• Aimé CESAIRE

Re-tracé par un collectif poétique: «Hommage à Aimé Césaire - Symphonies Nègres» Une filiation-célébration

Plan du site



«Pawol Kreyol» Aimé CESAIRE Re-tracé par un collectif poétique: «Hommage à Aimé Césaire - Symphonies Nègres» Une filiation-célébration

http://www.potomitan.info/atelier/pawol/cesaire2.php

Pawol Kreyol

Alfred ALEXANDRE | Ano (Eddy FIRMIN) | Nicole CAGE-FLORENTINY | Philippe CANTINOL | Aimé CÉSAIRE | Ina CESAIRE | Patrick CHAMOISEAU | Romuald CHERY | Pierre CLERY | Maryse CONDÉ | Raphaël CONFIANT | Tony DELSHAM | Suzanne DRACIUS | Suzanne DRACIUS 2 | Igo DRANÉ | Jules EULALIE | Rodolf ETIENNE | Daniel ILLEMAY | Félicien JERENT | Fabienne KANOR | Elise LEMAI | Alain MABIALA | Didier MANDIN | Tony Mango | Elvire MAUROUARD | Ruth Narbonnais | Daniel-Yves PHAROSE | Gisèle PINEAU | Audrey PULVAR | Juliette SMERALDA | Sylvia SERBIN | Joseph ZOBEL | Adèle et la Pacotilleuse | Cénesthésie et l’urgence d’Etre… | La Compagnie «BOUKOUSOU» de Max DIAKOK | Des travaux collectifs littéraires | La permanence psychologique du CASODOM | La Noce chez les Petits Bourgeois…créoles | Nous étions assis sur le Rivage du monde… | Quand la Révolution, aux Amériques, était nègre… | «l’Alchimie des Rêves» | «Les Voix nègres de Victor Hugo» | Pour une Mémoire musicale antillaise | Le «Quiz-kréyol» de Philippe MARIELLO | Les Postiers déracinés Provinciaux, Antillais… des racines et des lettres» | La Mémoire enchaînée – Questions sur l’Esclavage de Françoise Vergès | Les Editions DESNEL | Deux recueil des Editions DESNEL | Hommage à Aimé Césaire - Symphonies Nègres | L’Oralité créole en envol! | Atelier de créole à Paris | L’Avenir est Ailleurs | Atelier de créole à l’Amicale RATP DOM TOM | En Poésie la Vie | Ti Niko le héros espiègle | «A l’ombre du Corossolier» | La Prison vue de l’intérieur | Zôdi nonm | Pilibo | Xavier Harry | Mes Quatre Femmes | Firmine RICHARD






Fort-de-France, novembre 2001. Photo ©Susan Wilcox



L’anthologie «Hommage à Aimé Césaire - Symphonies Nègres» (2006 - IDOM Editions) réunit les poèmes d’un collectif qui reconnaît en Aimé CESAIRE un Père: Père de la Négritude, Père d’une ré-habilitation nègre. Ce recueil a été coordonné par Ozoua, poétesse profondément convaincue que la Mémoire noire se libère des fers par l’Oralité en vers. Dans ce recueil collectif, chaque poète exprime et affirme sa filiation césairienne. La maudition de l’esclavage est ainsi vaincue par un cri poussé à l’unisson à la face de l’Oubli et du Déni! Leur exigence d’existence: résister, persister, insister pour … exister!

1. Un collectif véyatif: unisson des horizons A l’initiative d’Ozoua, huit voix poétiques se mêlent en écritures sûres de leur droit à l’Histoire et à l’Espoir : Ozoua, Houria SAID, Daniel ILLEMAY, Henri MOUCLE, Hugues PAGESY, Vincent BISSIONEL, Pascal BONIN et KARE DIACKO WSIRE. Des tonalités mêlées dans ce travail d’écriture collectif pour forger des alliances de sens et de sons vifs. Bousculer le silence de l’indifférence, voilà le défi relevé par ce collectif poétique.

Ozoua Martinique: elle a trois recueils à son actif, «La Vie au fil des Mots» (2003 – éd. AFRIDIC – récompensé au Concours Littéraire 2004 de l’Académie Francophone), «Sonjé Yo» («Souvenez-vous d’Eux», 2004 – éd. IDOM) et «En Poésie la Vie» (2006 – éd. Société des Ecrivains). Sa poésie s’impose en insistant et constant martèlement. Sa poésie se fait engagement-enragement. Sa détermination de vie: graver le Partage d’un Héritage.



Houria SAID Comores-Madagascar: sa poésie est un humain trait d’union entre les diasporas africaines. Elle explique qu’elle «écrit ses poèmes pour la jeunesse».



Daniel ILLEMAY Martinique: Foyalais, ancien sportif de haut niveau, il se définit comme «fervent admirateur d’Aimé Césaire» et déclare humblement «je fais un peu de poésie, sans prétention». Son premier recueil «les Lumières ne s’éteignent pas» (2004 - éd. IDOM) rend hommage à Aimé Césaire. Son second recueil, «la Ravine des Espoirs» (mai 2006 – éd. IDOM) porte une mission de «Graveur de Paroles», titre d’un de ses poèmes: «ce balan d’homme libre».



Henri MOUCLE Martinique: en 2004, il a participé au Concours des Passions de la RATP et a eu l’honneur de voir ses textes mis en scène et en musique par Oscar SISTO, professionnel de la scène théâtrale. Prolifique, Henri MOUCLE est l’auteur de plus de 200 poèmes.



Hugues PAGESY Guadeloupe : Rédacteur en chef du journal «DOM HEBDO», homme de Lettres, éditeur (avec IDOM EDITIONS) et photographe, il a publié deux recueils poétiques: «L'eau du Soleil» (éditions New Legend) et «Odes pour Anne» (IDOM éditions). Il a consacré un essai au musicien guadeloupéen Al LIRVAT: «Biguine et wabap» (éditions New Legend). Dramaturge, Hugues PAGESY a écrit et mis en scène «T’as le bonjour d’Hélène», une pièce construite sur un comique de situation: un humour social qui questionne l’une des douloureuses gangrènes familiales, la violence conjugale.



Pascal BONIN Côte d’Ivoire: Poète humaniste inconditionnel de la Négritude, Pascal BONIN est un spécialiste des problématiques migratoires des populations issues de l’immigration africaine subsaharienne des banlieues. Il est coeur du rayonnement républicain et milite pour que l’Egalité des Chances ne soit pas un discours verbeux mais réalité. Il a publié deux recueils de poésies : «Divagations nocturnes (Ed. La Cigogne-1994) et «Le Parfum des ondes» (Ed. Publibook-2004).



Vincent BISSIONEL Guyane: amoureux des belles phrases et de la Négritude, jeune poète et prolifique – plus de 400 textes dont deux recueils non encore publiés, il a écrit ses premiers émois amoureux à dix ans.



Karê DIACKO WSIRÊ Sénégal: chercheur en histoire – antiquité africaine, conteur et chroniqueur panafricain indépendant, Diacko fait partie de ces nouveaux poètes Nègres qui se battent pour la prise de conscience de la Négritude. 2. Une commémoration-émotion: morceaux choisis L’enjeu de ce recueil poétique: exiger d’être. Cette exigence se révèle dans l’énonciation: chaque poète est un «Je» actant-écrivant. Une force: rester debout, en choisissant de marteler sa foi en soi. Des vers contre les fers d’Hier! Plus largement, ce recueil explicite un humanisme guidé par le Respect de l’Autre. Quelques thématiques:

Le «Je» actant-écrivant pour une Oralité libre: écrire devient acte de soi pour forger un espace de choix libres. Ozoua: «Je suis fière d’être / Celle que je suis» (poème «Je suis fière d’être Négresse»)

Daniel ILLEMAY: «Ai-je bien fait le compte de tous nos mécomptes?» (poème «Prudente concession») - «J’ai poursuivi ma quête tant épiée d’homme libre» (poème «Prudente concession»)

Henri MOUCLE: «Ami parlons de mon histoire» (poème «Les Huns et leurs hôtes»)

Pascal BONIN: «Je voudrais de ma prison nouvelle sortir pour être moi» (poème «Plus hommes, plus beaux ») – «je veux rester Nègre et non black» (poème «A toi Haïti, Nègre aîné») - «Nègre je suis, Nègre je reste » (poème «A Aimé CESAIRE»)

Houria SAID: «Je veux être moi-même» (poème «Ma Négritude») - l’intégralité de son poème «Négritude, mon combat»

KARE DIACKO WSIRE: «Ah ! Que je me sens déjà bien depuis que je dis «non!»…/ Je suis enfin libéré paraît-il / Mais moi je pense que je suis en voie de libération!» (poème «Libérés?!»)

Un appel mémoriel: Pour célébrer le legs humaniste d’Aimé CESAIRE Ozoua: «Mais, mais parlez-moi plutôt / De ces héros qui se sont battus pour la liberté/ Car j’ai besoin de références / Besoin d’exemples, de modèles / Besoin de leaders pour me reconstruire / J’ai besoin de vous mes héros, mes très chers héros!» (poème «Parlez-moi de mes Héros» nommant femmes et hommes d’Hier, comme dans le recueil «Sonjé Yo» - on sent une filiation poétique avec le poème «Limbé» de Léon Gontran-Damas: «Rendez-moi mes poupées noires»)

Pascal BONIN: «Je jure de ne plus rien céder de ma Négritude ni aux hommes ni aux dieux qui ont exploité / mon ardeur innocente et courbé immoralement le dos ancestral» (poème «A Aimé CESAIRE»)

Henri MOUCLE: «Si la France a aboli l’esclavage / C’est qu’elle l’avait pratiqué » (poème «Les Huns et leurs hôtes») – «ce diamant, notre mémoire» (poème «Aimé Césaire»)

Une légitimité recouvrée: se ré-approprier ce fondok de certitudes, après la servitude. Ozoua : «Un homme, un poète, un voyant, un visionnaire / Cet l’homme dont l’écriture est une arme puissante / Redonne des valeurs aux Nègres» (poème «Toi le Visionnaire») – l’intégralité de ses poèmes «Je suis Nègre » et «Je suis fière d’être Négresse» - «Vive la culture, vive Ma culture!» (poème «Vive la Culture!»)

Daniel ILLEMAY: «A l’assaut de la reconquête de mon être» (poème «Indéniables nœuds»)

Houria SAID: «NEGRITUDE, tu m’as rendu ma dignité» (poème «Négritude, mon combat»)

Une filiation affirmée: Césaire est loué comme Père de la Négritude. Ozoua : «Césaire, ô toi Aimé Césaire, / Toi le combattant, / Toi le résistant, / Toi digne fils de nos ancêtres» (poème «Toi Aimé CESAIRE»)

Henri MOUCLE: «Aimé, aimé si bien nommé / Etait-ce un signe du destin? / Aimé prénom prédestiné» (poème «Aimé CESAIRE»)

Une combativité vive: s’affirmer est une résistance vraie contre l’oppression. Daniel ILLEMAY: «il comprit alors qu’il devait lutter, s’imposer et gagner » (poème «Le Graveur de Paroles») – «dans un balan d’homme libre» (idem)

Hugues PAGESY: «Allez mes frères, debout!» (poème «Pitance coloniale») – «Il faut dire halte-là / Et faire entendre votre cri» (poème «SOS Négritude»)

Houria SAID: «Nègre, il est, Nègre, il restera» (poème «Aimé CESAIRE, guide spirituel » - en référence aux entretiens qu’Aimé CESAIRE a accordés à Françoise Vergès via l’essai «Nègre je suis, Nègre je resterai» nov.2005 – éd. ALBIN MICHEL)

Pascal BONIN: «je reste debout, le poing fort, l’œil fixé» ( poème «à Aimé CESAIRE»)

Une gratitude renouvelée: les poètes de ce recueil réservent un franc et grand merci à Aimé CESAIRE, leur Père spirituel. Ozoua: «Je t’adresse mes remerciements / Pour l’œuvre immense que tu as léguée / A la Martinique, à la Caraïbe, à l’Afrique / Et à l’humanité toute entière» (poème «Toi Aimé CESAIRE»)

Henri MOUCLE: «Pour nous, pour la postérité / Pour la mémoire, je remercie / En ces instants …Césaire Aimé» (poème «Aimé CESAIRE)

Pascal BONIN: «Qu’importe! Je m’armerai de ma plénitude / Et fécond, je te fleurirai, ô Négritude» (poème «Harmonique») – «Ombres aux rires soleil Le rêveur au cœur de velours ne vous oublie» (poème «In mémorium»)

Daniel ILLEMAY: «Mais je garde surtout mon admiration / Et toute reconnaissance, / A ceux qui, comme CESAIRE» (poème «Réminiscence»)

Hugues PAGESY: «Remettre son île en marche / En devenant son guide» (poème «CESAIRE Aimé») – «un phare allumé» (poème «Retour au pays Martinique»)

Les droits fondamentaux restaurés et étoffés: l’intégrité humaine défendue par le Poète CESAIRE. Ozoua: «Tu accuses, tu dénonces, / Tu libères» (poème «Voix du peuple, voix d’un peuple»)

Daniel ILLEMAY: l’intégralité de son poème «Le Graveur de Paroles»

Houria SAID: «Il est de tous les combats / Réhabilite le Noir, longtemps exclu de l’humanité» (poème «Aimé CESAIRE, guide spirituel»)

KARE DIACKO WSIRE: «Liberté – Egalité – Fraternité / Identité ajoute Césaire» (poème «Eternel Césaire»)

Une universalité fraternelle: un idéal humain naît comme philosophie de vie. Ozoua: «Toi le grand poète / Tu es universel!» (poème «Voix du peuple, voix d’un peuple»)

Houria SAID: «Aimé Césaire Unit ses deux Patries, l’Afrique et la France» (poème «Aimé CESAIRE, guide spirituel») - «Pour l’édification d’un nouvel humanisme» (poème «Ma Négritude»)

Pascal BONIN: «je voudrais qu’ensemble nous soyons toujours plus hommes, plus beaux, plus riches, plus heureux» (poème «Plus hommes, plus beaux»)

3. Les effets stylistiques Le recueil porte des tonalités de sens palpables dans les effets stylistiques. L’objectif de ce collectif poétique: dire une Mémoire et une Histoire noire, pleinement portées par la voix nègre d’Aimé Césaire.

Les noms noirs qu’il nous faut graver en nous: Des femmes et des hommes - héros anonymes et célébrés – se rappellent à nous: ils enrichissent ce recueil d’un passé de luttes chantées par le Poète. Son Oralité convoque ces figures nègres en son cœur libre pour des noms indélébiles. OZOUA: dans son recueil «Sonjé Yo» «Souvenez-vous d’eux», elle invoquait ces noms de gloire en les énumérant. Dans son recueil d’appel mémoriel «Parlez-moi de mes héros», elle mêle héros d’actes et de mots: «Parlez-moi de Solitude, de Dessalines, d’Harriet Tubman / De la Reine Pokou, de la Reine Ana Nzinga / Parlez-moi de la Reine Ranavalona II / de Peter Tosh, etc»

Pascal BONIN: «O nègres ô pères de la Négritude que de vous j’exalte la flamme lyrique / Faites-moi ange faites-moi gardien de la mémoire ancestrale / Faites de moi métamorphose, faites de moi djinn de ces fiers nègres morts et vivants au fond / de mon être » (poème «A Aimé CESAIRE»)

Une ponctuation expressive: La ponctuation permet de marquer une Oralité: accentuer, élever, poser, le ton, voilà le pouvoir de la ponctuation qui rythme ces poèmes.



L’acrostiche: dans «Pitance coloniale», «SOS NEGRITUDE» et «CESAIRE Aimé», Hugues PAGESY célèbre Aimé CESAIRE par l’acrostiche: en vertical, il dédicace son poème en ouverture et en clôture de vers par une lettre d’A-I-M-E C-E-S-A-I-R-E. Le poème prend alors l’allure d’une carte qui épouse les sinuosités d’un nom célébré: les chemins du héros sont retracés en itinéraires méritants.



Les exclamatives: OZOUA a recours aux exclamatives pour leur force d’injonction – «debout, debout mon peuple!» (poème «Tu dois être debout»)



Le rythme heurté des virgules: elles créent une chaîne historique de la lutte nègre et solidaire. Cette énumération est illustrée par plusieurs poèmes mémoriels: Pascal BONIN (poème «A Aimé CESAIRE»), Ozoua (poème «Parlez-moi de mes héros»), etc.



Des échos sonores et lexicaux: Marteler pour interpeler par des échos: l'affirmation se renforce alors dans la répétition et dans la ponctuation.



Daniel ILLEMAY: dans son poème «Prudente concession », le poète décline les dérivations lexicales de «compte» pour rappeler la difficulté de sa quête de sens: « En fouillant dans les grands livres de comptes passés / J’ai cru trouver les clés de nos préjudiciables décomptes / Mais, ai-je bien compris le sens de ces déconvenues? / Ai-je bien fait le compte de tous nos mécomptes?» (poème «Prudente concession»)



Pascal BONIN: «je voudrais qu’ensemble nous soyons toujours plus hommes, plus beaux, plus riches, plus heureux» (poème «Plus Hommes, plus Beaux») – «en ce moment mémorable il vous remercie» (poème «In Memorium» pour une allitération en m )



L'hommage: Ces huit poètes sont huit voix qui célèbrent un homme: Aimé CESAIRE. Cet hommage revêt trois tonalités pour chanter un héros en mots et en actes.



lyrisme et épopée pour la grandeur d’Aimé CESAIRE: «grand parmi les grands» (Ozoua dans ses poèmes «Toi le visionnaire» et «Grand parmi les Grands») – «l’épée du grand Césaire» (Daniel ILLEMAY dans ses poèmes «Prudente concession», «Indéniables nœuds», «Tempête tropicale»)



fable: Aimé CESAIRE est mis en scène en fier héros par KARE DIACKO WSIRE qui le décrit en vaillant et infaillible héros («Lion ne deviendra jamais mouton» poème «Eternel CESAIRE») et par Vincent BISSIONEL qui raconte une fin du monde anecdotique dans le poème «la Cascade ténébreuse ou l’Eclipse des mondes». Aimé CESAIRE est le vecteur littéraire de ce recueil qui loue ses choix. Célébrer CESAIRE, son itinéraire contestataire et identitaire: cette anthologie poétique re-trace en mots les pas de l’homme CESAIRE et les forces d’un peuple, depuis l'Afrique-mère aux Caraïbes. Pour se relever et se révéler sans honte: cette anthologie est une injonction absolue d’Espoir neuf.