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samedi 29 mars 7777

_____LA COLONISATION OU LE MENSONGE DU MAITRE.. « En vérité, ce n’est pas la négritude qui fait question aujourd’hui. Ce qui fait question : c’est le racisme, c’est la recrudescence du racisme dans le monde entier ; ce sont les foyers de racisme..

1. littérature CESAIRE OU UNE NEGRITUDE OUVERTE Simon OBANDA

http://ethiopiques.refer.sn/spip.php?article1669

Ethiopiques n°83. Littérature, philosophie et art

2ème semestre 2009

Auteur : Simon OBANDA 1

Aimé Césaire est l’un des pères de la Négritude, avec le Sénégalais Léopold Sédar Senghor. Par contre, c’est lui Césaire qui a créé le terme négritude pour traduire le mouvement littéraire des étudiants noirs dans les années 30. Il a professé, du début de ce mouvement jusqu’à la fin de sa vie, une Négritude contraire à celle de Léopold Sédar Senghor. En effet, la Négritude de Senghor est idéologique et politique, tandis que celle de Césaire est littéraire et axiologique. Il y a plus d’une décennie, Césaire confiait au cours d’une conférence à l’Université de Floride à Miami (USA) que certains, du fait de leur adhésion à l’universel, mais un universel quasiment fictif, considéraient la question de l’identité des Noirs comme un enfermement sur soi, une prison. Pour sa part, le poète martiniquais dit ce qui suit :

Je n’ai pas cette conception carcérale de l’identité, l’universelle, oui. Mais il y a belle lurette que Hegel nous en a montré le chemin : l’universel, bien sûr, mais non pas par négation, mais comme approfondissement de notre propre singularité 2.

La préoccupation qui anime la Négritude césarienne est la suivante : qui est le Noir ? Quelle est sa culture ? Il s’agit au fond de la quête de son identité et de sa culture, face à tous les discours dépréciatifs construits par l’Europe contre les Noirs ; et la Négritude apparaît tout naturellement comme une réponse. C’est ainsi que la Négritude doit continuer, selon Césaire, à approfondir la connaissance de l’identité noire.

Maintenir le cap sur l’identité (...), pense-t-il, ce n’est ni tourner le dos au monde ni faire sécession du monde, ni bouder l’avenir, ni s’enliser dans un solipsisme communautaire ou dans le ressentiment 3.

Sur cet aspect de la quête de l’universel, Césaire dit sa proximité avec son ami Senghor. Car, en fait, Senghor proclamait la civilisation de l’universel, comme le point autour duquel toutes les nations se rencontreront pour réaliser le rendez-vous du donner et du recevoir. Dans cette perspective, la démarche de Césaire consiste à inciter les Noirs à l’approfondissement de la connaissance de la culture noire dans le but de bien la partager avec d’autres qui ne la connaissent pas du tout ou ceux qui la méprisent. Son combat sera celui de la réalisation de cet engagement pour une fraternité nouvelle, fait sur la base d’une relation de connaissance et de respect réciproque. Mais alors, comment se faire connaître et se faire respecter si l’on ne se connaît pas soi-même ? Ainsi, nous dit-il, « notre engagement n’a de sens que s’il s’agit d’un ré-enracinement certes, mais aussi d’un épanouissement et de la conquête d’une nouvelle et large fraternité » 4.Ce mot de « ré-enracinement » implique que les Noirs doivent se réapproprier leur culture pour lui donner sens. Mais un sens qu’ils devront partager avec les autres cultures. Cette démarche n’est pas un retour au passé, une apologie d’un âge d’or d’un passé dépassé ; mais il s’agit de faire un inventaire critique des ressources morales, intellectuelles et culturelles qui fondent notre être-au-monde. Dans cette étude, nous allons tenter de montrer en quoi Césaire dans sa conception de la négritude s’est engagé pour l’ouverture contre le repli sur soi et la fermeture, au nom d’une certaine axiologie que l’on peut nommer humanisme. La lecture de La philosophie bantoue de Tempels permet de comprendre la retenue (la moralité) du poète martiniquais Césaire. Ainsi notre analyse historique de la pensée empruntera l’itinéraire suivant : Césaire et la Négritude ; le procès de l’Europe colonialiste ; la colonisation ou le mensonge du maître et la Négritude césairienne : identité, histoire et humanisme.

1. CESAIRE ET LA NEGRITUDE A la question de l’identité noire avec son histoire, ses interrogations, ses remises en cause, ses soubresauts, ses espoirs et désespoirs, Aimé Césaire développe une négritude ferme, ouverte et humaniste, respectueuse de l’homme quel qu’il soit ; parce que pour lui la négritude était une manière de vivre l’histoire dans l’histoire.

La Négritude est une manière de vivre l’histoire dans l’histoire. L’histoire d’une communauté dont l’expérience apparaît, à vrai dire, singulière avec ses déportations de populations, ses transferts d’hommes d’un continent à l’autre, les souvenirs de croyances lointaines, ses débris de cultures assassinées 5.

Il s’agit en effet pour des peuples qui ont connu tant de souffrances, autant dans leur corps que dans leur esprit, de reprendre leur destin en main pour participer à la grande Histoire humaine selon des valeurs propres à leur culture. Reprendre son destin en charge revient à dire que les nègres doivent faire l’histoire (la leur) en travaillant en collaboration avec d’autres peuples, sans quoi la négritude ressemblera à un autre racisme, un repli sur soi qui serait alors suicidaire. De même, la négritude à la césairienne n’est pas un mouvement de vengeance militaire contre l’Europe. C’est la raison pour laquelle quand s’est posée la question de dédommager la victime de l’esclavage des Noirs, la position de Césaire est claire et hautement morale. En ce sens, elle a consisté à dire que ce n’est pas possible que l’on puisse calculer un dommage mental. En revanche, il faut que l’Europe s’attèle plutôt à poser les actions qui renforcent l’humanisme que de vouloir rechercher la réparation des actes du passé, difficilement évaluables. Il refuse cette démarche, parce que « La Négritude au premier degré peut se définir d’abord comme prise de conscience de la différence, comme mémoire, comme fidélité et comme solidarité » 6. C’est en fait vers une négritude ouverte sur les autres mondes, les autres peuples et les autres cultures que Césaire entend positionner ce mouvement ; mais un mouvement qui doit se fonder sur des valeurs morales authentiques. Lesquelles valeurs qui font que l’homme noir demeure un homme digne dans l’histoire de l’humanité. L’originalité de Césaire réside, par rapport à la négritude senghorienne, dans ce qu’il n’a jamais considéré la négritude comme un mouvement politique organisé contre l’Europe. Ainsi sa conception de la négritude en faisait une attitude de l’esprit. Pour lui,

La négritude résulte d’une attitude active et offensive de l’esprit. Elle est sursaut de dignité. Elle est refus, je veux dire refus de l’oppression. Elle est confort, c’est-à-dire combat contre l’inégalité. Elle est révolte (...) autrement dit, la négritude a été une révolte contre ce que j’appellerai le réductionnisme européen 7.

Cette négritude césairienne était axée sur la lutte intellectuelle contre les antivaleurs, une espèce d’axiologie, qui éviterait de tomber facilement dans des dérapages idéologiques. Même dans cette lutte ne pas perdre l’objectif essentiel, la revendication intellectuelle de la dignité de tout homme. Telle est la réponse de Césaire à l’attitude de l’Europe colonialiste. Et le Discours sur le colonialisme qu’il publie en 1950 est le texte le plus important écrit sur la question par un Noir.

2. CESAIRE ET LE PROCES DE L’EUROPE COLONIALISTE C’est dans son livre Discours sur le colonialisme 8 qu’Aimé Césaire soumet l’Europe à un jugement implacable. C’est à raison qu’il le fait. De toutes ses actions coloniales, Césaire pense que « l’Europe est indéfendable » 9. La gravité des faits coloniaux fait que l’on ne peut pas transiger avec cette Europe-là. On peut comprendre le ton dur de ce propos quand il affirme que « le plus grave est que l’Europe est moralement et spirituellement indéfendable » 10. Que faut-il entendre par là ? Pour peu que l’on considère le poids des mots et des maux. Moralement, l’Europe a fait croire que la colonisation était une bonne chose. Aucun peuple de l’Europe n’accepterait d’être colonisé par un autre peuple, fût-il européen. L’impératif catégorique kantien et les droits de l’homme l’en empêcheraient. Car, tu traiteras l’humanité qui est en toi comme celle d’autrui non comme un moyen mais toujours comme une fin. Ce principe fondamental de l’éthique servirait à décourager tout acte contraire à la dignité humaine, surtout si le premier article était brandi en même temps, à savoir : tous les hommes naissent égaux en droit. Tout ceci fait que l’Europe a sur sa conscience ce crime contre l’humanité. De cette façon, elle ne pourra plus recommencer. Cette prise de conscience du mal fait à autrui, sous le prétexte de lui apporter le bonheur, doit symboliser un hymne à la non-violence : plus jamais ça. C’est pourquoi, l’Europe est moralement et spirituellement responsable de cette bêtise humaine. C’est-à-dire tant au plan moral qu’au plan spirituel, elle a commis une faute irréparable. L’Europe se trouve donc inculpée. Il est intéressant de décliner les chefs d’accusation que Césaire dresse contre les Européens. Devant ce tribunal de l’histoire, un seul accusé l’Europe. Un seul motif d’accusation c’est la colonisation. Qu’est ce que la colonisation ? A cette question, Césaire répond que la colonisation n’est rien d’autre qu’une façon d’exploiter, de déconsidérer et d’affaiblir les autres qui ne sont pas soi.

« De convenir de ce qu’elle n’est point ; ni évangélisation, ni entreprise philanthropique, ni de reculer les frontières de l’ignorance, de la maladie, de la tyrannie, ni l’élargissement de Dieu, ni extension du Droit, d’admettre une fois pour toutes, sans volonté de brancher aux conséquences, que le geste décisif est ici de l’aventurier et du pirate, de l’épicier en grand et de l’armateur, du chercheur d’or et du marchand, de l’appétit et de la force, avec derrière, l’ombre portée maléfique, d’une forme de civilisation qui, à un moment de son histoire, se constate obligée de façon interne, d’étendre à l’échelle mondiale la concurrence de ses économies antagonistes » 11.

En définissant la colonisation par ce qu’elle n’est pas, Césaire inculpe l’Europe de façon définitive et nettre. La colonisation européenne n’est rien d’autre qu’une barbarie suprême comparable au nazisme : « C’est une barbarie, mais la barbarie suprême, celle qui couronne, celle qui résume la quotidienneté des barbares ; que c’est du nazisme, mais qu’avant d’être victime, on en a été le complice que ce nazisme là où l’on a absous, on a fermé l’œil dessus, on l’a légitimé, parce que, jusque là, il ne s’était appliqué qu’aux peuples non - européens » 12. Et le pire dans cette barbarie suprême que Césaire identifie au nazisme hitlérien, c’est que quand l’Europe tuait, pillait, spoliait les richesses naturelles, humiliait des peuples entiers non - européens. L’Europe a justifié le colonialisme comme étant une action de son humanisme. Ce qui est un mensonge grossier. Mais quand Hitler a fait la même chose en son propre sein ; tout de suite elle a crié au scandale. Et, elle a considéré Hitler comme le diable en personne. Le procès du nazisme était sans appel et a dépassé le procès de Nuremberg qui a condamné les acteurs du nazisme. Sur le slogan « plus jamais ça », l’Europe a fermé cet instant malheureux de son histoire. Si le nazisme s’est effectué sur la pureté de la race aryenne, la colonisation, mieux l’entreprise coloniale s’est construite autour d’un mensonge exécrable qui consistait à faire croire aux peuples non européens que leurs actions étaient civilisatrices et non économiques, religieuses (évangélisatrices) et non prosélytiques (se faire un nombre important d’ouailles, de convertis et de baptisés), de faire valoir les cultures locales et non d’imposer la leur. Cette attitude immorale amène le poète martiniquais à dire que

La malédiction la plus commune en cette matière est d’être la dupe de bonne foi d’une hypocrisie collective, habile à mal pour les problèmes pour mieux légitimer les odieuses solutions qu’on leur apporte 13.

L’Europe, à travers ses hoplites, a pris le reste du monde pour des idiots, des sauvages, des gens qui n’avaient aucun éclairage de la raison pour se rendre compte de ce qu’elle les mentait.

3. LA COLONISATION OU LE MENSONGE DU MAITRE

14

Césaire voit dans toutes les actions des Européens travaillant en Afrique que division et mensonge. C’est le cas de l’œuvre du R.P Tempels missionnaire belge, qui a écrit en 1945 un livre intitulé La philosophie bantoue. Un livre dont le but apparent était de redorer l’identité noire dévalorisée par l’Occident.

Il serait vraiment inouï, écrit le R.P. Tempels, que l’éducateur blanc s’obstine à tuer dans l’homme noir son esprit humain propre, cette seule réalité qui nous empêche de le considérer comme un être inférieur ! Ce serait un crime de libre-humanité, de la part du colonisateur, d’émanciper les races primitives de ce qui est valeureux, de ce qui constitue un noyau de vérité dans leur pensée traditionnelle, etc. 15.

Ce propos du missionnaire exprime une générosité assez exceptionnelle pour cette époque ! A la vérité que constate-t-on dès qu’on ouvre le livre du Père Tempels. Il écrit ce qui suit :

Apprenez que la pensée bantoue est essentiellement ontologique ; que l’ontologie bantoue est fondée sur des notions véritablement essentielles de force vitale et de hiérarchie de forces vitales ; que pour le Bantou enfin l’ordre ontologique qui définit le monde vient de Dieu, et décret divin, doit être respecté...

Cette mentalité des Bantous que décrit Tempels est une porte d’entrée qu’il ouvre à d’autres Européens comme lui qui voudraient tenter l’aventure de l’Afrique colonisée. La philosophie bantoue est un vade me cum qu’il prescrit aux autres colons, afin que ces derniers puissent parvenir à comprendre la culture bantoue. Cette indication permet donc « aux grandes compagnies, aux colons, gouvernements, sauf le Bantou naturellement » de trouver leur compte. Tout le monde est gagnant sauf le concerné, le Bantou qui est exploité et humilié. Césaire s’insurge contre toutes ces flatteries et demande que l’on traite le Bantou autrement. C’est pour cette raison, étant entendu que là aussi, les Bantous se sont tellement fait avoir par ce discours du prêtre belge, que nous pouvons dire que Tempels ne décrit pas la réalité. C’est un divertissement que de penser que les Noirs ne sont pas des êtres sociaux avec des besoins réels. Au lieu de s’intéresser à des problèmes concrets qui se posaient aux individus, Tempels nous a distraits en amenant sur le terrain de la manipulation mentale qui nous éloigne des réalités africaines. Raison pour laquelle Césaire dit son malaise à travers les propos suivants :

La pensée des Bantous étant ontologique, les Bantous ne demandent de satisfaction que d’ordre ontologique. Salaires décents ! Logements confortables ! Nourriture ! Ces Bantous sont des purs esprits, vous dis-je : « qu’ils désirent avant tout et par -dessus tout ce n’est pas l’amélioration de leur situation économique ou matérielle, mais bien la reconnaissance par le Blanc et son respect, pour leur dignité d’homme, pour leur pleine valeur humaine 16.

Cette escroquerie ne pouvait pas durer aux yeux du poète martiniquais. Ce que désirent les Bantous d’abord et avant tout ce sont les meilleures conditions de vie. La dignité et la reconnaissance sont nécessaires pour l’homme quand il a tout ce qu’il faut pour vivre avec décence. En ce moment là la dignité et la reconnaissance qui découlent d’une vie équilibrée, viendront s’y ajouter comme « une cerise sur le gâteau ». Devant un homme démuni, pauvre et affamé, celui qui a son pain et sa nourriture a plus de dignité. C’est pourquoi, Tempels placera dans la hiérarchie des forces vitales, l’homme Blanc en premier et le noir en second : « Les Bantous nous ont considérés, nous les blancs et ce, dès le premier contact, de leur point de vue possible, celui de leur philosophie bantoue » et « nous ont intégrés, dans leur hiérarchie des êtres forces, à un échelon fort élevé » 17. Les Noirs se sont fait avoir sur toute la période allant de l’esclavage jusqu’à la mondialisation en passant par la colonisation. En somme, sur la philosophie bantoue de Tempels, Césaire aura des mots très durs et on comprendra sa colère. « Du R.P Tempels, missionnaire et belge, sa philosophie bantoue vaseuse et méphitique à son haut, mais découverte de manière très opportune, comme par d’autres, l’hindouisme, pour faire pièce au « matérialisme communiste, qui menace, paraît-il, de faire des Nègres des Gabonais moraux » 18. Tel sera le destin des Nègres, si l’on y prend garde. C’est un appel à une renaissance de l’identité qui nous est livré ici, il faut l’avouer.

4. LA NEGRITUDE DE CESAIRE : IDENTITE, HISTOIRE ET HUMANISME Nous nous référions à deux textes ; précisément deux discours que l’on peut considérer comme un testament de Césaire 19. La question de l’identité est une question légitime surtout pour les Noirs qui ont pendant des siècles subi l’humiliation la plus inimaginable. Même pour des citoyens martiniquais (français) comme lui car, « il s’agit de savoir si nous croyons à ce que l’on appelle les droits de l’homme. A liberté, égalité et fraternité, j’ajoute toujours identité. Car oui, nous y avons droit » 20. Faisant partie d’une France qui est censée incarner la civilisation, ne pas affirmer son identité noire, c’est céder à la thèse de l’assimilation et à celle de l’inculturation comme si les Noirs des iles ne posséderaient aucune culture. La même chose peut être dite au sujet de l’Afrique. Dans un monde où l’Europe se présente comme la référence, les Africains ont le droit d’affirmer leur identité et d’en être fiers. Pire encore face à l’idéologie réductionniste et négationniste de l’Occident, il faut plus, que jamais, affirmer son identité. Et le faire n’est ni un enfermement, ni un repli sur soir, mais simplement l’expression de son humanisme différent et en même temps partagé. Cette identité est donc en harmonie avec le passé, le présent et l’avenir, c’est-à-dire une identité pour l’avenir. Pour cela, Césaire écrit :

Je pense une identité non archaïsante dévoreuse de soi-même, mais dévorante du monde, c’est-à-dire faisant main basse sur tout le présent pour mieux réévaluer le passé et, plus encore, pour préparer le futur 21.

Il va de soi que certains pensent que cette hantise identitaire » est une régression pour notre démarche qu’elle nous annihilerait et nous paralyserait. A ceux là, nous répondons que la question de l’identité est pour nous une préoccupation noble et légitime. En effet, nous dit Césaire, « il faut que nous apprenions que chaque peuple a une civilisation, une culture, une histoire » 22. Cette « hantise identitaire » 23, comme le dit Césaire, est liée à l’histoire tourmentée de la civilisation noire. Une histoire marquée par des siècles d’esclavage, où le Noir est considéré comme une catégorie inférieure à l’homme blanc, et du colonialisme dont l’objet était d’appauvrir les noirs sur tous les plans, en créant ainsi un véritable désordre de la structure mentale de ce dernier. C’est la raison pour laquelle les Noirs ont dépassé l’étape de la vengeance et des règlements de compte.

« L’essentiel est que l’Afrique a tourné la page du colonialisme et en la tournant, elle a contribué à inaugurer une ère nouvelle pour l’humanité toute entière » 24.

C’est pourquoi, il prescrira à la négritude un respect des droits de l’homme. Parce que désormais, il faut lutter contre la barbarie.

Il faut lutter contre un droit qui instaure la sauvagerie, la guerre, l’oppression du plus faible par le plus fort. Ce qui est fondamental, c’est l’humanisme, l’homme, le respect dû à l’homme, le respect de la dignité humaine, le droit au développement de l’homme 25.

Les droits de l’homme en ce qu’elles garantissent la dignité humaine peuvent en même temps garantir le droit au développement plénier de l’homme et de tout homme. Il n’y a, sur ce point, pas d’amalgame à faire entre l’Europe inculpée et le respect des droits de l’homme. Parce que « la France n’a pas colonisé au nom des droits de l’homme » 26. Peu importe comment ces principes ont été consignés dans la Déclaration, le plus important c’est qu’ils défendent tout homme et tout l’homme 27. En somme, ce procès que Césaire a intenté contre l’Europe se situe dans la démarche des intellectuels noirs de la diaspora de lutter pour la revalorisation et le respect de l’identité noire niée et laminée. Contre l’Europe, le poète martiniquais aura des mots durs, notamment sur son action colonisatrice. Il écrit :

Le fait est que la civilisation dite européenne, la civilisation occidentale telle que l’ont façonnée des siècles de régime bourgeois, est incapable de résoudre deux problèmes majeurs auxquels son existence a donné naissance : le problème du prolétariat et le problème colonial ; que déférée à la barre de la conscience, cette Europe-là est impuissante à se justifier et que de plus en plus, elle se refugie dans une hypocrisie d’autant plus odieuse qu’elle à de moins en moins de chance de tromper 28.

Stigmatisant cette hypocrisie de l’Europe, Césaire dira plus loin que cette civilisation occidentale est simplement moribonde, décadente et incapable.

Une civilisation qui s’avère incapable de résoudre les problèmes que suscite son fonctionnement est une civilisation décadente. Une civilisation qui choisit de fermer les yeux à ses problèmes les plus cruciaux est une civilisation atteinte. Une civilisation qui ruse avec les principes est une civilisation moribonde 29.

Ce procès de Césaire accompagnera l’histoire de la françaphilosophique de la civilisation européenne avec celle de la civilisation noire. Mais la véritable question qui guette tout le monde aujourd’hui, c’est la question du racisme 30. C’est pourquoi nous pensons que Césaire est resté constant dans sa négritude. Une négritude qui promeut des valeurs réalisables de l’humanisme ; et non des principes métaphysiques. Il ne faudrait pas remplacer le racisme des Blancs contre les Noirs (eurocentrisme) par le racisme des Noirs contre les Blancs (la Négritude). Pour garder ce cap, il s’est appuyé sur des garde-fous moraux. Car la tentation est forte de justifier une faute par une autre. En fin de compte, Césaire est resté digne jusqu’à la fin de sa vie. Malgré le procès qu’il fait à l’Europe et pour lequel elle est inculpée, le poète martiniquais ne sort pas de sa vision des choses. Il n’invite nullement les Noirs à la lutte violente. Au contraire, il les invite à une démarche responsable qui doit les amener à la rencontre de l’Occident. Il ne fait pas de la Négritude un mouvement de revendication idéologico-politique. En restant fidèle à sa ligne de départ, il a montré sa grandeur d’esprit face à la violence raciste subie de la part de l’Occident. Là où d’autres ont prôné la lutte politique, lui, Césaire a préconisé la connaissance de soi pour un respect réciproque.

1 ERIAC, Université de Rouen, France

2 CESAIRE, A., Discours sur la Négritude, prononcé le 26 février 1987 à l’Université de Floride, Présence Africaine, 2004, p. 92

3 CESAIRE, A., op cit.

4 Id.

5 CESAIRE, A., Nègre je suis nègre je resterai, Paris, Albin Michel 2005, p. 82.

6 CESAIRE, A., Discours sur la Négritude, p 83.

7 CESAIRE, A., Discours sur la Négritude, Présence Africaine, 2004, p 84.

8 CESAIRE, A., Discours sur le colonialisme, Présence Africaine, 2004.

9 Ibid., p. 8.

10 Id.

11 CESAIRE, A., Discours sur le colonialisme, p. 9.

12 Ibid., p. 13.

13 CESAIRE, A., Discours sur le colonialisme, p. 8-9.

14 Ibid., p.13, 45.

15 TEMPELS, Placide, La philosophie bantoue, Présence Africaine, 1945.

16 CESAIRE, A., Discours sur le colonialisme, p. 45.

17 Id., p. 46.

18 Id., 40.

19 CESAIRE, A., Discours sur la négritude, op.cit., Nègre je suis, nègre, je resterai entretiens avec Françoise Vergès, Albin Michel, 2005.

20 CESAIRE, A., Nègre je suis, je resterai, p. 69.

21 Id., p.90.

22 CESAIRE, A., Nègre je suis, je resterai, op. cit.

23 Id., p. 89-90.

24 CESAIRE, A., Nègre je suis, je resterai, p. 87.

25 Id., p. 70.

26 Id., p. 69.

27 L’universalité des droits de l’homme dépasse aujourd’hui les conditions historiques qui ont donné naissance à ces mêmes droits, pour plonger ses racines dans toutes les cultures et les protéger. Des textes additionnels ont complété par la suite la Déclaration (1948) et protègent aujourd’hui la diversité culturelle.

28 CESAIRE, A., Discours sur le colonialisme.

29 Id.

30 CESAIRE, A., Discours sur la négritude, 90. Cette inquiétude que suscite le racisme, CESAIRE l’exprime dans son Discours sur la négritude, prononcé en Floride à Miami, il disait : « En vérité, ce n’est pas la négritude qui fait question aujourd’hui. Ce qui fait question : c’est le racisme, c’est la recrudescence du racisme dans le monde entier ; ce sont les foyers de racisme qui ça et là se rallument ».

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____James Baldwin (1924-1987) : écrivain militant d'un monde en noir et blanc... Humainement, personnellement, la couleur n’existe pas. Politiquement elle existe. Mais c’est là une distinction si subtile que l’Ouest n’a pas encore été capable de la faire.

Il serait lamentable de voir encore une fois les peuples se former en blocs sur la base de leur couleur. Humainement, personnellement, la couleur n’existe pas. Politiquement elle existe. Mais c’est là une distinction si subtile que l’Ouest n’a pas encore été capable de la faire ».

Citations

"La liberté n'est pas quelque chose que l'on peut donner, la liberté est quelque chose que les gens prennent ; et ils sont aussi libres qu'ils désirent être libres."

"Une phrase n’est bien construite que si elle est écrite de telle manière que personne ne remarque qu’elle a été construite. "

"L’argent est en tous points comme le sexe. On n’arrête pas d’y penser quand on en manque et on pense à autre chose quand on en a."

"L'amour arrache les masques sans lesquels nous craignons de ne pas pouvoir vivre et derrière lesquels nous savons que nous sommes incapables de le faire."

James Baldwin (1924-1987) : écrivain militant d'un monde en noir et blanc 11/10/2010



Baldwin se définissait comme un artiste noir, pauvre et homosexuel, ce qui lui offrait une place très particulière dans la société américaine des années 1950 mais également un regard très singulier sur le monde qui l’entourait.



Par Hugo Breant




L'environnement familial



James Baldwin jeune




James Baldwin est né le 2 août 1924 en plein quartier de Harlem, à New York. Sa mère, Emma Berdis Jones, a eu neuf enfants. James était l’aîné et jamais il n’a su qui était son vrai père.

Finalement, c’est son beau-père avec qui sa mère se marie quand il est encore enfant qui va l’adopter et l’éduquer, malgré des tensions constantes entre eux. David Baldwin est un ouvrier et un prédicateur qui conseille à sa mère d’envoyer James faire ses études secondaires au lycée DeWitt Clinton, dans le quartier du Bronx, et surtout d’intégrer l’église pentecôtiste de Harlem.

À peine âgé de 14 ans, James Baldwin commence donc à prêcher dans un quartier dont la misère le frappe tous les jours.







Les premiers pas littéraires



James Baldwin à Paris




Dans son adolescence, James Baldwin lit énormément à la bibliothèque publique du quartier. Puis, il commence à écrire, ce que son père adoptif refuse. Finalement, c’est un professeur qui va soutenir James. Une institutrice blanche, Orilla Miller, va ainsi mettre en scène sa pièce de théâtre. James dira d’elle : « C’est en partie parce qu’elle arriva très tôt dans ma terrible vie que je me suis toujours gardé de vouer de la haine aux Blancs ».

Après deux ans passés dans le New Jersey à travailler pour les chemins de fer, et avec le soutien du maire de New York, Fiorello LaGuardia, il s’installe à Greenwich Village, dans le quartier des artistes. James laisse de côté la foi que lui avait inculquée son père adoptif pour l’écriture.

Mais l’écriture de nouvelles, de courts essais ou de critiques littéraires ne lui permettent pas tout de suite de vivre de sa passion. Son premier livre sur les églises de Harlem, illustré par le photographe Theodore Pelatowski, ne rencontre par exemple aucun succès. Baldwin doit donc travailler à droite et à gauche et multiplier les petits emplois.



L'exil en France




En 1948, épuisé par les préjugés qu’il doit subir dans cette Amérique qui n’accepte pas une personne comme lui, un artiste noir et homosexuel, il décide de quitter le pays et de s’installer à Paris. Et c’est d’ailleurs ces questions de discrimination raciale et de ségrégation sexuelle qui vont par la suite marquer son œuvre.

En 1953 parait l’œuvre semi-autobiographique qui va le faire connaitre : Go Tell it on the Mountain, paru en français sous le titre La Conversion. En 1955, ses premiers textes sont publiés dans le recueil Notes of a Native Son. Son œuvre est par la suite composée de romans (L’homme qui meurt, Un autre pays, Si Beale Street pouvait parler ou encore Meurtres à Atlanta) et de pièces de théâtre (Le coin des Amen, publié en 1968 mais déjà mis en scène en 1954 par l’Université Howard et qui raconte l’histoire d’une femme évangéliste, l’adaptation du roman La chambre de Giovanni jouée dès 1965 dans les ateliers de l’Actors Studio et qui fit scandale à cause des scènes érotiques et homosexuelles, One Day, When I Was Lost ou Running Through Paradise).

En 1963, il obtient le Prix George Polk remis par l’Université de Long Island à Brooklyn. Un an plus tard, il publie Nothing Personal, un texte qui accompagne des photographies de Richard Avedon. En 1986, il lit certains de ses poèmes en étant accompagné de musiciens de jazz venus d’Europe et des États-Unis sur l’album A Lover’s Question.



Un écrivain engagé



James Baldwin avec Marlon Brando




Dès la fin des années 1950, James Baldwin a partagé sa vie entre Paris, le Sud de la France et New York. Il s’éloigne un temps de la France après avoir participé en 1956 au Congrès des écrivains et artistes noirs à Paris. Il trouve que les participants se focalisent trop sur la couleur de peau. Aux États-Unis, il a notamment activement participé aux mouvements de luttes pour les droits civiques.

Il s’est par exemple rapproché du Congress of Racial Equality et du Student Nonviolent Coordinating Committee. En 1963, il a rencontré Robert F. Kennedy, aux côtés d’Harry Belafonte et Lorraine Hansberry, pour discuter de l’enjeu du mouvement. Puis il a participé à la marche des droits civiques à Washington en compagnie de Luther King, de Marlon Brando et de Charlton Heston.

Ainsi, Baldwin publie quelques essais : en 1961, Nobody Knows My Name traite justement des relations entre Noirs et Blancs ; en 1963, il annonce dans The Fire Next Time, publié sous le titre « Down at the Cross » dans le New Yorker et le Time, que les Noirs et les Blancs doivent impérativement s’inventer de nouvelles relations dans l’avenir sous peine d’instaurer une ère de destruction ; en 1964, il écrit une pièce intitulée Blues for Mister Charlie qui raconte l’oppression vécue par les Afro-Américains. Baldwin refuse donc à tout prix le communautarisme noir et souhaite inventer une société multiraciale où Blancs et Noirs vivent ensemble.



Timbre en l'honneur de James Baldwin




Il écrit ainsi : « Nous autres, les Blancs et les Noirs, avons profondément besoin les uns des autres si nous avons vraiment l’intention de devenir une nation, si nous devons, réellement vais-je dire, devenir nous-mêmes, devenir des hommes et des femmes adultes Il serait lamentable de voir encore une fois les peuples se former en blocs sur la base de leur couleur. Humainement, personnellement, la couleur n’existe pas. Politiquement elle existe. Mais c’est là une distinction si subtile que l’Ouest n’a pas encore été capable de la faire ».

Baldwin s’inspirait notamment dans ses combats de Richard Wright, qu’il prenait comme modèle et décrivait comme « le plus grand écrivain noir du monde ». Notes of a Native Son renvoyait d’ailleurs à l’ouvrage de Wright Native Son. Les deux hommes ont eu l’occasion de se rencontrer en France et de sympathiser. Mais leur relation va se distendre lorsque Baldwin va critiquer la construction littéraire et le message de Native Son. Le FBI qui surveille les deux hommes n’aura d’ailleurs de cesse de faire en sorte de les diviser. Baldwin fut également un ami proche de Nina Simone et de l’écrivain Maya Angelou qui l’appelait son « ami et frère ».

Comme les chanteurs de blues, James Baldwin témoigne alors avec une voix forte de la violence d’une époque, des douleurs du racisme ou des errances de la société ségrégationniste américaine. Qu’il ait été pasteur, écrivain ou militant, Baldwin s’est toujours senti « investi d'une parole qui se doit d'être prononcée haut et fort, envers et contre tous ».



James Baldwin en couverture de Time magazine




James Baldwin a donc écrit la plupart de ses œuvres en exil, en France, en Suisse ou en Turquie. Après les assassinats des leaders noirs Malcom X, Martin Luther King et Medgar Evers et devant la multiplication des attaques contre lui, notamment celles d’Elridge Cleaver dans Soul on Ice, Baldwin décide de s’installer plus concrètement en France. Il ne parvient plus réellement à écrire et durcit ses opinions, notamment autour de la question de la violence. En 1983, il revient un peu aux États-Unis et devient professeur de littérature afro-américaine à l’Université du Massachussetts. En 1986, il est fait Commandeur de la Légion d’Honneur en France.

Dans l’un de ses romans, l’écrivain haïtien Dany Laferrière écrit de Baldwin : « Le miracle c’est que ce jeune homme de Harlem, maigrichon avec des yeux globuleux et une intelligence effrayante, soit devenu l’intellectuel le plus intrépide de sa génération, par l’audace de ses réflexions et le feu qu’il infuse à ses phrases Sa force réside dans cet effort désespéré de comprendre l’autre. Baldwin, c'est le plus important, c'est lui qui a tenté de traverser les frontières, c'est le seul qui aurait pu trouver un chemin. Après lui, cela a continué, l'Amérique blanche et l'Amérique noire, deux solitudes. On le voit avec les jeunes rappeurs, pourtant Baldwin les avait prévenu, personne ne sortira tout seul de cette histoire ».

David Linx, un jazzman belge qui fut un ami très proche de James Baldwin disait de lui : « Parfois je me demande ce que Jimmy dirait aujourd'hui, lui qui avait pressenti voilà 30 ans tellement de choses sur cette société chancelante. J'imagine ses sourcils qui se froncent, questionnant tout autour de lui d'un seul regard avant que la voix ne monte d'un coup, la voix qui chante et qui dénonce avec la violence d'un ouragan pour s'apaiser dans le sourire d'un nouveau né. Baldwin, la rage, l'exigence, la violence de la clarté et la plus grande lucidité. »




Baldwin meurt d’un cancer de l’œsophage le 1er décembre 1987, à Saint-Paul de Vence. Il est enterré au cimetière Ferncliff de Hartsdale, près de New York. En 2007, Alain Mabanckou fait revivre Baldwin en publiant Lettre à Jimmy, une correspondance imaginaire avec l’écrivain.

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____Livre: "L'enfant noir", de Camara Laye. "The dark child"

Livre: "L'enfant noir", de Camara Laye 31/01/2006



L'enfant noir, classique de la littérature négro africaine, raconte la vie d’un enfant africain qui, un peu malgré lui, s’éloigne peu à peu des valeurs, des traditions séculaires de son peuple.



Par Céline Ekindi






« L’enfant noir » de Camara Laye




Récompensé en 1954 du prix Charles Veillon, L’Enfant Noir fait partie de ces œuvres africaines qui ont échappé au thème de la colonisation vue comme acculturation (volontaire ou forcée) par de nombreux auteurs. L'auteur, Camara Laye, nous livre tout simplement la vie d’un enfant africain qui, un peu malgré lui, s’éloigne peu à peu des valeurs, des traditions séculaires du peuple auquel il appartient.

Le personnage principal de l’œuvre commence sa vie à Kouroussa, une petite ville de Guinée- Conakry où il partage la case de sa mère. La concession de son père, dans laquelle il vit, fourmille d’activités diverses ; le petit Camara est donc très tôt en contact avec la vie de la petite communauté à laquelle il appartient. Fils du forgeron le plus réputé de la ville, il est baigné dans un univers un peu mystique et il apprend très tôt que les objets, les animaux, les personnes ne sont pas toujours ce qu’ils ont l’air d’être. Dès ses premières années, il apprend par exemple à reconnaître le serpent noir qui représente le totem de son père et à ne pas s’étonner que sa mère puisse d’une simple injonction rendre docile un cheval récalcitrant.

Il passe aussi beaucoup de temps à Tindican, le village de sa mère, où il retrouve sa grand-mère, ses oncles et aussi ses petits camarades de jeux pour lesquels il est déjà un peu « le garçon de la ville ».

A l’école, comme beaucoup de ses camarades, il subit les brimades des élèves de la « grande classe », ceux qui doivent passer le certificat d’études, jusqu’au jour où son père décide d’intervenir. Quelques temps après cette intervention, le directeur de l’école, jugé trop laxiste par les parents d’élèves, est renvoyé et remplacé. Camara poursuit alors une scolarité sans histoire et passe sans problème ni surprise son certificat d’études.



Camara Laye




Comme beaucoup d’enfants africains, Camara passe par l’inévitable épreuve d’initiation, qui est dans sa coutume divisée en deux étapes ; il entre dans l’ « association des non-initiés », qui rassemble les adolescents incirconcis âgés de douze à quatorze ans. Quelques temps plus tard, Camara doit subir l’épreuve de la circoncision. Il s’attarde beaucoup sur cette dernière, qui représente de manière significative aux yeux de la tradition la « naissance à la vie d’homme ». Camara raconte la semaine qui précède sa circoncision, mettant beaucoup l’accent sur les diverses danses et l’esprit de fête qui entourent cet événement, ainsi que sur la nervosité croissante des futurs circoncis. Le jeune garçon commence à saisir sa nouvelle condition d’homme lorsque, en rentrant après la période de convalescence consécutive à sa circoncision, il découvre sa case à lui, désormais séparée de celle de sa mère, bien que proche de celle-ci. Camara éprouve alors une satisfaction teintée de tristesse ; satisfaction d’être un homme, d’avoir « l’âge de raison ». Mais tristesse d’être un homme, de s’éloigner de façon inéluctable de sa mère, de la simplicité de son enfance.

A quinze ans, Camara quitte sa famille pour Conakry, la capitale, où il doit suivre un enseignement technique à l’école Georges Poiret. Il est accueilli de façon chaleureuse par le frère de son père qui, avec ses femmes et ses enfants, lui donne un nouveau foyer dans lequel il se sent vite à l’aise, après une première année d’adaptation difficile.



« L’enfant noir » a été traduit en plusieurs langues




Ses années loin de sa maison, de ses parents, marquent le début de son émancipation réelle en tant qu’homme. Ses séjours à Kouroussa deviennent alors l’occasion de rencontrer ses amis d’enfance, d’affiner des amitiés anciennes et de s’amuser comme tous les jeunes garçons de son âge.

Après l’obtention de son certificat d’études professionnelles, Camara convainc ses parents de le laisser aller en France pour y poursuivre ses études. Il est, encore une fois, à un stade de sa vie où la joie de ses futures découvertes le dispute à la tristesse de savoir qu’il ne reverra pas les personnes qu’il aime avant un certain temps, et il va vers la France, vers son avenir, la tête haute mais les larmes aux yeux.

Dans ce roman, Camara Laye rend de façon simple sans fioritures inutiles la réalité d’un monde qui change. Il se rend compte, dès son enfance, qu’il ne sera pas forgeron comme son père, que celui-ci a pour lui d’autres objectifs et souhaite que son fils aîné puisse saisir la chance que lui-même n’a pas eue de recevoir une éducation scolaire. Camara, qui est un enfant sensible, ressent à travers son quotidien que la vie n’est plus la même. Il sent qu’il ne pourra pas s’inscrire dans le fil de l’histoire de sa famille, que certains de ces secrets que les hommes d’une famille se transmettent de génération en génération, certains de ces mystères qu’il a observés avec ses yeux d’enfants, resteront toujours à ses yeux des secrets, des mystères qu’il n’aura pas percés ; Camara laisse donc derrière lui, en allant à l’école française, puis à Conakry et en France, plus que sa famille : il laisse aussi un peu de son histoire.

Avec ce livre qui, presque malgré son auteur, reflète ce que la présence européenne, même discrète, a pu apporter comme changements dans des traditions un peu figées, certes, mais qui représentent souvent la « personnalité » des peuples, on ne peut que se demander, encore une fois, si dans un monde où l’occidentalisation semble être devenue le mot d’ordre de tout le continent africain, où les cultures locales se perdent au profit de la sacro-sainte « mondialisation », il ne faudrait pas parfois penser à s’arrêter un instant d’ « évoluer », le temps de garder ce qu’il nous reste de notre culture, d’acquérir de nos parents les valeurs qui font la personnalité de nos tribus pour pouvoir, à notre tour les transmettre à nos descendants. Pour que l’Afrique reste un continent à part entière et que les cultures africaines ne deviennent pas un reflet mal dégrossi de celles qui nous ont été imposées à l’origine mais dont nous nous faisons des modèles à égaler, des idéaux établis, au fil du temps.

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samedi 8 mars 7777

___Cameroun: cette bête qui a toujours su se nourrir des petites peurs et lâchetés collectives. “… “Révolution Opération manquée: Échec à la grève: autopsie d’une révolution mal amorcée“. Il viendra du système lui-même.

Cameroun: cette bête qui a toujours su se nourrir des petites peurs et lâchetés collectives Publié le 26 février 2011 par engojoeldidier

“…Qu’on se rassure, le changement ne viendra pas de la rue comme en Tunisie, en Égypte ou peut-être en Libye. Il viendra du système lui-même. C’est la raison pour laquelle les mots d’ordre de grève ne passent plus…” Dixit Michel Michaut Moussala dans l’article “Révolution Opération manquée: Échec à la grève: autopsie d’une révolution mal amorcée“

Cameroun: cette bête qui a toujours su se nourrir des petites peurs et lâchetés collectives Publié le 26 février 2011 par engojoeldidier

“…Qu’on se rassure, le changement ne viendra pas de la rue comme en Tunisie, en Égypte ou peut-être en Libye. Il viendra du système lui-même. C’est la raison pour laquelle les mots d’ordre de grève ne passent plus…” Dixit Michel Michaut Moussala dans l’article “Révolution Opération manquée: Échec à la grève: autopsie d’une révolution mal amorcée“




Conclusion un peu hâtive et qui rassure d’abord sinon uniquement son auteur, Monsieur Michel Michaut Moussala

Car la science politique nous apprend qu’un système totalitaire n’accouche jamais, en tout cas très exceptionnellement d’un changement, d’une transition, d’une réelle alternance politique…Il ne sait simplement pas l’anticiper. La Tunisie de Ben ALI, l’Égypte de Hosni Moubarak, puis la Libye de Mouammar Kadhafi… sont là pour en témoigner. C’est précisément ce qui les rapproche aussi du Cameroun de Paul BIYA. En effet l’extrême longévité de tout régime autocratique phagocyte toute initiative novatrice, toute concurrence, et installe inévitablement un véritable marquage individualisé de tout potentiel talent, de tout réformateur.

C’est cela la réalité interne au RDPC, celle que vous refusez délibérément d’analyser, Monsieur Michel Michaut Moussala. Ce qui, dans le contexte délétère du Cameroun, est parfaitement compréhensible

Pourtant on aurait aussi aimé lire sous votre plume que, parmi les jeunes et dynamiques quinqua, quadra, et autres militants…de ce parti État qu’est le Rassemblement dit Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC)…très peu d’entre-eux peuvent réellement impulser le changement attendu par les camerounais aujourd’hui. Aucun d’entre-eux n’est capable de faire entendre raison à son Président inamovible Paul BIYA, notamment sur l’incohérence factuelle (bilan trentenaire largement négatif, contexte international défavorable…) que représente sa prochaine candidature, donc sa “réélection”automatique pour un nouveau septennat (ce qui équivaut à une présidence à vie pour un homme âgé de 80 ans et qui règne depuis 30 ans)

C’est franchement peine perdue, car cette femme ou cet homme providentiel n’existe simplement pas dans les rangs du RDPC; du moins il déploie des trésors d’inculture politique pour ne surtout pas être remarqué par ses grands camarades, et se mettre à dos Paul BIYA.

Alors la supposée opposition camerounaise est bonnement à l’image du RPDC, tétanisée par l’idée d’une rénovation interne (avec des leaders aussi inamovibles que Paul BIYA au RDPC), puis d’une réelle ouverture démocratique au Cameroun. Et c’est là où réside tout le drame camerounais, et qui accroit singulièrement les risques d’un embrasement général, incontrôlable.

La faute à qui ou à quoi? comme on a coutume de demander au Cameroun…À la seule opposition? personne ne peut le croire. À vous et peut-être à nous aussi du terroir comme de la diaspora…Car la bête tyrannique Paul BIYA a toujours su se nourrir de nos petites peurs et lâchetés respectives/ collectives. Tel votre article de ce jour…

Je vous remercie

Joël Didier Engo

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___Un Monde Pourri: La fabrique d'esclaves des démocraties vertueuses.. « On nous ment, on les spolie - Tu la vois, ton université? » Amérique - esclavage - Europe - mondialisation

Avec, en tête, évidemment, les Etats-Unis. Le bouclage des frontières, les lois sur l'immigration de plus en plus drastiques, les "accords" commerciaux scélérats avec les pays pauvres, le "libre échange", la demande constante pour une main-d'œuvre pas chère et docile, et d'autres facteurs favorisent automatiquement les trafics de toutes sortes. C'est ce qui se passe aujourd'hui dans le monde occidental où l'appât du gain et le pillage de la planète ont fini par primer sur toute autre considération, devrait-elle être teintée d'humanisme. Dans cet article "Modern Slavery in America", paru dans Dissident Voice le 7 mars 2009, Stephen Lendman passe en revue les différents secteurs où hommes, femmes et enfants sont réduits à la servitude par des patrons sans scrupules.

L'esclavage moderne en Amérique

Qu'on l'appelle traite des êtres humains ou travail forcé, l'esclavage moderne est en plein essor en Amérique, où il échappe à tout contrôle. Une étude de l'université de Berkeley en 2004 situe ce phénomène principalement dans 5 secteurs d'activité:

- La prostitution et l'industrie du sexe: 46% - le travail domestique: 27% – l'agriculture: 10% – les ateliers clandestins ("sweatshops") ou les usines: 5% - la restauration / l'hôtellerie: 4% Le reste concerne l'exploitation sexuelle des enfants, les divertissements, et la vente d'épouses par correspondance.

Tout cela persiste à cause du manque de réglementation, de l'insuffisance de contrôles par l'inspection du travail, et d'une demande croissante pour une main d'oeuvre bon marché qui permet aux employeurs sans scrupules et aux réseaux criminels d'exploiter des travailleurs sans défense à des fins lucratives. L'Organisation Internationale du travail (OIT) définit le travail forcé par: "tout travail ou service extorqué à quiconque sous la menace d'une sanction quelle qu'elle soit, et pour lequel ladite personne ne s'est pas portée volontaire".

Le travail forcé des enfants, c'est:

1. Toute forme d'esclavage ou de pratiques similaires assimilables à de l'esclavage tels que la vente et la traite d'enfants, la servitude pour dettes et le servage, et le travail forcé ou obligatoire, comprenant, entre autres, le recrutement forcé ou obligatoire d'enfants dans les conflits armés. 2. Utiliser, se procurer un enfant ou lui proposer de l'embaucher avec pour objectif la prostitution, la production de pornographie ou de spectacles pornographiques. 3. Utiliser, se procurer un enfant ou lui proposer des activités illégales, en particulier le trafic de drogue tel que défini dans les traités internationaux appropriés. 4. Tout travail qui, par sa nature ou les circonstances dans lesquelles il est réalisé, susceptible de porter atteinte à la santé, la sécurité ou l'intégrité des enfants.

La définition de "Free the Slaves.net" (site "libérez les esclaves") est :"être forcé de travailler sans rémunération sous la menace de représailles et sans possibilité de s'en aller". Selon le site: - On estime à 27 millions le nombre de personnes réduites à l'esclavage dans le monde, plus qu'à toute autre période de l'histoire; - Des milliers de personnes sont victimes de trafic tous les ans dans 90 villes différentes; environ 17.000 selon certaines estimations et jusqu'à 50.000 selon la CIA; sont victimes de travail forcé ou de servitude sexuelle: des étrangers, des citoyens américains ou des résidents permanents; - Ces activités génèrent plus de 9,5 milliards de dollars de profits par an; - Les victimes sont souvent des femmes et des enfants; - La majorité d'entre elles résident en Inde et dans les pays africains; - L'esclavage est illégal mais a lieu "partout"; - Les esclaves sont employés dans les travaux agricoles ou domestiques, les mines, la restauration, les bordels, et partout où les trafiquants peuvent les utiliser: ils ne coûtent presque rien, ils sont nombreux, ils sont jetables et remplaçables; - 90 dollars, c'est le coût de revient moyen d'un esclave dans le monde par rapport aux 40.000 dollars en 1850 traduits en monnaie actuelle. - La croissance démographique, essentiellement dans les centres urbains où il n'y a ni protection sociale ni législation du travail facilite ces pratiques; - La corruption des gouvernements, le manque de contrôle et l'indifférence sont responsables de cet état de fait. Les différentes mesures prises aux Etats-Unis pour lutter contre les trafics

La législation interdit toute forme de trafic humain grâce à des lois existantes ou renforcées par la loi de 2000, "Victims of Trafficking and Violence Protection Act (VTVPA), qui prévoit des peines allant jusqu'à 20 ans et plus d'emprisonnement ainsi que d'autres sanctions. En avril 2003, était adoptée la loi Protect Act (contre l'exploitation des enfants, NDT). Cette loi qui protège les enfants punit sévèrement les contrevenants quand elle est appliquée. Elle est destinée à poursuivre les citoyens américains et les résidents permanents qui voyagent à l'étranger dans le but d'exploiter sexuellement des enfants sans même qu'il aient à prouver leur intention de commettre l'acte. La loi de 2000 (reconduite en 2005) offre des outils pour lutter contre les trafics qui ont lieu dans le monde entier. Ont été créés des services pour contrôler et combattre le trafic d'êtres humains (Office to Monitor and Combat Trafficking in Persons - TIP Office) ainsi que "the President’s Interagency Task Force" qui permet de coordonner les luttes contre les trafics. Il y a également un service pour protéger les victimes "State Department’s Bureau of Population, Refugees, and Migration (PRM"). En outre, différentes autres agences sont engagées, comme, entre autres, le Ministère de la Santé et le Ministère de la Justice, qui se charge d'engager les poursuites. Malgré cela, il y a peu ou pas de poursuites, à la fois au niveau fédéral et à celui des états, car les criminels sont puissants et que ceux qui en sont victimes sont les "damnés de la terre", pour la plupart des Noirs pauvres, des Latinos et des Asiatiques. En conséquence, ces pratiques sont largement répandues et en augmentation. En voici des exemples:

Esclavage dans l'agriculture

Oxfam America s'inquiétait de ce problème croissant dans un rapport intitulé "Comme des machines dans les champs; les travailleurs sans droits de l'agriculture en Amérique" et publié en mars 2004. Ce compte-rendu révoltant montre que "derrière les images heureuses et lustrées des sempiternelles publicités du secteur de la restauration rapide, se dissimule une autre réalité": - Près de 2 millions d'ouvriers agricoles surmenés vivent "bien en dessous du seuil de pauvreté, sans aides sociales, sans avoir droit aux heures supplémentaires", sans un salaire décent, sans aucune protection, y compris pour les enfants; - En Floride, il n'est pas inhabituel de retrouver des travailleurs enchaînés à des poteaux, enfermés dans des camions, battus et qu'on a privés de salaire; c'est tellement courant qu'un procureur fédéral a décrit dans un article du New Yorker cet état comme étant la base de l'esclavage moderne; - John Bowe, auteur de “Nobodies: Modern American Slave Labor and the Dark Side of the New Global Economy” ("Les moins que rien, le travail d'esclave dans l'Amérique actuelle et la face cachée de la nouvelle économie mondialisée"), qualifie l'agriculture en Floride de "monde répugnant" où des travailleurs comme Adan Ortiz ont peur de parler de leurs patrons parce qu'ils pourraient, comme dans les cauchemars d'Ortiz, "les poursuivre avec des machettes ou autres objets …". La législation du travail aux US ne concerne pas les travailleurs agricoles, comme, par exemple, le simple droit de se syndiquer; des lois comme la National Labor Relations Act (NLRB) de 1935 et la "Fair Labor Standards Act (FLSA)" de 1938 ou les protections dans le domaine du travail garanties par l'OSHA ("Occupational Safety and Health Administration" – organisation gouvernementale des États-Unis dont la mission est la sécurité et la santé des travailleurs, NDT) ne les concernent pas; la loi de 1983 sur la protection des travailleurs saisonniers (Migrant and Seasonal Agricultural Worker Protection Act - AWPA or MSPA) apporte une aide modeste mais inappropriée, voire aucune quand elle n'est pas appliquée; Oxfam explique que, sauf, modestement, en Californie, "les lois des états pérennisent les inégalités", en particulier et surtout en Floride et en Caroline du Nord; Un dans l'autre, les contrôles sont très insuffisants, au niveau fédéral et à celui des états, et sont encore plus laxistes ces dernières années à cause surtout du manque d'inspections, de poursuites et de subventions pour les mener à bien; dans le cas des travailleurs sans papiers, aucune loi ne les protège véritablement; - Beaucoup effectuent du travail forcé contre leur gré dans cette version moderne de l'esclavage: terrorisés par des employeurs violents , surveillés par des hommes armés, vivant dans des conditions proches de l'incarcération, entassés dans des baraques ou des caravanes sordides, souvent rongées par la rouille ou la moisissure et équipées de matériel inutilisable, avec des toits qui s'affaissent ou qui fuient, des douches qui ne fonctionnent pas, et occupées par une multitude de personnes qui paient aux employeurs sans scrupules le prix exorbitant de 200 dollars par semaine; Mais les travailleurs sont bien obligés de s'accommoder de ces conditions parce que, disent-ils: "Si nous ne travaillons pas, nous ne mangeons pas"; Le pouvoir marchand de clients importants comme Wal-Mart (19% de parts de marchés dans la grande distribution aux Etats-Unis) et Yum Brands (leader mondial de la restauration rapide) forcent les producteurs et les grossistes à réduire leurs prix au plus bas; La concurrence croissante avec les produits importés a eu le même effet, surtout pendant les mois d'hiver; Et alors que les prix et les salaires des producteurs sont calculés au plus serré, les bénéfices grimpent la chaîne de distribution pour arriver directement au sommet remplir les poches des géants de la distribution; Ce sont les saisonniers qui en ont donc pâti en premier et ce sont probablement les travailleurs les plus pauvres et les plus mal traités aux Etats-Unis. Environ la moitié d'entre eux gagne moins de 7500 dollars par an. Les plus chanceux atteignent les 10 000 dollars, mais dans les deux cas, c'est bien en deçà du seuil de pauvreté aux Etats-Unis, et leurs salaires stagnent depuis les années 1970. Alors qu'ils effectuent les tâches les plus difficiles et les plus dangereuses (car ils sont en contact avec des produits toxiques et exposés aux accidents du travail), ils sont forcés de vivre dans des taudis, d'accepter des emplois à court terme, de se déplacer de plus en plus et de subir la séparation familiale. En plus d'avoir des salaires de misère, environ 95% d'entre eux n'ont droit ni aux aides sociales, ni à l'assurance maladie (a fortiori aux congés payés et à la retraite) pour eux-mêmes et pour leurs familles. Les femmes qui travaillent dans l'agriculture sont confrontées à d'autres violences comme le sexisme, le harcèlement sexuel, voire pire, tout en devant également s'occuper des tâches au sein de leur famille. Il y a du travail dans l'agriculture et l'élevage partout aux US, mais plus de la moitié des emplois sont concentrés en Californie, en Floride, au Texas, en Caroline du Nord et dans l'état de Washington. La plupart des ouvriers agricoles sont jeunes (entre 18 et 44 ans, voire plus jeunes), de sexe masculin (80%), et originaires d'Amérique Latine. Ils sont peu instruits, et beaucoup sont des immigrés sans papiers (majoritairement en provenance du Mexique) forcés d'émigrer vers le nord à cause de lois criminelles sur les échanges commerciaux comme l'ALENA. Les luttes pour s'organiser ont remporté des victoires importantes mais pas suffisantes pour permettre aux travailleurs de peser davantage dans les négociations dans un système fondamentalement injuste. Et donc, alors que les succès de syndicats comme la "Coalition of Immokalee Workers" (*CIW) en Floride (qui comprend plus de 2000 adhérents) sont impressionnants, ils ne représentent rien à côté des puissants géants de l'agrobusiness ou de Wal-Mart. Pas plus qu'ils ne peuvent améliorer les conditions de travail dans un des secteurs d'activité du pays les plus dangereux. Les taux d'invalidité sont trois fois plus élevés que pour l'ensemble de la population active. Il y a chaque année environ 300.000 travailleurs qui souffrent d'empoisonnement aux pesticides et beaucoup d'autres sont victimes d'accidents, souffrent de lésions de l'appareil locomoteur ou d'autres (dont certaines sont chroniques). Une étude effectuée en 1990 en Caroline du Nord indique que 4% seulement de ces travailleurs ont accès à de l'eau potable, à des lavabos ou à des toilettes, une situation particulièrement critique pour les enfants et les femmes enceintes. Oxfam décrit les conditions de travail dans les champs actuellement comme étant l'équivalent de ce qui se passait dans les plantations au XIX°s, avec des ouvriers agricoles, un matériel rudimentaire, de longues heures de travail, peu de rémunération, pas d'aides sociales, dans un système fondamentalement inhumain et anachronique qui nécessite des réformes urgentes. Mais comment faire quand, à tous les niveaux de responsabilité, on ferme les yeux sur les pires abus, et que quand il s'agit de sans papiers, on les rend responsables de leurs propres malheurs?

Esclavage domestique en Amérique

Chaque année des milliers de personnes, essentiellement des femmes, arrivent en Amérique avec des visas temporaires pour travailler comme domestiques (pour des riches diplomates étrangers, ou d'autres hauts responsables, étrangers ou américains). Elles (et ils) viennent pour fuir la misère et pour gagner de l'argent pour l'envoyer à leur famille. Elles sont souvent exploitées ou persécutées par des trafiquants sans scrupules qui les réduisent à l'esclavage, les font travailler jusqu'à 19 heures par jour, les gardent pratiquement prisonnières, les payent moins de 100 dollars par jour, et leur font souvent subir des sévices sexuels. Les immigrés sans-papiers ne sont pas protégés par la loi, mais même les immigrés qui sont entrés légalement ne le sont pas beaucoup. Parce que les visas ne sont accordés que si on a un contrat d'embauche, les employées sont les obligés de leur employeur, aussi brutal soit-il, et si elles le quittent, elles perdent leur statut d'immigrées et sont expulsées. En conséquence, peu d'entre elles portent plainte. Et celles qui le font sont rarement protégées parce que les agences gouvernementales sont peu empressées en matière de contrôles ou d'application de la loi. Les domestiques qui vivent chez leur employeur sont également exclues de la législation du travail en ce qui concerne la rémunération des heures supplémentaires, le droit de se syndiquer, de faire grève, et de négocier collectivement. En outre, elles ne sont pas protégées par l'OSHA et, donc, contre le harcèlement sexuel, car l'article sur la protection des employés sur leur lieu de travail ne s'applique que pour les employeurs de 15 personnes ou plus. Pour ce qui est des employeurs étrangers, ils jouissent de l'immunité diplomatique, quelle que soit la gravité des faits qui leur sont reprochés.

Et c'est ainsi que les domestiques qui ont un visa spécial pour séjourner aux Etats-Unis, subissent des violations de leurs droits d'êtres humains. Les employeurs sont protégés tandis que leurs employés sont sans défense face à des abus tels que: - Les coups et blessures. Les violences physiques ou les menaces de violences; - La liberté de mouvement limitée, dont la perte de liberté arbitraire et forcée avec l'utilisation de serrures, de barreaux, la confiscation du passeport et de papiers officiels, l'emploi de chaînes et les menaces de représailles à l'encontre de membres de leur famille; - Les problèmes de santé et de sécurité qui peuvent découler des conditions imposées par l'employeur, comme, par exemple: devoir dormir dans des sous-sols, des buanderies ou d'autres endroits inappropriés; avoir des conditions de travail dangereuses; être privé de nourriture ou ne pas recevoir une alimentation saine; se voir refuser des soins médicaux ou être contraint de travailler même quand on est malade; - Problèmes de salaires et d'horaires de travail: le code du travail aux Etats-Unis ne les protégeant pas, il est donc courant que les employées de maison effectuent de longues heures de travail, aient droit à peu de repos et reçoivent un salaire dérisoire; - Immixtions dans la vie privée: le Pacte international relatif aux droits civils et politiques adopté le 16 décembre 1966 par l'Assemblée générale des Nations Unies qui spécifie que "Nul ne sera l'objet d'immixtions arbitraires ou illégales dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou sa correspondance" concerne tout être humain, même les domestiques logés nourris avec un visa spécial; néanmoins, les violations de leurs droits sont courantes et les migrants n'ont, là encore, aucune chance d'obtenir réparation; - Les pressions psychologiques – caractéristiques de la relation dominant-dominé entre l'employeur et leurs employés qui font craindre à ces derniers d'aller porter plainte; Parmi les autres abus, il y a: les insultes, la privation de nourriture, le refus de leur fournir des vêtements adaptés, et diverses autres pratiques avilissantes. - La servitude, le travail forcé et les trafics: ils sont interdits par le Pacte de l'ONU et d'autres lois et règlements internationaux, qui ne font pas clairement la distinction entre "servitude" et esclavage. Et donc, les sévices que font subir les employeurs sont inévitables; le trafic d'êtres humains, en particulier, est interdit par le Protocole des Nations Unies, adopté en 2000, visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants, ainsi que par le protocole plus récent (Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée) qui cible les trafiquants et les proxénètes. Malgré cela, ces pratiques sont très répandues et en expansion; et en ce qui concerne les employées domestiques étrangères, les mauvais traitements sont courants et très peu médiatisés.

L'esclavage sexuel en Amérique

C'est la catégorie la plus nombreuse de travail forcé aux Etats–Unis et pour des raisons simples: - Il est lié au crime organisé et rapporte énormément d'argent; - La demande pour les services sexuels, y compris avec des enfants, est importante et en augmentation; - Les lois strictes restreignant l'immigration facilitent le trafic.

Le Département de la Justice des Etats-Unis indique que la moyenne d’âge d’entrée en prostitution se situe entre 12 et 14 ans. "Shared Hope International" (une ONG qui s'occupe des femmes et des enfants victimes de la traite, NDT) fournit des informations sur le trafic sexuel actuel et examine les conditions dans lesquelles il existe. L'organisation confirme que la plupart des victimes de la traite sont des filles mineures. Une enquête du Congrès indique qu'entre 100.000 et 300.000 enfants peuvent y être exposés à tout moment. Le Département de la Justice estime que les proxénètes contrôlent au moins 75% de mineurs exploités, prenant pour cible les enfants vulnérables et utilisant la violence et l'intimidation psychologique pour les retenir. L'Internet est un outil de recrutement fréquent. Les autres cibles privilégiées sont les enfants qui vivent dans des centres d'hébergement ou dans la rue, parmi lesquels des enfants qui ont fugué. On estime à 2,8 millions le nombre d'enfants qui vivent dans la rue, dont un tiers d'entre eux sont approchés dans les 48 heures qui suivent leur fugue. La prostitution familiale est également courante, où on vend un membre de la famille pour acheter de la drogue, pour payer un hébergement, ou tout simplement pour se procurer de l'argent. Le marché du sexe comprend la prostitution, y compris enfantine, la pornographie, le striptease, les danses érotiques et les peep-shows, et est souvent entre les mains de la mafia. L'ensemble des activités sexuelles, légales ou non, font partie d'une gamme de produits et de services plus large, dont la drogue et le trafic de drogue. Les trafiquants du sexe recrutent en général des personnes de leur propre pays ou de leur ethnie, et le passage en fraude de migrants facilite le trafic. En outre, les lois fédérales et celles des états sont trop souvent contradictoires, et permettent, ainsi, de refuser le statut de victimes à ceux et celles qui ont subi des sévices, ralentissent les poursuites et se traduisent in fine par des sanctions peu sévères, quand il y en a. Egalement, il est rare que les clients des prostitué-es (même s'il s'agit de mineurs) soient arrêtés et poursuivis, et globalement, les agences du maintien de l'ordre se retrouvent confrontées à des questions systémiques légales qui font obstacle à leur aptitude ou à leur penchant à poursuivre les clients. La société offre peu de protection aux victimes, comme, par exemple, des foyers d'accueil pour les jeunes enfants en difficulté, et, c'est ainsi que les services sexuels sont en plein essor aux Etats-Unis.

Les ateliers clandestins et les usines.

D'après le syndicat des travailleurs du textile et des travaux d'aiguille (Union of Needle Trades and Industrial Textile Employees), 75% des fabriques de vêtements sont des ateliers clandestins ("sweatshops'"). Le ministère du travail indique que plus de 50% de tous les ateliers sur le territoire américain sont clandestins, la majorité étant situés dans les centres textiles de New York, Californie, Dallas, Miami, et Atlanta, d'autres étant également installés dans les territoires américains comme l'île de Saipan, Guam ou les Samoa américaines, où la production porte la mention: '“Made in the USA.” La concurrence avec les producteurs étrangers à faibles coûts incite à faire pression sur les producteurs US pour qu'ils réduisent leurs coûts le plus possible, quitte à violer la réglementation du travail, et parfois manifestement grâce au travail forcé. Comme l'agriculture et l'économie domestique, ce secteur est particulièrement vulnérable car il s'organise au sein d'une économie informelle où les contrôles sont peu nombreux, voire inexistants. En conséquence, l'exploitation des travailleurs perdure. Les salaires sont en deçà du seuil de pauvreté. La rémunération des heures supplémentaires est exceptionnelle, et les conditions de travail oscillent entre mauvaises et dangereuses. Les travailleurs qui se plaignent et tentent de s'organiser sont généralement licenciés et remplacés par de plus malléables. Des salaires de misère, des horaires à rallonge, des conditions de travail dangereuses et pas de protection sociale sont des pratiques courantes dans un secteur où les violations de la législation du travail sont notoires. En 1995, deux énormes scandales ont fait la une des journaux, un a eu lieu ici, aux US, l'autre à l'étranger. Le 2 août, la police faisait irruption dans un immeuble d'El Monte, Californie, où 72 immigrés thaïs sans papiers étaient retenus prisonniers derrière des barbelés et des chaînes. Cela faisait plus de 17 ans qu'ils étaient enfermés là, travaillant à la confection de vêtements pour les plus grands manufacturiers et distributeurs du pays. Ils étaient entassés les uns sur les autres dans des logements sordides. Des gardes armés imposaient la discipline, faisant pression sur eux et les intimidant pour les obliger à travailler tous les jours, à raison de 84 heures par semaine pour 70 cts l'heure. Les ouvriers étaient forcés de travailler, de manger, de dormir et de vivre en captivité. Les coups de fil étaient obligatoirement surveillés, le courrier censuré, et tout ce qui venait de l'extérieur était acheté par leurs geôliers qui faisaient payer la marchandise à des prix exorbitants. Sept responsables étaient alors arrêtés et, plus tard, condamnés pour travail souterrain, kidnapping, servitude involontaire, trafic et hébergement de clandestins. Egalement, en 1995, les inspecteurs du "Comité national du travail" (National Labor Committee) ont surpris des adolescentes, dont certaines étaient âgées de 13 ans à peine, en train de confectionner des vêtements pour la ligne de vêtements de Kathy Lee Gifford au Honduras. Elles gagnaient entre 6 et 9 cents de l'heure dans des conditions de travail épouvantables. Les heures supplémentaires obligatoires étaient imposées pour respecter les délais. Elle n'avaient droit à se rendre aux toilettes que deux fois par jour. Les surveillants et les gardes en armes faisaient pression sur elles et les intimidaient pour les inciter à travailler plus vite sur des machines rongées par la rouille et susceptibles de provoquer des accidents. Les tentatives des ouvrières de faire valoir leurs droits avaient été contrecarrées. La production était destinée à des grands distributeurs comme Wal-Mart. Les employés dans la restauration et l'hôtellerie aux Etats-Unis connaissent également des conditions de travail pénibles et des salaires inférieurs à la normale. Dans les hôtels, presque tous les agents de service sont des femmes à qui on demande de nettoyer un minimum de 15 chambres par jour. Souvent, elles doivent sauter un repas, renoncer à leur temps de pause, travailler en dehors de leurs heures pour remplir leur quota, et ont, en conséquence, un taux d'accidents de 40% plus élevé que les autres employés dans le secteur des services. Selon les statistiques du Ministère du travail US, elles gagnent en moyenne 8,67 dollars de l'heure, c'est-à-dire 17.340 dollars par an si elles travaillent à temps plein. Les immigrés, essentiellement des femmes, sont particulièrement vulnérables dans les hôtels et restaurants. Un communiqué de presse de l'Union américaine pour les libertés civiles (American Civil Liberties Union - ACLU) citait en juin 2005 une action en justice parmi beaucoup d'autres engagée par deux serveuses immigrées contre un restaurant chinois du New Jersey pour discrimination sexuelle et exploitation. Ayant porté plainte en juin 2003, Mei Ying Liu et Shu Fang Chen accusaient leurs employeurs d'avoir, entre mai 2000 et novembre 2001, exercé une surveillance totale sur les employés, de les avoir contraints à travailler en moyenne 80 heures par semaine sans salaire, ni rémunération pour les heures supplémentaires, d'avoir prélevé un pourcentage sur leurs pourboires, d'avoir pratiqué la discrimination raciale et sexuelle, de les avoir logées dans un appartement insalubre où elles étaient entassées et d'avoir proféré des menaces de mort quand elles ont cessé de travailler au restaurant.

Le trafic des *travailleurs "invités" sur les bases militaires

En plus de l'armée de dizaines de milliers d'immigrés US exploités qui ont été engagés par Halliburton en Irak, en Afghanistan et ailleurs, le National Labor Committee –le NLC - (une ONG américaine de défense des droits des travailleurs, NDT) a publié en juillet dernier un rapport qui indique que "des centaines de milliers de travailleurs "invités" – parmi lesquels 240.000 originaires du Bangladesh – ont été passés clandestinement au Koweït (en leur faisant miroiter la perspective d'emplois bien rémunérés) et forcés de travailler sur une base américaine 7 jours par semaine, 11 heures par jour sans des conditions épouvantables. On leur confisque leurs passeports dès leur arrivée, ils sont entassés dans des dortoirs sordides, où 7 personnes partagent une pièce de 10 m sur 10, sont payés entre 14 et 36 cents de l'heure, roués de coups et menacés d'être mis aux arrêts s'ils protestent, et contraints de dépenser la majeure partie de leur salaire pour payer leurs repas à des prix exorbitants.

Le cas de “M. Sabur” est significatif. Embauché par la "Compagnie Koweitienne de Ramassage et de Recyclage des déchets" pour travailler dans le camp Arifjan du Pentagone, il devait effectuer le nettoyage de la base – toute la base, depuis les bureaux et les lieux de vie jusqu'aux tanks, aux lance-roquettes et aux missiles. Il travaillait 11 heures par jour, sept jours sur sept, et avait droit à une heure de pause à minuit pour le souper. Pour cela, il gagnait 34,72 dollars par semaine, bien moins que ce qu'on lui avait annoncé, et devait rembourser 185.000 taka (monnaie du Bengladesh), l'équivalent de 2697 dollars, à une agence d'intérim du Bengladesh pour son contrat de travail de trois ans. Sa famille a vendu tout ce qu'elle a pu pour rassembler l'argent, mais comme ce n'était pas suffisant, elle a dû également emprunter à un voisin.

Quand il a commencé à travailler, la compagnie koweïtienne a refusé illégalement de lui verser son salaire les trois premiers mois, l'obligeant à emprunter pour survivre. Quand il a demandé à être payé, il a été battu et après une grève où 80.000 travailleurs ont cessé le travail, il a été arrêté, incarcéré pendant 5 jours, battu quand il était en prison, puis expulsé au Bangladesh dans ses vêtements déchirés encore tachés de sang. Il n'a jamais touché les milliers de dollars de rappel de salaire qui lui avaient été promis. Ce qui s'est passé pour lui est loin d'être exceptionnel. Le NLC estime à 1,2 milliards de dollars les sommes extorquées aux 240.000 ressortissants du Bangladesh, et le Pentagone est complice de ces exactions. Ce genre d'abus a également lieu sur les bases US en Irak, en Afghanistan et probablement dans d'autres sites à l'étranger. Selon les termes d'un travailleur sri lankais qui travaille pour un sous-traitant d'Halliburton en Irak:" Ils nous ont promis monts et merveilles", mais nous avons, au lieu de cela, les sales boulots, les horaires à rallonge, les bas salaires, la nourriture malsaine, et pendant les trois premiers mois, nous sommes retenus en captivité dans des hangars sans fenêtres près de l'aéroport de Bagdad, sans argent, et parmi eux, certains seront, par la suite, logés dans des tentes dans des conditions encore pires que les hangars.

Conclusion

Voilà les épreuves des personnes vulnérables en Amérique et de ceux que nous exploitons à l'étranger, que ce soit dans les restaurants, les hôtels, l'agriculture, le travail domestique, le commerce du sexe, ou sur les bases américaines à l'étranger, et il est rare que les tribunaux leur rendent justice. C'est la face cachée de l'Amérique qui accumule les crimes et les abus, parmi lesquelles les guerres impériales, la torture, et le pillage des richesses nationales pour les donner à des banquiers criminels et aux riches aux dépens de millions de citoyens dans le besoin qui sont laissés pour compte dans la période la plus horrible de notre histoire. Une tradition ancienne dérangeante, dont on n'a pas du tout de quoi être fiers.

Stephen Lendman réside à Chicago. Il anime une émission de radio "The Global Research News Hour" sur RepublicBroadcasting.org le lundi de 11H à 13h. Voir son site également D'autres articles du même auteur dans Dissident Voice …………………………………………………………………………………………………

Notes complémentaires:

Le *CIW est un organisme qui s'adresse aux communautés ethniques, dont les adhérents sont des immigrés latinos, haïtiens et indiens mayas qui occupent des emplois à bas salaires dans tout l'état de Floride. La suite (en anglais) ici

Voir également: "Floride, la tomate de la honte". Les saisonniers en Floride.

Les "travailleurs invités" "(en anglais "guest workers"): Terme utilisé pour décrire des résidents temporaires amenés dans un pays pour l'aider à surmonter une pénurie de main-d'œuvre, mais à qui on n'accorde pas la résidence permanente. En possession d'un visa spécial "de non-immigrants", leur séjour s'achève quand leur employeur n'a plus besoin d'eux. Le travailleur corvéable à merci, et puis jetable.

Vidéo (en anglais) - les demandeurs d'asile en GB : les gens de l'ombre. (Asylum seekers: Britain's shadow people)

Esclavage domestique : servitude, personnes au pair et épouses achetées par correspondance Rapport de la commission sur l'égalité des chances pour les femmes et les hommes (Conseil de l'Europe), avril 2004.

Esclaves des temps modernes

Travail forcé des enfants (anglais): http://www.ilo.org/global/Themes/Ch... et http://www.ilo.org/public/french/su...

Quelques notes perso:

Alors, voilà à quoi on en arrive. En éloignant les prostituées, en les forçant à s'installer dans des coins sordides, en les livrant en pâture à tous les dangers, en s'acharnant sur les immigrés, en ne punissant pas ceux qui en font un trafic lucratif et les exploitent, on se lave les mains de ce qui peut bien leur arriver. Et on laisse se développer des filières parallèles souterraines dont les gros bonnets et leurs hommes de main sont rarement inquiétés, ce qui favorise les trafics en tous genres. Pareil pour les immigrés, terrorisés, maltraités dans les centres de rétention infâmes jusqu'à être jetés dans un avion, pieds et poings liés. Et les dirigeants ont même décrété qu'il était délictueux d'aider les sans papiers. Une mesure immonde qui aurait dû soulever un tollé général. Mais non. Les inspecteurs du travail, eux, empêcheurs de prospérer en ronds, sont montrés du doigt, voire harcelés, voire pire (Rappelez-vous le meurtre de deux inspecteurs du travail, tués dans l'indifférence générale par un exploitant agricole "qui avait "craqué" ). Quant aux employeurs de "clandestins" jamais - ou presque- inquiétés (le propriétaire du restaurant huppé qui employait des sans papiers a-t-il seulement été mis en garde à vue?).

Pour avoir un exemple de l'absurdité et de l'inhumanité de ces lois sur l'immigration, lisez l'histoire de Romano Kanda, ici . Edifiant. Kanda, un Angolais, a été expulsé au … Congo! Angolais ... congolais, bin quoi, c'est pareil, non? Les Congolais, eux, mauvais esprit: ils n'ont rien voulu savoir. Ils l'ont renvoyé en France. Merci qui? Malgré les murs, malgré les lois restrictives, ceux qui sont dans la misère et qui n'ont rien à manger essaieront toujours de passer avec tous les dangers que cela comporte. Cette politique inhumaine, qui atteint de nos jours, avec la mondialisation, son paroxysme, est destinée à diviser les masses en maintenant les populations étrangères dans la soumission par la terreur et les autochtones dans le sentiment d'appartenance, de supériorité et de frustration, afin de préserver aux élites les rênes du pouvoir, ce qui leur permet de faire main basse sur les biens communs, qu'ils soient nationaux ou qu'ils appartiennent à d'autres pays.

Une politique aussi manifestement inégalitaire et cruelle ne pourrait fonctionner, évidemment, sans l'aval des gogos, de ces idiots utiles qui demandent toujours plus de sanctions contre leurs pairs, qui soutiennent des gens infects et menteurs qui n'ont en fait que mépris pour eux et le reste de la plèbe, et qui ne se privent même pas de le faire savoir triomphalement ("cf:"casse-toi, pauv' con"; "les manifs, on ne les voit même plus"; le discours de Dakar, etc.).

La terre tourne, mais vraiment pas dans le bon sens.

Je vous recommande vivement de lire ce document, tout y est et c'est limpide: Migration, développement et travail décent

Et puis, allez voir WELCOME: non seulement c'est bien, mais c'est un acte militant.

http://blog.emceebeulogue.fr/post/2009/03/24/La-fabrique-d-esclaves-des-democraties-vertueuses

lire la suite

___Dans l'enfer de l'Ultralibéralie; On nous ment, on les spolie(le Darfour et le sud Soudan) ... Afrique - big business - charité - guerre. Les guerres en Afrique nous sont présentées comme des guerres tribales. Et si on parlait sérieusement du DARFOUR?

La guerre secrète d'Africom au Soudan

On nous ment, on les spolie

Par emcee le samedi 14 mars 2009, 23:58 - Dans l'enfer de l'Ultralibéralie -

Lien permanent : http://blog.emceebeulogue.fr/post/2009/03/14/On-nous-ment-on-les-spolie

Afrique big business charité guerre

Et si on parlait sérieusement du DARFOUR?

Les guerres en Afrique nous sont présentées comme des guerres tribales, ethniques ou de religion (rien de mieux, d'ailleurs, que l'Islam pour faire frétiller et partir en croisade les foules occidentales). Affaires entre barbares, quoi. Pourtant, il suffit de gratter un peu la surface pour trouver toujours les mêmes aux manettes: les grandes puissances occidentales et leurs marionnettistes, les multinationales. Bien épaulées par leurs idiots utiles: ceux qui sont sur le terrain sous couvert de "charité" et ceux qui ne ménagent pas leurs efforts pour se jeter sur le devant de la scène et sur les micros largement complaisants pour haranguer les foules. Un ballet bien orchestré avec toujours les mêmes enjeux en coulisses: les ressources naturelles, les bases stratégiques et, évidemment, les profits colossaux.

Si vous ne me croyez pas, faites donc la liste des guerres et conflits dans le monde. Juste pour voir. Après le mandat d'arrêt international lancé contre Omar Al-Bashir, le président soudanais, il y a lieu de s'interroger pourquoi celui-là plutôt qu'un autre. Parce qu'en matière d'auteurs de massacres à grande échelle, il y en a bien quelques-uns qui lui en remontreraient, non? Mais, non, la CPI, c'est celui-là qu'elle s'est choisi. Il faut dire qu'il a le faciès de l'emploi: noir, musulman et arabe. Tout dans le même colis. Même dans nos rêves les plus fous, on ne pouvait pas mieux rêver comme épouvantail. Encore que noir, il faut pas trop le dire, sinon l'argumentation branle un peu. Alors, plutôt que de soutenir telle ou telle doctrine, faites-vous donc une opinion par vous-même. Ici.

Voici, à contre courant des thèses officielles qu'on nous vend si bien, un article de Keith Harmon Snow, Africom’s Covert War in Sudan, publié le 6 mars 2009 dans Dissident Voice

La guerre secrète d'Africom au Soudan

J'ai reçu récemment un coup de téléphone d'un Australien qui m'a expliqué qu'il enquêtait pour le compte du procureur de la Cour Pénale Internationale (CPI) à la Haye, aux Pays Bas. L'enquêteur et son collègue avaient lu mon livre ("Merchant’s of Death: Exposing Corporate Financed Holocaust in Africa” ) et voulaient que je leur donne davantage d'informations sur les seigneurs de guerre responsables des massacres de Bogoro au Congo que j'avais brièvement décrits dans mon livre. Au bout de quelques semaines d'échanges où je reprenais mes notes et les photos que j'avais, pour rassembler les informations en ma possession, je leur ai envoyé un mail au moment même où il était prévu qu'ils recevraient de ma part une brève documentation sur l'affaire en question (qui, m'avaient-ils assuré, "avait soulevé beaucoup d'intérêt" à la CPI). Je leur ai alors avoué que je n'étais plus sûr qu'il soit éthiquement correct de ma part de collaborer avec une cour de justice internationale qui ne poursuivait que des noirs africains. J'ai fait part de mes inquiétudes pour "Sandrine", une jeune fille dont je parlais dans mon livre qui avait livré les noms de chefs de guerre, les dates des exécutions, et qui avait, elle-même, manié la machette au cours d'un massacre ethnique et avait été violée par des miliciens. Je leur ai fait remarquer que les témoins cités à comparaître devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda avaient été assassinés ou avaient disparu mystérieusement, précisé que j'avais conscience de l'injustice qu'avaient constituée les Tribunaux pour l'ex-Yougoslavie et le Rwanda, et exprimé ma consternation devant la ligne que la CPI avait choisie. Je leur ai dit que je ne pouvais pas en conscience collaborer avec eux si la CPI n'arrêtait pas les criminels de guerre en col blanc qui s'égayaient en toute liberté aux quatre coins de la planète. J'ai compris que j'avais pris la bonne décision quand j'ai appris qu'ils avaient à nouveau porté des accusations contre un noir, et arabe, avec ça. C'était un choix d'orientation fort stupide, faisait remarquer quelqu'un. Le 4 mars 2009, le procureur général de la CPI annonçait qu'ils avaient enfin pris la décision de poursuivre al-Bashir, le président arabe du Soudan, une inculpation que la cour avait longtemps menacé de mettre à exécution, et une première à l'encontre un chef d'état en exercice. Dans la même période, des "pirates" somaliens au large de l'Afrique orientale libéraient un navire ukrainien immatriculé au Panama, avec un équipage ukrainien et sous pavillon du Belize. Le cargo, qui transportait des tanks, des roquettes et des munitions destinées au Darfour, appartient à Vadim Alperin, 'homme d'affaires" israélien, et agent du Mossad reconnu. Il est difficile de comprendre ce qui se passe au Darfour – surtout si on part de l'idée qu'il s'agit d'un "génocide" unilatéral commis actuellement par des Arabes sur des Noirs par le régime d'al-Bashir – mais ainsi va la propagande de l'establishment. La véritable version de l'histoire est bien plus longue et bien plus complexe que cela, et tourne autour de personnages plus ou moins connus mais troubles. Ce qui suit est un résumé bref mais imparfait des réalités géopolitiques bien plus profondes qui sous-tendent la lutte pour le Soudan.

La politique de crimes de guerre

En préambule, je dirai que la CPI peut désormais être considérée comme un agent de la politique étrangère hégémonique des Etats-Unis, où les armes employées par les USA et leurs alliés peuvent aller jusqu'à des accusations ou des poursuites pour violations des droits humains, crimes de guerre et crimes contre l'humanité. Pour comprendre cela, il faut se demander pourquoi aucun Blanc n'a encore jamais été déféré, pour ces crimes-là ou d'autres, devant la CPI, qui a, à ce jour, déjà fait incarcérer cinq "seigneurs de la guerre" noirs africains et compte mettre sous les verrous et juger un autre Noir, arabe, de surcroît, Omar Bashir. Pourquoi donc George Bush n'a-t-il pas été poursuivi? Et Donald Rumsfeld? Et Dick Cheney? Et Henry Kissinger? Et Ehud Olmert? Et Tony Blair? Et Vadim Alperin? Et John Bredenkamp? Juste après l'annonce que la CPI, ayant retenu 7 chefs d'inculpation, poursuivait al-Bashir pour crimes de guerre, était aussitôt diffusé un communiqué par tous les médias occidentaux, entrant dans chaque foyer aux Etats-Unis avant la fin de la journée, que le président Bashir ordonnait l'expulsion de dix ONG internationales sur place au Darfour qui prétendaient agir par pur souci "humanitaire". Ce qui n'a été dit nulle part dans la presse anglophone, c'est que les Etats-Unis viennent d'intensifier les opérations militaires actuelles pour s'assurer le contrôle du Soudan et de ses ressources: le pétrole, le cuivre, l'or, l'uranium, les terres fertiles pour planter de la canne à sucre et de la gomme arabique (indispensable à Coca, Pepsi et à Ben & Jerry’s). Cette guerre se joue sur le terrain au Darfour par l'intermédiaire de soi-disant ONG "humanitaires", de sociétés paramilitaires privées, d'opérations de "maintien de la paix" et d'opérations militaires secrètes soutenues par les US et ses proches alliés. Cependant cette guerre des Etats-Unis destinée à prendre le contrôle du Soudan a toujours tourné autour d'opérations "humanitaires" (présentées comme étant neutres et uniquement soucieuses de protéger les vies de personnes innocentes) qui fournissent souvent une couverture à des activités et des interventions clandestines en vue de déstabiliser le régime. Il faut que les Américains prennent conscience que le choix du gouvernement d'Obama d'intensifier cette guerre pour placer le Soudan sous contrôle des Etats-Unis s'inscrit en droite ligne du programme permanent établi à la fois par les Républicains et les Démocrates sur les guerres à mener dans le monde. La déstabilisation actuelle du Soudan reflète la guérilla clandestine illégale qui avait été menée au Rwanda (également lancée et armée depuis l'Ouganda entre octobre 1990 et juillet 94). Les Forces Armées Rwandaises (appelées alors "Armée Patriotique Rwandaise"), dirigées par le commandant en chef Paul Kagamé, atteignaient ainsi l'objectif des US de réaliser un coup d'état au Rwanda grâce à cette campagne, et le président Paul Kagamé est devenu depuis un interlocuteur privilégié dans le conflit obscur qui a actuellement lieu au Darfour, Soudan.

Au cours du mandat présidentiel de George Bush, le gouvernement américain faisait partie de l'appareil des services secrets du gouvernement soudanais. En même temps, d'autres groupes financiers et politiques américains poussaient à faire accuser le gouvernement soudanais de génocide. Actuellement, avec le changement de gouvernement aux Etats-Unis et la nomination de hauts responsables par Hillary Clinton qui ont été impliqués dans les opérations secrètes au Rwanda, en Ouganda, au Congo et au Soudan pendant les années Clinton (Bill), la pression s'est intensifiée pour déstabiliser le gouvernement soudanais, qualifié de régime arabe "terroriste", mais il s'agit d'une entité qui opère en dehors du système bancaire US. La précédente opération avait consisté en des actions militaires secrètes où des missiles avaient été lancés par l'armée américaine contre l'usine pharmaceutique au Soudan (1998); c'était un crime de guerre international perpétré par le gouvernement Clinton et auquel avaient participé les hauts responsables actuellement au pouvoir. La lutte géopolitique complexe pour prendre le contrôle du Soudan se manifeste à travers la situation explosive au Darfour où sont engagées des factions aussi diverses que la Lord's Resistance Army (LRA - ou Armée de Résistance du Seigneur ), soutenue par Khartoum, qui est également impliquée dans les guerres au Congo et au nord de l'Ouganda. Sont également impliqués le Tchad, l'Erythrée, et l'Ethiopie, l'Allemagne, la République Centrafricaine, la Libye, la France, Israël, la Chine, Taiwan, l'Afrique du Sud et le Rwanda. Il y a des forces spéciales américaines sur le terrain des pays limitrophes, le Tchad, l'Ouganda, l'Ethiopie et le Kenya et les deux grandes questions qui se posent sont: 1) Combien de ces massacres imputables aux forces américaines de substitution ont été attribués à Al-Bashir et au gouvernement soudanais? 2) Qui finance, arme et entraîne les rebelles?

L'agence américaine pour la destruction du monde.

Des rebelles? Des insurgés? Le matraquage de la propagande occidentale présente le conflit comme une action unilatérale: une contre-insurrection à objectif génocidaire du gouvernement soudanais (selon les propres termes d'Eric Reeves) contre les bons samaritains de la communauté des ONG "humanitaires" … plus, quelques rebelles (indéfinis). "Le Soudan a ordonné mercredi qu'au moins 10 organisations humanitaires soient expulsées du Darfour à la suite du mandat d'arrestation émis par la CPI a émis à l'encontre du président" écrit Ellen M. Lederer reporter de l'AP. Selon Marie Okabe, porte-parole adjointe de l'ONU, "le secrétaire général de l'ONU, M. Ban Ki-moon, a déclaré que cette action 'représente un grave revers pour les opérations humanitaires au Darfour' et a enjoint le Soudan de revenir sur sa décision." Cependant, quand, récemment, Ban Ki-moon a rencontré Paul Kagamé, l'homme fort du Rwanda, il n'a pas réclamé l'arrestation de Kagamé, malgré les conclusions de deux cours pénales internationales qui ont émis des mandats contre les hauts responsables de la République du Rwanda. Au lieu de cela, Ban Ki-moon a fait les éloges de Kagamé, et appelé les pays africains à pourchasser et arrêter les Hutus censés avoir participé au pseudo "génocide" rwandais en 1994. Les organisations non gouvernementales qui ont été chassées du Darfour par le président al-Bashir le 4 mars sont: Oxfam, CARE, MSF-Holland, Mercy Corps, Save the Children, the Norwegian Refugee Council, the International Rescue Committee, Action Contre la Faim, Solidarités et CHF International. Evidemment, les medias occidentaux sont en émoi depuis l'annonce des expulsions du Darfour de ces organisations "humanitaires" lucratives. Les ONG, et les médias qui vendent leurs images poignantes de malheureux bébés, geignent que maintenant des centaines de milliers de réfugiés innocents seront désormais à la merci de tragédies atroces sans pouvoir être secourus – contrairement aux tragédies d'avant où ils pouvaient être secourus – mais ne se soucient pas de savoir, avec un tant soit peu de sérieux et d'honnêteté, pourquoi et comment ces personnes déplacées et ces réfugiés en sont venus au départ à être déplacés ou à se retrouver sans toit. De même qu'ils ne se soucient pas de tout cet argent qui est dépensé, des coopérations entre services secrets, des contrats, et de la collaboration avec des agences militaires privées ou gouvernementales. Les grandes ONG "humanitaires" (ainsi que les ONG pour la "préservation de la nature") fonctionnent exactement comme des multinationales axées sur les profits privés massifs et la souffrance humaine. Dans des pays comme la République Démocratique du Congo, l'Ouganda et le Darfour, ces ONG collaborent activement également, au niveau des infrastructures, de la logistique et des renseignements, au programme gouvernemental et militaire des Etats-Unis dans la région. La plupart sont affiliées aux grandes fondations, à des sponsors privés et à USAID - association qui elle même collabore étroitement et depuis longtemps aux opérations menées par AFRICOM et le Pentagone. Les réfugiés et les populations déplacées sont des outils stratégiques des gouvernements et des politiques des affaires étrangères, de même que les ONG "humanitaires" se servent constamment de la nourriture comme arme et des populations comme boucliers humains. L'histoire de la guerre secrète des Etats-Unis au Sud-Soudan fourmille d'exemples où l'Armée populaire de libération du Soudan (la SPLA) et ses alliés "humanitaires", en particulier les organisations "caritatives" chrétiennes, ont commis ces crimes de guerre et ces crimes contre l'humanité (*). Care International a reçu des dons de la part de Lockheed Martin Corporation , le premier producteur mondial d'armes de destruction massive et le plus secret, et "Care" et "Save the Children" sont toutes deux liées par d'autres biais aux industries de l'armement et d'extraction de minerai. Si on jette un coup d'œil sur le conseil d'administration de "Save the Children", on comprend pourquoi les médias américains mentent autant sur le Darfour. De la même façon l'International Rescue Committee (IRC) ne travaille pas avec les réfugiés mais sert de groupe de pression pour faire revenir en occident les fonds privés investis par l'occident. L'IRC a également été cité pour avoir participé à des interventions militaires en RDC et il est très lié à des gens comme Henry Kissinger. L'industrie de l'aide (lisez: "du malheur") humanitaire au Soudan était représentée au milieu des années 90 par Operation Lifeline Sudan (OLS) , le regroupement d'associations soi-disant "humanitaires" le plus important au monde, figurant une forme d'inégalités organisées, un système temporaire et mobile de privilèges de Blancs, de l'aventurisme et bien sûr de la bonne volonté (sic). L'industrie du malheur s'est désintéressée du Sud Soudan pour s'occuper du Darfour à la suite de l'organisation de la signature d'un pseudo "traité" de paix mettant un terme à la guerre qui durait depuis des dizaines d'années entre la SPLA (Armée populaire de libération du Soudan) et le gouvernement soudanais; les Etats-Unis et Israël soutiennent la SPLA depuis 1990. Ces12 ans de conflit de faible intensité secret et illégal au Soudan se sont terminés par la création de l'état souverain indépendant du Sud-Soudan vers 2005 – un état sous contrôle de groupes religieux chrétiens et juifs et de multinationales occidentales. Une grande partie des infrastructures de l'aide humanitaire au Soudan a, à un moment ou à un autre, été utilisée comme arme grâce à l'utilisation de boucliers humains, la distribution de vivres aux réfugiés inséparables des rebelles, et l'acheminement d'armes effectués par les ONG "humanitaires". C'est une politique à la fois de circonstance et calculée. Les ONG d'obédience chrétienne ont joué un rôle considérable dans le soutien à l'insurrection secrète menée par les occidentaux au Soudan. Par exemple, la Norwegian People’s Aid (Organisme humanitaire connu sur le terrain sous le gentil sobriquet de "Armée du peuple norvégien") est une importante ONG qui a été impliquée dans les livraisons d'armes. Au Darfour, le programme du gouvernement américain est de prendre le contrôle des ressources naturelles et d'acculer le gouvernement arabe pour mettre enfin en place un gouvernement plus "conciliant" qui correspondra aux intérêts privés des Etats-Unis, du Canada, de l'Europe, de l'Australie et d'Israël. Parmi les groupes de réflexion (entendez: de propagande, de lobbying et de pression) qui tirent les ficelles pour déstabiliser le Soudan, il y a: Foundation for the Defense of Democracy, Center for American Progress, Center for Security Policy, International Rescue Committee et International Crises Group. Ce sont des personnes apparemment d'horizons politiques et idéologiques divers qui sont à la tête de ces organismes, des groupes capitalistes ultranationalistes avec pour objectif la domination militaro-économique mondiale. Parmi les anciens hauts responsables de Bill Clinton qui se sont évertués à déstabiliser le Soudan, il y a Susan Rice, Madeleine Albright, Roger Winter, Prudence Bushnell, Hillary Clinton, John Podesta, Anthony Lake et John Prendergast. Samantha Power la cofondatrice de Carr Center for Human Rights (*), actuellement au conseil de sécurité nationale d'Obama, a, quant à elle, contribué à couvrir l'engagement militaire clandestin au Soudan. John Prendergast, lui, organisait la désinformation sous couvert de préoccupations humanitaires grâce à l'"International Crisis Group" (ICG), et à ses nombreux clones comme "ENOUGH", "ONE" et "RAISE HOPE FOR CONGO". Prendergast est un des principaux responsables de l'opération de détournement d'attention de l'opinion publique grâce au mouvement hypocrite (aujourd'hui discrédité) "Save Darfur" ("Urgence Darfour"). Parmi les importants agents de désinformation sur le Soudan, on trouve également Alex de Waal et le professeur Eric Reeves de Smith College. C'est par leur intermédiaire et par celui d'autres informateurs des grands médias privés que l'histoire du "génocide" au Soudan est colportée comme étant un problème entre Noirs et Arabes qui n'a rien à voir avec les intérêts occidentaux. En 1992, Rakiya Omaar et Alex de Waal, deux enquêteurs sur les droits humains fondaient à Londres l'ONG African Rights. En août 1995, African Rights publiait: "le Rwanda: la mort, le désespoir, et la provocation", un de ces nombreux articles fondamentaux sur les "droits de l'homme" qui mentaient sur la situation au Rwanda, préparaient le terrain pour la justice de vainqueur au tribunal pénal international sur le Rwanda et commençaient le processus de déshumanisation de millions de Hutus destiné à couvrir les véritables terroristes: Yoweri Museveni, Paul Kagamé, l'Armée patriotique Rwandaise et leurs soutiens occidentaux.

L'homme de la situation pour un nouveau Soudan

L'atout majeur des services secrets qui œuvrait sur le terrain au Soudan à déstabiliser et renverser le gouvernement du Soudan, c'est Roger Winter, dont est paru le portrait mensonger dans un reportage de 7 pages du New York Times Magazine du 15 juin 2008. Il est intéressant de noter que l'article "l'homme de la situation pour un nouveau Soudan", œuvre de mystification de l'establishment destinée à camoufler l'engagement du duo armée /services secrets américains au Soudan, a été écrit par Eliza Griswold, membre de New America Foundation, groupe de réflexion de gauche et lobby à l'idéologie mal définie mais de tendance nationaliste militariste, toutefois. (la NAF, qui dépend, de toute évidence, des crédits alloués aux fondations, n'a apparemment pas de programme tangible sur les Grands Lacs africains ou la Corne d'Afrique, des conflits dont l'association ne parle absolument pas). "Quand, le jour de Pâques, le Cessna de Roger Winter s'est posé près de la ville soudanaise d' Abyei, une foule d'hommes désespérés ont envahi l'avion", raconte Griswold.

"Certains arrivaient en courant sur la piste d'atterrissage rouge et cahoteuse. D'autres s'entassaient dans un minibus qui fonçait vers Winter, cet homme de 65 ans, au moment où il descendait la passerelle de l'avion. Certains Soudanais appellent Winter "Tonton" d'autres "Commandant".

Le poste spécial de Winter au Département d'Etat avait été créé exprès pour lui et pour son "travail" au Soudan. Pourquoi les Soudanais l'appelaient-ils donc "Commandant"? Roger Winter est l'intermédiaire principal servant à la déstabilisation secrète en cours au Soudan. Ses opérations sont essentiellement menées depuis l'Ouganda, le gouvernement terroriste d'Yoweri Museveni qui apporte son soutien grâce à l"alliance des "Forces de Défense ougandaises" (l'UPDF, Uganda Peoples Defence Force) avec l'Armée populaire de libération du Soudan - la SPLA). La SPLA est de fait la clé de voûte de l'Armée de Libération du Soudan, une des prétendues factions principales engagées au Darfour; la SPLA fournit l'aide militaire et logistique du Pentagone à l'Ouganda par le biais de différentes filières secrètes, mais qui très vraisemblablement, passe par les états voisins clients du Pentagone tels l'Ethiopie, le Kenya, la Tanzanie, le Tchad et l'Erythrée. Les principaux agents ougandais qui soutiennent la guerre US au Darfour ont toujours été et sont encore le Brigadier Général James Kazini, neveu du dictateur ougandais Museveni et commandant en chef de l'UPDF, le général Salim Saleh, demi-frère de Museveni, et le président Yoweri Museveni lui-même. Un des principaux protagonistes dans le conflit du Darfour est l'actuel régime militaire du Rwanda, dont les troupes ont été engagées au Darfour sous couvert d'une opération "indépendante" de "maintien de la paix" chapeautée par l'Union Africaine, l'organisme de "maintien de la paix" – et soutenue par l'OTAN et les des sociétés militaires privées. Peu connu et souvent très mal compris est le rôle qu'ont joué les Etats-Unis et leurs armées par procuration, l'UPDF et l'Armée patriotique Rwandaise (APR), dans les innombrables crimes contre l'humanité, les crimes de guerre et le génocide au Rwanda entre 1990 et 1994. Avant l'invasion du Rwanda par l'APR (venu de l'Ouganda) en octobre 1990, l'APR et la Diaspora Tutsi Rwandaise diffusaient des périodiques comme "Impuruza" imprimés aux Etats-Unis entre 1984 et 1994 (date à laquelle était renversé par l'APR Habyarimana, le président rwandais, à la suite d'un coup d'état). Les réfugiés Tutsis s'en remettaient à Roger Winter, qui était à l'époque directeur du comité américain pour les réfugiés (United States Committee for Refugees), pour recevoir des aides pour financer leur journal. Le rédacteur en chef, Alexander Kimenyi, est un ressortissant rwandais qui enseigne à l'université d'état de Californie. Comme la plupart des publications de l'APR, Impuruza circulait sous le manteau au Rwanda parmi les élites Hutus et Tutsis et préconisait une idéologie génocidaire à l'encontre des Hutus. L'"Association of Banyarwanda in Diaspora USA", soutenue par Roger Winter, avait organisé à Washington en 1988 la Conférence Internationale sur le Statut des Réfugiés (Tutsis) Banyarwanda", et c'est à cette occasion qu'il avait été opté pour une solution militaire au problème des Tutsis. C'est le comité américain pour les réfugiés qui aurait, dit-on, fourni l'hébergement et le transport. Roger Winter a été l'un des principaux architectes de la guérilla menée par l'APR, et organisée depuis Washington en 1989, et qui s'est soldée, à partir de 1990, par la mort de plus de 10-12 millions de personnes dans la région des Grands Lacs d'Afrique. Winter servait de porte-parole à l'Armée Patriotique Rwandaise et à ses alliés, et, à ce titre, passait dans les grands médias télévisés américains comme PBS ou CNN. Philip Gourevitch, l'écrivain new-yorkais, et Roger Winter avaient pris contact, au nom de l'APR, avec les grands journaux américains, en particulier le Washington Post, le New York Times et Time magazine. Winter circulait au Rwanda au cours de l'invasion de l'APR, faisant le tour des différents fronts de la guerre secrète en qualité d'émissaire prépondérant du Pentagone et du Département d'Etat américain en collaboration avec l'alliance terroriste Kagamé-APR. Entre 1990 et 1994, Winter avait effectué des allers-retours entre la zone contrôlée par l'APR et Washington, où il rendait compte des actions qui avaient été menées et coordonnait les opérations avec les hauts responsables de l'armée, des services secrets et du gouvernement américains. Roger Winter est proche d'USAID, et collabore depuis longtemps avec Susan Rice, ancienne assistante du Sous Secrétaire d'état aux affaires africaines (1997-2001), assistante spéciale du Président Clinton (1995-1997), et membre du Conseil de Sécurité nationale (1993-1997). Susan Rice est aujourd'hui ambassadrice du gouvernement Obama aux Nations Unies et ennemie jurée d'Omar al-Bashir. Roger Winter est également un fervent partisan du député Donald Payne, un des principaux démocrates qui poussent à "mettre un terme au génocide au Darfour". C'est Payne qui avait présenté au Congrès le projet de loi "Darfur Genocide Accountability Act" (projet non adopté, qui visait, entre autres, à imposer des sanctions contre les auteurs de crimes contre l'humanité et le génocide au Darfur, Soudan, NDT) et qui avait été arrêté en 2001, en même temps que John Eibner, directeur de Christian Solidarity International ("association internationale de solidarité chrétienne"), pour avoir manifesté contre le gouvernement soudanais. Christian Solidarity International a un rapport très spécieux à la "paix" et à la "religion" au Soudan, et elle a fait partie, en particulier, des principales organisations à accuser le gouvernement d'al-Bashir d'esclavagisme, une question vivement contestée et controversée qui avait été montée en épingle et orchestrée par les ONG chrétiennes et juives et les organisations missionnaires comme Christian Solidarity International, Samaritan’s Purse, Servant’s Heart, and Freedom Quest International qui opèrent au Soudan. "Roger Winter dirigeait les services de logistique des Tutsis (de l'APR) dès le milieu des années 90", explique Remigius Kintu, spécialiste des droits de l'homme en Ouganda, "et jusqu'à leur victoire en 1994, ils opéraient depuis le 1,717 Massachusetts Avenue NW à Washington. Roger Winter a annoncé à un exilé (nom supprimé) du Sud Soudan à l'époque (en 1994): "Maintenant que j'ai stabilisé le Rwanda, je vais maintenant m'occuper sérieusement du Soudan". A la suite de cela, Winter a baissé le rideau au Rwanda pour s'installer à Kampala afin de s"occuper du Soudan". Quelques années plus tard, le Darfour explosait et grâce aux manigances de Winter, c'est le Rwanda qui a été le premier à envoyer des troupes dans cette zone perturbée. D'après mes sources, les Forces de Défense rwandaises (chapeautées par l' Union Africaine) ont assassiné des civils et fait venir leurs spécialistes des médias pour faire porter le chapeau aux troupes gouvernementales soudanaises. C'est le même procédé qui a été employé dans la campagne de terreur de Kagamé et de Museveni en Ouganda, au Rwanda et en RDC. La majorité des campagnes de terreur lancées par les forces armées alliées (Forces de Défense ougandaises / APR) au Rwanda en 1990 ont été étouffées par les conseillers spéciaux de Human Rights Watch, Alison Des Forges (décédée en février 2009) et Timothy Longman, maître de conférences en études africaines et sciences politiques au Vassar College (état de New York). De la même façon, pendant toute la durée de la longue guerre au Sud Soudan et maintenant au Darfour, les atrocités commises par les factions soutenues par les US ont été minimisées, rejetées ou tues, alors que celles qui étaient commises par les factions adverses étaient amplifiées et faisaient la une des médias. Egalement, si on considère la stratégie des activités criminelles de l'alliance Forces de Défense ougandaises (UPDF) / APR (tels que les massacres commis secrètement et / ou attribués à l'ennemi) pour lesquelles il y a actuellement toute une documentation, et en l'absence d'enquête vraiment indépendante, on ne peut pas affirmer qui sont les véritables auteurs de ces massacres toujours attribués au gouvernement soudanais ou aux milices "Janjawid". Un expert soudanais du sud m'a récemment expliqué que ce n'était pas le gouvernement soudanais mais, en fait, l'UPDF et la SPLA qui armaient les Janjawid -ces prétendues "milices arabes" accusées d'avoir perpétré le génocide "arabes contre noirs" (génocide qui a largement été dénigré depuis). C'est le professeur Timothy Longman et Alison Des Forges qui ont rédigé ensemble l'énorme traité sur le "génocide" au Rwanda, "Ne laisser à personne le soin de raconter l'histoire", publié en 1999. Longman et Des Forges ont produit de nombreux documents, fondés sur des enquêtes de terrain réalisées au Congo (Zaïre), au Rwanda et au Burundi entre 1995 et 2008, présentés triomphalement comme un rapport sur les droits humains indépendant et objectif, mais toujours faussés par des intérêts occultes. Longman et Des Forges entretenaient tous deux des relations avec le Département d'état américain, Le Conseil de sécurité national et le Pentagone, tous deux étaient conseillers à USAID, et ont sans aucun doute travaillé avec Roger Winter, l'arme secrète du Pentagone au Soudan. Le 25 septembre 2008, un cargo ukrainien était capturé par des "pirates" au large des côtes de la Somalie et était retenu jusqu'à ce que soit versée, le 5 février 2009, une rançon d'un montant de 3,2 millions de dollars (les pêcheurs somaliens, privés de leurs droits à cause des déchets toxiques - peut-être même nucléaires - déversés par les compagnies internationales au large de la Somalie sont qualifiés de "pirates" quand ils luttent pour leurs droits et leurs libertés). Le cargo MV Faina, enregistré au Belize, appartenant à une société enregistrée au Panama, avec à son bord un équipage ukrainien. Le Faina, qui transportait 33 chars d'assaut T-72 de conception soviétique, mais aussi 150 lance-roquettes RPG-7, des batteries anti-aériennes, des lance-roquettes multiples et des munitions, faisait route vers le port kényan de Mombasa, la principale base américaine sur la côte orientale africaine. La 5° Flotte de la marine américaine a surveillé le cargo ukrainien pendant les quatre mois d'impasse, le cargo MV Faima ayant été immobilisé par au moins six navires de guerres américains et 4 européens. Le propriétaire du bateau est le ressortissant israélien Vadim Alperin (alias Vadim Oltrena Alperin), qui serait, dit-on, un agent du Mossad impliqué dans des activités souterraines grâce à des sociétés de façade dans des paradis fiscaux et au blanchiment d'argent sale. La cargaison du navire a été déchargée à Mombassa le 12 février et les armes sont destinées à Juba, au Sud-Soudan. Certains disent que l'armement comprenait également des têtes de munitions à l'uranium appauvri pour tanks et qu'ils auraient pour destination finale les "rebelles" du Darfour du mouvement "Mouvement pour la Justice et l’Egalité" (JEM) soutenu par Israël. Le Soudan avait précédemment accusé Israël d'aider les "rebelles" dans la guerre au Darfour. Les marchands d'armes internationaux font passer régulièrement des armes de l'"époque soviétique" destiné au crime organisé international, dont, entre autres, les opérations militaires secrètes où participent des armées mercenaires et des gouvernements nationaux au Soudan, en Uganda, au Congo, en Somalie, en Ethiopie, au Kenya et au Rwanda. …………………………………………………………………………………………........ Keith Harmon Snow est un enquêteur indépendant sur les droits humains et un correspondant de guerre qui a travaillé pour "Survivors Rights International" (2005-2006), pour Genocide Watch (2005-2006) et pour les Nations Unies (2006) afin de recueillir des informations concernant le génocide et les crimes contre l'humanité au Soudan et en Ethiopie. Il a travaillé dans 17 pays d'Afrique, et récemment en Afghanistan. Son site .

Notes annexes

Liens utiles pour se faire une meilleure idée du conflit:

Africom

(*) Carr Center for Human Rights Harvard's Humanitarian Hawks (article en anglais)

…………………………………………………………………………………..................…..

Questions et Réponses: le mandat d'arrêt de la CPI contre le président soudanais Omar Al Bashir

"Ce soir ou jamais" (vidéo): Frédéric reçoit Rony Brauman et Dominique Sopo pour un premier débat sur le Soudan et le mandat d’arrêt international contre son président El-Bechir. (NB: Dominique Sopo, que je ne connaissais pas, a tout ce qu'il faut pour devenir un grand politicien, si on le laisse y arriver: il pratique merveilleusement la langue de bois, la manipulation et le mensonge. Et il ne laisse pas parler ses contradicteurs. Et pourtant il n'est "que" président d'une association qui combat le racisme. Une belle vitrine, et un sacré strapontin).

Le Darfour et ses faux amis

Darfour, vers la nouvelle Arche d’Obama. Très bien documenté.

Africom, l’outil américain pour contrôler l’Afrique

Et puis, si vous ne croyez pas ceux-là, peut-être en croirez-vous d'autres?

Le Darfour ? Une guerre du pétrole. Contre info

DARFOUR: les enjeux de vilains

Le Marché des Massacres : Comment des Armées Privées sont devenues une Industrie Mondiale valant 120 Milliards de Dollars.

Et toujours les mêmes mystificateurs propagandistes. C'est curieux comme ils sont interchangeables. A croire qu'ils débitent une leçon bien apprise, tellement aucun ne varie d'un iota par rapport à l'autre

Choses (mal) vues au Darfour. Ici le grand Béhachelle.

Et puis, si vous avez tout bien lu: voyez comment s'insinue la propagande. Etonnant. Les protagonistes de ce conflit ne sont plus du tout les mêmes. http://www.dailymotion.com/related/...

Les images qui font vendre.

En savoir plus (en anglais)

Israeli Revealed as owner of South Sudan bound weapons ship

Et puis, cadeau: George Galloway sur le Darfour et le reste

Darfur - George Galloway

George Galloway in "Global Peace & Unity 2006" 25/26-11-2006 - London

lire la suite

__Un CONTINENT en pérdition, une societé en marge du Monde.. Proposition de sujet, "la société idéale"? En d'autres termes, quel serais, le mode de fonctionnement, de vie, de pensée qui tendrait vers la perfection ? L'homme africain et le Pou

  • La problèmatique du rapport entre l'homme et le pouvoir
  • L'homme est il capable d'une telles choses ?
  • Est-ce utopique de parler de société idéale ?
  • Quelle seraient les bases morales et éthiques d'une pareille société ?
  • Quelle serait la politique d'une pareille société ?
  • La difficulté de la répartition du pouvoir ?

Je me répète désolé d'avance mais ca me semble important à préciser.

Le sujet n'est pas de "construire" une société idéale mais de la "pensé".

(ou de la "rêver" comme bon vous semble^^).

Je suis d'accord évidement avec le problème dit de le la "mentalité" . Bien que je soit contre les généralités, je reconnais la tendance de l'homme au nombrilisme comme tu dit. Le rapport entre ce mode de pensé et le capitalisme est juste aussi à mon sens.

Donc nous avons un premier point, "Comment changer ou faire évoluer le mode de pensé égocentrique vers un mode de pensé plus altruiste ?"

Les problème dits liées à l'égocentrisme seraient :

. La matérialisation, j'entends par là la recherche et le besoin de l'homme d'avoir son petit confort bien à lui (ce qui est normale) au détriment des autres. Le partage des biens serait pour moi une alternative intéressante, suivit d'une dévalorisation de la place qu'occupe l'argent dans nos esprits. Cependant, ce partage doit être plus une manière de faire et d'être que d'être imposée. Il faut préservé la liberté de propriété. Un loi qui dirait "tu dois donné" ne marcherai pas je pense car on est tous attachés à nos propres biens et la notion d'obligation serait mal perçu et problématique à mon sens. Il faudrait que la démarche de dont et de partage soit personnelle. Ce qui nous amène à une autres problématique, plus générale et plus compliqué. . Le nombrilisme, pourquoi une personne ne s'intéresserait pas à la vie d'une autre personne? La curiosité est pourtant dans la nature de l'homme mais on préfères ce concentrer sur l'évolution matérielle et scientifique au détriment de l'homme. Pourquoi ? Par crainte peut être, on est tous à l'aise dans son petit cocon, pourquoi allé voir à côté si tout ce passe bien ? on à déjà tous nos problèmes, pourquoi allé s'occuper des problèmes des autres ? Pour moi ce problème est lié à l'uniformisation des foyers, bien que nous soyons tous différents et curieux de cela notre société nous dicte notre vie (travail, famille, consommation et ta gueule). Effectivement nous sommes égocentrique mais peut être qu'il suffit d'ouvrir un peu les yeux et de regardé autour de nous afin de nous imprégnés de ce qui nous entour et dans un premier temps d'apprendre des différences. Dans un deuxième temps il faudrait apprendre à sortir du cadre de ca propre vie pour allé voir les autres et qui sait les aidées.

Pour conclure je ne pense pas que la solution soit dans une uniformisation (radicale ou pas), cela doit ce faire naturellement, les personnes ont conscience du problème (on en parle). Rien ne changera si personne ne change. Il est souvent dit que l'homme vas à ca perte (à cause notamment de son égocentrisme) mais il n'est pas dis qu'il n'ouvrira jamais les yeux. Tout les rêve sont permis et même si le pessimisme est de rigueur pour le moment, les rêvent sont gratuits et forts appréciable, pourquoi ne pas en profité ? ^^

Pour toi, Tonydingo, la différence est un problème sans solution car dans la différence il y a des contrastes et des oppositions qui ne seront jamais en accord ? Si c'est cela, il y aura en effet toujours des conflits mais si des opinions ou autres sont trop divergentes elles n'ont pas à vivre ensemble. On peut même allé plus loin en disant qu'elles peuvent apprendre l'une de l'autre (par ex: je suis plus ou moins d'opinion communiste mais je m'intéresse au idées de l'extrême droite). Et il y aura également toujours des inégalités mais ce qui serait intéressant ce serait de savoir comment les réduire ? ( je vous invite d'ailleurs à essayé d'y répondre^^).

Encore une foie le sujet de société idéale n'est pas qu'elle serait une société parfaite mais qu'elle serait les éléments qui ferai qu'elle serait meilleure.

Merci de vos avis et opinions, j'essaye de répondre tant bien que mal mais n'hésiter pas à me contredire et à répondre ce ne sera que plus constructif et je ne fait qu'essayé d'apporté des éléments de réponses n'hésiter pas à les compléter.

Etc...

Une question qui en amène beaucoup d'autres ^^, je vous invite, si cela vous intéresse, à tenter avec moi d'essayer d'y répondre.

Lun 4 Oct - 13:37



Salut !

Alors, pour moi, pas de société idéale. Si on part du principe que les hommes sont par nature portés à l'injustice et au désir de posséder toujours plus (du moins les hommes modernes des sociétés libéralistes et / ou capitalistes), une société idéale est impossible.

On le voit d'ailleurs avec tous les systèmes différents qui ont à ce jour échoué, partiellement ou totalement ; le communisme est un échec car, comme dit plus haut, l'instinct fondamental (et naturel) de l'homme de vouloir dominer son prochain est opprimé par cette doctrine, et suscite, sur le longs terme, des tensions qui ne peuvent qu'exploser. Le capitalisme, lui, prône le bien personnel, mais les injustices sont nombreuses ; séparation pauvres / riches, inégalité des biens... Bref.

Ensuite, toute volonté de créer une société idéale est accompagnée d'une notion de fanatisme certaine : c'est vouloir mettre tout le monde d'accord, et c'est impossible. La beauté et le défaut majeur de la race humaine tient en un mot : ses différences (voir différends !). Alors, comment obtenir une société idéale, ou chacun serait en paix, aimerait son prochain, où toutes les actions seraient désintéressées ? Déjà, en imposant son mode de pensée aux autres, on opprime, oppresse, contrôle, et on en arrive au Reich allemand de 40-45, autrement dit, à une boucherie monstrueuse.

Alors quoi ? Forcer les gens à s'uniformiser ? Là, on arrive à 1984 et à un Etat de contrôle omniprésent, sans aucune liberté de pensée ou d'expression. C'est vrai, ces libertés-là nous poussent à tuer, faire la guerre, et s'assurer un ascendant sur l'autre. Mais ne sont-elles pas aussi à l'origine de tous les courants artistiques et littéraires ? Les guerres ne partent-elles pas toutes d'une bonne intention ? L'homme en lui-même se croit toujours dans le "bien", et n'agit jamais en pleine conscience d'un "mal" possible. Il fait ce qu'il pense et comme il le pense, c'est tout.

Donc, pour moi, pas de société idéale, seulement des tentatives vouées à l'échec.

Mais à la limite, quelques possibilités pour améliorer cette vision ultra-pessimiste des choses se dégagent : Tout d'abord, un Etat inexistant, ou le moins présent possible (anarchiste oblige !) - l'Etat, sous toutes ses formes, et avec les meilleures intentions possibles, dévie toujours en un outil d'assujettissement et de répression. Et donc, une liberté propre à chaque individu, de créer sa propre mini "société idéale"... Pas de lois, pas de règles à tord et à travers, pas de normes.

Bien sûr qu'il y aura des laissés pour compte ! Mais ne sommes-nous pas, au bout du compte, des animaux ? Chaque tentative de sauver tout le monde à la fois ne nous enfonce-t-elle pas plus profond dans l'injustice ?

Voilà.... A vous

http://utopies-litteraires.forumactif.net/t22-proposition-de-sujet-la-societe-ideale

^^ très intéressant.

Tout d'abord tu soulève le problème du rapport entre l'homme et le pouvoir, nous connaissons tous les dérives de ces dernier mais n'y a t'il pas d'autres alternatives aux tentatives du passé ou du présent connu des grandes sociétés ? Je pense que si, par exemple dans la forêt amazonienne, un peuple (je ne me rappel plus leur nom, dzl) avait un mode d'appréhension du pouvoir très intéressant, par exemple leur leader militaire n'avait le pouvoir que en temps de guerre à part cela, compte tenu de la responsabilité forte de ca position dans le groupe il se devait d'être constamment au services des autres en temps de paix. Ce qui ne laisse aucune marge à la dictature ou autres dérives, cependant la question est est ce que ce système marcherait au delà d'une micro-société ?

Ensuite tu parle de fanatisme pour la société idéale car tu dis que ce serait une volonté d'uni-formation de l'humanité. Je ne pense pas dans ce sens là non plus, et tu as raison, la beauté de l'homme est dans ca différence. Mais une société idéal serait justement, peut être, une société ou l'on peut mettre en avant et exprimé ces différences (il reste à déterminé les limite).

Quand aux guerres, tu à raison, malheureusement ces dernières on eu des effets presque bénéfiques a long terme mais je pense que c'est tout simplement car l'on apprend de ces erreur. Là encore, n'y à t'il pas un autre moyen ? La guerre fait elle parie de l'essence de l'homme ? Il est certain que l'homme aura toujours des conflits sur des termes aussi divers que variés car comme tu le dit, ce qu'une personne pense "juste" ne l'est pas forcement pour une autre. Je ne parlerais pas de "bien" et de "mal" car c'est tout ce qu'il y a de plus abstrais. Pour en revenir au conflit, la question serait comment régler un différent de manière intelligente ? Car en ce qui me concerne je ne trouve pas une guerre "intelligente" et je pense qu'il existe d'autres moyens d'apprendre et d'avancé, par la discutions, la libre pensée et l'acceptation des différences peut être ? Il y aura toujours des idéologies extrêmes à combattre, en faite toutes celles qui s'autoproclameront porteuse de vérité absolue sont néfastes.

Le pessimisme est de rigueur ci l'ont regarde le passé et que l'ont prend exemple sur les échec, mais les Serf sous la royauté était très loin de pensée et même d'imaginé un jour la démocratie possible... Pour moi il ne faut pas cesser de croire et de rêver à un monde meilleur.

L'anarchisme ^^, intéressant je l'avoue, mais ils faut des "règles" un minimum et un "organe décisionnelle", je pense. Sinon les hommes laissés à leurs propres comptes auront vites fait de mettre leurs tares en avant (violence, corruption, manipulation, rapport de force et maltraitance des faibles, aucune liberté sauf celle de survivre, etc ...) et qui peut garantir que les mini-société qui émergeraient seraient idéale ? Je pense plutôt que ce serait un amalgame de dictature et autres dérivent qui seraient sans cesse en guerre pour au final rien de constructif.

Pour terminer, et pour recentrer un peu le débat, j'aimerais savoir qu'elles sont pour vous les défauts majeurs de nos société ? Et à partir de là en prenant les thèmes un par un on pourra débattre sur la "meilleure" manière d'y remédier.

Voili voilou, merci d'avoir amorcé la discutions ^^

http://utopies-litteraires.forumactif.net/t22-proposition-de-sujet-la-societe-ideale

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