________L’identité permet de tracer la route, l’identité est un espace de contraires marqués et complémentaires, essayer de la nier comme l’a fait Michael Jackson par ses transformations physiques favorise la perte
Par http://www.777-mafia.com/us/home, mercredi 13 janvier 2010 à 19:23 :: __Enfermement psychiatrique.. "l'Autre" Les "instances supérieures" :: #3008 :: rss
L’attitude de Barack Obama est de mon point de vue positive. Plusieurs raisons expliquent ce choix qui a consisté à annoncer la compassion présidentielle par la médiation du porte parole de la Maison Blanche. L’attitude d’Obama vis-à-vis de la mort de Michael Jackson est profondément démocratique, républicaine et morale. Par l’intermédiaire de son porte parole, Barack Obama reconnaît que Michael Jackson est une icône de la musique mondiale et globale adulé de tous. Rien à dire, rien à rajouter, les faits parlent d’eux-mêmes.
La mort de Michael Jackson traduit un échec de la transformation de son identité noire
Les différents mouvements de rassemblement de part le monde représentent une manifestation et un témoignage de confiance et d’adoration des foules vis-à-vis de l’artiste Michael Jackson. En revanche, Barack Obama a parfaitement eu raison au nom de la morale et non d’une identification identitaire de déclarer qu’une partie de la vie de Michael Jackson était trouble. Ce n’est pas parce que Michael Jackson, noir à la naissance avec un nez épaté, des cheveux crépus afro, que le pasteur Jesse Jackson demande de ne retenir dans l’icône que les bons moments.
Il ne s’agit pas ici d’ouvrir une polémique inutile, mais de faire des remarques, même si je respecte l’icône Michael Jackson pour ses talents artistiques. Michael Jackson s’est transformé, de noir ébène qu’il était à sa naissance, il est devenu une espèce d’icône blanco-grisâtre au cheveux lisses, au nez aquilin défiant Cléopâtre. Si il y a un message à retenir de la mort de Michael Jackson, c’est le trouble identitaire qui s’est peut être retourné contre lui. À force de s’identifier à des canons de beauté blancs, voire semblable à ceux des Dieux grecs de la Mythologie, la force musculaire en moins, Michael Jackson a nié son identité noire ?
C’est un trouble réel, malheureusement, cette manière de bousculer l’identité, de vouloir systématiquement ressembler au blanc, entraine des conséquences catastrophiques et une surenchère identitaire négative. Michael Jackson était au bout du rouleau, la prise des antidépresseurs et des doses supplémentaires de maintien de la forme physique et psychologique ont développé un côté paranoïaque qui l’a amené à se réfugier dans un monde, qui n’était pas forcément le sien, le monde des enfants. La dépigmentation de la peau est un réel problème pour la communauté noire.
Le défrisage des cheveux pour des raisons esthétiques, ne sont que des prétextes pour être beaucoup plus près et proche du modèle global occidental. Michael Jackson est mort pour ne pas avoir maîtrisé tous les paramètres de cette "paranoïsation" identitaire. Sans le dire, Barack Obama a bien perçu le problème. Sa victoire aux élections américaines, n’est pas l’aboutissement de la victoire identitaire des noirs aux états Unis, mais bien le point de départ. Obama est métisse, clair de peau, il ne cherche pas à être plus clair que clair, ce qui a toujours été l’obsession de Michael Jackson.
Revenons à l’essentiel du débat, Michael Jackson aurait-il pu vendre autant d’albums s’il avait gardé son phénotype noir. Michael Jackson aurait-il pu être adulé par les chinois, les vietnamiens, les russes, les peuples d’Amériques latine...s'il avait gardé son phénotype d’origine. On peut supputer avant ces conjectures sans au final avoir un soupçon de réponse. Certains disent que s’il ne s’était pas transformé, il n’aurait jamais été le musicien global qu’il est devenu. Il ne s’agit pas d’attaquer une icône disparue, mais de se servir de ses pratiques pour alerter les populations noires, que leur phénotype doit être un élément de combat, d’intégration, dans les pays occidentaux qui les accueillent.
La mort de Michael Jackson traduit en effet un échec de la transformation de son identité noire. Autre contexte, autre époque, des grands jazzmans comme Louis Amstrong, Syndney Bechett, n’ont pas eu besoin de se transformer pour être reconnus, même si le concept monde était le fait de quelques pays développés. Michael Jackson est mort, vive l’identité noire qui accepte des autres identités, mais qui doit refuser de faire des compromissions historico-politiques, économiques au nom du business.
Les noirs dans la cité doivent au-delà de Michael Jackson, être fiers de leur couleur de peau qui ne résume à elle toute seule l’identité bien sûr, mais qui donne une orientation sur des pratiques importantes dans la République. Obama en faisant parler son porte parole se protège, il a raison, une partie de la vie Michael Jackson a été trouble. Or une partie de la vie politique américaine est dominée par la morale, en opérant une césure entre la vertu, le vice, le bien, le mal. Pour un artiste aussi controversé que Michael Jackson dans vie privée, Obama a eu raison d’attendre.
Il ne s’agit de réagir à la mort d’un noir comme certains ont pu le lui reprocher, mais d’inscrire Michael Jackson comme un américain de renom et de talent à l’image de n’importe quel américain de cette catégorie. L’annonce tardive et le florilège des compassions et des empathies venues tardivement de la maison Blanche, ont soulevé une inquiétude consistant à voir dans Obama un pion mis en place par des groupes de pression américaine. L’attitude d’Obama, la mort de Michael Jackson doivent nous servir à revisiter notre identité de noir, notre place et notre rôle dans les sociétés occidentales et finalement, notre capacité relative à trahir les nôtres.
L’identité permet de tracer la route, l’identité est un espace de contraires marqués et complémentaires, essayer de la nier comme l’a fait Michael Jackson par ses transformations physiques favorise la perte. Les populations noires sont-elles prêtes à réfléchir sur ces problèmes d’identité et pour quoi faire ? Que la terre soit légère à Michael Jackson, il nous aura au moins livré un message à rebours : la transformation de la couleur de la peau n’est pas essentielle.
Le président américain a ajouté qu'il ne voyait pas de controverse au fait que la Maison-Blanche n'ait pas fait de déclaration formelle à la mort de l'artiste. Il a également dit ne pas être au courant d'un mécontentement au sein de la communauté noire à ce sujet : "je connais beaucoup de gens au sein de la communauté noire. Je n'ai pas entendu cela". Barack Obama a également dit que c'était la première fois qu'on lui posait une question au sujet de la mort de Michael Jackson.
Michael Jackson est mort. Vive Michael Jackson ! Roi de la pop musique, célébré dans le monde entier comme musicien, artiste, chorégraphe, compositeur global. Des foules entières à travers le monde, de Washington à Pékin en passant par l’Afrique du Sud jusqu’à Vladivostok (Russie) célèbrent la mort de Michael Jackson. Cette célébration touche aussi l’Amérique du Sud, l’Amérique latine, le Canada, l’Europe.
L’icône de la pop musique est partie et avec elle toutes ses souffrances identitaires, personnelles, financières et musicales. C’est dans ses souffrances, surtout identitaires et de vie d’homme, que le président Barack Obama a longtemps attendu avant de délivrer son message de compassion et de réserve concernant Michael Jackson. Alors que certains chefs d’État ou chefs de gouvernement ont livré leur message de compassion dès l’annonce de la mort de Michael Jackson, le président Barack Obama n’a rien dit, a gardé un silence "pédagogique" que certains journalistes occidentaux et une certaine presse africaine ont considéré comme du désintérêt vis-à-vis de la personne de Michael Jackson.
Obama en faisant parler son porte parole se protège, il a raison, une partie de la vie privée de Michael Jackson a été trouble (...)
Derrière cette réprobation implicite ou explicite de l’attitude de Barack Obama apparaît une question fondamentale que les journalistes ne veulent pas mettre directement sur la table : comment Barack Obama, noir, chef d’État de la plus grande puissance du monde apparaît comme incapable pour dire sa compassion et son empathie en direction d’un autre noir comme Michael Jackson, (même si du noir on ne retient que ses débuts à l’âge de cinq ans pour certains, de dix ans pour d’autres et une filmographie qui le présente avec des cheveux afro et un teint sombre).
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