_______L’AFRIQUE J'aime pas ! La FESCI : le vrai problème de l'école ivoirienne! Politique, Réflexions, Société...
Par http://www.777-mafia.com/us/home, vendredi 25 juin 2010 à 17:28 :: __La décroissance, un choix pour l'humanité ... Les miroirs de l'ombre :: #3427 :: rss
Réflexions pour changer les mentalités en vue de la transformation de l’afrique La FESCI : le vrai problème de l'école ivoirienne
Les origines de la FESCI http://lafriqueavance.ivoire-blog.com/j-aime-pas
La Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d'Ivoire (FESCI) est un syndicat dont la naissance remonte au 21 avril 1990, dans un contexte où la Côte d'Ivoire entrait dans le multipartisme. À l'origine, les objectifs étaient de défendre les droits des étudiants et élèves de tout le pays, la période de sa naissance la justifiait bien. En effet, selon Henri Tohou, un des membres fondateurs de la Fédération, « Tout est parti d’une coupure de courant à la veille de notre examen. Ensuite, il y a eu coupure d’eau à la cité universitaire de Yopougon. Avec quelques camarades, nous avons décidé de marcher pour réclamer des conditions de vie décentes. Mais la police nous a gazés. On a encore décidé de marcher sur la Présidence de la République, là encore on a été pris en tenaille et bastonnés... ». C'est dire donc que l'histoire de la FESCI a été, dès le départ, intimement liée à celle de la politique de la Côte d'Ivoire, et force est de constater qu'elle a joué, aux côtés de l'opposition des années 1990, un rôle non négligeable dans l'accession du pays au multipartisme. Mais en réalité, le problème est plus profond et plus vieux que les conditions de la gestation de la FESCI ! Souvenons-nous que du 3 au 5 avril 1969, sous l'instigation du PDCI (Parti Démocratique de Côte d'Ivoire, au pouvoir de 1960 à 2000), naissait le Mouvement des Elèves et Etudiants de Côte d'Ivoire (MEECI). Depuis les années 1960, la vie des associations estudiantines en Côte d'Ivoire ne s'est jamais définie en dehors de celle des partis politique, et pour ma part, la FESCI n'a été que la réplique du MEECI, une révolte au système de pensée unique entretenu longtemps par le PDCI, et portée par une opposition qui cherchait alors à s'affirmer et à gagner de plus en plus de partisans dans la population.
La politisation et la violence
Toutefois, loin de légitimer les pratiques de la FESCI, je me dois de faire remarquer que l'une des causes des dégâts que nous regrettons tous aujourd'hui, c'est l'instrumentalisation de la jeunesse estudiantine et scolaire par les partis politiques, qu'ils soient au pouvoir ou dans l'opposition. Le Front Populaire Ivoirien a beau réclamé ne jamais avoir cherché à acquérir le pouvoir par la violence, je suis persuadé que la FESCI a été ce vecteur de violence dont il s'est habilement servi des années durant, pour peu à peu se hisser au pouvoir. Il n'y a qu'à voir aujourd'hui le nombre d'anciens « fescistes », et non des moindres, dans l'entourage du Président Gbagbo pour s'en rendre compte. On peut donc affirmer que les politiques ont détourné le syndicalisme estudiantin de son objet premier, lui octroyant ainsi un pouvoir que de jeunes gens ne sont pas forcément censés savoir gérer. C'est ainsi, de mon avis, que s'appuyant sur des causes justes au départ, les différents dirigeants de la FESCI vont peu à peu glisser vers une forme d'organisation qui n'a aujourd'hui plus rien d'un syndicat, mais s'apparente plus à une mafia macabre.
Ce que les campus sont devenus
C'est ainsi qu'aujourd'hui, on ne peut plus compter, tellement elles sont nombreuses, les exactions et situations incongrues imputables à cette machine devenue incontrôlable par ses propres géniteurs (le PDCI et le FPI notamment). Car, tels le Dr Frankenstein, ceux-ci auraient peur de se voir assassinés par le fruit de leurs réflexions et actions passées. Toujours est-il que quand on se rend sur les campus, plusieurs faits attirent l'attention sur la déliquescence de ce lieu de savoir transformé en un véritable « champ de dépravation » : les maquis et autres buvettes pullulent, on trouve peut-être même plus d'entrepreneurs privés que d'étudiants, et toute cette activité, tenez vous bien, est orchestrée de mains de maîtres par les responsables de la FESCI, qui perçoivent des droits occultes sur chaque entreprise, lorsque celle-ci ne leur appartient pas carrément. J'ai même appris qu'un nombre important de chambres leurs sont dévolues et qu'ils y logent des étudiants (ou d'autres personnes) qui paient un loyer pouvant aller jusqu'à 20.000FCFA (au lieu des 6.000F officiels).
Sans compter les nombreux crimes crapuleux commis par des membres de la FESCI, dans une impunité totale. Un des derniers en date, lorsqu'on consulte la presse, est celui de Doh Glao Mathieu, secrétaire général de la section locale du lycée Pierre Mendès à Daloa, le 25 avril 2009. Plus récemment, sous prétexte que la date des congés de pâques, fixée au 2 avril est trop proche de la date de la fête de Pâques (4 avril), la FESCI a mis enseignants et élèves d’Adropé en congé. Et ce, à partir du vendredi 26 mars, à 8 jours de la date officielle du départ en congé sur toute l’étendue du territoire. Au grand dam des autorités de l'Education Nationale locales.
Quelle solution ?
La société ivoirienne semble s'être accoutumée de l'anormalité évidente que représente aujourd'hui la FESCI. Mais en réalité, cette accoutumance n'est qu'une simple démission, tout le monde s'étant peu à peu convaincu qu'on ne peut rien faire contre « le monstre ». La première étape vers une solution viable, consiste donc à prendre conscience du caractère anormal de cette organisation et accepter qu'une solution définitive lui soit trouvée. Ensuite, je pense qu'il faut avoir le courage de dissoudre cette association afin de nettoyer toutes les cités de ses souillures. Une façon de procéder serait de vider toutes les cités et internats de Côte d'Ivoire pendant la période des vacances scolaires et universitaire. Cela donnerait le temps de poursuivre tous les responsables d'exactions et de leur appliquer la rigueur de la loi. Ensuite, il faudra rétablir une situation normale sur les campus en réattribuant les chambres sur des bases justes, et en redonnant aux organes officiels de gestion de l'éducation nationale et de l'enseignement supérieur, leur autorité longtemps piétinée par la FESCI.
K@rl Blogueur africain
18:00 Publié dans Côte d'Ivoire, J'aime pas !, Politique, Réflexions, Société | Lien permanent | Commentaires (7) | Envoyer cette note | Tags : Abidjan, côte d'ivoire, fesci, école ivoirienne, politique, merci
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