Métal dreamcatcher _ Apparition des Ombres

http://amerindien.e-monsite.com/pages/capteur-de-reves-dreamcatcher.html

Dreamcatcher (film)

Dreamcatcher, également connu sous le titre L'Attrapeur de rêves au Québec, est un film américain, adapté du roman éponyme écrit par Stephen King, réalisé par Lawrence Kasdan et sorti en 2003. Malgré un budget important et une distribution comprenant des acteurs célèbres (Morgan Freeman en tête), le film a été un échec commercial et critique.

Henry, Beaver, Pete et Jonesy sont quatre amis d'enfance qui partent chaque année pour une partie de chasse dans les forêts du Maine. Ils sont reliés par un lien télépathique, qu'ils appellent « la ligne », depuis leur adolescence, quand ils ont porté secours à Duddits, un déficient mental aux étranges pouvoirs, et sont devenus ses amis. Jonesy et Beaver trouvent dans les bois un homme apparemment très malade et l'emmènent dans leur cabane de chasse, et des hélicoptères militaires surviennent un peu plus tard et annoncent que la zone est en quarantaine. Jonesy et Beaver trouvent l'homme mort dans la salle de bains et une créature, ressemblant à une lamproie, sort de son corps. Cette créature tue Beaver mais Jonesy parvient à lui échapper, seulement pour rencontrer un extraterrestre, dénommé Mr Gray, qui prend possession de son corps.

Pendant ce temps, Henry et Pete, qui ignorent tout de ce qui se passe, trouvent une femme à moitié congelée qui meurt après et dont le corps excrète lui aussi une créature. Pete réussit à la tuer mais est capturé ensuite par Mr Gray alors que Jonesy prévient télépathiquement Henry du danger. Dans un camp militaire installé non loin, le colonel Curtis tente par tous les moyens, y compris les plus extrêmes, de contenir cette contamination d'origine extraterrestre. Henry, capturé par les militaires et retenu dans le camp, parvient finalement à convaincre Owen, le second de Curtis, que son supérieur, obsédé par sa haine des extraterrestres, a perdu tout contrôle et qu'il faut le relever de ses fonctions. Curtis parvient cependant à s'échapper en hélicoptère avant d'être mis aux arrêts.

Mr Gray, toujours dans le corps de Jonesy, tue Pete quand celui-ci refuse de coopérer avec lui et part pour le Quabbin Reservoir, dans l'intention de contaminer le plan d'eau avec une créature afin d'infecter la population. L'esprit de Jonesy lutte pendant ce temps avec Mr Gray pour lui cacher des informations cruciales au sujet de Duddits. Henry et Owen vont chez Duddits et l'emmènent avec eux sur les traces de Mr Gray. Alors qu'ils arrivent au Quabbin Reservoir, Curtis surgit avec son hélicoptère. Il est finalement abattu par Owen, qui meurt également de ses blessures. Henry tue la créature que Mr Gray s'apprêtait à mettre dans le réservoir et Duddits, qui se révèle être également un extraterrestre, affronte Mr Gray, qui sort du corps de Jonesy. Les deux extraterrestres s'entretuent et Jonesy écrase une dernière larve qui était sur le point de se jeter dans l'eau du réservoir.

Laïcité, blasphème et liberté d'expression

Pour le plus grand malheur des Syriens exterminés par le régime de Bachar El-Assad, l'actualité mondiale de ces derniers jours a été marquée par un film raciste intitulé "Innocence of Islam" qui a servi de base à une manipulation grossière par des intégristes musulmans.

Le racisme de ce film ne tient pas à sa représentation de Mahomet et donc à son aspect blasphématoire du point de vue des textes que les musulmans tiennent pour sacrés. Il ne tient pas non plus au fait qu'il critiquerait l'Islam, la critique de la religion constituant un droit indissociable à toute émergence d'un espace démocratique, nous y reviendrons. L'aspect raciste du film tient au fait, en parfaite cohérence avec la pensée de l'auteur de cet objet, qu'il vise très clairement à faire de tout musulman un danger pour la liberté et la civilisation, Mahomet ne tenant ici que le rôle de prétexte à l'expression de cette haine.

Comme en un sinistre jeu de miroir, des groupes intégristes musulmans ont sauté sur l'occasion pour nourrir le feu de la haine, déclenchant une vague de manifestations antioccidentales et plus spécifiquement tournées contre le très fantasmé axe américano-sioniste. On remarquera d'ailleurs avec quelle rapidité l'information, que l'on sait depuis fausse, de la nationalité israélienne de l'auteur du film incriminé et du financement de ce dernier par des "juifs riches" a été tenue pour un fait qu'il était plaisant de penser exact. Il est à se demander par quel étrange manquement les francs-maçons ne se sont pas retrouvés impliqués dans ce vaste complot anti-Islam mis à jour par des groupes extrémistes dont la malhonnêteté n'a d'égale que la violence de leur obscurantisme crasse.

Dans la séquence de ces derniers jours, deux haines étaient à dénoncer : le racisme et l'intégrisme. C'est pourquoi la réaction des pouvoirs publics français visant à "désapprouver" la publication de caricatures de Charlie Hebdo sur ce sujet est pour le moins inappropriée. La mécanique de l'argumentation est parfaitement huilée et avait d'ailleurs déjà été employée par Jacques Chirac, alors président de la République, au moment de l'affaire des caricatures de Mahomet en 2006 : bien que la France soit un pays respectant la liberté de la presse, il ne fallait pas mettre de l'huile sur le feu par d'inutiles provocations. A cette époque, le procès qui avait été intenté à Charlie Hebdo pour incitation à la haine avait amené François Hollande parmi d'autres à venir témoigner en faveur de l'hebdomadaire satirique sur une ligne de fermeté face aux attaques contre la liberté d'expression.

La position était juste et renvoyait à ce que les différents témoins "pro Charlie Hebdo", dont moi-même en tant que président de SOS Racisme, tenaient comme des évidences.

Tout d'abord qu'il ne fallait pas céder aux tentatives d'intimidations de la part des groupes intégristes, à l'instar de ce qu'avait été la réaction en 1989 lorsque l'imam Khomeyni lança une fatwa contre Salman Rushdie suite à la publication des Versets sataniques.

Ensuite qu'il fallait répéter inlassablement que la démocratie est indissociable du droit au blasphème puisque s'interdire de blasphémer, c'est interdire la remise en cause des dogmes tenus pour sacrés par les croyants de telle ou telle religion et donc interdire que les sociétés soient régulées par des lois issues de la discussion libre et rationnelle.

Les intégrismes ne défendent jamais le vivre ensemble, même lorsqu'ils se parent des habits de la lutte contre le racisme dont leurs coreligionnaires seraient les victimes. Il est d'ailleurs significatif de remarquer avec quelle constance les réseaux intégristes s'en prennent à Charlie Hebdo, hebdomadaire dont il est utile de rappeler qu'il fut de tous les combats antiracistes (contre les tests ADN, contre le débat sur l'identité nationale, contre la stigmatisation des musulmans, des étrangers, des enfants d'immigrés, des roms et des gens du voyage par le pouvoir sarkozyste, contre l'extension de la déchéance de la nationalité, pour le droit de vote des étrangers,...). Il est tout aussi significatif de constater que ces réseaux ne défendent que très rarement les musulmans lorsque ceux-ci sont pris pour cibles dans la parole publique, à travers des agressions ou du fait des discriminations.

A la vérité, les réseaux intégristes ne s'intéressent pas au bien-être des musulmans mais ne visent qu'à instaurer un monde théocratique dans lequel ils détiendraient seuls la légitimité de la mise en œuvre pertinente de la parole divine. Tout au contraire du vivre-ensemble, le carburant de l'intégrisme, tout comme le carburant du racisme, est la désignation de l'Autre, du bouc-émissaire, de celui qu'il faut détruire dans le délire d'une purification sans fin.

D'ailleurs, les intégristes qui se sont illustrés ces derniers jours n'ont-ils pas besoin que leurs coreligionnaires soient haïs du reste du monde pour ensuite mieux les enjoindre à accepter une solution d'enfermement doctrinaire ? C'est au demeurant le résultat le plus évident de leurs actes dont on remarquera qu'ils sont complaisamment présentés – facilité de l'amalgame et des explications globalisantes - comme l'expression de la "rue arabe" par maints médias, alors même que les groupes agissants étaient finalement assez circonscrits, se réduisant à chaque fois à des manifestations de quelques centaines de personnes.

Dans un monde marqué par la crise économique, par les gigantesques convulsions politiques nées de la lutte entre l'espoir démocratique et les régimes autoritaires ainsi que par la redéfinition de la hiérarchie des puissances, la tentation du populisme, de la recherche névrotique des racines et de l'instauration d'une prétendue pureté sont des maux que seule la fermeté de l'expression politique du camp démocratique et laïque permettra de combattre. Sans haine mais avec détermination.

Dominique Sopo, ancien président de SOS Racisme

lire la suite