à-dire à partir de ce qui est conforme à la nature de tout être humain. Elle sait qu’il ne revient pas à l’Église de faire valoir elle-même politiquement cette doctrine : elle veut servir la formation des consciences dans le domaine politique et contribuer à faire grandir la perception des véritables exigences de la justice et, en même temps, la disponibilité d’agir en fonction d’elles, même si cela est en opposition avec des situations d’intérêt personnel. Cela signifie que la construction d’un ordre juste de la société et de l’État, par lequel est donné à chacun ce qui lui revient, est un devoir fondamental, que chaque génération doit à nouveau affronter. S’agissant d’un devoir politique, cela ne peut pas être à la charge immédiate de l’Église. Mais, puisque c’est en même temps un devoir humain primordial, l’Église a le devoir d’offrir sa contribution spécifique, grâce à la purification de la raison et à la formation éthique, afin que les exigences de la justice deviennent compréhensibles et politiquement réalisables.

L’Église ne peut ni ne doit prendre en main la bataille politique pour édifier une société la plus juste possible. Elle ne peut ni ne doit se mettre à la place de l’État. Mais elle ne peut ni ne doit non plus rester à l’écart dans la lutte pour la justice. Elle doit s’insérer en elle par la voie de l’argumentation rationnelle et elle doit réveiller les forces spirituelles, sans lesquelles la justice, qui requiert aussi des renoncements, ne peut s’affirmer ni se développer. La société juste ne peut être l’œuvre de l’Église, mais elle doit être réalisée par le politique. Toutefois, l’engagement pour la justice, travaillant à l’ouverture de l’intelligence et de la volonté aux exigences du bien, intéresse profondément l’Église.

b) L’amour – caritas – sera toujours nécessaire, même dans la société la plus juste. Il n’y a aucun ordre juste de l’État qui puisse rendre superflu le service de l’amour. Celui qui veut s’affranchir de l’amour se prépare à s’affranchir de l’homme en tant qu’homme. Il y aura toujours de la souffrance, qui réclame consolation et aide. Il y aura toujours de la solitude. De même, il y aura toujours des situations de nécessité matérielle, pour lesquelles une aide est indispensable, dans le sens d’un amour concret pour le prochain.20L’État qui veut pourvoir à tout, qui absorbe tout en lui, devient en définitive une instance bureaucratique qui ne peut assurer l’essentiel dont l’homme souffrant – tout homme – a besoin : le dévouement personnel plein d’amour. Nous n’avons pas besoin d’un État qui régente et domine tout, mais au contraire d’un État qui reconnaisse généreusement et qui soutienne, dans la ligne du principe de subsidiarité, les initiatives qui naissent des différentes forces sociales et qui associent spontanéité et proximité avec les hommes ayant besoin d’aide. L’Église est une de ces forces vives : en elle vit la dynamique de l’amour suscité par l’Esprit du Christ. Cet amour n’offre pas uniquement aux hommes une aide matérielle, mais également réconfort et soin de l’âme, aide souvent plus nécessaire que le soutien matériel. L’affirmation selon laquelle les structures justes rendraient superflues les œuvres de charité cache en réalité une conception matérialiste de l’homme : le préjugé selon lequel l’homme vivrait «seulement de pain» (Mt 4,4; cf. Dt 8, 3) est une conviction qui humilie l’homme et qui méconnaît précisément ce qui est le plus spécifiquement humain.

29. Ainsi nous pouvons maintenant déterminer avec plus de précision, dans la vie de l’Église, la relation entre l’engagement pour un ordre juste de l’État et de la société, d’une part, et l’activité caritative organisée, d’autre part. On a vu que la formation de structures justes n’est pas immédiatement du ressort de l’Église, mais qu’elle appartient à la sphère du politique, c’est-à-dire au domaine de la raison responsable d’elle-même. En cela, la tâche de l’Église est médiate, en tant qu’il lui revient de contribuer à la purification de la raison et au réveil des forces morales, sans lesquelles des structures justes ne peuvent ni être construites, ni être opérationnelles à long terme.

Le devoir immédiat d’agir pour un ordre juste dans la société est au contraire le propre des fidèles laïques. En tant que citoyens de l’État, ils sont appelés à participer personnellement à la vie publique. Ils ne peuvent donc renoncer «à l’action multiforme, économique, sociale, législative, administrative, culturelle, qui a pour but de promouvoir, organiquement et par les institutions, le bien commun»21. Une des missions des fidèles est donc de configurer de manière droite la vie sociale, en en respectant la légitime autonomie et en coopérant avec les autres citoyens, selon les compétences de chacun et sous leur propre responsabilité22. Même si les expressions spécifiques de la charité ecclésiale ne peuvent jamais se confondre avec l’activité de l’État, il reste cependant vrai que la charité doit animer l’existence entière des fidèles laïques et donc aussi leur activité politique, vécue comme «charité sociale».23

Les organisations caritatives de l’Église constituent au contraire son opus proprium, une tâche conforme à sa nature, dans laquelle elle ne collabore pas de façon marginale, mais où elle agit comme sujet directement responsable, faisant ce qui correspond à sa nature. L’Église ne peut jamais se dispenser de l’exercice de la charité en tant qu’activité organisée des croyants et, d’autre part, il n’y aura jamais une situation dans laquelle on n’aura pas besoin de la charité de chaque chrétien, car l’homme, au-delà de la justice, a et aura toujours besoin de l’amour.

Les nombreuses structures de service caritatif dans le contexte social actuel

30. Avant de tenter une définition du profil spécifique des activités ecclésiales au service de l’homme, je voudrais maintenant considérer la situation générale de l’engagement pour la justice et pour l’amour dans le monde d’aujourd’hui.

a) Les moyens de communication de masse ont rendu désormais notre planète plus petite, rapprochant rapidement hommes et cultures profondément différents. Si ce «vivre ensemble» suscite parfois incompréhensions et tensions, cependant, le fait d’avoir maintenant connaissance de manière beaucoup plus immédiate des besoins des hommes représente surtout un appel à partager leur situation et leurs difficultés. Chaque jour, nous prenons conscience de l’importance de la souffrance dans le monde, causée par une misère tant matérielle que spirituelle revêtant de multiples formes, en dépit des grands progrès de la science et de la technique. Notre époque demande donc une nouvelle disponibilité pour secourir le prochain qui a besoin d’aide. Déjà le Concile Vatican II l’a souligné de manière très claire : «De nos jours, ... à cause des facilités plus grandes offertes par les moyens de communication, la distance entre les hommes est en quelque sorte vaincue ..., l’action caritative peut et doit aujourd’hui avoir en vue absolument tous les hommes et tous les besoins».24

Par ailleurs – et c’est un aspect provocateur et en même temps encourageant du processus de mondialisation –, le temps présent met à notre disposition d’innombrables instruments pour apporter une aide humanitaire à nos frères qui sont dans le besoin, et tout spécialement les systèmes modernes pour la distribution de nourriture et de vêtements, de même que pour la proposition de logements et d’accueil. Dépassant les confins des communautés nationales, la sollicitude pour le prochain tend ainsi à élargir ses horizons au monde entier. Le Concile Vatican II a noté avec justesse: «Parmi les signes de notre temps, il convient de relever spécialement le sens croissant et inéluctable de la solidarité de tous les peuples».25 Les organismes de l’État et les associations humanitaires favorisent les initiatives en vue d’atteindre ce but, par des subsides ou des dégrèvements fiscaux pour les uns, rendant disponibles des ressources considérables pour les autres. Ainsi la solidarité exprimée par la société civile dépasse de manière significative celle des individus.

b) Dans cette situation, à travers les instances étatiques et ecclésiales, sont nées et se sont développées de nombreuses formes de collaboration, qui se sont révélées fructueuses. Les institutions ecclésiales, grâce à la transparence de leurs moyens d’action et à la fidélité à leur devoir de témoigner de l’amour, pourront aussi animer chrétiennement les institutions civiles, favorisant une coordination réciproque, dont ne manquera pas de bénéficier l’efficacité du service caritatif26. Dans ce contexte, se sont aussi formées de multiples organisations à but caritatif ou philanthropique qui, face aux problèmes sociaux et politiques existants, s’engagent pour parvenir à des solutions satisfaisantes dans le domaine humanitaire. Un phénomène important de notre temps est l’apparition et l’expansion de diverses formes de bénévolat, qui prennent en charge une multiplicité de services.27 Je voudrais ici adresser une parole de reconnaissance et de remerciement à tous ceux qui participent, d’une manière ou d’une autre, à de telles activités. Le développement d’un pareil engagement représente pour les jeunes une école de vie qui éduque à la solidarité, à la disponibilité, en vue de donner non pas simplement quelque chose, mais de se donner soi-même. À l’anti-culture de la mort, qui s’exprime par exemple dans la drogue, s’oppose ainsi l’amour qui ne se recherche pas lui-même, mais qui, précisément en étant disponible à «se perdre» pour l’autre (cf. Lc 17, 33 et par.), se révèle comme culture de la vie.

De même, dans l’Église catholique et dans d’autres Églises et Communautés ecclésiales ont surgi de nouvelles formes d’activité caritative, et de plus anciennes sont réapparues avec un élan renouvelé. Ce sont des formes dans lesquelles on arrive souvent à constituer un lien heureux entre évangélisation et œuvres de charité. Je désire confirmer explicitement ici ce que mon grand Prédécesseur Jean-Paul II a écrit dans son Encyclique Sollicitudo rei socialis28, lorsqu’il a affirmé la disponibilité de l’Église catholique à collaborer avec les Organisations caritatives de ces Églises et Communautés, puisque nous sommes tous animés de la même motivation fondamentale et que nous avons devant les yeux le même but : un véritable humanisme, qui reconnaît dans l’homme l’image de Dieu et qui veut l’aider à mener une vie conforme à cette dignité. En vue d’un développement harmonieux du monde, l’Encyclique Ut unum sint a de nouveau souligné qu’il était nécessaire pour les chrétiens d’unir leur voix et leur engagement «pour le respect des droits et des besoins de tous, spécialement des pauvres, des humiliés et de ceux qui sont sans défense».29 Je voudrais exprimer ici ma joie, car ce désir a trouvé dans l’ensemble du monde un large écho à travers de nombreuses initiatives.

Le profil spécifique de l’activité caritative de l’Église

31. L’augmentation d’organisations diversifiées qui s’engagent en faveur de l’homme dans ses diverses nécessités s’explique au fond par le fait que l’impératif de l’amour du prochain est inscrit par le Créateur dans la nature même de l’homme. Cependant, cette croissance est aussi un effet de la présence du christianisme dans le monde, qui suscite constamment et rend efficace cet impératif, souvent profondément obscurci au cours de l’histoire. La réforme du paganisme tentée par l’empereur Julien l’Apostat n’est que l’exemple initial d’une telle efficacité. En ce sens, la force du christianisme s’étend bien au-delà des frontières de la foi chrétienne. De ce fait, il est très important que l’activité caritative de l’Église maintienne toute sa splendeur et ne se dissolve pas dans une organisation commune d’assistance, en en devenant une simple variante. Mais quels sont donc les éléments constitutifs qui forment l’essence de la charité chrétienne et ecclésiale ?

a) Selon le modèle donné par la parabole du bon Samaritain, la charité chrétienne est avant tout simplement la réponse à ce qui, dans une situation déterminée, constitue la nécessité immédiate: les personnes qui ont faim doivent être rassasiées, celles qui sont sans vêtements doivent être vêtues, celles qui sont malades doivent être soignées en vue de leur guérison, celles qui sont en prison doivent être visitées, etc. Les Organisations caritatives de l’Église, à commencer par les Caritas (diocésaines, nationales, internationale), doivent faire tout leur possible pour que soient mis à disposition les moyens nécessaires, et surtout les hommes et les femmes, pour assumer de telles tâches. En ce qui concerne le service des personnes qui souffrent, la compétence professionnelle est avant tout nécessaire : les soignants doivent être formés de manière à pouvoir accomplir le geste juste au moment juste, prenant aussi l’engagement de poursuivre les soins. La compétence professionnelle est une des premières nécessités fondamentales, mais à elle seule, elle ne peut suffire. En réalité, il s’agit d’êtres humains, et les êtres humains ont toujours besoin de quelque chose de plus que de soins techniquement corrects. Ils ont besoin d’humanité. Ils ont besoin de l’attention du cœur. Les personnes qui œuvrent dans les Institutions caritatives de l’Église doivent se distinguer par le fait qu’elles ne se contentent pas d’exécuter avec dextérité le geste qui convient sur le moment, mais qu’elles se consacrent à autrui avec des attentions qui leur viennent du cœur, de manière à ce qu’autrui puisse éprouver leur richesse d’humanité. C’est pourquoi, en plus de la préparation professionnelle, il est nécessaire pour ces personnes d’avoir aussi et surtout une «formation du cœur» : il convient de les conduire à la rencontre avec Dieu dans le Christ, qui suscite en eux l’amour et qui ouvre leur esprit à autrui, en sorte que leur amour du prochain ne soit plus imposé pour ainsi dire de l’extérieur, mais qu’il soit une conséquence découlant de leur foi qui devient agissante dans l’amour (cf. Ga 5, 6).

b) L’activité caritative chrétienne doit être indépendante de partis et d’idéologies. Elle n’est pas un moyen pour changer le monde de manière idéologique et elle n’est pas au service de stratégies mondaines, mais elle est la mise en œuvre ici et maintenant de l’amour dont l’homme a constamment besoin. L’époque moderne, surtout à partir du dix-neuvième siècle, est dominée par différents courants d’une philosophie du progrès, dont la forme la plus radicale est le marxisme. Une partie de la stratégie marxiste est la théorie de l’appauvrissement : celui qui, dans une situation de pouvoir injuste – soutient-elle –, aide l’homme par des initiatives de charité, se met de fait au service de ce système d’injustice, le faisant apparaître supportable, au moins jusqu’à un certain point. Le potentiel révolutionnaire est ainsi freiné et donc le retour vers un monde meilleur est bloqué. Par conséquent, la charité est contestée et attaquée comme système de conservation du statu quo. En réalité, c’est là une philosophie inhumaine. L’homme qui vit dans le présent est sacrifié au Moloch de l’avenir – un avenir dont la réalisation effective reste pour le moins douteuse. En vérité, l’humanisation du monde ne peut être promue en renonçant, pour le moment, à se comporter de manière humaine. Nous ne contribuons à un monde meilleur qu’en faisant le bien, maintenant et personnellement, passionnément, partout où cela est possible, indépendamment de stratégies et de programmes de partis. Le programme du chrétien – le programme du bon Samaritain, le programme de Jésus – est «un cœur qui voit». Ce cœur voit où l’amour est nécessaire et il agit en conséquence. Naturellement, à la spontanéité de l’individu, lorsque l’activité caritative est assumée par l’Église comme initiative communautaire, doivent également s'adjoindre des programmes, des prévisions, des collaborations avec d’autres institutions similaires.

c) De plus, la charité ne doit pas être un moyen au service de ce qu’on appelle aujourd’hui le prosélytisme. L’amour est gratuit. Il n’est pas utilisé pour parvenir à d’autres fins30. Cela ne signifie pas toutefois que l’action caritative doive laisser de côté, pour ainsi dire, Dieu et le Christ. C’est toujours l’homme tout entier qui est en jeu. Souvent, c’est précisément l’absence de Dieu qui est la racine la plus profonde de la souffrance. Celui qui pratique la charité au nom de l’Église ne cherchera jamais à imposer aux autres la foi de l’Église. Il sait que l’amour, dans sa pureté et dans sa gratuité, est le meilleur témoignage du Dieu auquel nous croyons et qui nous pousse à aimer. Le chrétien sait quand le temps est venu de parler de Dieu et quand il est juste de Le taire et de ne laisser parler que l’amour. Il sait que Dieu est amour (cf. 1 Jn 4,8) et qu’il se rend présent précisément dans les moments où rien d’autre n’est fait sinon qu’aimer. Il sait – pour en revenir à la question précédente – que le mépris de l’amour est mépris de Dieu et de l’homme, et qu’il est la tentative de se passer de Dieu. Par conséquent, la meilleure défense de Dieu et de l’homme consiste justement dans l’amour. La tâche des Organisations caritatives de l’Église est de renforcer une telle conscience chez leurs membres, de sorte que, par leurs actions – comme par leurs paroles, leurs silences, leurs exemples –, ils deviennent des témoins crédibles du Christ.

Les responsables de l’action caritative de l’Église

32. Enfin, nous devons encore porter notre attention vers les responsables de l’action caritative de l’Église, déjà cités. Dans les réflexions précédentes, il est désormais apparu clairement que le vrai sujet des différentes Organisations catholiques qui accomplissent un service de charité est l’Église elle-même – et ce, à tous les niveaux, en commençant par les paroisses, en passant par les Églises particulières, jusqu’à l’Église universelle. C’est pourquoi il a été plus que jamais opportun que mon vénéré Prédécesseur Paul VI ait institué le Conseil pontifical Cor unum comme instance du Saint-Siège responsable de l’orientation et de la coordination entre les organisations et les activités caritatives promues par l’Église universelle. Il découle donc de la structure épiscopale de l’Église que, dans les Églises particulières, les Évêques, en qualité de successeurs des Apôtres, portent la responsabilité première de la mise en œuvre, aujourd’hui encore, du programme indiqué dans les Actes des Apôtres (cf. 2, 42-44): l’Église, en tant que famille de Dieu, doit être aujourd’hui comme hier, un lieu d’entraide mutuelle et, en même temps, un lieu de disponibilité pour servir aussi les personnes qui, hors d’elle, ont besoin d’aide. Au cours du rite de l’Ordination épiscopale, le moment précis de la consécration est précédé de quelques questions posées au candidat, où sont exprimés les éléments essentiels de sa charge et où lui sont rappelés les devoirs de son futur ministère. Dans ce contexte, l’ordinand promet expressément d’être, au nom du Seigneur, accueillant et miséricordieux envers les pauvres et envers tous ceux qui ont besoin de réconfort et d’aide.31 Le Code de Droit canonique, dans les canons concernant le ministère épiscopal, ne traite pas expressément de la charité comme d’un domaine spécifique de l’activité épiscopale, mais il expose seulement de façon générale la tâche de l’Évêque, qui est de coordonner les différentes œuvres d’apostolat dans le respect de leur caractère propre.32 Récemment cependant, le Directoire pour le ministère pastoral des Évêques a approfondi de manière plus concrète le devoir de la charité comme tâche intrinsèque de l’Église entière et de l’Évêque dans son diocèse,33 et il a souligné que l’exercice de la charité est un acte de l’Église en tant que telle et que, au même titre que le service de la Parole et des Sacrements, elle fait partie, elle aussi, de l’essence de sa mission originaire.34

33. En ce qui concerne les collaborateurs qui accomplissent concrètement le travail de la charité dans l’Église, l’essentiel a déjà été dit : ils ne doivent pas s’inspirer des idéologies de l’amélioration du monde, mais se laisser guider par la foi qui, dans l’amour, devient agissante (cf. Ga 5,6). Ils doivent donc être des personnes touchées avant tout par l’amour du Christ, des personnes dont le Christ a conquis le cœur par son amour, en y réveillant l’amour pour le prochain. Le critère qui inspire leur action devrait être l’affirmation présente dans la Deuxième Lettre aux Corinthiens: «L’amour du Christ nous pousse» (5, 14). La conscience qu’en Lui Dieu lui-même s’est donné pour nous jusqu’à la mort doit nous amener à ne plus vivre pour nous-mêmes, mais pour Lui et avec Lui pour les autres. Celui qui aime le Christ aime l’Église, et il veut qu’elle soit toujours plus expression et instrument de l’amour qui émane de Lui. Le collaborateur de toute Organisation caritative catholique veut travailler avec l’Église et donc avec l’Évêque, afin que l’amour de Dieu se répande dans le monde. En participant à la mise en œuvre de l’amour de la part de l’Église, il veut être témoin de Dieu et du Christ et, précisément, pour cela il veut faire gratuitement du bien aux hommes.

34. L’ouverture intérieure à la dimension catholique de l’Église ne pourra pas ne pas disposer le collaborateur à vivre en harmonie avec les autres Organisations pour répondre aux différentes formes de besoin; cela devra cependant se réaliser dans le respect du profil spécifique du service demandé par le Christ à ses disciples. Dans son hymne à la charité (cf. 1 Co 13), saint Paul nous enseigne que la charité est toujours plus qu’une simple activité : «J’aurai beau distribuer toute ma fortune aux affamés, j’aurai beau me faire brûler vif, s’il me manque l’amour, cela ne sert à rien» (v. 3). Cette hymne doit être la Magna Charta de l’ensemble du service ecclésial. En elle sont résumées toutes les réflexions qu’au long de cette Encyclique j’ai développées sur l’amour. L’action concrète demeure insuffisante si, en elle, l’amour pour l’homme n’est pas perceptible, un amour qui se nourrit de la rencontre avec le Christ. La participation profonde et personnelle aux besoins et aux souffrances d’autrui devient ainsi une façon de m’associer à lui : pour que le don n’humilie pas l’autre, je dois lui donner non seulement quelque chose de moi, mais moi-même, je dois être présent dans le don en tant que personne.

35. Cette juste manière de servir rend humble celui qui agit. Il n’assume pas une position de supériorité face à l’autre, même si la situation de ce dernier peut à ce moment-là être misérable. Le Christ a pris la dernière place dans le monde – la croix – et, précisément par cette humilité radicale, il nous a rachetés et il nous aide constamment. Celui qui peut aider, reconnaît que c’est justement de cette manière qu’il est aidé lui-aussi. Le fait de pouvoir aider n’est ni son mérite ni un titre d’orgueil. Cette tâche est une grâce. Plus une personne œuvre pour les autres, plus elle comprendra et fera sienne la Parole du Christ : «Nous sommes des serviteurs quelconques» (Lc 17, 10). En effet, elle reconnaît qu’elle agit non pas en fonction d’une supériorité ou d’une plus grande efficacité personnelle, mais parce que le Seigneur lui en fait don. Parfois, le surcroît des besoins et les limites de sa propre action pourront l’exposer à la tentation du découragement. Mais c’est alors justement que l’aidera le fait de savoir qu’elle n’est, en définitive, qu’un instrument entre les mains du Seigneur ; elle se libérera ainsi de la prétention de devoir réaliser, personnellement et seule, l’amélioration nécessaire du monde. Humblement, elle fera ce qu’il lui est possible de faire et, humblement, elle confiera le reste au Seigneur. C’est Dieu qui gouverne le monde et non pas nous. Nous, nous lui offrons uniquement nos services, pour autant que nous le pouvons, et tant qu’il nous en donne la force. Faire cependant ce qui nous est possible, avec la force dont nous disposons, telle est la tâche qui maintient le bon serviteur de Jésus-Christ toujours en mouvement: «L’amour du Christ nous pousse» (2 Co 5,14).

36. L’expérience de l’immensité des besoins peut, d’un côté, nous pousser vers l’idéologie qui prétend faire maintenant ce que Dieu, en gouvernant le monde, n’obtient pas, à ce qu’il semble: la solution universelle de tous les problèmes. D’un autre côté, elle peut devenir une tentation de rester dans l’inertie, s’appuyant sur l’impression que, quoi qu’il en soit, rien ne peut être fait. Dans cette situation, le contact vivant avec le Christ est le soutien déterminant pour rester sur la voie droite : ni tomber dans un orgueil qui méprise l’homme, qui en réalité n’est pas constructif mais plutôt détruit, ni s’abandonner à la résignation, qui empêcherait de se laisser guider par l’amour et, ainsi, de servir l’homme. La prière comme moyen pour puiser toujours à nouveau la force du Christ devient ici une urgence tout à fait concrète. Celui qui prie ne perd pas son temps, même si la situation apparaît réellement urgente et semble pousser uniquement à l’action. La piété n’affaiblit pas la lutte contre la pauvreté ou même contre la misère du prochain. La bienheureuse Teresa de Calcutta est un exemple particulièrement manifeste que le temps consacré à Dieu dans la prière non seulement ne nuit pas à l’efficacité ni à l’activité de l’amour envers le prochain, mais en est en réalité la source inépuisable. Dans sa lettre pour le Carême 1996, la bienheureuse écrivait à ses collaborateurs laïques: «Nous avons besoin de ce lien intime avec Dieu dans notre vie quotidienne. Et comment pouvons-nous l’obtenir ? À travers la prière».

37. Le moment est venu de réaffirmer l’importance de la prière face à l’activisme et au sécularisme dominant de nombreux chrétiens engagés dans le travail caritatif. Bien sûr, le chrétien qui prie ne prétend pas changer les plans de Dieu ni corriger ce que Dieu a prévu. Il cherche plutôt à rencontrer le Père de Jésus Christ, lui demandant d’être présent en lui et dans son action par le secours de son Esprit. La familiarité avec le Dieu personnel et l’abandon à sa volonté empêchent la dégradation de l’homme, l’empêchent d’être prisonnier de doctrines fanatiques et terroristes. Une attitude authentiquement religieuse évite que l’homme s’érige en juge de Dieu, l’accusant de permettre la misère sans éprouver de la compassion pour ses créatures. Mais celui qui prétend lutter contre Dieu en s’appuyant sur l’intérêt de l’homme, sur qui pourra-t-il compter quand l’action humaine se montrera impuissante ?

38. Job peut certainement se lamenter devant Dieu pour la souffrance incompréhensible et apparemment injustifiable qui est présente dans le monde. Il parle ainsi de sa souffrance : «Oh ! si je savais comment l’atteindre, parvenir à sa demeure …. Je connaîtrais les termes mêmes de sa défense, attentif à ce qu’il me dirait. Jetterait-il toute sa force dans ce débat avec moi ? … C’est pourquoi, devant lui, je suis terrifié ; plus j’y songe, plus il me fait peur. Dieu a brisé mon courage, le Tout-Puissant me remplit d’effroi» (23, 3. 5-6. 15-16). Souvent, il ne nous est pas donné de connaître la raison pour laquelle Dieu retient son bras au lieu d’intervenir. Du reste, il ne nous empêche pas non plus de crier, comme Jésus en croix: «Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?» (Mt 27,46). Dans un dialogue priant, nous devrions rester devant sa face avec cette question: «Jusques à quand, Maître saint et véritable, tarderas-tu ?» (Ap 6, 10). C’est saint Augustin qui donne à notre souffrance la réponse de la foi: «Si comprehendis, non est Deus – Si tu le comprends, alors il n’est pas Dieu»35. Notre protestation ne veut pas défier Dieu, ni insinuer qu’en Lui il y a erreur, faiblesse ou indifférence. Pour le croyant, il est impossible de penser qu’il est impuissant ou bien qu’ «il dort» (1 R 18, 27). Ou plutôt, il est vrai que même notre cri, comme sur les lèvres de Jésus en croix, est la manière extrême et la plus profonde d’affirmer notre foi en sa puissance souveraine. En effet, les chrétiens continuent de croire, malgré toutes les incompréhensions et toutes les confusions du monde qui les entoure, en la «bonté de Dieu et en sa tendresse pour les hommes» (Tt 3,4). Bien que plongés comme tous les autres hommes dans la complexité dramatique des événements de l’histoire, ils restent fermes dans la certitude que Dieu est Père et qu’il nous aime, même si son silence nous demeure incompréhensible.

39. Foi, espérance et charité vont de pair. L’espérance s’enracine en pratique dans la vertu de patience, qui ne fait pas défaut dans le bien, pas même face à l’échec apparent, et dans celle d’humilité, qui accepte le mystère de Dieu et qui Lui fait confiance même dans l’obscurité. La foi nous montre le Dieu qui a donné son Fils pour nous et suscite ainsi en nous la certitude victorieuse qu’est bien vraie l’affirmation: Dieu est Amour. De cette façon, elle transforme notre impatience et nos doutes en une espérance assurée que Dieu tient le monde entre ses mains et que malgré toutes les obscurités il triomphe, comme l’Apocalypse le révèle à la fin, de façon lumineuse, à travers ses images bouleversantes. La foi, qui prend conscience de l’amour de Dieu qui s’est révélé dans le cœur transpercé de Jésus sur la croix, suscite à son tour l’amour. Il est la lumière – en réalité l’unique – qui illumine sans cesse à nouveau un monde dans l’obscurité et qui nous donne le courage de vivre et d’agir. L’amour est possible, et nous sommes en mesure de le mettre en pratique parce que nous sommes créés à l’image de Dieu. Par la présente Encyclique, voici à quoi je voudrais vous inviter: vivre l’amour et de cette manière faire entrer la lumière de Dieu dans le monde.

CONCLUSION

40. Considérons enfin les Saints, ceux qui ont exercé de manière exemplaire la charité. La pensée se tourne en particulier vers Martin de Tours († 397), d’abord soldat, puis moine et évêque: presque comme une icône, il montre la valeur irremplaçable du témoignage individuel de la charité. Aux portes d’Amiens, Martin partage en deux son manteau avec un pauvre: Jésus lui-même, dans la nuit, lui apparaît en songe revêtu de ce manteau, pour confirmer la valeur permanente de la parole évangélique: «J’étais nu, et vous m’avez habillé.... Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait» (Mt 25, 36. 40).36 Dans l’histoire de l’Église, combien d’autres témoignages de charité peuvent être cités ! En particulier, tout le mouvement monastique, depuis ses origines avec saint Antoine, Abbé († 356), fait apparaître un service de charité considérable envers le prochain. Dans le «face à face» avec le Dieu qui est Amour, le moine perçoit l’exigence impérieuse de transformer en service du prochain, en plus du service de Dieu, toute sa vie. On peut expliquer ainsi les grandes structures d’accueil, d’assistance et de soins nées à côté des monastères. Cela explique aussi les initiatives de promotion humaine et de formation chrétienne considérables, destinées avant tout aux plus pauvres, tout d’abord pris en charge par les Ordres monastiques et mendiants, puis par les différents Instituts religieux masculins et féminins, tout au long de l’histoire de l’Église. Des figures de saints comme François d’Assise, Ignace de Loyola, Jean de Dieu, Camille de Lellis, Vincent de Paul, Louise de Marillac, Joseph B. Cottolengo, Jean Bosco, Louis Orione, Teresa de Calcutta – pour ne prendre que quelques noms –, demeurent des modèles insignes de charité sociale pour tous les hommes de bonne volonté. Les saints sont les vrais porteurs de lumière dans l’histoire, parce qu’ils sont des hommes et des femmes de foi, d’espérance et d’amour.

41. Parmi les saints, il y a par excellence Marie, Mère du Seigneur et miroir de toute sainteté. Dans l’Évangile de Luc, nous la trouvons engagée dans un service de charité envers sa cousine Élisabeth, auprès de laquelle elle demeure «environ trois mois» (1, 56), pour l’assister dans la phase finale de sa grossesse. «Magnificat anima mea Dominum», dit-elle à l’occasion de cette visite – «Mon âme exalte le Seigneur» – (Lc 1, 46). Elle exprime ainsi tout le programme de sa vie: ne pas se mettre elle-même au centre, mais faire place à Dieu, rencontré tant dans la prière que dans le service du prochain – alors seulement le monde devient bon. Marie est grande précisément parce qu’elle ne veut pas se rendre elle-même grande, mais elle veut rendre Dieu grand. Elle est humble: elle ne veut être rien d’autre que la servante du Seigneur (cf. Lc 1, 38. 48). Elle sait qu’elle contribue au salut du monde, non pas en accomplissant son œuvre, mais seulement en se mettant pleinement à la disposition des initiatives de Dieu. Elle est une femme d’espérance: uniquement parce qu’elle croit aux promesses de Dieu et qu’elle attend le salut d’Israël; l’ange peut venir chez elle et l’appeler au service décisif de ces promesses. C’est une femme de foi: «Heureuse celle qui a cru», lui dit Élisabeth (Lc 1, 45). Le Magnificat – portrait, pour ainsi dire, de son âme – est entièrement brodé de fils de l’Écriture Sainte, de fils tirés de la Parole de Dieu. On voit ainsi apparaître que, dans la Parole de Dieu, Marie est vraiment chez elle, elle en sort et elle y rentre avec un grand naturel. Elle parle et pense au moyen de la Parole de Dieu; la Parole de Dieu devient sa parole, et sa parole naît de la Parole de Dieu. De plus, se manifeste ainsi que ses pensées sont au diapason des pensées de Dieu, que sa volonté consiste à vouloir avec Dieu. Étant profondément pénétrée par la Parole de Dieu, elle peut devenir la mère de la Parole incarnée. Enfin, Marie est une femme qui aime. Comment pourrait-il en être autrement ? Comme croyante qui, dans la foi, pense avec les pensées de Dieu et veut avec la volonté de Dieu, elle ne peut qu’être une femme qui aime. Nous le percevons à travers ses gestes silencieux, auxquels se réfèrent les récits des Évangiles de l’enfance. Nous le voyons à travers la délicatesse avec laquelle, à Cana, elle perçoit les besoins dans lesquels sont pris les époux et elle les présente à Jésus. Nous le voyons dans l’humilité avec laquelle elle accepte d’être délaissée durant la période de la vie publique de Jésus, sachant que son Fils doit fonder une nouvelle famille et que l’heure de sa Mère arrivera seulement au moment de la croix, qui sera l’heure véritable de Jésus (cf. Jn 2, 4; 13, 1). Alors, quand les disciples auront fui, elle demeurera sous la croix (cf. Jn 19, 25-27); plus tard, à l’heure de la Pentecôte, ce seront les disciples qui se rassembleront autour d’elle dans l’attente de l’Esprit Saint (cf. Ac 1, 14).

42. La vie des Saints ne comporte pas seulement leur biographie terrestre, mais aussi leur vie et leur agir en Dieu après leur mort. Chez les Saints, il devient évident que celui qui va vers Dieu ne s’éloigne pas des hommes, mais qu’il se rend au contraire vraiment proche d’eux. Nous ne le voyons mieux en personne d’autre qu’en Marie. La parole du Crucifié au disciple – à Jean, et à travers lui, à tous les disciples de Jésus: «Voici ta mère» (Jn 19, 27) – devient, au fil des générations, toujours nouvellement vraie. De fait, Marie est devenue Mère de tous les croyants. C’est vers sa bonté maternelle comme vers sa pureté et sa beauté virginales que se tournent les hommes de tous les temps et de tous les coins du monde, dans leurs besoins et leurs espérances, dans leurs joies et leurs souffrances, dans leurs solitudes comme aussi dans le partage communautaire. Et ils font sans cesse l’expérience du don de sa bonté, l’expérience de l’amour inépuisable qu’elle déverse du plus profond de son cœur. Les témoignages de gratitude qui lui sont attribués dans tous les continents et dans toutes les cultures expriment la reconnaissance de cet amour pur qui ne se cherche pas lui-même, mais qui veut simplement le bien. De même, la dévotion des fidèles manifeste l’intuition infaillible de la manière dont un tel amour devient possible: il le devient grâce à la plus intime union avec Dieu, en vertu de laquelle elle s’est totalement laissé envahir par Lui – condition qui permet à celui qui a bu à la source de l’amour de Dieu de devenir lui-même une source d’où «jailliront des fleuves d’eau vive» (Jn 7, 38). Marie, la Vierge, la Mère, nous montre ce qu’est l’amour et d’où il tire son origine, sa force toujours renouvelée. C’est à elle que nous confions l’Église, sa mission au service de l’Amour:

Sainte Marie, Mère de Dieu, tu as donné au monde la vraie lumière, Jésus, ton fils – Fils de Dieu. Tu t’es abandonnée complètement à l’appel de Dieu et tu es devenue ainsi la source de la bonté qui jaillit de Lui. Montre-nous Jésus. Guide-nous vers Lui. Enseigne-nous à Le connaître et à L’aimer, afin que nous puissions, nous aussi, devenir capables d’un amour vrai et être sources d’eau vive au milieu d’un monde assoiffé.

Donné à Rome, près de Saint-Pierre, le 25 décembre 2005, solennité de la Nativité du Seigneur, en la première année de mon Pontificat.




BENEDICTUS PP. XVI


1 Cf. Jenseits von Gut und Böse, IV, 168 (Par delà le bien et le mal). 2 X, 69: Les Belles Lettres, Paris (1942), p. 71.

3 Cf. René Descartes, Œuvres XII: V. Cousin éd., Paris (1824), pp. 95 ss.

4 II, 5: SCh 381, p. 196.

5 Ibid., p. 198.

6 Cf. Métaphysique, XII, 7.

7 Cf. Pseudo-Denys l’Aréopagite qui, dans Sur les noms divins IV, 12-14: PG 3, 709-713:Œuvres complètes, Paris (1943), pp. 106-109, appelle Dieu en même temps eros et agapè.

8 Cf. Le Banquet, XIV-XV, 189c-192d: Les Belles Lettres, Paris (1984), pp. 29-36.

9 Salluste, Conjuration de Catilina, XX, 4.

10 Cf. Saint Augustin, Confessions, III, 6, 11: CCL, 27, 32: Bibliothèque augustinienne 13, Paris (1962), p. 383.

11 De Trinitate, VIII, 8, 12: CCL 50, 287: Bibliothèque augustinienne 16, Paris (1955), p. 65.

12 Cf. Apologie I, 67: PG 6, 429: Les Pères dans la foi, Paris (1982), pp. 91-92.

13 Cf. Apologeticum 39,7: PL 1, 468: Les Belles Lettres, Paris (1929), p. 83.

14 Épître aux Romains, titre: PG, 5, 801: SCh 10, p. 108.

15 Cf. Saint Ambroise, De officiis ministrorum, II, 28, 140: PL 16, 141.

16 Cf. Ep. 83: L’empereur Julien, Œuvres complètes, J. Bidez éd., Les Belles Lettres, Paris (1960), vol I, 2a, p. 145.

17 Cf. Congrégation pour les Évêques, Directoire pour le ministère pastoral des Évêques Apostolorum Successores (22 février 2004), n. 194: Cité du Vatican (2004), pp. 215-216.

18La Cité de Dieu, IV, 4: CCL 47, 102: La Pléiade, Paris (2000), p. 138.

19 Cf. Const. past. sur l’Église dans le monde de ce temps Gaudium et spes, n. 36.

20 Cf. Congrégation pour les Évêques, Directoire pour le ministère pastoral des Évêques Apostolorum Successores (22 février 2004), n. 197: Cité du Vatican (2004), p. 219.

21 Jean-Paul II, Exhort. apost. post-synodale Christifideles laici (30 décembre 1988), n. 42: AAS 81 (1989), p. 472: La Documentation catholique 86 (1989), p. 177.

22 Cf. Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Note doctrinale sur certaines questions sur l’engagement des chrétiens dans la vie politique (24 novembre 2002), n. 1: La Documentation catholique 100 (2003), pp. 130-131.

23 Catéchisme de l’Église catholique, n. 1939.

24 Décret sur l’apostolat des laïcs Apostolicam actuositatem, n. 8.

25 Ibid., n. 14.

26 Cf. Congrégation pour les Évêques, Directoire pour le ministère pastoral des Évêques Apostolorum Successores (22 février 2004), n. 195: Cité du Vatican (2004), pp. 217-218.

27 Cf. Jean-Paul II, Exhor. apost. post-synodale Christifideles laici (30 décembre 1988), n. 41: AAS 81 (1989), pp. 470-472: La Documentation catholique 86 (1989), p. 177.

28 Cf. n. 32; AAS 80 (1988), p. 556; La Documentation catholique 85 (1988), pp. 246-247.

29 N. 43; AAS 87 (1995), p. 946: La Documentation catholique 92 (1995), p. 579.

30 Cf. Congrégation pour les Évêques, Directoire pour le ministère pastoral des Évêques Apostolorum Successores (22 février 2004), n. 196: Cité du Vatican (2004), pp. 218-219.

31 Cf. Pontificale Romanum, De ordinatione episcopi, n. 43: Paris (1996), n. 40, p. 34.

32 Cf. can. 394: Code des Canons des Églises orientales, can. 203.

33 Cf. nn. 193-198: l.c., pp. 214-221.

34 Cf. ibid., n. 194: l.c., pp. 215-216.

35 Sermon 52, 16: PL 38, 360.

36 Cf. Sulpice Sévère, Vie de saint Martin, 3, 1-3: SCh 133, 256-258.

© Copyright 2005 - Libreria Editrice Vaticana

http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/encyclicals/documents/hf_ben-xvi_enc_20051225_deus-caritas-est_fr.html

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______La nature de l’amour... Pas si naturel..!! Ebauche d’un programme: Apprendre à aimer. Langages de l’amour comme langue étrangère. La loi de l'amour

Pas si naturel




La nature de l’amour

L’amour éclaire les bons comme les méchants. La rose peut-elle dire : "Je vais offrir mon parfum à toutes les bonnes personnes qui vont me resprier et en priver les mauvaises" ? La lampe peut-elle dire : " Je vais répandre ma lumière sur les bons et en priver les méchants" ? Un arbre peut-il dire : "Je vais faire de l’ombre aux gentilles personnes qui se couchent à mes pieds et en priver les méchantes" ? Ces images montrent bien ce qu’est l’amour. Anthony de Mello Merci Anthony de Mello de nous décrire si simplement la nature de l’amour. Mais comment vivre cet amour ? La vie à 2 nous apprend à quel point l’amour peut être exigeant, comment dés lors l’étendre à mon prochain qui qu’il soit, même mon bourreau ? La voie de l’amour exige une prise de conscience fondamentale : un homme n’est pas ce qu’il fait. Mon bourreau n’en est pas un, c’est un homme qui va me tuer, je réprouve l’action qu’il s’apprête à commettre mais pas l’homme qu’il est. N’oublions-pas, le soleil brille aussi pour cet homme.

Impossible ? Si je ne parviens pas à faire cette distinction avec mes proches, c’est certain ! Si par contre j’y parviens, peut-être verrais-je sous un autre jour la question du "bourreau".

Pour s’habituer à cette distinction entre l’homme et ses actes, il peut y avoir des prises de conscience intermédiaires.

La première concerne le langage. Quand je dis d’un homme qu’il est généreux parce qu’il a fait quelque chose de généreux, je confonds l’homme et son action. S’il a fait quelque chose d’égoîste la veille, je me retrouve devant un dilemme. Cet homme que je trouve généreux est aussi égoîste.

Peut-être voulais-je dire qu’il est généreux parce qu’il agit majoritairement de manière généreuse. Pourquoi pas, mais gardons à l’esprit qu’il est aussi égoîste à l’occasion. Gardons surtout à l’esprit qu’aucune étiquette ne peut convenir à un homme (cf "Tu es un con") et que le langage est la première source de confusion sur la distinction entre l’homme et ses actes.

La seconde prise de conscience concerne notre singularité : suis-je celui que je suis par ma propre volonté ou par mon histoire personnelle ? La réponse est probablement intermédiaire, mais l’on ne peut nier le rôle décisif de l’histoire personnelle. Si seulement je pouvais avoir la certitude qu’aucune histoire personnelle, aussi tragique soit-elle, ne puisse faire de moi un assassin...

Aucun destin n’est écrit à l’avance. Je chéris ma singularité, et je la cultive même, mais cela ne m’empêche pas de chérir l’idée que je ne suis pas meilleur que n’importe quel autre homme. Les actes que je réprouve chez cet homme, ne serais-je pas en train de les commettre si j’avais eu son histoire ? Peut-être pas mais peut-être quand même, comment dés lors condamner cet homme sans me condamner moi-même ? La seule chose que je puisse faire est de condamner son acte et d’aimer l’homme

http://www.cheztom.com/amour-la-nature-de-l-amour-reflexion-article241.html

Les langages de l’amour

  • L’amour est une langue étrangère



Les langages de l’amour Comment aimer l’autre ? C’est une question que l’on se pose rarement alors qu’elle est d’importance.

Si pour l’apprenti savant le chemin est bien balisé, l’apprenti amoureux est livré à lui-même pour ce qui conditionnera pourtant une large partie de son existence et c’est en puisant dans le schéma familial et dans la culture ambiante qu’il se trouvera ses premiers repères.

Le cocon familial aura l’inconvénient de ne lui fournir qu’un unique modèle lui-même en contradiction avec l’idée largement répandue par les médias que l’amour est naturel et passionné.

Avec un seul modèle et la conviction que l’amour est naturel, notre apprenti amoureux a toutes les chances de croire que c’est en lui et avec ce qu’il sait déjà qu’il saura comment aimer l’autre. Une des conséquences de ce malentendu est que notre apprenti ne sera probablement pas gêné d’aimer deux personnes différentes de la même manière.

La première urgence serait de dissiper ce malentendu par un message inverse. De faire en sorte que chaque enfant arrivant à l’âge adulte soit convaincu que l’amour n’a rien de naturel, que deux personnes différentes s’aiment de deux manières différentes et qu’il s’agit pour chacun de découvrir le langage amoureux de l’autre.

Si cette approche vous intéresse, elle a été débroussaillée avec beaucoup de clarté par Gary Chapman dans son livre "Les langages de l’amour". Cet ouvrage nous invite à considérer l’amour comme une langue étrangère fonction de l’individu auquel nous souhaitons communiquer notre amour. Il donne également les principales règles de grammaire de cette langue "universelle".

Bref, tout ce qu’il faut pour reconnaître la langue de sa/son partenaire. Il n’est jamais trop tard pour devenir un apprenti de l’amour...

http://www.cheztom.com/amour-apprendre-a-aimer-article266.html

Apprendre à aimer

  • Ebauche d’un programme



Apprendre à aimer Les éducateurs sont bien souvent muets sur la question de l’amour et chacun apprend à aimer en puisant dans l’exemple familial et dans la société. Nous sommes ainsi bien seuls pour apprendre la "matière" la plus importante qui soit.

Cela peut être la chance d’apprendre sa propre façon d’aimer mais aussi la possibilité de passer complètement à côté.

Aborder cet apprentissage de l’amour avec le classique "un objectif et une méthode" peut surprendre, mais si on s’y essaye, voilà ce que cela pourrait donner...

Un objectif Ce texte anonyme donne une ecellente vision de ce que pourrait être l’objectif de celui qui veut apprendre à aimer :

J’essaie d’apprendre à aimer l’autre de façon totale, avec ses lumières et ses ombres. Je puis ne pas être d’accord avec l’autre sur de nombreuses choses, mais cela ne me dispense pas de l’aimer. Les choses qui me plaisent ou ne me plaisent pas dans l’autre ne sont pas l’autre, mais une très petite partie de l’autre.

J’essaie d’aimer l’autre de façon inconditionnelle, exactement pour ce qu’il est, sans aucune tentative de manipulation ou de chantage, sans lui dire : "je t’aimerais un peu plus si.." ou bien : "si tu fais on ne fais pas cela, je ne t’aime plus".

J’essaie de ne pas écouter la peur de l’abandon, de la trahison et de la possessivité. L’Amour est liberté. Je ne peux pas dire. "je dois aimer".

J’essaie de permettre à l’autre de réaliser son projet personnel et de commettre des erreurs, sans lui dire : "je te l’avais bien dit". Aimer l’autre, signifie le rendre fort et autonome, tout en lui offrant une épaule sur laquelle il pourra épancher son coeur et pleurer en cas de besoin.

J’essaie de ne pas juger et de ne pas écouter la peur des jugements et le besoin d’approbation. J’essaie surtout de ne pas transformer une erreur en une étiquette. Si l’autre se trompe, il a tout simplement fait ce que font tous les êtres humains.

Tout cela semble difficile à pratiquer et à vivre, mais il est encore plus difficile de se l’appliquer à soi-même, sans se sentir égoïste.

Une méthode Autant l’objectif correspond à un idéal, autant la méthode doit être ancrée dans la vie quotidienne et ses nombreux détails.

La méthode à éviter est pourtant couramment utilisée. Elle consiste à partir de la manière dont on souhaite être aimé et de l’appliquer à l’autre. Cela donne par exemple : j’aime bien que la maison soit rangée, je vais donc ranger la maison pour faire plaisir à l’autre alors qu’il n’attache pas du tout la même importance au rangement.

Considérons un instant l’amour comme une langue étrangère. Nous voilà d’emblée dans la position d’un débutant. L’apprentissage de cette langue consiste à décoder les "paroles-moments-gestes-actions-cadeaux" qui sont reçus par l’autre comme de l’amour et ceux qui ne le sont pas.

Celui qui reçoit de l’amour ètant plus enclin à en donner en retour, un cercle vertueux peut s’installer.

Cette excellente et très pratique méthode est exposée dans le livre "Les langages de l’amour".

La loi de l’amour

Echec et mat




La loi de l’amour Cette réflexion me semble très juste : "De ce qu’ils donnent à leurs enfants, les parents ne doivent attendre aucun retour. Ils peuvent être assurés néanmoins, que leurs enfants le donneront à leurs propres enfants..."

Tous ces moments d’amour et d’intimité que le parent partage avec son enfant et qui sont aussi d’une certaine manière des moments de solitude. Tous ces moments, en apparence perdus puisque passés, se reproduiront inéluctablement dans la génération suivante, puis dans celle d’après et ainsi de suite jusqu’à la fin de l’histoire. L’émotion m’emporte quand je prends le temps de me le représenter. N’est-ce pas là la loi de l’amour ? L’amour donné et que l’on pourrait croire perdu est voué à être transmis de génération en génération. Ce que l’on croit donner à un être, c’est en fait à des milliers d’êtres qu’on le donne. Une belle image également pour tous les amateurs de développement durable : l’amour, la seule énergie qu’il est impossible de gaspiller.

L’amour donné n’est jamais vain ! D’une certaine manière c’est le premier grain d’amour que l’on pose sur un échiquier...

Une légende affirme que le jeu d’échecs a été inventé par un savant indien. Sissa ben Daher. Quand l’empereur Sheram apprit que l’inventeur était un de sujets, il le fit mander au palais. Sois remercié pour ce jeu qui égaie le soir de ma vie. Quelle récompense souhaites-tu ? Eh bien s’impatienta l’empereur parle donc insolent craindrais tu que je ne puisse exaucer ton désir ? Sisssa fut blessé par le ton de Sheram. Il jugea que cela méritait une leçon. Soit finit-il par dire j’accepte un présent ô souverain !

Et quel est-il ? Ordonne que me soit remis un grain de riz pour la première case de l’échiquier. C’est tout ? Te moquerais tu de moi chien galeux ? ! Non sire ordonnez ensuite que me soit remis 2 grains de riz pour la 2ème case puis 4 pour la 3 ème 8 pour la 4ème , 16 pour la 5ème et ainsi de suite jusqu’à la 64 ème case en doublant le nombre de grains à chaque fois.

L’empereur se sentit piqué au vif. Tu me montres bien peu de respect en honorant si mal ma générosité. Tant pis pour toi ! Va t’en mon intendant te fera porter demain ton sac de riz.

Le lendemain à l’aube l’empereur fut réveillé par l’intendant. Celui ci semblait terrifié. Sire, sire nous ne pouvons livrer le riz ! Que me chantes tu là Barbapoux ? Serait tu devenu fou ! L’intendant tremblait de tous ses membres.

Sire vos mathématiciens ont travaillé toute la nuit. Leur conclusion est que votre royaume ne contient pas assez de riz pour exaucer le voeu de Sissa. Mais enfin, quel est ce nombre si grand qui naît d’un petit échiquier ? Dix huit quadrillons quatre cent quarante six trillons sept cent quarante quatre billions soixante treize milliards sept cent neuf millions cinq cent cinquante et un mille six cent quinze grains de riz Sire !

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____Hais ton prochain comme toi même.. Elle m’a longtemps (et continue) posé problème car je comprenais en fait "aime ton prochain" et j’omettais "comme toi-même".

Aime ton prochain comme toi même

Nous sommes des millions à le faire sans nous en douter



  • Aime ton prochain comme toi même

"Aime ton prochain comme toi-même", cette injonction est au coeur du message biblique. Elle m’a longtemps (et continue) posé problème car je comprenais en fait "aime ton prochain" et j’omettais "comme toi-même".

De fait, je ressentais l’obligation d’aimer l’autre, d’aimer des personnes à l’encontre de mon inclination de ne pas les aimer pour leur méchanceté ou leur bassesse. Une réponse possible pour obéir à cet ordre divin était alors de me dire que ce n’est pas à moi de juger de la méchanceté ou de la bassesse de mon prochain. L’argument est imparable, mais il convainc plus l’esprit que le coeur.

Si au contraire je comprends le message divin "aime ton prochain comme toi même" comme l’injonction de s’aimer soi-même, j’emprunte une voie qui plait à mon esprit autant qu’à mon coeur et chemin faisant je percois mieux que cet amour que je me porte doit s’appliquer à tous les hommes.

Engagé sur cette voie, surpris par cette nouvelle compréhension et avec le sentiment d’être proche du but, je découvre alors que la route est encore longue qui mène à l’amour de soi (De l’importance de s’aimer). Car l’amour de soi passe par le respect de soi, plus qu’une idée générale c’est une somme de petites attentions que l’on se porte. L’amour de soi passe aussi par la pacification de nos conflits, ces conflits qui nous agitent et que nous transposons inconsciemment dans notre couple, notre famille, notre entourage, notre travail...

Et au final, si le monde manque tant d’amour pour son prochain, c’est probablement que nous sommes nombreux à nous aimer si peu.

Sans le vouloir, nous sommes une large majorité à aimer notre prochain comme nous même, c’est à dire si mal...

"T’accepter, c’est la première sincérité ; aimer, c’est la première loi ; apprendre à être simple, c’est la première science." JM Poirier

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lundi 15 novembre 9999

____Le déni de grossesse -Et l'Afrique en cascade ou le douloureux accouchement d'une souris. Jusqu'à quand le sang devra-t-il continuer à couler impunément ?

  • Cessons d'insulter l'intelligence du peuple AFRICAIN. Il faut que justice soit faite !

En effet, qu'il s'agisse d'un ras-le-bol, d'une frustration trop longtemps contenue, ou même d'une souffrance incontrôlable, rien, pour le républicain et pacifiste que nous sommes, ne peut justifier cet acte apparemment désespéré de notre compatriote.

Cependant, nous considérons que la répression à outrance et disproportionnée, sans cesse utilisée par le pouvoir en place, pour anéantir ou étouffer le moindre son discordant, au mépris des principes les plus élémentaires des Droits de l'homme, devient de plus en plus préoccupante.

Comment comprendre qu'après avoir été appréhendé, notre compatriote n'ait pas été déféré devant une juridiction compétente, en vue d'être jugé conformément à la législation en vigueur?

A ce propos, l'histoire est jalonnée de nombreux cas d'atteinte à l'intégrité physique de hautes personnalités de ce monde, sans que leurs auteurs n'aient été poussés au suicide dans leurs lieux de détention.

Le cas récent, celui de cet Italien qui lança un projectile et blessa gravement au visage le Président du Conseil Italien, le " Cavalière " Berlusconi.

Autre cas, celui de ce journaliste Irakien, qui, en date du 15 décembre 2008, en pleine conférence de presse, lança ses chaussures sur le Président Georges W. Bush des Etats-Unis. Tout le monde s'en souvient, ces images ont fait le tour du monde ! Après avoir été arrêté, jugé et condamné, il vient de purger sa peine et est aujourd'hui libre de tous ces mouvements !

Et que dire d'Ali Agça, ce jeune Turc, qui osa ouvrir le feu sur Sa Sainteté le Pape Jean-Paul II, en le blessant grièvement ? En dépit de sa situation de victime, il rendit plusieurs fois visite à son bourreau en prison, afin de comprendre les raisons de son geste, et en tira même des leçons pour l'amélioration du reste de son pontificat.

Sommes-nous en train d'assister à une dérive totalitaire, à un retour aux anciennes méthodes tant décriées de la 2ème République, où l'élimination physique était une simple routine ?

Bien que la version officielle fasse état d'un suicide, ce qui paraît trop beau pour être vrai, et qui nous donne une impression de déjà vu et entendu, nous estimons que dans tous les cas de figure, les responsabilités doivent être établies sans complaisance.

Comment des services de sécurité supposés aguerris, ont pu faire preuve d'un tel amateurisme en laissant à l'infractaire le temps et l'occasion de mettre un terme à sa vie, alors que sa déposition aurait pu éclairer l'opinion sur le mobile réel d'un tel acte et les éventuels commanditaires ?

Ce scénario de bas étage n'est même pas digne d'un polar de série B.

Les réactions qui ne cessent d'affluer depuis le décès de notre compatriote, tant sur le plan national qu'à l'extérieur du pays, ainsi que les réactions qui s'en sont suivies, ne font que confirmer le malaise que cette mort, une mort de plus, une mort de trop, provoque dans l'esprit des Congolais et autres observateurs épris de paix et de justice.

Est-ce cela l'Etat de droit ? La fameuse " Tolérance zéro n'existe-t-elle que pour une catégorie de personne ? Implique-t-elle que la vie humaine ne soit plus frappée de son caractère sacré tel que consacré par l'article 16 de la Constitution ?

L'image du pays est une fois de plus mise à rude épreuve ! Comme si la mort de Floribert Chebeya, cet illustre défenseur des droits de l'homme, ne suffisait pas !

Jusqu'à quand le sang devra-t-il continuer à couler impunément ? Trop c'est trop !

Alors, qu'attendez-vous pour nous tuer tous,

Il faut que justice soit faite !

Nous serions tentés de réclamer une enquête ainsi qu'une autopsie, afin de déterminer les causes réelles et les circonstances exactes du décès de notre compatriote.

Hélas, hélas, mille fois hélas, nous pouvons citer autant de cas où les enquêtes diligentées ont accouché d'une souris, en ne répondant à aucune réelle question.

Les présumés auteurs des crimes sur les adeptes de Bundu dia Kongo, se pavanent dans les rues. Les suspects de la mort de Chebeya continuent à narguer le peuple Congolais. "Ça suffit ! il faut que ça change"

Qui protégera le peuple Congolais longtemps meurtri ? Où un Congolais même coupable, devrait-t-il se sentir plus en sécurité ? N'est-ce pas chez lui ?Est-il admissible qu'un Congolais se sente plus en sécurité dans un autre Etat que dans son propre pays ?

50 ans après, est-ce l'héritage et la culture que nous voulons léguer à nos enfants et arrières petits enfants ? Non, trop c'est trop, ça suffit, il faut que ça change !

Chers compatriotes, tenons-nous la main et dans le respect des lois et des Institutions de la République, luttons pour l'avènement d'un Etat qui soit réellement fondé sur les valeurs républicaines, la rénovation des mœurs politiques, le respect des droits de l'homme, l'amour de la Patrie et de son peuple.

Réfléchissons dès maintenant aux choix que nous ferons demain. L'homme qu'il faut à la place qu'il faut.

Prenons garde de ne plus nous méprendre sur le choix à porter sur nos dirigeants, à quelque niveau que ce soit, de peur d'allonger la liste des martyrs et de "mourir massivement après avoir voté massivement"

Pour que ça change, bannissons la peur et levons-nous comme un seul homme.

Maître Puela Albert-Fabrice

Député National

http://congoforums.net/informations_2/affaire_tungulu_trop_cest_trop_ca_suffit_il_faut_que_ca_change-10926/

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_____Je suis noir et fière de l'être.. :: are the black and I'm proof traduction; Le Noire existe et J'en suis la preuve. J'ai besoin d'une preuve que les anciens Egyptiens n'étaient pas noirs

  • Coup de gueul ....!

pas vraiment.

Il n'y a rien de plus énervant que des personnes qui sortent ce genre de phrase!

De toute manière on décide pas d'être noir, donc les gens qui proclame ce type de phrase on visiblement qqch à prouver!

Quand on est bien avec soi-même et surtout avec sa couleur de peau on a pas à se justifier!!

Voilà juste un petit coup de gueule en passant... http://www.volcreole.com/forum/sujet-28903.html

Si tu as juste un coup de gueule à faire passer, je t'invite ici.

Sinon, si tu veux en débatre, ouvre ton sujet.

JE SUIS NOIR ET FIERE

J'adore ma couleur de peau......

Je suis une black woman et j'en suis fière après tant d'années à me faire traiter de nègres ,de sale noir et de je ne sais plus quel autre sobriquet je suis heureuse d'avoior cette couleur de peau......... Merci aux gens aussi qui ne sont pas de la même couleur que moi et qui savent que LA COULEUR DE PEAU NE VEUT RIEN DIRE DONC : FUCK LE RASCISME. Je voulais aussi faire un petit coucou a certains amis dont delphine qui est blache mais qui est plus black que moi dans l'esprit lol a Natacha qui est italiene qui est aussi française que moi et a ti jo qui est chinois qui est aussi guyanais que moi....... de tous ses mélanges sortent des gens extraordinnaires que j'adorent qui sont tous aussi DIFFERENTS les un que les autres......... j'en ai marre d'entendre dire que les black restent entre eux, les blancs de leur coté, et les chinoix ......bref maintenant le truc qu'il faut comprendre c'est que l'on est tous etre humain et que bon mis a part notre couleur peau ya rien d'autre qui nous séparent.

http://www.ladiz.fr/php/article.php/articleid/85780

J'ai besoin d'une preuve que les anciens Egyptiens n'étaient pas noires Posted in the African-American Forum Publié dans le Forum africain-américain

Ils étaient noirs, beaucoup de gens vont essayer de dire que les anciens Egyptiens n'étaient pas noirs, parce qu'ils se sont peints en brun et non noir. Thats so stupid because black people are not black-we come in different shades of brown-I have never seen a black-black person. Thats si bête noire parce que les gens ne sont pas noirs, nous viennent en différentes nuances de brun-Je n'ai jamais vu une personne noir-noir. Like I said we come in all shades of Brown just like the Ancient Egyptians painted themselves in all shades of brown! Comme je l'ai dit, nous viennent dans toutes les teintes de brun, tout comme les Egyptiens eux-mêmes peint dans toutes les nuances de brun! The word black mostly means our culture and features- Like our full lips-which the ancient egyptians had, Our braided, cornrowed, black hair- which the egyptians wore, Our many beautiful shades of brown- which the egyptians used to painted their selves in- Our love for gold and other jewelry-which the ancient egyptians also loved-Go to a black neigborhood, you'll see nothing but cats-Just like if you were to visit ancient egpyt. Le noir mot signifie surtout notre culture et des fonctionnalités Comme nos lèvres plein que les anciens Egyptiens avaient, Notre tressée, cornrowed, cheveux noirs, qui portaient les Egyptiens, Nos nombreux belles nuances de brun-que les Égyptiens utilisé pour peindre les mêmes dans - Notre amour pour l'or et autres bijoux-que les anciens Egyptiens aimait aussi-Go à un neigborhood noir, vous ne verrez rien, mais les chats-Just comme si vous étiez à visiter egpyt ancienne. Oh yeah We come from Africa-Like Egypt! Oh yeah Nous venons de l'Afrique comme l'Egypte! If that doesnt tell you they were black, I recommend seeing a counselor or something Si cela ne marche pas vous dire qu'ils étaient noirs, je recommande de voir un conseiller ou quelque chose Also the words of Aussi les mots de Herodotus Hérodote and et Chiek Diop Chiek Diop

Ce qui suit est la preuve émanant de l'origine africaine de la civilisation: par: Cheikh Anta Diop

1. 1.

Evidence from Physical Anthropology Preuve de l'anthropologie physique The skeletons and skulls of the Ancient Egyptians clearly reflect they were Negroid people with features very similar to those of modern Black Nubians and other people of the Upper Nile and of East Africa. Les squelettes et des crânes des anciens Egyptiens reflètent clairement qu'ils étaient négroïdes personnes avec des caractéristiques très semblables à ceux des modernes Nubiens Black et d'autres personnes du Haut-Nil et de l'Afrique de l'Est.

2. 2. Melanin Dosage Test Test Dosage mélanine Egyptologist Cheikh Anta Diop invented a method for determining the level of melanin in the skin of human beings. Égyptologue Cheikh Anta Diop a inventé une méthode pour déterminer le niveau de mélanine dans la peau des êtres humains. When conducted on Egyptian mummies in the Museum of Man in Paris, this test indicated these remains were of Black people. Lorsqu'elles sont menées sur des momies égyptiennes dans le Musée de l'Homme à Paris, ce test a indiqué que ces restes étaient des Noirs.

3. 3. Osteological Evidence Témoignage ostéologiques "Lepsius canon," which distinguishes the bodily proportions of various racial groups categories the "ideal Egyptian" as "short-armed and of Negroid or Negrito physical type." "Canon Lepsius, qui distingue les proportions corporelles des diverses catégories de groupes raciaux« l'idéal égyptien »comme étant« à court armés et des négroïdes ou Negrito type physique. "

4. 4. Evidence From Blood Types Témoignage De Types de sang Diop notes that even after hundreds of years of inter-mixture with foreign invaders, the blood type of modern Egyptians is the "same group B as the populations of western Africa on the Atlantic seaboard and not the A2 Group characteristic of the white race prior to any crossbreeding." notes Diop que, même après des centaines d'années d'inter-mélange avec les envahisseurs étrangers, le type de sang des Egyptiens modernes est le B "du même groupe que les populations de l'Afrique occidentale sur la façade atlantique et non pas la caractéristique A2 Groupe de la race blanche avant tout métissage. "

5. 5. The Egyptians as They Saw Themselves Les Egyptiens comme ils se voyaient "The Egyptians had only one term to designate themselves =kmt= the Negroes (literally). This is the strongest term existing in the Pharaonic tongue to indicate blackness; it is accordingly written with a hieroglyph representing a length of wood charred at the end and not crocodile scales," singular.'Kmt' from the adjective =kmt= black; it therefore means strictly Negroes or at the very least black men. "Les Egyptiens avaient un seul terme pour se désigner = kmt = les Noirs (littéralement) C'est la plus forte terme existant dans la langue pharaonique pour indiquer la noirceur;. Il est donc écrit avec un hiéroglyphe représentant un bout de bois brûlé à la fin du pas écailles de crocodile », au singulier,« Kmt »de l'adjectif = kmt = noir;. cela signifie donc strictement les Noirs ou chez les hommes au très noir. The term is a collective noun which thus described the whole people of Pharaonic Egypt as a black people." Le terme est un nom collectif qui a ainsi décrit l'ensemble du peuple de l'Egypte pharaonique en tant que peuple noir. "

6. 6. Divine Epithets Épithètes divines Diop demonstrates that "black or Negro" is the divine epithet invariably used for the chief beneficent Gods of Egypt, while the evil spirits were depicted as red. Diop démontre que "noir ou noir» est l'épithète divine toujours utilisé pour les dieux bienfaisants chef de l'Egypte, tandis que les mauvais esprits ont été représentés en rouge.

7. 7. Evidence From the Bible Témoignage de la Bible

The Bible states that "…the sons of Ham were Cush and Mizraim ie Egypt, and Phut, and Canaan. And the sons of Cush; Seba, and Havilah, and Sabtah, and Raamah and Sabtechah." La Bible déclare que "fils t ... il de Cham étaient Cush et Mitsraïm c.-à-Egypte, et Puth, et Canaan Et les fils de Cush;.. Seba, et Havila, et Sabtah, et Rahma et Sabtechah" According to Biblical tradition, Ham, of course, was the father of the Black race. Selon la tradition biblique, Ham, bien sûr, était le père de la race noire. "Generally speaking all semitic tradition (Jewish and Arab) class ancient Egypt with the countries of the black." «De manière générale toutes les traditions sémitiques (juifs et arabes) classe l'Egypte ancienne avec les pays du noir."

8. 8. Cultural unity of Egypt With The Rest of Africa L'unité culturelle de l'Egypte avec le reste de l'Afrique Through a study of circumcision and totemism. Grâce à une étude de la circoncision et le totémisme. Diop gives detailed data showing cultural unity between Egypt and the rest of Africa. Diop fournit des données détaillées montrant l'unité culturelle entre l'Egypte et le reste de l'Afrique.

9. 9. Linguistic Unity With Southern and Western Africa L'unité linguistique avec l'Afrique du Sud et l'Ouest In a detailed study of languages, Diop clearly demonstrates that Ancient Egyptian, modern Coptic of Egypt and Walaf of West Africa are related, with the latter two having their origin in the former. Dans une étude détaillée des langues, Diop démontre clairement que l'Egypte ancienne, moderne et copte d'Égypte valaf d'Afrique de l'Ouest sont liés, avec les deux derniers ayant leur origine dans l'ancien.

10. 10. Testimony of Classical Greek and Roman Authors Témoignage du grec classique et les auteurs romains Virtually all of the early Latin eyewitnesses described the Ancient Egyptians as Black skinned with wooly hair. Presque tous les témoins oculaires début latine décrit les anciens Egyptiens comme peau noire avec des cheveux laineux.

After the conquest of Egypt by Alexander, under the Ptolemies, crossbreeding between white Greeks and black Egyptians flourished. Après la conquête de l'Egypte par Alexandre, sous les Ptolémées, les croisements entre les Grecs et les Egyptiens blanc noir florissant. "Nowhere was Dionysus more favored, nowhere was he worshiped more adoringly and more elaborately than by the Ptolemies, who recognized his cult as an especially effective means of promoting the assimilation of the conquering Greeks and their fusion with the native Egyptians." "Cela n'a jamais été plus favorisés Dionysos, nulle part il adorait plus adoration et plus élaborée que par les Ptolémées, qui a reconnu son culte comme un moyen particulièrement efficace de promouvoir l'assimilation des conquérants grecs et leur fusion avec les Égyptiens d'origine." {Endnote 15: JJ Bachofen, Pages choisies par Adrien Turel, "Du Regne de la mere au patriarcat." {Note 15: JJ Bachofen, Pages Choisies par Adrien Turel, "Du Regne de la patriarcat au simple." Paris: F. Alcan, 1938, p. Alcan F., 1938, p.: Paris 89.} 89.}

These facts prove that if the Egyptian people had originally been white, it might well have remained so. Ces faits prouvent que si le peuple égyptien avait initialement été blanc, il aurait très bien pu rester. If Herodotus found it still black after so much crossbreeding, it must have been basic black at the start. Si Hérodote trouvé encore noir après croisement autant, il doit avoir été noir de base au début.

Les anciens Egyptiens étaient bien des Africains noirs. Archaeologists have discovered, by examining their cranial structure, that they were a mixture of what we would today consider Black and Arab. Les archéologues ont découvert, en examinant leur structure crânienne, qu'ils étaient un mélange de ce que nous considérons aujourd'hui Noirs et les Arabes. They were mostly Black. Ils étaient pour la plupart noir. The Greek were not Egyptians, they did not even arrive to Egypt until mid 300 BC, well after the Pyramids which were built around 2500 BC. Les Grecs n'étaient pas Egyptiens, ils n'ont même pas arriver en Egypte jusqu'à la mi-300 avant JC, soit bien après les pyramides qui ont été construits vers 2500 avant JC. Many Egyptians of today are also black but what we see in the media are the "whiter" Egyptians whose are a mixture of many races. Beaucoup d'Egyptiens d'aujourd'hui sont également en noir, mais ce que nous voyons dans les médias sont les «plus blanc» dont les Egyptiens sont un mélange de plusieurs races. Yes, they are Egyptians because they have been there for generations but they are not the descendants of the ancient Egyptians who were Black. Oui, ce sont des Egyptiens parce qu'ils ont été là depuis des générations, mais ils ne sont pas les descendants des anciens Egyptiens qui étaient de race noire. If you look at the features of the Modern North Africans such as the Somalians and Ethiopians, you will see that have facial structure very similar to the Egyptians in the hieroglyphics. Si vous regardez les caractéristiques des Africains du Nord moderne tels que les Somaliens et des Ethiopiens, vous verrez que la structure du visage ont très similaire pour les Egyptiens dans les hiéroglyphes. You don't have to have a wide nose and stereotypical "Negroid" features to be Negro. Vous n'avez pas besoin d'avoir un nez large et stéréotypée "négroïde" caractéristiques d'être nègre. There are many groups of Africans who do not fit the stereotype. Il ya de nombreux groupes d'Africains qui ne correspondent pas au stéréotype. People just readily categorize all Africans with the ones from Congo. Les gens facilement catégoriser tous les Africains avec ceux de Congo. Some scientists have even gone as far as to try and classify North Africans as "Caucasoid" because they defy the scientific definition of "Negroid" which is not defined by skin color but by facial (cranial) structure. Certains scientifiques ont même allé aussi loin que d'essayer de classer les Nord-Africains comme «caucasienne», parce qu'ils défient la définition scientifique de «négroïdes», qui n'est pas défini par la couleur de peau, mais par le visage (crânienne) structure. It's just an attempt to dissociate Egypt and North Africans with so called "Sub-Saharan" Africa and whiten the Ancient Egyptians. C'est juste une tentative de dissocier l'Egypte et les Nord-Africains avec ce qu'on appelle «sub-saharienne" L'Afrique et blanchir les anciens Egyptiens. But even common sense tells you that they were Black. Mais même le bon sens vous dit qu'ils étaient de race noire. Sudan is Egypt's neighboring country and it is no question that the Sudanese are Black. Soudan est le pays voisins de l'Egypte et il ne fait aucun doute que les Soudanais sont des Noirs. A few miles to the north, however, and the Africans miraculously are no longer Black A quelques miles au nord, cependant, et les Africains ne sont plus miraculeusement Black Read this interesting essay by a Black Egyptian woman Lire cet article intéressant par un noir femme égyptienne http://proofmagazine.i8.com/catalog.html http://proofmagazine.i8.com/catalog.html Pharaohs (notice the unmistakable African features): Pharaons (préavis les caractéristiques unique en Afrique): http://users.cyberone.com.au/myers/diop12-13....

notice the women's braids avis tresses des femmes

La destruction de la civilisation noire

1. 1. "Ignore or refuse to publish any facts of African history" that would not support "Ignorer ou refuser de publier tous les faits de l'histoire africaine" qui ne serait pas de soutien their racial theories. leurs théories raciales.

2. 2. "Create a religious and 'scientific' doctrine" to ease the white conscience for "Créer une religieuse et« scientifique »doctrine» afin de faciliter la conscience blanche pour oppressing and enslaving African people. opprimer et d'asservir les peuples africains.

3. 3. "Flood the world with hastily thrown together African 'histories'" that contain «Inonder le monde avec la hâte d'Afrique ainsi que des« histoires »qui contiennent European perspectives only. perspectives européennes seulement.

4. 4. "Start renaming people and places. Replace African names of persons, places, and "Renommer Premier personnes et des lieux. Remplacer les noms d'Afrique des personnes, des lieux, et things with Arabic and European names." This will disguise their true black identity. choses avec des noms arabes et européens. "Ce sera dissimuler leur véritable identité noire.

5. 5. Change the criteria for defining race. Modifier les critères de définition de la race. For example, one drop of Negro blood in Par exemple, une goutte de sang noir dans les America makes you a Negro, no matter how light your skin. Amérique du fait de vous un nègre, peu importe comment la lumière de votre peau. When reporting ancient Lors de la déclaration anciens history, reverse the standard. l'histoire, inverser la norme. Make one drop of white blood render someone a Faire une goutte de sang d'une personne de rendre une blanche Caucasian no matter how dark the skin.(Test this criteria during the De race blanche, peu importe la façon dont la peau sombre. (Test à ce critère lors de la "riding-at-the-back-of the-bus" era of the South during the 1940s in the USA. «Circonscription-à-la-back de l'autobus" l'ère du Sud durant les années 1940 aux États-Unis. Be Soyez assured that any of the Pharaoh's of Egypt, especially up to and including the 25th l'assurance que tout du Pharaon d'Egypte, en particulier jusqu'à et y compris le 25 Dynasty, would have been required to sit at the back of the bus.) Dynastie, aurait été tenu de s'asseoir à l'arrière de l'autobus.)

6. 6. When black participation in civilization is so obvious your best schemes can't Lorsque la participation des Noirs dans la civilisation est si évidente vos meilleurs régimes qui ne peuvent hide it, find a way to attribute the success to outside white influence. le cacher, trouver un moyen d'attribuer le succès à l'influence blanche à l'extérieur.

7. 7. When all the ancient historians contradict your theory, seek to discredit them. Lorsque tous les historiens de l'Antiquité en contradiction avec votre théorie, cherchent à les discréditer.

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samedi 13 novembre 9999

___I dream of an Africa which is in peace with itself. Je rêve d'une Afrique qui est dans la paix avec lui. Suprématie ou caricature ? Quête - World of Warcraft DMX - Ruff Ryders' Anthem

I dream of an Africa which is in peace with itself. Je rêve d'une Afrique qui est dans la paix avec lui.

La Melanine donne aux personnes noires des capacités........ par Kaysha

bon je l'ai trouvé sur le net et je voulais le partagé avec vous et j'espère que ca vous plaira !!!!!

La Melanine raffine le système nerveux de telle manière que les messages du cerveau atteignent d'autres secteurs du corps plus rapidement dans les personnes noires, les peuples Originales. Les enfants en bas âge noirs s'asseyent, se tiennent, rampent et marchent plus tôt que les blancs, et montre des avantages cognitives plus avancés que les bébes blancs en raison de leur abondance de Melanine. Carol Barnes a écrit "... vos processus mentaux (puissance du cerveau) sont commandés par le même produit chimique qui donne aux humains noirs leur supériorité physique (athétisme, capacités dansantes rhythmiques) et abilitées. Ce produit chimique... est la Melanine!" L'abondance de Melanine dans les humains noirs produit un organisme supérieure physiquement, mentalement, et spiritualement. C’est pourquoi tous les fondateurs des grandes religions du monde sont noirs. La Melanine est la base du neuro-produit chimique pour ce qui s'appelle L’AME dans les personnes noires. De la même manière que les noirs excellent dans l’athlétisme, ils peuvent éxceller dans d’autres secteurs aussi bien (comme ils faisaient dans le passé!) une fois que les blocs sur leur route sont enlevés!

Dieu Est-il Noir? L'homme original était NOIR, "fait á L'IMAGE de Dieu" son Parent, selon les livres sacrés. Les enfants ressemblent á leurs parents. Toutes les autres races ne sont que des variations diluées de la race originale noire.

La plupart des blancs ont les glandes pineales calcifiés qui contractent la production de la Melatonine, par consequent qui limitent leur capacité morale. Situé dans le cerveau, les pineales et les glandes pituitaires minuscules règlent d'autres glandes du corps. La tradition ésotérique considère le secteur de ces glandes comme le troisième oeil, siege de l'âme, et le mystérieux Uraeus représenté par le cobra sur le front oyale/couronnes des Egyptiens. Pourquoi les Africains considèrent l'Européen l'enfant de Dieu, mais les Européens considèrent l'Africain comme un sauvage sans âme? La "melatonine," est décrite comme l'hormone mentale et morale stimulante d'humanisme produit par la glande pineale. La recherche scientifique indique que la plupart des blancs ne peuvent pas produire beaucoup de melatonine parce que leurs glandes pineales sont souvent calcifiées et ne fonctionnent pas. Le taux de de calcification des Pineales chez les Africains est 5-15%; les Asiatiques - 15-25%; les Européens -60-80%! Ceci est la base chimique des differences culturelles entre les noirs et les blancs, faisant intorroger quelques intellectuels noirs sur la question de l'approche Européenne, celle du logique, droit, rigide, la posture anti-sentiment, reflète une orientation gauche de cerveau et reflète qu’ils manquent la clez principale chimique de la melatonine pour consulter leur inconscience et par consequent ils ne peuvent pas être sentimentaux. Carol Barnes a écrit "La Melanine est résponsable de l'éxistence de la civilisation, philosophie, religion, vérité, justice, et décence. Les individus (les blancs) contenant les plus bas niveaux de Melanine se comportent d'une façon barbare." La Melanine donne aux humains la capacité DE SE SENTIR parce que c'est l'absorbateur de toutes les frequences d’énergie. Dr. Welsing a écrit que "puisque la melanine est l'absorbateur supérieur de toutes les énergies, il est essentiel d'établir cette compréhension de Dieu et de 'toutes les énergies.' Le fait qu’il manque de la Melanine aux albinos (les blancs) peut également aidez à expliquer... pourquoi, selon l'opinion de beaucoup de peuples non-blancs, ils (les blancs) manquent de spiritualité " et de la capacité d'être en accord avec l’âme superieur, et par consequent d’établir l'harmonie et la justice... "

L'évidence scientifique de la Melanine menace l'idéologie de la suprématie blanche.

Après avoir considéré la Melanine comme étant un produit "de dépotoir" du métabolisme du corps qui "sert une fonction inutile," la science occidentale (blanche) a maintenant découvert que la Melanine est la principale clez chimique de la vie et du cerveau elle-même! Toutes les études et les faits sur la Melanine suggèrent qu’après 400 ans essayant d’inferiorizer la race noire, "la science occidentale fait face á la réalité attristante que, par ses propres normes définies, les personnes noires sont probablement supérieures aux blancs à la fois dans le potentiel intellectuel et la coordination des muscles." (interview dans le magazine Sepia). Le rôle central que la Melanine joue dans le corps "a été supprimé pour maintenir l’inferiorité mythologique des noirs... et 'la blancheur en tant que marque de supériorité." (Dr. Richard King) le "complexe de supériorité" des personnes blanches est un mécanisme de défense et révelateur de leur complexe d'inferiorité le plus profond qu'ils projettent sur des personnes de couleurs. Les psychologues disent que le déni absolue signifie réellement la chose opposée. Si les blancs croyaient vraiment que la peau blanche était "supérieure," pourquoi "se bronzer" est si important dans la culture blanche en dépit de ses risques de santé connus (des milliers meurent annuellement à cause du cancer de la peau): en plus de se boucler ou faire des permances sur des cheveux sans vie, droits, et la dernière: des injections de lèvre pour une apparence plus pleine! Et c’est la femme blanche qui vous dit que son compagnon idéal est "grand, FONCÉ, et beau!" "Le foncé" en effet se rapporte à plus de Melanine!

"Une mauvaise Melanine" est entrain de massacrer les personnes Melanisées!

Dans leur effort continu pour détruire les personnes de couleurs, les blancs créent des "drogues de marques," structurées pour chimiquement lier et changer la molécule de la Melanine, le faisant devenir toxique et même mortel aux personnes fortement melanisées! Carol Barnes, qui documente ce sujet a écrit, "La MELANIN peut devenir toxique à l'homme Noir parce qu'elle est combinée avec des drogues nocives telles que la cocaïne, les amphtamines, la pyscholique, les hallucinoges...le marijuana... etc..." Les molécules de ces drogues ressemblent á la molécule de la Melanine! Le corps est dupé et son équilibre est dérangé parce qu'il compte sur ses drogues qui détruisent la Melanine afin de fonctionner. Même des drogues légales comme les tétracyclines, neurolepts (tranquillisants), ont la forte tendance de se lier avec la Melanine. Les herbicides (paraquats, orange 'agent 'dioxin) se lient irréversiblement la Melanine et restent dans l'homme Noir durant toute sa vie entraînant beaucoup de problèmes. L'abus des drogues se produit plus par les noirs parce que la Melanine fait devenir les noirs plus rapidements dépendants des drogues et plus longtemps de ces drogues qui sont délibérément placées dans les communautés noires. Les drogues sont en train de détruire le coeur des societés indigènes d’Amérique et causent beaucoup de décès.

Pour plus d'information sur les merveilles de la Melanine: Le superbe Dr. Richard "African Origin of Biological Psychiatry" et les riches informations de Carol Barnes Carol Barnes "Melanin: The Chemical Key to Black Greatness" (C. Barnes, Box 3009189,Houston Texas, 77230). En outre l'exposé technique "Melanin, The Organizing Molecule" par Dr. Frank Barr, découvreur de l'organisation de "Melanin's organizing" (institut pour l'étude de conscience (510) Ave., Berkeley CA 94704)

Kaysha

I dream of an Africa which is in peace with itself. http://www.mespoemes.net/louiss/ http://delires2louiss.blogspot.com/

http://myplace.forumactif.com/t910-la-melanine-donne-aux-personnes-noires-des-capacites

Suprématie ou caricature ?

A moins que vous ne viviez sur une autre planète, vous n’avez pas pu passer à côté des derniers Jeux Olympiques qui ont eu lieu à Londres. Les blacks (pour ne pas dire noirs ou encore nègres) s’y sont encore une fois brillamment illustrés. L’équipe olympique jamaïcaine, menée par le phénoménal Usain Bolt, Yohan Blake, Warren Weir et compagnie, a battu tous les records, l’équipe américaine de basketball, la fameuse « Dream Team », avec de grands pontes de la NBA tels que Kobe Bryant, Carmelo Anthony ou « King » Lebron James, a conservé son titre olympique, la gymnaste Gabby Douglas est entrée dans la légende, en devenant à seulement 16 ans, la première femme de couleur à remporter l’épreuve de gymnastique aux JO.

Les exemples font foison : le plus grand sportif de tous les temps et tous sports confondus s’appelle Michael Jordan … Et c’est un noir ! Michael Jackson est l’artiste le plus couronné. Selon le Rock n’ Roll Hall of Fame, il a été identifié comme étant l’artiste le plus populaire et créatif de toute l’industrie du spectacle. Muhammad Aly est devenu une légende à la force de ses … poings !

Le rap, tout le monde le sait, est dominé par les blacks. Le seul rappeur « blanc » qui a su s’imposer dans le milieu, c’est Eminem. Mais avant d’être accepté par ses comparses, il en a bavé !

Les exemples sus cités ne sont qu’une liste parmi tant d’autres. J’ai tenu à les lister, afin de pouvoir aborder le cœur même de ce post, qui est la domination des noirs dans deux domaines, à savoir l’art et le sport. Pour le sport, ce n’est guère étonnant, car déjà à l’époque de la traite négrière, les esclaves étaient choisis suivant leurs caractéristiques physiques : denture solide, musculature développée, capacité de résistance à la fatigue, grande taille … Et les propriétaires s’en glorifiaient à qui mieux mieux : « Mon nègre court mieux que le tien, mon nègre abat une charge de travail plus importante que le tien … » Il est scientifiquement avéré d’ailleurs que « nous » sommes bio – physiologiquement doués pour les efforts prolongés : plus légers, plus à même de fabriquer des enzymes productrices d’énergie, d’assimiler plus facilement l’oxygène, et donc une plus grande capacité pulmonaire.

J’ai toujours abhorré toute forme de caricature, quelle qu’elle soit … Et la question fondamentale qu’il convient de se poser ici est : « Pourquoi nous cantonnons – nous à certains domaines ? » A chaque fois que je le dis, on me rabroue d’un « Oh tais – toi, pour une fois que nous sommes meilleurs que les blancs, laisse – nous en profiter ! Tu es trop rabat – joie ! » Ok, je suis bien d’accord que c’est valorisant pour les noirs de faire de si remarquables performances, mais nous ne devons pas pour autant nous (laisser) enfermer dans ce carcan et affirmer notre suprématie dans ces seuls domaines, à savoir la musique et le sport. Ce désir de nous mesurer continuellement à la « race » blanche devrait cesser. En ce moment, celle – ci s’inscrit dans une logique de repentance (sincère ?) face à la traite négrière / colonialisme à grand renfort d’aides et partenariats en tous genres avec l’Afrique, alors m’est avis est que nous devrions arrêter de vouloir leur montrer coûte que coûte que nous sommes les plus forts qu’eux dans ceci ou dans cela.

Il est grand temps d’arrêter « d’investir » dans les muscles ! Faisons – le avec nos neurones ! Si tel avait été le cas, nous n’en serions pas là aujourd’hui … Il est vrai que nous avons été victimes d’un « faux » départ, ce qui nous a considérablement retardés, mais réveillons – nous … Prenons le cas de la Chine. Ce pays étend ses tentacules partout. Pas un pays – surtout ceux d’Afrique – où ils ne sont présents. Si l’on se base sur la définition de la « masse critique » qui stipule que plus on est nombreux, plus on a de la chance de produire des talents, l’Afrique et les blacks ne devraient pas être laissés en rade !

C’est pour cette raison que j’admire Barack Obama. Avec son « Yes We Can » auquel personne ne s’attendait, il nous a montré la voie à suivre et que si nous le voulons vraiment, nous le pouvons. Lors du Forum des Jeunes Leaders qu’il a convoqué en 2010 à la Maison Blanche, il a publiquement dit aux Nègres américains, et du monde entier, surtout les jeunes, de cesser d’avoir comme seul horizon mental le sport et la musique ! Il faudrait qu’un tel discours soit tenu partout où vivent des Noirs …

Entrer dans l’histoire en pulvérisant les records du 100 m ou du relais 4 x 100 m, c’est certes bien, c’est même génial, mais contribuer à la (bonne) marche de son pays, et par là même du monde entier en écrivant des livres, en ayant des idées, en les exposant avec de solides arguments, en inventant des logiciels l’est aussi, sinon plus …

Alors, au lieu d’entendre des commentaires extasiés sur notre rapidité, notre façon de groover, de swinguer ou encore de nous « saper », montrons ce que nous avons dans la tête !

Ndèye Fatou KANE

http://www.piccmi.com/Suprematie-ou-caricature_a14652.html

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mardi 2 novembre 9999

_____l'Afrique est elle condamnée a rester pauvre ? Est-ce que la mentalité des Africains est-elle compatible avec le développement ?. Incapacité notoire à se remettre en question, à travailler dans la Durée et à s’organiser de manière rationnelle

BJRS à TOUT LE MONDE;

je vous invites à réfléchir sur la situation économique de l'Afrique.

quand j'entends certaines personnes parlé de l'afrique , je me pose la question de savoir si on était pas d'ans une situation ou quoi que l'on fasse on restrera pauvre.

j'appelle tous les africains et particulièrement les jeunes à combatre ces idées réçues. il n'y a pas de fatalité ne croyez pas en ce que l'on vous dit c'est vrai on est en difficulté mais il existe des marges de manœuvres ; Pas la peine de prendre des pirogues pour rallier l'europe, cette dernière a besoin de nous car sa population est vieillissante, ils n'ont pas le choix dans la plupart des pays européen on a des système de retraite à répartition cest à dire que c'est les personnes qui travaillent qui payent les retraites des retraités.

et puisque dans quelques années on aura plus de vieux que d'actifs partout en europe la réalité économique voudrait qu'on aille chercher des bras ailleurs sinon le systeme ne fonctionnera plus dans son rapport de cette année M jacques ATTALI , le préconise il dit clairement que l'immigration c'est 0.5 point de croissance pour la france.

ce qui est amusant dans cette histoire c'est qu'on a besoin de nous et en plus il font sembler que c'est nous qui avons besoin d'eux. en plus tous les experts le disent les l'europe fera pas partir des puissances de demain, l'avenir c'est les fameux 'bric' : BRESIL, russie , INDE , chine c'est pas que je leurs souhaite ça mé c la triste réalité.

depuis 2000 la croissance de l'afrique est de 5% en moyenne elle largement supérieure a la croissance de la zone euro ce qui ont fait un peu de macro vont me dire que cela se justifie par les fait que ces des pays qui sont a maturité mé ca ne justifie pas tous. notre defi, c'est celui de la recherche et de la formation, ils nous faut fes personnes qui sont capables de mettre en place des procédés qui permettent de transformer nos matières premières en produits finis.

Sidi Lundi 27 Octobre 2008

réponse: Bonjour Babacar, le débat que tu poses est très épineux. J’ai une réponse optimiste, une réponse pessimiste et une réponse réaliste.

1 – Réponse optimiste : L’Afrique est le continent de demain. Le développement est juste une question de cycle. Après la veille Europe (en déclin), l’Amérique en crise et l’Asie en pleine expansion, ce sera le tour de l’Afrique. Ce continent regorge de toutes les potentialités naturelles et compte une population composée majoritairement de jeunes qui peuvent soutenir son développement. Bref, dina mossa bakh …

2 – Réponse pessimiste : Ce continent sera toujours à la traîne parce que la mentalité des Africains n’est pas compatible avec le développement. Il ya en eux une incapacité notoire à se remettre en question, à travailler dans la durée et à s’organiser de manière rationnelle. Ils sont paresseux, passent encore leur temps dans des futilités, à s’entretuer dans des guerres ethniques et à se déchirer pour le pouvoir. Bref, dou mossa bakh …

3- Réponse réaliste : Le futur des Africains est avant tout entre leurs mains. Le développement ne se décrète pas ; il ne tombera pas du ciel et il ne viendra pas exclusivement des autres. C’est un long processus qui n’est pas acquis d’avance mais qui nécessite labeur et sueur. Aujourd’hui l’Afrique est un continent riche peuplé par des pauvres, mais il est possible d’inverser cette tendance si on se donne la volonté et les moyens de le faire. Bref, Dess na si gnoun …

Cordialement. http://www.rewmi.com/forum/l-Afrique-est-elle-condamnee-a-rester-pauvre_m1836.html

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